L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, et Mme Isabelle Melançon, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’environnement

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, et Mme Isabelle Melançon, porte-parole de l’opposition officielle en matière d’environnement

Version finale

Le mardi 10 mai 2022, 10 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Dix heures sept minutes)

Mme Anglade : Bonjour, tout le monde. J'espère que tout le monde a eu une belle fin de semaine.

Des voix :

Mme Anglade : La mienne… Oui, c'est ça. La mienne, j'en ai profité, alors… Vous avez remarqué?

Journaliste : C'est la COVID ou un party?

Mme Anglade : Ah! la fête des Mères, je pense, qui a contribué à ça.

Alors, bonjour. Bonjour, tout le monde. Aujourd'hui, ça me fait plaisir d'être accompagnée avec Isabelle Melançon. Merci, Isabelle, d'être là. On va, d'entrée de jeu, parler de pénurie de main-d'oeuvre.

La semaine dernière, je ne sais pas si plusieurs d'entre vous ont suivi les crédits avec le premier ministre… et clairement, en termes de pénurie de main-d'oeuvre, on a encore un véritable problème, de la part du premier ministre, de reconnaître cet enjeu-là.

La semaine passée, il y a des groupes qui sont sortis pour dire à quel point ça affectait les entreprises, que ça affectait les PME, que plusieurs des PME n'étaient pas en mesure maintenant de respecter des contrats, que plusieurs d'entre elles commençaient maintenant à se délocaliser parce qu'elles n'étaient pas en mesure de trouver de la main-d'oeuvre. Et qu'est-ce qu'a répondu à ça le premier ministre? Il nous a dit en fin de semaine : Bien, vous savez, c'est une mosus de bonne nouvelle.

Il n'y en a pas, de bonne nouvelle, là-dedans. Les entrepreneurs sont fatigués, les travailleurs sont fatigués. Les politiques du gouvernement aujourd'hui freinent l'économie du Québec, puis on le voit dans les chiffres, on le voit en 2022, on le voit pour les projections en 2023. Un véritable enjeu qui n'est pas pris au sérieux de la part du premier ministre, et c'est extrêmement inquiétant de voir la manière dont c'est pris avec légèreté. Il y a une crise de la main-d'oeuvre puis il y a des éléments qu'ils doivent mettre de l'avant pour répondre à ces besoins-là. Voilà.

M. Bellerose (Patrick) : Donc, quels éléments vous voulez mettre de l'avant? C'est rehausser les seuils d'immigration? C'est quoi, vos solutions?

Mme Anglade : Bien, la première des choses, je vous dirais, c'est de faire en sorte que les femmes puissent retourner sur le marché du travail. On était... En fin de semaine, il y avait 10 000 personnes, des hommes et des femmes, mais beaucoup de femmes, qui marchaient, notamment, pour des poussettes. Pourquoi? Parce qu'elles ont besoin de retourner sur le marché du travail. Ça fait plus d'un an qu'elles en parlent, ça fait plus d'un an qu'elles disent : On n'a pas les moyens, il n'y a pas de service de garde, on n'a pas suffisamment mis les efforts là-dedans. Elles ont moins d'argent parce qu'elles n'ont pas de revenu, parce qu'il n'y a pas de service de garde. C'est un recul marqué pour les femmes. Ça, c'est la première chose qu'il faudrait qu'on règle d'un point de vue de la pénurie puis d'un point de vue...

M. Bellerose (Patrick) : ...immigration, vous fixez à combien? Parce que j'imagine qu'une grande partie de la solution, quand même, ça passe par plus d'immigrants qui peuvent venir s'ajouter à la main-d'oeuvre.

Mme Anglade : Une partie de la solution, après le retour des femmes sur le marché du travail, le fait qu'on veut avoir des travailleurs expérimentés, bien sûr, ça doit passer par l'immigration. Cette année seulement, cette année seulement, le Québec, au total, va accueillir — ça, c'est la politique de François Legault — 70 000 personnes. Bien, si on est capables d'avoir une capacité d'accueil de 70 000, moi, je pense qu'on se base là-dessus et on fait le tour avec l'ensemble de nos régions. Nos régions...

M. Lacroix (Louis) : Mais c'est ça, votre cible, dans le fond. Parce que vous n'avez pas répondu.

M. Bellerose (Patrick) : ...70 000 par année — excuse-moi, Louis — ce serait bien, pour vous? On pourrait dire... cette année, on pourrait faire, sur plusieurs années à venir, 70 000 personnes par année?

Mme Anglade : Ce que j'aimerais voir, c'est qu'on soit capables de reconnaître qu'on a été capables d'accueillir 70 000 personnes cette année et qu'à partir de maintenant on veut travailler avec les régions. C'est ça, la charte des régions qu'on a mise de l'avant pour travailler avec les régions, pour faire en sorte qu'elles, elles voient non seulement la nécessité des besoins de main-d'oeuvre, mais également la capacité d'accueil.

M. Lacroix (Louis) : Mais, Mme Anglade, c'est intéressant, la question, parce que M. Legault vous l'a posée, pendant les crédits, au moins 10 fois, cette question-là : Est-ce que votre seuil à vous, si vous étiez première ministre, compte tenu de ce que vous avez expliqué, là, que, bon, cette année, on accueille 70 000 immigrants… est-ce que ce serait ça, votre seuil à vous? Vous n'avez jamais répondu à cette question-là, puis, encore là, vous ne répondez pas. Est-ce que 70 000, c'est trop ou si c'est ça, le seuil?

Mme Anglade : Je partirais de ce qu'on a accueilli en 2022 comme base pour avoir la conversation avec l'ensemble de nos régions. Mais là je vais répéter une chose qui est importante…

M. Lacroix (Louis) : Donc, 70 000.

Mme Anglade : Je vais répéter une chose qui est importante : Je partirais de la base de ce qui a été accueilli aujourd'hui et d'avoir la conversation avec l'ensemble des régions du Québec pour avoir...

M. Laforest (Alain) : La base, c'est 70 000. Dites-le.

Mme Anglade : La base, c'est ce qu'on a accueilli cette année, O.K., en 2022. À partir de ce moment-là, ce qu'il faut faire… Puis là je réitère ce message-là parce que, trop souvent, là, on veut tout décider à Québec, on veut prendre la décision à Québec puis l'implanter partout, puis on voit que ça ne fonctionne pas, cette manière-là de faire du mur-à-mur. On a besoin de faire du sur-mesure, d'où la nécessité de faire en sorte que les régions soient impliquées pour prendre la décision avec nous.

M. Bellerose (Patrick) : La CAQ va vous dire : C'est difficile de franciser tous ces immigrants qui arrivent, c'est pour ça qu'on a réduit les seuils pendant un bout. Là, il y a un rattrapage cette année. Vous n'avez pas une préoccupation qu'on ait de la difficulté à franciser, intégrer les immigrants supplémentaires qu'on va accueillir?

Mme Anglade : Dans les propositions qu'on a faites, les 27 propositions pour la langue française, c'était un demi-milliard de dollars par année, justement, pour les enjeux de francisation. Absolument important de franciser. C'est pour ça qu'il faut mettre les sommes nécessaires pour y arriver.

M. Lacroix (Louis) : Mais si on ne trouve personne parce qu'il y a une pénurie de main-d'oeuvre?

Mme Anglade : Il faut trouver tous les moyens, et c'est pour ça que c'est important d'impliquer les régions, c'est pour ça que c'est important, parce qu'eux, elles ont les réponses sur le terrain, eux, elles savent ce dont on a besoin. Quand on s'assoit avec l'Abitibi-Témiscamingue puis qu'ils nous disent : Bien, on a des problèmes de logement… On revient à des questions fondamentales : un logement, assurer les écoles, quand les gens vont venir. Mais les solutions, elles sont sur le terrain. Il faut arrêter de faire ce mur-à-mur...

M. Lacroix (Louis) : Le PQ, sur l'immigration, dit qu'il faut fermer le chemin Roxham parce que ça entre à pleines portes et ça vient limiter, justement, entre autres, la capacité de francisation. Est-ce que vous êtes d'accord avec ça, qu'on ferme le chemin Roxham, comme on avait fait pendant la pandémie, pour éviter, justement, que ça devienne une porte d'entrée aussi importante?

Mme Anglade : Bien, moi, je pense qu'il faut vraiment respecter les ententes qu'on a puis s'assurer, s'assurer que toutes les personnes qui rentrent puissent être francisées, que, toutes les personnes qui rentrent, on puisse les accompagner. C'est ça qui est important.

M. Lacroix (Louis) : Donc, on ne ferme pas le chemin Roxham.

Mme Anglade : Donc, encore une fois, il faut s'assurer que, toutes les personnes qui entrent, on puisse les franciser.

Mais le problème fondamental qu'on a, là, revenons à la base, là, le problème fondamental qu'on a, c'est que les pénuries de main-d'oeuvre ne font que s'accentuer. Si on regarde la croissance économique du Québec cette année, là, elle va être en deçà de l'Ontario. Si on regarde la croissance économique en 2023, elle va être en deçà de l'Ontario. Premier geste à faire, c'est revenir avec les femmes qui retournent sur le marché du travail. Ça, c'est vraiment fondamental.

M. Laforest (Alain) : On fait quoi avec les travailleurs… on fait quoi avec les camionneurs artisans et les taxis? Est-ce qu'on compense, est-ce qu'on augmente, tant pour les taxis que pour les camionneurs artisans, compte tenu de la hausse du coût du pétrole?

Mme Anglade : Bien, ça, c'est une vraie question à poser au ministre des Transports. Mais je vous dirais la chose suivante : Quand on parle de camionneurs, là, on parle de quoi? On parle de personnes qui veulent gagner leur vie, on parle de personnes... quand on parle d'un taxi, on parle de personnes qui veulent gagner un gagne-pain. L'épicerie augmente, l'inflation augmente, et ils ne sont pas capables de joindre les deux bouts. Le gouvernement, le ministre, il a la responsabilité de trouver des solutions. Il y a des solutions qui doivent exister au Bureau du taxi, je ne peux pas m'imaginer qu'il n'y a pas de solution. Mais on ne peut pas laisser les gens ne pas gagner leur vie également.

Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce que vous avez abandonné votre virage nationaliste, Mme Anglade?

Mme Anglade : Je vous dirais la chose suivante, là : François Legault n'a pas le monopole du nationalisme. Ce qu'il pratique, François Legault, là, c'est un nationalisme de fermeture, c'est un nationalisme qui divise, où il va opposer francophones, anglophones, immigrants, non-immigrants, caquistes versus non-caquistes. Moi, ce que je vous dis, là, c'est que, nous, ce qu'on veut, c'est gouverner pour tous les Québécois, peu importe où ils sont dans les régions, peu importent leurs origines, on veut gouverner pour tous les Québécois.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que vous êtes d'accord que le sujet du nationalisme divise les Québécois?

Mme Anglade : Ce n'est pas le sujet du nationalisme qui divise, c'est la manière dont pratique François Legault son propre nationalisme qui divise, c'est la manière dont il approche les enjeux qui divise. C'est quand il nous dit qu'il y a des gens qui gagnent 56 000 $ et plus, qui font son affaire, puis il y a les autres. C'est quand il nous dit : Il y a des bons immigrants, il y a des moins bons immigrants. C'est quand il nous dit : Il y a des francophones puis des anglophones. C'est lui qui divise en faisant ça. Ce n'est pas le nationalisme qui divise, c'est sa manière de le faire qui le divise.

M. Bellerose (Patrick) : Qu'est-ce qui reste de nationaliste au PLQ si on est contre la Loi sur la laïcité, contre la loi n° 96… rehausser les seuils d'immigration? On parlait du bilinguisme, hier, avec votre candidate. Le projet nationaliste, là, pour défendre le peuple francophone au Québec, il est où au PLQ?

Mme Anglade : Le Québec, là, c'est une société francophone. Il n'y a personne qui débat ça, il n'y a personne qui remet ça en question. Puis l'importance de promouvoir puis de défendre la langue française, il n'y a personne qui va remettre ça en question.

Mais vous, là, ici, là, vous en avez, des enfants, hein, il y en a plusieurs... qui ont des enfants. Est-ce que le fait d'apprendre une autre langue, une troisième langue, une quatrième langue, c'est un problème? Ça ne devrait pas être un problème.

Quand on parle de nationalisme d'ouverture, c'est de reconnaître que le Québec est une société francophone en Amérique du Nord qui peut rayonner sur la planète, mais d'encourager aussi nos jeunes Québécois à apprendre deux langues, trois langues, quatre langues. Je pense que c'est sain, c'est sain comme débat à avoir. On ne peut pas opposer les deux. Ils ne sont pas à être opposés.

Mme Prince (Véronique) : Dans le même thème, concernant l'épreuve uniforme de français, justement, est-ce que vous trouvez normal qu'il y ait une iniquité entre les écoles, que certaines permettent à des étudiants d'avoir un dictionnaire électronique, d'autres non? Est-ce que c'est normal, ça?

Mme Anglade : Bien, je pense qu'il devrait y avoir des règles équitables pour... partout, hein, que tout le monde puisse respecter les mêmes règles par rapport aux épreuves de français.

Mme Prince (Véronique) : Mais est-ce que le ministre doit intervenir? Est-ce qu'il y a des directives qui doivent être données? Parce que…

Mme Anglade : Certainement. Le ministre devrait regarder ce qui se fait, mais trouver... le faire de manière équitable. Je pense que c'est la première des choses qui me viendrait à l'esprit en termes de principe.

Mme Senay (Cathy) : Can I jump in English? The rising cost of gas… You saw truckers protesting, yesterday, in different regions across Québec, and the Transport Minister said that he's looking at a solution. And you have Premier Legault that said, at the budget credits, that he has done enough with the rising cost of living for now, but then, after that, he said : In 2022, we'll continue to be the champion of the wallets of Quebeckers, as we were in 2018. So, is the Government dragging its feet to really target sectors where people need help? Because it's going to be really difficult in the summer for all Quebeckers. 

Mme Anglade : So, the short answer to your question is yes. Is the Government dragging its feet? Yes.

The Government took $700 in the pockets of Quebeckers and decided to give back $500, that's what they did at the last budget. Meanwhile, you have people trying to make a living. Meanwhile, you have people trying to pay for groceries, trying to pay for gas, trying to pay for housing. So, there is definitely a need for the Government to act now. There was a need for the Government to act six months ago, and they didn't, and that's really problematic.

Everywhere I go, every place I attend, every location, they tell me : What are we going to do? We need more money. And we made several recommendations. $2,000 for seniors that are over 70 years old. Now, not in six months, like we recommended this almost, like, eight months ago. So, there are clear actions that the Government can take.

Mme Senay (Cathy) : And for truck drivers, where do you draw the line? If you start helping… giving a compensation to truck drivers, independent ones, where do you draw the line? Like, taxi drivers or any other Quebeckers… living like… So, what do you do? Where's the limit?

Mme Anglade : What we're living right now is extremely problematic, and I think you have to put all the resources together to face the situation, and, if you have to sit down sector by sector and analyze it, let's… we should be doing this. But first and foremost, look at the economy. I want to go back to the whole question around manpower, we are lacking people, we have women that are sitting at home, not being able to work. Like, these are the things that we need to focus on if we want to boost our economy and support families.

Mme Greig (Kelly) : I want to ask you about this 1:00 o'clock press conference with Ghislain Picard and with Chief Sky-Deer from Kahnawake. There's been a lot of discussion about possibly putting in exemptions for indigenous communities. What do you think the correct course of action is in terms of Bill 96 and indigenous communities, about CEGEP specifically?

Mme Anglade : Well, the first thing I'd like to say is : When something like this happens, it's really… it's hard to understand why the Government will not meet with them first, meet with them and have a clear conversation to understand the impacts it has, and then come up with actions. That's the first thing that I would recommend. But then, there will be a press conference at 1:00 o'clock.

Mme Senay (Cathy) : The French exam, the fact that some students had, like, a paper dictionary and others had a famous digital tool… I mean, why don't we give the same means for a standard exam?

Mme Anglade : That's what I think, it should be equitable. I think the principle that should guide us is really the principle of equity, that everybody should be taking it the same way. And the Minister would have to intervene in that case.

M. Authier (Philip) : The Government has said…

Mme Greig (Kelly) : …do you mind if I do, Phil?

M. Authier (Philip) : Yes, go ahead.

Mme Greig (Kelly) : If I can just go back to 96 for a second. I know your party said you're going to be voting against it, but should there be an exemption for indigenous students in regards to CEGEP? And what specifically would you like the wording to be around that? Because there isn't right now.

Mme Anglade : Again, again, I think there will be a press conference at 1:00 o'clock. I'm not going to scoop the press conference, but the one thing that I would say is : I can hardly fathom the fact that there hasn't been any conversation with the First Nations in order to discuss this and see the implications for the First Nations.

M. Authier (Philip) : But the Government has said there would be… in the hallway, anyway, they've said that there would be an exemption, although it was quite confusing how that would work. We didn't get… So, would that be acceptable? Because… is saying the bill will not apply on their territory.

Mme Anglade : Again, you said it yourself, it's confusing. It's confusing, they're mentioning one thing, they're doing something else. I mean, I've lived enough with a CAQ Government to know that they say one thing and they do something opposite at the end. So, I think they need to get the full picture of the impacts on the First Nations in order to propose something that's going to be acceptable to everybody, and that's the point of the press conference at 1:00 o'clock.

Des voix : Merci beaucoup.

Mme Anglade : Merci à tout le monde. Merci.

(Fin à 10 h 21)

Participants


Document(s) associé(s)