(Treize heures trente-deux minutes)
La Modératrice : Bienvenue au
point de presse. Interviendront dans l'ordre : Émilise Lessard-Therrien,
députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue; Sylvain Gaudreault, député de Jonquière;
Carlos Leitão, député de Robert-Baldwin, puis Stéphanie Doucet-Champeau,
Raphaël Savaria, Quentin Lehmann, porte-parole des délégations des Générations Futures
et de la délégation de Génération climat Montréal.
Mme Lessard-Therrien : Merci.
Bon après-midi. J'aimerais commencer par souhaiter la bienvenue aux délégations
des Générations Futures et Génération climat Montréal de même qu'aux
représentants des organismes qui les soutiennent, soit Oxfam-Québec, l'Écotech
et les YMCA du Québec. Je suis vraiment contente de vous voir ici aujourd'hui,
de revoir certains d'entre vous qui étaient à Glasgow. On s'était rencontrés l'automne
dernier à la Conférence des parties sur les changements climatiques, et de se
retrouver comme ça, quelques mois plus tard, pour donner suite à nos
discussions, c'est un grand plaisir, un grand honneur.
Ce matin, j'ai déposé, en le nom des
jeunes, une motion demandant que le gouvernement puisse examiner la possibilité
de créer un comité-conseil jeunesse permanent sur le climat, une demande que je
me devais de soutenir parce qu'elle est essentielle et urgente. Parce que vous
le savez comme moi, la crise climatique, on a les deux pieds dedans en ce
moment. Je me devais de la soutenir parce que ce qui est en jeu ici, c'est
notre futur. Le GIEC a été extrêmement clair, la semaine dernière, nous avons
trois ans, trois ans pour poser des gestes ambitieux, structurants pour
renverser la tendance. C'est notre avenir dont il est question à l'heure
actuelle.
Je me souviens, à Glasgow, des jeunes dans
la rue qui scandaient : «How old are we? Old enough!» C'est plus vrai que
jamais. Nous avons besoin que les jeunes non seulement se fassent entendre mais
soient parties prenantes des décisions qui nous concernent et qui vont
déterminer si nous allons avoir un futur ou pas.
Aujourd'hui, je suis extrêmement fière de
me tenir debout aux côtés de cette jeunesse inspirante qui réclame des gestes,
qui réclame de participer, qui se tient debout sans relâche pour nous garantir
à tous un avenir viable. La tâche est colossale, mais, si elle est portée par
toute la fougue et l'énergie dont la jeunesse est capable, je sais qu'on va y
arriver. Vous pouvez compter sur moi, sur Québec solidaire pour prendre à bras-le-corps
la lutte contre la crise climatique et surtout pour s'assurer que le
gouvernement actuel n'oublie pas l'engagement que nous venons de prendre
collectivement ici aujourd'hui. Merci.
M. Gaudreault : Alors, c'est
avec beaucoup de plaisir et beaucoup, beaucoup d'émotion que je retrouve des
gens que j'ai connus à Glasgow, des jeunes superengagés, inspirants, qui sont
la raison pourquoi nous nous impliquons en politique, les jeunes des Générations
Futures, climat Montréal, qui sont ici avec nous et qui font la démonstration
que ça marche, que ça marche, l'action politique. C'est ça, le message qu'il
faut retenir aujourd'hui. Puis ça marche pour changer le monde, pour garantir
aux générations futures une planète en santé, une planète vivable et également
pour envoyer un message très clair à ceux et celles qui sont élus, qui siègent
ici, à l'Assemblée nationale, ceux et celles qui sont au Conseil des ministres.
Puis aujourd'hui, là, votre plus grand
succès, c'est que vous avez été capables de faire adopter une motion unanime.
Ces jeunes ont été applaudis par les 125 députés, incluant le Conseil des
ministres, à l'Assemblée nationale. Bien, ça, là, c'est bien de valeur, mais
c'est un engagement, c'est un engagement qu'on va s'assurer de mener jusqu'au
bout, jusqu'au bout, parce que les jeunes qui sont ici, qui s'engagent pour les
générations futures, qui s'engagent pour le bien commun, ils doivent être
entendus.
Alors, on a travaillé fort, du point a
au point c, en passant par le point b, on a travaillé, ce matin, très
fort. On a obtenu des résultats puis on va construire là-dessus, le pied, il
est dans la porte, pour obtenir un conseil climat permanent jeunesse, conseil jeunesse
permanent climat… Quand il restera juste à trouver dans quel ordre qu'on met
les mots, on va s'entendre que ça va être un détail. Alors, on a rencontré le
ministre ce matin. Moi, je me suis engagé, au nom du Parti québécois, à
continuer de travailler avec ces jeunes pour s'assurer que ça ne sera pas que
des mots creux. Alors, on a commencé le travail, on va continuer, et c'est pour
toute la planète, dans le fond, qu'on fait ça, puis assurer un avenir pour les
générations futures et notre planète que nous aimons tant et qui est
nécessaire.
Alors, merci, c'est à vous autres,
aujourd'hui, qu'on doit dire merci de votre engagement, de votre présence, de
votre mobilisation, vous êtes superinspirants. Moi, là, on prend des photos,
là, mais je vais tout mettre ça sur mes réseaux sociaux pour ma gang, aussi, au
Saguenay—Lac-Saint-Jean puis ailleurs. Alors, merci, puis on va continuer de
vous accompagner.
M. Leitão : Bonjour.
Merci, Sylvain. Qu'est-ce que je peux dire maintenant, après ce que Sylvain a
dit? Écoutez, à mon tour aussi, d'abord, vous souhaiter la bienvenue au parlement
et de vous féliciter pour votre persévérance, pour votre travail. Vous
n'abandonnez pas, il ne faut pas abandonner. Comme Sylvain Gaudreault vient de
mentionner, ce qui s'est passé aujourd'hui, c'est une première étape, un premier
pas, un premier pas important parce que c'est le premier pas, mais évidemment
tout le travail reste encore à faire.
Les décisions importantes sont prises ici,
à l'Assemblée nationale, mais elles sont prises aussi en dehors de l'Assemblée
nationale, et donc il faut prendre toutes les occasions, il faut prendre tous
les moyens non seulement de faire passer le message, mais aussi de chercher les
solutions, de chercher les moyens pour que, collectivement, nous soyons
capables de passer au-delà de cette crise. Parce que c'est bel et bien une
crise, une crise environnementale, une crise, une réelle crise.
Tout le monde souhaite, évidemment,
arriver à la carboneutralité en 2050, c'est très bien, mais comment est-ce
qu'on va y arriver? Et on n'y arrivera pas, ça, on le sait déjà, là, le GIEC
nous dit, on n'y arrivera pas si, d'ici 2030, on n'est pas capables d'atteindre
les cibles, on n'est pas capables de mettre en place des mesures importantes,
suffisantes pour qu'on puisse y arriver. Donc, on n'a pas beaucoup de temps, on
a quelques années, là, et il faut réussir parce qu'il n'y a pas d'alternative,
c'est ça qui est comme ça.
Alors, ça prend la participation de tous :
ça prend la participation de tous les secteurs de la société civile, et des
élus, et des entreprises, et des syndicats, ça prend la participation de tout
le monde. La création d'un conseil jeunesse climat, climat jeunesse, quel que
soit le nom, c'est une première étape, c'est une première étape dans ce
processus de rester engagés et de rester dans la discussion, de proposer des
solutions et de continuer d'aller de l'avant.
Écoutez, on avait dit tantôt qu'en 2050,
là, la fameuse carboneutralité… moi, avec un peu de chance, j'aurai 96 ans,
avec un peu de chance, donc c'est vraiment vous, là, votre génération. C'est
peut-être ici qu'il y a un futur ministre des Finances, un futur premier
ministre, une future première ministre, qui sait? Donc, ça, c'est à vous de
gérer la société, et ça commence aujourd'hui, ça commence ici. Donc, merci,
merci à vous.
Mme Doucet-Champeau (Stéphanie) :
«Kwe», bonjour. Merci, Mme et MM. les députés. Je m'appelle Stéphanie
et je suis une déléguée de la délégation des Générations Futures. Avec cette
motion, aujourd'hui, nous posons la question suivante : Les
infrastructures démocratiques actuelles sont-elles suffisantes pour relever
l'un des plus grands défis de notre époque, celui d'équilibrer les intérêts des
générations anciennes, futures et jeunes pour un environnement prospère et
vivant? Nous croyons que non.
La crise climatique que nous vivons
actuellement constitue la plus grande injustice intergénérationnelle. Les gaz à
effet de serre étant cumulés dans l'atmosphère, les jeunes subissent de plein
fouet les conséquences d'émissions polluantes qui ont été générées avant même
leur naissance. Les jeunes sont démesurément affectés par la crise climatique. Même
s'il est vrai que personne n'est épargné, les jeunes sont particulièrement
vulnérables, physiquement, psychologiquement et parce qu'ils sont
systématiquement exclus de la prise des décisions.
Par exemple : en matière de santé,
parce que les effets de la pollution atmosphérique sont cumulatifs et parce que
les jeunes éprouvent aussi de plus en plus d'écoanxiété; en matière d'emploi,
parce que les changements climatiques chamboulent nos perspectives d'emploi et
pèsent particulièrement lourd sur la relève agricole, la crise climatique est
susceptible d'exacerber les difficultés économiques existantes et d'entraîner
de longues périodes de récession, situations dans lesquelles les jeunes sont
trop souvent les premiers à perdre leurs emplois; enfin, en matière de culture,
en plus des dangers climatiques auxquels sont confrontés les autres jeunes, les
jeunes autochtones sont menacés de perdre leurs connaissances écologiques
traditionnelles et leurs identités culturelles, et ce, même s'ils sont souvent
considérés comme les derniers gardiens de la biodiversité mondiale, dont
80 % se trouve sur leur territoire en ce moment. Et ça, c'est seulement
trois exemples parmi tant d'autres.
Après plusieurs recherches sur les
solutions possibles au problème de préjudice générationnel dans le processus
décisionnel, nous en avons trouvé une qui était à la fois réalisable et
efficace : un comité jeunesse permanent sur le climat.
M. Savaria (Raphaël) : Donc,
bonjour. Mon nom, c'est Raphaël Savaria, je suis dans la délégation de Génération
climat Montréal. Premièrement, je n'aime pas beaucoup parler en public, je vais
juste le dire tout de suite, ça va me faire du bien pour relaxer un peu. Je ne
suis pas habitué, je ne fais pas votre travail.
Mais je voulais vraiment vous remercier,
vous trois spécifiquement, parce qu'on s'est rencontrés à Glasgow. On voit qu'il
y a une possibilité d'avoir une action transpartisane sur les enjeux
climatiques, ça donne vraiment un beau message pour la jeunesse, je pense que
c'est un jour important pour ça, donc je veux vraiment vous remercier
personnellement pour ces actions-là. Et merci aussi à la CAQ qui nous a
appuyés, c'était vraiment unanime aujourd'hui, donc c'est un beau message qu'on
envoie à la jeunesse. C'est un premier pas, comme on a dit, c'est un petit pas dans
la bonne direction, mais je voulais juste vraiment vous remercier
personnellement pour ça.
Les jeunes sont surreprésentés dans ce
qui… dans les personnes qui vont être affectées par les changements
climatiques, mais on est sous-représentés autour des tables de décision. Faire
un comité comme celui-ci, c'est un poids et un levier politique pour nos idées,
pour nos propositions, c'est un mécanisme de gouvernance responsable et
inclusive où est-ce que le gouvernement va devoir être redevable pour les générations
futures. C'est important de rebâtir la... pas la croissance, pas du tout la
croissance, c'est important de rebâtir la confiance des générations et de
montrer, justement, que le système politique nous appartient et qu'on a un mot
à dire dans ces décisions-là. C'est important d'inclure les jeunes des régions,
la diversité aussi et de faire en sorte que ce pas-là soit pris collectivement.
Le rapport du GIEC est sorti la semaine
passée. On a eu une semaine assez mouvementée, la semaine passée. Il faut se
souvenir qu'il faut... comme on a dit encore aujourd'hui, on a trois ans pour
avoir le plafond des émissions de GES, et ensuite il va falloir descendre
drastiquement les émissions à chaque année. Ça, ça représente des changements dans
les modes de vie, dans les emplois, ça va demander des grands, grands,
grands... une grande flexibilité de la jeunesse.
Et créer un canal de communication, c'est
justement une opportunité pour le gouvernement de travailler sur ces liens-là
et de prendre, justement, cette flexibilité-là pour aller dans la bonne
direction. Il faut que le Québec fasse sa juste part. Je vous épargne les
chiffres, mais allez voir, justement, qu'est-ce que ça veut dire. Les solutions
sont innovantes, elles sont sérieuses, elles sont ambitieuses. Les solutions
sont par les jeunes et pour les jeunes, c'est important de les mettre autour de
la table. Les décisions qui sont prises aujourd'hui vont avoir des impacts dans
les années futures, et on doit absolument rehausser cette ambition-là et occuper
ces espaces-là.
Le comité jeunesse, c'est aussi une
opportunité de politiser une génération, de les intéresser ou de les
réintéresser à la politique, c'est donner un pouvoir d'agir concret. Parce que
ça se passe dans la rue, mais ça se passe aussi au parlement, et il faut
absolument que ce pouvoir d'agir là soit reconnu et entendu par les jeunes. Les
jeunes n'ont pas toujours le droit de vote, ils doivent absolument replacer les
préoccupations dans les discours publics politiques, et ça va toucher, là, l'ensemble
des ministres.
La justice climatique, c'est un pont entre
les générations aussi. Il y a un dialogue intergénérationnel qu'il faut mettre
de l'avant, et il faut siéger autour de la table, justement, pour avoir ce
poids-là. Le Québec reconnaît, dans le deuxième article de la Loi du
développement durable, qu'on doit répondre à nos besoins sans compromettre les
besoins... les capacités des générations futures à répondre aux leurs. Donc, le
comité jeunesse permanent, c'est un pas dans cette direction.
M. Lehmann (Quentin) : Le
but est de créer un comité jeunesse conseil permanent qui soit pérenne, c'est
bien l'idée. Les gouvernements changent tous les quatre ans, on le sait très
bien. Le but est d'avoir un comité qui permettra un dialogue constant qui aille
au-delà des cycles électoraux et qui soit, bien entendu, transpartisan. Encore
une fois, comme on a pu le constater aujourd'hui, c'est possible. Le but est de
maintenir les liens entre la jeunesse, qui est peu souvent écoutée, qui a peu
souvent une voix, et la classe politique, au-delà des personnes élues à
l'Assemblée nationale, bien entendu. Le but est d'aller au-delà, aussi, des
rencontres internationales, des rencontres municipales, des rencontres
nationales sur le climat, de ne pas juste avoir des promesses qui se donnent
pendant une journée, mais qui puissent être, elles aussi, pérennes et nous
assurer un futur.
Les jeunes Québécois, Québécoises sont
déjà des leaders climatiques. Ils se rassemblent dans la rue depuis des années.
On a eu, en 2019, 500 000 personnes dans les rues qui demandaient des
changements. On a la CEVES. On a Fridays For Future, des jeunes du secondaire
qui descendent dans les rues à chaque vendredi depuis 17 semaines
maintenant. On a la Coalition canadienne pour les jeunes pour le climat. La
semaine passée, le FEDAC s'est créé, qui rassemble 330 000 étudiants,
étudiantes. Les jeunes sont déjà des leaders climatiques. Il ne nous manque
qu'une seule place à la table pour discuter avec les personnes qui prennent les
décisions finales. On les a aujourd'hui, merci beaucoup.
Malgré l'absence du premier ministre, nous
tenons à remercier l'ensemble des membres présents de l'Assemblée, soit Québec
solidaire, le Parti libéral, le Parti québécois et la CAQ, qui ont voté unanimement,
aujourd'hui, de manière transpartisane, la motion pour la création d'un comité
jeunesse concernant l'ensemble des enjeux climatiques. C'est incroyable. Ceci
est un premier pas important pour la démocratie québécoise, c'est aussi un
premier pas pour faire valoir la voix des jeunes, c'est celle des générations
qui nous succéderont.
Au-delà du jeu politique, il va falloir
maintenant travailler ensemble, parce que ce n'est pas fini. Avec le
gouvernement élu et l'opposition, la mise en place d'un comité jeunesse
inclusif qui soit réellement entendu pour créer le changement et qui soit,
encore une fois, transpartisan, c'est très important. Nous avons donc hâte de
travailler avec tous les membres de l'Assemblée, avec le premier ministre, avec
le ministre responsable du dossier Jeunesse et le ministre de l'Environnement
et de la Lutte aux changements climatiques. Nous remercions l'ensemble des
députés d'avoir voté aujourd'hui, tous et toutes ensemble, cette motion-là.
Nous remercions aussi les Québécois et les Québécoises pour leur soutien. Merci
beaucoup. Voilà.
La Modératrice : La
conférence de presse étant terminée, on va prendre les questions, s'il y en a.
Mme Senay (Cathy) : Oui.
Can I ask you questions in English? Because I would like to
hear maybe some of you, MNAs, also, like, a young person in this group. Because
the reason why I'm asking these questions right now is the Legault Government
just announced the update on its tunnel Québec and Lévis. It's a cheaper one,
$7.5 billion, and it's two... it's one tunnel, and it's… I mean, like, I don't
know how you react to this since it may extend or expand urban sprawl. So, as
the next generation, is this what you want, a tunnel between Québec City and
Lévis?
Mme Warmels (Claire) : So,
hi, my name is Claire. Oh. I'm a «chargée de projet de» Génération climat
Montréal. We, as a project, don't have a defined position on
«le troisième lien». And we want to stress, first and foremost, that we, as a
group, don't represent the diversity of Québec youth that exists. The reason
why we're here today is because we believe that a committee needs to be created
to represent that kind of diversity. So, we can't really comment, you know, on
what youth's position is. But we will say something we stress in every meeting
we had with each of you in Glasgow, and something we continue to stress today,
is that we need a green an just recovery, we need Québec to reduce its emissions and do its fair share in emission reduction
in order to have global emissions by 2030. And, yes…
Mme Senay (Cathy) : So, knowing that we'll have a tunnel to extend traffic and…
Mme Warmels (Claire) : We don't think that the future of Québec lies in fossil fuel expansion, and, you know, that's all we'll say
about that.
Mme
Senay (Cathy) : Mr. Gaudreault, «est-ce que»... and Mr. Leitão,
Émilise...
M. Gaudreault : You know, it's a really bad project. One tunnel, two tunnels…
Mme Senay (Cathy) : It's cheaper now.
M. Gaudreault : ...three tunnels, four tunnels, $10 billion, $7 billion. No reason
for this tunnel. But today, this is why this group wants a permanent committee
about youth and climate change, because they want to advise the Government on this kind of absolutely crazy
project, so this is why they're here.
Mme Senay (Cathy) : I mean, it's a bargain, they reduced the cost of 25% and it's now
$6.5 billion.
M. Leitão :
…
Mme Senay (Cathy) : Bien non,
non.
Mme Lessard-Therrien : Well, it's still a bad project. I would like to ask the youth here :
What can we do with 6, or 7, or $8 billion for climate? And with the committee,
it's like... as I feel it, it's like, you know, the «ADS, analyse différenciée selon les sexes». When
we can ask them : What do you think about it and how do you think it will
impact your future, this is so important, that's why we need this committee to
give advice for those crazy projects.
Mme Senay (Cathy) : And Mr. Leitão, if...
M. Leitão : Yes. Bravo, Claire, I think you had a good answer. And then, we
don't want to put you on the spot, this is not the objective, but we can take
the spot.
Mme Senay (Cathy) : Sure, I know you may.
M. Leitão : Because this is a crazy project. $7 billion. Just two things about
that. First of all, it's still a hell of a lot of money, it's a very expensive
project. And secondly, we don't know, is it 7? Maybe it's 8? Maybe it's...
Based on what? What are the studies? How can you say that you're going to build
a tunnel that will cost, you know, all this much money without telling us based
on what? And the third point, and the last one, it still makes no sense, it
still makes absolutely no sense because it will, it will... if ever it gets
built, it will lead to urban sprawl. You cannot have a highway project that is going
to be environmentally friendly, it's an absurdity in itself. Voilà.
Mme Senay
(Cathy) : Thank you. Merci beaucoup.
M. Leitão : Je pense…
M. Lehmann
(Quentin) : Yes, I'm Quentin. I'd like to say about
that that, like...
Une voix :
...
M. Lehmann (Quentin) : Sorry,
sorry. Like, people tell us about bargain, about this. There
is no bargain about our future, there is no bargain about climate change, this
is happening. And car is not our future, a highway like that is not our future.
Maybe public transport, maybe a lot of other solutions that we want to find
with the group, with young people that will… that want that future and that
want to live that future. But this is not about cars, this is not about gas,
and it is really not about a highway, that's for sure.
Mme Senay (Cathy) : I used the word «bargain» because the first estimated cost was
between $7 billion and $10 billion, and now, it's supposed to be, estimated
cost, $6.5 billion.
M. Lehmann (Quentin) :
Yes, exactly.
Mme Senay (Cathy) :
This is why I wanted to clarify this with
you.
M. Lehmann (Quentin) : Yes, sure, absolutely, but again, there's no bargain with our
future, so…
Mme Senay (Cathy) : Quentin, how do you spell your first name and your second name,
please, your family name?
M. Lehmann
(Quentin) : Quentin : Q-u-e-n-t-i-n. And Lehmann :
L-e-h-m-a-n-n.
Mme
Senay (Cathy) : Merci.
M. Lehmann (Quentin) : Oui. Thank
you.
(Fin à 13 h 56)