(Neuf heures dix-huit minutes)
La Modératrice : Alors,
bonjour à tous et à toutes. Bienvenue à ce point de presse transpartisan au
sujet de la situation des femmes en Iran. Prendront la parole aujourd'hui Mme Ruba
Ghazal, députée de Mercier, Mme Sylvie D'Amours, députée de Mirabel, Mme Michelle
Setlakwe, députée de Mont-Royal—Outremont, Mme
Marie-Laurence Desgagné, présidente du Comité national des jeunes du Parti
québécois, Mme Hanieh Ziaei, politologue et iranologue à la Chaire
Raoul-Dandurand, Sherazad Adib, professionnelle chez Catalyst, et Mme Nima
Machouf, épidémiologiste et membre de l'Association des femmes iraniennes. On
prendra, par la suite, vos questions. C'est à vous.
Mme Ghazal : Merci. Merci beaucoup
d'être ici. Je me sens vraiment très, très heureuse et émue d'être entourée par
toutes ces femmes extraordinaires, mes collègues, des députées, des
représentantes de toutes les formations politiques, pour parler de la situation
actuelle en Iran et aussi de femmes de la diaspora iranienne ici, au Québec,
qui est très, très nombreuse, et qui attendait avec impatience que l'Assemblée
nationale parle d'une seule voix pour être solidaire de cette révolution
féministe qui a lieu actuellement en Iran.
Moi, personnellement, quand il y a eu le
soulèvement des femmes iraniennes au péril de leur vie, après l'assassinat
lâche de Mahsa Amini, je ne pouvais pas rester silencieuse. J'ai ce privilège d'être
députée à l'Assemblée nationale, de pouvoir faire entendre ma voix, et je
voulais l'utiliser pour appuyer ces femmes et leur combat. Je suis moi-même d'origine
palestinienne, comme vous le savez, donc je viens du Moyen-Orient. Et, pour
moi, ce qui se passe en Iran, ça vient me chercher profondément dans mon cœur et
dans ma chair.
Donc, j'ai décidé de lancer un appel aux
femmes députées de l'Assemblée nationale pour qu'on parle d'une seule voix.
Deux choses étaient très, très importantes pour moi. La première, c'est qu'il y
ait une initiative des femmes élues à l'Assemblée nationale. Pourquoi les
femmes? Parce que c'est une révolution qui a débuté avec les femmes, en Iran,
et aussi parce qu'on n'a jamais été aussi nombreuses comme députées femmes à l'Assemblée
nationale, et il faut que ça veuille dire quelque chose. Et la deuxième chose,
c'est de ne pas faire de partisanerie avec qu'est-ce qui se passe, c'est pour
ça que vous voyez tous les partis politiques qui sont ici. Il va y avoir une
motion, que je vais déposer, qui va être appuyée à l'unanimité par tous les 125 députés,
et ça me rend extrêmement fière. Donc, je m'arrête là. L'objectif, aussi, c'est
de laisser parler aussi les femmes iraniennes. Oui, vas-y, Sylvie.
Mme D'Amours : Je ne
suis pas Iranienne, Ruba, mais je vais prendre la parole.
Mme Ghazal : Aujourd'hui,
nous sommes toutes Iraniennes.
Mme D'Amours : Nous
sommes toutes Iraniennes. Oui, je suis très heureuse qu'on ait fait ce geste,
et, surtout, en début de mandat, en début de session comme ça, c'est fort, c'est
un geste fort que l'on pose. Quand Ruba nous a invitées à participer à cette
table de discussion, pour faire des gestes qui sont forts au niveau de
l'Assemblée nationale, sans hésitation, toutes les femmes de mon parti
politique ont levé la main, non seulement les femmes, mais aussi les hommes. Je
tiens à le préciser, on est tous derrière cette démarche-là qui est
transpartisane.
Alors, aujourd'hui, pour moi, c'est un
geste très, très fort. Je veux lancer un message à toutes les femmes iraniennes
et à toute la communauté iranienne du Québec que nous sommes avec vous, que
nous sommes derrière vous et que nous avons un seul message, c'est que c'est
assez. Il faut que ça arrête, toute cette histoire-là, et qu'on puisse avoir
espoir que les femmes et les hommes en Iran puissent vivre librement. Voilà.
Mme Setlakwe : À mon
tour. Bonjour à vous tous. Bonjour. D'entrée de jeu, je veux simplement souligner
que ce dossier a été travaillé conjointement, avec ma collègue du caucus
libéral Mme Brigitte Garceau, porte-parole en matière de condition
féminine, et moi-même, porte-parole des relations internationales.
Alors, je suis très fière de cette
démarche commune et transpartisane, et je salue ma collègue Ruba Ghazal qui l'a
initiée et qui nous a mis en contact avec nos invités. D'ailleurs, certaines
d'entre elles, nous les avons entendues à Tout le monde en parle. Je les
remercie d'être ici et je les félicite chaleureusement pour leur éloquence.
Je suis moi-même mère de trois
adolescents, dont deux filles et un garçon. Et le message, qu'on envoie
aujourd'hui d'une seule voix, est important tant pour nos filles que pour nos
garçons, car nous sommes tous concernés par la violence qui est faite aux
femmes. Nous ne pouvons rester silencieux devant la répression, la violence et
les injustices faites aux femmes en Iran. Cette situation tragique va bien
au-delà du port du voile, il s'agit de violations de leurs droits humains
fondamentaux. J'espère que le geste fort, que nous posons aujourd'hui, ira loin
pour faire avancer la cause des femmes iraniennes et améliorer leur sort, que
ce geste soit source d'inspiration pour d'autres législatures. Malheureusement,
la liberté, l'égalité et la sécurité dont nous jouissons ici, au Québec, est
loin d'être acquise pour elles.
Mme Desgagné (Marie-Laurence) :
Bonjour, très heureuse d'être ici pour représenter mes collègues du Parti
Québécois. Vous vous doutez très bien que je ne suis pas une parlementaire,
mais la raison pour laquelle c'est moi qui suis ici aujourd'hui, pour
représenter notre parti, c'est pour souligner, en fait, l'idée originale de
Mme Ghazal, que ce soit une initiative d'abord féminine. Comme la
révolution en Iran a commencé par des initiatives féminines, pour nous, c'est
important de le noter parce que c'est assez inusité et c'est assez rare dans
l'histoire. Je pense qu'on donne aux femmes le rôle qui leur revient
entièrement.
Ça fait déjà deux mois et demi que la
population en Iran se soulève contre le régime. Deux mois et demi, c'est long,
mais c'était important, pour nous, de le faire le plus tôt possible dès la
rentrée parlementaire. Et je suis très heureuse de voir que ça a été considéré
comme une priorité par tous les partis politiques, je pense que c'est à
souligner.
On ne peut pas rester silencieux face à ce
qui se passe en Iran, non seulement parce qu'on a une communauté iranienne, ici
au Québec, qui est très mobilisée et qui a à cœur cet enjeu-là, vous aurez
l'occasion de les entendre, mais aussi parce que les enjeux qui sont portés par
les gens qui sont dans la rue en Iran sont des enjeux universels, là, la
liberté, la vie, le combat pour la dignité aussi. Puis je pense que ça doit
nous appeler, tous et toutes, non seulement à prendre action, à relayer leurs
voix, mais aussi à nous améliorer dans nos combats quotidiens, tant ici, à
l'Assemblée nationale, que comme citoyens et citoyennes.
Mme Ziaei (Hanieh) : Liberté :
«J'écris ton nom.
«Et par le pouvoir d'un mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté»
De Paul Éluard aux héritiers de… Saadi… ce
combat est bien universel. Le peuple iranien nous rappelle, par leur courage et
détermination, à quel point la dignité humaine est précieuse et si fragile.
Face à la terreur institutionnalisée, face à une violence aveugle et lâche, Ruba,
tu as prononcé ce mot, «lâche», face à un obscurantisme qui s'est donné le
monopole de la moralité, le peuple iranien n'écrit plus liberté, mais le crie
haut et fort, le réclame, l'exige au prix de leur vie pour un Iran libre.
Merci.
Une voix : …
Mme Ziaei (Hanieh) : Excusez-moi?
Une voix : Votre nom?
Mme Ziaei (Hanieh) : Hanieh
Ziaei. Merci.
Mme Adib (Sherazad) : Bonjour,
tout le monde. Aujourd'hui, c'est un peu tout le Québec qui s'exprime, par la
voix de ses députés, pour montrer leur solidarité envers le peuple iranien,
envers les femmes iraniennes, et on aimerait les remercier. C'est un geste
d'une grande signification pour la communauté d'origine iranienne du Québec. Ça
vient renforcer ce que moi, j'appelle notre sécurité psychologique, notre
sentiment d'avoir l'impression... En fait, on est compris, on est entendus et
on est supportés ici, pour nous, c'est très important. Notre communauté
traverse des moments très difficiles, en ce moment, et j'apprécie vraiment ce
geste. Et on aimerait vraiment continuer à avoir votre soutien. À l'heure où on
se parle, il y a encore énormément d'arrestations et des condamnations à mort,
dont des enfants qui sont passibles de peine de mort. Donc, merci aux médias
aussi de continuer à couvrir les événements.
Mme Machouf (Nima) : Bonjour,
tout le monde. Alors, pour clore ce point de presse, en fait, merci de m'avoir
donné la parole. Le mouvement en Iran, la révolution féministe en Iran a
commencé avec les femmes pour des demandes sur les droits des femmes qui sont
bafoués en Iran. Femmes, vie, liberté a été le slogan-phare, jusque-là,
de la révolution, et reste le slogan-phare, mais, même si la révolution a
commencé pour revendiquer des droits pour les femmes, maintenant, le peuple, ce
qu'il demande n'est rien de moins qu'un changement radical du gouvernement. Les
gens ne veulent aucune réforme, ne se contentent plus d'un gouvernement qui
bafoue les droits des gens, qu'il a bafoués pendant 43 ans. Et ce qu'ils
veulent, c'est un changement radical, une démocratie et une laïcité.
Pourquoi ce geste, aujourd'hui, du
Parlement, est important? Parce que c'est un geste, bien que symbolique… mais
c'est un geste qui est très porteur, porteur d'espoir pour nous, la communauté
iranienne, qui envoie un message très fort, dans un contexte où, en Iran, le
Parlement iranien, à très forte majorité, a décidé de voter une loi où il donne
l'aval pour tuer toutes les personnes qui sont arrêtées dans les manifestations,
donc on parle de 15 000 personnes, à date, en dedans de deux mois, de leur
donner la peine de mort, donc tuer toutes ces personnes qui ont été arrêtées
dans des manifestations.
Donc, pour nous, ce geste, aujourd'hui à
l'Assemblée nationale, est très important, et j'espère que ça va donner l'envol
et ça va donner le goût aux autres législations aussi de continuer dans cette
voie-là. Il faut mettre la pression maximale aujourd'hui sur le gouvernement
iranien, et les droits humains doivent être au cœur de toute relation
économique, diplomatique, toute relation avec l'Iran, pour que ça marche, sinon
ça va échouer.
La Modératrice : Merci. On va
prendre les questions. Une question, une sous-question, s'il vous plaît, étant
donné que la période de questions va commencer bientôt. On va commencer avec Mme
Richer.
Mme Richer (Jocelyne) : Oui. Bonjour
à toutes. J'aurais une question pour Mme D'Amours, à savoir pourquoi la
ministre de la Condition féminine, elle n'est pas ici, ce matin, en appui à
votre démarche.
Mme D'Amours : Elle est
en appui, mais elle n'est pas ici parce que c'est moi qui ai commencé à
travailler avec le dossier. C'est un dossier qui est transpartisan, c'est un
dossier que toutes les femmes, on est toutes du même niveau, à ce moment-là, on
est toutes des députés à l'Assemblée nationale. Et c'est moi qui ai été choisie
comme porte-parole pour travailler avec Ruba, et avec Michelle, et Brigitte.
Mme Richer (Jocelyne) : Et, peut-être
vous ou Mme Ghazal, qu'est-ce que le gouvernement du Québec peut ou doit faire,
à partir de là, en appui aux femmes iraniennes? Est-ce que c'est faire pression
sur le gouvernement fédéral? Avez-vous des demandes?
Mme Ghazal : Bien, en fait,
dans la motion, il y a quelques demandes, mais ça, c'est un premier geste qu'on
pose aujourd'hui. Oui, en fait, premièrement, aujourd'hui, c'est un premier
geste de démontrer que l'Assemblée nationale démontre son appui à la révolution
iranienne et aux demandes du peuple iranien, qui est que le régime sanguinaire
de la République islamique d'Iran tombe. Et, pour ça, évidemment, le Québec ne
peut pas le faire seul, donc c'est de faire pression au gouvernement fédéral.
Et, dans notre motion, il y a des demandes
précises, notamment de... En ce moment, l'Iran, ça, c'est pour toute la
communauté internationale, est membre à l'ONU d'un comité pour l'égalité des
femmes. C'est totalement un non-sens, c'est une incohérence. Il faut les mettre
à la porte, ils ne peuvent pas faire partie de ce comité. Et donc, ça, pour
faire pression à l'ONU, le Canada, on lui demande de le faire. D'ailleurs, à la
fin, la motion va être envoyée au gouvernement fédéral et à d'autres
organisations.
Et aussi on demande que tout ça s'arrête,
et il y avait aussi une autre demande qu'on avait, mais qui... Ah! oui, il y a
une commission d'enquête internationale avec l'ONU, là, de l'ONU, pour faire
enquête sur le meurtre de Mme Amini. L'Iran a déjà dit que c'est une fin de
non-recevoir, là, on se doute de la réponse, mais on voulait que cette
enquête-là soit faite.
Mme Richer (Jocelyne) : À la
base du mouvement de contestation, c'est toute la question du port du voile. Cette
question-là a beaucoup déchiré les mouvements féministes dans le passé, à
savoir est-ce qu'il faut l'interdire, parce que c'est un symbole de
soumission des femmes ou, au contraire, est-ce qu'il faut dire : Les
femmes doivent être libres de porter ce qu'elles veulent. Est-ce que vous
craignez ou est-ce que vous souhaitez relancer ce débat-là?
Mme Ghazal : En ce moment, on
est ici pour les Iraniens qui sont en train de mourir, les Iraniens et les
Iraniennes, nous ne sommes pas dans notre débat local ici, au Québec. Ça, on
peut le faire, il y a d'autres moments qu'on peut le faire, s'il y a des gens
qui le veulent, mais, en ce moment, notre message, c'est : Femmes, vie,
liberté. C'est la liberté de toutes les femmes, et il y a des jeunes
femmes, des écolières qui sortent en enlevant leur voile, il y en a d'autres
qui le portent, et qui sortent aussi, et qui disent : Nous voulons la
liberté, nous voulons être libres. Mais je voudrais laisser la parole, parce
que, souvent, on parle au nom des femmes iraniennes, j'aimerais entendre des
femmes qui...
Mme Machouf (Nima) : Oui,
tout à fait, Ruba a raison. Et surtout le mouvement en Iran, c'est un mouvement
prochoix, dans le fond. En Iran, si les femmes brûlent le voile en place
publique, ça a lieu parce que c'est une obligation, le port du voile est une
obligation. Vous, femmes non iraniennes, vous allez en Iran, vous devez porter
le voile. Et, les gens, tout ce qu'ils demandent, c'est d'avoir le choix. On
n'a pas le choix là-bas.
M. Gagnon (Marc-André) : Bonjour.
Marc-André Gagnon, du Journal de Québec. Bien, ma question va un peu
dans le sens que celle qu'a posée ma collègue. Je comprends qu'il y a des
demandes qui sont adressées d'abord au gouvernement fédéral. Le gouvernement
fédéral, au début du mois d'octobre, a imposé aussi des sanctions, des interdits
de séjour, et tout ça. Vous faites, ce matin, donc, un point de presse
transpartisan, c'est bien, une motion, c'est symbolique, mais qu'est-ce que le
gouvernement du Québec peut faire de plus ou pourrait faire de plus pour
appuyer cette révolution féministe?
Mme Ghazal : Bien, je pense
qu'il y a eu des vérifications aussi pour voir s'il y avait des relations
commerciales avec l'Iran, et je pense...
Mme D'Amours : Il n'y en
a pas.
Mme Ghazal : Il n'y en a pas.
Donc, ce qu'on peut faire, ce geste-là, ce que les gens de la communauté
iranienne nous disent : Il faut que vous parliez, parce que ce que les
Iraniens ont besoin... Puis, peut-être, je ne sais pas si vous pouvez ajouter
pourquoi ce geste-là est important.
Maintenant, qu'est-ce qu'on peut faire?
Ça, c'est un premier pas, comme je le disais. Après ça, on va suivre la
situation, au fur et à mesure, elle va évoluer, les morts continuent à
s'accumuler. Donc, on va regarder qu'est-ce qui peut être fait. On joint notre
voix au mouvement international qui est grandissant de plus en plus. Il y a des
motions comme celle-là dans tous les parlements à travers le monde, pas
partout, il n'y en a pas encore, mais c'est un mouvement qui grandit, et on
veut faire partie de ce mouvement de solidarité pour commencer.
Après ça, qu'est-ce qu'on peut faire de
plus? On fait pression, il y a certaines demandes. La situation va évoluer, on
va suivre ce que le gouvernement fédéral fait, et c'est ce qu'on peut faire.
Donc, on fait tout ce qui est en notre possible, comme gouvernement du Québec,
comme État, pour appuyer la situation.
M. Gagnon (Marc-André) : Un
peu partout, il y a des manifestations, là, en appui à cette révolution-là.
Est-ce que les gens au Québec, à Montréal notamment, sont suffisamment au
rendez-vous? Est-ce que vous leur lancez un appel, là? Je ne sais pas s'il y en
a, de prévues, dans les prochaines semaines, encore, là.
Mme Ghazal : Bien, il y a
déjà eu des manifestations. Moi, j'ai participé, mais peut-être que ceux qui
sont...
Mme Adib (Sherazad) : Bien,
on a vraiment vu comme un mouvement de solidarité, là. Au début, je pense qu'il
y avait un malaise, tu sais, ça, on ne savait pas trop : Est-ce qu'on
appuie ou on n'appuie pas? Là, on a un appui. Je veux dire, aujourd'hui, on a
vraiment comme le signe de ça, mais oui, oui, il y a de plus en plus de gens.
Mais moi, j'aimerais revenir un peu sur ce
que Ruba disait. C'est un mouvement international, un peu comme ce qui s'est
passé en Afrique du Sud pendant l'apartheid. Donc, le monde a isolé le
gouvernement africain du Sud, à l'époque, donc c'étaient des boycotts, les
entreprises, les universités. Hier, il y avait un mouvement mondial de
manifestations dans les universités. On en avait ici, à l'Université Laval,
Université Concordia, l'UQAM. Donc, c'est ça qu'on fait aujourd'hui, on est en
train d'isoler ce gouvernement.
Et je pense que c'est au niveau moral
aussi, hein? C'est important, là, c'est une guerre aussi où on veut les
affaiblir et on veut montrer que toute la planète, dans le fond, soutient le
combat des Iraniens. Donc, oui, moi, je trouve que les gens sont au
rendez-vous. J'aimerais que les médias couvrent un petit peu plus, par exemple.
M. Gagnon (Marc-André) : Votre
nom?
Mme Adib
(Sherazad) :
Sherazad
Adib.
M.
Gagnon (Marc-André) : Merci.
Mme Morin-Martel (Florence) : Bonjour.
En fait, ma question, là, s'adresse aux élues ici. Est-ce qu'il y a d'autres
causes que vous aimeriez faire une telle initiative transpartisane en ce
moment?
Mme Ghazal : Bien, on n'y a
pas encore pensé.
Mme Setlakwe : Ça suivra bien
les prochaines semaines.
Mme Ghazal : Oui, c'est ça,
mais là on trouvait qu'il y avait… comme je le disais, on est dans un moment
historique, c'est la première fois qu'il y a autant de femmes députées à
l'Assemblée nationale. Il faut que ça veuille dire quelque chose. Et on a
commencé… Je veux dire, on n'a même pas siégé, on ne savait pas trop c'était
quoi, bien, je ne sais pas... Oui, on avait déjà nos dossiers, là, mais à
peine. Et il y a des nouvelles élues qui font leur entrée à l'Assemblée
nationale. Et la première chose qu'on fait, c'est une action transpartisane.
Donc, moi, je trouve que ça augure bien pour la suite, et on va peut-être
partir une belle tradition. De toute façon, les femmes, c'est comme ça qu'elles
ont travaillé. Je vois ici ma collègue Christine Labrie qui a fait partie d'un
groupe de femmes transpartisanes, notamment pour le tribunal spécialisé contre
les violences conjugales. Donc, il y a une tradition qui a commencé, parce que
les femmes sont ici, et elle ne peut que se renforcer et continuer.
La Modératrice : Merci. C'est
ce qui met fin à cette conférence de presse.
(Fin à 9 h 36)