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Point de presse de M. Vincent Marissal, député de Rosemont

Version finale

Le mercredi 30 novembre 2022, 9 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Neuf heures trois minutes)

M. Marissal : Bonjour, tout le monde. Merci d'être là. Ça commence à ressembler à une vraie rentrée parlementaire même si on ne sera pas ici très longtemps.

Dans les derniers jours, j'ai profité du fait qu'on ne siégeait pas à Québec pour faire une tournée du réseau de la santé au Québec. Je ne suis évidemment pas allé partout, c'est immense, le Québec, mais j'ai fait beaucoup d'hôpitaux, des CHSLD, des CLSC, services à domicile aussi. Je voulais aller voir sur le terrain, probablement une déformation professionnelle, j'ai été journaliste pendant quelques années, alors je suis allé sur le terrain vraiment pour voir comment ça fonctionne, entendre les doléances des gens.

Et il y a une chose qui ressort et qui est immanquable, et il suffit de passer quelques minutes avec le personnel soignant. M. Dubé fonctionne par slogan depuis presque deux ans et il dit notamment : Je veux que le réseau de la santé soit un employeur de choix. Or, sur le terrain, ce qu'on nous dit, c'est que c'est un employeur qui déçoit. C'est même un employeur qui démobilise, c'est un employeur qui rudoie son monde, en particulier les femmes, qui sont, évidemment, en majorité dans le réseau de la santé, des gens qui n'ont plus de qualité de vie, qui se font rudoyer pour faire du temps supplémentaire. Puis, quand elles ne l'acceptent pas, c'est du temps supplémentaire obligatoire.

Ça fait que je ne ferai pas comme M. Dubé, je ne vais pas tourner autour du pot. Parce que M. Dubé tourne autour du pot, il arrive avec un slogan par semaine, un problème, un slogan, puis, à partir du moment où il a trouvé son slogan, c'est comme s'il avait réglé le problème. Malheureusement, c'est la permanence de l'objet, comme on dit en psychologie, là. Vous savez, quand un enfant ne voit plus un objet, l'objet n'existe plus, là. Alors, le gouvernement ne regarde plus le problème, donc le problème disparaît. C'est faux.

Sur le terrain, ça empire. La réalité, là, c'est que, depuis deux ans qu'il est ministre, ça empire. Il ne peut plus mettre ça sur le dos de la COVID, il ne peut plus mettre ça sur le dos de Gaétan Barrette, il ne peut plus mettre ça sur le dos de ses prédécesseurs. C'est lui, le grand gestionnaire, qui n'est pas capable d'amener des solutions qui fonctionnent.

Et la solution qu'il faut mettre de l'avant le plus tôt possible, même si ça fait mal, même si c'est drastique, c'est de mettre fin au régime systématique de temps supplémentaire obligatoire. Et ça, ça passe par une discipline des agences de placement de personnel, qui font la pluie et le beau temps, qui font la loi dans le réseau.

Ça veut dire notamment... et on me le disait encore hier, ça passe notamment par le fait qu'on devrait les priver des quarts de travail de jour. Parce que les agences débarquent avec leurs gros sabots, disent aux gestionnaires : Vous avez besoin de monde, ça tombe bien, j'en ai, mais on va prendre que les postes de jour et quelques postes de soir. Si on exclut la possibilité pour les agences de prendre les postes de jour, bien, nécessairement ces postes-là restent disponibles pour les gens du réseau. Parce qu'autrement ce qui se passe, c'est un jeu de dominos : les infirmières de jour se font bumper de soir, puis bumper de nuit, puis, quand elles ont fini, à 8 heures le matin, leur premier chiffre, on leur dit qu'il faut qu'elles en fassent un double puis qu'elles vont finir à 4 heures de l'après-midi. C'est un cycle infernal.

Alors, je demande à M. Dubé d'arrêter de tourner autour du pot puis d'arriver avec des vraies solutions. C'est le temps pour M. Dubé, justement, de cesser la machine à slogan puis d'arriver avec des solutions sur le terrain, parce que ce qu'on est en train de faire, on va le payer pendant des décennies. On est en train de démobiliser toute une génération d'infirmières qui soit flirtent avec le burn-out, soit vont quitter puis s'en vont.

Puis je termine là-dessus. Vous aurez remarqué que tout le monde parle de pénurie de main-d'oeuvre en santé. Les agences de placement n'ont pas de pénurie de main-d'oeuvre. Au contraire, depuis un an, alors que M. Dubé avait dit qu'on allait se débarrasser des agences, il n'y a jamais eu autant de personnels qui, justement, vont travailler dans les agences de placement. Il faut casser ce cercle infernal, et rapidement. Merci. Puis je suis prêt pour vos questions.

Mme Lévesque (Fanny) : Sur les agences, vous dites de les priver des quarts de jour. Il me semble que vous avez déjà eu... vous avez été un peu plus dur avec les agences, de dire : Il faut les abolir complètement. Est-ce que vos tournées vous ont plutôt fait réaliser qu'on en avait besoin dans l'immédiat et que de les abolir, c'était un peu une situation... en fait, une solution difficilement applicable?

M. Marissal : Bien, en fait, ce que je dis depuis que je suis porte-parole en critique de santé, c'est qu'il faut les abolir par inanition, il faut les priver de leur pain quotidien à un tel point où ça ne deviendra plus rentable pour les gestionnaires d'agences que de fournir du personnel. Sauf dans certains cas, notamment dans le Grand Nord, où il y a systématiquement des problèmes de main-d'oeuvre, puis on ne peut pas, évidemment, laisser cette population-là complètement démunie en soins de santé. Ce que je dis, c'est que, si on fait ce premier geste là, on démontre notre sérieux et on passe le message aux agences que ce ne sont plus elles qui sont maîtres à bord mais bien nous et le personnel soignant du réseau.

Mme Lajoie (Geneviève) : Vous avez parlé du gouvernement Legault, de ses agissements notamment envers les femmes. Au début, vous avez parlé de ça. Est-ce que, selon vous, c'est délibéré, il cible des femmes? Parce que, quand on parle d'infirmiers, c'est majoritairement des infirmières, là.

M. Marissal : En tout cas, tout le monde sait que cette profession est majoritairement occupée par des femmes. Ce n'est pas nouveau, ça a toujours été comme ça. Et ces femmes sont maltraitées, elles souffrent d'une forme de violence institutionnelle. Ces termes-là, rappelez-vous, c'est quelqu'un qui est maintenant députée de la CAQ qui l'avait écrit alors qu'elle était à la FIQ, Shirley Dorismond, qui est maintenant la députée de Marie-Victorin. Puis je vais être d'accord avec elle, il y a une forme de violence institutionnelle.

Et vous savez, quand on fait du terrain, vous le savez, vous en faites, du terrain, là, puis qu'on parle à des gens dans une salle de repos, systématiquement, dans tous les hôpitaux où je suis allé, il y a des gens qui se mettaient à pleurer. Ces gens-là sont à bout, là. Je ne fais pas du théâtre, là, je ne fais pas du psychodrame, là, ces gens-là sont à bout. Puis il se trouve qu'à chaque fois, bien, il y avait 95 % de femmes autour de la table.

Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce que vous pensez que, donc, si c'étaient majoritairement des hommes qui occupaient ces postes-là, ça serait différent?

M. Marissal : On ne le saura jamais. Ce que je sais, c'est qu'en ce moment, sur le terrain, ce sont des femmes. Ce sont aussi les femmes, souvent, qui ont les charges familiales, le plus souvent. Quand on dit une mère monoparentale, imaginez-vous de gérer, en plus de vos deux enfants qui sont à la garderie ou à l'école, un patron qui, à tout moment, va vous dire : Tu restes pour faire huit heures de plus, pas s'il te plaît, TSO, tu n'as pas le choix. Ça, ce sont des femmes qui vivent ça.

Alors, je pense qu'on a une responsabilité, là, comme gestionnaires de l'État, là, comme législateurs, de prendre des mesures, parce que, pour le moment, effectivement, la majorité des infirmières, ce sont des femmes, c'est un fait.

M. Bourassa (Simon) : Est-ce vous avez constaté la mise en place ou les effets de la mise en place de la cellule de crise dans les urgences pédiatriques? Parce que ça ne semble pas s'améliorer, là, à court terme.

M. Marissal : Bien, j'étais notamment au CHU, à Québec, ici, jeudi dernier, puis je peux vous dire que ce qu'on me dit, c'est que ça n'a jamais été aussi pire. Je pense qu'il y a quelques idées intéressantes qui peuvent sortir de la cellule de crise. Le problème, c'est que M. Dubé a essayé de régler sa propre crise en créant cette cellule et pas tant la crise sur le terrain. Parce que, pour le moment, moi, ce que j'ai vu notamment au CHU, ici, à Québec, ce n'était pas beau.

Puis là on court après le trouble, là. Moi, on me parle de plus en plus d'erreurs médicales. On m'a raconté ici, au CHU, à Québec, qu'un petit bonhomme à qui on a oublié un garrot pendant 24 heures... Un garrot pendant 24 heures. Un garrot, ça arrête la circulation sanguine. Parce que tout le monde est débordé, parce que tout le monde court après sa queue, parce que tout le monde n'en peut plus de ce régime.

Il y a une infirmière de garde à l'hôpital de Cowansville qui m'a dit : Je suis vraiment inquiète, surtout pour la nuit, parce qu'on engage n'importe qui. C'est dangereux, là, on vit une situation de crise dangereuse. On doit rapatrier notre monde qui sont partis vers les agences, on doit leur redonner des conditions de travail, un employeur de choix, pas un employeur qui déçoit.

Mme Plante (Caroline) : Pourtant le gouvernement semble avoir tous les outils. C'est-à-dire, il y a un plan santé, il y a M. Dubé qui est reconnu comme étant un bon gestionnaire, il y a Shirley Dorismond, une infirmière, il y a des budgets qui sont là. Qu'est-ce qui... On dirait qu'il y a tout, là, pour que ça marche, mais ça ne marche pas. Qu'est-ce... Comment expliquez-vous la situation?

M. Marissal : C'est clairement un manque de courage politique. Je ne sais pas pourquoi le gouvernement continue de protéger les agences, c'est clairement la racine du mal. Pourquoi est-ce que ce gouvernement, comme les libéraux précédemment, protège les agences? J'ai posé la question à maintes reprises, ça va faire un an et demi que je suis critique en santé, je n'ai pas eu la réponse à ça. Alors, pourquoi est-ce qu'on permet à ces caïds de la santé de faire la loi et l'ordre dans les établissements puis placer leur personnel au tarif où ils veulent? C'est un manque de courage politique. Puis, quant au grand gestionnaire ministre de la Santé, on jugera l'arbre à ses fruits, mais, pour le moment, il n'y a rien qui pousse.

M. Denis (Maxime) : Sur les cliniques d'IPS, là, Christian Dubé dit : C'est la solution, c'est un exemple. En un temps un record, en trois semaines, on a implanté la première dans Rosemont, Montréal, mais c'est quand même des infirmières qui se retrouvent à travailler en temps supplémentaire les soirs, les fins de semaine. Est-ce que c'est une véritable solution, selon vous, ces cliniques-là?

M. Marissal : Vous savez, c'est dans ma circonscription, puis je l'accueille, la clinique, mais, vous savez, si vous prenez trois infirmières qui viennent de finir un temps double dans le réseau public pour les amener dans une nouvelle clinique, on ne règle pas le problème, on l'aggrave, on aggrave le problème.

Ces femmes-là sont pleines de bonne volonté. Ça fait des années, au Québec, qu'on a le débat sur les IPS puis qu'il ne s'est rien passé. On a voté une loi ici, à la dernière législature, pour ouvrir la première ligne. C'est une bonne nouvelle, mais on n'inventera pas des infirmières. Les infirmières, là, ça ne pousse pas dans des serres le long de l'autoroute, là. Il faut les former, il faut les amener dans le réseau et surtout leur donner plein de raisons de rester. Parce que, si vous faites juste déplacer de a à b, vous faites juste déplacer de a à b, c'est ça qui arrive.

C'est une des solutions. Et, pour le moment, je vous rappelle que cette clinique n'a vu aucun patient.

M. Denis (Maxime) : Qu'est-ce que vous souhaitez entendre dans le discours, tout à l'heure, inaugural de François Legault en matière de santé?

M. Marissal : Bien, je m'attends à ce que M. Legault donne la commande ferme à son ministre de la Santé de régler le problème de main-d'oeuvre, parce qu'en ce moment c'est essentiellement un problème de main-d'oeuvre. Pour régler le problème de main-d'œuvre, il faut qu'on se débarrasse des agences, il faut qu'on ramène le monde dans notre réseau public avec des conditions de travail saines.

Je me suis fait raconter des trucs encore récemment, là. Ces derniers jours, là, à l'Hôpital Maisonneuve-Rosemont, la nuit, c'est une infirmière pour 15 patients à l'urgence. Savez-vous ce qui est complètement absurde, là? C'est que, si des infirmières décidaient de faire des moyens de pression, elles seraient déjà en deçà des normes minimales des services essentiels parce qu'à une infirmière pour 15 vous êtes en deçà des normes minimales des services essentiels. Ça ne va pas, là. Puis je le répète, on court après le trouble, il y a des gens qui vont mourir, il y a des gens qui vont être mal soignés, il y a des gens qui retournent à la maison qui ne voient pas les professionnels de santé.

Alors, si M. Legault est sérieux, et je pense que la santé, c'est un des postes les plus importants du gouvernement, il doit donner le mandat très ferme à son ministre, avec des échéances, de régler le problème de main-d'oeuvre.

Mme Plante (Caroline) : Dans le dossier des transferts en santé avec Ottawa, est-ce que vous sentez qu'on progresse?

M. Marissal : Bien, je n'ai pas senti qu'on progresse beaucoup. Parce que M. Dubé, c'est un non catégorique à Vancouver, puis M. Legault, c'était un petit peu mieux avec Justin Trudeau au Sommet de la Francophonie, mais là-dessus, soyons clairs, là, on fait front commun avec le gouvernement, on veut l'argent. Après ça, on décidera ici, puis je critiquerai de la façon dont l'argent est dépensé ou pas.

Les libéraux fédéraux en particulier — vous savez, moi, j'ai couvert Jean Chrétien, là, dans le temps, là — c'est une vieille marotte, ils ne sont pas capables de s'en débarrasser, ils veulent absolument mettre leur nez puis leurs pattes dans le réseau de santé des provinces. Alors, si on pouvait déjà régler ça, là... La santé, c'est clairement un champ de compétence du Québec, envoyez le chèque, mais il va falloir qu'on fasse de la pression, parce que, pour le moment, souffler le chaud et le froid, comme MM. Dubé et Legault l'ont fait récemment, ça ne suffira pas.

Mme Plante (Caroline) : Vous sentez qu'ils disent des choses différentes?

M. Marissal : Bien, en tout cas, M. Dubé était très ferme à Vancouver, et j'étais d'accord avec lui puis je le soutiens là-dedans, parce qu'on ne peut pas baisser la garde là-dessus, surtout pas avec les libéraux à Ottawa. Si on baisse la garde, ils vont rentrer, là, par la porte de garage, là, ça, c'est sûr et certain. Ils fantasment là-dessus depuis 40 ans, les libéraux à Ottawa. Et là M. Legault, lui, baisse la garde un peu en disant : Bien, je serais peut-être prêt à... Ce n'est pas négociable. Il y a des affaires qui ne sont pas négociables, là, dans la vie. Ça, ce n'est pas négociable, c'est notre juridiction. C'est notre argent, en passant, ce n'est pas Justin Trudeau qui va nous faire un cadeau, là. C'est notre argent, alors envoyez donc l'argent.

M. Robillard (Alexandre) : M. Marissal, est-ce que vous avez l'impression que les résultats électoraux dans la circonscription de Rosemont sont fidèles à la réalité?

M. Marissal : C'est-à-dire?

M. Robillard (Alexandre) : Bien, c'est une question comme ça, là, c'est clair.

M. Marissal : Pas tant, non. Excusez-moi, c'est parce que je ne comprends pas, là.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que les résultats électoraux dans la circonscription de Rosemont sont, selon vous, fidèles à la réalité? Ça n'a pas l'air clair pour vous. C'est la question qui n'est pas claire ou la réponse qui est difficile à formuler?

M. Marissal : Bien, c'est parce que je n'ai pas trop de mal, d'habitude, à parler puis à formuler des réponses, mais là la question... Est-ce que le fait que j'ai été réélu dans Rosemont... Bien là, ce n'est pas moi qui pose des questions, là, essayez encore.

M. Robillard (Alexandre) : Bien, je veux dire, je vais essayer d'être plus clair, là, mais est-ce que vous avez l'impression que les résultats électoraux dans la circonscription de Rosemont, donc les résultats, là, du DGE, sont fidèles à la réalité?

M. Marissal : À la réalité de ce qu'on avait dans les boîtes?

M. Robillard (Alexandre) : À la réalité du vote, là, de ce qui...

M. Marissal : Bien, je n'ai pas passé beaucoup de temps à réfléchir à ça, là. J'ai été réélu avec, quoi, 37 %, 38 %. La CAQ a fermé le...

M. Robillard (Alexandre) : ...on a publié un article sur la circonscription de Saint-Laurent...

M. Marissal : Ah! O.K., O.K., c'est là que vous allez.

M. Robillard (Alexandre) : Oui, c'est ça.

M. Marissal : O.K., je ne sais... Je suis peut-être fatigué aussi.

M. Robillard (Alexandre) : Non, mais c'est parce que la réponse aurait pu être plus claire, mais c'est correct. Avez-vous l'impression que les résultats électoraux dans Saint-Laurent sont fidèles à la réalité?

M. Marissal : Je n'en ai aucune idée.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que ça vous inquiète de voir que, quand on va sur le terrain, il y a une distorsion entre...

M. Marissal : Bien, est-ce que c'est une anomalie dans une section de vote? Je ne le sais pas. Ça arrive, des fois, ça arrive. Des fois, il y a des trucs qui ne sont pas nécessairement frauduleux, là. J'ai lu ça ce matin, je pense que j'avais peut-être les mêmes questions que vous, même si ma réponse n'est vraiment pas claire, là.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que le DGE devrait faire quelque chose avec ça?

M. Marissal : Bien oui. C'est sûr que, s'il y a quelqu'un qui soulève une question puis qu'il y a un doute raisonnable de croire, mais là je ne veux surtout pas sauter aux conclusions, là.

M. Robillard (Alexandre) : Non, non, non, mais je veux savoir, tu sais, qu'est-ce qu'il faut faire avec ça, selon vous? Il faut-u faire rien ou quelque chose?

M. Marissal : Bien, je pense que ça mérite d'y jeter un coup d'oeil, assurément, assurément, puisqu'il y a des électeurs et des électrices qui ont soulevé la question. Vous savez, si tout un quartier dit : J'ai voté libéral, puis qu'il n'y a pas de vote libéral, bien, je pense qu'on peut minimalement vérifier, mais je ne crois pas avoir eu ce problème-là dans Rosemont.

M. Robillard (Alexandre) : Parfait, mais donc c'est le DGE, là, qui devrait vérifier ça, selon vous?

M. Marissal : Oui, je pense que oui, s'il y a une plainte. Il y a quand même un protocole à suivre. Si c'est juste une impression ou une anecdote, on ne fait rien avec ça, là, on ne peut pas commencer à envoyer des inspecteurs sur des anecdotes, mais, s'il y a quelque chose qui ressemble à une anomalie, moi, je pense qu'il faut juste éclairer la situation.

M. Robillard (Alexandre) : Donc, le DGE devrait... Puis est-ce que ça prend un réveil national sur le déclin du français au Québec, comme le gouvernement semblait le laisser entendre hier? Puis, en même temps, qu'est-ce que vous pensez de 100 % d'immigrants francophones? Est-ce que c'est une cible qui est raisonnable?

M. Marissal : Bien, le réveil national, je ne sais pas si M. Legault et ses ministres sont en train de dire qu'on est endormis, là, moi, ça m'a un petit peu irrité. Puis franchement c'est un slogan électoral, là. Ils sont au pouvoir, ils ont été réélus, là, majoritairement. M. Legault a lancé cette idée hier, là, mais ce n'est pas clair encore. J'espère qu'on aura les détails aujourd'hui, parce que le diable est dans les détails.

M. Robillard (Alexandre) : ...100 % d'immigrants francophones?

M. Marissal : Bien, on va attendre de voir qu'est-ce qu'il veut dire par ça. Parce que 100 %, c'est 100 % de l'immigration économique? Est-ce que c'est 100 % de tout le monde qu'on choisit?

M. Robillard (Alexandre) : ...celle qui est sélectionnée par le gouvernement.

M. Marissal : Est-ce que ça vient avec un vrai programme de francisation qui fonctionne? Parce qu'en ce moment ce n'est pas le cas. Ça, c'est notre responsabilité comme État, au Québec, de s'assurer que les gens parlent français. Puis, en ce moment, il y a beaucoup de sable dans l'engrenage de la francisation, ça ne fonctionne pas. Alors, on va attendre les détails de M. Legault. Hier, il a lancé ça, comme il le fait souvent, d'ailleurs. Il y a un discours d'ouverture aujourd'hui, je m'attends à ce que ça soit beaucoup plus clair. Pour le reste, bien, on va suivre. Puis vous savez que mes collègues vont suivre ça aussi.

Mme Plante (Caroline) : M. Marissal, juste pour compléter votre réponse, là, sur les transferts en santé. Vous avez dit : M. Legault baisse la garde. Alors, d'après vous, est-ce qu'il est en train d'accepter des conditions comme le partage de données, par exemple? Est-ce qu'il est en train d'accepter des conditions d'Ottawa?

M. Marissal : Bien, il n'a rien signé pour le moment. Je lui suggérerais de retirer cette suggestion d'ouvrir les données au fédéral, parce que ça, c'est se mettre le doigt dans l'engrenage, puis, avant qu'on ait le temps de crier ciseau, on va être rendu à l'omoplate puis on va y passer au complet. Le fédéral, et en particulier les libéraux à Ottawa, fantasme depuis des siècles à obtenir les données des provinces et à mettre leur nez dans le fonctionnement du système de santé. Alors, il serait plus prudent de fermer la porte maintenant et il serait plus respectueux aussi du consensus qu'on a ici, tous les partis de l'Assemblée nationale, à savoir que c'est notre champ de compétence, et on le garde.

Mme Vermette (Kim) : Hier, M. Legault parlait du déclin du français, là, il disait que c'était vraiment son grand défi de l'arrêter. Il dit même qu'il était ouvert aux suggestions, à entendre ce que les autres avaient à dire. En avez-vous, vous, à Québec solidaire, une suggestion, justement, pour arrêter le déclin du français?

M. Marissal : Bien, M. Legault ne parle jamais des immigrants temporaires, notamment, qui sont ici, qui sont ici, puis plusieurs vont rester. Des gens, ils vont rester, ils vont s'installer ici parce qu'ils auront trouvé un travail, parce qu'ils auront trouvé l'amour, parce qu'ils auront trouvé l'amour du Québec. Peu importe, on les accueille de toute façon, alors il faut qu'on s'assure d'être capable de franciser ces gens-là.

Juste le centre de services scolaire de l'est de Montréal, en septembre, a dû ouvrir 82 classes de francisation parce qu'il y a un flot, en ce moment, d'immigrants qui arrivent. 82 classes, c'est l'équivalent de quatre à cinq écoles. Le problème, c'est qu'il manque de personnel pour franciser ces gens-là. Les horaires de francisation ne sont pas adéquats, ce qui fait qu'il y a des gens ici qui veulent être ici, qui veulent travailler, qui veulent contribuer, fonder une famille, qui ne sont pas capables d'apprendre le français parce que cette partie-là, on l'a échoué. Et ça, c'est notre partie. À partir du moment où on a un contrat avec les immigrants de leur dire : Venez ici, nous allons vous accueillir, nous allons faire en sorte que vous apprenez le français, c'est notre partie de le faire. Alors, effectivement, il faut s'assurer que ces gens-là puissent apprendre le français.

M. Legault, hier, et M. Roberge, là, ont quand même parlé du français en emploi. Puis ça, j'étais heureux. Et nous sommes heureux, à QS, d'entendre ça parce que ça fait longtemps qu'on le dit, il y a un problème aussi et surtout dans les grandes entreprises et dans l'emploi. Effectivement, il faut s'assurer que les gens puissent travailler en français.

Mme Lajoie (Geneviève) : Sur le réveil national, je veux vous entendre un petit peu plus là-dessus, justement. Vous considérez que c'est un peu une façon pour le gouvernement de mettre la responsabilité sur les Québécois maintenant, visiblement, les citoyens?

M. Marissal : Bien, c'est encore un slogan populiste. M. Legault fait souvent ça, lance des idées assez populistes qui manquent de détail. Tu sais, vous savez, l'immigration, là, on parle de gens, hein, c'est du vrai monde, là, c'est des gens qui arrivent ici, qui choisissent de venir ici, souvent qui sont en exil, qui quittent leur pays, qui arrivent ici, qui ont toutes sortes de problèmes.

Vous savez, dans un bureau de député, là, les problèmes qu'on a, notamment avec la RAMQ, pour des gens qui, par exemple, accouchent ici puis se ramassent avec des factures astronomiques. J'ai des attachés qui font à peu près que ça, des dossiers de RAMQ en immigration. On a une partie, nous aussi, envers les immigrants qui viennent ici, nous assurer qu'ils soient bien reçus, qu'ils aient des soins de santé, puis qu'ils parlent français, puis qu'ils aient des conditions de travail décentes.

Mme Lévesque (Fanny) : Juste une précision sur le masque dans les urgences pédiatriques... pas le masque, mais en lien avec ça. Parce qu'on lisait ce matin, entre autres, là... Est-ce que vous sentez qu'il manque peut-être de la part du gouvernement un sentiment d'urgence, là? C'est comme s'il y avait une fatigue pandémique, on appelle aux gens à porter le masque dans les lieux publics, les gens ne semblent pas avoir envie de le faire alors que là les urgences pédiatriques débordent. Est-ce qu'il y a comme péril en la demeure en ce moment? Est-ce qu'on devrait être plus ferme sur le message? Qu'est-ce qu'on devrait faire pour essayer de limiter les effets des virus dans les urgences pour enfants?

M. Marissal : Je pense qu'on devrait faire ce qu'on avait fait au début des premières vagues de la COVID, c'est-à-dire écouter la science et la Santé publique. Donc, j'aimerais que M. Boileau et son équipe nous fassent des recommandations fermes, sans le ministre à côté pour souffler les réponses, qu'on sache à quoi s'en tenir en termes d'épidémiologie et non pas en termes de politique. Alors, si la Santé publique veut vraiment faire oeuvre utile, c'est ce que les médecins pédiatres, notamment, demandent en ce moment, envoyer les bons messages à la population. Les bons messages en matière d'épidémiologie, il faut que ça vienne de spécialistes, de scientifiques.

Mme Lévesque (Fanny) : Donc, de maintenir la recommandation du port du masque, mais comment on fait pour que les gens adhèrent?

M. Marissal : Bien, pour le moment, il n'est pas question de maintenir le port du masque, il est suggéré de. Ça, c'est M. Dubé qui dit ça, c'est M. Legault qui dit ça, c'est moi qui dis ça. Qu'est-ce que la Santé publique en dit en ce moment, considérant la situation en particulier dans les urgences pédiatriques? J'invite le directeur national de la santé publique à nous faire part de ses recommandations rapidement, pas dans une conférence de presse politique avec le ministre mais dans un cadre scientifique, de quelle serait la meilleure mesure à apporter. C'est toujours comme ça qu'on s'est comporté. En tout cas, nous, à QS, c'est toujours comme ça qu'on s'est comporté, qu'on s'est gouvernés. Moi, je peux vous dire quelque chose, mais ça vaut ce que moi je dis, là.

Mme Lévesque (Fanny) : ...

M. Marissal : Oui, puis la dernière conférence de presse, elle était parfaitement politique, quant à moi. Entre M. Boileau et M. Dubé, je pense qu'il y a une belle occasion, cette fois-ci, de marquer la séparation. On a besoin de guides scientifiques.

M. Laberge (Thomas) : On sait, M. Marissal, que la P.D.G. d'Hydro-Québec a maintenant deux conseillers, deux bras droits dont les salaires sont confidentiels. Est-ce que c'est quelque chose qui vous préoccupe?

M. Marissal : Bien, toute forme d'opacité, quand il est question de fonds public, devrait nous préoccuper, oui. C'est quelque chose qui, moi, me préoccupe toujours quand il est question d'argent public puis qu'on n'a pas la plus grande transparence. À moins qu'Hydro-Québec soit capable de nous expliquer qu'il y a une raison fondamentale à ça, je ne crois pas. Et puis on aura l'occasion, aux crédits, au printemps, de questionner, évidemment, la P.D.G. d'Hydro-Québec là-dessus, mais moi, je prône et je prônerai toujours la plus grande transparence dans l'utilisation des fonds publics.

M. Laberge (Thomas) : On demande aux Québécois, à cause de l'inflation, de se serrer la ceinture. Est-ce que vous pensez que les hauts dirigeants des sociétés d'État doivent faire la même chose?

M. Marissal : Bien, c'est difficile à dire si on ne sait pas combien ils gagnent.

M. Laberge (Thomas) : ...assez élevé.

M. Marissal : Probablement. C'est pour ça qu'on aurait besoin de transparence.

M. Laberge (Thomas) : Une autre chose aussi, là, le Groupe Massif demande 20 millions à Investissement Québec pour poursuivre son expansion, ses activités. Est-ce que c'est une demande qui est légitime selon vous?

M. Marissal : À juger au mérite. Est-ce qu'il y a un potentiel réel? Est-ce qu'on crée des bons emplois? Il y a eu toutes sortes d'histoires avec Le Massif, là, sur les emplois, sur les salaires. Vous savez, c'est trop facile de lancer une entreprise, puis ensuite de dire : Bien, ça ne fonctionne pas, j'aurais besoin de l'État. C'est à vérifier au mérite. Je pense qu'Investissement Québec doit recevoir la demande puis nous expliquer après si oui ou non et pourquoi on devrait mettre de l'argent public là-dedans.

La Modératrice : Il faudrait passer en anglais.

Mme MacKenzie (Angela) : In the Premier's speech this afternoon, what exactly would you like to hear from him regarding the ongoing crisis in the health care network right now?

M. Marissal : Well, the heart of the problem with our health care system is mandatory overtime, forced overtime, if you will. So, I would like and I want Mr. Legault to give the very precise mandate to Christian Dubé to end this practice that is now almost normal in our health public sector, and we have to get rid of this as soon as possible with strong measures.

Mme MacKenzie (Angela) : With regards to what's happening in pediatric hospitals right now, what more should... Should we be going back to, in your view, some of the measures that were in place before? Should we be having masks in schools, for example?

M. Marissal : I think it's time for Luc Boileau to come back to the stage and have a press conference, explaining to Quebeckers what exactly we should do now, because there are some levels of confusion right now. And I think that it's its job to tell us alone, not with the Minister, not with the Government, to come back to the center stage and enlighten us.

Mme MacKenzie (Angela) : Is the Government paying enough attention to what's happening, though, with children right now? We spent a lot of time being concerned about what was happening with seniors, for example, early in the pandemic. Are we really paying attention to the problem with children at this time?

M. Marissal : It all comes back to the lack of employees, the lack of staff. And that's why I'm waiting for Mr. Legault, this afternoon, to make a strong move to get rid of TSO.

Mme Mignacca (Franca G.) : We heard François Legault say yesterday that he plans on putting a major emphasis on the protection of the French language, and especially in Montréal. He did ask for suggestions from other parties. What would you suggest in terms of protecting the language and especially as far as immigration goes?

M. Marissal : Well, two things. First, make sure that the immigrants that choose to come to Québec, and they decide to live their life here, in Québec, that they can learn and speak French. And that's my number two, learn and speak French in big businesses. Because sometimes it's difficult, and everybody switches to English, and these people, if they don't have the skills to understand and speak in French, they will switch to English as well. This is something we've been asking for four years.

M. Spector (Dan) : How much blame do you put on the Government for the crisis right now in the pediatric emergency rooms? How much of this is their fault?

M. Marissal : Well, it's difficult. I know it's difficult, it's a difficult situation, so I will not say it's only the fault of Christian Dubé. But the thing is, he's been there for almost two years now, and he's just coming up with new slogans every week, and the fact of the matter is that the results are not there. So, basically, in our political system, ministers have responsibility. And I think it's more than the time for him to act with strong measures to make sure that we bring back the personnel, the staff into our public service. Thank you.

(Fin à 9 h 33)

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