(Onze heures cinquante-neuf minutes)
Mme Anglade : Alors, bonjour.
Bonjour à tous ceux qui sont ici. Je suis accompagnée d'André Fortin. On sort
de la période de questions. Et le message que j'aurais à tous les Québécois, c'est
de dire qu'on a eu aujourd'hui droit à ce à quoi on va avoir droit pendant la
campagne électorale. Un premier ministre qui refuse de débattre, un premier
ministre qui refuse de répondre aux questions, un premier ministre qui reste
dans sa tour d'ivoire alors qu'il y a des solutions concrètes qu'on peut amener
pour les gérer, les crises actuelles, et qu'il refuse aussi de parler de son
bilan.
Puis, s'il refuse de parler de son bilan,
c'est que son bilan, c'est zéro. C'est zéro en matière de lutte aux changements
climatiques. C'est zéro en matière de santé pour la population. C'est zéro
également d'un point de vue de la gestion de la pénurie de main-d'œuvre. C'est
ça, ce à quoi on a eu droit. Puis j'ai été extrêmement, extrêmement surprise de
voir à quel point il pouvait faire diversion dans la période de questions
aujourd'hui puis il ne répondait pas aux questions fondamentales qu'on lui a
posé.
M. Robillard (Alexandre) :
M. Legault, il a souligné que vous étiez de retour après une certaine
absence. Est-ce que c'est une erreur de votre part de ne pas être au Parlement
en cette fin de session?
Mme Anglade : Bien, je
suis au Parlement aujourd'hui. Je vais faire du terrain également, on est en
période électorale. Mais le message que je lance aujourd'hui, c'est de dire à
quel point j'invite les Québécois à suivre comment François Legault tente de
nous diviser, comment... Ce qu'il fait, présentement, c'est nous diviser pour
mieux régner et ne pas répondre aux questions, et pire que ça, je vous dirais,
changer les chiffres, changer les données, les interpréter, dire des choses qui
sont littéralement fausses.
M. Lachance (Nicolas) : Avez-vous
essayé de faire du rattrapage en posant toutes les questions aujourd'hui, alors
que vous auriez pu les poser, ces questions-là, dans les dernières semaines,
lorsque vous étiez absente?
Mme Anglade : Ce qu'on
voulait faire aujourd'hui, c'est de vraiment démontrer l'alternative qu'il y a
à François Legault. C'est de démontrer que, quand on commence à poser des questions
puis qu'on va plus loin, il n'est pas capable de répondre. C'est de
démontrer... Comme hier, quand j'ai posé la question en santé, il n'a pas été
capable de se lever deux fois pour répondre parce qu'il ne connaissait pas
la réponse. C'est ça qu'on a démontré.
M. Robillard (Alexandre) : M. Tanguay
a souligné les divisions fédéralistes-souverainistes, là, au cours des derniers
jours, à cause de l'arrivée de M. Drainville. Or, M. Tanguay a
lui-même été souverainiste, là. Il a voté oui en 1995. Donc, est-ce que c'est
possible pour vous de concevoir que M. Drainville, tout comme M. Tanguay,
a pu évoluer dans sa pensée?
Mme Anglade : On va
remettre les pendules à l'heure, O.K.? On va vraiment remettre les pendules à l'heure.
Là, on parle de 1995, là. Ça fait combien d'années, 1995? Il y a des personnes,
dans mon caucus, qui ont voté oui en 1995, qui sont dans mon caucus.
M. Drainville, pas plus tard qu'il y a neuf mois, disait qu'il ne
fallait surtout pas abdiquer cette notion de souveraineté puis la notion de la
séparation du Québec, là. Ce n'était pas il y a 25 ans, là, ce n'était pas
il y a 27 ans. On va remettre un peu les pendules à l'heure.
Mme Côté (Claudie) : Donc, ça
prend combien de temps pour changer d'idée?
Journaliste : Oui, c'est une
bonne question.
Mme Anglade : Ah! bien,
ça, c'est une question que vous devriez poser à M. Drainville.
Mme Côté (Claudie) : Non,
mais vous dites : Neuf mois, c'est trop court puis que 1995 c'est
vraiment long.
Mme Anglade : Je pense
que les gens, en fait... Et je pense qu'il y a tout un livre qui a été écrit
par Christine St-Pierre, où elle parle de toute son évolution par rapport à
cette question-là. Mais fondamentalement, là, on ne va pas nous faire croire qu'il
y a des changements qui se font à l'intérieur de quelques mois.
Mme Prince (Véronique) :
Mais, en même temps, Mme Anglade, c'est parce que des transfuges, il y en
a dans tous les partis. Vous en êtes une vous-même, en tout respect, là.
Mme Anglade : Bien là,
je vais vous expliquer... j'ai clairement expliqué tout le changement. En fait,
c'est bon que vous me posiez cette question-là aujourd'hui, je suis très
contente de l'avoir. Parce que les raisons qui m'ont poussée à quitter en 2012
sont exactement ce qu'on voit aujourd'hui. C'est exactement ce qu'on voit.
Quand le premier ministre, là, il décide d'aller faire de la réunification
familiale une menace à la nation québécoise, c'est exactement pour ces
raisons-là que j'ai quitté. Quand je vois qu'il essaie de nous diviser sur des
enjeux plutôt que de nous rassembler, c'est exactement pour cette raison-là que
j'ai quitté. Quand je vois les propos qu'il tient par rapport aux gens qui
parlent une certaine langue à la maison, puis comme si c'était une menace à la
nation québécoise... La politique de repli qu'il fait, c'est tout sauf l'avenir
du Québec, tout sauf ça.
Alors, je pense qu'on a... Les gens ont le
droit d'exprimer cette décision-là puis de dire : Ça ne fait plus partie
de mes... ça ne fait pas partie de mes valeurs, ça ne m'a jamais habitée et ce
n'était pas la raison pour laquelle... Donc, je pense que c'était très clair.
Mme Prince (Véronique) : Donc,
est-ce que vous comprenez qu'il y a des gens qui font des cheminements et
changent d'idée, dans le fond?
Mme Anglade : Moi, je
crois que, fondamentalement, quand tu as quelqu'un qui se lève puis qui dit qu'il
ne fera plus jamais, jamais de campagne sans prononcer le mot «référendum», il
y a quand même une marge. André, je sais que tu voulais faire un commentaire.
M. Fortin :La grande différence, c'est que M. Drainville n'avoue
pas un cheminement. Il dit : J'ai toujours été nationaliste, et il est
incapable de dire qu'il n'est pas souverainiste. Si M. Drainville s'était
présenté devant vous en disant : Je ne suis plus souverainiste, j'aurais
compris un cheminement. Il est incapable de dire ça. J'en conclus qu'il est
encore souverainiste, mais qu'il met son opportunité au-delà de ses
convictions.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Si
ce débat-là sur la souveraineté ne colle pas cet été, est-ce que vous allez
commencer à paniquer par rapport à vos résultats électoraux qui s'en viennent?
Mme Anglade : Moi, là,
la chose qui me préoccupe le plus, là, aujourd'hui, là, au plus profond de
moi-même, c'est la division qu'on est en train de créer au sein des Québécois. Et
cette division-là, là, le seul épouvantail, là, qui est agité, c'est par
François Legault sur cette question-là. C'est la division qu'on a voulu créer
entre les anglophones et les francophones. C'est la division qu'on a voulu
créer entre les immigrants et les non-immigrants. C'est la division qu'on a
voulu créer quand on dit : Moi, ce qui me préoccupe, là, c'est les gens
qui font plus que 56 000 $, alors que les autres, ça ne compte pas. C'est
la division qu'on a voulu créer au sein même de notre tissu économique quand on
nie le problème principal, qui est celui de la pénurie de main-d'oeuvre, comme
si... on le balaie du revers de la main, puis on tient des propos qui sont complètement
déconnectés de la réalité. Ça, ça me préoccupe.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais
Mme Anglade, ce sont des clous sur lesquels vous avez frappé pendant des
semaines, là, la pénurie de main-d'oeuvre, la crise du logement. Bon. Comment
vous expliquez qu'il soit encore aussi populaire et vous, que vous ne l'êtes
pas... selon les sondages?
Mme Anglade : Bien, je
pense qu'il va falloir... C'est pour ça qu'on a des campagnes électorales. C'est
pour ça aussi qu'on a des campagnes pour aller débattre des idées qu'on
présente. C'est pour ça qu'on a l'opportunité d'aller échanger avec la
population. Mais je pense que, de plus en plus, la population se rend compte
aussi de la division qu'il est en train de créer, parce que ça a été pas mal
plus manifeste étant donné qu'on est sortis des deux dernières années de COVID.
M. Lachance (Nicolas) : Des
fédéralistes comme M. Fitzgibbon… par exemple, affirmer haut et fort au caucus
de la CAQ qu'il est fédéraliste, qu'est-ce que vous... tu sais, en réalité,
c'est que les fédéralistes, ils ont quitté également le navire libéral, là. Il
n'y a pas que les souverainistes qui quittent le navire du PQ, il y a les
fédéralistes qui quittent le navire des libéraux ici, là, pour aller à la CAQ.
Mme Anglade : Moi, ce que je
remarque, ce sont les gestes qui ont été posés. Ce que je remarque, c'est que
François Legault a décidé d'aller partir une bataille avec le fédéral sur la
question de l'immigration en diabolisant, en faisant en sorte qu'on allait...
on devrait avoir peur de la question de la réunification de la famille, alors
qu'il ne connaît rien dans les chiffres, hein, il ne connaît pas… il ne connaît
rien dans les chiffres d'immigration, il se trompe tout le temps de toute
façon.
Alors, moi, c'est ça que je constate. Je
constate que la manière de se gouverner de François Legault, c'est de mettre
les gens en opposition. Ça, c'est l'approche caquiste. Ce n'est pas l'approche
libérale. Ça, c'est aussi une approche qui est séparatiste, une gouvernance qui
est souverainiste, qui est séparatiste. Ça, c'est l'approche que François
Legault a décidée de…
M. Robillard (Alexandre) : Mais,
justement, vous n'êtes pas en train de créer une division
souverainiste-fédéraliste, vous-mêmes, c'est ce que vos adversaires pourraient
vous dire?
Mme Anglade : Bien, nous, on
ne crée pas cette division-là. La seule personne qui a créé la division, la
seule personne qui a créé de la division, c'est François Legault. Ça fait
depuis des mois qu'on parle de la nécessité de rassembler.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
vous tapez sur la division souverainiste-fédéraliste quand même. Ça, c'est votre
contribution aux divisions?
Mme Anglade : C'est lui qui a
amené... c'est lui qui est allé chercher des personnes qui ne sont pas capables
de dire si elles sont souverainistes ou pas. C'est lui qui est allé chercher
ces personnes-là, ce n'est pas nous.
M. Lachance (Nicolas) : Oui,
mais il y a des gens à l'intérieur de votre caucus qui plaide que c'est un
agenda caché de la CAQ, là, la souveraineté. C'est…
Mme Anglade : Mais c'est lui
qui est allé chercher des personnes qui disent si elles le sont, souverainistes
ou pas, qui refusent de reconnaître ça, ce n'est pas nous.
Mme Lévesque (Fanny) : J'aimerais
vous entendre sur l'aide médicale à mourir, est-ce que le projet de loi n° 38
fait consensus au sein de votre caucus?
Mme Anglade : Bien, sur
l'aide médicale à mourir, il y a encore énormément de questions qui restent à
être répondues. Puis, pas juste ça, c'est que ce n'est pas quelque chose qu'on
peut faire sur un coin de table, ce n'est pas quelque chose qu'on peut faire à
la va-vite, puis essayer de rentrer plein d'affaires là-dedans. Je veux dire,
moi, je suis... tu sais, moi puis plusieurs personnes au sein de notre caucus,
on est en faveur de l'aide médicale à mourir, là, d'un point de vue des
principes, d'un point de vue de la morale. Il reste qu'il y a des questions
sérieuses auxquelles on n'a pas de réponse présentement.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais
avez-vous l'impression que, justement, là, on tourne les coins ronds? Parce que
les autres parlementaires disent que ce n'est pas le cas. On prend quand même
le temps d'étudier article par article. Est-ce que M. Birnbaum a l'impression
de ne pas avoir le temps de travailler comme il faut?
M. Fortin :Bien, tout le monde est en train de faire le travail comme
il se doit, mais c'est vrai qu'on est pressés dans le temps, là. Puis, quand
j'entendais Mme Hivon, ce matin, dire, justement, que la fenêtre se referme,
bien, il reste beaucoup de travail en un temps extrêmement court. Donc, c'est
vrai, c'est vrai que ça va être difficile de faire ce travail-là dans les
prochaines heures, sans que.... en s'assurant que ce travail-là soit fait de la
meilleure façon possible puis qu'on ait le meilleur projet de loi possible à la
fin de la journée.
Alors, ça devient de plus en plus
difficile de s'assurer que ce projet de loi là répond à toutes les hautes
exigences qu'on devrait avoir sur une question comme l'aide médicale à mourir.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur le
consensus, vous n'avez pas répondu. Est-ce que le projet de loi fait consensus
au sein de votre caucus?
M. Fortin :C'est une question pour laquelle il y a un vote libre,
alors il n'y a pas de consensus à avoir ou pas là, au sein de la formation
politique.
Mme Prince (Véronique) : J'avais
une question sur l'immigration. En fait, j'ai un collègue qui a sorti un article
aujourd'hui comme quoi le seuil de 50 000, il n'y a pas d'étude actuellement
pour l'appuyer. En fait, on se demande comment on est parvenus à établir ce
chiffre-là au gouvernement. Vous, vous avez établi le chiffre de 70 000.
Premièrement, comment vous êtes parvenus à ce chiffre-là? Puis qu'est-ce qui
explique que, finalement, le gouvernement n'a pas d'étude à l'appui pour le
sien?
Mme Anglade : Bien, le
gouvernement n'a jamais d'étude à l'appui de plein de ses projets, là. On va
s'entendre là-dessus, là, c'est un gouvernement qui ne consulte pas les
experts, qui ne veut pas entendre la voix de ceux qui ont une opinion
différente de la leur, hein? C'est ou bien tu penses de la manière de François
Legault ou bien il ne considère pas ce que tu as à dire. Ça, c'est la première
des choses. Donc, le 50 000,
il y répondra.
Le 70 000, en revanche, cette année, cette
année, en 2022, au Québec, le chiffre, c'est 70 000. Ça veut donc dire qu'on
est capables, collectivement, d'accueillir 70 000 personnes cette année.
Or, ce qu'on s'est dit, c'est : Basons-nous sur ce qu'on est capables de
faire cette année et, pour les années subséquentes, on va travailler avec
chacune des régions du Québec pour déterminer non seulement le seuil, mais
également la capacité d'accueil. Parce que la capacité d'accueil, elle dépend,
bien, évidemment, du logement, elle dépend de plein de choses, les écoles, etc.,
mais c'est région par région que tu es capable de le savoir.
Donc, nous, ce qu'on dit, c'est :
Allons travailler avec nos régions plutôt que de dire : On n'est pas
capables puis on le fixe à 50 000.
Ça n'a... c'est basé sur...
Mme Prince (Véronique) : C'est
arbitraire?
Mme Anglade : C'est
complètement arbitraire. Non seulement c'est arbitraire, mais ça fait fi de ce
qui se passe présentement sur le terrain. Quand on est rendus à avoir, là, des
camps de jour qui, justement, ne vont pas fonctionner, alors que tu as des
enfants qui sont handicapés, qui ont besoin d'aller... c'est là qu'on est
rendus, là, il y a des parents, là, cet été, là, vous avez... Il y en a, des
parents ici là. Vous savez ça veut dire quoi, un camp de jour pour vos enfants pendant
l'été puis essayer de se ressourcer. Imaginez avoir un enfant handicapé qui ne
sera pas capable d'y aller. Moi, ça vient me chercher, cette affaire-là, là... On
est rendus à ne pas pouvoir donner de camp, on est rendus à ne pas pouvoir
donner de cours de natation à nos enfants. C'est ça qu'on est rendus à faire.
Puis on ne peut pas améliorer la
productivité... Et je peux vous parler de la productivité, là, pendant les cinq
prochaines heures si vous voulez. J'adore ça, hein? L'économie, j'ai étudié
là-dedans, j'adore ça, je peux vous en parler pendant des heures, mais ce n'est
pas de ça dont il s'agit, on n'a pas de monde, et chaque jour qui passe, et on
ne le reconnaît pas, puis ça fait quatre ans. Bien, les conséquences, là,
on les vit au quotidien, les parents les vivent au quotidien. C'est
inacceptable.
M. Robillard (Alexandre) : Mme
Anglade, est-ce que ça vous inquiète de voir que Mme LeBel a effacé des
textos au sujet de ses relations, là, avec son homologue fédéral?
Mme Anglade : Surtout
que c'était le coeur des échanges, c'est ce que je comprends. Bien oui, oui, c'est
inquiétant, puis je pense que c'est des informations qui devraient être rendues
disponibles, si c'est la manière dont ils ont choisi de communiquer alors qu'il
n'y a pas de documents... autres documents sur lesquels se fier.
M. Robillard (Alexandre) : Et
comment vous réagissez à la disparition de ces textos-là?
Mme Anglade : Bien, c'est
une question qu'il faut poser et qui a été posée aujourd'hui à Mme LeBel. :
Pourquoi ils n'existent pas, ces textos-là?
Mme Prince (Véronique) : Donc,
vous les gardiez, vous, quand vous étiez ministre?
Mme Anglade : Bien, moi,
je vais vous dire, comme ministre, je ne me souviens pas avoir énormément... En
général, là, si tu veux avoir des documents crédibles et écrits, tu envoies des
lettres. Nous, c'est ce qu'on faisait. Mais bien sûr qu'il y a des appels, il
peut y avoir des textos. Mais, dans le fondamental, là, c'était écrit les
discussions qu'il y avait.
M. Robillard (Alexandre) : ...juste,
peut-être, compléter là-dessus, là. C'est quoi, le bilan que vous faites de la
CAQ sur le plan de leurs demandes au fédéral, là?
Mme Anglade : Officielles?
M. Robillard (Alexandre) : Leurs
21 demandes, là, dont il était question ce matin, là. Quel bilan vous
dressez, vous? Est-ce que vous auriez fait mieux? Est-ce que...
Mme Anglade : Est-ce qu'on
aurait fait mieux? Ah! je suis certaine qu'on aurait fait avancer les choses de
manière différente et avec un meilleur bilan. Pourquoi? Parce qu'on ne se
serait pas mis nécessairement à dos le gouvernement fédéral. Quand le premier
ministre du Québec décide, par exemple, de dire de manière très paternaliste
aux Québécois pour qui voter puis ce qui est bon pour des intérêts qui sont
purement partisans, ça ne dessert personne, ni vous, ni moi, ni les Québécois.
M. Robillard (Alexandre) : Vous,
ça aurait été quoi, vos demandes, par exemple, au gouvernement fédéral pendant
un mandat?
Mme Anglade : Bien,
justement, ça va être bon, parce qu'on va pouvoir... on lance notre plateforme
cette semaine. Mais, par exemple, une loi sur le respect des compétences des
provinces, qui n'est pas... que ce soit enchâssé dans une loi au fédéral pour
que les compétences des provinces soient respectées. Ça, c'est un exemple
concret en termes de demandes qu'on a par rapport au fédéral.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Pourquoi
est-ce que vous tenez à ce point à prêter serment à la reine d'Angleterre?
Mme Anglade : Ah non!
moi, je n'y tiens pas. Je n'y tiens pas à ce point, à prêter serment à la reine
d'Angleterre, pas du tout, même. Je pense que ce n'est même pas une question
qui... D'ailleurs, je me demande pourquoi là, là, on est rendus à discuter de
ça, quand je regarde les Mères au front qui sont venues, quand je regarde les
gens de Ma place au travail qui sont venus, là, moi, je n'y tiens pas
particulièrement. Par contre... Je ne comprends même pas qu'on soit en train de
discuter de ça aujourd'hui, pour vous dire franchement. Je pense qu'André...
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Mais vous avez des collègues qui veulent visiblement en discuter. Pourquoi
est-ce que vous bloquez le projet de loi?
M. Fortin :Bien, d'abord, sur les collègues qui veulent en discuter,
moi, je suis surpris que Québec solidaire en fasse sa grande priorité de fin de
session, là, quand il y a des enjeux qui sont, de toute évidence, importants
dans le quotidien la vie des Québécois. Que Québec solidaire dise : C'est
le sujet qu'on veut prioriser, c'est particulièrement surprenant. Sur le fond
de la question, il y a un enjeu de constitutionnalité autour de ce projet de
loi là. Ce n'est pas aussi simple que Québec solidaire le laisse entendre. Et
ça, ce n'est pas moi qui le dis. Simon Jolin-Barrette le disait aussi, il y a
quelques années, en votant contre une motion qui allait dans ce sens-là.
Alors, il y a des enjeux qui sont beaucoup
plus grands que le projet de loi comme tel, qui est, somme toute, très
sommaire, là, de la part de Québec solidaire.
M. Authier (Philip) :
I have the impression that in question
period that you two adversaries, Mr. Legault and yourself, were like kind
of sizing each other up there, testing some lines. Is that kind of, like, what
we're going to see in the election campaign, from what you're saying… And how
do you assess his performance?
Mme Anglade : He doesn't answer any of the questions. He brings up numbers that
don't make any sense. He lies about a number of issues, like, he comes up with
numbers, this information is wrong, is false, and he doesn't address the
critical questions that we have for the population of Québec.
So, the whole point of
the exercise today was really to show the difference. You have a Premier that's
dividing Quebeckers, that
doesn't want to answer questions and doesn't want to talk about his own
results. We, on the other side, we want to unite Quebeckers and we want to make sure that we focus on the issues that people
are facing today.
M. Authier (Philip)
: But, with so many opposition parties... this may be a question for
Saturday, by the way, but...
Mme Anglade : ...the scoop.
M. Authier (Philip)
: I'll be there anyway. But, with so many opposition parties, with
the votes, with… opposition to the Government is so splintered. How do you get
the attention of the voters? How does each party get the attention of the
voters? Because it's like everybody seems to be carving up a little piece of
the pie to try and win the election, but it seems quite difficult.
Mme Anglade :
It's a very good question to raise,
Phil, and that's why, over the weekend, we'll be launching our platform. Like
one of the things that we want to tell people is the Liberal
Party is a great tent and we want to unite all
Quebeckers. But you know what? To do so, you also need to introduce what you're
going to be presenting to the Quebeckers, and that's why we're going to be
launching the whole platform, and we're going to be the first party doing this
in June, because we want to make sure that people know about what we're going
to be proposing. I think people know what we stand for, but I think they're
going to see exactly what's going to be part of the platform, in September.
M. Authier (Philip) :
…strategy, they always put out the
platform before the others?
Mme Anglade :
It's our strategy, it's the strategy of
the Liberal Party of Québec,
given the fact that there are five parties, given the fact that there's
all kinds of wrong information that is being circulated, given the fact that the
Premier refuses to answer questions. This is probably the best way to approach
the next campaign.
Le
Modérateur : Merci beaucoup.
(Fin à 12 h 17)