(Huit heures trente-quatre minutes)
Mme Anglade : J'allais
commencer en disant que la campagne électorale n'est pas commencée, mais je
pense qu'elle est commencée, je pense qu'elle est commencée. Merci à tous d'être
présents aujourd'hui. Merci à toute l'équipe qui est en avant de nous. Merci à
toute l'équipe des députés qui nous a accompagnés pendant les quatre dernières
années. Ça a été quatre années riches en apprentissages, riches en expériences,
mais surtout en collégialité. Et merci à tous ceux qui se sont engagés puis
impliqués. Merci, la gang, d'être là.
Aujourd'hui marque la fin de la 42e législature.
On vient de passer quatre ans, quatre ans qui n'ont pas
nécessairement été faciles, collectivement, pour tous les Québécois. Mais ce qu'on
a vu comme gouvernement, c'est un gouvernement qui a été marqué par l'arrogance
et la division, l'arrogance qui a mis les intérêts partisans devant ceux des
Québécois, l'arrogance qui n'a écouté ni les experts, ni l'opposition, ni les
gens qui ne pensaient pas comme les caquistes, l'arrogance qui se pense
au-dessus des lois, et un gouvernement de la CAQ, encore une fois, qui a voulu
diviser les Québécois. On l'a vu dans les différents projets de loi, André va
pouvoir en parler un peu plus tard. Mais ce que je retiens beaucoup, ce que je
retiens énormément, c'est ce que vivent les Québécois au quotidien.
La pandémie nous a empêchés d'aller à la
rencontre de tous les citoyens, mais plus récemment on a sillonné les
différentes régions du Québec, on est allés à la rencontre du monde. J'ai parlé
avec des mères qui voulaient retourner sur le marché du travail, qui n'étaient
pas capables de le faire parce qu'il n'y avait pas de service de garde. J'ai
parlé à combien de personnes qui avaient de la misère à joindre les deux bouts
parce qu'ils ne sont pas capables de payer l'épicerie ou, pire, qu'ils doivent
choisir entre l'épicerie ou le loyer? J'ai parlé à combien de personnes qui m'ont
dit à quel point ils avaient des enjeux autour d'eux de personnes qui avaient
des problèmes de santé mentale? J'ai parlé à combien d'entrepreneurs qui m'ont
dit qu'ils voulaient délocaliser leurs entreprises, ne pas pouvoir répondre à
leurs besoins, de chercher de la main-d'oeuvre partout?
Et, pendant ce temps, on a eu un
gouvernement de la CAQ qui a systématiquement nié ces enjeux, nié la pénurie de
main-d'oeuvre comme crise, nié l'enjeu des changements climatiques, on a encore
eu un premier ministre qui nous parlait de bonne nouvelle quand on parlait de
la main- d'oeuvre, nié l'enjeu de l'inflation et des mesures vraiment
pertinentes qui doivent être faites et mises de l'avant pour tous les
Québécois.
De notre côté, on a fait plusieurs
propositions. Lorsqu'on parle du coût de la vie, on a dit : Regardez ce
qui se passe pour nos aînés. Moi, je pense à Nicoletta qui m'a dit :
Écoutez, moi, je ne sais pas comment je vais y arriver. Mon salaire n'augmente
plus, tout augmente, comment est-ce que je vais y arriver? On est arrivés avec
une proposition : allocation pour les aînés, 2 000 $ par aîné de
plus de 70 ans. Est-ce que c'est une bonne proposition? De faire en sorte que
le service de garde soit un droit et que les parents n'aient à payer que
8,70 $ par jour, peu importe, est-ce que c'est une bonne proposition? De
faire en sorte aussi qu'on réduise le fardeau pour les contribuables et qu'on
fasse en sorte qu'on élimine la TVQ sur les produits essentiels, ça aussi,
c'est une autre de nos propositions.
Au-delà du coût de la vie, on a voulu
aussi parler à toutes les régions du Québec avec la Charte des régions. On a
aussi voulu présenter un projet de société qui allait faire en sorte,
contrairement à d'autres partis, qu'on allait lutter contre les changements
climatiques, mais en même temps qu'on allait s'assurer de faire en sorte
d'avoir un véritable projet de développement économique. Ça, ce sont les
projets de notre formation politique. Ça, c'est le projet ÉCO.
Évidemment, lorsqu'on parle de tous les
projets, je ne peux pas faire... passer sous silence tout ce qui s'est passé en
matière de santé, la nécessité d'avoir un médecin de famille par Québécois. On
a commencé à avoir une liste d'attente de 400 000 Québécois qui attendaient.
Aujourd'hui, on est rendus à 1 million de Québécois qui attendent d'avoir
un médecin de famille, des cliniques qui ferment partout. On ne peut pas
simplement laisser aller l'idée que les Québécois n'auront pas droit à un
médecin de famille pour des objectifs partisans. Il faut absolument qu'on
revienne à cet objectif, même s'il va prendre plus de temps, même si, pour la
CAQ, ça aurait été de reconnaître qu'ils se sont trompés, qu'ils n'ont pas été
capables de livrer la marchandise.
Le 3 octobre prochain, les Québécois
vont avoir un choix entre un parti, qui est la CAQ, de l'arrogance, de la
division et un parti qui veut rassembler tous les Québécois. Et je vais le
répéter encore une fois ici parce que, pour moi, ça vient me chercher
profondément dans tout ce que je suis puis dans toutes les valeurs, c'est le
fait que, comme première ministre, je vais vouloir représenter pas une portion
des Québécois, pas ceux qui ont voté pour nous comme formation politique, je
vais vouloir représenter tous les Québécois.
Et vous allez me permettre également de
dire que, pour arriver à ça, bien, ça nous prend une équipe. Et, pendant les
quatre dernières années, j'ai pu compter sur une équipe qui est magique, qui
est en arrière de moi. Certains vont nous quitter. On a souligné leur départ,
mais aussi leur implication continue, là, ils restent là, ils restent impliqués
à faire leurs propositions. Alors, j'aimerais vraiment souligner l'apport de
tous les vétérans qui nous quittent. Merci à vous. Un merci particulier aujourd'hui
à Christine St-Pierre, dont c'est l'anniversaire. Merci également à Pierre, à
Filo, à André, à Monsef, les quatre... nos officiers, merci du travail que vous
avez accompli.
Et, avant de conclure, je vais quand même
céder la parole à notre leader, André, qui nous dira quelques mots, avant de
prendre les questions des journalistes qui sont en face de moi. Merci beaucoup.
M. Fortin :Merci. Merci, cheffe. Je veux juste dire, et je vais faire
ça rapidement, mais les dernières années ont été marquées par un contraste
assez évident merci entre le gouvernement de la Coalition avenir Québec et les
députés, qui sont derrière moi, du Parti libéral. Dès le début de leur mandat,
ça n'a pas été long, dès le début de leur mandat, on s'est rendu compte, à travers
les projets de loi qu'ils présentaient, qu'on avait devant nous un gouvernement
qui faisait les choses trop vite, qui faisait les choses tout croche, qui
faisait preuve d'arrogance, qui présentait des lois qui étaient mal ficelées,
qui étaient mal réfléchies, qui étaient souvent mal avisées, et ils tentaient,
et je ne… pas mes mots, ils tentaient de les enfoncer, souvent, dans la gorge
des parlementaires.
Je vais vous donner quelques exemples de
ce type de gouvernance là qu'on a eu de la part de la Coalition avenir Québec
et qui, à terme, a été une perte pour les Québécois.
Le projet de loi sur Hydro-Québec, qui a
fait en sorte que l'augmentation des tarifs d'Hydro-Québec est incontrôlable en
ce moment. C'est un projet de loi qui a été passé par bâillon. C'est un projet
de loi qui fait en sorte qu'il n'y a aucune possibilité de réviser les tarifs
d'Hydro-Québec pendant cinq ans. C'est un projet de loi pour lequel le député Carlos
Leitão a averti le gouvernement qu'il se plaçait dans une situation fâcheuse et
qu'il ne pourrait pas, lorsque l'inflation monterait, réviser les tarifs. Le
gouvernement a été obligé de reculer, d'admettre son erreur, de dire : On
va présenter et adopter un autre projet de loi, chose qu'il n'a toujours pas
faite aujourd'hui.
Deuxième exemple, le projet de loi n° 61.
Ça pressait et ça pressait beaucoup d'adopter le projet de loi n° 61. Il y
avait des ministres régionaux, partout au Québec, qui se promenaient en disant :
Ça n'a pas d'allure, les députés des oppositions ne veulent pas passer ce
projet de loi là, ça va faire en sorte qu'il y a des projets partout au Québec
qui vont être retardés, on ne pourra pas relancer l'économie après la COVID. Ça
a pris une deuxième ministre pour se rendre compte, pour admettre, encore une
fois, que le projet de loi était tout croche, que c'était mal fait, que ça
donnait des pouvoirs abusifs au gouvernement, et ça, même si le député Gaétan
Barrette et d'autres avaient averti le gouvernement qu'il faisait fausse route.
Ça, c'est deux exemples. Mais, tout au
long du mandat, ça a été du pareil au même, des projets de loi mal écrits, des
projets de loi brouillons, qui ont été faits trop vite, par commande politique.
Et le contraste avec les députés rigoureux, studieux, à leur affaire, avec une
expertise, qui sont ici aujourd'hui, elle était évidente tout au long du
mandat. L'opposition du Parti libéral a été une opposition extrêmement efficace,
et moi, je suis fier des gens qui sont derrière nous.
Le Modérateur : Donc, on va
passer à la période de questions. Ça va être une question, une sous-question
par journaliste, s'il vous plaît. Et on demanderait de garder les
applaudissements pour vous jusqu'à la fin, s'il vous plaît. Merci beaucoup.
Alain Laforest.
M. Laforest (Alain) : Bonjour
à vous. Bonjour, Mme Anglade. Au-delà du fait que vous avez remercié vos
députés, qui sont loin d'être des plantes vertes, là, ceux qui vont quitter
l'Assemblée nationale, qui ont travaillé très fort dans l'opposition, est-ce
qu'on vient d'assister à un événement partisan ou à un bilan?
Mme Anglade : C'est un bilan
enthousiaste, je dirais. C'est un bilan qui montre qu'on a beaucoup d'énergie,
hein, l'équipe a beaucoup d'énergie ici, l'équipe a beaucoup d'énergie en
arrière de nous, puis qu'on s'en va vers un marathon électoral. Donc, un bilan
enthousiaste, je vous dirais.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que votre défi, ce ne sera pas de vous faire dépasser par la gauche et de vous
faire déclasser comme opposition officielle?
Mme Anglade : Le défi, pour
nous, c'est de gagner la prochaine élection. Le défi, pour nous, c'est
réellement d'être l'alternative par rapport à la CAQ. C'est de démontrer que,
contrairement à la division, contrairement à l'arrogance du gouvernement de la
CAQ, nous, on va offrir l'inclusion. Nous, on va offrir un véritable projet de
développement économique qui va allier l'environnement et qui va allier toute
la question du développement économique. C'est ça qu'on va proposer à la
prochaine élection.
Le Modérateur : Mme Prince.
Mme Prince (Véronique) : Bonjour.
Mme Anglade : Bonjour, Mme
Prince.
Mme Prince (Véronique) : Est-ce
que votre virage a réussi?
Mme Anglade : Oui, le virage
qu'on est en train de faire est important. Tout le renouveau qu'on est en train
d'amener au parti est important. C'est le 3 octobre que nous allons pouvoir en
parler et en discuter, parce que c'est tout un travail à faire, mais c'est un
travail qui porte fruit au terme d'une élection, au terme d'une campagne aussi.
On va aller débattre d'idées, et moi, j'ai très hâte de débattre.
Mme Prince (Véronique) : Je
vous ai demandé s'il était réussi, mais, de votre réponse, c'est comme si votre
virage n'était pas terminé. Est-ce qu'il est réussi, votre virage?
Mme Anglade : Bien, il est
réussi jusqu'à présent, mais il faut l'amener à terme, il faut amener tout ça.
Un virage, ce n'est pas : Ah! il est fait, puis voilà, c'est réussi, 100 %,
«check». Ce n'est pas comme ça que ça se passe. On est en renouveau, il y a des
gens qui se joignent à nous.
Hier, j'étais très contente de voir, dans
une activité, qu'on avait des gens… ils sont venus me le dire, là, puis je vous
le dis comme ça : Moi, j'ai voté CAQ en 2018, mais ce n'est pas vrai que
je vais voter CAQ, puis c'est pour ça que je suis venu vous voir, là, je veux
voir ce que vous avez à proposer. Il y a des gens qui se sont présentés avec
nous, qui nous ont dit : On n'a jamais voté libéral, mais là, cette
fois-ci, c'est ça qu'on veut considérer. Puis il y a des gens qui ont toujours
voté libéraux, qui veulent s'impliquer avec nous. Donc, c'est ça, ce
momentum-là, qu'on est en train de bâtir.
Mme Prince (Véronique) : Pendant
la session, vous vouliez aller reconquérir les régions, mais, en même temps,
vous vous êtes retrouvée à devoir défendre vos comtés, par exemple, à Montréal.
Vous vouliez vous imposer comme la vis-à-vis de François Legault, donc vous
vouliez être là pour lui donner la réplique, mais, en même temps, vous vouliez
être sur le terrain pour reconnecter, justement, avec les gens. Est-ce que vous
êtes une cheffe déchirée?
Mme Anglade : Ah non! Pas
du tout. Je pense que c'est, je vous dirais, équilibré, parce que c'est ça
qu'il faut trouver, c'est l'équilibre entre la présence sur le terrain, parce
que, pendant deux ans, ça a été limité, cette présence sur le terrain... Et, au
début, au mois de janvier, ce que je vous ai dit, à tous les journalistes, j'ai
dit : Vous allez me voir sur le terrain. Puis ça, ça veut dire que tu dois
faire ces choix-là, qui sont nécessaires. Donc, c'est un équilibre qu'on a su
mener tout au long.
Journaliste : Bonjour. Quelle
place la dualité nationalisme versus fédéralisme va occuper dans la campagne
que vous allez mener? Parce que ça a pris beaucoup de place, quand même, dans
les dernières semaines.
Mme Anglade : Nous
sommes résolument le parti fédéraliste. Ça ne veut pas dire que tu n'es pas
capable d'être nationaliste, aimer le Québec, aimer la nation québécoise, là.
Tout le monde veut le développement de la nation québécoise, et il va y avoir
des demandes qui vont être faites au fédéral. On peut absolument combiner les
deux.
Journaliste : Est-ce que
l'enjeu de la langue va être également au cœur de vos priorités lors de la
prochaine campagne?
Mme Anglade : Je vous
dirais que l'enjeu de la division va être au cœur de nos priorités dans la
prochaine campagne. Parce qu'on peut parler de langue, on peut parler de langue
française, de la défense de la langue française, de la protection de la langue
française, et de le faire dans l'inclusion, contrairement à ce qu'a fait la
CAQ.
Journaliste : Votre virage, Mme
Anglade, vous dites : Il faut l'amener à terme. Qu'est-ce qu'il reste à
faire dans votre virage?
Mme Anglade : L'élection
le 3 octobre prochain, c'est ça, le... Je veux dire, ce qu'on fait
présentement, c'est assurer le renouveau de notre formation politique, assurer
les idées qu'on va mettre de l'avant, bâtir sur l'héritage aussi qu'on a reçu,
comme formation politique qui a 155 ans d'histoire, et arriver avec des
projets concrets qui répondent aux besoins de la population, que ce soit en
matière de coût de la vie, mais aussi des projets de société, et arrêter cette
arrogance et cette division qu'a fait la CAQ, arrêter de dire : On a la
science infuse, là, la CAQ, ils peuvent tout décider puis ils n'ont pas besoin
de personne pour gouverner.
Puis vous l'avez vu, à quel point François
Legault, hier, ne répondait pas aux questions. Il ne répond pas aux questions.
Il refuse de débattre, il refuse deux débats additionnels. Moi, là, s'ils m'en
donnaient cinq, je les prendrais, les cinq, parce que je sais pertinemment que,
chaque fois que je pose des questions, il ne répond pas et que la population du
Québec a besoin de voir comment le premier ministre n'arrive pas à répondre et
comment le premier ministre n'a pas de véritables réponses concrètes aux enjeux
qui touchent aujourd'hui les Québécois.
Journaliste : Globalement,
l'économie du Québec va bien. Il y a la pénurie de main-d'oeuvre...
Mme Anglade : Vous
trouvez?
Journaliste : Bien, écoutez,
on...
Des voix : C'est Carlos.
Mme Anglade : Vous
trouvez que l'économie va bien?
Journaliste : Globalement,
les indicateurs ne sont pas si mal quand on se compare aux autres provinces. Le
Parti libéral…
Mme Anglade : Bien, O.K.
Des voix : ...
Journaliste : Bien, vous
pourrez juger dans votre réponse, là.
Mme Anglade : On va vous
laisser terminer.
Journaliste : Merci.
Mme Anglade : On va le
laisser terminer.
Journaliste : Vous avez
longtemps occupé cette étiquette de parti de l'économie, une étiquette que,
clairement, la Coalition avenir Québec ambitionne de vous ravir. C'est dans à
peu près tous les discours de M. Legault, quand il parle d'économie, que c'est
eux maintenant, le parti de l'économie puis le parti du portefeuille des
Québécois. Est-ce que ça vous agace que cette étiquette-là soit peut-être en
train de vous glisser des mains?
Mme Anglade : Mais, en
fait, je vais regarder les faits. Quand vous me dites que l'économie va bien,
en 2022, là, cette année, là, cette année, la croissance économique du Québec
va être inférieure à celle de l'Ontario puis du Canada. En 2023, la croissance
économique du Québec va être inférieure à celle de l'Ontario et celle du Canada.
À cette question-là, François Legault nous dit : Ah! non, mais, si on
mélange les années, là, 2021, 2020, etc., ça donne des bons chiffres. Ça, c'est
de la comptabilité créative.
La réalité, c'est que la pénurie de
main-d'oeuvre nous a frappés de plein fouet, que c'était l'enjeu en termes de
développement économique, on n'a pas cessé de le répéter sur toutes les
tribunes, qu'on a un premier ministre qui nous a dit : Eh! c'est une mosus
de bonne nouvelle, cette pénurie de main-d'oeuvre, alors que nos entreprises se
délocalisent.
Quand vous me dites, là : L'économie
va bien, là, je réfute ça, je ne suis pas d'accord. Si vous parliez aux
entrepreneurs, là, de la Beauce qui vous disent qu'ils sont obligés de
délocaliser leurs entreprises, qu'ils sont obligés de fermer leurs contrats…
Quand je vois qu'on a des parents qui n'auront pas de camp d'été parce qu'on
n'a pas de monde cet été, quand je vois qu'il y a des médecins de famille qui
prennent leur retraite puis que ça laisse les gens désemparés par rapport aux
services de santé, quand j'entends nos urgentologues nous dire : On s'en
va vers un mur pendant cet été, je ne peux pas me réjouir de ça, je ne peux pas
dire : Ah! bien, l'économie va bien, ce n'est pas vrai.
Et notre volonté, c'est d'être capables
d'anticiper ce qui s'en vient, ce que François Legault n'a pas réussi à faire.
Et j'aimerais rappeler que, quand on lui a dit que l'inflation irait à 5 %
ou 6 %, il nous a dit : Ah! le Parti libéral vit sur une autre
planète. Où est-ce qu'on est rendus aujourd'hui? Alors, le parti de l'économie…
Tu ne peux pas te targuer d'être le parti de l'économie quand tu ne comprends
pas les fondamentaux de l'économie.
M. Bellerose (Patrick) : Bonjour
à tous. Mme Anglade, donc, vous avez fait une démonstration de force,
d'enthousiasme, ce matin...
Mme Anglade : Vous y
participez.
M. Bellerose (Patrick) : Par
mes questions enthousiastes? Donc, je veux savoir, est-ce que vous êtes
confiante… En fait, combien de sièges vous pensez faire aux prochaines
élections? Vous dites : On est enthousiastes. Là, vous allez dire : On
va remporter le gouvernement. Mais un minimum… Vous êtes confiante de faire
plus de sièges qu'en 2018? Parce que, pour l'instant, quand même, il faut le
dire, les sondages ne sont pas de votre côté.
Mme Anglade : Alors, on a de
gros défis en avant de nous. Est-ce que je suis confiante? Oui, je suis
confiante, parce que je sais ce qui s'en vient, je sais qu'on a un conseil
général qui s'en vient demain, je sais qu'on va avoir des candidats qui vont
s'ajouter. Chaque jour qui passe, on a plus de personnes qui veulent participer
à ça. Puis, chaque jour qui passe aussi, les gens se rendent compte :
O.K., là, mais, la CAQ, qu'est-ce qu'ils ont réglé réellement? Donc, oui, très
confiante. Puis, si vous voulez un chiffre exact, je vais vous dire 63.
M. Bellerose (Patrick) : Excellent.
Merci. Mme St-Pierre, si vous êtes à l'aise pour parler?
Mme
St-Pierre
:
…
M. Bellerose (Patrick) : Bien,
juste parce qu'il y a des gens, il y a des députés qui quittent, je trouve ça
intéressant d'entendre les députés qui quittent sur le sentiment aujourd'hui,
disons, de dernière journée, si vous...
Mme St-Pierre : Oui.
M. Bellerose (Patrick) : Ce
n'est pas mon but de vous mettre mal à l'aise du tout, juste savoir comment
vous vous sentez aujourd'hui. C'est un long parcours qui se termine
aujourd'hui.
Mme St-Pierre : Bien, en
fait, oui, j'ai le cœur gros. Je pense que j'ai quand même donné beaucoup. J'ai
reçu énormément. J'ai fait mon possible. Je suis une sanguine aussi, j'ai fait
des erreurs. Je pense que, ça, vous êtes capable de les soulever assez
rapidement. Mais j'ai vraiment donné tout mon cœur, j'ai donné toutes mes
énergies. Et, moi, ce que je veux, c'est vraiment ce Québec qui est inclusif,
ouvert sur le monde. C'est ça que j'ai... c'est la promotion de ce Québec-là
que j'ai faite au cours des 15 dernières années et que je vais continuer à
faire.
Puis on est... Quand vous dites, puis je
veux juste terminer là-dessus, quand vous dites : Il y en a qui quittent,
il y en a qui quittent, il faut, à un moment donné, dire : Bien, j'ai fait
ce nombre d'années là, 15 ans, puis il faut un renouvellement, il faut du
sang neuf, il faut des nouveaux visages, il faut des nouvelles idées. Mais nous
qui quittons, là, on va continuer à militer, nous continuons à être des
militants. Et le Québec est prêt pour une première ministre, est prêt pour
Dominique Anglade.
Journaliste : Mme Anglade, je
continue sur la question du virage. Vous avez dit qu'on va savoir si ce
virage-là a fonctionné le 3 octobre prochain. C'est quoi, votre seuil
critique? Combien de députés ça vous prend pour montrer que vous avez réussi
votre virage? Et donc combien de députés ça vous prend pour rester à la tête du
Parti libéral lors des prochaines élections?
Mme Anglade : Un virage,
c'est tout un processus. Puis je pense que, oui, on a plus qu'entrepris notre
virage, on complète notre virage avec ce qu'on va annoncer encore demain, puis
ça va se poursuivre. Mais j'ai donné le chiffre tantôt : 63.
Journaliste : Votre seuil
critique, c'est 63 députés pour rester à la tête du Parti libéral du
Québec?
Mme Anglade : Non, 63, c'est
ce qu'on vise. Nous, on va en campagne électorale...
Journaliste : ...ça vous
prend pour rester à la tête du parti?
Mme Anglade : Moi, mon
intention, c'est d'aller gagner la prochaine campagne électorale.
Journaliste : 63, c'est le
nombre de sièges que ça vous prend pour rester à la tête du parti?
Mme Anglade : Moi, moi, ce
qu'on va faire à la prochaine élection, c'est allé gagner la prochaine campagne
électorale.
Journaliste : Bonjour.
J'aimerais vous entendre, là, davantage sur le départ, là, des 13 membres,
là, du caucus libéral. Comment vous allez composer vraiment avec le départ de
ces figures importantes?
Mme Anglade : Premièrement,
j'aimerais dire que les départs, c'est des personnes qui ont contribué pendant
des années et qui nous ont rendus meilleurs, pour les députés qui restons ici,
dans notre formation politique. Et, quand on parle de renouveau, on est plus
riches de tout ce qui a été apporté, et après ça tu ajoutes des personnes.
Alors, lorsqu'on parle de gens qui sont
venus se joindre à notre équipe, on peut penser à André Morin, qui se joint à
nous avec une feuille de route exceptionnelle, on peut penser à une Vicki-May
Hamm, on peut penser à une Désirée McGraw, une Michelle Setlakwe. On a des noms
qu'on nous a présentés qui viennent présentement à se joindre à notre équipe.
Christina Eyangos. Je veux dire, il y a plein de personnes qui se joignent à
nous.
C'est ça aussi, le renouveau, c'est de se
dire : On est plus riches de notre histoire. Les gens vont rester
présents, nous influencer, nous rendre meilleurs, mais il va y avoir toute une
équipe qui se joint aussi à ça.
Journaliste
: Merci.
Mme Anglade : Merci à vous.
Journaliste : Bonjour. Mme
Anglade, est-ce que vous êtes... est-ce que vous estimez que vous êtes là où
vous aimeriez être, là, à ce moment-ci, à la fin de la session, avec le score
qu'on connaît dans les sondages? C'est plus difficile, beaucoup de gens de
votre parti quittent. Est-ce que vous êtes où vous voulez être en ce moment ou
vous auriez aimé être ailleurs?
Mme Anglade : Bien, je
pense qu'on est là où on voudrait être, dans la mesure où je pense que c'est de
plus en plus clair, le type de gouvernement qu'on a en face de nous, l'arrogance,
la division qui a été créée. Je pense que c'est beaucoup plus perceptible.
Alors que nous, dans les propositions qu'on fait, on vise justement à être
inclusifs, on vise justement à être modernes dans les propositions qu'on amène
et à parler au nom de tous les Québécois. Maintenant, si vous parlez de
sondages, est-ce qu'on a un défi en avant de nous? Bien oui. Moi, je reconnais
qu'on a un défi, mais je ne me suis pas embarquée dans tout ça parce qu'on ne
pensait pas qu'il y avait un défi, il y a un défi. Mais c'est pour ça qu'on va
avoir une équipe, c'est pour ça qu'on est sur le terrain, c'est pour ça que les
gens se joignent à nous, pour aller parler au monde, pour aller discuter, pour
aller présenter nos idées puis pour aller gagner la prochaine campagne
électorale.
Journaliste : Mais vous le
voyez quand, le moment où, nécessairement, il faudrait que l'aiguille bouge,
là?
Mme Anglade : Ah! mais,
vous savez, je pense que la campagne électorale va particulièrement compter. Et
une des raisons pour lesquelles on a décidé de dévoiler notre plateforme
électorale dès demain, c'est parce que, justement, on sait qu'en campagne
électorale, là, on ne pourra pas tout présenter avec cinq partis. C'est un défi
aussi, faire une campagne électorale avec plusieurs partis. On ne pourra pas
présenter toutes les idées, les unes à la suite des autres, pendant cinq
semaines. Donc, ce qu'on veut faire, en toute transparence, la, c'est dévoiler
cette plateforme, que les gens sachent exactement à quoi s'attendre. Je parlais
hier avec notre candidat ici, dans la région de Québec, François Beaulé, qui
disait : Bien, moi, ça me permet vraiment de dire encore plus pourquoi j'adhère
au parti puis d'aller présenter ces idées-là. Je pense que c'est un exercice
important, puis c'est la raison pour laquelle on fait ça demain, justement.
Journaliste : Est-ce que vous
allez rester cheffe du Parti libéral, peu importe le résultat à l'élection le 3
octobre?
Mme Anglade : L'objectif
du résultat étant une victoire du Parti libéral… et la réponse est oui à votre
question.
Journaliste : Bonjour. Bien,
je vais revenir sur ce 63 députés, qui est l'objectif. Si cet objectif n'est
pas atteint, quel est l'avenir — je répète un peu la question, mais
je la change — quel est l'avenir de Dominique Anglade?
Mme Anglade : Bien, je
vais répéter un peu la réponse puis peut-être que je vais la changer un peu.
63, 63. L'objectif, c'est 63. L'objectif, c'est d'aller gagner la prochaine
campagne électorale.
Journaliste : Mais l'avenir
de Dominique Anglade, au lendemain de... si ce 63 n'est pas atteint?
Mme Anglade : C'est d'être
première ministre du Québec.
Journaliste : Durant la
dernière session parlementaire, on vous a donné... collé l'étiquette, dans la
population ou certains commentateurs, d'être une pâle copie de Québec
solidaire. À l'aube des élections, qu'est-ce qui vous différencie maintenant de
Québec solidaire?
Mme Anglade : Bien, je
pense que je vais faire ça pour l'ensemble des formations politiques, vous
allez me permettre, là, pas une en particulier, mais... On est un parti
résolument fédéraliste. À l'Assemblée nationale, il y a des partis qui sont
souverainistes, d'autres qui sont peut-être souverainistes, peut-être moins, en
tout cas, c'est à définir dans leur gouvernance qu'ils font, mais on est le parti
fédéraliste.
Deuxièmement, on est le seul parti, et je
précise, le seul parti à comprendre qu'il va falloir qu'on allie la lutte aux
changements climatiques à l'économie. Il n'y a pas un parti qui fait ça. Puis
vous savez pourquoi c'est important? Parce que la lutte aux changements
climatiques, ce n'est pas un enjeu qui relève d'un ministre sur 28. C'est un
enjeu qui touche la santé, l'éducation, l'économie, les ressources naturelles. Tous
les secteurs sont visés par ça. Et moi, comme première ministre, je vais porter
le chapeau de la lutte aux changements climatiques et je vais faire en sorte
que toute notre économie soit alignée pour atteindre les objectifs de
carboneutralité. Il n'y a pas un parti qui offre cette alternative-là aujourd'hui
au Québec.
Journaliste
: Merci.
Mme Senay (Cathy) :
Mrs. Anglade, as an overachiever, how will you deal
with the possibility of failure, as you are in the midst of a very tough
political fight and this possibility of failure, this feeling will become more
intense in the weeks ahead? So, how will you deal with this?
Mme Anglade : I'm happy you talk about overachieving and overachiever, because,
when you are an overachiever, and collectively, collectively, here, we are, the
Liberal Party of Québec is an overachiever, you go and you go
to win. You go and you go for the fight. And you don't shy away from a fight. I
don't shy away from any challenge. And, if I could have a debate per day with
François Legault, I would. I would. He doesn't want to do it. I think if he
could cancel the other two debates, he would, actually. I think… get the
election tomorrow, I think he would do that. Unfortunately, legally, I don't
think it's possible, but that's what he would do. So, I will be on the ground,
I will be fighting every single day in order to win this election.
Mme Senay (Cathy) :Mrs. St-Pierre said : I want to stand
by a Québec that is open to the
world and inclusive. What will you say and how are you going to say it to Quebeckers, that the CAQ is basically
proposing the opposite?
Mme Anglade : But I think it's showing. It's showing, the way…
Mme Senay (Cathy) : …this message yet. They don't get it. How would you make sure that
they do understand that what Mr. Legault is proposing, for his words on
immigration, it's not a Québec
that is inclusive and open to the world?
Mme Anglade :
When I see an MNA like Saul Polo talking about his story, when I see the
reactions of the people around him, when I see the reactions of the people in
Québec, I think people are starting to really get it. I think people are
starting to relate to the story of Saul Polo, because it's not one story, it's
not one anecdote, it's hundreds of thousands of Quebeckers that are feeling
that way.
And, to tell you the
truth, I think it's becoming a lot more… you can feel it a lot more in the
population everywhere. Everywhere you go, you can feel it. I was in Gaspésie, I
was in Estrie, I was, like, in Mauricie, you can feel that sense. And, the
level of arrogance of this Government that's creating that division, people are
going to feel it again, and we have the responsibility to demonstrate it during
the campaign.
Journaliste
: Good morning.
Mme Anglade : Good morning.
Journaliste
: If I remember, back in 2018, the message from the CAQ was :
Free yourselves, for Anglophones, that the Liberals have taken Anglophones for
granted and that they should go over to the CAQ. Considering the last four
years, what do you think are the messages to the anglophone community this time
around?
Mme Anglade : Well, it's certainly not a message of welcoming or anything like
that, because the CAQ… François Legault has been dividing Quebeckers, and one of the lines is
obviously the Anglophones versus the Francophones. But it's really specific,
it's becoming clearer every single day : refusing a debate in English,
when he did accept it in 2018, the whole idea of Dawson, the expansion that he
was in favor of and decided not to proceed with that, not to mention Bill 96
and the fact they will not listen to at all.
I think there are many
examples, and people are extremely frustrated. People are extremely frustrated,
but not only the Anglophones, people in general, people that are feeling that we
need to unite ourselves, we have to stop dividing ourselves, because what's
ahead of us is going to be also a tough period, right, in terms of the economy,
in terms of what's coming up. We need to make sure that we're together.
Journaliste
: I know there's so many issues that affect an election campaign, but
what is, in your opinion, the number one thing that Quebeckers are going to the ballot box with in their heads this election campaign?
Mme Anglade : I think the whole question about the rising costs of living, housing, those questions are going to be really important, but I think also : What type of leadership do you want? Is it a type of leadership that is telling you what to do, that is arrogant, that's
taking you for granted, that decides to do whatever they please or you want a
leadership that is open, that listens and that's going to bring everybody
together? That's also going to be a key question.
M. Authier (Philip)
: Good morning.
Mme Anglade : Saving best for last.
M. Authier (Philip)
: No, no, I just got here. I was sitting over there. I get a lot of
emails regardless of… I know you voted against Bill 96, the Liberals voted
against Bill 96, but I still get a lot of emails from English speakers who are
very disappointed with the way your party handled 96, the five extra courses in
second language, French. How do you respond to that? Many of them feel kind of
betrayed by your party.
Mme Anglade : I think the best way to respond to this is to sit down and have the
right conversations. That's what we did. And the type of leadership that you should expect, in 2022,
is to say : OK, there is
some listening that we still need to do. That's what we've done… meeting groups.
I was meeting with another group again, two groups, this past week, and… Come
and join us, and let's build the future together. Having people like a Désirée
McGraw joining the team, saying : You know, I want to contribute, I am
part of Québec, yes, I am an
Anglophone, but I'm raising my kids in French, and I want them to be part of
this society, this also is sending a strong message, in my opinion.
M. Authier (Philip)
:Thank you.
Mme Anglade : Bien, merci, tout le monde.
(Fin à 9 h 7)