(Huit heures vingt-six minutes)
La Modératrice : Bonjour.
Bienvenue à ce point de presse du Parti Québécois. Ce matin, Mme Véronique
Hivon, notre porte-parole en matière d'éducation et de famille, sera suivie du
chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à vous.
Mme Hivon : Oui. Bonjour,
tout le monde. Alors, hier, on vous a parlé, évidemment, de la crise dans le
milieu du camionnage avec la hausse du carburant. Il y a une autre crise très
importante dans le milieu du transport et qui touche littéralement des milliers
de familles et surtout de petits Québécois et de petites Québécoises, c'est la
crise dans le transport scolaire.
Juste pour vous donner une idée, dans mon centre
de services scolaire, commission scolaire... Centre de services scolaire, pardon,
des Samares dans Lanaudière, depuis septembre, depuis la rentrée, il y a entre
2 000 et 3 000 parcours... jours parcours scolaires qui ont été
annulés faute de chauffeurs, faute de personnel pour pouvoir aller chercher les
enfants le matin. Encore aujourd'hui, j'ai fait sortir la liste, treize
parcours d'autobus n'ont pas lieu, juste dans mon centre de services scolaire.
Et ça, il y a des gens, là, qui ont été un mois sans avoir de transport. Ça
veut dire des enfants qui ne vont pas à l'école, parce qu'il peut y avoir des
grandes distances, des parents qui manquent le travail. Pourtant, c'est un
service qui est prévu à la Loi sur l'instruction publique. Vous savez comme moi
que, quand vous êtes dans le périmètre, vous avez droit à ce service-là. Or, on
n'en est pas du tout là. Cette crise-là repose évidemment sur une pénurie de
main-d'oeuvre qui est extrêmement grave, et aussi sur des enveloppes consenties
aux centres de services scolaires par le ministère de l'Éducation qui sont
nettement insuffisantes dans le contexte actuel.
Alors, aujourd'hui, on a trois demandes
pour le gouvernement, surtout pour que les familles et les enfants puissent
arrêter d'être pénalisés. Premièrement, c'est d'augmenter les primes nettement
insuffisantes qui ont été consenties aux chauffeurs d'autobus. Deuxièmement, c'est
d'augmenter les enveloppes globales qui sont octroyées aux centres de services
scolaires pour la prochaine négociation qui s'amorce pour la rentrée prochaine.
Il y a des hausses qui sont demandées, de l'ordre de 30 %, avec les
impacts, évidemment, de la pénurie de la main-d'œuvre et de la hausse du
carburant. Donc, il va falloir que l'argent soit au rendez-vous. Et, dans l'intervalle,
on demande de toute urgence que le gouvernement compense les familles qui n'ont
pas eu droit à ce service au cours de la dernière année, qu'il y ait une
compensation financière qui soit octroyée pour qu'ils puissent s'organiser
autrement. Sur ce, je vais céder la parole à mon chef, Paul St-Pierre
Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci
beaucoup, Véronique. Bonjour à tous. Sur le chemin Roxham, donc, vous vous
souvenez, hier, on a demandé la fermeture du chemin Roxham. Aujourd'hui, nous
allons déposer la même motion qu'on a déposée il y a cinq ans environ, à savoir
qu'on demande la suspension de l'entente sur les pays tiers sûrs, qui mènera
évidemment à la fin du chemin Roxham.
Donc, quand j'entends Québec solidaire
nous faire des cours sur ce qui est simpliste et ce qui ne l'est pas, j'aimerais
rappeler que ça fait cinq, six ans que, régulièrement, nous demandons la
suspension de cette entente-là. Et dire «fermer Roxham» ou «modifier, suspendre
l'entente des tiers pays sûrs», c'est la même chose, parce qu'une fois qu'on
modifie l'entente, ce que ça permet, c'est qu'il n'y ait pas un seul chemin au
Canada pour les demandeurs d'asile, mais que tous les postes frontaliers
puissent devenir un endroit où on peut faire cette demande-là.
Et évidemment que ça soulève des questions
sur l'intention réelle du gouvernement du Canada dans ce dossier-là, mais
également l'intention réelle de la CAQ. Et là laissez-moi vous parler de ce qui
est vraiment de l'hypocrisie pure, aujourd'hui, du ministre Boulet, qui va
aller sur toutes les tribunes puis qui va dire : On est choqués, c'est
inacceptable. Puis là ça va être des grands mots puis beaucoup, beaucoup d'images.
Comment expliquer qu'en même temps qu'on dise que c'est inacceptable, on passe
un bail sur 10 ans pour institutionnaliser, à même le budget du
gouvernement du Québec, la manière, les passages illégaux à Roxham? C'est ça qu'on
est en train de faire.
D'une part, on tient le discours que c'est
inacceptable puis qu'on veut vraiment fermer Roxham. En même temps, on passe un
bail sur 10 ans, qui nous donne la véritable couleur de la CAQ, c'est-à-dire
un gouvernement qui ne s'en occupe pas, de ce dossier-là, depuis 2018. Vous
compterez le nombre d'interventions du Parti québécois sur le chemin Roxham.
Ils ne s'en sont pas occupés. Et non seulement ils ne s'en occupent pas, mais
ils essaient de nous faire croire qu'ils font quelque chose, alors que, dans
les faits, ils acceptent cette manière de procéder en dépensant 50 millions
sur 10 ans, ce qui veut dire qu'ils se sont couchés par terre. Ils ont
déjà accepté que cette manière de fonctionner va perdurer pour les 10 prochaines
années. Donc, c'est un gouvernement, la CAQ, qui parle des deux côtés de la
bouche.
Ce n'est pas sans rappeler le même
ministre Boulet qui dit : Il faudrait que l'immigration soit plus
francophone. Mais vous étiez où depuis quatre ans? Quel est votre bilan, alors
qu'on vous répète ces points-là pendant quatre ans? Ou Mme LeBel qui dit :
On met notre poing par terre, on n'a pas besoin du fédéral puis on va décider
par nous-mêmes, suite au refus du fédéral d'appliquer la loi 101 aux
entreprises à charte fédérale. Tout ça, c'est de la poudre aux yeux pour
masquer tous les revers de la CAQ avec le fédéral et masquer l'incompétence de
la CAQ dans chacun de ces dossiers-là, parce que, sur quatre ans, leur bilan ce
n'est rien. Ils n'ont rien fait.
Et donc, aujourd'hui, on dépose une
motion, mais c'est la même qu'il y a cinq ans. Ça démontre quatre ans d'incompétence
et de double discours de la part de la CAQ sur ces enjeux-là.
La Modératrice : On va
prendre les questions. Une question, une sous-question, s'il vous plaît.
M. Gagnon (Marc-André) : Donc,
les migrants, selon vous, ce n'est pas au gouvernement du Québec de payer pour
les loger?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : C'est-à-dire que, si le gouvernement du Québec est sérieux
dans sa démarche auprès du fédéral pour faire fermer Roxham, si on devait
croire tout ce que la CAQ nous dit, jamais le gouvernement ne signerait une
entente sur 10 ans. À la limite, là, signer une entente pour cet été, on
se dit : Bon, le gouvernement du Québec s'adapte, là. Le gouvernement se
commet sur 10 ans. Ça, ça nous donne l'heure juste. Ce qui nous donne l'heure
juste également, c'est où étaient les ministres...
M. Gagnon (Marc-André) : Il
ne faut pas prévoir d'endroit où les...
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Bien, sur 10 ans, c'est parce qu'on consent, à ce
moment-là, à l'institutionnalisation du fonctionnement de passages illégaux.
M. Gagnon (Marc-André) : ...chemin
Roxham ou qu'ils passent par les postes frontaliers, il va falloir les mettre
quelque part, là.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : C'est-à-dire qu'il y a plusieurs provinces canadiennes. Puis
la journée où est-ce qu'on ferme Roxham et on modifie l'entente des tiers pays
sûrs, les passages ne se feront pas au Québec seulement. Le gouvernement se
commet sur 10 ans, 50 millions de dollars. Ça veut dire que le
gouvernement du Québec, peu importe ce qu'il vous dit officiellement, a déjà
entériné l'approche de Justin Trudeau, à savoir qu'on va continuer à favoriser
les passages illégaux à 95 % sur le territoire du Québec. C'est un double
discours. C'est de l'hypocrisie. Et nous, on veut... on vous rappelle que ça
fait cinq ans qu'on propose, puis on sait c'est quoi, la solution, mais la CAQ
ne met pas ses culottes, ne fait pas son travail, comme dans plein d'autres
dossiers. Et j'aimerais savoir, d'ailleurs, quel fut le moment où le ministre
Boulet s'est saisi de la question du chemin Roxham, parce qu'il est ouvert...
après la pandémie, là, il a réouvert à peu près en novembre. C'est bien beau,
là, de sortir ce matin puis dire : Aïe! là, on va s'en occuper. Où
étiez-vous? Ça fait depuis novembre. Quel est l'état des discussions avec
Justin Trudeau? J'ai écrit personnellement au premier ministre en lui
disant : Justin Trudeau a haussé de 80 % les seuils d'immigration au
Canada. Puis j'ai demandé tout simplement à François Legault : Vous a-t-on
consulté? Avez-vous consenti à ça? Même question : Avez-vous parlé au
gouvernement fédéral sur la situation dans Roxham? S'ils dorment au gaz depuis
des années et des années, depuis 2018, ce n'est pas vrai que tout ce qu'ils
vont faire à la fin c'est dire : Ah! on se choque un peu, alors qu'en
dessous ils signent un contrat de 10 ans qui démontre qu'en fait ils ont
consenti à ce système qui n'a pas de sens, qui est chaotique.
M. Carabin (François) : On
anticipe que le Québec va peut-être recevoir 35 000 demandeurs
d'asile au chemin Roxham cette année. À quel point, selon vous, est-ce que le
Québec a dépassé sa capacité d'accueil?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Il l'a dépassée depuis un bout. Mais c'est surtout la manière
désorganisée et chaotique qu'on impose au Québec qui est problématique. Qu'il y
ait des demandes d'asile, évidemment, puis il y a un système pour traiter ces
demandes-là. Qu'on encourage les passages illégaux seulement au Québec et que
ça atteigne des dizaines et des dizaines de milliers d'entrées par année, c'est
de faire porter au Québec un fardeau administratif, une incapacité à gérer et
prévoir qui n'a aucune logique, aucun sens. Où est la CAQ depuis quatre ans?
Avez-vous vu un geste concret de la CAQ dans ce dossier-là? Où sont-ils?
M. Lecavalier (Charles) : Sur
un sujet peut-être un peu semblable, là. M. Gaudreault avait publié un
essai, là, sur le climat dans lequel il parlait des réfugiés climatiques, parce
qu'il va y avoir des millions de réfugiés climatiques. Il faut avoir une
discussion là-dessus. Est-ce qu'au Parti québécois vous seriez prêts à ce que
le Québec accueille plus de réfugiés qu'actuellement dans les prochaines
années, dans les prochaines années, décennies?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Prenons l'exemple de l'Ukraine. Les Québécois sont
définitivement prêts à accueillir plus de réfugiés pour aider le peuple
ukrainien. Ça me semble évident. Donc, évidemment, il va y avoir des fluctuations
à la hausse, à la baisse, en fonction des décisions qu'on prend
démocratiquement. Le problème, en ce moment, c'est que ce n'est pas
démocratique. C'est le fédéral qui nous impose des entrées illégales dans un
système complètement chaotique. Mais, comme démocratie, évidemment qu'on va
faire des choix. Puis, au cas par cas, on va évoluer puis on va faire...
prendre toutes sortes de décisions. Je prends les Syriens ou les Ukrainiens,
là, il y a des cas où les Québécois, à juste titre, vont dire : Nous, on
veut aider. Mais ce sera notre décision, puis l'accueil se fera de manière
ordonnée. Ce ne sera pas un mauvais coup du fédéral qui cherche
intentionnellement à créer le désordre à notre frontière.
Mme Côté (Claudie) : En quoi
c'est chaotique, M. St-Pierre Plamondon?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Avez-vous vu, la dernière fois, où est-ce qu'on avait le
Stade olympique d'impliqué, les demandes de remboursement auprès du fédéral
qu'on n'obtenait pas puis qu'on a obtenues, je pense, en partie, mais pas au
complet? On me demandait, hier, c'est quoi, les statistiques linguistiques ou
les autres statistiques de ces entrées-là. On ne le sait pas. Ce sont des
entrées illégales par définition.
Mme Côté (Claudie) : Mais ce
n'est pas plus chaotique qu'ils passent par n'importe où? Parce qu'ils ne
passeront pas nécessairement par les postes frontaliers, là. Ils peuvent passer
par les forêts, par...
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Ils n'ont pas intérêt à passer n'importe où, O.K.?
Premièrement, là, il y a des risques à traverser une frontière. Ce que la
modification de l'entente pays tiers sûrs permet, c'est d'avoir plusieurs
points d'entrée et de ne pas encourager le passage illégal, le statut
irrégulier tel que c'est le cas en ce moment. Donc, on ne sera plus aux prises
au Québec avec des chiffres comme 35 000 pour cette année, là. C'est ce à
quoi on s'attend. Et c'est parfaitement légitime pour le Québec de dire :
Il y a une façon plus intelligente et plus respectueuse de notre société de
planifier les demandes d'asile. Et c'est dit depuis, je vous le dis, là, on a
déposé la même motion il y a cinq ans. Où est la CAQ? Où était la CAQ? Quel
geste concret auprès du fédéral? Quelle sortie publique? C'est trop facile.
Pendant qu'on signe une entente sur 10 ans, c'est trop facile d'aller au
micro de quelques radios puis dire : Ah! ça, là, ça, ce n'est pas
acceptable. On est très choqués ce matin. Ce n'est pas sérieux. Ça fait cinq
ans que le dossier traîne. La CAQ ne s'en occupe pas.
M. Lecavalier (Charles) : Qu'est-ce
que le fédéral gagne à chercher à déstabiliser la frontière du Québec en
provoquant, là, une arrivée massive de migrants?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Posez-leur la question. Dans le sens que, quand on tombe dans
la discussion sur l'intention...
M. Lecavalier (Charles) : C'est
vous qui dites qu'il y a une intention... du fédéral.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Il
y en a une, parce qu'on n'était pas obligés de rouvrir le chemin Roxham après
la pandémie. Je dirais même que, lorsqu'on voit aussi, là, les dépenses du
fédéral pour avoir des postes puis des structures à l'entrée, là, il y a une
volonté vraiment d'institutionnaliser ça. Mais là c'est pire ce matin, parce
qu'on apprend qu'en fait, c'est également l'intention du gouvernement du
Québec. Ça, c'est déloyal.
M. Gagnon (Marc-André) : C'est
de l'aplaventrisme?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Oui,
c'est de l'aplaventrisme. On ne peut pas d'une part dire : C'est
inacceptable, puis on va trouver une solution, on va fermer le chemin Roxham,
puis d'autre part dépenser 50 millions sur dix ans, et donc
affirmer : Nous calculons que, sur dix ans, le chemin Roxham, dans son
état actuel, dans son fonctionnement actuel, va continuer à opérer de la sorte.
Ce n'est absolument pas cohérent.
M. Leclerc (Charles) : Déloyal
envers qui? Vous dites que c'est déloyal.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Moi,
je ne suis pas surpris de voir le fédéral agir de la sorte avec le Québec. Il y
a un long historique où le fédéral ne considère pas la spécificité des choix
démocratiques du Québec. Je ne suis pas surpris. Mais de voir le gouvernement
du Québec institutionnaliser le fonctionnement actuel de Roxham en passant un
contrat sur dix ans, je trouve ça... en fait, c'est inexplicable. J'ai hâte d'entendre,
en Chambre, des ministres qui vont venir dire : C'est inacceptable, mais
en même temps on vient de signer sur 10 ans. Ça ne se défend pas à mon
avis.
M. Carabin (François) : ...deux
jours que vous sortez sur l'immigration, sur le chemin Roxham. Aujourd'hui,
vous condamnez le comportement du gouvernement du Québec. Est-ce vous
contribuez, selon vous, à un débat sans polarisation sur l'immigration?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien,
les sujets sont amenés par le patronat, et par Radio-Canada, et ensuite Le
Journal de Montréal, qui amène des statistiques sur le chemin Roxham. Si
vous insinuez que les partis politiques devraient garder le silence ou
s'empêcher de prendre position lorsque l'actualité amène ces sujets-là, ce
n'est pas ça, la neutralité ou l'absence de polarisation. Nous, ce qu'on
demande, au niveau du débat là-dessus, c'est qu'on soit objectifs sur les
données puis qu'on fasse des raisonnements non pas sur la base de l'idéologie,
mais sur la base de quels sont les chiffres, quels sont les coûts, quelles sont
les meilleures façons de fonctionner, quelles sont les meilleures pratiques à
l'étranger. Et c'est parfaitement légitime. Là, ce qui arrive, c'est que les
sorties du patronat ont amené certains partis politiques à sortir sur la
question, on l'a vu avec le Parti libéral hier, et on a des reportages coup sur
coup de tous les médias sur le fait qu'on n'a jamais vu autant d'entrées
illégales à Roxham. Donc, évidemment que, si ça fait cinq ans qu'on dit la même
chose, on va réitérer ce qu'on dit puis on va poser la question au
gouvernement : Où étiez-vous?
M. Gagnon (Marc-André) : Sur
un autre sujet, là, vous pensez quoi de la lettre que Dominique Savoie, la
sous-ministre, a envoyée aux P.D.G. des CISSS, des CIUSSS, en disant essentiellement :
Bien, si l'adoption du projet de loi sur la levée de l'urgence sanitaire est
bloquée, il faudra peut-être envisager du délestage si on doit vacciner cet
automne?
Mme Hivon : Je pense que,
premièrement, il faut se poser la question s'il y a un mélange des genres.
Est-ce que c'est une sous-ministre qui doit écrire une lettre comme ça, en lien
avec un processus parlementaire, ou si c'est un ministre? Et, sur le fond des
choses, l'étude détaillée débute aujourd'hui et on va faire un travail rigoureux.
Vous savez très bien que de lier du délestage à l'adoption d'un projet de loi
ne tient pas la route, parce que le gouvernement a en main tous les outils pour
mettre fin à l'urgence sanitaire sans le projet de loi, comme il peut aussi
mettre de l'avant des mesures pour essayer d'augmenter la capacité puis de
freiner le délestage. Donc, ce lien-là nous apparaît surprenant.
M. Gagnon (Marc-André) : Et,
rapidement, dossier nickel, est-ce que Dr Boileau doit écouter ses collègues
médecins qui lui demandent de refaire l'évaluation qu'Horacio Arruda avait
faite à l'époque, là, avant de hausser la norme?
Mme Hivon : Je pense que ce
serait une très bonne idée. Je pense effectivement...
M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce
que c'est son devoir le faire, compte tenu de la multiplication des
intervenants qui demandent une révision de cette décision?
Mme Hivon : Oui. Je pense que
la Santé publique doit être à l'écoute de ce qui lui est soumis, d'autant plus
que c'est des collègues et que c'est un véritable enjeu de santé publique. Il
n'y a pas de doute là-dessus. Quand il a été questionné là-dessus, j'ai trouvé
que sa réponse n'était pas, je dirais, ancrée dans des éléments très objectifs.
Il a simplement dit qu'il y avait eu une évaluation avant qu'il arrive, puis
qu'il ne s'était pas penché là-dessus. Je pense que, compte tenu de l'urgence
de la situation, il doit se saisir du dossier.
La Modératrice : On va passer
en anglais.
Mme Senay (Cathy) : The reason why you want to repeat this message that the PQ wants
Roxham Road to be closed, it's because we're expecting a record high requests,
arrivals of asylum seekers. Is it... What? Is it the timing that you have?
Because it seems that the PQ has a short vision of what it is, Roxham Road and
the flow of asylum seekers and refugees in the international context. So, if
they don't go there, they'll find another place. They're struggling for their
lives. So, why are you asking for the Roxham Road to be blocked if you know
that they'll find another way?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
Yes. 95% of the entrance are in Québec. So, we've been asking the question why for five years now. So,
we've had that demand. The timing is not new, we've had that demand on several
occasions, maybe seven, eight times, motions, articles. What we're saying is
there's a way to manage situations of many seekers at the same time through
many points in Canada and
through a very much more ordinate way to manage the situation. And closing
Roxham is a way to say : There's an entitlement to seek asylum, but to
have just one illegal road where all demands from the United
States go through is not a logic, and it's not an
acceptable way to proceed, and it's not respectful of Québec's capacity to manage that situation. So, there are many provinces. There are many points of entry that
are possible. Why is Canada
insuring, for several years, that the only entrance for illegal entry be the
Roxham Road? It doesn't make any sense.
Mme Senay
(Cathy) :
Do
you think that the QuébecGovernment should have never signed this 10-year
contract for $15 million?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
It speaks of what they really think of the situation at Roxham.
Mme Senay
(Cathy) :
Which
is?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
That the way we're proceeding right now is there to stay for the
next 10 years.
Mme Senay
(Cathy) :
And
what's the problem?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : They're saying the exact opposite at
the same time. They're saying : We need to close Roxham and we're going to
make strong statements, and you'll see, it's unacceptable. That's what they
say. Underneath, they're doing the exact opposite. They're consenting to that
way of managing asylum seekers. And it's really dishonest.
Mme Greig
(Kelly) : Why do you think the Government of Canada would have any will to change the system now?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : It's like asking me : Why are
you independantist? Why do you want Québec to be a country? Because we would be allowed to have our own
democratic debate and make our own decision. We would not be forced to wait
after a Government that is not
ours and that will probably do nothing about this, because it's been ongoing
for five years. And it's really sad. It's just like : Are we going to get
$6 billion more in the health system? Are we going to apply Bill 101 to
federal charter companies? Are we going to obtain full powers in culture?
There's a reason why we are in favor of Québec becoming a country. It's not functional, it's not a future for Quebeckers.
Mme Greig
(Kelly) : When we see the images of Roxham Road,
we always see, kind of, you know, the heartbreaking, there are families coming
across, kids. We tend to talk about these people like they're numbers. So, what
would you like to see done differently for the people who are entering? Is it
to distribute them more across Canada, you know?
Because these are human stories, they're struggling to get through.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes. We need to remember that there's a process through which
the first step is to verify if their demand is admissible. And then there's a
process of evaluating that demand. If there is only in Québec that you can go
through to make that demand, the burden... our capacity to do things well is
hindered because many other places at the Canadian border are not making any
effort, are not contributing. So, at some point, let's say we're forecasting 35,000,
let's say it's 350,000 at some point, and there's just one point, one place. How
are we supposed to manage this? I mean... So, there needs to be… I mean, there
needs to be… There's been a conversation about this for five years, about the
absurdity of encouraging illegal entrance instead of having an ordinate way of treating those demands and evaluating them, and the absurdity
of having 95% of those illegal entrances only in Québec. And that's a will,
that's an intention, deliberate intention of the federal Government. We've had
that conversation for five years. The CAQ Government tells us: Canada is
working for us. We're so good at federalism that we're going to obtain
victories, you're going to see. Where are they? What's going on?
Mme Greig
(Kelly) :
So,
for a family who's looking to cross and, you know, they have all their luggage
and tiny kids, is your message: Go somewhere else?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
That's not what I said.
Mme Greig
(Kelly) : What would you like them to do?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : That's not what I've said,
and you know it.
Mme Greig (Kelly) :
So, what would your message to them be?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
The message is not to them, it's to the CAQ Government and to the
Trudeau Government. It has nothing to do with those persons. There's a more
intelligent and organized way to treat decently people who are seeking asylum.
And the current system, we've been saying for five years, is not intelligent
and chaotic.
La Modératrice : Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 47)