L'utilisation du calendrier requiert que Javascript soit activé dans votre navigateur.
Pour plus de renseignements

Accueil > Actualités et salle de presse > Conférences et points de presse > Point de presse de Mme Christine St-Pierre, porte-parole de l’opposition officielle en matière de culture et de communications, et M. Carlos J. Leitão, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances publiques

Recherche avancée dans la section Actualités et salle de presse

La date de début doit précéder la date de fin.

Point de presse de Mme Christine St-Pierre, porte-parole de l’opposition officielle en matière de culture et de communications, et M. Carlos J. Leitão, porte-parole de l’opposition officielle en matière de finances publiques

Version finale

Le jeudi 28 avril 2022, 8 h 40

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures cinquante et une minutes)

Mme St-Pierre : Oui, alors, bonjour. Je suis heureuse de partager ce point de presse avec mon collègue Carlos Leitão parce qu'on veut vous parler de pénurie de main-d'oeuvre, mais aussi je veux vous parler, tout d'abord, de culture.

C'est rare qu'un point de presse se fasse sur ce dossier-là, mais c'est un dossier tellement important. Il y a eu hier, évidemment, le dépôt de la Loi sur le statut de l'artiste. On a interpellé la ministre pendant des mois, des mois et des mois pour qu'elle dépose ce projet de loi. Il a finalement été déposé. Évidemment, on a regardé les différentes réactions du milieu, et les réactions sont très positives, c'est ce à quoi je m'attendais.

Alors, nous, nous allons collaborer, évidemment. Nous allons faire tout ce qu'il faut pour que ce projet de loi là soit adopté d'ici la fin des travaux parlementaires. À moins qu'il y ait des pépins, là, qui surgissent à l'étude, là, en profondeur, là, je pense que tout est bien là. Puis c'était attendu. Je vous rappelle que c'était dans notre politique, nouvelle politique gouvernementale que nous avions déposée en 2018, de cet engagement de revoir la Loi sur le statut d'artiste. Alors, là-dessus, je pense que c'est la collaboration totale.

Là où, hier, à l'étude des crédits, on a un peu sursauté, c'est sur les Espaces bleus. Il y a eu des questions sur les Espaces bleus, de ma part et de la part de mon collègue Pascal Bérubé, et on a vraiment sursauté. Tout d'abord, la ministre a admis que les Espaces bleus, bien, c'est un outil politique. Elle a dit : Pour choisir les Espaces bleus, bien, on a fait une consultation auprès des députés, les députés de la CAQ, on l'a fait en caucus, puis... Alors, nous, on a dit : Bien, on n'a pas été consultés, nous, dans cette affaire-là. Non, non, il y a juste les députés de la CAQ qui ont été consultés. Et nous, on trouve ça absolument aberrant parce que ça ne devrait pas être ça, ça ne devrait pas être des outils politiques.

Et on a mis la main, nous, notre formation politique, sur un document, qui est un procès-verbal d'une réunion qui s'est tenue avec une région, que je ne nommerai pas. Mais, dans ce procès-verbal là, on a découvert que, et je cite : «Que le choix des lieux et leur acquisition sont déterminés par le cabinet des ministres». Alors, on a une autre preuve que c'est un outil politique, ce sont les ministres et des députés caquistes qui choisissent où seront logés les Espaces bleus. Puis, en plus, ça dit que ça ne servira pas à une ville qui serait dévitalisée. Donc, on ne voudra même pas aider une ville qui serait dévitalisée avec un Espace bleu pour l'aider à se revitaliser.

Nous, on trouve que c'est absolument aberrant. C'est triste de voir qu'on se serve des Espaces bleus, qui viennent aussi faire une compétition, ça, je pense que vous l'avez vu, aux musées. Et, dans ce domaine-là, il y a une énorme pénurie de main-d'oeuvre. Les musées sont en pénurie de main-d'oeuvre, le milieu culturel est en pénurie de main-d'oeuvre, des techniciens sont... les salles de spectacle sont en manque de techniciens. La pénurie de main-d'oeuvre est vraiment, vraiment très importante dans le milieu culturel. Et je vais céder la parole à mon collègue parce que c'est son thème, la pénurie de main-d'oeuvre.

M. Leitão : Merci, Christine. Excusez-moi, on va faire ça comme ça. Alors, en effet, pour nous, et on le dit déjà depuis un certain nombre de mois, voire même quelques années, que la pénurie de main-d'oeuvre est le plus important problème économique auquel le Québec fait face.

Hier, et c'est pour ça qu'on parle de ça aujourd'hui, hier, on nous a rappelé de ces enjeux-là avec le rapport de Statistique Canada sur le recensement de 2021, où la conclusion est que le Canada en général est une société vieillissante, où la population en âge de travailler est en train de diminuer, pas ralentir, mais en train de diminuer. Et au Canada, c'est au Québec que ce processus de vieillissement rapide est le plus prononcé.

Donc, nous avons des pénuries de main-d'oeuvre dans tous les domaines, et, au cours des 10 prochaines années, ces pénuries de main-d'oeuvre là vont s'intensifier. Donc, de plus en plus, nous avons besoin d'un plan cohérent, d'un plan détaillé, comment on va faire face à ça. Le gouvernement a comme obsession de rattraper l'Ontario : la croissance économique au Québec versus l'Ontario, on va les rattraper. Mais comment vous allez faire ça s'il nous manque du monde?

Et j'ai un dernier commentaire. Ces questions démographiques de pénurie de main-d'oeuvre sont particulièrement criantes en région, à l'extérieur des grandes villes, Montréal et Québec, en région, et pas seulement dans les régions très éloignées dans le Nord. D'autres grandes villes québécoises, en dehors de Montréal et Québec, font face non seulement à un vieillissement, mais à un déclin, un déclin de la population, et ça, c'est extrêmement préoccupant pour l'avenir. Voilà, je m'arrête ici et, comme ça, on pourra répondre à vos questions. Merci.

M. Bourassa (Simon) : M. Leitão, sur la venue de Moderna à Montréal, quel est votre point de vue là-dessus? Qu'est-ce que vous en pensez? C'est une bonne nouvelle, avoir damé le pion à l'Ontario?

M. Leitão : Écoutez, c'est une bonne nouvelle que l'entreprise choisisse le Québec, Montréal, pour s'établir. Nous avons depuis longtemps de très grands atouts dans cette industrie-là, mais, dans le contexte de ce dont on parle ici maintenant, la question va être : O.K., très bien, mais il y a quoi, 300, je pense, on parlait de 300 employés, où est-ce qu'on va les trouver? Et donc ça, ça... Je pense que dorénavant, quand on nous annonce des grands projets industriels comme ça, moi, la première question que je vais poser, c'est : «Fine», mais où on va trouver la main-d'oeuvre? Dans une ville comme Montréal, je ne pense pas que ça soit particulièrement problématique, mais c'est quand même un enjeu. Et, pour moi, ça serait la première question que je poserai au gouvernement.

Mme Lajoie (Geneviève) : Et selon vous, la manière de régler ce problème de pénurie de main-d'oeuvre, j'imagine que c'est en partie l'immigration?

M. Leitão : En partie, mais c'est loin d'être le seul, et ça, je... Merci pour la question. Parce que, quand on parle de ces choses-là avec, surtout, le premier ministre, lui, il vient rapidement : Bah! Les libéraux veulent 100 000... Regardez, là, l'immigration fait partie de la solution, mais il y a tellement d'autres, tellement d'autres moyens, comme, par exemple, le premier qu'on devrait... et ça, on devrait le régler rapidement, là, c'est la question des garderies, de faire en sorte que les femmes puissent revenir sur le marché du travail. Et, encore une fois, c'est important à Québec et à Montréal, mais, en région, c'est encore plus... un frein encore plus important pour le retour des femmes sur le marché du travail.

Mme Lajoie (Geneviève) : Par exemple, pour l'immigration, là, à combien on devrait... Les seuils devraient être montés à combien, finalement, pour répondre...

M. Leitão : Je ne sais pas, franchement. Et ce n'est pas à moi, là, je pense, ce n'est pas à moi à dire : C'est 56,5... «I have no idea». Ce n'est pas ça.

Nous, ce qu'on dit, c'est que ces questions-là... et, d'ailleurs, on avait parlé de ça récemment, là, avec notre charte des régions, les régions doivent être impliquées directement dans ce processus-là. On doit les consulter, on doit se fier, aussi, leur faire confiance qu'ils connaissent leur réalité. Et donc on devrait les accompagner dans ce processus-là, et puis que ce soit... quel que soit le chiffre, à mon avis, c'est le moins important.

M. Lacroix (Louis) : Cette semaine, M. Boulet disait que d'ici... il donnait des statistiques, d'ici 2030, il va manquer 1,4 million de travailleurs au Québec. Il disait, du même coup, que 22 % de ces travailleurs-là, de ces postes à combler le seraient par l'immigration, mais qu'il n'est pas question de hausser les seuils au-delà de 52 500.

M. Leitão : Alors, faites le calcul, là. Comment on va y arriver si ce n'est pas comme ça? Regardez, je ne sais pas. Je ferais juste un dernier commentaire sur l'immigration, parce que je ne veux vraiment pas que ce soit le sujet du jour, là. Mais, quand on parle de ça, il y a toujours une grande ambiguïté quand le gouvernement lance des chiffres. Vous me parliez des seuils, et tout ça, et c'est que, dans ces choses-là, le gouvernement ne prend pas en compte, quel que soit le seuil qu'il décide, là, des travailleurs étrangers temporaires. Et ce que je constate, c'est que, de plus en plus... c'est que la politique d'immigration du Québec se fie de plus en plus sur les travailleurs temporaires. Pour moi, ça, c'est un non-sens.

Regardez, moi, je suis un immigrant. Quand je suis arrivé, je suis arrivé avec le statut d'immigrant, donc pour rester. Comment pensez-vous qu'une personne qui arrive ici avec un permis de séjour de deux ans, comment elle va s'intégrer si elle sait qu'en partant, d'ici deux ans, elle devra quitter? Donc, si on veut l'immigration et si on veut l'intégration — et on veut l'intégration — ce n'est pas avec de l'immigration temporaire qu'on va y arriver.

M. Bossé (Olivier) : Repousser l'âge de la retraite, c'en est une, solution?

M. Leitão : C'en est une autre. Donc, j'avais mentionné l'accès des femmes au marché du travail avec le programme de garderies, des enjeux de nature fiscale, et, comme on dit en bon québécois, «Been there, done that", mais je pense qu'on doit aller plus loin en termes d'incitatifs de nature fiscale pour que les personnes... Parce que ce qui était intéressant dans le rapport de Statistique Canada, c'est le groupe d'âge 55-65, ma gang, notre gang — nous sommes encore vivants, d'ailleurs — donc notre gang va quitter le marché du travail au cours des prochains cinq ans. Est-ce qu'il y aurait un moyen de nous convaincre de rester sur le marché du travail? Et je pense qu'il y a des choses intéressantes auxquelles on peut songer, peut-être qu'en 2015 ce n'était pas encore aussi pertinent que ce l'est aujourd'hui. Donc, oui, des incitatifs...

M. Bossé (Olivier) :  ...ça pour la campagne ou...

M. Leitão : Qui sait? Qui sait? Ça se peut.

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que Mme Anglade vous a...

M. Leitão : Ça se peut qu'il y aurait des choses là-dessus...

M. Bossé (Olivier) : Est-ce que vous allez vous représenter, M. Leitão?

M. Leitão : Regardez, pour l'instant, on est ici, là, il nous reste six semaines de travail... cinq semaines de travail parlementaire. On va faire ce travail-là et puis, après ça, on verra.

M. Lacroix (Louis) : Mme St-Pierre, vous avez déjà été ministre de la Condition féminine, qu'est-ce que vous pensez du fait que l'actuel président de la FTQ-Construction a été trouvé coupable par la Commission des lésions professionnelles, en 2012, carrément, d'agression à l'égard d'une secrétaire qui travaillait, à l'époque, à la FTQ-Construction, en 2008, ça s'est échelonné sur deux ans? Est-ce que, comme chef syndical, il a la légitimité d'assumer la présidence de la FTQ-Construction?

Mme St-Pierre : C'est un recul et c'est un très, très mauvais message. Des femmes qui dénoncent, elles prennent tout leur courage à deux mains pour dénoncer. C'est ce qui s'est produit, et là, qu'est-ce qu'on fait? On récompense monsieur en le nommant.

Moi, là, je suis scandalisée ce matin. J'ai vu l'article rapidement avant de rentrer tantôt, là, je suis scandalisée. Je ne peux pas croire que le milieu de la construction n'a pas encore compris que c'est un milieu d'hommes puis qu'il y a un message à envoyer aux femmes qui voudraient peut-être entrer dans le métier de la construction, mais cette situation-là, c'est un recul, c'est inacceptable, c'est... on ne peut pas... 

M. Lacroix (Louis) : Est-ce qu'il peut continuer à siéger, est-ce qu'il doit se retirer?

Mme St-Pierre : Il doit se retirer, à mon avis, puis il doit y avoir une explication de cette nomination-là. Puis, moi, je pense à sa victime. La première personne à qui je pense, là, ce matin, c'est sa victime. Elle, comment elle se sent, qu'est-ce qu'elle a vécu, quels sont les traumatismes qu'elle a eus, on dit qu'elle a… des chocs post-traumatiques. Mettez-vous dans la peau de la victime, là, puis vous avez votre réponse, comment je me sens ce matin. 

M. Carabin (François) : Mme St-Pierre, qu'est-ce que vous pensez des manières de faire de la ministre Roy dans les nominations au conservatoire et à BAnQ?

Mme St-Pierre : Bien, c'est du tripotage de nominations. Je veux dire, le conservatoire... dans le cas du conservatoire, ils ont fait un processus de sélection sérieux, rigoureux. Ils ont fait ce processus de sélection, ils ont sélectionné deux personnes, parce que la loi dit qu'il faut que ce soient des recommandations. Ils ont sélectionné deux personnes, ces deux personnes-là ont fait le processus, ces deux personnes-là sont probablement fort compétentes. Et la ministre, hier, quand je lui ai demandé : Avez-vous regardé ces deux recommandations-là, oui ou non? Je n'ai jamais eu de réponse. Donc, elle ne les a pas regardées, elle ne les a pas analysées parce que... pourquoi? Parce que la personne qu'elle voulait, dans ces recommandations-là, n'était pas là.

Qu'est-ce qu'ils ont fait? Ils ont reparti la machine, elle a tassé la présidente, elle a nommé une autre présidente, une dame que j'admire beaucoup d'ailleurs, là, ce n'est pas là la question, pour refaire un autre processus avec une autre définition d'emploi. Puis là il faut que les conservatoires, selon la nouvelle définition, rayonnent.

Bien, moi, les conservatoires, ils rayonnent, savez-vous comment? Avec Angèle Dubeau puis Yannick Nézet-Séguin, puis tous ceux et celles, là, qui ont étudié... Robert Lepage, qui ont étudié au conservatoire puis qui rayonnent à travers le monde. C'est comme ça que les conservatoires rayonnent, c'est en donnant des bonnes infrastructures, en ayant des bons professeurs, des bons enseignants puis en ayant des bonnes infrastructures qu'on forme les artistes de demain.

Pour ce qui est de l'autre nomination, bien, ils ont aménagé la définition de tâches, puis pour dire que, bon, ça ne prend pas, finalement, un diplôme de deuxième cycle pour diriger BAnQ, alors...

M. Carabin (François) : Est-ce que, potentiellement, la ministre contrevient à la loi?

Mme St-Pierre : Bien, elle, elle dit qu'elle ne contrevient pas à la loi parce qu'ils font des recommandations, elle refuse les recommandations puis elle repart le processus. Sauf que les recommandations, les deux personnes qui ont été recommandées sont certainement compétentes, parce qu'elles ont passé à travers tout un processus, elles avaient des espoirs, ces deux personnes-là. Puis la ministre n'a même pas regardé les deux nominations, d'après ce qu'elle nous a dit hier. Enfin, elle n'a pas voulu répondre à ma question, puis je l'ai posée à peu près 10 fois.

M. Carabin (François) : Mais, vous, vous croyez la ministre quand elle dit qu'elle ne contrevient pas à la loi?

Mme St-Pierre : Bien, elle, elle dit : On vous fait des recommandations, ce sont des recommandations, je ne suis pas obligée de les suivre. Mais les profils sont déterminés par le conseil d'administration, la loi dit que le conseil d'administration établit le plan stratégique, établit les profils, alors...

Mme Lajoie (Geneviève) : Donc, en faisant ça, elle prend inévitablement quelqu'un qui... ce n'est pas le premier choix ni le deuxième, peut-être le troisième?

Mme St-Pierre : Bien, c'est parce que son choix n'était pas là. 

M. Bergeron (Patrice) : Sur les Espaces bleus, est-ce que vous estimez que c'est le même genre d'esprit très partisan qui...

Mme St-Pierre : C'est absolument partisan, parce qu'on a tout un réseau de musées au Québec, puis ces musées-là, ils ont augmenté le budget, soit, mais ces musées-là auraient peut-être aimé être consultés. Puis ces musées-là pourraient peut-être devenir ce genre de modèle d'Espaces bleu que le premier ministre veut. Quand le premier ministre est venu dire en commission parlementaire... pardon, en conférence de presse, que les musées, bien, c'était poussiéreux puis ennuyeux. C'est fin, ça, pour nos 300 musées puis les personnes qui travaillent dans les musées, d'aller leur dire que c'est poussiéreux puis ennuyeux.

Alors, qu'est-ce qu'il veut? Il veut des Espaces bleus puis qu'on ait l'étiquette CAQ sur l'Espace bleu, puis on a la preuve, parce que la ministre a dit qu'elle avait consulté ses collègues. Bien, les collègues consultés, c'est juste des caquistes, puis les ministres vont décider où vont être les Espaces bleus.

M. Bergeron (Patrice) : …du favoritisme de comté, finalement...

Mme St-Pierre : Bien, ça ressemble pas mal à ça, puis il y a des régions où ils sont... ce n'est pas drôle. Prenez la région de la Côte-Nord, Baie-Comeau puis Sept-Îles. Sept-Îles a un musée régional qui a de la misère puis qui a de la misère à... c'est le personnel est payé avec des salaires, vraiment des petits salaires. Puis là, ils vont mettre... Ils ne savent pas où l'Espace bleu va être, ça va être à Baie-Comeau ou ça va être à Sept-Îles? L'Espace bleu va avoir des… des travailleurs qui vont être payés par le Musée de la civilisation sur les conditions de travail du Musée de la civilisation. Le musée, lui, il va perdre son monde, ils vont perdre leur expertise, ça va s'en aller vers les Espaces bleus. C'est une patente, c'est une patente politique pour faire plaisir au premier ministre.

Mme Senay (Cathy) : I may, in English?

Mme St-Pierre : Yes.

Mme Senay (Cathy) : Mr. Leitão, it's… The ministers will announce the new plan 2022‑2027 for a green economy. And you remember, Mr. Charette, in December, he said that we will not achieve the target of green house gas emissions. And you were with young people, young adults, a few weeks…

M. Leitão : A few days…

Mme Senay (Cathy) : A few days ago, when they announced the third… well, the third link, the tunnel. So, is there, like, a wrong way of the CAQ Government to engage the citizens in this fight against climate change and the green economy, if they say : We're not going to be able to respect our target?

M. Leitão : That's a… well, it's a nice open-ended question. Here we go.  OK, I'm going to jump right in. You remember what I said a few days ago, when you asked me that question about «le troisième lien», and my first word, the word that came out of my mouth was : Nuts, this project is nuts. It is what it is. The previous… the first version of the PEV, «le Plan pour une économie verte», in that first version, I think Québec identified 41%, 42%...

Mme Senay (Cathy) 42%.

M. Leitão : 42% of the way to get to its target. Now, it is… we'll find out the details of it later on. I think, now, they're going to 51%, so they say. And what is new, apparently, because we haven't seen the entire project yet, is $1.3 billion in the industrial sector. Fine. «Encore là», so, still, we don't know the full details.

But in the industrial sector, we know that not everything can be electrified. So, one needs to find new sources of energy. Some industrial processes are highly energy intensive : steel production, aluminum, cement. It's highly energy intensive, and they require energy to be able to operate. One of the sources of energy in the industrial processes, in our view, is hydrogen, green hydrogen. There is something like $100 million for some research pilot projects, but that's not nearly enough, in our opinion. I think, precisely in the industrial sector, hydrogen, green hydrogen is indeed the alternative energy source.

Mme Senay (Cathy) : But the CAQ is pushing for it.

M. Leitão : Well, are they? It's a good question to ask them, so I don't think so. With $100 million for pilot projects, that's not ambitious enough. I mean, we have to get going with this energy transition, and I don't see the CAQ Government at all preoccupied by that.

Mme Senay (Cathy) : And do you have the impression it's pivotal for the CAQ Government to change the way they speak to citizens about the fight against climate change… so they are engaging them?

M. Leitão : That's a very interesting question, because I think the CAQ is talking to what it believes is its base, OK? So, the messages that the CAQ are sending to what they believe is its base, is that : Yes, we need to, you know, balance, you know, economic needs with environmental needs, saying : No, no, no, there won't be any sort of ecological changes if that's going to cost jobs.

So, they believe that that is the message that the Québecpopulation wants to hear, but they are wrong, I think they are wrong. I think we are way passed that. I think everybody, including people outside the big metropolitan areas, people believe that the energy transition has to accelerate, has to take place, that the consequences of climate change are already upon us in terms of, you know, floods, forest fires, etc., extreme weather events. And those extreme weather events are felt particularly strongly in the regions. So, people know that we have to change. So, I don't think the CAQ... They believe they are talking to their base and they are going to... but at the end of the day, I don't think they will, because people want to move on to another stage.

M. Wood (Ian) : Can I just jump in with COVID here, our favorite topic?

M. Leitão : Why is that? No, no.

M. Wood (Ian) : It seems that people are becoming complacent, where, you know, we're hearing we're out of this crisis. Some say : No, we're still in it, we're in a sixth wave. People aren't getting their booster shots. Do you think the Government has become complacent about COVID?

M. Leitão : I would say governments, plural, because, in that respect, I don't think Québec is particularly different from, I don't know, Ontario, or British-Colombia, or anywhere else in North America. The approach seems to be the same, in that governments want to move on and talk about other things. But as you pointed out, the COVID is still here, in another form, yes, perhaps less virulent, yes, but it's still here. And I think governments in general are perhaps being too complacent.

Mme Senay (Cathy) : And that explains why Doctor Fauci, yesterday, had to go back to his own declaration that the U.S. was out of it?

M. Leitão : Yes, yes. I think we are... again, everywhere, and not just here. You see the same issues being raised in Europe.

M. Wood (Ian) : Sure. But Québec could be different from everyone else, we don't... So, what needs to be done in order to stop this complacency here?

M. Leitão : That's right. And you alluded to that in your question, in one of your first sentences : vaccination. I think the booster shot, the fourth vaccine, I think, is advancing relatively well. But where I think we missed the boat, in Québec, is on the third shot. We are still, I don't know, whatever the number is, now 52%, 53%. And that percentage went very quickly up to around 40 something percent, and it just got stuck... So, I think... And we found out yesterday, or the day before, that the Government has spent huge amounts of money in publicity. Well, obviously, it's not working because people are not lining up to take that third dose. And to minimize the impacts of COVID, that is still there, we absolutely need to get our rate of vaccination, the third dose, way up there. And we're not there yet.

Mme Henriquez (Gloria) : I wanted to ask you about Moderna, like my colleague asked you in French. Do you think this is good news to have Moderna set up shop in Montréal, and what do you think is needed?

M. Leitão : I think yes, it is good news. I think that we've always had, in Québec, a vibrant pharmaceutical industry. And I think the announcement that Moderna is coming to Montréal, I think, is a statement that confirms that indeed we have the infrastructures, we have the know-how to have such a large firm set up shop in Montréal.

The first question, though, that I would ask about Moderna and the Government is : That's fine, this is going to require, I'm not going to say «create», it's going to require 300 jobs, where are we going to find these people? Because we are, right now, particularly in Québec, in the midst of a very serious labor shortage at all levels. And therefore, in pharmaceutical world, that too is important.

So, when we make these types of announcements, the question that I would ask the Government's ministers is : Fine, where will these 300 people come from? Are they going to come from other existing firms? Therefore, you're going to, you know, take from here to put there. Are we goingto be open, to bring in people from the outside, bring in specialists, trained... And, if they do come, are they coming on a temporary visa, which is crazy, or are they coming as permanent residents? So, all kinds of questions around the labor input into this new firm.

Mme Côté (Claudie) : Juste rapidement en français, peut-être...

M. Leitão : Oui.

Mme Côté (Claudie) : ...sur le plan en environnement, là, qui va être présenté. Vous l'avez dit en anglais, pour vous, ce n'est pas assez ambitieux, juste...

M. Leitão : Pas du tout. On est encore à 51 % de l'objectif. Et l'objectif, ça, c'est 2030, là, ce n'est pas 2050 ou 3025. C'est 2030, dans huit ans, et on n'a pas encore...

Il y a deux choses. D'abord, les mesures elles-mêmes, ce qui a été annoncé, est-ce qu'on va vraiment arriver à 51 %? Moi, je ne suis pas sûr, mais, bon, il y a cette question-là. Et puis deuxièmement, bien, où sont les autres 49 %? On va le savoir quand? En 2029? Donc, ça presse. C'est ce sens de... on dit en anglais, «a sense of urgency», ce sens…

Mme Côté (Claudie) : …d'urgence.

M. Leitão : …d'urgence que je ne vois pas du tout dans les propos du ministre Charette.

Mme Côté (Claudie) : Et en même temps, le ministre Charette va dire qu'il n'y jamais un gouvernement qui est allé aussi loin, que tous les gouvernements avant lui ont fait des mesures très, très minimes, là, pour l'environnement.

M. Leitão : C'est sa ligne préférée. Moi, je lui répondrais : Alors, quoi, depuis quatre ans, vous êtes un touriste? Vous êtes au ministère de l'Environnement comme touriste? Vous faites quoi, là? Si c'est toujours la faute aux autres, vous faites quoi? Vous faites la moitié du chemin. Bien, vous êtes fier de faire la moitié du chemin? On doit aller plus loin que ça, à mon avis. Merci.

Mme St-Pierre : Merci beaucoup.

(Fin à 9 h 18)

Participants


Document(s) associé(s)