(Onze heures cinq minutes)
M. Nadeau-Dubois :
Bonjour, tout le monde. Content de vous retrouver cette semaine. Quand j'ai
entendu les déclarations du ministre caquiste de l'Environnement, Benoit
Charette, en fin de semaine, je me suis mis à me poser des questions. Je me
suis demandé est-ce qu'on accepterait ça, au Québec, un ministre de l'Éducation
qui dit : Vous savez quoi, pour la lutte au décrochage scolaire, là,
impossible d'en faire plus. Je me suis demandé est-ce qu'au Québec on accepterait
ça, un ministre de la Santé qui dit : Vous savez quoi, pour soigner les
Québécois, les Québécoises, pour mieux les soigner, là, impossible d'en faire
plus? Moi, je pense qu'au Québec on n'accepterait pas ça.
Ça fait qu'il n'y a aucune raison qu'on
accepte d'avoir un ministre de l'Environnement qui dit que, pour lutter contre
les changements climatiques, c'est impossible d'en faire plus. Il n'y a aucune
raison que les Québécois acceptent d'avoir, à la tête d'un des dossiers les
plus déterminants pour l'avenir du Québec, quelqu'un qui a abandonné, quelqu'un
qui a baissé les bras, quelqu'un qui a démissionné de son rôle au sein du
gouvernement du Québec. Si Benoit Charette a déjà abandonné, bien, qu'il
abandonne son poste. Ce matin, je demande à François Legault de mettre Benoit
Charette à la porte et de le remplacer par quelqu'un qui a envie de travailler
à trouver des solutions plutôt que justifier l'inaction. C'est irresponsable,
en 2022, de démissionner de ses responsabilités à l'égard de la plus grande
crise de notre époque, la crise climatique.
Mme Lessard-Therrien : Je
vais renchérir. Le GIEC a été assez clair, hier, sur le peu de temps qu'on a
devant nous pour renverser la donne sur le plan de la crise climatique. On a
trois ans devant nous. On n'en fait pas assez, et le ministre de l'Environnement
nous dit : C'est impossible d'en faire plus. Si le ministre de l'Environnement
démissionne de sa mission, bien, qu'il démissionne de son poste.
Je veux revenir aussi, ce matin, sur la
nouvelle scandaleuse qui frappe l'Abitibi-Témiscamingue avec ses jeunes du
centre jeunesse qui sont hébergés dans un gymnase. Il y a une dizaine de jeunes
qui, depuis neuf mois, vivent dans un gym avec des chambres de 5 par 8. Je ne
sais pas si vous faites un peu de rénovations dernièrement, mais une feuille de
4 par 8 en «plywood», là, ce n'est pas grand. Ajoutez-y un pied, c'est ça, la
chambre de ces adolescents-là. Il n'y a pas de porte, il n'y a pas de fenêtre,
il n'y a pas d'installations sanitaires à proximité. Ça fait neuf mois que ces
jeunes-là sont confinés dans ce gymnase. Ce n'est pas la première fois que ça
arrive. On a entendu des histoires comme ça, semblables, à Trois-Rivières
dernièrement. Moi, je veux savoir qu'est-ce que le ministre délégué aux bonnes
intentions, Lionel Carmant, va faire pour résorber cette situation-là dans les
plus brefs délais. Merci.
M. Carabin (François) : M. Nadeau-Dubois,
vous avez posé plusieurs dizaines de questions au premier ministre dans les
derniers mois. Est-ce que vous considérez que lui aussi a abandonné sur le plan
environnemental?
M. Nadeau-Dubois : Ce
que je constate, c'est qu'il tolère, au sein de son Conseil des ministres, un
ministre de l'Environnement qui a baissé les bras. Est-ce que François Legault
accepterait ça de Jean-François Roberge, que Jean-François Roberge dise :
Ah, désolé, M. le premier ministre, mais pour l'éducation, là, il n'y a plus
rien à faire? Moi, je pense qu'il n'accepterait jamais ça. Est-ce qu'il
accepterait que Christian Dubé rentre dans son bureau puis dise : M. le
premier ministre, on a regardé ça, la pandémie, là, puis c'est impossible d'en
faire plus. Je pense qu'il n'accepterait jamais ça. Pourquoi est-ce qu'il
accepte ça en environnement?
Moi, quand j'ai entendu Benoit Charette,
là, j'ai pensé aux jeunes Québécois puis aux jeunes Québécoises qui s'inquiètent
pour l'avenir, même, qui vivent... certains disent de l'anxiété climatique.
Puis je me suis demandé comment ils se sentent, ces jeunes-là, de voir qu'ils
sont gouvernés par quelqu'un qui n'a même pas envie d'essayer de sauver leur
avenir. Cette déclaration-là, là, c'est une insulte à la jeunesse québécoise et
ça disqualifie Benoit Charette de sa job de ministre de l'Environnement.
M. Carabin (François) : Sur
les CHSLD, croyez-vous que quelqu'un devrait perdre sa job après les
révélations de ce matin? Et, si oui, qui?
M. Nadeau-Dubois : Il y
a quelqu'un qui a menti, c'est sûr. La question, c'est : C'est qui? Ça, je
ne le sais pas. Puis la manière d'avoir une réponse à cette question-là, c'est
une réelle enquête publique sur la gestion de la pandémie au Québec. Là, il est
le temps que François Legault se rende à l'évidence, là, il faut une réelle
enquête publique pour faire la lumière sur toute cette histoire-là. Puis j'invite
Marguerite Blais à faire un examen de conscience. Ça fait des années qu'elle
est en politique québécoise et qu'elle répète sur toutes les tribunes qu'elle
veut défendre les aînés. Bien, comment ça, elle a appris ce qui se passait au
CHSLD Herron puis elle n'a rien fait?
M. Bossé (Olivier) : Vous
pensez que les ministres le savaient 10 jours avant la sortie de l'article...
M. Nadeau-Dubois : Moi,
ce que je constate, c'est qu'il y a non seulement des informations divulguées
par Radio-Canada, mais il y a même un deuxième journaliste... on nous confirme
qu'il a eu les mêmes informations. Donc, moi, j'ai tendance à croire les médias
sérieux quand ils font leur travail. Les ministres savaient, plusieurs jours
avant la parution de l'article dans La Gazette, que c'était en
train de déraper complètement au CHSLD Herron. Pourquoi est-ce que Marguerite
Blais a dit le contraire à la coroner? Pourquoi est-ce que tout le monde au
gouvernement répète le contraire depuis des semaines? Moi, j'ai abandonné d'avoir
des réponses à ces questions-là en période des questions, donc il nous faut une
enquête publique.
Journaliste
: ...que M. Legault
ou son bureau le savait?
M. Nadeau-Dubois : Je
vous invite à leur poser la question, je ne le sais pas.
M. Laforest (Alain) : Concernant
le tramway, on a eu une déclaration du premier ministre hier : Ça prend de
l'acceptabilité, puis il a dit qu'il allait voter pour.
M. Nadeau-Dubois : J'espère
qu'on va demander aux autres ministres, particulièrement ceux dans la région de
Québec, comment, eux, ils vont voter. Je pense que les gens de la région de
Québec ont le droit d'avoir cette information-là. Mais sur le fond, là, l'acceptabilité
sociale du projet de tramway, elle existe. L'écrasante majorité des gens dans
la région de Québec, là, aux dernières élections municipales, ont voté pour des
partis qui veulent un tramway. Il y a eu une consultation publique, les gens
veulent un tramway. La communauté d'affaires le veut, les groupes écologistes le
veulent. À un moment donné, qu'est-ce qui manque à François Legault pour qu'il
considère que l'acceptabilité sociale est acquise? Je ne le sais pas. Mais, nous,
notre demande, c'est clair, c'est celle de Sol Zanetti et de Catherine Dorion depuis
des semaines : il faut des décrets pour donner le feu vert au tramway sans
aucune condition.
M. Gagnon (Marc-André) : L'élection
municipale... Bon, le tramway, ce n'était quand même pas le seul enjeu. Il y a
eu un sondage en début d'année, pas commandé par la CAQ, là, commandé par la ville
de Québec, dans lequel on apprenait que le taux d'appui était à peine au-dessus
des 40 %. Inversement, on pourrait dire qu'il y a une écrasante majorité
des gens qui ne sont pas nécessairement d'accord avec le projet de tramway, là.
Le maire lui-même reconnaît qu'il y a un problème d'acceptabilité sociale.
Est-ce qu'il faut l'améliorer?
M. Nadeau-Dubois : Moi,
ce que je constate dans la région de Québec... Bien, d'abord, il n'y a aucun projet
qui, par essence, ne peut jamais être amélioré. On ne dira pas que c'est
impossible qu'il soit amélioré, mais le projet qu'on a sur la table en ce
moment, il est prêt, il est bon... que la job du gouvernement du Québec, c'est
de signer les décrets demain, sans aucune condition.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
si on imposait un référendum, est-ce que trop de démocratie nuit à la
démocratie?
M. Nadeau-Dubois : Je
pense que le référendum a eu lieu lors des dernières élections municipales. L'écrasante
majorité des citoyens de la région de Québec ont voté pour des formations
politiques qui veulent un tramway. À un moment donné, si on veut lutter contre
la crise climatique, il faut arrêter de tourner autour du pot. Il faut aller de
l'avant avec du transport collectif, à Québec puis au Québec.
M. Gagnon (Marc-André) : M. Legault,
hier, n'a pas reparlé de la rue partagée, là, qui était l'enjeu qui semblait
bloquer, là, ou agresser les caquistes, que c'est peut être ça la bonne
nouvelle, si on...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
j'espère que Geneviève Guilbault, Éric Caire et François Bonnardel sont d'accord
avec le premier ministre. J'espère qu'on leur posera la question, d'ailleurs.
Il n'y a aucune condition qui doit être imposée par le gouvernement du Québec
dans le cadre du projet de tramway. Ce n'est pas la job du gouvernement du
Québec de peinturer les lignes sur les rues dans la ville de Québec. Sa job, c'est
de donner les moyens aux administrations municipales de remplir leurs promesses
en matière de transport collectif.
M. Gagnon (Marc-André) : Vous
vous attendez à combien de gens, demain, à votre rassemblement?
M. Nadeau-Dubois : Selon
mes bonnes informations, c'est ce soir, 19 heures, au Centre Horizon. On s'attend
à avoir beaucoup de gens. Il y a plusieurs centaines de personnes, là, selon ce
qu'on me disait, qui ont annoncé leur intérêt sur Facebook. Puis ce qui est le
fun, c'est que c'est une initiative transpartisane. C'est mon collègue Sol
Zanetti qui a appelé à ce rassemblement-là, mais il y aura des gens d'autres
formations politiques québécoises, il y aura des élus municipaux d'à peu près
tous les partis à Québec. Donc, c'est un large front commun qu'a réussi à créer
mon collègue Sol Zanetti, et je suis très fier de son travail dans ce
dossier-là, puis on invite toute la population à se joindre. Je pense, ça va
être un signal important envers le gouvernement de François Legault que les
gens, dans la région de Québec, ils veulent du transport en commun puis ils y
ont droit.
M. Laforest (Alain) : On
vient d'annoncer la quatrième dose, là, qu'on la ramène aux 70 ans et plus,
là. Dr Boileau nous a annoncé ça... hier, le premier ministre disait : J'ai
eu la COVID... on est les champions de la vaccination, c'est un peu comme un
rhume. Sauf que si on regarde les chiffres au niveau de la troisième dose, là,
on est à 53 %. Est-ce qu'on a failli dans la façon d'amener les gens à aller
se faire vacciner deux doses, trois doses, quatre doses maintenant?
M. Nadeau-Dubois : Nous,
très rapidement, à Québec solidaire, on l'a signalé, cet essoufflement-là dans
la campagne de vaccination, et on a fait des propositions concrètes,
pragmatiques, pour lutter contre cet essoufflement. On a proposé un fonds d'urgence
pour le communautaire, on a proposé des brigades vaccins, on a proposé toute
une série de mesures pour aider l'avancée de la vaccination, notamment pour la
troisième dose, puis ces propositions là, comme d'habitude, ont été rejetées du
revers de la main par François Legault. Donc, moi aussi, je constate cet
essoufflement-là, puis le seul responsable, c'est le gouvernement du Québec.
M. Lecavalier (Charles) : Sur
les cibles climatiques, là, si vous posez la question à M. Legault, il l'a
déjà fait à de nombreuses reprises, il va probablement vous répondre que votre
cible à vous, elle est irréaliste, puis que vous n'êtes pas capable de le
chiffrer. Est-ce que vous allez être capable de faire la démonstration, dans le
contexte du Québec, que c'est possible de réduire de 55 % les émissions de
GES du Québec?
M. Nadeau-Dubois : En
2018, on avait la cible la plus ambitieuse, à Québec solidaire, en matière de
réduction des gaz à effet de serre. On avait un plan chiffré pour démontrer
comment on allait atteindre cette cible ambitieuse. En 2022, lors de
l'élection, on va avoir la cible la plus ambitieuse et un plan chiffré qui va
démontrer comment on va atteindre cette cible, c'est un engagement qu'on a pris
il y a plusieurs mois, je le réitère ce matin. Je vais vous dire une chose, en
politique, là, sur la crise climatique, il y a deux sortes de politiciens :
les politiciens qui trouvent des solutions puis les politiciens qui justifient
l'inaction. François Legault a décidé de justifier l'inaction. Nous autres, on
va trouver des solutions puis on va les atteindre, nos cibles de réduction de
gaz à effet de serre. Des fois, les gens se demandent : Comment ça se fait
que ça fait 25, 30 ans, au Québec puis au Canada, qu'on se casse les dents
en environnement? Comment ça se fait qu'on n'est jamais capables d'atteindre
nos cibles? Savez-vous pourquoi? Parce qu'on est dirigés par des gens qui
n'essaient même pas, comme Benoit Charette, comme François Legault.
M. Carabin (François) : Est-ce
que le plan en environnement va contenir des pratiques de décroissance?
M. Nadeau-Dubois : Non, ce
n'est pas la position de Québec solidaire puis ce ne sera pas dans notre plan.
M. Gagnon (Marc-André) : Dans
le dossier de la langue, vous pensez quoi du recul du Parti libéral, là, sur
l'amendement, là, concernant les cours de français, réussir... cégeps
anglophones?
M. Nadeau-Dubois : Pour moi,
ce revirement-là, c'est surtout une illustration de la désorientation politique
totale du Parti libéral du Québec. Il y a eu le virage... le virage
progressiste, le virage vert. Tout ça, là, c'est des beaux slogans, mais j'ai
des petites nouvelles pour Dominique Anglade, il n'y a aucun sondage dans la
vie qui remplace les convictions. Et ce retournement-là sur le français, sur
les cours de français pour les anglophones, pour moi, c'est juste une
illustration du fait que c'est un parti qui est complètement déboussolé
politiquement.
M. Gagnon (Marc-André) : Si
je comprends bien, vous voyez ça comme une réaction à leur recul dans les
intentions de vote chez les non-francophones?
M. Nadeau-Dubois : Moi, je ne
connais pas les...
M. Gagnon (Marc-André) : ...
M. Nadeau-Dubois : Bien, oui,
mais c'est-à-dire, moi, ce que je constate, c'est que, depuis plusieurs mois
maintenant, le Parti libéral du Québec change de stratégie puis de slogans à
peu près aux deux, trois semaines, là. Il y a eu le virage nationaliste, ça a
duré quelque temps, il y a eu le virage progressiste, le virage écologique. Tout
ça, c'est du beau marketing politique, mais c'est un parti qui ne sait pas où
il s'en va. On a, dans le même caucus, des gens qui disent «on est des
progressistes» puis d'autres qui disent «on aime Jean Charest». À un moment
donné, il faut se brancher, dans la vie, là.
Journaliste : Donc, c'est un
recul, un mea culpa, pour essayer de freiner l'hémorragie chez les anglophones?
M. Nadeau-Dubois : Pour moi,
c'est une illustration, c'est un symptôme d'un parti qui est désorienté. Ce
n'est quand même pas rien de demander de retirer des amendements qu'on a soi-même
déposés. Moi, je vous dirais que je n'ai pas une longue carrière à l'Assemblée
nationale, mais moi, je n'ai jamais vu ça.
M. Gagnon (Marc-André) : Sur
le fond, quand même, là, cette exigence-là de réussir des cours de français
dans les cégeps anglophones... négociable?
M. Nadeau-Dubois : Nous, on
n'avait pas de problème avec les amendements qui ont été initialement déposés.
On a voté pour puis c'est toujours notre position.
M. Gagnon (Marc-André) : Donc,
vous ne changez pas d'idée.
M. Nadeau-Dubois : Non.
Mme Tremblay (Marie-Hélène) : Peut-être
une précision sur... Mme Therrien, sur l'Abitibi, le dossier de ma collègue. Le
CIUSSS semble dire que la situation va revenir à la normale en juin. Donc, ce
que vous demandez au ministre, c'est de trouver une solution maintenant et plus
rapidement qu'en juin?
Mme Lessard-Therrien : Absolument,
dans les plus brefs délais. Cette situation-là perdure depuis juin dernier. Ça
va faire un an que ces jeunes-là vivent dans un gym, ce n'est pas acceptable.
On ne comprend pas, en fait, comment cette situation-là a pu perdurer pendant
neuf mois. Alors on demande, effectivement, une action, une solution beaucoup
plus rapide pour que ces jeunes-là ne soient pas encore confinés dans ce gym-là
jusqu'en juin prochain.
M. Gagnon (Marc-André) : Étiez-vous
au courant de cette situation-là, vu que c'est dans votre région?
Mme Lessard-Therrien : Moi,
j'ai été mise au courant de cette situation-là hier par l'APTS. Personne
n'était au courant dans ma région.
M. Laforest (Alain) : Il n'y
a pas d'autre solution alternative en Abitibi-Témiscamingue pour relocaliser
ces jeunes-là plutôt que dans une pièce de 4 par 8 dans un gym?
Mme Lessard-Therrien : Bien,
moi, je suis convaincue qu'il y a des alternatives. Je veux dire, ce n'est pas
normal qu'on ne trouve pas de milieu de vie plus adéquat pour ces 12 jeunes
là. Je veux dire, les prisonniers n'ont même pas ces conditions-là, puis là,
nous, on impose ça à des adolescents pendant neuf mois. Je ne peux pas croire
qu'il n'y avait pas d'alternative.
Mme Tremblay (Marie-Hélène) : Ce
n'est pas un peu curieux, justement, que personne n'ait été au courant de la
situation tout ce temps-là?
Mme Lessard-Therrien : Bien,
moi, j'attends un entretien avec la P.D.G. du CISSS sur ce sujet-là, et, moi,
je pense que ça démontre, en fait, à quel point la réforme Barrette, là, la
centralisation, là, cette gestion-là centralisée éloigne les gens du terrain,
puis on se retrouve avec des situations comme celles-là. Rouyn-Noranda, ce
n'est pas si grand que ça. Pour que personne ne soit au courant pendant neuf
mois, c'est inexplicable.
M. Laforest (Alain) : On
les a traités comme du bétail.
Mme Lessard-Therrien : On
les a traités pire que des prisonniers.
M. Lecavalier (Charles) : Et
puis ça fait plusieurs fois que vous faites des sorties contre le gouvernement,
dans les problèmes dans la région de l'Abitibi, concernant, notamment, les
infrastructures en santé aussi. Qu'est-ce qui... comment dire, comment vous
expliquez ça que l'Abitibi ait autant de problèmes?
Mme Lessard-Therrien : C'est
un désintérêt total de la part des grands décisionnaires, des gestionnaires qui
sont là, des gens qui sont au pouvoir. C'était le cas avec les libéraux, c'est
encore le cas avec la CAQ. On a deux députés en Abitibi-Témiscamingue, et je ne
comprends pas pourquoi — deux députés caquistes, un ministre régional — je
ne comprends pas pourquoi la situation perdure autant. On parle de ces
jeunes-là, on pourrait parler du centre de cancérologie, à Rouyn-Noranda, qui
tarde aussi à ouvrir parce qu'il nous manque un technologue. On n'est pas
capable de l'ouvrir avant juin alors qu'il aurait pu être en fonction dès le
mois de janvier. Il y a un gros problème, et on n'arrive pas à avoir l'attention
du gouvernement dans nos dossiers en santé, en Abitibi-Témiscamingue. Puis je
veux juste... Je tiens à préciser qu'on va déposer une motion aujourd'hui pour
la situation des jeunes, donc j'ai bien hâte de voir comment le gouvernement va
se positionner par rapport à cette demande-là d'agir dans les plus brefs délais.
Je tenais à vous le dire.
M. Gagnon (Marc-André) : Est-ce
que vous allez inviter François Legault à aller faire un tour chez vous?
Mme Lessard-Therrien : Bien,
ce serait bien que François Legault se déplace puis qu'il vienne constater
lui-même qu'est-ce qui se passe. Puis en même temps, le ministre de la Santé
est venu en octobre dernier. Qu'est-ce qui a changé depuis? Rien.
Une voix :
Ready?
M. Nadeau-Dubois :
When you are.
Une voix :
We're always ready.
M. Authier (Philip) :
The Liberals… you saw Mrs. Anglade's
comments about the big mea culpa about the party, but today, she just admitted
that they did not properly consult and they did not measure the impact this
would happen. And now, we have, you know, the Fédération des cégeps talking
about the failure rate for all these young people could be very high. Putting
politics aside, are you willing to entertain the idea of having that amendment
removed and going back to the original amendment, which was Mr.
Jolin-Barrette's?
M. Nadeau-Dubois : You know, for our part, our position hasn't changed. We're opened
to discuss the delay of application of that specific measure. My colleague Ruba
Ghazal has already spoken on that issue. So, we're ready to see how can we
modulate that thing to make sure that CEGEPs are…
Journaliste
: …a longer period.
M. Nadeau-Dubois : A longer period of application to make sure that CEGEPs are ready
to implement those changes, but on the issue, our position hasn't changed. And
I think a lot of people in Québec are ready for this new step in relations
between Anglophones and Francophones, where we all do a step towards each
other.
M. Authier (Philip)
: But are you concerned, from what we see, of the potential failure
rate, of many young people not being able to extend their higher education in
Québec? They're being tempted… when we need… being tempted to leave Québec.
M. Nadeau-Dubois : I think that's why it's okay to look at the delay of application,
to make sure everything is put in place correctly. But I think there is a
consensus in Québec about the fact that it's a good thing that young
Francophones learn English, and it's a good thing that young Anglophones learn
French. I think it's a tool that is useful for their professional future in
Québec. It's important to learn French if you want to be able to work in
Québec. So, I think we have to see this as something that will help young
Anglophones have a professional future in Québec. It will help them access all
jobs in Québec, so I do think it's something positive.
Mme Henriquez
(Gloria) : I have to ask you about the CHSLDs.
You read the article, I imagine, this morning.
M. Nadeau-Dubois : Yes.
Mme Henriquez
(Gloria) : So, how are you feeling when you
read those things and you are told something typically different by the
ministers?
M. Nadeau-Dubois : Well, somebody lied, and we need to know who. And the only way to
have that answer is a public inquiry on the dealing of the pandemic by the Coalition avenir Québec. We've been asking
this for months now. It needs to happen.
Mme Henriquez
(Gloria) : Should the ministers resign?
M. Nadeau-Dubois : I think Mme Blais should really look at herself in the mirror.
She's been saying for years that she's fighting for elderly people in Québec, and
now, what we learn in the newspaper is that she knew about what was going on
inside the walls of the Herron establishment, and she said otherwise to the
coroner. That's a big, big problem.
Merci.
(Fin à 11 h 25)