(Huit heures deux minutes)
La Modératrice : Bonjour.
Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, Mme Méganne
Perry Mélançon, notre porte-parole en matière d'habitation. Elle sera suivie du
chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à
vous.
Mme Perry Mélançon : Bonjour
à vous tous et toutes. Aujourd'hui, c'est un moment important pour les
municipalités du Québec avec une demande qu'on répond en déposant un projet de
loi sur lequel on travaille depuis un certain temps déjà. Vous savez, on a
annoncé qu'on demanderait au gouvernement d'accorder le droit de préemption à
toutes les municipalités du Québec parce qu'on est en crise du logement,
partout au Québec, dans toutes nos régions, et que plusieurs villes le
réclament déjà depuis un certain temps, de pouvoir... Ce droit de préemption là
leur permettrait d'être les premiers acheteurs, aurait la priorité pour le
rachat, l'achat d'immeubles à logement social, ou autres. Donc, par règlement,
les municipalités pourront déterminer sur quel territoire de leur municipalité
ils veulent pouvoir racheter ces immeubles-là. Et on parle de pouvoir
développer des projets de logements sociaux avec les communautés ou bien d'en
conserver aussi. On sait que le Québec, présentement, perd beaucoup d'unités de
logement social plus qu'il n'en crée, dans certains cas. Alors, c'est vraiment
une volonté de nos municipalités.
On dépose ce projet de loi, aujourd'hui,
qui est de moins de 10 articles, donc on croit qu'on peut absolument l'adopter
d'ici la fin de la session, la fin de la législature. On a encore trois
semaines, alors on demande au gouvernement d'agir rapidement. Le gouvernement
qui a, bon, admis récemment qu'il y avait une crise du logement dans certains
endroits, donc on s'attend à des actions concrètes et rapides. Aujourd'hui, ça,
c'est une solution très concrète. Et l'Union des municipalités du Québec, d'ailleurs,
avait salué l'initiative lorsqu'on est sortis sur cette solution-là. Et, comme
je le dis, ce serait vraiment une façon pour eux de mieux gérer sur leur
territoire, de mieux prédire, finalement, les besoins et de participer à cette
gestion de crise qu'on connaît au Québec.
Alors, voilà, je te cède la parole, Paul.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci beaucoup, Méganne. Bonjour, tout le monde. Je veux revenir sur le
rapport de la Vérificatrice générale qui nous dit essentiellement une chose :
Le Québec n'arrive pas à assurer les services requis pour nos aînés en perte d'autonomie,
et ça, c'est vrai tant en CHSLD que pour nos aînés qui sont à domicile. Sans un
coup de barre, un changement de cap complet, on n'y arrivera pas.
Et vous le savez, au Parti québécois, ça
fait plusieurs fois qu'on sonne l'alarme à ce sujet-là. On a déposé un plan qui
est complet, qui s'appelle Vivre et vieillir avec dignité. Et c'est un
changement de cap parce que ce qu'on remet en question, c'est le modèle mis en
place par la CAQ où l'argent est investi dans le béton et où la question des
soins à domicile est complètement occultée. Et là c'est la Vérificatrice
générale qui nous donne des chiffres précis. La majorité des aînés obtiennent
en deçà de 5 % des services à domicile dont ils ont réellement besoin. L'échec,
il ne peut pas être plus criant que ça, on rate complètement la cible. Et ce
sont les mêmes constats en hébergement, où, malheureusement, la CAQ préfère
investir 1 million par place pour des maisons des aînés qui coûtent une
fortune à opérer une fois qu'on a déboursé ces sommes colossales pour la
construction.
Donc, le constat, c'est que le Québec que
nous organise, que nous propose la CAQ, il n'est pas digne de ses aînés, il est
dans la continuité des politiques du Parti libéral et il n'entend pas la voix
pourtant tellement claire de nos aînés qui disent : Donnez-nous des soins
à domicile, entendez notre volonté de participer le plus longtemps possible et
le mieux possible à notre société plutôt que de nous tasser de côté. Et c'est
précisément ce que le plan de plus de 30 propositions du Parti québécois
propose.
Donc, ce qui me frappe également, vous
remarquerez l'indifférence du gouvernement suite à ces révélations-là. Est-ce
que vous avez entendu, hier, le gouvernement se remettre en question ou même
juste discuter du fait que, la Vérificatrice générale, son constat est sans
appel? On ne s'occupe pas de nos aînés en perte d'autonomie, on n'a pas un
Québec digne de nos aînés, je trouve ça triste à voir. Mais il y aura un parti,
aux prochaines élections, qui a fait ses devoirs, arrive avec un
renouvellement, un changement de cap complet sur ces sujets-là. Et je pense que
c'est un sujet qui est important dans notre société.
Sur ce, je vais prendre vos questions.
M. Laforest (Alain) : Qu'est-ce
que vous pensez des déclarations du maire de Québec, alors que le premier
ministre va s'adresser à eux au cours des prochaines secondes, à l'effet que
l'orientation du gouvernement est fallacieuse et dangereuse?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je pense qu'il dit tout haut ce que pas mal tout le monde pense tout
bas. Et je pense que le populisme du gouvernement, il est dans plusieurs
sujets. Regardez, là, l'indice de pont par population, regardez leur opération
de propagande, en ce moment, sur leur bilan. C'est quoi, le bilan de la CAQ en
matière de crise du logement, après quatre ans, en matière de places en
garderie, en matière d'environnement, en matière de français, en matière
d'armes à feu qui prolifèrent, nos enfants qui sont exposés à des dangers
incroyables? Le maire exprime tout haut ce qu'on pense tous. Et il faut avoir
une discussion sur ce qu'on pourrait qualifier d'ère postvérité, en ce moment,
à savoir que la CAQ bénéficie d'énormément d'espace, va bénéficier d'énormément
de budgets publicitaires, et ça leur permet d'imposer des narratifs qui, en
fait, ne collent pas à la vérité. C'est ça, le populisme, en fait.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que vous avez l'impression qu'il pourrait subir les conséquences de ses
déclarations?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je le souhaite. Vous parlez de Marchand ou de M. Legault, sur son
bilan?
M. Robillard (Alexandre) : La
question, c'était sur le maire. Est-ce que vous pensez qu'en opposition comme
ça, en s'exprimant de cette façon-là, il s'expose à des représailles?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, parce que vous avez vu la réaction vive notamment du Parti québécois
mais de d'autres mairies à travers le Québec, dont celle de Montréal, lorsque
François Legault a tenté d'intimider le maire de Québec sur la question du
tramway, la réponse a été unanime de la part de tous les acteurs politiques.
Cette façon de fonctionner n'est pas acceptable et n'est pas acceptée. Donc,
non, je ne pense pas que le maire de Québec va subir de conséquences parce
qu'il a le soutien, comme la mairesse de Montréal a notre soutien sur ces
questions-là, à savoir dire les choses comme elles se présentent. Et les
déclarations de la CAQ en matière d'étalement urbain, par exemple, ce n'est pas
défendable et ce n'est pas acceptable.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que vous avez l'impression que les villes sont la nouvelle opposition au
gouvernement?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
En fait, l'opposition se trouve à tous les endroits, mais je suis heureux
de voir que les municipalités embarquent dans la rectification des faits, parce
que la CAQ, depuis la pandémie, impose des narratifs qui, pourtant, ne collent
absolument pas à la réalité comme, par exemple : Personne n'aurait fait
mieux en termes de gestion de pandémie. Le rapport de la Vérificatrice générale
ne peut pas être plus éloquent.
Une voix : ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non. Ce que je veux dire, c'est que des maires, lorsque M. Bonnardel
parle d'étalement urbain puis que ça n'a aucun sens, aient le courage et le
sens des responsabilités de rectifier le narratif caquiste, c'est important.
M. Duval (Alexandre) : Est-ce
que c'est normal que les maires aient plus d'impact que vous, auprès du
gouvernement, comme opposition?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, ce n'est pas le cas. Sauf que plus les voix...
M. Duval (Alexandre) : ...beaucoup
plus que les messages des partis d'opposition à l'Assemblée nationale?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, plus les voix s'accumulent, tant mieux. Mais se pose la question,
dans le contexte de l'Assemblée nationale, de l'espace qui est accordé au
narratif du gouvernement par rapport à l'espace accordé aux oppositions. Hier,
par exemple, sur le chemin Roxham, c'est un exemple éloquent où le gouvernement
a tout l'espace d'amener le sujet comme si on venait d'apprendre ça, où la
place du vrai bilan du gouvernement puis des messages des oppositions, bien...
M. Duval (Alexandre) : Je
parle plutôt des déclarations, là, quand les maires font des déclarations. Vous
l'avez sans doute dit par le passé, là, que c'étaient des déclarations
fallacieuses. Bon, ça ne lève pas trop dans l'opinion publique. Dès que c'était
un maire ou une mairesse qui le dit, tout d'un coup, il y a un impact. Donc,
pourquoi les municipalités semblent avoir plus d'impact que les partis
d'opposition?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ils n'ont pas plus d'impact, mais c'est vrai que ça a un impact parce que,
normalement, en politique québécoise, on dit toujours que les maires se collent
au pouvoir, vont garder le silence pour tenter d'obtenir ce dont ils ont besoin
pour leur ville. Mais, en ce moment, les déclarations et les orientations du
gouvernement sont tellement fallacieuses et sont tellement à côté de la réalité
qu'il y a des maires qui ont assez le sens des responsabilités pour rectifier
les faits. Et c'est très, très bienvenu après deux ans de pandémie où le
gouvernement occupe tout l'espace et impose ses narratifs, même quand ces
narratifs-là sont mensongers.
Mme Prince (Véronique) : Mais
c'est quoi, la marge de manoeuvre des maires et des mairesses? Est-ce que vous
pensez qu'ils en ont une plus grande? Parce qu'il y en a beaucoup là-dedans,
là, qui ont été élus avec une majorité importante. C'est une nouvelle
génération, une nouvelle philosophie. Quelle est leur marge de manoeuvre? Est-ce
qu'en bloc ils peuvent avoir un impact important?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, parce que ce qu'ils disent est vrai, ce qu'ils disent est vérifiable. Alors,
ça met une pression sur le gouvernement, qui impose toutes sortes de bébelles,
de concepts. Je reviens au bilan, là, ce matin, là, c'est vraiment de la pure
propagande. Et heureusement les maires, en groupe, répondent en disant :
Lorsque vous nous parlez d'indice de pont par population puis quand vous
essayez de nous faire croire que la densité en milieu urbain, c'est une mode,
on va vous répondre. Ça place une limite au gouvernement que, malheureusement,
on n'a pas été, comme société, en mesure de fixer en temps de pandémie puis au
cours des dernières années, à mes yeux.
M. Bergeron (Patrice) : ...soutenir
ça, vous, devant l'UMQ, que normalement les maires se collent au pouvoir? Vous
leur diriez ça devant l'assemblée des maires?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Mais ce n'est pas ça que j'ai dit. J'ai dit : C'est beau de... Normalement,
en politique québécoise, on s'attend à ce que les maires soient assez
silencieux dans leurs rapports avec le gouvernement. C'est très rare, dans
l'histoire politique du Québec, qu'on voie des maires aussi vocaux sur la place
publique. Et moi, je leur dis : Je vous encourage à faire ça. Puis je suis
admiratif du courage de ces maires-là et de leur capacité aussi à parler
ensemble d'une seule voix parce qu'ils rendent service à la société québécoise
en ce moment. Le gouvernement joue avec la vérité, manipule l'opinion publique
parce qu'il a tout l'espace depuis plus de deux ans. Heureusement, il y a une
mobilisation au sein de maires qui ont une influence, parce que c'est inusité,
c'est rare qu'on voie ça, mais ils font la bonne chose. Et, oui, je vais leur
dire, demain matin, je vais leur dire que...
M. Laforest (Alain) : C'est
le style Labeaume-Coderre. Ça a parti de là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, je trouve qu'il y a une saveur puis un sens des responsabilités...
M. Laforest (Alain) : Oui,
c'étaient deux maires très vocaux, qui prenaient de front le gouvernement
libéral.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui. Mais là ce sont plusieurs maires, et on sent l'intérêt public comme
premier critère de leurs interventions, la volonté sincère de ces maires-là
d'améliorer leur ville dans un contexte où ils se font dire des sottises par le
gouvernement. Tant mieux s'ils ont le courage de dire les choses comme elles le
sont.
Mme Lévesque (Fanny) : Dans
son livre, là, M. Legault parlait de... Cap sur un Québec gagnant,
là, on reprend des extraits, ce matin, là, déplorait les inconvénients de
l'étalement urbain, favorisait la réhabilitation des terrains contaminés plutôt
que dézoner, tout ça. Qu'est-ce qui s'est passé entre les deux, à votre avis?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, dans son livre, François Legault nous disait également qu'on était
capables de faire de grands gains dans le Canada puis qu'on obtiendrait des
victoires.... Il a dit plein de choses. En campagne électorale, là, quand on
parle du bilan, je reviens avec ça, il n'y a rien, il n'y a pas de commune
mesure entre ce que la CAQ a mis de l'avant puis ce qui s'est produit, il y a
vraiment... ce sont deux univers complètement différents. Et j'espère que les
électeurs poseront un regard objectif sur tout ce qui s'est dit par la CAQ.
Prenez juste les bonus à Hydro-Québec puis les bonus de hauts dirigeants. Sur
mon fil Twitter, Pascal Bérubé l'a fait également, on relève des interventions
de François Legault qui dit : C'est inacceptable, ces bonus-là, puis il
faut que ça change. Jamais on n'en aura versé autant, puis le gouvernement nous
confirme que ça va être la même chose pour la suite.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais,
entre avoir des ambitions, par exemple, d'aller faire des gains à Ottawa puis
que ça ne se produise pas, il y a une différence entre vraiment vouloir changer
la façon de faire ou dénoncer l'étalement urbain puis, finalement, modifier
complètement son discours depuis les derniers... en fait, les dernières années.
Pourquoi il a changé son discours sur ce point-là précisément, vous pensez?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Il a changé son discours sur un paquet de points. Et j'espère que,
lorsqu'on fera le bilan réel de ce gouvernement-là, on se rendra compte qu'on
est beaucoup plus dans la continuité de la gouvernance libérale. Au niveau du
rapport au mensonge et à la vérité, là, il est beaucoup plus dans l'ère
libérale qu'on est dans un changement quelconque.
La Modératrice : Une
dernière...
M. Robillard (Alexandre) : Justement,
le Québec... le gouvernement a octroyé un contrat à une entreprise qui opère un
dépotoir illégal lié à la mafia. Vous parlez qu'on est beaucoup plus à l'ère
libérale. Bon, ça va bientôt faire 10 ans, la commission Charbonneau, on a
encore de ce genre de contrats là qui sont octroyés par le gouvernement. Est-ce
qu'on manque à nouveau de surveillance, au gouvernement du Québec, pour
octroyer des contrats?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est possible. Dans l'ordre des choses maintenant, je vous dirais qu'hier
on a appris qu'on a perdu à peu près 1 milliard de dollars par négligence
dans le cadre de la gestion de la pandémie. Et, là-dedans, il y a des centaines
de millions à des compagnies bidon. Et souvenez-vous, il y avait eu un dossier,
si je me souviens bien, c'était le bureau d'enquête du Journal de Montréal,
on était sortis pour dire : Lancez des poursuites tout de suite, comme à
New York, pour récupérer ces sommes-là. Qu'est-ce qui a été fait? Zéro. Puis
aujourd'hui je veux bien commenter sur 1 million de dollars dans un
contrat de dépotoir ou d'enfouissement, mais c'est parce qu'en parallèle il y a
1 million de dollars qui ont été dilapidés... 1 milliard de dollars
dilapidés. Et pourtant les oppositions ont fait leur travail de dire :
Voici ce que vous pouvez faire concrètement pour prévenir cette situation-là, et
rien n'a été fait.
M. Laforest (Alain) : Les
systèmes fonctionnent-u? C'est ça, la question.
M. Duval (Alexandre) : Malgré
toute la surveillance qu'on y a mise, les commissions qu'on a faites, on
revient toujours à la case départ. Ou, d'abord, c'est les méchants qui se sont
réorientés et qui ont trouvé de nouvelles façons?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je vous dirais...
Une voix : ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Les pas fins. Il y aura toujours des pas fins, il y aura toujours des
mécréants. Est-ce que l'UPAC et les mécanismes qu'on a voulu se donner après
l'ère Charest ont fonctionné? La réponse, c'est : Pas beaucoup, plein
d'enquêtes qui n'ont pas débouché. Et historiquement il faut aussi espérer que
la place du journalisme d'enquête prenne de plus en plus d'espace parce que des
dossiers comme ceux-là permettent ou obligent le gouvernement à réagir. Le
journalisme a un rôle très important à jouer dans ça.
La Modératrice : En terminant
en français, s'il vous plaît.
M. Laforest (Alain) : Mais,
au-delà de ça, là, on a une ancienne procureure de la couronne de la commission
Charbonneau qui a mis en place, avec un gouvernement, des systèmes pour qu'on
vérifie l'attribution de contrats, puis un simple clic sur un site Internet
nous permet de trouver, au-delà de ça, que le gars ne respecte pas les normes
du ministère de l'Environnement. C'est-u une patente à gosse?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Moi, je vous dirais que c'est plus symptomatique du laxisme qu'on a connu
au cours des dernières années. Souvenons-nous qu'on a octroyé au-dessus de 17 milliards
de contrats sans appel d'offres, en d'autres mots, sans mécanisme de
surveillance. Et, au nom de l'urgence, c'est comme si tout pouvait passer. Et
là c'est, comme, on se réveille, on sort de la pandémie et on se rend compte
que le laxisme est devenu un peu la norme durant cette période-là. Et la Vérificatrice
générale nous parle de 1 milliard de dollars dilapidés. Moi, je vous dis,
ce n'est pas la dernière révélation qui nous attend en matière de contrats ou
de fonds publics qui sont mal dépensés parce que les mécanismes de
surveillance, dont celui de la démocratie, ici, au salon bleu, ont été mis de
côté complètement en temps de pandémie, et il y a un prix à ça.
M. Robillard (Alexandre) : Êtes-vous
favorable à ce que l'Assemblée nationale continue de récupérer, dans son bas de
laine, les budgets non utilisés pour les postes d'employés, là, qui ne sont pas
pourvus? Au fil des ans, c'est ce que... C'était 2,4 millions en 2020‑2021.
Vraisemblablement, le Parti québécois appuie cette pratique-là. Je veux savoir :
Est-ce que l'Assemblée nationale doit continuer à engranger ces sommes-là dans
son bas de laine?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Honnêtement, je ne suis pas sûr de comprendre la question. Ça fait
référence à quelle pratique ou à quel événement?
M. Robillard (Alexandre) : C'est
au Bureau de l'Assemblée nationale.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui.
M. Robillard (Alexandre) : Donc,
c'est ça, votre parti politique appuie, année après année, le fait que
l'Assemblée nationale conserve des surplus qui sont constitués de sommes qui
doivent servir à la rémunération mais qui ne sont pas utilisées. C'était 2,4 millions
en 2020‑2021.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, ce que je vais faire, pour cette somme précise là, je vais aller voir
l'utilisation. Ensuite, comment cette somme-là est gérée? Parce qu'honnêtement
il faut que j'en prenne connaissance avant de pouvoir commenter.
La Modératrice : On va passer
en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. Do you see what the
debate on densification and urban spread with young mayors, the mayors of the
new generation or new mayors, as Bruno Marchand, saying that it's dangerous
that the CAQ has this vision on densification and... Do you see it as a
starting point for citizens to realize what the Legault Government is about? Because, for now, until
now, they are totally, like, number one in the polls, one after the other.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
It might have an influence, because the Legault Government is loose with the facts and the
truth on that topic, but also on climate change, also on the French language,
also on housing, also... They are playing with the truth very often. To have
mayors, and it's very unusual, as I said earlier, it's very unusual for mayors
to be that much up-front with the Government, it might...
Mme Senay (Cathy) :
...mayors, not just Montréal, Québec.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
No, mayors in general. They are vocal, and it helps, I think, our
society to take the measure of how many topics where the Government is playing with the truth or
playing with the facts. It's an approach that is disconnected with science and
facts.
Mme Senay (Cathy) : But just on the use of land, «l'aménagement du territoire», and
urban spread, what Mr. Bonnardel has said. The fact that Mr. Marchand says : This is
dangerous to have a populist speech of the CAQ, how will this, saying this will
shake things up as Mr. Legault, right now, is on a seduction mode in front
of the UMQ?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : I don't know what will the
impact be, but I have my admiration for mayors, who traditionally will be very
cautious before they say anything publicly about the Government, I have admiration for mayors who are actually saying the truth about what's going on. And, as I'm saying, it's
true for densification, but it's true on so many topics where the facts are
played with, the truth is set aside to be replace by a narrative, and they have
so much space to impose that narrative.
That's what we've been
through during the pandemic. I've encountered so many people saying :
Nobody would have done better than the CAQ Government in the pandemic. When you look at the facts, I mean, the worst
number of deaths per capita, the Vérificatrice générale telling us we've been misusing billions, more than $1 billion,
our elderly people dying in circumstances that are unhuman and the Government refuses to hold a public inquiry,
that's the reality. But then, they repeat on air so many times : Nobody
would have done better, people start repeating it. So, it's important that everybody, including... I'm
very admirative of those mayors, stand up and say : That's not true,
that's not factually correct. We refuse the post-truth era in politics.
Mme Greig (Kelly) : Is that more a reflection of the mayors or of the provincial Government?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Both. The provincial Government has played with the truth and the
facts on several occasions, but the mayors could choose to not have that
courage. And they display that courage because I think they are responsible
towards their city and their citizens, but I think they love Québec as well, and they think that, right
now, democracy is not going well, so they're doing their part. And I'm very
admirative of that.
Mme Senay (Cathy) : But how is this attractive for citizens or how it is appealing to
citizens when we discuss about land using, land use planning? It's not a topic
that gets...
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : No, but the environment is
a topic that is very important.
And if they're capable to say : What you're telling me about planning my
city, in terms of environment, doesn't make any sense, well, that's a useful
statement because that's precisely what experts are telling us. So, we should
be following experts, that's not what we're doing in several topics. If the
mayors are courageous enough to say : This doesn't make any sense, well,
good on them, they should be proud of their contribution.
La
Modératrice : Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 25)