(Dix heures trente-quatre minutes)
Mme Massé : Oui, bonjour,
tout le monde. Aujourd'hui, c'est la Semaine de la santé mentale. Vous savez, à
Québec solidaire, c'est un sujet qu'on porte toujours, qu'on met toujours de l'avant
depuis plusieurs années. Mais là, après deux ans de pandémie, plus que jamais,
c'est important qu'on en parle, plus que jamais, c'est important que M. Carmant
amène de réelles solutions pour soutenir nos concitoyens et concitoyennes.
Moi, je suis particulièrement préoccupée
par nos jeunes, nos jeunes qui l'ont eu dur durant ces deux années-là, nos
jeunes qui, on l'apprenait dernièrement dans une étude, pour la moitié, vivent,
expriment des symptômes d'anxiété, des symptômes de dépression, utilisent des
antidépresseurs comme jamais. Moi, là, je trouve ça inquiétant. Mais je trouve
ça d'autant plus inquiétant qu'on a aussi appris, dans cette étude, que le
quart des jeunes de 16 ans et plus, 16-25 ans, ont considéré, dans la
dernière année, qu'ils se voyaient mieux morts que de passer au travers ce qui
était devant eux.
Alors, la santé mentale, ce n'est pas un
petit sujet, et vous allez nous entendre en parler toute la semaine, comme vous
nous avez en entendu parler depuis quatre ans. M. Carmant va devoir
répondre présent. Et je vous dirais qu'il y a une dimension que les gens de la
CAQ semblent ne pas saisir, c'est l'écoanxiété.
L'écoanxiété, là, c'est une des formes d'anxiété
que les jeunes vivent le plus. Et, pour ça, moi, sur le terrain, je l'entends
de toutes les façons, les réseaux sociaux aussi, les jeunes me le disent, comment
les non-choix ou le «je fais une chose et son contraire» du gouvernement de la
CAQ, par exemple, dans son plan de mise en oeuvre qu'il nous a déposé la
semaine dernière sur la lutte aux changements climatiques, où il nous dit :
Voyez, voyez, nous allons atteindre 51 % de notre cible de réduction de gaz
à effet de serre… Mais, là-dedans, zéro mot sur l'élargissement des autoroutes,
sur le troisième lien, élargissement d'autoroutes.
Je trouve que la CAQ, parfois, prend les
jeunes pour des dupes, pour des gens qui ne comprennent pas. Parce que, les jeunes,
ce qu'ils me disent, ce qu'ils nous disent, à nous, comme décideurs, c'est de
dire : Écoutez, l'anxiété que, moi, me fait vivre le fait des dérèglements
climatiques m'amène dans ma vie des enjeux de santé mentale importants. Et
là-dessus je trouve que la CAQ n'est pas sérieuse. M. Carmant va devoir
être au rendez-vous, M. Carmant va devoir s'assurer que les services de
soins en santé mentale soient au rendez-vous. Et, encore une fois, ce n'est pas
par le privé qu'on voit que ça va arriver.
Un autre sujet qui m'inquiète beaucoup, j'y
passe rapidement, c'est ce qui est en train de se passer aux États-Unis, à tout
le moins, ce que cette fuite de la Cour suprême nous laisse présager. C'est
épeurant. Comme féministe, là, c'est vraiment, vraiment épeurant. Depuis les
années 70, on a acquis, les femmes… les femmes aux États-Unis ont acquis
des droits...
M. Robitaille (Antoine) : Vous
parlez des États-Unis?
Mme Massé : Des États-Unis,
oui, aux États-Unis.
M. Robitaille (Antoine) : O.K.
C'est parce que vous avez dit «Cour suprême», là.
Mme Massé : Ah! pardon. Bien,
alors, je...
M. Robitaille (Antoine) : Je
m'attendais à ce qu'on me parle de notre dominion.
Mme Massé : Oui, c'est
vrai qu'il y en a plus qu'une, cour. En fait, tous les États ont leur Cour
suprême. Je veux être très, très au clair, ce que… la fuite qu'il y a eu, de la
Cour suprême, aux États-Unis, concernant l'avortement, c'est extrêmement
inquiétant. Extrêmement inquiétant, d'une part, pour les femmes des États-Unis.
Vont-elles voir leurs droits durement acquis reculer? Et pas seulement elles,
parce que, si, effectivement, le Roe and Wade Act est remis en cause, c'est
aussi le mariage gai, c'est aussi les droits humains. Alors, c'est inquiétant.
Mais je veux aussi rappeler à la
population québécoise que, lorsque les ultraconservateurs, lorsque les
conservateurs qui, dans le fond, se disent provie, mais qui, dans les faits,
sont plutôt procontrôle du corps des femmes prennent des décisions, mettent de
l'avant leur vision du monde, bien, ça a des impacts sur nous, les femmes. Et
un des impacts qu'il va falloir que le gouvernement du Québec tienne en compte,
si, toutefois, ça allait dans ce sens-là, c'est que plusieurs des femmes ici,
au Québec, qui sont dans une grossesse et qui veulent avoir une interruption
d'une grossesse... une interruption tardive de la grossesse, bien, ils vont aux
États-Unis parce que l'expertise est là. Alors, si, toutefois, les États-Unis
changent leur fusil d'épaule, bien, il va falloir que le Québec puisse offrir
ces soins-là aux femmes et, qui plus est... de s'assurer, peut-être, que les
femmes des États-Unis qui vont vouloir, au nom de leur santé, au nom de leur
droit à leur corps, peut-être, venir au Canada et au Québec utiliser des
services, bien, que ça ne vienne pas appauvrir encore plus les services qu'on
offre aux femmes québécoises, qui ont déjà, parfois, de la difficulté à avoir
les soins nécessaires pour avoir leur interruption de grossesse.
Je laisse mon collègue vous parler d'un
autre sujet.
M. Leduc : Merci, Manon.
Bonjour, tout le monde. Grosse nouvelle sur le REM de l'Est hier. La réaction
que j'ai eue, c'est : Quelle immense perte de temps, quel gâchis, quel
cafouillage d'avoir passé ce mandat complet, donc un quatre ans du mandat de la
CAQ, à ne pas être capables d'avancer et de livrer un projet efficace. On
voulait, bien sûr, que la caisse se retire. C'est chose faite, tant mieux. Mais
il y a plein de questions qui viennent avec l'annonce d'hier.
D'abord, pour les gens de Bourget, là,
dans Mercier-Est, ils avaient un problème avec le tracé aérien qui était sur
Sherbrooke. La caisse l'avait descendu un peu plus au sud, sur Souligny, mais
ça demeurait un problème aérien. Ont-ils encore un problème aérien sous le
nouveau modèle présidé par M. Legault et Mme Rouleau?
Qu'est-ce qui va se passer aussi avec
Notre-Dame? Vous savez qu'il y a le SRB Pie-IX qui va aller se connecter à
Notre-Dame. C'est un gain que j'étais content d'avoir fait dans Hochelaga-Maisonneuve,
mais le but, c'était de le connecter à quelque chose. Là, il n'y a plus de REM,
plus de transport collectif sur Notre-Dame, mais est-ce qu'il y a un plan B, au
gouvernement, pour faire quelque chose sur Notre-Dame? Pour l'instant, c'est le
silence radio.
Autre question : Qu'est-ce qui va se
passer avec les réserves foncières qui avaient été réservées par la Caisse de
dépôt et de placement, notamment celle à Ray-Mont Logistiques, qui gobait
presque 35 %, 40 % de son terrain? Est-ce qu'il n'y a pas moins d'aller
faire quelque chose avec ça, de la garder dans le giron public?
Qu'est-ce qui va se passer avec la caisse
à Longueuil? Parce qu'il y a un paradoxe très fort ici. Le gouvernement dit :
La Caisse de dépôt, ce n'est plus l'acteur intéressant pour l'est de Montréal,
ce n'est plus l'acteur non plus pour Laval, ce n'est plus l'acteur pour
Lanaudière, mais on lui laisse encore le prolongement du REM de l'Ouest à
Longueuil. Il y a quelque chose d'étonnant là-dedans. C'est un bon joueur ou ce
n'est pas un bon joueur?
Alors, c'est plusieurs questions qu'on a
en tête, qu'on veut poser. Ça tombe bien, cette semaine, c'est encore l'étude
des crédits. Alors, ça va me faire plaisir d'aller questionner Mme Rouleau sur
le sujet. Merci.
Mme Prince (Véronique) : Mme
Massé, est-ce que vous craignez que ce courant de droite américain, courant
conservateur, fasse des petits ici aussi? Est-ce que vous pensez qu'on pourrait
subir ce genre de choses là éventuellement au Québec?
Mme Massé : Bien, lorsque
vous voyez des candidats et des candidates... des candidats, à tout le moins,
ouvertement contre l'avortement qui se présentent pour un parti politique, le
Parti conservateur du Québec, pour l'automne 2022, ça nous laisse entendre que,
quand les conservateurs ouvrent ces portes-là, bien, les droits des femmes sont
en danger. Et donc c'est pourquoi je pense qu'il est fondamental qu'on en
parle.
On doit parler de ces choses-là. On doit
se rappeler que les femmes ont le droit de choisir ce qu'elles font avec leur
corps. Et ça, c'est ça que ça fragilise des... Bien, pas la fuite. La fuite, ça
crée... qui se passe actuellement, crée de l'insécurité. Mais, si, toutefois,
il y a un changement au niveau de la Cour suprême des États-Unis, ça va...
inévitablement, pardon, avoir un effet ici, au Québec, j'en suis convaincue,
dont les impacts très concrets dont je vous parlais tantôt.
M. Robitaille (Antoine) : Quelle
proportion de femmes vont se faire... faire une interruption de grossesse aux
États-Unis? Vous avez dit : L'expertise est là. Est-ce que c'est un
mouvement de masse? C'est quoi, c'est...
Mme Massé : Non, non, non, ce
n'est pas un mouvement de masse. C'est-à-dire que... Puis là il faudrait que je
revienne pour avoir le... Vous me demandez la proportion, je ne le sais pas.
Mais c'est vraiment ce qu'on appelle les interruptions tardives. Le Québec a
l'expertise pour l'ensemble des interruptions, sauf que, les interruptions
tardives, après 20 semaines, de mémoire, là, on va chercher une expertise qui
existe présentement aux États-Unis. Mais je pourrai vous revenir avec... si
vous vous intéressez à la question, là, je peux vous revenir avec quelque chose
de plus précis.
M. Bossé (Olivier) : Donc,
vous dites que ça devrait être... il va falloir que ça soit développé, les
avortements tardifs, au Québec?
Mme Massé : Bien, absolument.
C'est-à-dire que, là, on s'est aménagés avec les services qui existent, et non
pas qui existaient, qui existent aux États-Unis. Mais, si, toutefois, ces
services-là ne sont plus disponibles, ça fait partie de la responsabilité du
gouvernement du Québec de développer cette expertise-là.
M. Bossé (Olivier) : La
position du Parti conservateur, la position officielle qui reste prochoix, vous
ne la croyez pas? Vous dites : S'il laisse entrer des candidats provie — drôle
d'expression, ça, «provie», mais… — donc, une fois que la porte est
ouverte, elle ne se referme plus. C'est ça que vous dites?
Mme Massé : Bien, je ne
suis pas en train de dire ça. Ce que je dis : C'est extrêmement
inquiétant. Et ce qu'on voit, au niveau de ce qui se passe actuellement aux
États-Unis, c'est que, lorsque les conservateurs se mettent à remettre en
question le droit des femmes, ça a des effets partout. C'est comme un peu
partout sur la planète. Je fais un tout petit détour, mais ça fait longtemps
que les femmes, on a compris que nos droits, même quand ils sont gagnés, sont
toujours fragiles.
M. Robitaille (Antoine) : Là-dessus,
est-ce que vous préférez une victoire de Jean Charest à la tête du Parti
conservateur canadien ou est-ce qu'une éventuelle victoire de Poilievre, Pierre
Poilievre, vous inquiéterait?
Mme Massé : Bien,
écoutez, les membres conservateurs… qui n'est pas du tout ma posture dans la
vie, choisiront bien le chef qu'ils veulent. Moi, ce que je souhaite, c'est que
le Québec soit indépendant le plus rapidement possible pour faire l'ensemble de
nos choix.
Mme Plante (Caroline) : En
fait, est-ce que vous accusez la CAQ de créer de l'écoanxiété chez les jeunes?
Mme Massé : Ce que les
jeunes me disent, quand ils me parlent, quand je vais sur le terrain ou à
travers mes réseaux sociaux, d'ailleurs, vous pouvez les consulter, c'est qu'ils
ont compris que les défis qu'exige la lutte aux changements climatiques ne sont
pas répondus par un gouvernement comme celui de la CAQ parce qu'il fait une
chose et son contraire. Et c'est ça que les jeunes comprennent. C'est qu'ils
sont capables de voir le beau show de boucane derrière les paroles. Il manque
de gestes structurants importants, et ça, là, si la CAQ était consciente de ça...
Par exemple, vous étiez là, ils nous ont
déposé leur plan de mise en œuvre de lutte aux changements climatiques, vous
avez vu les actions qu'ils souhaitent poser pour diminuer les gaz à effet de
serre. À nul endroit vous ne lisez quelle va être l'augmentation des gaz à
effet de serre, par exemple, par la création d'un troisième ou quatrième lien
ici, à Québec, ou par l'élargissement des autoroutes. Ça, on n'en parle pas. Et
c'est là que les jeunes... Puis là je vous parle de gaz à effet de serre, je
pourrais vous parler de biodiversité. Le gouvernement de la CAQ dit que la
biodiversité, c'est important, d'une main, puis, de l'autre main : Écoutez,
les caribous, il ne faut pas que ça nous fasse perdre de jobs.
Mme Plante (Caroline) : Donc,
avec un autre gouvernement, il y aurait moins d'écoanxiété?
Mme Massé : C'est-à-dire
que l'écoanxiété, c'est un état de fait vécu par les jeunes face à la lutte...
face au résultat mondial des changements climatiques. Mais leur attente,
surtout d'un gouvernement qui se dit être un leader et un champion, leurs
attentes, c'est qu'ils posent des gestes beaucoup plus structurants que ça.
M. Robitaille (Antoine) : Votre
cible à vous, là, qui est fixée à 55 %, comment vous allez l'atteindre?
Ça, est-ce que ça ne crée pas de l'écoanxiété, de se mettre des cibles, puis,
finalement, on ne sait pas encore comment on va les atteindre? Le gouvernement
vous dit : Nous, au moins, on suit l'atteinte de la cible progressivement.
Mme Massé : Oui. Je vous
rappellerai, hein, que la cible d'au moins 55 % c'est la science qui exige
ça. Donc, c'est les retards successifs des gens qui avancent à petits pas ou
qui n'avancent pas pantoute, des gouvernements qui avancent à petits pas ou qui
n'avancent pas pantoute depuis des décennies. Québec solidaire a déjà une
multitude de propositions qu'on fait, et ce qu'on vous dit, hein, que… Puis,
allons-y. Juste la question du transport collectif, c'est frappant. Dans le
dernier plan de mise en œuvre, on apprend que le gouvernement va, comme ça,
changer la destination de 40 % de la bourse carbone, avant, qui était
dédié au transport collectif, mais là qui ne le sera plus. Moi, ça m'inquiète.
M. Robitaille (Antoine) : …votre
plan, là, quand est-ce que vous allez le déposer pour dire précisément...
Mme Massé : Ça s'en
vient.
M. Robitaille (Antoine) : ...comment
vous allez vous rendre à 55 %?
Mme Massé : Soyez
assuré, M. Robitaille. Un, on est les seuls qui l'ont fait, en 2018, hein,
rappelez-vous-en. Et, deux, déjà en 2018, on parlait de 48 % d'atteinte.
M. Robitaille (Antoine) : Quels
sacrifices ça va imposer aux gens dans leur mode de vie?
Mme Massé : Les
Québécois et Québécoises sont conscients que le dérèglement climatique cause
des inconvénients déjà dans leur vie. Oui, d'aller vers l'efficacité
énergétique, on peut se dire : Oh! mais ça va déranger. Non, mais
attendez, ça va améliorer. Dans la mesure où, par exemple, votre maison, votre
appartement est plus écoénergétiquement efficace, bien, vous allez vous en retrouver
gagnant. Puis je pourrais faire la liste. Quand, par exemple, les grandes
sécheresses arrivent, quand les grandes chaleurs arrivent, le fait de verdir… Hein,
on a déjà proposé 1 % du programme québécois d'infrastructures qui soit
dédié au verdissement des grands centres, parce que ça a un impact. La nature,
en soi, nous offre de capter les GES et/ou de filtrer les eaux pluviales comme
aucune autre infrastructure qu'on peut mettre sur pied. Alors, des solutions,
on en a. Notre plan global, je sens que c'est ça qui vous intéresse, l'élection
est encore en avant de nous, et...
M. Robitaille (Antoine) : …c'est
le transport qui est déterminant, là, puis qui peut avoir des effets, là.
Mme Massé : Absolument,
bien...
M. Robitaille (Antoine) : Le
chef du Parti conservateur a dit que vous voulez enlever les skidoos aux gens,
là, tu sais? Non, mais c'est le genre de choses que vous allez vous faire dire,
c'est ça que je veux...
Mme Massé : Bien,
écoutez, je ne suis pas inquiète parce que les Québécois et Québécoises savent
très bien que Québec solidaire, quand il parle de transport collectif,
transport actif, un, il sait de quoi il parle. Et, quand la CAQ vous parle de
57 milliards, elle vous parle sur un plan de 10 ans, alors que c'est ici
et maintenant qu'il faut investir dans le transport collectif. Quand on le voit
backer sur le... Pardon. Désolée pour le «backer». Je me suis reprise, je me
suis reprise, je me suis dit : M. Robitaille va me noter.
M. Robitaille (Antoine) : C'est
noté, madame.
Mme Massé : Ah, c'est
déjà noté. Bon, eh voilà. Ça fait que je peux le répéter? Non. Les reculs sur
le tramway, par exemple, tu sais, le retardement de ce projet-là pendant trois
ans, deux ans et demi, c'est toutes des attitudes qu'on ne peut plus avoir en
2022. C'est malheureusement l'attitude de la CAQ et ce n'est pas l'attitude que
va avoir Québec solidaire s'il prend le pouvoir le 3 octobre prochain.
M. Lachance (Nicolas) : Mme
Massé, des travailleurs de la santé qui ont été invités sans le savoir à un
concert à saveur libérale, puis c'est des fonds de circonscription qui ont été
utilisés pour faire ça, qu'est-ce que vous pensez de tout ça, dans Verdun?
Mme Massé : Écoutez,
quand j'ai lu la nouvelle, ce matin, j'étais un peu surprise parce que le
CIUSSS—Centre-Sud, c'est mon CIUSSS aussi, je n'ai pas été invitée. Et, moi, tu
sais, la Commissaire à l'éthique, tout ça, c'est à eux et
à elles de voir, j'en suis. Mais personnellement je pense que d'avoir remercié
les travailleurs, travailleuses du système de santé, on l'a fait de toutes
sortes de façons dans les deux dernières années. Et, si je n'ai pas été
invitée, bien, j'imagine que c'est parce que je n'étais pas bienvenue.
M. Lachance (Nicolas) : Mais
utiliser des fonds de circonscription, par exemple, pour faire un événement
partisan ou, comme par exemple, dans Taschereau, faire un film, est-ce que,
vous, c'est une bonne utilisation des fonds qui sont mis à la disposition des
députés?
Mme Massé : Oui, moi, ce
que je vous dis, c'est que c'est la Commissaire à l'éthique qui
doit trancher sur cette question-là. Moi, je ne sais pas, tout l'événement qui
a été fait dans Verdun, comment ça a été financé, et tout ça, là, je n'en suis
pas là. La Commissaire à l'éthique, elle est là, elle sert
à ça, hein, mais...
M. Robitaille (Antoine) : Allez-vous
déposer une plainte?
Mme Massé : Non, pas du
tout. Mais, moi, remercier et féliciter les travailleurs, travailleuses de la
santé de mon CIUSSS à moi, bien, j'aurais aimé ça être invitée.
M. Lachance (Nicolas) : Mais
l'utilisation des fonds publics, des fonds de circonscription, est-ce que c'est
une bonne façon de faire, un spectacle de Gregory Charles, par exemple, ou un
film dans Taschereau?
Mme Massé : Écoutez, les
fonds discrétionnaires des députés sont utilisés à toutes sortes de choses.
Moi, ce qui est important pour moi, c'est que la Commissaire à
l'éthique et l'agence de contrôle de l'Assemblée nationale, parce qu'on
est contrôlés dans nos dépenses, là, on ne peut pas dépenser ce qu'on veut… Si
ces instances-là ont porté leur regard et ont dit : C'est correct, moi, je
n'ai pas d'enjeu avec ça. Là où j'ai une tristesse, c'est que moi aussi, je
trouve ça important de dire aux travailleurs, travailleuses du Centre-Sud et de
partout à travers le Québec qu'ils ont fait une job extraordinaire dans les
deux dernières années.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que Mme Guilbault est la pire ministre de la Capitale-Nationale depuis
20 ans?
Mme Massé : C'est sûr
qu'en matière de transport collectif, transport actif, on a longtemps eu cette
fâcheuse impression que Mme Guilbault mettait le pied sur le frein. Et donc,
par conséquent, je ne sais pas si ça en fait la pire, mais il y a une chose qui
est sûre, c'est que sa note n'est pas bien bonne.
M. Lacroix (Louis) : J'aimerais
avoir votre réaction à ce que vient de dire Charles Emond, là, il y a une
demi-heure, devant la Commission sur les finances publiques, Charles Emond, le
président de la Caisse de dépôt et placement. Sur le REM de l'Est, un, il dit
que les études qu'ils ont faites, qui vont être remises au gouvernement, ça va
coûter 100 millions de dollars au gouvernement. C'est énormément
d'argent. Par ailleurs, il dit aussi que le projet qui a été présenté par la
Caisse de dépôt jouissait d'une acceptabilité sociale à hauteur de 70 %
par les usagers, à ce qu'il a dit. Comment vous réagissez à ces propos-là?
M. Leduc : Bien là, le 70 %,
est-ce qu'il a dit d'où ça venait?
M. Lacroix (Louis) : Bien,
tu sais, c'est des sondages qu'ils ont faits, là, auprès des usagers
potentiels, de ce que je comprends.
M. Leduc : Ah bon! Bien,
on aimerait ça les voir. Moi, les gens qui appelaient à ma circonscription, à
mon bureau, je ne sais pas s'ils faisaient partie du 30 % en particulier,
mais il y avait beaucoup de grogne, là, les gens qui habitaient au
centre-ville, à côté du quartier chinois notamment, à côté de René-Lévesque,
les gens qui habitaient proche de la bande verte de Notre-Dame, les gens qui
étaient des usagers du parc Morgan, en particulier les gens de Bourget qui
voyaient dans leur cour, là... C'est un quartier purement résidentiel alentour
de Souligny, là. Il n'y a pas de commerce vraiment, là, c'est vraiment des
maisons, puis il allait y avoir un train qui allait passer. D'ailleurs,
c'est encore un truc qui est en conflit. Vous n'étiez peut-être pas là tantôt,
mais je le soulignais, on ne le sait pas encore, là, si c'est encore aérien
dans Souligny puis Dubuisson, là, c'est encore en réflexion. Donc, c'est
inquiétant. Il fallait sortir la caisse de ça, c'était sûr et certain. C'était
notre revendication d'à peu près tous les acteurs, là, du dossier depuis
plusieurs mois. Comment ça se fait que ça a été aussi long?
Maintenant, sur la question des millions… C'est
100 millions, le chiffre qu'il vient de sortir?
M. Lacroix (Louis) : 100
millions.
M. Leduc : Bon...
M. Lacroix (Louis) : M. Emond
a dit, tout à l'heure, que les études qu'ils ont faites et qu'ils vont remettre
au gouvernement, ça va coûter grosso modo 100 millions de dollars.
M. Leduc : Écoutez, sur
le chiffre exact, on va regarder, là, la référence. Mais ce qui est étrange,
c'est qu'hier je l'ai écoutée, la conférence de presse du premier ministre,
puis il a dit que ça ne coûterait rien, là, qu'il n'y aurait pas d'argent qui
serait envoyé à la caisse, puis là, à matin, on apprend qu'il va y avoir une
facture. Donc là, c'est un peu contradictoire, là. Encore une fois,
M. Legault, visiblement, ne connaît pas les transports collectifs.
Mme Senay
(Cathy) : Can I jump in on this topic, in
English? Is the caisse playing with its own credibility on transit transport
projects with the REM de l'Est? Is the caisse losing credibility and has to
build up its credibility to Quebeckers, because they've been put away from a $10 billion project?
M. Leduc : The rumor I heard, from a long time now, is that caisse itself
wanted to get out, and it's the Government that wanted to not let them go, being in position of having no
alternative to propose to the east of Montréal, so having lost four years among a complete mandate.
Mme Senay (Cathy) : Why did you want the caisse to be out?
M. Leduc : Because of the notion of profit. By definition, public transit is
not profitable, by definition. There is almost no example, in Québec, where public transit is supposed to
be in itself a profitable enterprise, profitable business. It needs to be to
the public sector, this is why. And Caisse de dépôt, of course, is own by the Quebeckers, but is a private actor, is not a public… as the Government is. And, because they wanted this profit, this 8% margin
of profit, they wanted to do some choices, for example the aerial mode, which
is quicker, no conductor at the front of the train, etc., cheaper than to go
subterranean. So, those choices were made because of this 8% of profit they
wanted to make, because they exist to make profit, the Caisse
de dépôt et placement. So, all this logic is wrong, in
public transportation, it makes you do wrong decisions. And the project of REM
de l'Est was clearly not a good project of public transportation. …maybe a good
project of investment, for the caisse, but, from a public transit perspective,
it was not a good project.
Mme Senay (Cathy) : And, if Premier Legault said : We have… We don't own… We don't
need to pay the caisse since they are out of the project… And now, 24 hours,
they are saying : No, no, they have to pay for the studies, and it will
cost this amount, and we're talking about million of dollars. What's the
problem with the discrepancy of the caisse asking for money and Premier Legault
saying : Well, no money?
M. Leduc :
Well, you need to ask Premier Legault…
Mme Senay (Cathy) : But for the citizens, for taxpayers.
M. Leduc : Did
he lie yesterday? Did he lack an information? I'm not… I don't have more
information than Premier Legault on this topic, that's for sure.
Mme Senay (Cathy) : Do you want the Premier or the Government of Québec to pay for
those studies? Is it normal?
M. Leduc :
I want him to clarify what studies exactly he's paying for. Are those studies
not already in the public domain? In other words, REM de l'Est has been
nationalized, kind of, yesterday. By nationalizing it, is those studies not
nationalized as well? He needs to clarify this because there is a lot of grey
areas and a lot of other grey areas, as I mentioned earlier. This is why you
exist, this is why we exist, to ask those questions and have more information.
Thanks.
Mme Henriquez
(Gloria) : Are you concern that the REM de
l'Est will be the new blue line, that we will see it
God knows when?
M. Leduc :
In the sense that it's going to be
taking too much time to be implemented, of course, I have this concern in the
back of my head, though I am convinced that we need to go forward with public
transit projects in the east of Montréal. And the STM has not been a bad
promotor of public transportation. They realized the «métro de Laval» in a
decent amount of years. SRB Pie-IX is being completed in the months to come.
The problem with the blue
line is the expropriation law, which is old and needs to be revisited very soon.
And this has been asked by l'Union des municipalités du
Québec and by a lot of actors. This expropriation law,
which is actually the only tool the STM and public actors have, is not good
enough. This is why they wanted to give it to the caisse, they... in free pass
on… They were able to use their own kind of expropriation laws to go faster.
So, why don't revisit this expropriation law to give public actors good tools
to move forward more quickly?
Mme Henriquez
(Gloria) :
MmeMassé, I wanted to hear your thoughts on Roe v. Wade, on what happened in
the States, the leak, and what does that mean for Quebeckers.
Mme Massé :
Yes. You know, when I discovered, this
morning, this news about the Roe and Wade, it's very scareful, «hein» — to be scared…
Mme
Henriquez (Gloria) : Scary.
Mme Massé : … — scary,
yes, it's very scary. Scareful... Very scary because the Conservatives say that
they are prolife and, for me, they are against women... I mean, they are
procontrol of women. And the impact, if it happens… I hope it won't happen for
United States' women, I really hope that that won't happen, but, if it happens,
it's necessary that Québec studies the impact. Because a couple of women have
to go in United States to… «IVG»… to stop their… to have an abortion after a
certain number of weeks, and, this expertise, we don't have it in Québec. So, that's
why it's very important that, if the Supreme Court do that, we have to act in
Québec to have this expertise in the health care system.
Mme
Henriquez (Gloria) : Perfect. And, speaking of the
health care system, I wanted to ask you about your thoughts on, like, the deal
that they have struck with… that M. Dubé struck with family doctors.
Mme Massé :
I'm not sure I understand.
Mme Henriquez
(Gloria) : So, you
know, M. Dubé and family doctors have a deal in
principle, when it comes to access to medical care, yes? I want to hear your
thoughts on…
Mme Massé :You know, at Québec solidaire, we say, for a long time
now, that, if we want to reform the public health system, we have to change the
way that the doctors are paid, we have to use different way to pay them, and we
have to open more the first line to other… «orthophonistes», other…
Mme Henriquez
(Gloria) : Specialists.
Mme Massé : …specialists, to be able to give to the Quebeckers good services.
So, what the Government did,
it's still keeping the doctor in the middle of this kind of offer, and, for us,
it's time, real time, to get other specialists in the first line services.
Mme Henriquez
(Gloria) : Thank you very much.
Mme Massé : You're welcome.
M. Leduc : Merci. Bonne
journée.
(Fin à 11 h 4)