(Treize heures deux minutes)
La Modératrice : Alors,
bonjour et bienvenue à ce point de presse transpartisan. S'adresseront à vous
aujourd'hui les représentants du RQOH, le Réseau québécois des OSBL d'habitation :
en premier, M. André Castonguay, ensuite, Mme Geneviève Savard, qui
est locataire administratrice du Domaine Scott à Saint-Sauveur, Mme Linda
Pelletier, promotrice du projet Repos du Soldat. Ils seront suivis dans cet
ordre de Mme Marie-Claude Nichols pour le Parti libéral, M. André
Fontecilla pour Québec solidaire et Mme Perry Mélançon pour le Parti
québécois. C'est à vous.
M. Castonguay (André) : Merci.
Donc, oui, André Castonguay, donc, directeur général de la Fédération régionale
des OBNL d'habitation de Québec-Chaudière-Appalaches et aussi avec le chapeau
de président du Réseau québécois des OSBL d'habitation.
Donc, le Réseau québécois des OSBL d'habitation
est fier d'avoir réuni aujourd'hui une cinquantaine d'acteurs et d'actrices de
l'habitation communautaire de partout au Québec. On demande au gouvernement du
Québec de réaliser au moins 5 000 nouveaux logements sociaux et
communautaires par an pour les… et ce, sur cinq ans… dans les cinq prochaines
années afin d'offrir des logements réellement abordables aux ménages à faibles
et modestes revenus en fonction de leur capacité de payer. Le secteur des OSBL
d'habitation connaît un succès indéniable dans ses missions et constitue à la
fois un modèle idéal et le partenaire crédible et expérimenté dont le
gouvernement du Québec a besoin pour réaliser cet objectif.
L'augmentation moyenne des loyers a
atteint des sommets en 2021 pour s'établir, par exemple, à 8,8 % à
Gatineau, 8,7 % à Sherbrooke et 7,1 % à Saguenay. Dans de nombreuses
régions, il n'y a presque plus de logements disponibles. Plus de 37 000 ménages
sont inscrits sur les listes d'attente des offices municipaux d'habitation; le
1er juillet, des milliers de ménages auront à nouveau besoin d'une aide d'urgence
pour ne pas se retrouver à la rue. Récemment, à l'occasion des consultations
prébudgétaires, l'UMQ évaluait à près de 18 000 annuellement le nombre de
logements sociaux et abordables nécessaires pour répondre aux besoins
identifiés sur le terrain.
Les efforts actuellement consacrés par le
gouvernement du Québec sont nettement insuffisants présentement. Avec leurs 55 000 logements
adaptés aux besoins des ménages en difficulté, les OSBL d'habitation
contribuent au bien-être et au dynamisme des collectivités. Avec l'appui du
gouvernement du Québec, notre secteur est prêt à relever le défi et à
participer à un grand chantier pour réaliser au moins 5 000 nouveaux
logements sociaux et communautaires annuellement. Merci.
Mme Savard (Geneviève) : Bonjour.
Un jour, au retour d'un séjour à l'étranger, je suis revenue m'établir au
Québec, et, par un heureux hasard, j'ai trouvé un logement dans un OBNL. Je
connaissais peu ce type d'environnement, mais rapidement, j'ai apprécié y
résider et j'ai compris son fonctionnement, puis ça s'est mis à me tenir à
cœur. Le fait de vouloir avoir une mixité sociale, de créer des écosystèmes qui
favorisent l'entraide, ça collait à mes valeurs.
Comme mon milieu de vie me tenait à coeur,
je suis devenue présidente du conseil d'administration de l'endroit où
j'habite, le Domaine Scott de Saint-Sauveur, pour ne pas le nommer. Je me suis
aussi impliquée dans un C.A. d'un autre OBNL pour personnes âgées en me disant
que mon apport pouvait être utile là-bas. Dernièrement, j'ai commencé à aider
un OBNL qui a besoin de revoir ses processus de gestion. Ça me tient
suffisamment à cœur pour donner du temps afin que le modèle puisse continuer
d'exister, parce que ça fait la différence dans la vie des gens qui y habitent,
parce que ça fait la différence aussi dans ma vie.
Bref, je suis fière d'y contribuer et je
suis fière de travailler aux côtés du réseau des OSBL en habitation afin de
s'assurer que le modèle puisse continuer de se développer au Québec. Merci
beaucoup.
Mme Pelletier (Linda) : Bonjour
à tous. Mon nom est Linda Pelletier. Je suis une conjointe d'un vétéran qui est
post-traumatisme. Je vais mettre mes lunettes, je ne vois pas.
Je travaille sur un projet d'un
bloc-appartements de 80 logements depuis six ans pour les vétérans
qui sont post-traumatiques. J'ai eu l'idée d'avoir un bloc-appartements après
avoir accompagné mon conjoint lors de… souvent des crises d'angoisse suivies
d'hospitalisations. J'ai notamment dû arrêter de travailler pour en prendre
soin, et je ne suis pas la seule, c'est pourquoi il m'est venu l'idée de
développer des logements subventionnés.
Quand je parle de vétérans, je parle aussi
de pompiers, ambulanciers, policiers et autochtones; les premiers répondants. Dans
un projet comme celui que nous proposons de développer ici, à Québec, on
aimerait réserver quelques unités de logement permettant aux familles et aux
conjoints de profiter d'un répit quand la situation devient problématique.
Nous proposons d'avoir un plancher de
l'immeuble qui offre des services personnalisés. Quand on parle d'un projet
respectueux qui valorisera la vie sociale de ses occupants, on veut aider les
vétérans dans les rues, aider nos vétérans et leurs conjoints de sortir de
l'isolement parce que, je peux en témoigner, les conjoints qui vivent auprès de
ceux qui ont vécu des chocs post-traumatismes deviennent isolés.
On propose également de créer des
logements de transition. On recherche un endroit facile d'accès où il y aura
des autobus, des magasins et l'épicerie à proximité. On a besoin du programme
AccèsLogis pour subventionner certains types de logements sociaux. Plusieurs
n'ont pas les moyens, même avec une pension de vétéran, de se payer un logement
convenable. Nos vétérans ont servi leur pays et méritent notre respect. On
pense que c'est aussi ça, l'habitation communautaire. Merci.
Mme Nichols :Bonjour. D'abord, j'aimerais saluer mes
collègues qui sont ici et j'aimerais saluer les... une cinquantaine de
représentants qui sont ici avec nous aujourd'hui, à l'Assemblée nationale. Je
suis impressionnée. Pour moi, vous êtes des experts, vous êtes des gens du
terrain, vous avez une expertise que nous, les élus, on n'a pas, donc
j'apprécie vraiment beaucoup que vous... C'est un blitz, hein, on va le dire,
là, vous faites un blitz ici, à l'Assemblée nationale, pour sensibiliser les
gens à la crise du logement, aux problèmes en habitation, donc, félicitations!
Je vous salue, merci, merci sincèrement d'être ici.
Bien, vous le savez tout comme moi, hein,
l'année 2022 va sûrement être l'année de l'habitation. C'est une année,
évidemment, une année électorale, mais c'est une année où on vit pour une
deuxième fois consécutive une crise du logement, disons-le, là, sans précédent,
on n'a pas vu ça dans les 18 dernières années, avec des taux
d'inoccupation au plus bas. Donc, bien sûr, ça a des répercussions sur de
nombreux ménages québécois.
Et que vous soyez ici pour le soulever
haut et fort, pour dire : On a besoin de 5000 logements
par année, oui, j'y adhère, oui, c'est important. Puis c'est 5000 logements par
année que ça prend. Il y en avait 15 000 de prévus, là, disons-le,
ils n'ont pas été livrés. On comprend votre message qu'il faut maintenant
s'unir puis les livrer, puis de façon rapide aussi.
Il y a un bon pas qui a été fait,
disons-le. Il faut les souligner, les bons coups. On se fait souvent dire en
politique qu'on critique tout le temps, donc soulevons le bon coup : la
crise du logement a finalement été reconnue par le gouvernement de la CAQ.
Donc, évidemment, quand on reconnaît une crise, bien, après ça, on met en place
les modalités, les mesures, la cellule de crise justement pour aller de l'avant
pour contrer cette crise-là. Donc, je pense que c'est une bonne chose, maintenant
on va travailler ensemble pour que les modalités puis tout se mette en place
pour regarder en avant puis poursuivre.
On vous a rencontrés précédemment, bien
sûr, je comprends qu'il y a plusieurs points qui vous préoccupent, dont la fin
des conventions, la pérennité du logement social. Est-ce qu'il y a des
programmes de… comme le PHAQ, le Programme habitation abordable Québec, est-ce
que c'est un bon programme? Je partage votre inquiétude relativement à la
pérennité du logement social et communautaire pour les prochaines années. Définitivement,
il faut trouver des solutions puis il faut mettre ça en place de façon,
disons-le, assez rapide parce qu'il y a urgence d'agir.
Grâce au travail que vous faites, grâce au
travail que les organismes font sur le terrain, je pense que le Québec s'est
bâti une réputation. Madame est allée à l'étranger, elle est revenue, elle l'a
dit, elle s'implique maintenant. Bravo! Bravo! Puis je pense que c'est une
histoire… c'était une autre histoire, mais je pense que tout ça, là, ça fait
qu'on est un Québec fort puis qu'on a des belles histoires à succès ici, au
Québec, il faut les mettre de l'avant puis dire que ça se peut, ça existe.
Donc, travaillons, tout le monde ensemble, pour un avenir meilleur.
On a un beau programme qui s'appelle
AccèsLogis, ça fait 25 ans que ce programme-là existe, c'est un programme
qui a besoin d'être modernisé, avouons-le, mais c'est un beau programme. Les
organismes sur le terrain, vous êtes... nos experts sont habitués de travailler
avec. Donc, j'espère sincèrement que le gouvernement va continuer à croire à
son projet AccèsLogis parce que... et débloquer les sommes, parce qu'il y a des
projets qui attendent juste un petit go pour voir le jour puis lever de terre.
Alors, voilà. Encore une fois, merci
d'être ici. Vous avez tout notre soutien. On croit vraiment aux 5 000 logements
par année, nous serons à vos côtés pour vous épauler dans la réalisation de vos
objectifs. Merci.
M. Fontecilla : Bonjour,
mesdames, messieurs. Donc, je commence par saluer les représentantes, les
représentants du Réseau québécois des OSBL d'habitation ici, à l'Assemblée
nationale. C'est très important, cette visite-là, pour sensibiliser l'ensemble
des élus à l'Assemblée nationale sur l'importance du secteur d'OSBL d'habitation
qui, en premier lieu, offre des loyers moins chers aux ménages du Québec, là.
Ça a déjà été dit, mais après trois ans de
gouvernement, la ministre de l'Habitation, Mme Laforest, a finalement
reconnu que le Québec vit une crise du logement, ce que tout le monde sait
depuis longtemps. Trop peu, trop tard. Et maintenant, cette reconnaissance doit
s'accompagner obligatoirement de moyens structurants pour régler cette crise du
logement qui affecte durement des milliers de ménages au Québec. On le sait, la
CAQ ne va faire... ne va réaliser que 50 % de sa promesse électorale en
termes de construction de logement social, la moitié seulement alors que les
besoins aujourd'hui sont immenses dans le domaine de l'habitation.
Le secteur des OSBL d'habitation comporte
55 000 unités établies dans toutes les grandes villes et toutes les
localités du Québec. C'est un secteur qui a développé une expertise certaine,
qui est expérimenté dans le développement de projets, qui connaît la réalité
des milieux locaux, qui... dont les projets sont justement issus des
concertations locales et qui répondent véritablement aux intérêts des
populations un peu partout à travers le territoire. C'est des projets
communautaires qui suscitent la participation active et l'implication des gens,
là, sur le terrain et, encore une fois, des logements qui ne recherchent pas à
faire des profits qui vont être empochés par un propriétaire, mais qui offrent
véritablement des loyers moins chers à tous les locataires.
Donc, il faut privilégier ces modèles-là
dans le développement de l'offre locative ici, au Québec. On le sait, même le
gouvernement l'a dit, même le ministre des Finances l'a dit, on vit, en ce
moment, une offre... une crise dans l'offre de logement. Et le secteur des OSBL
d'habitation est en mesure de répondre, si jamais on lui donnait véritablement
les moyens, est en mesure de répondre à cet appel-là.
Et aujourd'hui, je vais poser une question
à la ministre de l'Habitation, Mme Laforest, sur l'avenir de ce
secteur-là, à qui il faut donner les moyens de se développer davantage. Parce
qu'il subit des menaces, non seulement en termes de gel, en quelque sorte… dans
l'effet du gel du développement des OSBL d'habitation, qui offrent des
logements communautaires. Il n'y a aucune nouvelle unité qui a été annoncée…
d'unité de logement, là, qui a été annoncée par le gouvernement, on se contente
à peine d'essayer de rattraper la promesse qu'ils ont faite en début de mandat.
Et, d'autre part, il y a d'autres menaces. Il y a des OSBL qui sont vendus à
des promoteurs privés. Il faut donc protéger ces parcs locatifs de façon
impérative, là, parce qu'ils constituent un filet social qui caractérise le
Québec.
Donc, j'appuie très fermement la demande
faite par le Réseau québécois des OSBL d'habitation de construire un minimum,
un minimum de 5 000 logements sociaux par année pendant 25 ans.
Ces 25 000 logements sociaux vont réussir à soulager de façon
importante la crise du logement. Merci beaucoup.
Mme Perry Mélançon : Bonjour
à vous tous et toutes. Je suis très heureuse de participer à cette démarche
transpartisane, excusez-moi, qui n'est pas... ce n'est pas tous les jours qu'on
fait ce genre de point de presse là ensemble, mais le sujet est très, très
important. Et on a la chance d'avoir... Ça a été initié, évidemment, par le
Réseau québécois des OBNL d'habitation, qui est avec nous à Québec depuis hier,
qui continue, là, ses rencontres avec les élus de l'Assemblée nationale pour
les sensibiliser à l'importance de construire du logement social au Québec.
On le sait, le logement social a connu un
sous-financement important dans les dernières années. Et non seulement le
gouvernement de la CAQ ne répond pas à la demande des groupes de construire les
5 000 logements par année au Québec, mais il n'est pas capable de
s'engager à livrer les milliers d'unités qui sont déjà déposées dans AccèsLogis
et qui sont toujours en attente d'une réponse — je crois, Mme Pelletier,
que c'est votre cas — depuis six ans que ce projet-là est en
branle, et on est toujours en attente d'une réponse.
Donc, ça suffit, cette attente-là. Il faut
pouvoir s'engager, il faut pouvoir aller au bout de nos ambitions, au Québec.
Le logement, c'est un droit fondamental, il faut le rappeler. Je le rappellerai
lors d'une motion, là, qu'on va déposer à l'Assemblée nationale tout à l'heure,
en période de questions.
Je veux avoir un mot aussi sur AccèsLogis,
que je viens de citer. Il faut que la ministre puisse clarifier ses intentions
avec l'avenir du programme AccèsLogis, c'est vital. C'est vital pour les
logements sociaux qui ne pourront jamais être remplacés par du logement
abordable.
Donc, on dirait, présentement… Il y a
plusieurs rumeurs qui ont circulé, justement, sur AccèsLogis. Le gouvernement
semble vouloir hacher le programme… passer la hache dans le programme pour se
consacrer uniquement sur le nouveau Programme en habitation abordable. Ce n'est
pas la clé, ce n'est pas la solution à long terme pour s'assurer de garder des
logements à prix modiques.
On est en crise, crise du logement,
évidemment, au Québec, mais en plus de ça, on est dans une forte hausse de
l'inflation, c'est sûr que les personnes vulnérables vont avoir des besoins,
vont devoir être épaulées plus que jamais pour traverser la crise. Alors, il
faut faire attention de ne pas débalancer l'offre, finalement, de logements à
prix modique versus les logements qui seront construits dans le privé. C'est
sûr qu'il y aura un impact sur le prix des loyers. C'est sûr que, si on
construit plus dans le privé, il y aura des intérêts, il y aura des hausses de
loyer qui vont affecter aussi les prix de nos logements sociaux.
Alors, moi, j'aurai une question également
pour la ministre. Je pense qu'elle doit faire preuve de vision. Je pense
qu'elle doit écouter plus que jamais les groupes qui ont la même demande depuis
au moins quatre ans, celle de construire 5 000 unités de
logement par année au Québec, sinon, on ne se sortira jamais de cette crise du
logement qu'on connaît. Et il faut avoir une priorité pour acquérir des bâtiments
aussi, via les municipalités, pour acquérir des terrains. Je lui ai demandé
d'accorder un droit de préemption aux municipalités qui veulent développer des
projets de logement social, qui veulent être les alliées de nos groupes en
habitation.
C'est tout ce qui est demandé présentement,
il y a eu une déclaration de l'UMQ là-dessus. Alors, il faut absolument
débloquer et faire un grand chantier en habitation, mais c'est le logement
social qui doit primer.
Alors, bien, je vous remercie d'être là avec
nous. Vraiment, franchement, ça fait du bien d'avoir ce mouvement-là, qui est
plus clair que jamais, comme je le disais. Alors, on va déposer une motion qui
veut reconnaître la crise du logement, oui, mais le droit au logement, qui est
un droit fondamental. Merci.
La Modératrice : Merci
beaucoup. Nous allons prendre les questions.
M. Aubert (Benjamin) : Oui,
bonjour, Benjamin Aubert, Journal Métro. Peut-être clarifier, là, si la
demande, c'est 5000 sur
cinq ans ou sur 25 ans? Parce que M. Fontecilla a parlé de
25 ans, tout à l'heure.
Des voix : ...
M. Aubert (Benjamin) : Donc,
oui, mais, en fait, c'est 5000 sur…
Des voix : …
M. Aubert (Benjamin) : Cinq ans,
parfait. Puis cette demande-là, ça représente des investissements de combien
pour l'aide, là, qui est demandée?
M. Castonguay (André) : Je
n'ai pas vraiment de chiffres exacts à vous donner. Par contre, on sait que
présentement, avec la hausse des coûts de construction, on peut être dans
l'ordre 300000,
peut-être de 250000
à 350000 par unité,
grosso modo, mais c'est vraiment une estimation, là, je n'ai pas de chiffres
exacts à vous donner là-dessus.
M. Aubert (Benjamin) : Et
les plus grands besoins sont où, au Québec?
M. Castonguay (André) : Pardon?
M. Aubert (Benjamin) : Les
plus grands besoins sont où, au Québec?
M. Castonguay (André) : Il
y en a partout, il y en a partout, que ce soient les grands centres, il y a des
grands besoins aussi au niveau des régions, il y a des grands besoins pour des
aînés. Donc, les besoins sont partout, là, à travers la province. De toute
façon, les chiffres des taux d'inoccupation sont probants à peu près partout, dans
la province de Québec, ils sont pas mal tous en bas du 3 %, qui est
la norme, là, au niveau des taux d'inoccupation puis de l'équilibre entre
l'offre puis la demande.
M. Aubert (Benjamin) : Merci.
M. Castonguay (André) : Plaisir.
Mme Perry Mélançon : J'aurais
envie d'ajouter quelque chose, si vous me le permettez.
M. Aubert (Benjamin) : Oui,
allez-y.
Mme Perry Mélançon : Ce
n'est pas des chiffres comme tels. Mais il faut dire qu'avec la gestion de la
crise actuelle ce n'est pas rentable de ne pas protéger notre parc de logements
locatifs via les OBNL d'habitation, qui ont été construits il y a 30,
40 ans avec des conventions, on l'a dit, qui arrivent à échéance
maintenant. Et il n'y a rien qui est fait par le gouvernement pour s'assurer
que ça ne passe pas aux mains privées. On l'a vu récemment à Richelieu, on
était les trois porte-parole, l'opposition, à cette manifestation-là, et
malheureusement, la transaction a eu lieu. Puis il y a plein d'autres OBNL qui
sont dans cette situation-là. Donc, si on n'est pas en mesure de protéger notre
parc, et de ne pas construire les 5000 unités
additionnelles, où s'en va, le Québec? Où s'en va... C'est une crise sociale
qui nous attend, et pas juste le 1er juillet, on est en train de la vivre
actuellement.
M. Aubert (Benjamin) : Merci.
M. Fontecilla : …Un petit
détail sur les montants, là. C'est... je n'ai pas les montants non plus, là,
mais il ne faut pas oublier que ce n'est pas seulement un investissement de
l'État. Je ne veux pas m'enfarger dans les pourcentages, là, mais il y a un
pourcentage, autour de 40 %, 50 %, qui est fourni par l'État, une
autre partie par les municipalités. Et les locateurs fournissent aussi un
effort substantiel pour financer ces projets-là, donc ce n'est pas seulement de
l'argent qui sort des poches de l'État.
Le Modérateur : Alors, il n'y
a plus de question. Ceci met fin à ce point de presse. Merci infiniment pour
votre présence.
(Fin à 13 h 23)