(Huit heures deux minutes)
Mme Anglade : Alors,
bonjour, bonjour, tout le monde, bien contente de vous revoir. Je suis
accompagnée aujourd'hui de mon leader André Fortin.
Hier, j'étais au CORIM devant 150 personnes
du milieu économique pour parler des enjeux économiques, et une chose qui a été
amenée comme enjeu vraiment prioritaire, mais là, vous ne serez pas surpris, c'est
la question de la main-d'oeuvre, à quel point il y a des enjeux de main-d'œuvre
partout, dans toutes nos régions du Québec. Puis ça a des impacts sur les
employés parce qu'ils sont fatigués; ça a des impacts sur les entrepreneurs d'un
point de vue économique pour croître; ça a des impacts sur la santé, sur l'éducation.
Partout, cet enjeu de main-d'œuvre est omniprésent.
Une des premières affaires qu'il nous faut
faire, lorsqu'on parle de pénurie de main-d'oeuvre, c'est de faire en sorte que
les femmes qui ont été particulièrement touchées par la COVID, que ce soit par
le retour des enfants à la maison, que ce soit par leur secteur, puissent
retourner sur le marché du travail. Aujourd'hui, ce qu'on constate, c'est qu'il
y a plein de femmes qui ne sont pas capables — elles ont des poupons
de 12 mois, elles n'ont pas de places en garderie — elles ne
sont pas capables de retourner sur le marché du travail. Elles perdent de l'argent,
conséquemment, tu sais, elles n'ont pas les moyens de passer à travers les 12,
18 mois, jusqu'à tant qu'elles trouvent un service de garde. Puis ça, c'est
vraiment problématique d'un point de vue économique. Donc, la première chose qu'on
devrait faire, c'est de s'assurer que ces femmes-là puissent retourner sur le
marché du travail ou, à tout le moins, les compenser, si jamais, si jamais
elles ne sont pas capables de se trouver une place en service de garde. Et là,
on va… tout, sauf dans la bonne direction, comme on a pu voir sur la création
des places en garderie.
Deuxième des choses, toute la question de
l'immigration. On a besoin d'avoir une régionalisation de notre immigration. La
semaine passée, j'étais en Mauricie, et on a envoyé le message de la charte des
régions. Bien, un des outils qui accompagnent cette charte des régions, c'est
de faire en sorte que chaque région soit capable de déterminer le nombre de
personnes qu'ils veulent accueillir en fonction de la capacité aussi d'accueil,
c'est eux qui sont le mieux placés pour le faire, c'est eux qui ont tous les
outils pour le faire. Et ça, ça nous permettrait une véritable régionalisation
de l'immigration, et, en passant, ça nous permettrait de régler le problème de
pénurie de main-d'oeuvre en partie. Et c'est ça, donc, que nous avons présenté
la semaine dernière. Voilà.
M. Laforest (Alain) : Mme Anglade,
l'amendement proposé par Simon Jolin-Barrette, qui rejoint une de vos préoccupations,
est-ce que, maintenant, le projet de loi de la réforme de la loi 101 est
acceptable pour vous?
Mme Anglade : Le projet
de loi n° 96 n'est pas acceptable pour nous, point. Pour ce qui est de l'amendement,
ils sont finalement venus aux mêmes conclusions que nous lorsqu'on leur disait :
On ne peut pas laisser à des étudiants qui vont échouer… ce n'est pas possible.
Donc, ça rejoint ce que l'on a mentionné puis ce que les groupes nous disent, mais
ça ne règle pas tous les problèmes qu'il y a au niveau du projet de loi n° 96.
M. Laforest (Alain) : Mais
vous l'aviez demandé, vous l'avez eu, puis ce n'est pas assez.
Mme Anglade : Ce n'est
certainement pas assez. Il y a plusieurs enjeux qui demeurent au sein du projet
de loi n° 96, notamment, toute la question de la dérogation, notamment,
toute la question par rapport… le français pour les immigrants. Il y a
énormément d'enjeux qui demeurent donc c'est pour ça qu'on va voter contre le
projet de loi n° 96.
M. Duval (Alexandre) : Mme Anglade,
vous avez dit quelque chose qui a attiré mon attention en parlant des services
de garde. Vous dites : Si on n'est pas capables de les renvoyer sur le
marché du travail, on doit les compenser. Qu'est-ce que ça veut dire, «les
compenser»? Comment? À quelle hauteur? Pendant combien de temps? Par qui? Par
quoi?
Mme Anglade : Ce qu'on a
proposé par rapport à ça, c'est que, pour toutes les personnes, pour toutes les
femmes qui ne sont pas capables de retourner sur le marché du travail, que le
programme de régime, le RQAP fasse en sorte qu'on soit capables de leur donner
un montant d'argent jusqu'à tant que ça... entre le 12 et 18 mois, c'est
ça qu'on a proposé. Parce que ça permettrait... Vous comprendrez qu'il y a des
gens, là… Moi, j'ai parlé avec des jeunes femmes qui me disent : Écoutez,
je n'ai même pas les moyens… moi, je veux retourner travailler, je suis une
infirmière, je veux retourner travailler et je n'ai pas les moyens de rester à
la maison. Mais elle n'est pas payée; si elle ne retourne pas travailler, elle
est obligée d'être dépendante d'autres personnes. Donc, de compenser cette
période-là, c'est ça que je veux.
M. Bergeron (Patrice) : Sur
le projet de loi n° 96, Mme Anglade, est-ce que l'arrivée de deux
partis anglophones vous incite à réfléchir à vos positions ou à changer vos
positions?
Mme Anglade : Bien, en
fait, on a toujours été clairs par rapport au projet de loi
n° 96 qu'il y avait plusieurs enjeux à ce sujet-là et qu'on allait
voter contre. Depuis le mois de janvier, je pense qu'on s'est prononcés
là-dessus, notamment avec la sortie qui s'est faite sur Dawson. Donc, nous,
notre position, elle est claire, on votera contre, pour toutes sortes de
raisons qui ont été exposées d'ailleurs dans des lettres ouvertes, et
l'amendement d'aujourd'hui ne change rien à ça.
M. Laforest (Alain) : Ce
n'est pas ça, la question, là. Deux partis anglophones, est-ce que ça vous a
amenés à changer votre position, là, à ramener le balancier en faveur de...
pour défendre les anglophones?
Mme Anglade : Non, parce
que cette décision-là a été prise bien en amont de ça, de un. Et, de deux,
j'aimerais envoyer un message à toute la communauté d'expression anglaise par
rapport à ça : nous, on est là pour défendre les intérêts de tous les
Québécois, francophones, anglophones, allophones, on est là pour défendre des
intérêts de tous les Québécois. Maintenant...
M. Bergeron (Patrice) : Donc,
l'arrivée de ces deux partis-là ne changera strictement rien à tout ce qui… à toutes
vos orientations concernant les élections générales, là, d'octobre, là? Vous ne
penserez même pas à ces partis-là quand vous allez établir vos plateformes, par
exemple? Pas du tout?
Mme Anglade : La
réalité, là, c'est qu'on est très confiants que les gens vont bien se rendre
compte que, dans les propositions qu'on met de l'avant, le Parti libéral est
une grande tente dans laquelle tout le monde peut se reconnaître, absolument
tout le monde peut se reconnaître.
M. Robillard (Alexandre) : Mais,
en même temps, est-ce que ce n'est pas logique pour les membres de la
communauté anglophone de présumer qu'un parti comme le Parti canadien du Québec
ou le Mouvement Québec serait mieux positionné pour défendre leurs intérêts à
temps plein plutôt que de représenter les intérêts des gens qui sont dans votre
grande tente?
Mme Anglade : Bien, j'ai
rencontré… je rencontre plein de monde, je rencontre plein de personnes de la
communauté d'expression anglaise également, et clairement, le message, c'est
qu'ils veulent être au Parti libéral puis que les positions soient claires.
Donc, moi, j'ai... encore une fois, il ne faut rien prendre pour acquis, mais
il faut… moi, je suis confiante que les positions qu'on amène répondent...
M. Robillard (Alexandre) : ...la
question que je vous pose, en fait, c'est : Est-ce que les anglophones ne
seraient pas mieux représentés par des partis qui représentent plus directement
et plus exclusivement leurs intérêts?
Mme Anglade : Absolument
pas. Moi, je pense que le seul parti qui est capable de représenter tout le
monde, c'est le Parti libéral du Québec. Et, si vous regardez les positions qui
sont prises par ces partis-là, je veux dire, je crois pertinemment que c'est le
Parti libéral du Québec qui les représente mieux. Et c'est aussi le message que
je reçois des gens que je rencontre.
M. Bergeron (Patrice) : Il
n'y aurait pas de risque que ça fasse, mettons, une percée? Avec le Equality
Party, par exemple, comme c'est déjà arrivé? Il n'y a pas un risque de percer, de
ces partis-là…
Mme Anglade : Encore une
fois, encore une fois, je suis convaincue d'une chose, c'est que dans les
propositions qu'on va faire, ça va répondre aux enjeux de la communauté
anglophone. Puis je vous dirais plus, aussi, je pense que la communauté
anglophone… il y a les questions… il y a évidemment les questions
linguistiques, mais il y a aussi les questions de santé, il y a aussi les
questions d'éducation, il y a des gens qui sont très préoccupés par ce qui se
passe en matière de médecins de famille. Alors, je pense aussi qu'il faut
élargir toutes ces questions-là, et la plateforme qui va répondre...
M. Lacroix (Louis) : Ces
deux partis-là veulent un Québec bilingue, vous ne pouvez pas répondre à ça
parce que vous...
Mme Anglade : Bien,
c'est hors de question, je veux dire, la langue...
M. Lacroix (Louis) : Alors,
parce qu'en grande partie, leur mécontentement vient de votre position sur la
langue, et eux veulent un parti bilingue, comment vous pouvez réconcilier les
deux?
Mme Anglade : Bien, il
n'y a pas de réconciliation possible sur cet enjeu-là.
M. Lacroix (Louis) : Bien,
vous dites aux gens : Ne votez pas pour eux autres, les seuls qui peuvent
vous représenter dans vos préoccupations, c'est nous autres.
Mme Anglade : Je pense
que la communauté d'expression anglaise, là, elle est intimement intégrée à la
société québécoise. Puis elle voit très bien la langue… que la langue commune,
c'est le français, puis qu'elle veut partager… et qu'elle veut y contribuer.
Donc, ça, pour moi, là, c'est très clair : ce qu'elle veut, c'est que les
droits soient respectés, ce qu'elle veut, c'est qu'on n'ait pas de clause dérogatoire,
et ça, on en est. Parce que partout, dans les projets de loi qui ont été
déposés par la CAQ, toute la question de la clause dérogatoire, le fait de
changer la Charte des droits et libertés sans même avoir des consultations par
rapport à ça, c'est ça, les enjeux qu'on a par rapport au projet de loi
n° 96, de la même manière qu'on avait les mêmes enjeux par rapport à
d'autres projets qui ont été présentés par le gouvernement, notamment le projet
de loi n° 40 et le projet n° 21.
M. Lachance (Nicolas) : Comment
vous faites pour expliquer la création de deux nouveaux partis anglophones?
Comment vous expliquez ça?
Mme Anglade : Je pense
qu'il y a des gens qui sentent qu'ils ont besoin d'exprimer d'autres points de
vue. Moi, je suis une démocrate, les gens ont le droit d'exprimer d'autres
points de vue. Mais encore une fois, j'estime que la tente qui va représenter
tout ça, c'est le Parti libéral du Québec.
M. Lachance (Nicolas) : Est-ce
que leur point de vue est valable?
Mme Anglade : Tous les
points de vue... Écoutez, en politique, là, il y a de la polarisation dans…
vous le voyez, là, il y a de la polarisation partout. Les points de vue, les
gens ont droit de les exprimer. À la fin de la journée, moi, ce que je vous
dis, c'est que je suis confiante que les propositions qu'on va faire vont
répondre aux besoins.
M. Lachance (Nicolas) : Est-ce
que c'est des propos extrêmes, selon vous?
Mme Anglade : Bien,
quand on parle de faire du… Québec bilingue, je pense qu'on a une langue
commune, puis c'est le français.
M. Bossé (Olivier) : Donc,
est-ce que vous craignez, comme M. Fortin, que ça divise le vote puis que,
finalement, ça donne juste plus de sièges à la CAQ?
Mme Anglade : C'est pour
ça que je vous dis je pense qu'il ne faut pas... il faut rester confiants, moi,
je suis confiante, mais il ne faut rien prendre pour acquis aussi, il ne faut
rien prendre pour acquis. Il faut aller faire le travail de terrain, aller à la
rencontre des gens, aller discuter des enjeux avec eux. Et quand je discute des
enjeux, au-delà de la question de la langue, parce que la question de la
langue, elle est fondamentale, mais au-delà de la question de la langue, il y a
beaucoup d'autres enjeux qui sont sur la table, aujourd'hui, à discuter avec
les communautés anglophones.
M. Laforest (Alain) : Revenons
sur le Québec bilingue, Mme Anglade, parce vous n'avez pas tout à fait
répondu à la question, là. Est-ce que ces partis-là, ce sont des marginaux qui
prônent une certaine forme d'extrémisme en demandant le Québec bilingue?
Mme Anglade : Ah! bien,
moi, je pense que oui, quand vous dites ça, oui. Je veux dire, la langue
française… la langue commune, ça reste le français au Québec, avec... en
respect, en respect de nos minorités. Puis ça, c'est vraiment important de le
mentionner, parce qu'on est capables de discuter des enjeux de langue en même
temps qu'on est capables de le faire de manière inclusive avec l'ensemble de la
communauté d'expression anglaise.
M. Laforest (Alain) : Donc,
c'est extrême, leur position, là? Je veux juste être clair, leur position est
extrême?
Mme Anglade : Tout ce qui
parle de dire que c'est de la… on doit revoir la loi 101 — parce
que, moi, c'est ce que j'ai entendu : On doit remettre en question la loi 101 — bien,
il n'y a personne ici, au Parti libéral du Québec… qu'on va remettre en
question la loi 101. Ce qu'on dit, c'est qu'on est capables d'avancer
ensemble de manière inclusive.
Des voix : ...
M. Lacroix (Louis) : Juste
pour être clair... Attends un peu, parce que c'est important, là.
Une voix : Oui.
M. Lacroix (Louis) : Là,
M. Laforest vous a demandé si, à votre avis, cette position-là sur le
bilinguisme était extrême, et vous avez dit : Oui, ça l'est?
M. Lachance (Nicolas) : Vous
avez dit : Je pense que oui.
Mme Anglade : La
question sur : Est-ce que le Québec devrait être une société... le Québec
a une langue, et c'est le français, point.
M. Lachance (Nicolas) : Non,
mais la question, elle est claire et simple : Est-ce que c'est vos propos?
Est-ce que c'est extrême, ce genre de position là?
Mme Anglade : C'est sûr
que c'est extrême, ce genre de position là.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
pourquoi?
Mme Anglade : Parce que
le Québec est une société francophone dans laquelle nous avons une minorité
d'expression anglaise que l'on doit respecter. Et dans le cadre du projet de
loi n° 96, on a plusieurs enjeux qui montrent qu'il y a… les droits ne
sont pas respectés; qui montrent qu'on passe par-dessus, on fait des clauses
dérogatoires; qui montrent que, comme on l'a vu avec Dawson, on prend une
décision basée sur des sondages plutôt que basée sur des véritables besoins.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
est-ce que, je veux dire, c'est une position extrême? Est-ce que ça peut
contribuer à ce qu'il y ait plus de positions extrêmes sur l'échiquier? Est-ce
que…
Mme Anglade : Bien, de
manière générale, vous allez voir des positions plus extrêmes de polarisation
sur l'échiquier comme vous voyez ailleurs, là, je veux dire, ce n'est pas...
vous le voyez sur l'échiquier québécois, vous le voyez sur d'autres échiquiers
également. Il va y avoir… il y a une plus grande polarisation, et je pense que
cette polarisation qui existe, elle est réelle; elle est réelle ici, elle est
réelle ailleurs. Mais, encore une fois, dans les propositions qu'on va amener,
je pense que ça va rejoindre...
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
que le risque, c'est d'engendrer d'autres positions extrêmes?
Mme Anglade : Ah! Bien,
ça, c'est vous comme moi qui pouvez... Ça peut engendrer, d'un côté comme de
l'autre, du côté droit, du côté gauche, dans tous les sens, ça peut…
M. Robillard (Alexandre) : M. Holness,
son parti, est-ce que vous avez l'impression que son ancrage est solide puis
c'est une menace crédible pour le Parti libéral du Québec?
Mme Anglade : Moi, comme
je l'ai répété tout à l'heure, je suis très confiante que le Parti libéral va
savoir représenter les besoins et les préoccupations des Québécois.
M. Robillard (Alexandre) : Lui,
son organisation à lui, vous la jugez comment?
Mme Anglade : C'est à
lui de voir de quelle… son organisation et avec qui il va faire son organisation.
Mais moi, ce que je peux vous dire, là, c'est que lorsque je parle avec les
gens, là, lorsque je discute avec les gens...
M. Robillard (Alexandre) : Quand
vous voyez que sur la scène municipale… il n'avait pas… il était en retard pour
déposer ses états financiers, puis que ça avait des conséquences sur son
éligibilité, tout ça, est-ce que ça vous dit quelque chose sur un niveau de
préparation de votre adversaire?
Mme Anglade : Bien, c'est
sûr que ça soulève des questions sur le niveau de préparation. C'est à lui de
répondre à ces questions puis c'est à lui de répondre à ces questionnements-là.
Mais c'est sûr que ça soulève...
Le Modérateur
: On va…
il faut passer en anglais…
M. Bergeron (Patrice) : Une
petite dernière, avant de passer en anglais. Puisqu'on parle d'extrêmes, vous
avez vu que M. Musk a acheté le réseau Twitter, est-ce que ce n'est pas un
risque aussi pour des démocraties, vous… comme le Québec, où est ce que, bon,
il y a beaucoup de polarisation qui s'exprime sur Twitter? Et, par ailleurs, votre
parti est aussi présent sur Twitter, est-ce que ça ne peut pas l'appeler aussi
à changer sa présence sur Twitter?
Mme Anglade : Je ne sais
pas si ça peut amener à changer la présence sur Twitter, mais ça pose un
certain nombre de questions. Hier, quand j'étais au CORIM, je disais : Il
y a des gens qui ont de la difficulté à se trouver un logement, ici, au Québec,
puis on a de la difficulté à joindre les deux bouts, avec une inflation qui est
galopante, puis, parallèlement à ça, tu vois que quelqu'un peut s'acheter un
réseau avec 44 milliards de dollars. Il y a quand même des marchés
qui sont déboussolés. Moi, ce que ça me dit surtout, c'est le rôle que doit
jouer l'État pour la population dans des moments de crise assez importante que
l'on vit aujourd'hui.
Le Modérateur
:
Alexandre, puis après ça, on va passer en anglais.
M. Duval (Alexandre) : Très,
très rapidement. Le ministère de la Santé, M. Dubé qui ne veulent pas
présenter leur échéancier pour leur plan de réforme du système de santé et qui
utilisent la loi sur l'accès à l'info, qu'est-ce que vous en pensez?
Mme Anglade : Bien, je
pense que c'est un problème, parce que si on veut être sérieux par rapport à un
plan de match, il faut qu'il y ait des échéanciers, il faut qu'il y ait des
livrables pour que les gens sachent où ils s'en vont. Vous avez constaté comme
moi que, des médecins de famille... il y a 400 000 personnes qui
n'avaient pas de médecin de famille, plus d'1 million aujourd'hui, ça ne va pas
dans la bonne direction. Et on ne nous donne pas d'échéancier, alors comment
est-ce qu'on va être capables de rencontrer des objectifs, si on n'a même pas
le début d'un commencement des échéanciers? Ça, c'est extrêmement
problématique.
Des voix : …
Le Modérateur : On va passer
en anglais. En anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) :
Mrs. Anglade,
the amendments, like, what Simon Jolin-Barrette has done yesterday, that's
basically your amendment, but it caused dissension within your own caucus. So,
I would like to know how you're going to fix things after what happened and the
dissension this amendment for three core courses in French caused.
Mme Anglade :
Well, after the amendment, again, we
talked to the whole community, we talked to all the people that were involved
and we realized the impact it could have on children, on school, on young
people here, in Québec. And
that's why the amendment… we told CAQ to go back to our rational and make sure
that it was fixed. So, I'm happy that they see this, right now, there are other
issues with Bill 96.
Mme Senay (Cathy) : What does that tell you about the state of French, the fact that it
was too hard for anglophone students at CEGEP to follow those three core courses
that would be mandatory if they wanted to be competitive enough to go in
university programs?
Mme Anglade : Well, I think if you have to do something like this, one of the key
learnings is you sit down with the people from the school, you sit down with
all the people from the CEGEP in order to talk about, like, the level of French
for all the students. But, at the end of the day, you cannot do this in a bill
like this one. What happened with Bill 96 is they passed a number of
things that had nothing to do with the language; whether it's regarding judges,
whether it's regarding «le DGEQ», they passed a number of items in this bill.
So, what it tells me is that if you're doing your bill on language, be careful
what you do with the system… with the educational system.
M. Authier (Philip) :
Casting this discussion further to the
future, do you think what happened last night, the fact that Mme David's
amendment was accepted, will this help you rebuild some kind of a bridge with
the minority community, which has turned their back on you?
Mme Anglade :
Well, so, first of all, I think the
amendment is necessary, given the fact that people were going to be impacted,
like, school children, CEGEP students were going to be impacted by that, so, I
think it was necessary, I'm happy to see that the CAQ realized that.
That being said, there
are a number of other issues that are not fixed right now in Bill 96, and
the rights of the anglophone community are… a right is a right, I mean, so, we
want to make sure that these rights are also protected.
M. Authier (Philip) :
But you've been trying for the last
weeks to patch up this mistake, do you think the minority… do you think Anglophones
and other minority communities are now going to give you another chance? Or how
is this going to play for you politically, Mam?
Mme Anglade :
Well, I think, again, we're talking a
lot about the language item and we're talking a lot about Bill 96. I think
we've been clear that we're going to be voting against Bill 96. But I also
think that there are many topics… as we come next to the election, there are
going to be many topics, yes, about the rights of minority, but also about
health care, also about education, also about all kinds of other items that we will be discussing.
M. Authier (Philip) :
Logistically, do you think it's
possible to have enough teachers in place to make this work for 2024? How
is it… are they going to do this?
Mme Anglade :
Well, that's exactly why we asked for
an extension for this to be applied.
Mme Senay (Cathy) :
So, what type of extension?
Mme Anglade :
On three years.
Mme Senay (Cathy) : So, which means that you would like this amendment to start in 2027?
2026? What's…
Mme
Anglade :
It
has to be… again, it has to be discussed with the schools, it has to be
discussed with… how it's applicable, and it has to be agreed upon in order for
this to work.
M. Wood (Ian) :
On one side, you have the Government squeezing you on this issue and, on
the other side, you have two new parties. How are you going to separate the Liberal Party on the issue of the English
language when it seems like all of the playing field is taking up?
Mme Anglade :
So, when you say that all the playing
field is taking up…
M. Wood (Ian) :
You have two parties on one side
that are new. Like, the idea that you had not one, but you had two new
parties founded in two weeks on this issue, because the community feels that you've obfuscated any sort of respond to that,
and meanwhile, the Government is eating your lunch by coming out with this amendment.
Mme Anglade :
Well, but let me be very clear, let me
be very clear with what's happening — and again, I've met with a number of people in the English-speaking
community — like, the
only party that's going to be able to defend the rights of minorities, defend
the rights of the anglophone community is the Liberal
Party of Québec, and including, including, like, the
whole population. The only party that is trying to unite all Quebeckers is this one, it's the Liberal Party of Québec. I don't think they
are trying to unite anybody, I think we are trying to unite people.
Mme Senay (Cathy) :
Well, you made that mistake with the
three core courses, thinking that anglophone students would be able to
succeed without consulting the community, without consulting CEGEPs, anglophone
CEGEPs, and now, you want to portray those two new political parties trying to
rally Anglophones as extreme, that's your strategy from now on?
Mme Anglade :
No, my strategy is really to talk to
the anglophone community, to be there, to listen to what the concerns are. And
again, there is a whole question around the language, but there are also other
topics that we need to address with the anglophone… English-speaking community.
M. Wood (Ian) :
But don't you think you've waited a bit
too long to talk to them? You've allowed two parties to pop out of
basically nowhere.
Mme Anglade :
Again, I think we were very clear on
Bill 21, we were very clear on a number of bills, Bill 40 is another
one of them. And again, when I have those conversations with people, when I
have those conservations, they are very clear, they say : Do you know what, we understand the
situation. We talked about that amendment and we said, you
know, we should have had more time to consult. Now that
this is hopefully behind us… and we will be talking with the English-speaking
community and defending the rights of every single Anglophone as well.
Mme Henriquez
(Gloria) :
Mme Anglade,
these two parties have popped out. Do you think that, even though this
amendment is going… is coming forward, do you think that damage is done to your
party? And how you move forward from that?
Mme Anglade :
I think we need to move forward. And I
think also, in terms of leadership, what people expect is… people, when they
realize something is wrong, when they realize that there is something that was
proposed that is wrong, that we say it, that we say it, we recognize it, we do
a mea culpa, and when we move on, then, we try to fix it. That's what we did,
that's exactly what we did. So, from now on, like, we need to talk about other
issues about Bill 96, for sure, and all tother issues as well regarding
the English-speaking community.
Mme Henriquez
(Gloria) :
Do
you think that the people who were upset about this will be able to put this
passed them?
Mme Anglade :
I'm certainly confident that people
will be able to realize that we, collectively, as the Liberal
Party, will be the voice supporting the anglophone
community.
Une
voix : Merci beaucoup.
Mme Anglade : Thank you to
all. Merci.
(Fin à 8 h 23)