(Huit heures vingt-sept minutes)
Mme Anglade : Bonjour. Bonjour,
tout le monde. Très contente d'être accompagnée aujourd'hui de mon collègue de
Robert-Baldwin, Carlos Leitão, pour vous parler d'un sujet qui va vous
surprendre. On va parler d'économie. On va parler d'économie. Dans les derniers
jours, encore une fois, j'ai rencontré plusieurs personnes du domaine de la
restauration, des entrepreneurs à qui j'ai eu l'opportunité de parler, des
hôteliers, et tout le monde est extrêmement inquiet de ce qui se passe
présentement d'un point de vue économique.
On l'a dit, on l'a répété, à quel point l'enjeu
économique numéro un, le frein qu'on a, numéro un, c'est la pénurie de main-d'œuvre,
et il faut tout faire pour faire en sorte qu'on ait des personnes qui puissent
retourner sur le marché du travail. D'abord, en commençant par des hommes et
des femmes qui n'ont pas de services de garde et qui sont à la maison avec
leurs enfants, alors qu'ils aimeraient pouvoir retourner sur le marché du
travail, dans un premier temps, surtout des femmes, je tiens à le mentionner,
mais également toute la question de la pénurie de main-d'œuvre et d'avoir des
travailleurs qui viennent de l'extérieur venir au Québec. On en a parlé cette
semaine, la nécessité pour nous de dire qu'on aimerait accueillir 70 000 personnes
de plus par année qui proviennent de l'extérieur du Québec. On est capables de
le faire. Vous avez vu, encore, les articles aujourd'hui qui disaient que c'est
ce qu'on faisait cette année, ce qui confirme donc la capacité d'accueil du
Québec. Et donc on a des moyens d'aller de l'avant avec ces mesures-là.
Et l'autre élément qu'il est important de
mentionner, c'est que, dans toutes les régions du Québec, le problème de main-d'œuvre
a un impact réel sur la vitalité des régions, et on a besoin de faire en sorte
d'impliquer les régions pour pouvoir atteindre nos objectifs. Impliquer les
régions, ça veut dire la charte des régions qu'on a proposée pour être capables
de déterminer les capacités d'accueil pour la suite des choses et comment les
personnes vont être accueillies dans chacune de nos régions. Politique de
François Legault, aujourd'hui, met un frein à notre croissance économique. Je
suis sûr que mon collègue, Carlos Leitão, aurait quelques mots à dire également
par rapport à ça. Carlos, est-ce que tu veux prendre la parole quelques
instants?
M. Leitão : Oui. Bien, on
ferme la porte, comme ça on va parler pendant trois heures de croissance
économique. Mais sérieusement, et vous avez entendu le ministre des Finances dire,
parce que je lui ai posé plusieurs questions cette semaine, que, lui, le plan
du gouvernement, c'est qu'ils aspirent à mener le potentiel de croissance du
PIB québécois à 2 % par année. Moi, je lui dis : C'est impossible. C'est
impossible avec notre profil démographique, c'est impossible avec le manque de
personnes que nous avons présentement. Et d'ailleurs non seulement on ne va pas
atteindre les 2 % de potentiel de croissance, on va même aller, à mon
avis, vers le 1 %. Ça n'a pas l'air d'être beaucoup, là, 1 % versus 2 %,
mais c'est énorme. C'est énorme en termes de croissance économique, en termes
de création de richesse, en termes de création de revenus de l'État pour
pouvoir se payer les missions principales. Et, regardez, on ne fait que
mentionner, avec raison, le vieillissement rapide de la population. Donc, les
dépenses qui s'en viennent en santé sont énormes. Il faut avoir les revenus
pour faire ça, et pour faire ça, il faut avoir une croissance économique
raisonnable. Et avec les pénuries de main-d'œuvre qui vont s'accentuer dans les
années à venir, on n'y arrivera tout simplement pas. Il faut déjà prévoir ça,
chose que je vois que ce gouvernement ne fait pas. Ils nous disent :
Écoutez, s'il faut agir, on agit, on agit. Bien là, pas «s'il faut agir», il
faut agir et c'est maintenant qu'il faut agir. Voilà.
M. Laforest (Alain) : «Fallacieux
et dangereux». Mme Anglade, est-ce que vous trouvez que le maire de Québec a
raison de dire ça?
Mme Anglade : Oui. Vous parlez
de toute la question de l'étalement urbain. Oui, parce que c'est un enjeu qui
est réel. La question de la densification, elle est importante. La question de
l'étalement urbain, elle est fondamentale. Ça fait partie de tout l'environnement
par rapport à la lutte aux changements climatiques, mais qui n'est pas pris en
considération par le gouvernement. Donc, oui, je soutiens les propos du maire
Marchand.
M. Leitão : Et moi aussi.
Mme Anglade : Et vous avez
entendu mon collègue Carlos les soutenir également.
M. Duval (Alexandre) : Pourquoi
son message à lui semble mieux passer que celui des oppositions à Québec auprès
de la population?
Mme Anglade : Le message de?
M. Duval (Alexandre) : Le
message de M. Marchand. Il semble plus fort que les messages des oppositions à
Québec.
Mme Anglade : Bien, écoutez,
je pense qu'on va, en somme, dans la même direction que le maire Marchand. Et
je pense qu'il amène une perspective, comme nouveau maire aussi, qui est intéressante.
Mais ce message-là, il doit résonner. Je pense que c'est à force de porter ce
message-là qu'il finit par résonner au sein de la population, et plus on est de
personnes à le porter, mieux on se porte, mieux on se porte.
Mme Prince (Véronique) : Quel
est le levier que les maires ont, en ce moment, face au gouvernement? Parce qu'on
se retrouve d'un côté avec un gouvernement qui est quand même très populaire,
si on se fie aux sondages actuels, là, puis on a aussi, d'un autre côté, des maires
qui sont très populaires. Alors, quel est le levier pour se faire entendre de
leur bord?
Mme Anglade : Bien,
justement, je trouve qu'il devrait y avoir plus de leviers. On parle beaucoup
de gouvernements de proximité, mais la réalité, c'est qu'ils ont besoin d'avoir
plus de pouvoirs. La charte des régions qu'on a mise de l'avant, c'est
exactement ça, c'est de donner plus de pouvoirs aux régions, de faire en sorte
que non seulement ils aient une voix, mais, en plus, ils aient des pouvoirs réels,
plus d'argent, plus de mécanismes pour faire en sorte d'augmenter les
logements, une réforme de la fiscalité municipale. Donc, ils ont besoin d'avoir
ces leviers-là, parce qu'on en demande énormément à nos villes.
Mme Prince (Véronique) : Mais
est-ce qu'on est à la croisée des chemins en ce moment? Parce qu'on a une
nouvelle génération de maires, on a des enjeux qui sont amenés sur la place
publique plus que jamais, comme les enjeux climatiques, l'étalement urbain, et
tout ça. Est-ce qu'on est à la croisée des chemins?
Mme Anglade : Oui, on est à
la croisée des chemins dans bien des cas : crise des changements
climatiques, on a une crise en matière de logement puis on a une crise de
main-d'oeuvre. Ces trois éléments-là nous mènent définitivement à la croisée
des chemins aujourd'hui. Il y a des décisions importantes qui doivent être
prises et qui ne sont pas prises par le gouvernement, parce qu'on se met la
tête dans le sable. Le gouvernement, François Legault se met la tête dans le
sable dans la gestion de ces crises-là, les banalise, les sous-estime, ne les
prend pas au sérieux, et on vit avec les conséquences de ça aujourd'hui, et ça
va s'aggraver dans les prochains...
M. Bergeron (Patrice) : ...plusieurs
tournées à travers le Québec. Vous avez rencontré beaucoup de maires. Est-ce
que beaucoup de maires, discrètement ou sans le dire sur la place publique,
aussi ont le même discours que M. Marchand, par exemple?
Mme Anglade : Oh oui! oui, je
pense que le discours...
M. Bergeron (Patrice) : ...pas
le dire sur la place publique, c'est ça?
Mme Anglade : Bien, écoutez,
ça sera aux maires de prendre... Demain, ils vont avoir, encore une fois...
Aujourd'hui, ils se rencontraient... demain, ils vont se rencontrer. Demain, j'aurai
l'opportunité de discuter avec eux. Mais ça, je l'entends, moi, je l'entends
sur le terrain, la nécessité... Vous savez, quand on a lancé la charte des
régions, c'est 1 400 personnes qui ont été consultées pour ça. Et
combien de maires, combien de mairesses nous ont dit : On n'a pas les
pouvoirs nécessaires pour remplir nos responsabilités? Le monde change, le
monde est en train de se transformer sous nos yeux. On a des crises importantes
à régler au Québec, et, encore une fois, on a un gouvernement qui se met la
tête dans le sable.
M. Duval (Alexandre) : ...est-ce
que c'est dangereux de la part des maires qui parlent publiquement de perdre,
justement, d'autres combats, que le gouvernement leur tourne le dos, parce que,
justement, ils leur font quelques jambettes?
Mme Anglade : Est-ce que
c'est dangereux? Je n'ai pas entendu le début de la question, j'entendais la
voix de...
M. Duval (Alexandre) : Est-ce
que c'est dangereux? Est-ce que c'est un jeu dangereux de la part des maires
qui sortent publiquement comme ça pour venir... bien, pas insulter, mais,
dire...
Une voix : Est-ce qu'ils
pourraient être punis par le gouvernement?
Mme Anglade : Bien, c'est
surtout ça qu'on ne veut pas voir. Je veux dire, il faut que les gens aient la
capacité de s'exprimer publiquement puis de dire ce qu'ils pensent. On vit dans
une démocratie. On vit dans une démocratie. Ça, ça veut dire qu'on a le droit
de s'exprimer, qu'on a le droit de dire ce qu'on pense, qu'on a le droit de
mettre nos idées de l'avant. On ne peut pas penser qu'il y a une espèce
d'omerta puis que les gens ont peur de parler parce que, s'ils parlent, bien,
ils n'auront pas les faveurs d'un gouvernement. Ça, c'est vraiment 1950 quand
on parle de cette manière de gouverner là.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais est-ce
qu'on se dirige, donc, vers une collision frontale? Parce que vous avez cité le
logement, la pénurie de main-d'oeuvre, tout ça. Est-ce qu'on se dirige dans une
collision frontale entre les maires et le... entre les villes et le
gouvernement du Québec?
Mme Anglade : Bien, il faut
clairement une reconnaissance de la part du gouvernement des crises auxquelles
on fait face aujourd'hui. Puis il n'y a pas cette reconnaissance-là. Quand je
parle de la crise du logement, la crise des changements climatiques, la crise
de la main-d'oeuvre, il n'y a pas une prise de conscience. Encore une fois, la
semaine passée, le premier ministre, il disait : La crise de la
main-d'oeuvre, c'est une mosus de bonne nouvelle. Ça a des répercussions
énormes sur le... Alors, c'est pour ça qu'ils ont besoin... c'est pour ça que,
d'ici le 3 octobre, on a besoin d'un gouvernement qui prenne acte de la
situation. Je ne sais pas si tu voulais commenter.
M. Leitão : Oui. Je voulais
juste dire que, on l'avait bien mentionné aussi dans la charte des régions,
c'est aussi une question de ressources financières. Donc, il faut qu'on revoie
aussi la fiscalité municipale. Il ne faut pas avoir peur de revoir ça. Justement,
dans la charte des régions, c'est ça aussi qu'on disait, qu'on allait revoir la
façon dont les villes sont financées, se financent. M. Laforest, vous avez
commencé à poser une question sur... je pense que je vous voyais venir sur
le : Mais vous, au gouvernement précédent? Écoutez, nous ce qu'on avait
fait, on avait déclaré que, justement, les villes, les municipalités sont des
gouvernements de proximité.
M. Laforest (Alain) : ...
M. Leitão : On leur a donné
plus de pouvoirs.
M. Laforest (Alain) : ...d'argent.
M. Leitão : On leur a donné
plus d'argent. Il faut aller plus loin. Il faut aller plus loin. Donc, je pense
qu'on allait dans la bonne direction. Le statut de métropole, ce n'était pas
juste une petite décoration, c'est réel, concret. La même chose pour le statut
de capitale nationale. Je pense qu'il faut aller plus loin dans cette
direction-là.
M. Robillard (Alexandre) : M.
Leitão, j'aimerais ça savoir, comme ancien ministre des Finances, là, qu'est-ce
que vous pensez du fait que l'Assemblée nationale a augmenté son budget de 25 millions,
alors qu'elle disposait d'un surplus accumulé de 20 millions de
dollars. Est-ce que, sur le plan de l'administration publique, là, c'est
quelque chose de souhaitable, ça, cette façon de gérer les fonds?
M. Leitão : Écoutez,
l'Assemblée nationale est souveraine. Les décisions qui sont prises sont prises
par le BAN. Et donc...
M. Robillard (Alexandre) : ...les
surplus dans l'administration publique, c'est quelque chose...
M. Leitão : Oui, mais l'Assemblée
nationale, cet immeuble que nous avons ici, c'est un immeuble patrimonial,
c'est un immeuble qu'on doit maintenir, qu'on doit rénover, qu'on doit
moderniser. Pour ça, il faut des sous. Et moi, je pense que l'Assemblée
nationale a cet enjeu-là. C'est géré de façon transpartisane, parce que le BAN,
le Bureau de l'Assemblée nationale approuve ces budgets-là. Les partis
politiques sont...
M. Robillard (Alexandre) : ...surplus
à même des budgets de rémunération non utilisés, ça, est-ce que c'est
souhaitable sur le plan de l'administration publique?
M. Leitão : Écoutez,
pour ce qui est des pratiques de gestion de l'Assemblée nationale, encore une
fois, c'est géré par l'Assemblée elle-même. Il y a eu l'étude des crédits de
l'Assemblée nationale.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que c'est de la créativité comptable un peu quand vous regardez ça?
M. Leitão : Non, je ne
pense pas. C'est que le... c'est quand même unique, l'Assemblée nationale, c'est
unique, et je pense que l'Assemblée, comme institution, doit avoir une grande
indépendance. Écoutez, les questions que vous me posez ont aussi... (Interruption)
Là, je m'étouffe déjà, vous voyez? Vous allez voir où je vais m'en aller. Ces
questions-là... Dominique a toujours peur quand je dis : Oh boy! vous
allez voir qu'est-ce que je vais dire. Bon. Mais ces questions-là se sont
posées en 2015, parce qu'en 2015, il y avait tout un effort de consolidation
budgétaire qui n'a pas touché l'Assemblée nationale, et le consensus transpartisan
était : Non, on ne touche pas à l'Assemblée nationale.
M. Bossé (Olivier) : La
ligne entre un développement régional puis de l'étalement urbain, elle se trace
où, Mme Anglade?
Mme Anglade : Elle se
trace avec les régions, elle se trace en collaboration avec les régions pour
décider de comment on va faire les choses. Mais on ne peut pas penser que
l'étalement urbain, c'est une... qu'on doit l'encourager. On ne peut pas penser
ça aujourd'hui avec ce qui se passe. Mais ces discussions-là, elles doivent
avoir lieu avec les gouvernements de proximité. C'est ça, la vraie réponse à la
question.
Mme Lévesque (Fanny) : On
voyait ce matin, là, on sortait certains extraits du livre de M. Legault, là, Cap
sur un Québec gagnant. Il déplorait clairement, là, les inconvénients de
l'étalement urbain. En fait, tout ce que les maires demandent en ce moment, il
appuyait ça dans son livre, quand même, là. C'était donc pensé, sa vision.
Qu'est-ce qui explique, à votre avis, là... ou qu'est-ce qui s'est passé entre
ce moment-là et aujourd'hui?
Mme Anglade : Le
populisme. C'est ça qui s'est passé entre 2013 puis 2022 : le populisme.
Je veux dire, la question de l'étalement urbain, elle est présente depuis un
certain nombre d'années. Maintenant, François Legault fait comme si ça
n'existait pas. C'est comme si ce n'est pas un enjeu qui est aussi fondamental,
qu'on doit trouver l'équilibre. Mais la réalité, c'est qu'il fait ça d'un point
de vue populaire pour aller dans des... avoir des votes dans certaines régions,
dans certains pôles.
M. Bergeron (Patrice) : Est-ce
que ce n'est pas accablant que ça fonctionne, justement? Qu'est-ce que ça dit,
dans le fond? Soyez populistes?
Mme Anglade : Bien,
c'est pour ça qu'on va avoir une campagne électorale puis qu'on pourra en
débattre de manière soutenue aussi. Mais je pense que les gens en prennent
beaucoup plus conscience, prennent beaucoup plus conscience de ça. Il n'y a
personne qui pense que la CAQ considère réellement la lutte aux changements
climatiques comme étant un enjeu de première priorité. Et, si c'était
véritablement un gouvernement de l'économie, on parlerait aujourd'hui de
main-d'œuvre, c'est de ça dont on parlerait aujourd'hui. Puis il arrêterait de
nous casser les oreilles avec ce qu'il a fait en mélangeant 2020 et 2021 comme
chiffres, puis il regarderait les chiffres de 2022 puis de 2023. Puis il
verrait qu'on est en train de rentrer dans un mur d'un point de vue économique.
Mme Lévesque (Fanny) : Vous
pensez donc que le fond de sa pensée, finalement, c'est ce qui est écrit dans
son livre puis qu'il a... vous pensez que c'est...
Mme Anglade : Je ne sais
pas s'il a intégré tout ce qu'il a écrit dans son livre. Il faudrait lui
demander, il faudrait lui poser la question. Mais il y a une chose qui justifie
aujourd'hui les propos qui sont tenus par le premier ministre, et c'est
clairement du populisme.
M. Bossé (Olivier) : ...va
être candidat à cette campagne électorale?
Mme Anglade : Est-ce que
monsieur?
M. Bossé (Olivier) : ...Leitão
va être candidat à cette campagne électorale?
M. Leitão : Une annonce
sera faite.
Une voix : En fin de semaine?
On est là, là. On est prêts.
M. Duval (Alexandre) : Le
gouvernement du Québec a octroyé un autre contrat à une entreprise qui opère un
dépotoir illégal qui est en lien avec quelqu'un qui est proche du crime
organisé, la famille Scopa. Est-ce que le mécanisme que votre gouvernement
passé, donc les libéraux, a mis en place, que ça soit l'UPAC après la commission
Charbonneau, est-ce que ça fonctionne encore?
Mme Anglade : Bien là,
on est rendus dans le b.a.-ba, là. Après les garderies, on est rendus
maintenant avec le dépotoir illégal, là. Mais vous avez remarqué comme moi, là,
qu'il s'agissait de faire quelques vérifications, là, pour trouver qu'il y
avait des enjeux. Alors, je pense que le gouvernement, François Legault et son
gouvernement ont un travail à faire qui est un travail de base, là, pour éviter
de se retrouver dans cette situation-là.
M. Duval (Alexandre) : Mais
c'est les fonctionnaires qui sont en charge de ça. Donc, est-ce que la
structure mise en place, est-ce que ça fonctionne toujours, après les crises et
les scandales qu'on a vécus par le passé?
Mme Anglade : Bien, je
ne peux pas croire que... je veux dire, regardez les vérifications dont on
parle, là, ce n'est pas des vérifications qui sont ultracomplexes non plus. On
ne parle pas d'aller faire des recherches approfondies, là. Les premières
vérifications pourraient vous donner... Alors je pense qu'il y a une histoire de
jugement à faire de la part du gouvernement.
Mme Senay (Cathy) : Mrs. Anglade, we had, at day break, a family doctor at the CLSC
Parc-Extension, Carlos Chirgwin, talking about his concerns on the effects of
Bill 96 with newcomers in Québec. I mean, Mr. Legault, at the budget estimate, was talking about: We'll
give them health services when there is an emergency. This is complicated. What's...
How do you see this backlash coming with the adoption of Bill 96?
Mme Anglade :
Well, there is definitely a risk of
backlash regarding Bill 96 and regarding health care services. And we have
to be... like, they have to explain how this is going to work and they have to
answer. There was a coalition of doctors that came out and said: You know, like,
they're many questions that need to be answered, and they were not answered. And
those... this is raising questions. People should be treated if they're sick. Period.
People should be treated. And again, let me just add one more thing, when we
talk about promoting French, protect French, it has nothing to do with the
relationship of a doctor with a patient. I mean, that's not what we're talking
about.
Mme Senay
(Cathy) : I mean, they'll have to pass a
language test?
Mme Anglade : That's totally absurd. That's totally absurd. I mean, somebody is
sick, that person needs to be treated. And that's why the doctor is very
concerned. And that's why there is also a coalition of doctors that said: You know, like, we have many concerns
regarding health services that we're going to be able to provide.
Mme Senay
(Cathy) : And, Mr.
Leitão, on Mr. Bruno Marchand, when you said that it's
dangerous, populist to talk about densification and urban spread the way that
the Legault Government is
speaking about these issues...
M. Leitão : The Liberal Government, no?
Mme Senay
(Cathy) : The CAQ Government, sorry, the Legault Government. I mean...
M. Leitão :Thank you for
your....
Mme Senay
(Cathy) : Well, how this reaction of
Bruno Marchand can shake things up and make citizen realize that it's and old–fashioned
mode Government?
M. Leitão : It's not just Mr. Marchand, it is a whole new generation of mayors.
C'est Mme Fournier à Longueuil, la mairesse de Granby, la mairesse de
Sherbrooke, Mme Plante à Montréal. So, this issue, there is a new
generation of local leaders that is talking about this. The unfortunate development, in my opinion, is because
populist tendencies. The CAQ had decided to frame this issue of densification
as, you know, on a very binary
position. It's either we all have, you know, bungalows in the suburbs or we all have to live on the 12th floor
of an apartment complex near a highway. It's not... reality is not like that.
There is all kind of shades in between. And what the mayors are saying, and
what we're saying is that densification... we have to accelerate densification,
but it has to be well thought-out and it's not a one–size–fits–all. It's not
putting apartment towers everywhere, and we're not all going to live on the
12th floor. It's not that. But the CAQ, because of its populist tendencies,
want... And we've seen that in politics, in Canada, lately, there is a leadership race of another... anyway, where we
see that there is this tendency to frame things between two extremes, when we
all know that the reality and the way to move forward is usually in the middle.
And that's what the Liberal Party has stood for for centuries, actually, or
over a century, it's a pragmatic, reformist way of viewing the world, not the
two extremes.
Mme Greig
(Kelly) : Mrs. Anglade, if I can, it was a
very busy day yesterday, come back to something, the Auditor General's report.
As the Health Minister came out of cabinet, he said: We're not... we weren't
ready, looking at the $1 billion in taxpayer's money that was lost. First of all, you
know, to see the numbers like that, put down to $1
billion lost, how do you think Quebeckers are feeling like today? Because it was, as I mentioned, a very
busy news day yesterday, so there was a bit of distraction there as well.
Mme Anglade : So, first of all,
beyond the $1 billion, it's the impact on the health of Quebeckers. That's the first thing we should keep in mind. The fact
that we were late had an impact on the ability to really protect the
population, number one. Number two, of course, is the $1
billion. And why were we the last ones to order? Why
were we so late? And it speaks to the necessity of
having a public inquiry, yet again. I cannot fathom that this happened and
we're never going to find out why this happened and how we're going to prevent
this in the future.
Mme Greig
(Kelly) : TheAuditor General also said
there hasn't been a long-term health projection in 15 years. So, that also
includes the previous Liberal Government. Why is that?
Mme Anglade :
Well, this is something that should be
integrated. And again, in a public inquiry, this is something that would emerge
and find solutions. It's not about a specific government but find solutions
regarding that. But this doesn't cover the $1 billion in expenses and the fact
that it was ordered late. These are two separate things.
Mme Greig (Kelly) :
The CAQ has often said: No, we have
handled the pandemic well, this is something that we're... And they're going to
campaign on it, obviously. But to make those promises then not have the public
inquiry, this is jive in your mind? These two things go together?
Mme Anglade :
It doesn't jive. It doesn't jive,
because there will be a lot of questions for which we won't have answers. And
should I remind you that, as of today, again, we are under emergency measures
for all intents and purposes so they can give contracts. They can still do this
without having to present those results. So, this is extremely problematic.
M. Authier
(Philip) :
Since,
we'll not see you tomorrow, I just want to ask you, I asked you this earlier
this week: Is the Liberal Party going to be participating in the demonstration,
Saturday, against Bill 96?
Mme Anglade :
We will be there.
M. Authier
(Philip) :
I'm
just wondering who would be representing the party and how many people... And
what do you think the mood of the demonstration will be?
Mme Anglade :
I don't know. But the message... I
don't know about the mood of the demonstration, but the message is clear for
us, it's Bill 96, it's all the reasons why we're going to be voting, as a
party, against Bill 96, and that's why we will be represented at the
demonstration.
M. Authier
(Philip) :
Do
you think the Government will be listening to this message?
Mme Anglade :
I don't think the Government has been
doing a very good job at listening, to tell you the truth, on this topic, as of
many topics. But we have to make our voices heard as well. We have this
responsibility.
M. Authier
(Philip) : Merci.
Mme Anglade :
Merci, tout le monde.
(Fin à 8 h 49)