(Douze heures une minute)
Mme Hivon : Bonjour,
tout le monde. Alors, je viens de déposer, en Chambre, une motion très
importante pour les travailleurs qui sont en lock-out depuis bientôt 11 mois
de l'usine Ash Grove de Joliette. Donc, je suis accompagnée d'eux, des
représentants syndicaux des travailleurs, je vais vous les présenter. Donc, il
y a M. Éric Giasson, bien sûr, qui est le président; Mme Josée Paquette,
présidente du bureau; Serge Cardin, vice-président; Martin Roy, trésorier; et
Samuel Deschênes, deuxième trésorier.
Alors, écoutez, je viens de déposer une
motion en Chambre qui veut vraiment souligner à quel point, en ce moment, il y
a un total déséquilibre dans les rapports de force entre la force patronale et
la force syndicale. Pourquoi? Parce que les patrons, depuis maintenant près de
11 mois, ont mis en lock-out — d'ailleurs, au début, un lock-out
illégal — les travailleurs de l'usine. Et depuis, ils ont eu recours
à des pratiques totalement déloyales de briseurs de grève, dans un premier
temps, briseurs de grève en faisant travailler des gens en télétravail. C'était
tellement inacceptable que ça a été d'ailleurs jugé non conforme. Et ça a été
jugé par le Tribunal administratif du travail comme une pratique qui n'est pas
conforme, qui est une pratique de briseurs de grève, et c'est en train de faire
jurisprudence. Donc, la notion d'établissement qui est centrale en matière de
travail a été étendue à la réalité du télétravail. Donc, ça, ça a été un gain
très important pour les travailleurs, mais malgré ça, l'employeur est allé en
révision. Donc, en ce moment, il y a un processus de révision, donc tout ça
continue à être en suspend. Mais pire, l'employeur, donc, a décidé d'importer
de l'étranger, de pays comme la Grèce, la Turquie, du clinker, qui est un
matériau à la base de la fabrication, donc, du ciment et qui, d'habitude, est
fabriqué par les travailleurs de l'usine Ash Grove, à Joliette. Donc, c'est
aussi assimilable à une pratique de briseurs de grève.
Donc, aujourd'hui, vraiment, considérant
toutes ces réalités-là et la disproportion des rapports de force en présence
qui nuisent, évidemment, à la résolution du conflit, aux processus de
négociation et de médiation qui sont en cours et qui n'avancent pas, on a donc
demandé que l'Assemblée nationale demande au gouvernement de reconnaître l'inégalité
des rapports de force découlant de telles pratiques — donc, que je
viens de vous nommer, de briseurs de grève — et l'urgence que des
actions soient posées afin de rétablir un équilibre pouvant mener à la fin du
conflit. Donc, on espère que le gouvernement entend le message, qu'il entend l'urgence
de la situation et que les choses vont changer. Parce que ces travailleurs-là,
ils méritent une chose, ce n'est pas d'être dans la rue, ce n'est pas d'être en
lock-out, c'est de retrouver leur travail, leur gagne-pain pour eux et pour
leur famille. Alors, sur ce, je vais céder la parole au président, M. Giasson.
M. Giasson (Éric) : Bien,
bonjour à tous. Tout ça a débuté, là, la semaine dernière. On a eu une
manifestation à Trois-Rivières avec les affiliés de la FTQ et tous les gens d'Unifor
pour dénoncer notre employeur qui utilise... pour nous, des briseurs de grève,
là, en faisant venir... en important du clinker, c'est un matériau qu'on
utilise et qu'on fait à l'usine, là, directement.
Mme Hivon nous a téléphoné ce matin
pour nous demander de nous présenter, si on pouvait se présenter à l'Assemblée
nationale pour présenter la motion et ça nous a fait chaud au cœur de voir que
c'était pour être là aujourd'hui. On demande à l'Assemblée, à tous les membres,
de nous donner un coup de main pour ramener le rapport de force à ce que notre
employeur ait les mêmes pertes monétaires que, nous, on a. Merci beaucoup, tout
le monde.
Mme Hivon : Merci. Donc,
je vous remercie, bonne journée.
(Fin à 12 h 5)