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Point de presse de Mme Marie Montpetit, députée de Maurice-Richard

Version finale

Le mardi 24 mai 2022, 11 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Onze heures quatre minutes)

Mme Montpetit : Bonjour, tout le monde. Alors, merci beaucoup d'être là aujourd'hui. Comme vous le savez, depuis le mois de novembre, je siège comme députée indépendante dans les circonstances qu'on connaît. D'entrée de jeu, je souhaite vous mentionner que j'ai eu, encore une fois, la confirmation de l'Assemblée nationale, la semaine dernière, qu'aucune plainte n'a été déposée contre moi, et ce, durant toutes les années où j'ai siégé dans cette institution. C'est important pour moi de vous le souligner, question de vous donner l'heure juste à l'aube de la fin de la session parlementaire mais aussi à l'aube de la fin de cette législature.

Les derniers mois m'ont, évidemment, amenée à réfléchir concernant mon avenir. Donc, après mûre réflexion, je vous annonce que je ne serai pas candidate aux élections du 3 octobre prochain. Je ne solliciterai pas de troisième mandat. Après plus de huit années d'engagement politique intense, je quitte la vie à l'Assemblée nationale, mais très fière du travail que j'ai accompli, tant comme députée que comme ministre. Ça a sûrement l'air cliché de dire ça parce qu'on l'entend souvent, hein, c'est un grand privilège d'être députée, de porter la voix de ses concitoyens, mais ça aura été un immense honneur pour moi de pouvoir faire une différence dans la vie de mes concitoyens, de pouvoir les soutenir, les aider, les accompagner dans leurs petits et leurs grands projets.

Vous me permettrez de prendre un moment pour remercier les citoyens de Maurice-Richard, qui m'ont fait l'honneur de leur confiance depuis ma première élection, il y a huit ans, le 7 avril 2014, à titre de députée de Crémazie puis à titre de députée de Maurice-Richard. Je me suis levée chaque matin en souhaitant d'abord une chose, c'est être à la hauteur de cette confiance que les citoyens de Maurice-Richard ont mise en moi. Depuis ces huit années, j'ai eu l'immense bonheur de rencontrer des personnes passionnées, des personnes engagées dans leur communauté, prêtes à soulever des montagnes pour améliorer la qualité de vie de leur quartier et pour tisser un tissu social toujours plus serré qui ne laisse personne de côté. Je sors forte et reconnaissante de ces liens très étroits que j'ai développés avec mes concitoyens.

Je souhaite également remercier ma formidable équipe. On travaille d'arrache-pied ensemble depuis les tout débuts. Au fil des années, vous êtes devenue ma deuxième famille. Je sais que vous êtes là, ici, en présence et au bout de cette caméra. Je vous aime et je vous suis énormément reconnaissante.

En terminant, je me suis engagée, pendant plus de huit années, avec passion et rigueur, en donnant le meilleur de moi-même. J'aime toujours ce que je fais, je l'ai toujours aimé. Depuis la première journée, ma passion et ma flamme n'ont jamais vacillé. Ce qui m'amène à dire que je ne ferme pas la porte à revenir en politique un jour. Mais, pour le moment, j'ai besoin d'aller faire autre chose. Le service public a toujours fait partie de ma vie, depuis le début de ma carrière professionnelle, et je demeurerai toujours engagée pour la population du Québec, mais, pour le moment, ce sera autrement que comme députée. Merci.

Mme Prince (Véronique) : Quel est votre état d'esprit, Mme Montpetit, au moment de partir? C'est quoi, votre état d'esprit? Est-ce que vous êtes amère? Parce que, dans le fond, vous n'avez pas fait le deuil de la politique, vous voulez éventuellement revenir.

Mme Montpetit : Non, ce n'est pas une question de ne pas avoir fait le deuil de la politique. Je pars de façon très sereine, je vous dirais. J'ai complété deux mandats. Huit années à l'Assemblée nationale, c'est quand même fort long quand on sait que la moyenne tourne autour de six ans. Donc, j'aurai complété huit années, j'aurai accompli beaucoup, tant comme députée que comme ministre, là. Moi, je suis très fière, comme ex-ministre de la Culture, de la Langue française d'avoir livré la deuxième politique culturelle, notamment, du Québec. Donc, non, je pars extrêmement sereine, fière du travail accompli. Puis je ne dis pas que je n'ai pas fait le deuil, c'est juste que je pense que j'ai l'habitude de dire... on ne dit jamais : Fontaine, je ne reboirai jamais de ton eau. Puis moi, je me suis impliquée, ça fait 25 ans que je m'implique activement en politique. C'est quelque chose qui me passionne de pouvoir, justement, contribuer, tu sais, à l'avancement du Québec mais à l'avancement d'une société. Mais, après ça, il y a plein de façons de le faire. Mais c'est juste que je ne ferme pas la porte à, éventuellement, le refaire de cette façon-là.

M. Lacroix (Louis) : Mme Montpetit, vous dites d'entrée de jeu qu'il n'y a aucune plainte déposée contre vous à l'Assemblée nationale. Est-ce que vous reconnaissez avoir pilé sur des orteils? Parce que, les plaintes qui ont été faites, logées contre vous, est-ce que c'était non fondé auprès du parti? Est-ce que vous considérez, vous, que vous avez un parcours sans tache dans vos relations avec les gens qui étaient vos collaborateurs?

Mme Montpetit : Bien, si vous me permettez de reformuler juste une petite partie de votre question, M. Lacroix, il n'y a pas de plainte. Je pense que ce qu'il est important de retenir aujourd'hui, c'est que l'Assemblée nationale a confirmé à quatre reprises, quatre reprises, qu'il n'y avait aucune plainte déposée dans le processus de l'Assemblée nationale. Et il n'y a aucune plainte qui n'a été déposée dans aucune instance. Je n'ai jamais été rencontrée d'aucune façon sur des allégations de harcèlement psychologique, ou autres. Je n'ai jamais fait l'objet d'une enquête. Donc, ce qui a été dit, ce qui a été rapporté sur des commentaires anonymes dans des journaux, je ne peux pas le commenter. Moi, le seul fait que je connais, c'est qu'il n'y a pas de plainte à l'Assemblée nationale, et ça a été confirmé.

M. Lacroix (Louis) : Mais, vous, en votre âme et conscience, là, quand vous voyez ça, là... Tu sais, à un moment donné, des fois, on agit de certaines façons, puis là, bien, il y a des... puis là on apprend qu'il y a des gens qui se plaignent de notre comportement. Des fois, ça fait en sorte de faire une introspection puis de dire : Est-ce que j'ai toujours bien agi? Est-ce que j'ai toujours été correct dans mes relations avec les gens? Est-ce que, vous, c'est votre sentiment, ça, d'avoir toujours bien agi avec vos collaborateurs? Est-ce qu'à un moment donné on se dit : Ah! peut-être qu'à tel moment ou à tel moment j'ai...

Mme Montpetit : Non, non, je comprends bien le sens de votre question. Bien, je vous répéterais ce que j'ai dit à l'automne dernier, quand ces informations-là ont été publiées dans les journaux, puis j'ai encore le même sentiment. Moi, j'ai travaillé avec des centaines de collaborateurs, au cours des dernières années, j'ai toujours fait du mieux que je pouvais, je vous dirais. Puis j'ai toujours dit : Je n'ai pas de problème à m'excuser, si j'avais eu à m'excuser, si on m'avait rapporté des faits. La politique, c'est un endroit où ça va vite, où il faut livrer.

Ceci dit, moi, je me rattache, comme je vous dis, à des faits qui sont... J'ai la même équipe depuis huit ans. Vous êtes bien placés, comme journalistes de la tribune, pour savoir qu'il y a un roulement assez élevé dans les bureaux de circonscription de façon générale. Moi, j'ai des gens qui sont avec moi depuis le premier jour, qui y sont encore aujourd'hui, donc je ne dois pas être une trop mauvaise patronne, il faut croire. Et c'est des gens que j'apprécie beaucoup, qui m'apprécient beaucoup également. Donc, pour répondre à votre question, je ne peux pas commenter des allégations anonymes qui ont été rapportées. J'ai vraiment fait du mieux que je pouvais comme députée.

Des voix : ...

Mme Montpetit : Pardon?

M. Laforest (Alain) : ...en voulez-vous à Dominique Anglade?

Mme Montpetit : Bien, c'est sûr que je suis déçue de la façon dont les choses ont été faites. Je suis très déçue de la façon dont les choses ont été faites. Elle a fait un choix. Moi, je pense que la moindre des choses, dans une situation comme ça, aurait été, de sa part ou de la part de son équipe, de me contacter, de me parler. Je veux juste réitérer quelque chose, pour moi, qui est vraiment important aussi, je l'ai dit à l'époque, mais pour que ce soit bien clair, moi, j'ai appris l'existence de ces informations-là dans les journaux. Je n'ai jamais eu aucune discussion ni avec la cheffe du Parti libéral du Québec ni avec personne de son cabinet, je n'ai pas eu de retour d'appel de leur part. J'ai fait une demande très claire de rencontre qui m'a été refusée. J'ai fait, à deux reprises, et ce, privément et publiquement, une demande d'enquête aussi pour qu'elle soit faite de façon juste, pour qu'on puisse mettre sur la table ce qui existait, ça m'a été refusé. Donc, à ce stade-ci, tout ce que je peux vous répondre, c'est que je ne sais toujours pas ce qui s'est passé dans le bureau de Mme Anglade, là.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que vous envisagez une poursuite contre le Parti libéral, Mme Montpetit?

Mme Montpetit : Pardon?

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que vous envisagez une poursuite contre le Parti libéral?

Mme Montpetit : Bien, écoutez, il n'y a rien... il n'y a pas d'argent qui va pouvoir remplacer les séquelles de cette situation-là, il n'y a pas d'argent qui va pouvoir remplacer les conséquences de ce qui s'est passé. Donc, la réponse courte, c'est non.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...subi des préjudices, Mme Montpetit?

Mme Montpetit : Pardon?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous avez subi des préjudices?

Mme Montpetit : Bien, écoutez, mon procès a été fait sur la place publique sans que je puisse me défendre. Vous avez vu la même chose que moi, j'ai été accusée, j'ai été jugée et j'ai été condamnée sur la place publique sans jamais pouvoir me faire expliquer ce qu'il en était, sans jamais pouvoir me donner l'occasion de me défendre, l'occasion de m'expliquer. On a un processus, à l'Assemblée nationale, puis j'ai participé, comme députée, il y a plusieurs années, à la mise en place de ce processus-là, qui est reconnu à travers le monde. L'Assemblée nationale se promène à travers le monde en étant très fière de ce processus-là. Et, en ce moment, il n'y a pas de plainte, et la cheffe du Parti libéral du Québec a fait choix de ne pas utiliser ce processus.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Êtes-vous encore une libérale?

Mme Montpetit : Pardon?

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que vous vous considérez encore comme libérale?

Mme Montpetit : Bien, écoutez, moi, j'ai grandi dans la famille libérale, je me suis impliquée dans le Parti libéral du Québec pendant 25 ans, bien avant que Mme Anglade se joigne au rang du Parti libéral du Québec. Donc, si vous me posez la question : Est-ce que j'ai déchiré ma carte de membre du Parti libéral du Québec?, la réponse, évidemment, c'est non. Est-ce que je vais voter aux élections pour le Parti libéral du Québec aux prochaines élections? La réponse, dans les circonstances, c'est non également. Mais, moi, mon histoire au sein du Parti libéral du Québec, elle n'est pas terminée.

Des voix : ...

Mme Montpetit : Pardon?

M. Bellerose (Patrick) : Vous allez voter contre le Parti libéral à cause de la cheffe qui est en place?

Mme Montpetit : À cause de la façon dont les choses se sont faites. Moi, je pense qu'on est dans une démocratie, on est dans une société de droit. Tous les principes de droits naturels ont été bafoués dans cette circonstance-là. Donc, oui.

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que Mme Anglade a manqué d'humanité à votre égard?

Mme Montpetit : Bien, écoutez, elle a manqué de respect, certainement. Elle n'a pas utilisé les processus dont on s'est dotés et qui ont été votés à l'unanimité par les 125 députés de l'Assemblée nationale. Donc, elle aurait pu le faire.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...par l'opinion publique lors des élections du 3 octobre prochain?

Mme Montpetit : Pardon?

M. Bélair-Cirino (Marco) : Est-ce qu'elle devra payer un prix politique le 3 octobre prochain?

Mme Montpetit : Je laisserai les chroniqueurs politiques faire...

M. Robillard (Alexandre) : Mme Montpetit, vous faites référence au processus formel de l'Assemblée nationale pour justifier le fait que, selon vous, il n'y a aucune plainte formelle qui a été déposée contre vous. Est-ce que vous êtes en mesure de nier que vous avez déjà été sanctionnée, que votre temps de parole en Chambre a été coupé à la suite de plaintes, notamment, concernant vos liens avec le personnel de l'aile parlementaire?

Mme Montpetit : Absolument, absolument. Vous m'avez vue, on peut retourner dans l'historique de la... Je ne sais pas si vous voulez remonter à il y a huit ans, ou les quatre dernières années, ou la dernière année et demie. Comme porte-parole en santé, vous m'avez vue en point de presse presque tous les matins en bas. Vous m'avez vue poser des questions au salon bleu, si ce n'est pas tous les jours, des fois, deux fois par jour, hein?

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous niez que le directeur de cabinet de Mme Anglade puis la whip en chef sont intervenus auprès de vous concernant des plaintes du personnel de l'aile parlementaire?

Mme Montpetit : Absolument, absolument. J'ai eu des discussions, j'ai des enregistrements de discussion avec eux. Moi, je me sens très sereine et très à l'aise de venir vous rencontrer ici à ce sujet-là.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce qu'on a diffamé votre réputation?

Mme Montpetit : Est-ce qu'on a diffamé ma réputation? Comme je vous dis, il y a des choses qui ont été dites publiquement. Mme Anglade a fait le choix d'aller faire une tournée médias la journée où ces informations-là sont sorties, alors que c'est un processus normalement qui est confidentiel, alors que, je le répète, il n'y a pas de plainte qui a été déposée. Pour moi, ça, c'est extrêmement important.

M. Robillard (Alexandre) : Pourquoi vous ne voulez pas rétablir votre réputation par la voie des tribunaux, par exemple?

Mme Montpetit : Parce que je décide de la rétablir de cette façon-là en mettant les pendules à l'heure, en mettant l'heure juste. J'espère que vous aurez l'occasion de transmettre cette information-là. Mais tous les tribunaux ne régleront pas cette...

Mme Prince (Véronique) : ...la question, c'est : Dans le fond, vous n'aviez à vous reprocher, c'est ça?

Mme Montpetit : Bien, moi, dans la situation, comme je vous dis, j'ai été bon joueur. On aurait pu faire le choix, je pense, de me demander, par exemple, de me retirer temporairement du caucus, comme ça a été fait dans plein d'autres partis politiques, le temps qu'une enquête soit faite. Ça n'a pas été fait. Moi, j'ai pris le temps...

Mme Prince (Véronique) : Est-ce que vous avez quelque chose à vous reprocher ou vous n'avez rien à vous reprocher?

Mme Montpetit : Bien, moi, à ce stade-ci, non, je n'ai rien à me reprocher. Comme je vous dis, est-ce qu'il y a des gens avec qui j'ai travaillé, des collaborateurs avec qui j'ai travaillé, au cours des années, qui n'ont pas répondu à mes attentes? Oui, c'est arrivé. Est-ce que j'ai fait preuve de harcèlement psychologique à leur égard? Non, la réponse, elle est non. Je veux dire, après ça, on a plein de relations de travail. Est-ce qu'il y a des gens qui sont insatisfaits de la dynamique, de la collaboration qu'on avait? C'est possible. Je pense qu'il n'y a personne de parfait en ce monde, et moi, je n'y prétends pas. Mais, chose certaine, je n'ai pas fait de harcèlement psychologique, et il n'y a pas de plainte à cet effet.

M. Lacroix (Louis) : Mais comment vous expliquez que ça soit arrivé? Si vous dites... Parce que, là, vous dites : Je suis victime d'injustice, je n'ai rien fait, je n'ai pas nui à la réputation de personne, je n'ai pas... Alors, pourquoi est-ce qu'on vous a fait ça?

Mme Montpetit : Moi, je ne peux pas répondre, M. Lacroix...

M. Lacroix (Louis) : Mais vous devez avoir une idée, Mme Montpetit, là?

Mme Montpetit : Je ne peux pas répondre à ce qui s'est passé dans le bureau de Mme Anglade. Comme je vous dis, je n'ai pas eu de discussion avec elle, son cabinet ne m'a pas rappelée, son cabinet ne m'a rien expliqué, son cabinet ne m'a pas laissé la chance de m'expliquer, de me défendre. 100 % de l'information que je sais, c'est ce que j'ai lu dans les journaux. Donc, vous en savez peut-être plus que moi.

Mme Lajoie (Geneviève) : Mais quel avantage Mme Anglade avait-elle à vous mettre en dehors du caucus? Quel avantage?

Mme Montpetit : Je ne sais pas.

Des voix : ...

Mme Montpetit : Pour répondre à votre question sur ses avantages, je ne peux pas commenter sur les motifs, sur le raisonnement, sur le pourquoi ça a été fait. Comme je vous dis, moi, j'ai demandé... j'ai fait ce que je pouvais, dans cette situation-là, j'ai demandé une enquête publique, une enquête indépendante, j'étais prête, puis c'est la meilleure chose qui me serait arrivée. Je le demande encore s'il y a des gens qui avaient des plaintes à déposer. On est rendus sept mois et demi plus tard. Il y a de toutes sortes de choses qui se sont dites, qui ont été rapportées dans les journaux, il y en a qui disaient : C'est du harcèlement, ce n'était pas du harcèlement. La chose... c'est pour ça que je vous dis, le seul fait qu'on a aujourd'hui, c'est que l'Assemblée nationale confirme qu'il n'y a pas de plainte. Pour ce qui s'est passé dans le bureau, je ne peux pas vous l'expliquer.

M. Lacroix (Louis) : O.K. Donc, vous n'avez rien à vous reprocher, vous n'avez rien fait à personne, vous avez bien fait votre travail de députée, à l'époque où vous étiez ministre, vous étiez bonne aussi, comme critique, vous étiez bonne. Mais il y a quand même quelqu'un qui vous «backstab» puis qui vient nuire à votre réputation. Qui a intérêt à nuire à votre réputation, Mme Montpetit? Pourquoi est-ce que vous êtes victime de ça?

Mme Montpetit : M. Lacroix, moi, je ne veux pas...

M. Lacroix (Louis) : Je suis convaincu que vous y avez pensé.

Mme Montpetit : Je ne suis pas ici pour me poser en victime. Je ne suis pas ici pour me poser en victime puis je ne veux pas supputer des hypothèses de toutes sortes et nommer des noms, ou quoi que ce soit. Je veux dire, vous aviez rapporté les faits, c'est probablement certains d'entre vous qui avez parlé à ces personnes-là. Elles ont décidé de le faire sous le couvert de l'anonymat, donc ça devient un peu compliqué, pour moi, de faire ces suppositions-là. Je prends pour acquis, comme je vous le répète, qu'il y a un processus, il y a des affichettes partout, dans cette Assemblée nationale, qui demandent aux gens...

M. Robillard (Alexandre) : ...la décision, c'est l'aile parlementaire, c'est Mme Anglade qui a pris cette décision-là.

Mme Montpetit : C'est les personnes qui prennent le choix de déposer une plainte ou pas. Si elles avaient souhaité le faire, elles avaient toute la liberté de le faire, on a un processus qui est extrêmement confidentiel, qui est neutre, qui est impartial où elles auraient pu le faire. Elles ont fait le choix de ne pas le faire. Donc là, je ne peux pas, moi, commencer à faire des hypothèses sur les raisons pour lesquelles les personnes ont décidé de publier ça anonymement, dans un journal, plutôt que de faire un vrai processus à l'Assemblée nationale. Puis vous le savez, il y a des plaintes, chaque année, à l'Assemblée, qui passent par ce processus-là, qui sont travaillées en collaboration. Le processus marche très bien. Donc là, je ne peux pas commenter davantage.

M. Robillard (Alexandre) : Donc, Mme Anglade, elle a agi sur la base de quoi?

Mme Montpetit : Je ne peux pas commenter, je ne le sais pas. J'aimerais bien vous répondre, j'aimerais vraiment vous répondre. J'aurais aimé être rencontrée. J'aurais aimé avoir cette discussion-là. J'aurais aimé le savoir, ce qu'on me reprochait. J'aurais aimé savoir pourquoi j'ai été exclue d'un caucus. Je ne le sais pas.

M. Robillard (Alexandre) : C'est une sanction sans fondement, finalement?

Mme Montpetit : Je ne le sais pas. Je peux juste me répéter : Il n'y a pas de plainte.

M. Laforest (Alain) : Vous êtes législatrice jusqu'au 3 octobre?

Mme Montpetit : Oui.

M. Laforest (Alain) : Quelle sera votre position concernant la réforme de la loi 101?

Mme Montpetit : Pour le projet de loi n° 96, je vais voter pour, je vais voter pour. Je pense que le vote va avoir lieu probablement après la période de questions, aujourd'hui ou, sinon, demain, mais je vais voter pour comme législatrice, mais aussi comme ex-ministre responsable, justement, de la protection puis de la promotion de la langue française. Ce n'est pas un projet de loi qui est parfait, mais je pense que c'est un projet de loi qui a le mérite de faire avancer la protection de la langue française, puis c'est en ce sens-là que je vais aller voter pour.

M. Laforest (Alain) : ...comme votre ancien parti va voter contre et que vous dites que vous êtes libérale, vous allez à l'encontre de votre ancien parti, est-ce que vous trouvez que votre ancien parti perd, actuellement, en votant contre cette loi-là?

Mme Montpetit : Bien, je vais les laisser s'expliquer...

Une voix : ...

Mme Montpetit : Oui, non, non, je comprends. Mais je vais les laisser s'expliquer sur leur position actuelle. Moi, ce que je veux vous dire, c'est : quand je faisais partie de ce caucus libéral, c'était un parti qui avait présenté 27 propositions pour la langue française qui étaient quand même très fortes, qui avaient été déposées par Hélène David. C'était un caucus qui était favorable au projet de loi n° 96. Moi, je n'en fais plus partie, de ce caucus-là, qui, aujourd'hui, votera contre. Mais je n'aurais pas été à l'aise avec cette décision-là, si c'est la question que vous me posez. Moi, je suis très à l'aise, aujourd'hui, de voter pour puis de voter en faveur, là.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que la CAQ, c'est un parti qui vous horripile ou si vous pourriez vous présenter pour la CAQ?

Mme Montpetit : Non, moi, ce n'est pas dans mes intentions, là. Pour moi, c'est clair que, le 3 octobre, de toute façon, je ne me représente pas, là.

Mme Lajoie (Geneviève) : Vous dites que, 96, le Parti libéral appuyait, au départ, des gens... le caucus appuyait...

Mme Montpetit : Bien, dans les premières interventions qui ont été faites publiquement, là, je pense qu'il y avait... le Parti libéral, la cheffe du Parti libéral du Québec était favorable parce que, justement, c'était un projet de loi plutôt nationaliste qui faisait avancer... qui s'appuyait, au moins, sur des principes de protection de la langue française. Donc, je comprends que c'est une autre volte-face qui a été faite par le parti. Mais ce n'est pas tant ça que je veux commenter comme sur le fait que je pense qu'on est la seule société francophone... puis vous m'avez entendue le dire à l'époque, certainement, comme ministre, on est la seule société francophone de toute l'Amérique, il faut demeurer vigilants, il va toujours falloir demeurer proactifs. Donc, tout projet de loi, imparfait soit-il, qui nous amène à avancer dans cette direction-là, je ne vois pas comment je pourrais voter contre comme législateur, là.

    Mme Sioui (Marie-Michèle) : ...les libéraux ont raté le virage nationaliste qu'ils voulaient faire après 2018?

Mme Montpetit : Je les laisserai commenter leur choix, leur décision, là.

M. Laforest (Alain) : C'est quand même votre parti, vous dites que vous êtes toujours libérale. Est-ce que le virage nationaliste, comme vous êtes une ancienne ministre de la Culture, est mal foutu comme c'est là, là?

Mme Montpetit : Bien, c'est même un peu difficile à commenter, puis je ne veux pas m'allonger là-dessus, mais c'est un peu difficile à suivre à ce stade-ci. Ce serait même difficile pour moi de commenter de façon claire où loge le Parti libéral du Québec sur ces questions-là, et sur d'autres, là.

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que vous encouragez les électeurs à voter pour le Parti libéral? Vous avez dit : Moi, je ne voterai pas libéral. Clairement, la position sur le p.l. n° 96 vous déplaît.

Mme Montpetit : Bien, moi, j'encourage... je ne suis pas sûre j'ai bien saisi votre question, mais j'encourage...

M. Bellerose (Patrick) : Est-ce que les électeurs devraient voter pour le Parti libéral? Parce que vous dites : Je suis toujours libérale, mais là, clairement, les positions de Mme Anglade vous déplaisent, sur le projet de loi n° 96. Son attitude, aussi, envers vous, vous a déplu. Donc, est-ce que les gens devraient voter pour le Parti libéral?

Mme Montpetit : Bien, je pense que les gens doivent aller voter en leur âme et conscience. C'est quelque chose de... Je n'ai jamais encouragé les gens à aller voter dans une direction ou une autre. Tu sais, je veux dire, c'est un vote très personnel, c'est un vote très personnel. Donc, je les encourage à aller voter, ça, c'est toujours important. Puis ce sera une élection certainement importante, là, ne pas prendre pour acquis que le vote est déjà tout dessiné, là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous allez annuler votre vote?

Mme Montpetit : Non. Bien, un vote, c'est très secret, donc je ne répondrais pas à cette question-là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : ...mais le reste, c'est secret, O.K.

Mme Montpetit : Exactement.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Puis qu'est-ce que vous... Il y a des jeunes qui vont se lancer en politique. C'est quoi, le conseil que vous... le premier conseil pour ne pas qu'ils subissent le sort ou l'expérience que vous avez vécue?

Mme Montpetit : Bien, moi, je recommanderais à n'importe quel jeune de se lancer en politique. Puis j'en ai plein... Puis c'est pour ça que j'étais contente d'avoir cette question-là, tout à l'heure, peut-être je m'étais mal exprimée, mais je ne suis pas du tout amère de mon expérience. Je veux dire, la politique, malheureusement, ça a ses hauts et ses bas, hein, on le voit, on le voit. Puis c'est quelque chose qu'on apprend quand même assez rapidement aussi. Tu sais, je veux dire, même comme ministre, là, il y a des journées qui ont été plus difficiles que d'autres, comme députée aussi. Mais, une fois qu'on a dit ça, une fois qu'on sait que ce n'est pas un long fleuve tranquille, en politique, je pense qu'il faut être conscient de ça, c'est certainement la plus belle forme d'engagement, là. Moi, je suis très active, puis je l'ai encore été au cours des derniers mois, puis je vais continuer de l'être auprès des jeunes de ma circonscription, mais des moins jeunes aussi, sur l'engagement politique, c'est extrêmement important, là.

M. Bélair-Cirino (Marco) : Vous le pensez encore aujourd'hui?

Mme Montpetit : Absolument, absolument.

Mme O'Malley (Olivia) : How much of the decision did leaving the Liberal Party have on your decision to leave politics?

Mme Montpetit : None, none. I decide to not run as a candidate next October because I've been MNA for the eight last years. I'm really proud of all the work I did. And it's a part of the decision, but it's not... it's really a little part.

Mme O'Malley (Olivia) : And Bill 96, you said : Maybe today or tomorrow, the vote will be held. What will you be voting and why?

Mme Montpetit : I'm sorry?

Mme O'Malley (Olivia) : What will you be voting for bill...

Mme Montpetit : Yes. So, as the MNA for Maurice-Richard, I will vote for the Bill 96 because, even if it's not a perfect bill, it's a bill who protects the French language in Québec, and it's really important.

Mme O'Malley (Olivia) : Thank you.

Mme Montpetit : Thank you. Merci.

(Fin à 11 h 26)

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