(Dix heures vingt-et-une minutes)
Mme Anglade : Alors,
bonjour, bonjour à tous. Je suis accompagnée aujourd'hui de Monique, de Monique Sauvé.
Alors, vous allez me permettre, d'entrée
de jeu, de féliciter Shirley Dorismond pour son élection, de souligner
également la qualité de la candidate que l'on avait dans Marie-Victorin. Alors,
Émilie Nollet a fait un travail de terrain remarquable, elle a eu une dose
d'énergie extraordinaire pendant toute la campagne. Elle a mené une campagne
positive avec les gens qui, vraiment, lui parlaient, se reconnaissaient dans
les propos qu'elle tenait.
On doit néanmoins reconnaître que les
résultats, pour nous, ont été décevants. Et j'entends aussi les nombreux
libéraux qui ne sont pas sortis voter lors de cette élection-ci. Et je pense qu'il
faut prendre acte, aussi, des résultats, puis de se dire, à tous les libéraux
qui ne sont pas sortis voter, que : J'entends ce que vous me dites, dans
le message qu'on doit continuer à porter; le message qu'on doit continuer à
porter en matière d'économie, une économie moderne; le message qu'on doit
continuer à porter en ce qui a trait au Québec dans la place du Canada, à toute
la question aussi des libertés individuelles.
Alors, on prend acte de tout ça et je peux
vous dire une chose : On redouble d'ardeur pour la suite, on redouble d'ardeur
pour la prochaine campagne. Et, encore une fois, j'aimerais vraiment remercier
Émilie Nollet pour tout le travail qu'elle a fait.
Avant de prendre vos questions, je vais
céder la parole à Monique Sauvé, puis je prendrai vos questions par la
suite.
Mme Sauvé : Alors, bon
matin. Écoutez, bien sûr, je veux reparler du CHSLD Herron. Alors que l'on sait
maintenant qu'il y a trois ministres qui savaient, qui étaient au courant
depuis le 29 mars, et, à travers tous les documents, les faits qu'on a
depuis maintenant plusieurs semaines, mais particulièrement la semaine
dernière, on a toujours la même question : Qu'est-ce qui s'est passé?
Comment se fait-il qu'ils peuvent dire qu'ils ne savaient pas, alors que tous
ces faits, tous ces documents, toutes ces confirmations sont là devant eux?
Moi, je veux vous dire, ce matin, là…
c'est : Il faut se rappeler d'une chose, c'est que les véritables victimes
du CHSLD Herron, et dans tous les CHSLD du Québec, ce sont ces aînés qui sont
morts dans des souffrances, seuls au monde, sans leurs familles, dans des
conditions épouvantables, ce sont eux, les victimes, alors retenons ça, eux,
les victimes et leurs familles, qui n'ont toujours pas de réponse. Et malgré
les rapports, et bien sûr, on attendra le rapport de la coroner, bien, clairement,
ils ne savent absolument pas ce qu'il s'est passé alors que bien des gens
savaient.
5 060 aînés sont décédés durant les
deux premières vagues. Il faut se souvenir de ce chiffre, parce qu'au-delà du
chiffre, ce sont, encore une fois, toutes ces familles endeuillées qui ont
tellement, tellement besoin de savoir. Je pense qu'il n'y a personne qui peut
questionner aujourd'hui à quel point ce serait absolument essentiel d'avoir une
enquête publique et indépendante, absolument, absolument essentiel. Et on sait
que la coroner Kamel fait un travail exceptionnel, qu'elle aura un rapport qui
sera très éloquent, mais rappelons-nous que son rapport étudie la situation
d'une cinquantaine de familles, une cinquantaine de familles, alors qu'il y a
eu 5 060 aînés qui sont décédés dans les CHSLD durant les deux
premières vagues.
Alors, oui, on va continuer de questionner
et, avec les faits, d'essayer d'avoir des réponses de ces ministres qui
savaient, c'est excessivement important pour les familles du Québec. Et, oui,
deux ministres ne renouvelleront pas leur mandat, mais on a encore beaucoup de
questions à leur poser et il va falloir qu'ils finissent par nous donner des
réponses, bien plus aux familles qu'à nous. Il faut des réponses. Merci
beaucoup.
Le Modérateur : On va passer
à la période des questions, s'il vous plaît.
Mme Prince (Véronique) : Mme Anglade,
je voudrais comprendre. Parce que, là, vous dites : On entend le message à
apporter en économie, le Québec au Canada, les libertés individuelles. J'aimerais
comprendre exactement c'est quoi, le message qui vous a été lancé, et c'est
quoi qu'ils vous ont dit, les libéraux, que vous n'avez pas parlé assez de ça. C'est…
Aidez-moi à comprendre.
Mme Anglade : Bien, je
pense que oui, les libéraux nous disent qu'ils ne nous entendent pas assez
parler de nos propositions, qu'ils ne nous entendent pas assez parler
d'économie, puis l'économie qui touchent réellement les gens. Il n'y a pas une
fois, Mme Prince, où je vais sur le terrain, puis on ne me dit pas :
Ah! vous avez telle proposition, on n'en a pas entendu parler, vous devriez la
mettre davantage de l'avant, toutes ces questions-là… qu'on n'a pas
l'opportunité de faire. Je pense que le message, c'est de dire : On veut
vous entendre davantage sur ces enjeux-là, on veut entendre ce que le Parti
libéral a à dire, et ce message-là, on doit le colporter encore plus.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Vous avez dit auparavant, Mme Anglade, que vous
courtisiez les gens qui ont voté au fédéral pour les libéraux ou pour le NPD. Visiblement,
ce vote-là ne se transfère pas vers votre parti, là, pour l'instant. Est-ce que
vous allez changer de stratégie?
Mme Anglade : Je pense
que dans le message que l'on doit porter, on doit justement aller parler
d'économie, on doit justement aller parler à toutes ces personnes-là. Et ce
message-là, bien, visiblement, je dois faire le constat, avec beaucoup
d'humilité, de ce qui s'est passé hier, puis de se dire : Bien, il n'a pas
été entendu, il n'a pas été suffisamment entendu. Puis je fais la différence
entre quand je vais... comme je dis, j'étais là vendredi, j'étais là samedi,
les gens me parlaient. Et tu te rends compte à quel point, quand tu expliques
tes propositions, etc., les gens disent : Ah! on est intéressés, mais on
ne les entend pas percoler. Donc, on a un travail aussi d'aller faire ça.
M. Lacroix (Louis) : ...Mais
ils sont allés où, vos votes? Parce que, là, quand on regarde les résultats,
là, le PQ a fait essentiellement le même pourcentage qu'il avait fait à la
dernière élection, donc, eux, on peut penser que leurs électeurs sont sortis.
Les vôtres sont allés où? Parce que la CAQ a monté, les conservateurs sont là,
à 10 point quelques points, là, donc ils sont allés en chercher aussi. Ça
fait que, vos électeurs à vous, ils sont allés où?
Mme Anglade : Moi, je
pense qu'il y en a beaucoup qui sont restés à la maison.
M. Lacroix (Louis) : Mais
ça n'explique pas tout. Parce que, si tout le monde était resté chez eux, la
CAQ n'aurait pas monté comme elle a monté là, là.
Mme Anglade : Bien, on
fera les analyses en détail.
M. Lacroix (Louis) : Ils
sont allés où…
Mme Anglade : Mais
enfin...
M. Lacroix (Louis) : …ceux
qui sont sortis voter?
Mme Anglade : Honnêtement,
je pense que la grande majorité est restée à la maison, M. Lacroix.
M. Laforest (Alain) : ...votre
virage ne pogne pas, Mme Anglade? Vous avez fait un virage, le vote
anglophone s'effrite, et là votre vote s'est effrité beaucoup, là, vous êtes
derrière Éric Duhaime. Est-ce que ça veut dire que le virage que vous avez
entrepris...
Mme Anglade : Bien, moi,
je dirais la chose suivante : Quand on entreprend un virage comme
celui-là, ça prend un certain temps et puis ce n'est pas facile. Je n'ai jamais
dit que ce serait facile, non plus, d'opérer un tel virage. Mais on doit reconnaître
que lorsqu'on fait ce virage-là, il y a aussi un message à communiquer. Je
reviens sur les enjeux qui sont fondamentaux : Parti libéral, toute la
question de l'économie qui touche directement les gens. Les gens, là,
quotidiennement, nous parlent de l'inflation, du coût de la vie, pas être
capables de se loger, les enjeux qui touchent directement la population,
l'augmentation des frais d'Hydro-Québec. Et ça, ce message-là, par rapport à
l'économie, on doit le faire entendre bien davantage.
Mme Prince (Véronique) : ...il
vous reste seulement six mois, Mme Anglade, il vous reste seulement six
mois pour le faire entendre, votre message, est-ce que vous allez réussir à le
faire, votre virage?
Mme Anglade : Ah! bien,
on va travailler extrêmement fort puis je peux vous dire qu'on va redoubler
d'ardeur par rapport à ça, c'est très clair. Aujourd'hui, là, c'est : On
se relève les manches, là, et puis on poursuit, on poursuit le travail encore
plus.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais,
selon vous, ce n'est pas du tout parce que les électeurs ne se reconnaissent
plus du tout dans le Parti libéral du Québec.
Mme Anglade : Bien, en
fait, ce que ça fait, c'est que ça nous dit que le message que l'on porte, il
doit être beaucoup plus clair, c'est aussi ça, le message. Tu sais, vous savez,
je viens souvent à l'Assemblée nationale, ici, puis les gens me disent : Ah!
on vous a entendu critiquer monsieur Legault sur tel sujet, ou critiquer
monsieur Legault sur tel autre sujet. Chaque fois que je sors de l'Assemblée
nationale puis qu'on amène des propositions, on me dit : Ah! bien, c'est
des propositions qu'on n'a pas entendues. Oh! on aimerait les entendre
davantage. Donc, le climat aussi a fait en sorte que, pendant les deux
dernières années, on n'a pas pu être sur le terrain comme on aurait aimé, donc
c'est pour ça qu'il va falloir qu'on redouble d'ardeur.
Mme Lajoie (Geneviève) : ...Donc,
la pandémie, elle a nui beaucoup à votre parti.
Mme Anglade : C'est
certain que la pandémie, dans un contexte où tu deviens cheffe, dans un
contexte où tu veux amener de nouvelles idées, dans un contexte où on parle
beaucoup, à l'Assemblée nationale, de pandémie, et j'ai un rôle à jouer comme
cheffe de l'opposition officielle aussi, puis de poser ces questions-là, ça ne
te permet pas nécessairement de passer aussi les autres messages de
propositions, puis ça, c'est un équilibre qui est à trouver.
M. Laforest (Alain) : ...malgré
la pandémie, Mme Anglade. Éric Duhaime est passé devant vous malgré la pandémie.
Mme Anglade : Alors, par
rapport... bien, justement, Éric Duhaime, lui, il est sur le terrain, il est
sur le terrain quotidiennement. Puis je pense que c'est un... on aurait tout
intérêt, nous, de notre côté, à être encore beaucoup plus présents parce que,
je vous dis, je remarque énormément la différence chaque fois que je vais
rencontrer les militants, chaque fois que je vais aller exposer mes idées sur
le terrain.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que vous le prenez personnel, sur votre chefferie, Mme Anglade?
Mme Anglade : Non, je
pense que...
M. Bossé (Olivier) : ...
Mme Anglade : Oui, mais
je pense que c'est… bien, c'est une élection partielle. On savait que c'était
Marie-Victorin, on savait que ça n'allait pas être facile, je veux dire, on
était aussi réalistes.
Encore une fois, très contente de la
candidature d'Émilie Nollet. Puis, Émilie Nollet, en passant, je pense qu'on va
la revoir en politique. Elle va faire une excellente députée. C'est une... Elle
est là pour les bonnes raisons, elle est là parce que... Elle a parlé beaucoup
des idées, du programme, etc., puis elle me disait à quel point c'était encore
méconnu, donc on a encore beaucoup de travail à faire.
Mme Plante (Caroline) : Est-ce
que les choses risquent réellement de changer d'ici au 3 octobre? Est-ce
que le portrait, d'après vous, va être complètement différent le 3 octobre?
Mme Anglade : Bien,
regardez il y a six mois, où est-ce qu'on était, puis regardez aujourd'hui, six
mois plus tard, où est-ce qu'on en est. Je pense que le portrait, oui, risque
de beaucoup changer, en effet. Il risque de changer parce que, un, il y aura
une campagne électorale; un, il y aura des propositions qui vont être faites de
la part des différents partis, il y aura des candidatures, aussi, qui vont être
annoncées des différents partis. Donc, oui, les choses risquent de certainement
changer.
Mme Lévesque (Fanny) : ...à
vous parler de votre virage, là, bon, on vous demandait : Est-ce que ça a
fonctionné ou pas? Vous voulez le maintenir. Mais, quand même, est-ce qu'il y a
des ajustements précis que vous allez apporter? Certains enjeux, lesquels vous
allez mettre de côté? Parce que, visiblement, ce n'est pas très populaire chez
vous. Vous avez parlé... l'environnement, virage à gauche, la langue, beaucoup
plus pour le français. Qu'est-ce que vous changez dans votre stratégie à partir
de maintenant?
Mme Anglade : Bien, je
pense qu'au-delà du message sur l'environnement, la lutte aux changements
climatiques, elle est fondamentale, c'est l'enjeu du 21e siècle. Mais
c'est le volet économique qui est associé à ça dont on doit parler, on doit
intégrer les deux beaucoup plus que ce qu'on a fait par le passé. Et, quand on
parle d'économie, moi, je parle d'une économie qui est humaine, là, qui est
pour les gens, dans leur quotidien, dans leur vie, pour leur loyer, pour les
paiements, pour les services de garde. Tout ça, c'est très économique puis je
pense que c'est un discours que l'on doit porter de manière plus forte.
Mme Lévesque (Fanny) : ...vous
ne changez rien, finalement, c'est juste que vous allez en parler plus.
Mme Anglade : Bien, ce
n'est pas juste changer, je pense que c'est intégrer ces notions-là dans le
message que l'on porte.
Mme Lévesque (Fanny) : Et
qu'en est-il de votre base? Est-ce qu'elle est en train de s'effriter, la base
libérale?
Mme Anglade : Bien, je
pense qu'encore une fois il y a des électeurs de... les électeurs libéraux qui
sont restés chez eux. Mais j'ai... moi, je suis confiante, je suis confiante
qu'ils vont reconnaître, dans le discours… Parce qu'encore une fois, j'ai fait
plein de rencontres dans les dernières semaines, justement, pour aller prendre
le pouls, et de se dire : Tu sais, ça colle-tu à ce qu'on dit, là, le
message? Puis, quand on en parle, quand on les présente, quand on en discute,
il dit : Ah bien oui, bien, finalement, oui, ça me réconcilie avec le
Parti libéral. Est-ce qu'il y a des gens qui sont fâchés? Il y en a certains
qui sont fâchés. Mais est-ce qu'il y a des gens qui, chaque fois qu'on leur
parle puis qu'on leur amène la proposition… il dit : Ah! non, mais, en
fait, c'est vraiment ça, c'est bon, c'est bien.
Tu sais, il y en a qui disent qu'on n'entend
pas suffisamment le Parti libéral sur l'économie, on n'entend pas suffisamment
le Parti libéral, vous… on l'a vu dans la question avec les... dans la question
de la langue, mais quand on en parle, quand on en discute, je pense que des
gens se reconnaissent là-dedans.
Mme Plante (Caroline) : François
Legault, hier... juste là-dessus, pour terminer, François Legault, hier, a dit :
«Les Québécois n'aiment pas les extrêmes.» Est-ce que vous êtes un extrême? Qu'est-ce
que...
Mme Anglade : Je ne me
qualifierais pas d'extrême, non.
Mme Plante (Caroline) : Qu'est-ce
que vous pensez de cette déclaration-là, de cette analyse-là : Les
Québécois... suite à ce qu'on a vu dans Marie-Victorin, il a déclaré : «Les
Québécois n'aiment pas les extrêmes.»
Mme Anglade : Bien,
écoutez, je ne me qualifierais pas d'extrême. Au contraire, je pense que notre
formation politique, elle veut rassembler, elle veut rassembler les Québécois,
peu importe, que tu sois, tu sais, immigrant, non immigrant, anglophone,
francophone, tout... C'est une grande tente, le Parti libéral, c'est ça qu'on a
besoin de démontrer. Le travail, il est énorme, en avant de nous, je le
reconnais, puis je suis la première à le reconnaître, mais c'est ça aussi qu'on
a besoin de démontrer.
Mme Plante (Caroline) : ...qui,
d'après vous?
Mme Anglade : Ah! bien,
je vais laisser M. Legault commenter sa propre citation.
Mme Lajoie (Geneviève) : Sur
un autre sujet, Mme Anglade, on apprend ce matin, là, que la Caisse de
dépôt a un peu camouflé, dans le cadre du scandale un peu sur Otéra, là, le
fait qu'un haut dirigeant… qu'il possédait des intérêts financiers dans un
centre commercial. Comment vous qualifiez l'attitude de la caisse? Est-ce qu'on
aurait dû savoir ces informations-là, à ce moment-là, au moment où c'est sorti?
Mme Anglade : Bien, la
règle de base qui devrait nous guider, c'est vraiment la transparence, puis
quand on est transparent… Oui, je pense que ça aurait pu être l'information qui
aurait été divulguée au bon moment. Donc, transparence, je pense que ça devrait
être la manière de se gouverner.
M. Lacroix (Louis) : Sur
le caribou forestier, Mme Anglade...
Mme Lajoie (Geneviève) : Est-ce
que Paul Chin… Juste une autre question. Est-ce que Paul Chin aurait dû perdre
son poste ou est-ce qu'il devrait, justement, perdre son poste?
Mme Anglade : Bien, je
pense qu'il devrait... Sur cet enjeu-là, particulièrement, avec la caisse,
encore une fois, c'est une question de transparence. Pourquoi ça n'a pas été
divulgué? Pourquoi ça n'a pas été présenté? C'est ça, la question que j'aurais
pour lui.
M. Lacroix (Louis) : Sur
le caribou forestier, Mme Anglade, est-ce qu'on doit sacrifier des emplois
en forêt pour sauver des caribous?
Mme Anglade : Bien, il
faut qu'on s'occupe de nos caribous forestiers puis je pense que le
gouvernement, présentement, est en train de traîner la patte quant à la manière
d'approcher l'enjeu. Puis là, je retournerais la question au gouvernement du
Québec : Que fait-il? Pourquoi n'agit-il pas présentement?
M. Lacroix (Louis) : Parce
que l'enjeu, là, c'est… justement, c'est ça, là, c'est la protection de l'habitat
du caribou forestier. Puis pour protéger l'habitat, bien, ça veut dire que tu
réduis, comment dire, les zones où les compagnies forestières peuvent faire de
la coupe, là, si on veut protéger l'habitat. Alors, ma question, c'est :
Est-ce qu'on doit protéger le caribou au détriment de l'industrie forestière?
Mme Anglade : Bien, moi,
je pense, honnêtement, là, qu'on est capable de faire les deux. Puis, je m'excuse,
là-dessus, là, bien, la question du caribou forestier… le Québec se traîne les
pieds depuis longtemps, le gouvernement du Québec se traîne les pieds là-dessus
et c'est à lui d'agir présentement.
Des voix : ...
Le Modérateur : ...On va
passer en anglais…
Des voix : …
M. Laforest (Alain) : …est-ce
que vous craignez de perdre votre caucus, Mme Anglade? Est-ce que vous
craignez de perdre votre caucus?
Mme Anglade : Pas du tout,
pas… vraiment pas.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : À propos de la Maison de Sophia, vous avez interpelé
le gouvernement là-dessus la semaine dernière, il y a plusieurs de vos élus qui
en ont parlé. Ce n'est comme pas clair, là, ils ont leurs locaux pour un an
encore, mais le CISSS a refusé d'accorder du financement. Maintenant, il est question
de problèmes de gestion. Les explications changent un peu. Est-ce que c'est
plus clair pour vous? Puis, qu'est-ce qu'on fait avec ces femmes-là, si on
ferme l'organisme?
Mme Anglade : Un, ce n'est
pas plus clair. Puis, deux, la réponse serait de s'assurer que tout soit mis en
place pour régler le problème. Donc, les mêmes interventions qu'on a faites,
cette semaine, se répètent… la semaine passée, se répètent cette semaine, puis
on doit... le gouvernement doit intervenir et doit agir.
Mme Senay
(Cathy) :
Mrs.
Anglade, you came fifth last evening. At some point, at RDI, the Liberal
candidate was not even on the screen because he was after the Québec
Conservative Party. So, and your telling us, this morning, that you'll work
even more, what are you going to do?
Mme Anglade :
So, first of
all, if you allow me, I'll recognize the work that
Émilie Nollet did as a candidate, because she was a tremendous candidate, like,
with a high level of energy on the ground and...
Mme Senay (Cathy) :
She got less than 7% of the vote, this is
disastrous as a result, Mrs. Anglade.
Mme Anglade :
There is no question in our mind that it
was a disappointing result, there is no question in my mind that it was, not
that we were expecting, like, huge amounts, because it's Marie-Victorin, we have to put things in
perspective, But there is no question that it was disappointing.
On the other hand, I
think a lot of the Liberals stayed home, and they stayed home because they're
not hearing enough the voice of the Liberals on a number of issues. When you
talk about the economy, we didn't have a chance to talk about the economy, and
what it means to be a Liberal in the 21st century, what it means to talk about
the economy and the environment at the same time. Those questions that are
really near and dear to the hearts of many people, they haven't heard that, «libertés
individuelles, hein», all those questions that are critical for Liberals, that
they haven't heard enough. And I heard the message loud and clear, to tell you
the truth, I heard it, although they didn't vote, but that's also the message
that they're sending us.
Mme Senay (Cathy) : But, how your message… I mean, it's hard to find out what the
Liberal Party is about now, as if you lost your soul. So, what will you do
differently, so that your brand is well-known to everybody?
Mme Anglade : I think the heart and the soul of the Liberals are still very clear
in the sense that we're talking about the economy in a modern way, including
environment, and we talk about fighting for what's right and the rights of
people. When we talk about the importance of being Québec within Canada, I
think those messages are really clear and part of the values that we have. I
believe that we need to make our voice heard a lot louder than it is.
The past two years have
been really focussed on COVID
and health care, and here, at the National Assembly,
talking about this, but not necessarily being on the ground. And again, I met with
a number of people in the last… well, since we've been able to get out of
COVID, and every time we mention those elements, every time we mention those
values, they resonate with people. I was in an event, 160 people, this week, I
think that everything that was mentioned was really resonating. But people
would come to me and say : You know what, Dominique, we haven't heard you
say this in the last two years. Yes, I understand, because we were also part…
we were also in a pandemic. So, there is this environment where we need to
share this information, and it hasn't been… I haven't used enough that voice
outside of the National Assembly.
M. Authier (Philip)
: Last week, we were in here talking about the loss of your anglophone
base of voters, your having to explain yourself on that issue. Today, we're
talking about the loss that you faired very poorly in a majority francophone
riding. And so, how are you going to win francophone ridings in Québec, in the
elections, if you score so poorly as you did yesterday?
Mme Anglade :
But, first of all…
M. Authier (Philip) :
In that category.
Mme Anglade :
First of all, it's not so much as like
wining specific votes, specific voters. I think the message that has to be out
is what the Liberals tend for; what the Liberals tend for in terms of economy
in a modern world, including the environment; what we stand for in terms of the
liberties, freedom; what we stand for in terms of defending the rights of
minorities. I mean, these are the things that people need to hear, that they
haven't heard enough. And I heard the feedback, it's not something that is… I
heard that feedback, and we haven't had the… honestly, we haven't had the
chance of having those conversations with everybody, and that's why I think
it's critical to be on the ground.
M. Authier (Philip) :
…byelection, you had plenty of
opportunities to talk about all those things and that message didn't catch on
at all.
Mme Anglade :
Well, we did… well, in a byelection, you know very well… A good example is last
week. We talked a lot about CHSLD Herron, we talked a lot about what's
happening with… in the hospitals, not so much about the proposals. And again,
that's something that we discovered with our candidate, when she was on the
ground, that people were saying : Oh! Surprised that you're proposing
this, we didn't know about that. There's still a lot of work to be done.
Mme Senay (Cathy) :
But since we talked so much, and you
talked so much about what happened, the tragic events at the CHSLD Herron, and
what the Government did or didn't do, and you had two Ministers that had to say
that they are not seeking another mandate, how come voters didn't have this in
mind, probably, in voting last evening? How come the Legault Government is so
strong that nothing touches it?
Mme Anglade :
Well, in this particular case, I think
the Legault Government was extremely present in this byelection with all the ministers.
But, at the end of the day, I think people are realizing more and more what the
Government is all about. They're realizing more and more that somebody… people
are not saying the truth. I think they're realizing that divide that is being
created, what the alternative is, is not clear, and that's what we need to be,
we need to be the alternative.
Mme Senay (Cathy) : They had such a good result yesterday, though, they won, they won.
Mme Anglade : They won, and again, I congratulate them. On the other hand, again,
I think there are many, many things that people are realizing now that they
were not realizing before and it's also due to the fact that we're doing our
role in Opposition.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
Mme Anglade : Merci.
(Fin à 10 h 43)