(Treize heures quarante-cinq minutes)
M. Legault : Bonjour, tout le
monde. Bien, écoutez, ça me fait plaisir d'accueillir Shirley Dorismond, qui
est la nouvelle députée de Marie-Victorin. Elle a fait une belle campagne. Et
puis, bien, j'en profite pour remercier aussi tous ceux qui ont participé à cet
exercice démocratique.
Je veux aussi vous annoncer qu'on a confié
un mandat à Shirley. Vous le savez, c'est important, pour nous autres, de
donner un professionnel de la santé à chaque Québécois, que ça soit un médecin
de famille ou une infirmière ou un autre professionnel. Il y a des projets de
loi qui sont discutés actuellement, puis Christian négocie avec la FMOQ, avec
les différents syndicats. Et Shirley va être responsable d'aller, sur le
terrain, chercher les commentaires, les suggestions, les recommandations — je
sais qu'elle en a déjà beaucoup elle-même — de rapporter ça à
Christian Dubé, pour qu'on mette en place les conditions gagnantes pour que
tous les Québécois aient accès à un professionnel de la santé.
Évidemment, ce qu'on souhaite, c'est que
le plus possible de cliniques et de CLSC s'organisent en GMF, en groupes de
médecine de famille, puis que les Québécois, bien, quand ils sont malades puis
qu'ils ont un bobo qui est moins grave, qu'on appelle un P4 ou un P5, bien, au
lieu d'aller à l'urgence, bien, puissent appeler un médecin de famille, une
infirmière ou un professionnel de la santé.
Donc, Shirley, qui est une femme de
terrain, qui est habituée, justement, quand elle était vice-présidente du
syndicat de la FIQ, d'aller sur le terrain, voir les syndicats locaux, bien, va
aller chercher ce pouls-là sur le terrain puis, évidemment, va participer aux
réunions avec Christian pour que, dans les prochains mois, on commence à voir
beaucoup plus de Québécois qui sont pris en charge par un groupe de médecine de
famille.
M. Carabin (François) : 17 heures
d'attente à l'urgence, M. Legault, est-ce que c'est normal?
M. Legault : Bon, dans
le contexte qu'on vit actuellement, c'est-à-dire qu'il y a 10 000 employés
qui sont absents, qu'il y a des chirurgies qui ont été reportées, qu'il faut rattraper,
je pense que c'est comprenable, je devrais dire, dans le contexte actuel.
Maintenant, ce qu'on souhaite, c'est de
réduire ce temps-là à l'urgence, puis ce que je viens de vous dire, bien, c'est,
déjà, la moitié des personnes qui vont à l'urgence ne devraient pas être à l'urgence.
Ils auraient dû être vus en première ligne, dans une clinique privée ou un
CLSC, en groupe de médecine de famille. Puis c'est probablement le plus grand
défi qu'on a, puis, bien, moi, j'ai confiance, là, avec Shirley, qu'on va
travailler à ce qu'il y ait moins de monde qui soit obligé d'aller à l'urgence
puis qu'on puisse réduire les délais d'attente à l'urgence.
M. Lacroix (Louis) : M. Legault,
M. Bérubé a dit, ce matin, que le Québec risque d'être en crise démocratique
par le fait que vous avez refusé… en fait, que vous avez rejeté de revoir le
projet de loi pour revoir le mode de scrutin. Il dit que, de la façon dont ça
s'aligne, vous allez faire élire une centaine de députés, les oppositions vont
être réduites à presque rien et que ça, c'est un déficit démocratique.
M. Legault : Bon,
d'abord, contrairement à Pascal Bérubé, moi, je ne prends rien pour acquis.
Oui, il y a des sondages actuellement, mais, vous le savez, ça change
rapidement en politique. Moi, je pense que ça va se resserrer.
Maintenant, pour ce qui est du mode de
scrutin, nous, on s'était engagés à déposer un projet de loi pour réformer le
mode de scrutin. On l'a déposé, comme promis. On aurait voulu avoir le temps de
faire une vaste consultation des Québécois, parce que c'est quand même un
changement majeur. On a eu deux ans de pandémie où ça n'a pas été possible de
faire cette consultation puis, en plus, bien, on se rend compte que ce n'est
vraiment pas la priorité des Québécois. Il n'y a personne qui se bouscule dans
les autobus, au Québec, pour changer le mode de scrutin. Les Québécois sont
habitués à voir leur députée, qui est dans Marie-Victorin, arriver avec des
députés de liste. C'est un changement important. Puis je ne sens pas d'appétit,
pour les Québécois, pour changer ça.
Mme Prince (Véronique) : Mais,
votre consultation, est-ce que vous pourriez la faire dans un deuxième mandat?
Parce que ce que vous avez amorcé, si vous gagnez à l'automne, vous pouvez le
poursuivre.
M. Legault : Oui, mais
on se rend compte qu'honnêtement, quand on fait la liste des priorités, ce
n'est pas une priorité pour les Québécois. Donc, j'ai toujours dit que j'écoute
les Québécois, bien, ce que j'entends des Québécois, c'est, à part quelques personnes
qui sont dans la bulle politique, il n'y a pas d'appétit, dans la population en
général, pour changer le mode de scrutin.
Mme Plante (Caroline) : Mme Dorismond,
allez-vous être la voix des infirmières au gouvernement? Allez-vous défendre
les infirmières?
Mme Dorismond : Je vais
défendre la population, comme je l'ai toujours fait. Pour moi, c'est le
bien-être de la population qui est ma priorité.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que vous n'attendez pas un rapport, comme tel, de sa part, là? De quelle façon
vous allez faire ça, prendre le pouls du terrain, puis rapporter ça, surtout,
au ministre?
Mme Dorismond : Comme je
l'ai fait dans ma campagne de Marie-Victorin : J'ai été à la rencontre des
citoyens chaque jour. Je les ai rencontrés, on a discuté puis on a pris le
temps, vraiment, d'échanger ensemble, savoir c'était quoi, leurs priorités,
puis c'était quoi, leurs enjeux.
M. Lecavalier (Charles) : M. Legault,
est-ce que c'est vraiment la priorité, là, de subventionner les billets d'avion
des touristes étrangers? Est-ce que c'est vraiment utile de faire ça, là, payer
pour que des étrangers prennent l'avion moins cher au Québec?
M. Legault : Bon,
regardez, actuellement, il y a des prix des billets, là, puis ça fait longtemps
que je vois ça, là. Dans le temps, quand j'étais chez Air Transat, on vendait
des billets à 500 $, aller-retour sur Paris. Et quand on va aux Îles ou
dans certaines régions, ça coûte 800 $, 1 000 $. Donc, pour les
Québécois, d'abord, c'est important d'avoir un maximum à 500 $.
Deuxièmement, je pense qu'il y a une
opportunité en or de développer le tourisme dans les régions du Québec. Là, je
ne parlerai pas pour mes anciens associés, mais plutôt que d'aller à Cancún,
que les gens aillent aux Îles-de-la-Madeleine, en Gaspésie. C'est bon pour
l'économie du Québec, donc c'est bon si des touristes du reste du Canada, de
l'étranger viennent prendre un avion puis passent une semaine en région, c'est
excellent pour l'économie du Québec.
M. Lecavalier (Charles) : Mais
est-ce que c'est rentable de payer pour ça, de payer des billets d'avion pour
des étrangers, une partie des billets d'avion pour les étrangers?
M. Legault : Bien, c'est
qu'on paye ce qui excède 500 $. Donc, actuellement...
M. Lecavalier (Charles) : ...vous
avez une analyse qui fait que c'est payant?
M. Legault : Non, mais,
actuellement, on a quand même des avions pas mal dans toutes les régions. Il y
a des places de disponibles pas mal dans toutes les régions. Je pense que c'est
possible, si les avions sont pleins, de les rentabiliser, autour de 500 $.
Donc, ce qu'on essaye de faire, c'est d'augmenter la demande.
Et je pense que le tourisme... oui, c'est
payant de donner quelques centaines de dollars pour qu'un touriste passe du
temps en région, prenne un hôtel, consomme dans la région, c'est très bon. Puis,
même, c'est bon pour un Québécois qui, au lieu d'aller dépenser son argent à
l'étranger, le dépense dans une des régions du Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) : Le
député libéral Marc Tanguay ne vous croit pas quand vous dites que vous êtes
fédéraliste, hein, ils disent que le Parti libéral est le seul parti
fédéraliste. Il a peur d'un référendum si vous êtes réélu. Je veux savoir ce
que vous lui répondez. Est-ce que vous lui répondez que vous êtes résolument
fédéraliste?
M. Legault : Bien,
écoutez, notre projet est à l'intérieur du Canada. On veut plus d'autonomie
pour le Québec.
Le Modérateur : On va passer
en anglais.
M. Legault : En anglais.
J'écoute, hein? Oui.
Mme Senay
(Cathy) : …
M. Legault : Yes, yes.
Mme Senay
(Cathy) : Mr. Legault…
M. Legault : Yes, Cathy.
Mme
Senay
(Cathy) : …Anglophone groups who are planning to protest in front of your
office, in May, against Bill 96. They say that it's an assault of human rights.
This is not what you wanted?
M. Legault : No. That's not what I want. I think that we
have to understand that French will always be fragile in North America. So, we have to protect French, to promote French. I think that
talking about colleges right now, even if there is 8% to 9% of Anglophones in
Quebec, 17% of all places in colleges are in anglophone colleges. So, what we
say is we'll freeze number of places at this level. So, I think it's fair, it's
reasonable. For example, Parti québécois is proposing to cut half of the places
in anglophone colleges. So, that's not what we propose.
Mme Senay (Cathy) : But you didn't want to make Anglophones angry? This is my point.
M. Legault : No, because they are part of our history and they have the right
for all health care services, and education services in English, and I think
it's important that they be part
of our society.
Le Modérateur
: ...
M. Authier (Philip)
:
Thank you. How do you see the arrival of this new...
these two new small political parties, the Canadian Party of Québec and the Mouvement Québec? How will it
change the landscape and is it more trouble for Mme Anglade or for you?
M. Legault : I think that what these people want is to have a bilingual Quebec,
and I think that if we want French to still be in place in 50 and a 100 years
from now, we have to have the Bill 96, the Bill 101, we need the
immigrants to go to French schools. And I think that what they have to
understand is if Québec is bilingual,
unfortunately, the attraction in North America to English will be so strong
that it would be a matter of time before we don't speak French in Quebec and we
become Louisiana. Mais, merci, tout le monde
Le Modérateur
: Merci.
M. Legault : Après toi.
Mme Dorismond : Merci.
(Fin à 13
h 55)