(Huit heures une minute)
M. Ouellet : Bon matin à
vous, chers journalistes. On est à l'avant-dernière journée des crédits,
aujourd'hui, et ce qui va retenir notre attention : évidemment, on a des
crédits en éducation, avec la collègue Véronique; aînés, la collègue Lorraine
aussi aura beaucoup de questions à poser, et notamment, nous, on a une vision
pour grandir et surtout vieillir en santé pour nos aînés, donc ça va nous
intéresser, et on espère obtenir des réponses de la ministre des Aînés; Investissement
Québec aussi, avec M. LeBlanc et M. Fitzgibbon, la collègue Méganne aura aussi
des questions pour obtenir une reddition de comptes des investissements d'Investissement
Québec.
Mais, ce matin, j'aimerais vous parler
aussi des crédits de Sécurité publique, que j'aurai cet après-midi avec la
ministre de la Sécurité publique. Sans vous dévoiler mon plan de match, je vais
être quand même assez transparent pour vous aujourd'hui, ce matin, il est
essentiel, pour le Parti québécois et, je pense, pour la démocratie, d'obtenir
des réponses de la Sûreté du Québec sur ce qui s'est passé avec l'attentat
envers Mme Marois. On a appris, grâce à un procès au civil, par les victimes,
qu'il n'y avait pas de rapport, qu'il y avait un rapport, qu'on n'a pas voulu
le remettre, finalement, on l'a remis, sept à huit pages de l'événement, et qu'il
a été, dans certains cas, même télégraphié. Bref, un véritable cafouillage, quant
à moi, un amateurisme du côté de la SQ, alors qu'on a atteint à la vie d'une
première ministre.
Alors, les élections s'en viennent, on
doit s'occuper de la sécurité des élus, comme on doit s'occuper de la sécurité
d'un paquet de gens. Mais je pense que la SQ nous doit des réponses sur les
façons de faire, ultérieurement, mais surtout il faut qu'ils acceptent le blâme,
si blâme il y a, pour le travail bâclé qui a été fait et qui a eu, je vous le
rappelle, des conséquences graves. Il y a eu mort d'homme et il y a des gens
qui poursuivent au civil, justement, pour atteinte à leur vie. Et donc, là, on
a besoin de réponses du côté de la SQ.
Deuxième dossier aussi, vous m'avez
entendu à plusieurs reprises, j'aurai l'occasion d'avoir l'UPAC. Je l'ai
demandé avant, en mandat d'initiative, on n'a pas pu avoir l'UPAC en Chambre,
justement, pour questionner sur la fin de Mâchurer. Avant l'annonce de la fin
de Mâchurer, le commissaire nous disait que, non, non, non, l'enquête était
encore en cours. Et oups! Magie, l'annonce de M. Charest et la fin des
poursuites envers le Parti libéral aussi. Donc, j'ai des questions serrées
aussi du côté de l'UPAC : Qu'est-ce qui s'est passé avec Mâchurer, qu'est-ce
qui explique ce cafouillage et qu'est-ce qui fait qu'au final l'UPAC ne réussit
pas à livrer la marchandise?
J'aurai d'autres questions que... je me
garde une petite gêne pour ne pas dévoiler tout mon agenda, mais, avec la
Sécurité publique, on s'attend à des réponses assurément cet après-midi, du
côté des partenaires de la SQ, de l'UPAC, mais aussi de la ministre de la
Sécurité publique.
Sans plus tarder, je vous laisse la parole
à mon chef, M. Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Merci,
Martin. Bonjour, tout le monde. Deux points. Premièrement, je veux revenir sur
l'actualité pour ce qui touche nos aînés. Hier, des états généraux, des groupes
de défense des aînés qui disent : La priorité absolue, c'est les soins à
domicile. Ce matin, à Radio-Canada, un article sur la maison des aînés, on
parle d'un pari perdu tellement les prix ont explosé. Et ça correspond
exactement au plan qu'on a présenté dimanche, le plan Vivre et vieillir avec
dignité. Ce plan-là, il est complet, il amène des mesures sur des axes
importants, comme l'appauvrissement, la participation sociale, comment est-ce
qu'on peut vieillir à la maison, vivre à la maison avec une qualité de vie.
Mais surtout ce plan, il est à l'écoute des gens, il est le reflet de ce que
les gens veulent. Et donc deux points d'actualité qui reflètent à quel point ce
plan-là est important et va jouer un rôle déterminant dans notre campagne
électorale.
Un autre point également, il faut que je
revienne sur le REM de l'Est. J'étais moi-même dans Bourget, lundi, et les gens
me disent : On est inquiets. Peut-être que, comme à l'époque du gaz de
schiste, sous les libéraux, comme dans GNL Québec, peut-être qu'on s'est battus
défensivement puis qu'on a réussi à éloigner un modèle qu'ils voulaient nous
imposer, au nom de la rentabilité de la caisse, là… qu'ils voulaient nous
imposer un REM aérien qui posait toutes sortes de problèmes, défigurait le
quartier, la pollution par le bruit, la pollution en général. Donc, peut-être
qu'on a gagné cette petite bataille-là, mais qu'en est-il de notre projet? Qui
prend la responsabilité des quatre ans perdus, des 100 millions de
dollars que ça va nous coûter? Et qui prend la responsabilité du projet qu'on
doit livrer rapidement? Parce que les gens de l'Est ne sont pas des citoyens de
deuxième classe. Ils ont droit à un projet, et ce projet-là, il doit être livré
très rapidement.
Qui prend le leadership, qui exerce un
leadership? Dans une démocratie, normalement, c'est le gouvernement. Mais le
gouvernement renvoie ça à plusieurs organismes, puis certains organismes que
Mme Rouleau, il n'y a pas si longtemps, intimidait en disant : Vous
n'avez pas d'expertise, puis ce que vous dites sur le REM, ce n'est pas vrai.
Donc, il y a des limites à ne jamais prendre sa part de responsabilité comme
gouvernement. Et nous, on dit : Ça prend un projet, puis ça le prend
rapidement, puis on s'attend à plus de leadership que ce qu'on vient de voir de
la part du gouvernement.
Et, sur ce, je vais prendre vos questions.
La Modératrice
: Une
question…
M. Laforest (Alain) : M.
Ouellet, compte tenu que c'est un dossier que vous avez suivi beaucoup,
qu'est-ce que vous pensez du retour de Martin Prud'homme à la police de Montréal?
M. Ouellet : J'ai appris
ça avec surprise ce matin, mais je pense que M. Prud'homme a le droit de
gagner sa vie. Il aura une job dans des fonctions plus administratives, il ne
sera pas dans l'opérationnel. Donc, je lui souhaite bon succès.
M. Laforest (Alain) : Est-ce
que l'UPAC a carrément, puis vous avez l'intention de l'aborder cet après-midi,
là, brisé des carrières avec Mâchurer et tout ce qui entoure Mâchurer?
M. Ouellet : Bien, tout
ce qui entoure Mâchurer… Je veux dire, on avait besoin de réponses puis on
avait besoin de traduire en justice ceux et celles qui ont commis des actes.
Malheureusement, on n'a pas été capables d'arriver à terme, et, par suspicion
ou par le fait que ça a traîné, évidemment, il y a des gens qui n'ont pas pu se
défendre devant la justice. Donc, c'est sûr que ça a un impact sur les
carrières, mais ça, c'est le bilan de l'UPAC qu'ils auront à défendre par leur
façon de faire.
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous avez laissé entendre, tout à l'heure… vous avez fait un lien avec le fait
que M. Charest se soit lancé dans la course à la chefferie du Parti
conservateur, vous avez dit : L'annonce de M. Charest puis… qui
coïncide avec la fin de Mâchurer. C'est quoi, le lien entre les deux, à votre
avis?
M. Ouellet : C'est ce
que je vais essayer de savoir avec l'UPAC : Y en a-tu un?
M. Lacroix (Louis) : ...pas
lancer ça dans les airs, puis...
M. Ouellet : Bien, je vais
demander : Y a-tu un lien?
M. Lacroix (Louis) : C'est
quoi, votre soupçon là-dedans?
M. Ouellet : Est-ce
qu'il y a un lien? On a toujours dit qu'il ne fallait pas qu'il y ait de la
politique dans l'UPAC. Ça, pour moi, c'était clair. L'UPAC doit enquêter sur
des actes de corruption, de collusion, peu importe qui nous sommes. Il y a des
enquêtes qui ont été en cour, qui n'ont pas terminé. Certains ont été levés
avec l'arrêt Jordan, d'autres, on a tout simplement arrêté d'enquêter et on n'a
pas posé d'accusation. Mais il y a des gens qui ont été, dans l'espace public,
exposés, et ils n'ont pas été traduits en justice.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
vous soupçonnez qu'il y a un lien?
M. Ouellet : Non, je
vais poser la question : Est-ce qu'il y a un lien?
M. Lacroix (Louis) : Bien,
si vous soulevez la question, c'est parce que vous soupçonnez qu'il y a un
lien, sinon...
M. Ouellet : Non, je ne
prête pas d'intention, mais moi, je veux qu'on m'explique comment se fait-il
qu'en si peu de temps le commissaire nous dit : Mâchurer est toujours
actif, et une semaine, deux semaines plus tard, on ferme les livres.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Puis là-dessus également, je veux parler de responsabilité du gouvernement.
La CAQ était censée être un changement par rapport aux libéraux. Quelle est la
responsabilité de la CAQ dans l'échec d'à peu près toutes les enquêtes
découlant de l'ère libérale, de tout ce qu'on a appris à la commission
Charbonneau? À un moment donné, il faut faire le bilan de ce gouvernement-là,
de la même manière qu'il faut poser la question : Quelle est la
responsabilité du gouvernement en matière de crise du logement, en matière de
places en garderie, en matière de recul de la langue française, en matière de
santé? On ne peut pas simplement se laver les mains de son inaction pendant
quatre ans dans des choses fondamentales comme la lutte à la corruption.
M. Laforest (Alain) : Oui,
moi, je veux juste revenir là-dessus, avant que vous fassiez le bilan, là.
Êtes-vous en train de nous dire qu'un gouvernement du Parti québécois
interviendrait dans des enquêtes policières, téléguiderait des enquêtes
policières?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non. Par contre...
M. Laforest (Alain) : Bien,
c'est ça que vous venez de dire.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non, évidemment, le gouvernement...
M. Laforest (Alain) : Le
bilan de la CAQ sur des enquêtes policières.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non, la CAQ, le gouvernement a une responsabilité d'évaluer pourquoi
des structures entièrement consacrées à la lutte à la corruption ne donnent
aucun résultat. Le gouvernement ne fait pas lui-même l'enquête, il y a une
séparation des pouvoirs, mais le gouvernement doit se poser la question :
Pourquoi est-ce qu'il n'y a rien qui aboutit, alors que mes ressources
gouvernementales sont quand même au rendez-vous pour faire la lumière sur des
révélations très coûteuses et troublantes dans l'histoire du Québec?
M. Lecavalier (Charles) : ...de
corruption.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pardon?
M. Lecavalier (Charles) : Peut-être
qu'il n'y a pas eu de corruption.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
À la lumière de la commission Charbonneau, je dirais que c'est l'hypothèse
la moins probable.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
devant ce manque de résultat, est-ce que l'UPAC a toujours sa place? Bien, ça,
c'est peut-être une question pour M. St-Pierre Plamondon ou bien
M. Ouellet aussi, si vous voulez, mais… Pensez-vous que l'UPAC a encore
sa... Quand on regarde le bilan, là…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ça n'a pas de bon sens.
M. Lacroix (Louis) : …à part
Laval puis trois, quatre petites municipalités, Terrebonne, etc., là...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ah non, c'est… Ça n'a pas de bon sens.
M. Lacroix (Louis) : ...est-ce
que ça a toujours sa place?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est un bilan qui est très difficile à défendre, très difficile à
accepter. Et moi, je vous dirais, ça prend une unité dédiée à la prévention de
la corruption, surtout lorsqu'on sait, en toute probabilité, là, qu'il y a eu
des cas de corruption. Si on est dans un système où il n'y a que de l'impunité,
il y a quelqu'un qui n'a pas fait son travail. Donc, oui, il faut remettre en
question l'UPAC dans tout ça. Et ça ne veut pas dire qu'il faut mettre une
croix sur des agences ou sur une approche qui permettrait des enquêtes mieux
structurées, mais c'est toute la notion de connaître la vérité sur quels
conflits d'intérêts ou quelles motivations ont pu amener autant d'enquêtes à ne
pas aboutir. Ça ne peut pas être un hasard, là, ça ne se peut pas.
M. Lacroix (Louis) : Alors,
ce serait quoi la… Qu'est-ce que vous soupçonnez si ça ne peut pas être un
hasard?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est ça, on n'est pas… on pose des questions puis on veut des
réponses. On est là-dedans, c'est ce que Martin vient de dire. Et on va poser
ces questions-là parce qu'on ne peut pas fermer les yeux sur le bilan dans son
ensemble, qui est vraiment décourageant à la lumière de ce qu'on a appris à la
commission Charbonneau.
M. Lecavalier (Charles) : Qu'est-ce
que vous pensez de la sortie, là, du P.D.G. de la Caisse de dépôt, sur le REM,
qui dit que Valérie Plante a fait une volte-face, que, les politiciens, là, il
faut arrêter de dire «REM de l'Est», c'est une marque déposée de la caisse, là,
ça leur appartient, là, il faut trouver un autre nom?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Moi, je trouve ça très, très gros de remettre l'entièreté de la faute à la
mairesse de Montréal. S'il vous plaît. Dans les faits, la caisse, CDPQ Infra,
n'a pas collaboré, a travaillé en catimini. Et qui a la responsabilité de
quatre ans d'inaction et d'absence de leadership? Ce n'est pas la mairie de
Montréal, c'est le gouvernement du Québec, qui a fait des promesses, qui n'a
pas suivi ensuite ce qui se passait, qui a essayé de mettre le blâme ici et là,
mais qui, au final, nous arrive les mains vides après quatre ans, avec, en
plus, une facture de 100 millions de dollars et rien de concret en
termes de quel serait le projet à partir de maintenant. C'est flou, flou, flou.
Donc, non, s'il vous plaît, on ne mettra
pas la faute sur la mairie de Montréal, comme on a tenté d'intimider la mairie
de Québec, là. Le gouvernement va prendre sa responsabilité. C'est une absence
complète de leadership et 100 millions de dollars dilapidés parce qu'au
lieu de consulter les experts puis de consulter les gens on a voulu passer de
force un modèle qui… nous, on le dit depuis six ans, un modèle qui ne répond
pas aux besoins, parce que c'est la rentabilité de la caisse avant les besoins
des gens, puis l'urbanisme, puis l'environnement. Évidemment que ça ne
fonctionne pas. On le dit depuis six ans.
M. Lecavalier (Charles) : …on
pourrait donner au nouveau projet? Vous vous présentez dans Bourget, là, est-ce
que vous avez une idée de nom qu'on pourrait donner au nouveau projet?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, je ne me suis pas encore lancé dans l'exercice marketing. Au Parti
québécois, on préfère commencer avec le contenu. Quand on a du contenu, là on
trouve du marketing. Il y a d'autres partis que c'est l'inverse, ils trouvent
le marketing, puis ensuite ils se demandent ce serait quoi, le contenu. On
n'est pas là-dedans.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que M. Emond... Parce que la question a été soulevée par M. Ouellet
hier, puis il n'a pas eu de réponse, puis je trouvais la question intéressante,
à savoir... M. Emond a une rémunération totale de 6 point quelques
millions, puis un tiers de cette rémunération-là vient d'un package qu'il a eu,
de 3,9 millions, qui est du revenu compensatoire, là, pour l'argent qu'il n'a
pas eu, finalement, parce qu'il a quitté un autre emploi.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
La banque, exact.
M. Lacroix (Louis) : Et
M. Ouellet posait la question hier : Est-ce que vous avez songé à ne
pas toucher cet argent-là, par respect pour les Québécois? Est-ce que vous
pensez que M. Emond aurait dû laisser 3,9 millions sur la table?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, ça tombe bien parce qu'on voulait aussi vous parler des bonis dans
les sociétés d'État en général. Donc, je te laisse le plancher.
M. Ouellet : Bien, oui,
effectivement. Puis honnêtement c'est ce que j'essaie d'obtenir de
M. Emond : C'étaient des revenus compensatoires, donc, voici ce que
j'ai gagné dans mon ancien emploi, en le quittant, je les perds. Je comprends
que c'est une prime d'attraction, mais, voyant les revenus qui ont été versés,
mais surtout la rémunération variable, tu sais, j'ai posé la question à
M. Emond : Vous ne trouvez pas que c'est assez? Il semblerait que non.
C'était de l'argent durement gagné, et je vais l'avoir. Donc, j'aurais aimé un
peu plus de sensibilité. C'est ce que les Québécois, Québécoises auraient probablement
aimé du côté de M. Emond.
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous, vous l'auriez laissé sur la table, le 3,9 millions? C'est un
pensez-y-bien.
M. Ouellet : C'est un… Oui,
bien oui. Et je n'ai pas ce genre de portefeuille. Mais, quand on vient
travailler pour l'État, lorsqu'on s'engage pour le service public, on ne fait
pas ça pour le salaire, on fait ça pour vivre une expérience, mais on fait ça
aussi pour le bien public, et ça ne doit pas venir avec une contrepartie qui
dit : Bien, écoute, au privé, voici ce que je perds. Moi, je n'ai pas fait
cet exercice-là. Moi, quand je me suis lancé en politique, je n'ai pas regardé
ce que je perdais dans le privé, puis je vais essayer... Non, ça ne marche pas
comme ça.
Cela étant dit, ce qui m'a surpris hier,
puis j'ai posé la question au ministre Girard : on a trois sociétés d'État
qui sont des monopoles, on a trois sociétés d'État qui ont un marché captif,
puis là je parle de la SAQ, de la SQDC puis de Loto-Québec, et on voit que,
dans la rémunération variable, c'est totalement différent. Du côté de Loto-Québec,
on a appris hier que... pas de bonus aux hauts dirigeants, 50 % aux
cadres, aux syndiqués. Du côté de la SAQ, c'est «bar open», full bonus tout le
monde, hauts dirigeants, et cadres, et syndiqués. Et, du côté de la SQDC, bien,
il n'y en a pas, de bonus. Alors, quand on vient me dire : Bien, écoutez
M. Ouellet, il faut attirer les meilleurs du privé, puis c'est important, la
rémunération variable, bien, ce n'est pas le cas du côté de la SQDC, puis, du
côté de Loto-Québec, on s'est gardé une petite gêne.
Donc, moi, j'ai voulu relancer la
réflexion aussi avec le ministre des Finances, parce qu'on serait peut-être
temps à se poser la question : Est-ce que ces fameuses rémunérations variables,
dans des marchés de monopole, c'est encore la bonne chose à faire pour le
service public? Je ne suis plus convaincu. Bien, je ne suis pas convaincu,
d'ailleurs. Alors, j'aimerais qu'on ait cette grande discussion là aussi, et le
Parti québécois l'aura en campagne électorale, assurément.
M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce
que c'est normal qu'il y ait, justement, un boni de 9 millions de dollars à la
SAQ et qu'on continue d'augmenter les prix pour les clients en succursale?
M. Ouellet : Absolument pas,
non, non. Puis, farce à part, quand j'ai posé la question à la P.D.G. sur le
prix des spiritueux, des forts, j'expliquais : Pourquoi la majoration est
à 60 %? Bien, écoute, on nous ramène à voilà 100 ans en me disant :
Bien, écoutez, M. Ouellet, à l'époque, les prix étaient élevés parce que
c'était dissuasif, on ne voulait pas que les gens se soûlent trop. Tu sais, je
paraphrase, là, mais c'est pour ça. Mais ça fait 100 ans que c'est ça, alors
que j'ai des microdistilleries qui aimeraient vendre chez eux, avec moins de
majoration, et, à part les frais administratifs qu'ils ne peuvent pas charger,
de la SAQ, c'est encore le gros prix.
Ça fait que même le modèle en question, de
la SAQ, peut poser, effectivement, la réflexion pour le futur, mais il n'est
pas normal que c'est bonis «as usual», à fond, on augmente les bouteilles, dans
un marché captif. Puis on a tous vécu la pandémie aussi, puis les livraisons en
ligne ont aussi augmenté d'environ une dizaine de millions. Donc, je ne
comprends pas pourquoi on continue dans ce modèle d'affaires là de cette
façon-là.
Mme Plante (Caroline) : M.
St-Pierre Plamondon, seulement cette semaine, on apprend, là, qu'on aurait
perdu 100 millions dans le REM de l'Est, possiblement 44 millions dans les
maisons des aînés. Qu'est-ce que ça dit sur la gestion de la CAQ des grands
projets?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ça
dit que François Legault et la CAQ s'est vanté d'être le parti de la gestion
comptable, et, lorsqu'il s'agit de leurs bébelles électorales, il n'y a plus de
gestion comptable, il n'y a plus de notion de comptabilité. On est même allés,
pour le troisième lien, jusqu'à dire qu'on ferait une pelletée de terre puis
ensuite on déterminerait combien ça va coûter.
Quand on fait ce genre d'affirmation,
quand on… ça semble être bar ouvert pour la maison des aînés, pour les
maternelles quatre ans, en termes de dépassement de coûts également, puis vous
soulignez un certain nombre de dépassements de coûts, c'est comme s'il n'y a
plus de comptabilité pour ce qui a une valeur électorale aux yeux de la CAQ.
La Modératrice : Dernière en
français, s'il vous plaît, ensuite, on va en anglais.
M. Laforest (Alain) : Vous
faites partie de la statistique, maintenant, là, à peu près du 4 millions de
Québécois qui a eu la COVID. Les masques vont tomber dans 10 jours. Qu'est-ce
que vous dites aux entreprises qui ont des craintes qu'il y ait des éclosions
dans 10 jours parce que le virus circule encore?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien,
écoutez, je vais vous répéter ce que, malheureusement, je suis pris à répéter
depuis presque deux ans.
M. Laforest (Alain) : Vous
n'êtes pas pris, vous êtes chef politique, vous pouvez dire ce que vous voulez.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je
peux dire ce que je veux, mais dans les limites de ce qu'on me donne comme
information puis comme collaboration. On n'est pas informés des données, on
n'est pas consultés puis on apprend les mesures sanitaires en même temps que
vous. Et c'est comme ça depuis presque deux ans.
Donc, on va être obligés d'espérer que les
mesures sanitaires sont basées sur une réflexion épidémiologique fondée sur la
science. Il y a eu des fois où, ensemble, on s'est posé la question :
Est-ce que c'est vraiment la science ou d'autres facteurs qui rentrent en ligne
de compte? Mais la vérité, c'est qu'avec le peu d'information qu'on a on va
devoir s'en remettre à la Santé publique. Je ne peux pas commenter davantage
parce que je n'ai pas plus d'information que vous.
La Modératrice
: On va
passer en anglais…
Mme Senay
(Cathy) :
It's
just that, starting this Friday, the only one… The other province that still
had a mask mandate is P.E.I., Prince Edward Island. They're going to lift it as
of Friday, and then Québec will
be on its own, across Canada,
to have the mask mandate. Shall we compare ourselves or we should just do as we
should do?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) :
On a few occasions, we had that discussion in the past two years :
Is science different in Québec
than anywhere else in North America? So, the question
is about the decision-making process. Of course, the answer is : The
science is the same everywhere. But then there's no transparency, there's no
information available, and we learn the measures at the exact same time as you
do. So, unfortunately, we're left in the dark, and we don't know why it would be different in Québec than in other provinces, and it's been the case for almost two
years.
Mme Senay (Cathy) :
For Martin Prud'homme, Montrealers
should understand what exactly? Because the Public Security Minister started the destitution process here. And then, in
Montréal, Mr. Prud'homme becomes the head of the public security for the city.
So, I mean, citizens should trust Mr. Prud'homme and
understand that it was an obsession here, at the National
Assembly, against him?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Yes. It's really hard to understand
what's going on. Of course, since we do not understand precisely what fact or
what is the factor that made the situation change that much… Of course, we
don't want to attack personally the person. So, as Martin just mentioned, he
has a right to work and to... But, in terms of leadership, in terms of
coherence, what are we supposed to understand? I think the question is really
relevant, and I don't have the answer.
La Modératrice
:
Merci beaucoup. Bonne fin de journée.
(Fin à 8 h 22)