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Point de presse de Mme Méganne Perry Mélançon, porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’habitation

Version finale

Le jeudi 12 mai 2022, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures deux minutes)

La Modératrice : Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, Mme Méganne Perry Mélançon, notre porte-parole en matière d'habitation. Elle sera suivie du chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à vous.

Mme Perry Mélançon : Bonjour à vous tous et toutes. Aujourd'hui, c'est un moment important pour les municipalités du Québec avec une demande qu'on répond en déposant un projet de loi sur lequel on travaille depuis un certain temps déjà. Vous savez, on a annoncé qu'on demanderait au gouvernement d'accorder le droit de préemption à toutes les municipalités du Québec parce qu'on est en crise du logement, partout au Québec, dans toutes nos régions, et que plusieurs villes le réclament déjà depuis un certain temps, de pouvoir... Ce droit de préemption là leur permettrait d'être les premiers acheteurs, aurait la priorité pour le rachat, l'achat d'immeubles à logement social, ou autres. Donc, par règlement, les municipalités pourront déterminer sur quel territoire de leur municipalité ils veulent pouvoir racheter ces immeubles-là. Et on parle de pouvoir développer des projets de logements sociaux avec les communautés ou bien d'en conserver aussi. On sait que le Québec, présentement, perd beaucoup d'unités de logement social plus qu'il n'en crée, dans certains cas. Alors, c'est vraiment une volonté de nos municipalités.

On dépose ce projet de loi, aujourd'hui, qui est de moins de 10 articles, donc on croit qu'on peut absolument l'adopter d'ici la fin de la session, la fin de la législature. On a encore trois semaines, alors on demande au gouvernement d'agir rapidement. Le gouvernement qui a, bon, admis récemment qu'il y avait une crise du logement dans certains endroits, donc on s'attend à des actions concrètes et rapides. Aujourd'hui, ça, c'est une solution très concrète. Et l'Union des municipalités du Québec, d'ailleurs, avait salué l'initiative lorsqu'on est sortis sur cette solution-là. Et, comme je le dis, ce serait vraiment une façon pour eux de mieux gérer sur leur territoire, de mieux prédire, finalement, les besoins et de participer à cette gestion de crise qu'on connaît au Québec.

Alors, voilà, je te cède la parole, Paul.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci beaucoup, Méganne. Bonjour, tout le monde. Je veux revenir sur le rapport de la Vérificatrice générale qui nous dit essentiellement une chose : Le Québec n'arrive pas à assurer les services requis pour nos aînés en perte d'autonomie, et ça, c'est vrai tant en CHSLD que pour nos aînés qui sont à domicile. Sans un coup de barre, un changement de cap complet, on n'y arrivera pas.

Et vous le savez, au Parti québécois, ça fait plusieurs fois qu'on sonne l'alarme à ce sujet-là. On a déposé un plan qui est complet, qui s'appelle Vivre et vieillir avec dignité. Et c'est un changement de cap parce que ce qu'on remet en question, c'est le modèle mis en place par la CAQ où l'argent est investi dans le béton et où la question des soins à domicile est complètement occultée. Et là c'est la Vérificatrice générale qui nous donne des chiffres précis. La majorité des aînés obtiennent en deçà de 5 % des services à domicile dont ils ont réellement besoin. L'échec, il ne peut pas être plus criant que ça, on rate complètement la cible. Et ce sont les mêmes constats en hébergement, où, malheureusement, la CAQ préfère investir 1 million par place pour des maisons des aînés qui coûtent une fortune à opérer une fois qu'on a déboursé ces sommes colossales pour la construction.

Donc, le constat, c'est que le Québec que nous organise, que nous propose la CAQ, il n'est pas digne de ses aînés, il est dans la continuité des politiques du Parti libéral et il n'entend pas la voix pourtant tellement claire de nos aînés qui disent : Donnez-nous des soins à domicile, entendez notre volonté de participer le plus longtemps possible et le mieux possible à notre société plutôt que de nous tasser de côté. Et c'est précisément ce que le plan de plus de 30 propositions du Parti québécois propose.

Donc, ce qui me frappe également, vous remarquerez l'indifférence du gouvernement suite à ces révélations-là. Est-ce que vous avez entendu, hier, le gouvernement se remettre en question ou même juste discuter du fait que, la Vérificatrice générale, son constat est sans appel? On ne s'occupe pas de nos aînés en perte d'autonomie, on n'a pas un Québec digne de nos aînés, je trouve ça triste à voir. Mais il y aura un parti, aux prochaines élections, qui a fait ses devoirs, arrive avec un renouvellement, un changement de cap complet sur ces sujets-là. Et je pense que c'est un sujet qui est important dans notre société.

Sur ce, je vais prendre vos questions.

M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce que vous pensez des déclarations du maire de Québec, alors que le premier ministre va s'adresser à eux au cours des prochaines secondes, à l'effet que l'orientation du gouvernement est fallacieuse et dangereuse?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, je pense qu'il dit tout haut ce que pas mal tout le monde pense tout bas. Et je pense que le populisme du gouvernement, il est dans plusieurs sujets. Regardez, là, l'indice de pont par population, regardez leur opération de propagande, en ce moment, sur leur bilan. C'est quoi, le bilan de la CAQ en matière de crise du logement, après quatre ans, en matière de places en garderie, en matière d'environnement, en matière de français, en matière d'armes à feu qui prolifèrent, nos enfants qui sont exposés à des dangers incroyables? Le maire exprime tout haut ce qu'on pense tous. Et il faut avoir une discussion sur ce qu'on pourrait qualifier d'ère postvérité, en ce moment, à savoir que la CAQ bénéficie d'énormément d'espace, va bénéficier d'énormément de budgets publicitaires, et ça leur permet d'imposer des narratifs qui, en fait, ne collent pas à la vérité. C'est ça, le populisme, en fait.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous avez l'impression qu'il pourrait subir les conséquences de ses déclarations?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je le souhaite. Vous parlez de Marchand ou de M. Legault, sur son bilan?

M. Robillard (Alexandre) : La question, c'était sur le maire. Est-ce que vous pensez qu'en opposition comme ça, en s'exprimant de cette façon-là, il s'expose à des représailles?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, parce que vous avez vu la réaction vive notamment du Parti québécois mais de d'autres mairies à travers le Québec, dont celle de Montréal, lorsque François Legault a tenté d'intimider le maire de Québec sur la question du tramway, la réponse a été unanime de la part de tous les acteurs politiques. Cette façon de fonctionner n'est pas acceptable et n'est pas acceptée. Donc, non, je ne pense pas que le maire de Québec va subir de conséquences parce qu'il a le soutien, comme la mairesse de Montréal a notre soutien sur ces questions-là, à savoir dire les choses comme elles se présentent. Et les déclarations de la CAQ en matière d'étalement urbain, par exemple, ce n'est pas défendable et ce n'est pas acceptable.

M. Robillard (Alexandre) : Est-ce que vous avez l'impression que les villes sont la nouvelle opposition au gouvernement?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : En fait, l'opposition se trouve à tous les endroits, mais je suis heureux de voir que les municipalités embarquent dans la rectification des faits, parce que la CAQ, depuis la pandémie, impose des narratifs qui, pourtant, ne collent absolument pas à la réalité comme, par exemple : Personne n'aurait fait mieux en termes de gestion de pandémie. Le rapport de la Vérificatrice générale ne peut pas être plus éloquent.

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non. Ce que je veux dire, c'est que des maires, lorsque M. Bonnardel parle d'étalement urbain puis que ça n'a aucun sens, aient le courage et le sens des responsabilités de rectifier le narratif caquiste, c'est important.

M. Duval (Alexandre) : Est-ce que c'est normal que les maires aient plus d'impact que vous, auprès du gouvernement, comme opposition?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, ce n'est pas le cas. Sauf que plus les voix...

M. Duval (Alexandre) : ...beaucoup plus que les messages des partis d'opposition à l'Assemblée nationale?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, plus les voix s'accumulent, tant mieux. Mais se pose la question, dans le contexte de l'Assemblée nationale, de l'espace qui est accordé au narratif du gouvernement par rapport à l'espace accordé aux oppositions. Hier, par exemple, sur le chemin Roxham, c'est un exemple éloquent où le gouvernement a tout l'espace d'amener le sujet comme si on venait d'apprendre ça, où la place du vrai bilan du gouvernement puis des messages des oppositions, bien...

M. Duval (Alexandre) : Je parle plutôt des déclarations, là, quand les maires font des déclarations. Vous l'avez sans doute dit par le passé, là, que c'étaient des déclarations fallacieuses. Bon, ça ne lève pas trop dans l'opinion publique. Dès que c'était un maire ou une mairesse qui le dit, tout d'un coup, il y a un impact. Donc, pourquoi les municipalités semblent avoir plus d'impact que les partis d'opposition?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ils n'ont pas plus d'impact, mais c'est vrai que ça a un impact parce que, normalement, en politique québécoise, on dit toujours que les maires se collent au pouvoir, vont garder le silence pour tenter d'obtenir ce dont ils ont besoin pour leur ville. Mais, en ce moment, les déclarations et les orientations du gouvernement sont tellement fallacieuses et sont tellement à côté de la réalité qu'il y a des maires qui ont assez le sens des responsabilités pour rectifier les faits. Et c'est très, très bienvenu après deux ans de pandémie où le gouvernement occupe tout l'espace et impose ses narratifs, même quand ces narratifs-là sont mensongers.

Mme Prince (Véronique) : Mais c'est quoi, la marge de manoeuvre des maires et des mairesses? Est-ce que vous pensez qu'ils en ont une plus grande? Parce qu'il y en a beaucoup là-dedans, là, qui ont été élus avec une majorité importante. C'est une nouvelle génération, une nouvelle philosophie. Quelle est leur marge de manoeuvre? Est-ce qu'en bloc ils peuvent avoir un impact important?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui, parce que ce qu'ils disent est vrai, ce qu'ils disent est vérifiable. Alors, ça met une pression sur le gouvernement, qui impose toutes sortes de bébelles, de concepts. Je reviens au bilan, là, ce matin, là, c'est vraiment de la pure propagande. Et heureusement les maires, en groupe, répondent en disant : Lorsque vous nous parlez d'indice de pont par population puis quand vous essayez de nous faire croire que la densité en milieu urbain, c'est une mode, on va vous répondre. Ça place une limite au gouvernement que, malheureusement, on n'a pas été, comme société, en mesure de fixer en temps de pandémie puis au cours des dernières années, à mes yeux.

M. Bergeron (Patrice) : ...soutenir ça, vous, devant l'UMQ, que normalement les maires se collent au pouvoir? Vous leur diriez ça devant l'assemblée des maires?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Mais ce n'est pas ça que j'ai dit. J'ai dit : C'est beau de... Normalement, en politique québécoise, on s'attend à ce que les maires soient assez silencieux dans leurs rapports avec le gouvernement. C'est très rare, dans l'histoire politique du Québec, qu'on voie des maires aussi vocaux sur la place publique. Et moi, je leur dis : Je vous encourage à faire ça. Puis je suis admiratif du courage de ces maires-là et de leur capacité aussi à parler ensemble d'une seule voix parce qu'ils rendent service à la société québécoise en ce moment. Le gouvernement joue avec la vérité, manipule l'opinion publique parce qu'il a tout l'espace depuis plus de deux ans. Heureusement, il y a une mobilisation au sein de maires qui ont une influence, parce que c'est inusité, c'est rare qu'on voie ça, mais ils font la bonne chose. Et, oui, je vais leur dire, demain matin, je vais leur dire que...

M. Laforest (Alain) : C'est le style Labeaume-Coderre. Ça a parti de là.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Non, je trouve qu'il y a une saveur puis un sens des responsabilités...

M. Laforest (Alain) : Oui, c'étaient deux maires très vocaux, qui prenaient de front le gouvernement libéral.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui. Mais là ce sont plusieurs maires, et on sent l'intérêt public comme premier critère de leurs interventions, la volonté sincère de ces maires-là d'améliorer leur ville dans un contexte où ils se font dire des sottises par le gouvernement. Tant mieux s'ils ont le courage de dire les choses comme elles le sont.

Mme Lévesque (Fanny) : Dans son livre, là, M. Legault parlait de... Cap sur un Québec gagnant, là, on reprend des extraits, ce matin, là, déplorait les inconvénients de l'étalement urbain, favorisait la réhabilitation des terrains contaminés plutôt que dézoner, tout ça. Qu'est-ce qui s'est passé entre les deux, à votre avis?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, dans son livre, François Legault nous disait également qu'on était capables de faire de grands gains dans le Canada puis qu'on obtiendrait des victoires.... Il a dit plein de choses. En campagne électorale, là, quand on parle du bilan, je reviens avec ça, il n'y a rien, il n'y a pas de commune mesure entre ce que la CAQ a mis de l'avant puis ce qui s'est produit, il y a vraiment... ce sont deux univers complètement différents. Et j'espère que les électeurs poseront un regard objectif sur tout ce qui s'est dit par la CAQ. Prenez juste les bonus à Hydro-Québec puis les bonus de hauts dirigeants. Sur mon fil Twitter, Pascal Bérubé l'a fait également, on relève des interventions de François Legault qui dit : C'est inacceptable, ces bonus-là, puis il faut que ça change. Jamais on n'en aura versé autant, puis le gouvernement nous confirme que ça va être la même chose pour la suite.

Mme Lévesque (Fanny) : Mais, entre avoir des ambitions, par exemple, d'aller faire des gains à Ottawa puis que ça ne se produise pas, il y a une différence entre vraiment vouloir changer la façon de faire ou dénoncer l'étalement urbain puis, finalement, modifier complètement son discours depuis les derniers... en fait, les dernières années. Pourquoi il a changé son discours sur ce point-là précisément, vous pensez?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Il a changé son discours sur un paquet de points. Et j'espère que, lorsqu'on fera le bilan réel de ce gouvernement-là, on se rendra compte qu'on est beaucoup plus dans la continuité de la gouvernance libérale. Au niveau du rapport au mensonge et à la vérité, là, il est beaucoup plus dans l'ère libérale qu'on est dans un changement quelconque.

La Modératrice : Une dernière...

M. Robillard (Alexandre) : Justement, le Québec... le gouvernement a octroyé un contrat à une entreprise qui opère un dépotoir illégal lié à la mafia. Vous parlez qu'on est beaucoup plus à l'ère libérale. Bon, ça va bientôt faire 10 ans, la commission Charbonneau, on a encore de ce genre de contrats là qui sont octroyés par le gouvernement. Est-ce qu'on manque à nouveau de surveillance, au gouvernement du Québec, pour octroyer des contrats?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : C'est possible. Dans l'ordre des choses maintenant, je vous dirais qu'hier on a appris qu'on a perdu à peu près 1 milliard de dollars par négligence dans le cadre de la gestion de la pandémie. Et, là-dedans, il y a des centaines de millions à des compagnies bidon. Et souvenez-vous, il y avait eu un dossier, si je me souviens bien, c'était le bureau d'enquête du Journal de Montréal, on était sortis pour dire : Lancez des poursuites tout de suite, comme à New York, pour récupérer ces sommes-là. Qu'est-ce qui a été fait? Zéro. Puis aujourd'hui je veux bien commenter sur 1 million de dollars dans un contrat de dépotoir ou d'enfouissement, mais c'est parce qu'en parallèle il y a 1 million de dollars qui ont été dilapidés... 1 milliard de dollars dilapidés. Et pourtant les oppositions ont fait leur travail de dire : Voici ce que vous pouvez faire concrètement pour prévenir cette situation-là, et rien n'a été fait.

M. Laforest (Alain) : Les systèmes fonctionnent-u? C'est ça, la question.

M. Duval (Alexandre) : Malgré toute la surveillance qu'on y a mise, les commissions qu'on a faites, on revient toujours à la case départ. Ou, d'abord, c'est les méchants qui se sont réorientés et qui ont trouvé de nouvelles façons?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je vous dirais...

Une voix : ...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Les pas fins. Il y aura toujours des pas fins, il y aura toujours des mécréants. Est-ce que l'UPAC et les mécanismes qu'on a voulu se donner après l'ère Charest ont fonctionné? La réponse, c'est : Pas beaucoup, plein d'enquêtes qui n'ont pas débouché. Et historiquement il faut aussi espérer que la place du journalisme d'enquête prenne de plus en plus d'espace parce que des dossiers comme ceux-là permettent ou obligent le gouvernement à réagir. Le journalisme a un rôle très important à jouer dans ça.

La Modératrice : En terminant en français, s'il vous plaît.

M. Laforest (Alain) : Mais, au-delà de ça, là, on a une ancienne procureure de la couronne de la commission Charbonneau qui a mis en place, avec un gouvernement, des systèmes pour qu'on vérifie l'attribution de contrats, puis un simple clic sur un site Internet nous permet de trouver, au-delà de ça, que le gars ne respecte pas les normes du ministère de l'Environnement. C'est-u une patente à gosse?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi, je vous dirais que c'est plus symptomatique du laxisme qu'on a connu au cours des dernières années. Souvenons-nous qu'on a octroyé au-dessus de 17 milliards de contrats sans appel d'offres, en d'autres mots, sans mécanisme de surveillance. Et, au nom de l'urgence, c'est comme si tout pouvait passer. Et là c'est, comme, on se réveille, on sort de la pandémie et on se rend compte que le laxisme est devenu un peu la norme durant cette période-là. Et la Vérificatrice générale nous parle de 1 milliard de dollars dilapidés. Moi, je vous dis, ce n'est pas la dernière révélation qui nous attend en matière de contrats ou de fonds publics qui sont mal dépensés parce que les mécanismes de surveillance, dont celui de la démocratie, ici, au salon bleu, ont été mis de côté complètement en temps de pandémie, et il y a un prix à ça.

M. Robillard (Alexandre) : Êtes-vous favorable à ce que l'Assemblée nationale continue de récupérer, dans son bas de laine, les budgets non utilisés pour les postes d'employés, là, qui ne sont pas pourvus? Au fil des ans, c'est ce que... C'était 2,4 millions en 2020‑2021. Vraisemblablement, le Parti québécois appuie cette pratique-là. Je veux savoir : Est-ce que l'Assemblée nationale doit continuer à engranger ces sommes-là dans son bas de laine?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Honnêtement, je ne suis pas sûr de comprendre la question. Ça fait référence à quelle pratique ou à quel événement?

M. Robillard (Alexandre) : C'est au Bureau de l'Assemblée nationale.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui.

M. Robillard (Alexandre) : Donc, c'est ça, votre parti politique appuie, année après année, le fait que l'Assemblée nationale conserve des surplus qui sont constitués de sommes qui doivent servir à la rémunération mais qui ne sont pas utilisées. C'était 2,4 millions en 2020‑2021.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien, ce que je vais faire, pour cette somme précise là, je vais aller voir l'utilisation. Ensuite, comment cette somme-là est gérée? Parce qu'honnêtement il faut que j'en prenne connaissance avant de pouvoir commenter.

La Modératrice : On va passer en anglais.

Mme Senay (Cathy) : Good morning. Do you see what the debate on densification and urban spread with young mayors, the mayors of the new generation or new mayors, as Bruno Marchand, saying that it's dangerous that the CAQ has this vision on densification and... Do you see it as a starting point for citizens to realize what the Legault Government is about? Because, for now, until now, they are totally, like, number one in the polls, one after the other.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : It might have an influence, because the Legault Government is loose with the facts and the truth on that topic, but also on climate change, also on the French language, also on housing, also... They are playing with the truth very often. To have mayors, and it's very unusual, as I said earlier, it's very unusual for mayors to be that much up-front with the Government, it might...

Mme Senay (Cathy) : ...mayors, not just Montréal, Québec.

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : No, mayors in general. They are vocal, and it helps, I think, our society to take the measure of how many topics where the Government is playing with the truth or playing with the facts. It's an approach that is disconnected with science and facts.

Mme Senay (Cathy) : But just on the use of land, «l'aménagement du territoire», and urban spread, what Mr. Bonnardel has said. The fact that Mr. Marchand says : This is dangerous to have a populist speech of the CAQ, how will this, saying this will shake things up as Mr. Legault, right now, is on a seduction mode in front of the UMQ?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : I don't know what will the impact be, but I have my admiration for mayors, who traditionally will be very cautious before they say anything publicly about the Government, I have admiration for mayors who are actually saying the truth about what's going on. And, as I'm saying, it's true for densification, but it's true on so many topics where the facts are played with, the truth is set aside to be replace by a narrative, and they have so much space to impose that narrative.

That's what we've been through during the pandemic. I've encountered so many people saying : Nobody would have done better than the CAQ Government in the pandemic. When you look at the facts, I mean, the worst number of deaths per capita, the Vérificatrice générale telling us we've been misusing billions, more than $1 billion, our elderly people dying in circumstances that are unhuman and the Government refuses to hold a public inquiry, that's the reality. But then, they repeat on air so many times : Nobody would have done better, people start repeating it. So, it's important that everybody, including... I'm very admirative of those mayors, stand up and say : That's not true, that's not factually correct. We refuse the post-truth era in politics.

Mme Greig (Kelly) : Is that more a reflection of the mayors or of the provincial Government?

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Both. The provincial Government has played with the truth and the facts on several occasions, but the mayors could choose to not have that courage. And they display that courage because I think they are responsible towards their city and their citizens, but I think they love Québec as well, and they think that, right now, democracy is not going well, so they're doing their part. And I'm very admirative of that.

Mme Senay (Cathy) : But how is this attractive for citizens or how it is appealing to citizens when we discuss about land using, land use planning? It's not a topic that gets...

M. St-Pierre Plamondon (Paul) : No, but the environment is a topic that is very important. And if they're capable to say : What you're telling me about planning my city, in terms of environment, doesn't make any sense, well, that's a useful statement because that's precisely what experts are telling us. So, we should be following experts, that's not what we're doing in several topics. If the mayors are courageous enough to say : This doesn't make any sense, well, good on them, they should be proud of their contribution.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 25)

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