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Point de presse de Mme Dominique Anglade, cheffe de l’opposition officielle, Mme Monique Sauvé, porte-parole de l’opposition officielle pour les aînés et les proches aidants, et M. Monsef Derraji, porte-parole de l’opposition officielle en matière de santé

Version finale

Le mercredi 30 mars 2022, 8 h

Salle Bernard-Lalonde (1.131), hôtel du Parlement

(Huit heures une minute)

Mme Anglade : Alors, bonjour, bonjour a tous. Ce matin, je suis accompagnée de Monsef Derraji et de Monique Sauvé.

Hier, nous avons eu la présentation du plan de refondation du ministre Dubé. Une chose qui retient particulièrement mon attention, c'est le fait qu'on laisse tomber complètement l'objectif d'avoir un Québécois qui puisse avoir accès à un médecin de famille. Aujourd'hui, au Québec, c'est 1 million de Québécois qui n'ont pas accès à un médecin de famille.

Et hier, quand j'ai posé la question au ministre Dubé, en lui demandant quel était l'objectif, puisqu'originellement l'objectif de la CAQ c'était que 100 % des Québécois aient un médecin de famille, on n'a jamais eu de réponse. Pourtant, on sait, lorsqu'on voit toutes les études à travers le monde, qu'avoir accès à un médecin de famille ça permet justement de réduire les hospitalisations, de réduire les enjeux de santé pour l'ensemble de la population. Je pense particulièrement à des gens qui ont des maladies chroniques, qui doivent aller d'un professionnel à un autre pour essayer d'ajuster des médications, des ordonnances, alors qu'elles ont besoin, justement, d'avoir un médecin traitant. L'objectif de la CAQ, qui était de 100 %... n'a maintenant plus d'objectif du tout, et, si le patient était réellement au cœur de la refondation, bien, on ne reculerait pas sur : un patient, un médecin. Merci.

M. Lecavalier (Charles) : Mme Anglade, qu'est-ce que vous répondez à Mme Jennings qui dit que vous avez oublié votre raison d'être et que vous ne défendez plus les minorités?

Mme Anglade : Je pense qu'on a défendu les minorités à plusieurs reprises. Dans les valeurs fondamentales qui sont les valeurs du Parti libéral, on défend les minorités, et, je pense, dans chacun des gestes que l'on a posés on a su le faire. C'est ça que je lui répondrais. 

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que vous craignez l'émergence d'un nouveau parti politique de défense des droits des anglophones, par exemple?

Mme Anglade : Moi, je suis confiante que les gens se reconnaissent dans un parti qui défend, justement, l'importance des minorités partout à travers le Québec.

M. Lecavalier (Charles) : Donc, vous ne vous sentez pas menacés par un tel mouvement, là?

Mme Anglade : Non, je pense que les gens ont le droit de s'exprimer, je pense qu'il y a une frustration qui s'exprime de par la manière dont les choses sont faites, présentement, puis la tension qui existe, puis la division qui existe dans la manière de faire des choses, notamment avec le projet de loi n° 96. Mais à la fin, là, je pense que les gens vont avoir confiance dans l'approche que nous avons au Parti libéral.

M. Laforest (Alain) : Vous n'avez pas peur que le vote francophone s'effrite, qui est votre appui naturel... le vote anglophone, je veux dire, là.

Mme Anglade : Encore une fois, je pense qu'au contraire les gens se reconnaissent dans ce qu'on fait puis la manière de défendre les intérêts de l'ensemble.

M. Lacroix (Louis) : Mme Anglade, comment vous pouvez dire ça, alors qu'il y a un mouvement, il y a des gens qui songent à ça? Tu sais, il y a des gens de la communauté anglophone qui disent : Bien, nous autres, on ne se reconnaît plus là-dedans puis on songe à partir un nouveau mouvement pour représenter nos droits à nous autres. Comment vous pouvez dire que non, non, non, tout est correct, je suis confiante, etc., alors qu'il y a un mouvement qui s'engage dans une direction?

Mme Anglade : Bien, la raison pour laquelle je peux dire ça, c'est parce que j'ai des conversations régulières avec plusieurs personnes et qui me disent, justement, qu'au contraire eux, ils pensent que le Parti libéral représente leurs intérêts. Donc, c'est pour ça que je suis confiante.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que c'est votre virage nationaliste qui provoque ça dans la communauté anglophone?

Mme Anglade : Je pense qu'il y a beaucoup de choses, aujourd'hui, lorsqu'on regarde ce qui se passe dans la communauté anglophone, par rapport au projet de loi n° 96. Je pense qu'il y avait aussi, dans l'approche de la CAQ, qui a été une approche divisive, la politique de la division, où on dit : Il y a des anglophones puis il y a des francophones, où on divise les vaccinés, les non-vaccinés, où on divise la population sur plein d'enjeux. Je pense que cette approche divisive là n'aide pas. Puis nous, ce qu'on veut, c'est avoir une approche qui est rassembleuse.

M. Lecavalier (Charles) : C'est quand, la dernière fois que vous avez parlé avec Mme Jennings, par exemple?

Mme Anglade : Mme Jennings? L'année dernière.

M. Lecavalier (Charles) : Est-ce que vous comptez lui parler prochainement? Parce que c'est une attaque frontale envers vous, là, quand même.

Mme Anglade : Bien, écoutez, moi, encore une fois, là, je vous dis, on parle avec plusieurs personnes de la communauté anglophone, et ma porte est toujours ouverte pour des discussions.

M. Laforest (Alain) : Dans la même veine, êtes-vous à l'aise avec l'offre d'emploi de l'Université Laval?

Mme Anglade : Non. Alors, je vais vous dire la manière dont je vois ça, c'est... Vous savez à quel point la question de la représentativité, elle est importante, avoir des femmes dans les lieux décisionnels, des gens issus de différentes communautés dans les milieux décisionnels, ça m'interpelle au plus haut point. Puis je pense que notre société se porte mieux quand elle est plus représentative de l'ensemble de sa population. Mais d'exclure d'office des gens pour des candidatures, je ne pense pas que ce soit la bonne approche.

M. Laforest (Alain) : Mais comment on peut expliquer qu'une institution comme l'Université Laval ait accepté ça?

Mme Anglade : Ça, c'est une question que vous devez poser à l'Université Laval. Moi, j'exprime...

M. Laforest (Alain) : Non, mais ça envoie quoi, comme signal, que des institutions universitaires acceptent ce genre de contraintes imposées, entre autres, par le Conseil de recherche du Canada?

Mme Anglade : Moi, je pense que ça va trop loin. Ça va trop loin, parce qu'encore une fois dans les principes... Tu sais, moi, fondamentalement, là, quand je regarde ça, pour avoir évolué dans plein de milieux où il y avait des minorités qui n'étaient pas représentées, je suis en faveur du fait qu'on doit avoir une meilleure représentativité, il n'y a aucun doute dans ma tête, aucun doute. Mais de là à aller exclure du monde sur cette base-là, je ne pense pas qu'on va dans la bonne direction. Je pense qu'on va trop loin.

M. Bossé (Olivier) : Donc, c'est l'université qui va trop loin ou c'est le Conseil de recherche, là, en donnant sa...

Mme Anglade : Toute mesure qui va aussi loin va trop loin, quant à moi.

M. Lacroix (Louis) : Est-ce que vous partagez le constat de Gabriel Nadeau-Dubois qui dit que la CAQ est en train d'opérer un virage à droite, de crainte, justement, de voir Éric Duhaime et le Parti conservateur aller leur chercher des votes? Est-ce que vous partagez ce constat-là?

Mme Anglade : Bien, ce que je constate surtout, avec la CAQ, c'est qu'à partir du moment où ils ont des enjeux ils veulent dire aux gens quoi faire, comment faire puis pour qui voter. Alors, ils sont égaux à eux-mêmes, ce n'est pas quelque chose de nouveau. On l'a vu avec la question du tramway, on le voit avec la question de l'hôpital en Outaouais, on le voit avec la question du REM à Montréal. Je veux dire, sur plusieurs enjeux, ils veulent nous imposer leur manière de faire, puis, quand on n'est pas d'accord...

M. Laforest (Alain) :

Mme Anglade : Pardon?

M. Laforest (Alain) : C'est de la droite, ça?

Mme Anglade : C'est du paternalisme, d'abord et avant tout.

M. Laforest (Alain) : Oui, mais le paternalisme, c'est de la droite?

Mme Anglade : Du paternalisme, ce n'est pas droite ou gauche.

M. Lecavalier (Charles) : Vous n'y voyez pas une réaction à la montée d'Éric Duhaime dans les sondages, particulièrement dans la région de Québec?

Mme Anglade : Ah! bien, dans la région de Québec, par rapport au tramway, ils veulent faire de l'électoralisme. C'est de l'électoralisme, on appelle ça. Et c'est la même chose par rapport au tunnel qu'ils veulent faire entre Québec et Lévis, c'est la même chose, c'est pour vraiment répondre aux besoins de leur électorat, et c'est ça qu'ils sont en train de faire.

M. Lacroix (Louis) : Oui, mais de l'électoralisme... Quand on fait de l'électoralisme pour se rapprocher d'un électorat de droite, ce n'est pas un virage à droite?

Mme Anglade : Bien, moi, je pense que c'est, d'abord et avant tout, de l'électoralisme.

M. Bossé (Olivier) : Sur le plan santé, vous n'êtes pas un peu... avec le fait que le milieu de la santé a quand même assez bien réagi?

Mme Anglade : Je sais que Monsef va vouloir réagir, mais ce que je vous dirais, par rapport au milieu de la santé, moi, ce que je constate, encore une fois, et je reviens à cet élément-là qui m'apparaît essentiel, on a une population vieillissante au Québec, on a des personnes aujourd'hui qui ont 68 ans, 69 ans, 70 ans, qui n'ont pas de médecin de famille, qui vont perdre leur médecin de famille, qui ont besoin d'avoir des suivis. Et on leur dit quoi? On leur dit : On n'a plus d'objectif en matière d'avoir accès à un médecin de famille. Ce n'est pas normal, ce n'est pas la bonne approche. Et ce que je constate, surtout, c'est que la CAQ s'est dit : On avait un objectif, on ne l'a pas rencontré, mais on va laisser faire, alors, parce qu'on sait qu'on ne sera pas capables de le rencontrer, on va le mettre de côté. En quoi est-ce que c'est bon pour la population du Québec? Je pense que c'est la mauvaise approche.

M. Derraji : Moi, je pense que j'appuie à 100 % les propos de ma cheffe. Je vais juste ajuster deux points. Le gouvernement de François Legault est en train de changer le paradigme. Ils se sont donné un objectif en 2018, ils ne l'ont pas respecté en 2022 et là ils veulent changer le paradigme : un patient, un médecin de famille. Et, quand on fouille un peu plus loin, ça prend deux éléments, ça prend les médecins généralistes et ça prend les infirmières. Quand on voit la relation entre le gouvernement et les médecins généralistes, ce n'est pas des relations faciles depuis l'automne. Vous avez vu les sorties du premier ministre et les sorties du ministre de la Santé.

Et il y a sur la table le projet de loi n° 11 qu'on n'a pas encore réglé. Et la question qui se pose : Pourquoi le ministre de la Santé retarde l'étude du projet de loi n° 11? Est-ce que... parce qu'il veut continuer à négocier avec les médecins généralistes? Mais, au bout de la ligne, la cheffe vient de le dire, si, vraiment, le patient est au centre, pourquoi on n'a pas étudié ce projet de loi très rapidement et pourquoi on n'a pas impliqué les infirmières? Vous avez vu le syndicat des infirmières, hier, il disait que… pas de refondation sans concertation. Donc, on veut ramener le fardeau de la première ligne sur les épaules des autres professionnels, donc ce n'est plus les médecins de famille, on veut ramener ça aux infirmières, mais on ne les a pas impliquées dans cette interdisciplinarité.

M. Laforest (Alain) : Donc, c'est dans votre champ d'études, là… vous êtes les docteurs maintenant?

M. Derraji : Oui, M. Laforest.

M. Laforest (Alain) : Alors, vous rejetez l'idée d'un de vos pairs qui dit que la... As-tu quelque chose à ajouter, Marc-André? Non, ça va? La Fédération des omnipraticiens dit qu'il manque 1 000 médecins. Donc, vous rejetez ça, là, vous leur dites : On ne peut pas donner un patient... Eux, ils leur disent : On n'est pas capables de le faire, il manque 1 000 médecins. Donc, en santé publique, on fait quoi, quand il manque 1 000 médecins, pour donner des services à la population?

M. Derraji : O.K. Très bonne question. On peut refaire toute la genèse de ce qui a été mal fait. Je vous le dis, encore une fois, c'est très simple...

M. Laforest (Alain) : Bien, vous avez été au pouvoir un bon bout de temps, les libéraux, là.

M. Derraji : Ah oui! Oui, très bien. On l'a laissé à combien, la liste? À 400 000. Aujourd'hui, il y a 1 million. C'est clair qu'il y a quelque chose qui s'est passé pendant le règne caquiste, les quatre dernières années. Vous avez raison de dire qu'il y a un manque de médecins, parce que rien que les trois ou quatre dernières années, il y a 400 inscriptions en moins au niveau des universités. Il fallait travailler sur l'attractivité. Et revenez à ce que Mme Danielle McCann a fait quand elle était ministre de la Santé : la liste est passée de 400 000 à 750 000.

Donc, clairement, oui, il y a un problème avec les médecins généralistes, mais le gouvernement n'a jamais pris ça au sérieux. C'est pour cela qu'aujourd'hui il l'échappe. Et il a besoin d'un levier comme le projet de loi n° 11 parce qu'il va les forcer à dévoiler des données et, en parallèle, il continue à négocier. Donc, que le gouvernement, que M. Dubé doit être très clair pour... Est-ce qu'il continue à négocier pour une entente ou bien il veut régler la première ligne en commençant l'étude du projet de loi n° 11? Il doit être très clair par rapport à ses intentions.

M. Laforest (Alain) : Mais l'arrivée de spécialistes, là, de d'autres qui vont venir donner du support, entre autres, prenons l'exemple de la mycose des ongles, est-ce que c'est obligé… d'un médecin de famille qui règle ça ou une infirmière spécialisée veut le faire?

M. Derraji : Vous avez raison, ça prend de l'interdisciplinarité. Je ne suis pas contre l'interdisciplinarité. La chose que je ne veux pas, c'est dire qu'aujourd'hui on recule sur une promesse : un patient, un médecin. Parce que, pensez à des gens qui souffrent d'une maladie chronique, c'est à eux qu'on pense aujourd'hui, à des personnes âgées qui nous appellent, qui ont perdu leur médecin de famille. On ne veut pas leur dire : Écoutez, vous avez du cholestérol, de l'hyperglycémie, de la pression artérielle, bien là, on va vous mettre dans un Trivago, et un professionnel de la santé va vous rencontrer. Oui, pour le travail interdisciplinaire, mais la plupart des études… et là vous faites référence, tout à l'heure, à l'école, la plupart des études de l'ESPUM, l'École de santé publique, disent une chose très claire : Si on veut diminuer le temps d'attente au niveau des urgences et l'engorgement de la deuxième ligne, il faut agir avec un médecin au niveau de la première ligne et par la suite le travail interdisciplinaire.

M. Gagnon (Marc-André) : Juste pour revenir brièvement sur le cas des conservateurs, Mme Anglade. Vous avez peut-être lu cet article, là, où on rapporte qu'il y a une organisatrice dans le Bas-Saint-Laurent qui a été arrêtée parce qu'elle embourbait... elle prenait le système de rendez-vous, donc, pour la vaccination. Vous pensez quoi du fait que M. Duhaime s'entoure de gens comme ça?

Mme Anglade : Bien, ce ne serait pas mon choix. Je vais vous dire ça comme ça, ce ne serait pas mon choix, et puis c'est à lui de gérer les gens au sein de son équipe.

M. Gagnon (Marc-André) : Puis vous trouvez ça déplorable qu'un chef de parti s'entoure de gens…

Mme Anglade : Bien, c'est sûr qu'avoir un chef de parti qui, en même temps, s'associe avec des gens qui posent des gestes qui sont condamnables, qui ont un impact négatif pour la population, là, quand la population veut aller s'inscrire, qui embourbent le système, qui engorgent le système, ce n'est vraiment pas souhaitable. Ce n'est vraiment pas souhaitable. Maintenant, c'est à lui de gérer les gens au sein de son équipe, de voir les gens qu'ils attirent au sein de son équipe.

M. Desrosiers (Sébastien) : Si on revient au système de santé, Mme Anglade, on apprend que les primes COVID pour les travailleurs de la santé, qui devaient prendre fin à la mi-avril, vont être maintenues pendant au moins un mois, jusqu'au 14 mai. Qu'est-ce que vous pensez de ça, c'est une bonne façon de fonctionner?

Mme Anglade : Bien, écoutez, il faut voir les raisons pour lesquelles elles sont maintenues, pour nous assurer de donner les services à la population. Je pense que c'est ça qui est important.

M. Desrosiers (Sébastien) : ...en raison de la situation sanitaire qui se dégrade?

Mme Anglade : Bien, écoutez, si c'est pour la raison sanitaire, je pense qu'il faut continuer à donner les primes pour s'assurer que les services soient maintenus à la population.

Mme Senay (Cathy) : I'll jump in English, if you don't mind. Good morning.

Mme Anglade : Good morning.

Mme Senay (Cathy) : Regarding those COVID-19 bonuses and the fact that, now, they are extended for another month. And how is COVID-19 affecting your team right now at the National Assembly?

Mme Anglade : Well, you mean, in terms of people that are impacted?

Mme Senay (Cathy) : Yes, because, like, the cabinet is still on virtual mode today. Yesterday, Premier Legault was not at question period. You didn't have the Deputy Premier to ask questions too, she was not there. So, how COVID-19, especially this week... Mr. Bonnardel could not be in place for the consultations on his own bill. So, how is it affecting, like, the work at the National Assembly and your team?

Mme Anglade : Well, it's definitely affecting the work at the National Assembly because people cannot show up, because people on our team are impacted by that as well. So, it is affecting the situation, as it is affecting Quebeckers' lives in general. We're not an island at the National Assembly. And so we see it, we see the net result, again, we can't ask all the questions that we want.

Mme Senay (Cathy) : ...you just have, like, weeks left before the end of the session.

Mme Anglade : Well, that's why we need to have... that's exactly why the leader, yesterday, André Fortin, was making the point about the different bills that they tabled that they're leaving to the last minute. And, at the same time, you have issues with COVID-19. So, it's just going to, again, create more... commotion, but a «entonnoir», definitely creating more...

Une voix : ...

Mme Anglade : … — merci, twice in two days, thank you very much — a jam that's going to have an impact on our ability to pass a number of bills.

Mme Senay (Cathy) : Marlene Jennings is helping you, this morning, in LaPresse, a few weeks after The Gazette published this article about having this new political party for Anglophones disappointed with Bill 96 and disappointed with the Liberals. She is, basically, warning you. What are you going to do with this warning?

Mme Anglade : I think, all along, we've been very clear in terms of defending the rights of minority. We've been very clear in all the bills that were passed, whether it was Bill 21, whether it's on Bill 96, we've been extremely diligent at the work that we've done, and bringing a number of amendments, and saying that there are things that absolutely don't make sense. I'll take the example of Dawson, for example, where the Government said one thing and changed their mind. Well, this Government cannot be trusted. I think the party that can be trusted in terms of defending the rights of minority is definitely the Liberal Party.

M. Authier (Philip) : But do you think... We've discussed this before. Do you think Mr. Standish's group could do harm in certain ridings like your own, Verdun, where the margins were fairly low or not terribly high, if they got a big name anglophone candidate to run for the party? Do you think this could do damage for you?

Mme Anglade : You cannot take anything for granted. But, at the same time, we can be very confident, Phil, that, in all the steps that we've taken, we've done the work really diligently. We have a government that's been dividing the population, again, as I said, between Anglophones and Francophones, between immigrants versus non-immigrants. I mean, we've seen this over and over again. And I'm pretty confident that people are going to realize that the Liberal Party is the only party that stands in order to defend the rights of those minorities.

Mme Senay (Cathy) : So, that's unclear what Colin Standish is trying to...

Mme Anglade : That's what?

Mme Senay (Cathy) : That's unclear.

Mme Anglade : It's not… We live in a democracy, we live in a democracy. But what I'm saying is, again, as much as I don't want to take anything for granted, I am confident that people will realize over the time, over the positions that we're taking, that, clearly, we are the party, like, defending the rights of minority.

M. Brennan (Andrew) : But you're not worried about the minority vote, the anglophone vote being divided?

Mme Anglade : Again, I'm confident that the fact that, again, when it's time to vote, people are going to say, like : Who's going to be there to reflect the view of the minorities in general, to reflect the view of the Anglophones? You see right now, at the National Assembly, a government that is dividing Quebeckers, politics of division, again, Anglophones versus Francophones, immigrants that are making more than $56,000 versus the other ones. You have to… if you are a good Quebecker, you are a caquiste, like all those things that are creating a politics of division.

The only party that is saying today, like, we need to unite people, we need to have a progressive voice at the National Assembly is the Liberal Party. And, when I meet with people, when I meet with the different groups, like, that's the message that we're conveying, like, O.K.… And you know what? COVID has not helped, in the sense that we were not able to be on the ground, meeting with people. Now that we are in a position to go back, I think I'm pretty confident that this is the voice that they are going to hear consistently.

M. Brennan (Andrew) : Just on an off topic, did you see the open letter published by the major newsrooms of Québec about the shadow trial that was revealed at the Court of Québec? The Government, from what it seems, is going to be looking into this. Do you think this is an important thing to look into? Is this, you know, in a democratic society to not have these things made… these trials made public, is this of importance to you?

Mme Anglade : It is mindboggling that it happened. I'm sure you were as surprised as I was when I read this. I could not even believe that we would have this in Québec. So, we definitely want to know what happened and how many are those. I mean, is this one of or are there other examples like this? So, we can't tolerate this in our system, absolutely not.

Mme Plante (Caroline) : Pourriez-vous revenir en français sur la COVID qui complique les travaux à l'Assemblée nationale, s'il vous plaît?

Mme Anglade : Bien sûr. Alors, sur la question... La question était : Comment complique la COVID sur les travaux de l'Assemblée nationale? C'est sûr qu'elle le complique parce qu'il y a des gens qui sont touchés par ça, qui ne sont pas présents cette semaine, qui ne peuvent pas répondre aux questions du côté du gouvernement. Nous autres aussi, dans notre propre équipe, on a des gens qui ont été affectés par ça. Donc, on n'est pas une île, à l'Assemblée nationale, hein, on est comme la population en général, on est touchés par ça. Mais ce qui renforce la nécessité d'avoir un gouvernement, là, qui est à ses affaires pour les projets de loi... Parce qu'il y a plein de projets de loi, peu de temps qui reste à la session, puis il va falloir qu'ils priorisent leurs projets de loi en conséquence.

M. Lecavalier (Charles) : Quels projets de loi sont les plus importants, selon vous, qui doivent être...

Mme Anglade : Là, ça va être au gouvernement de faire ses choix puis de nous indiquer où vont être les priorités. On a parlé de plusieurs projets de loi en matière de santé, il y a la DPJ, il y a...

M. Lecavalier (Charles) : …mais en particulier?

Mme Anglade :  Je veux dire, il y a toutes sortes de projets loi. Ça va être à eux de donner le ton là-dessus.

M. Lacroix (Louis) : Une petite dernière chose. Qu'est-ce que vous pensez de la possibilité que les Sénateurs d'Ottawa viennent jouer cinq matchs à Québec, la saison prochaine, pour montrer s'il y a un intérêt à Québec pour le hockey? Est-ce que vous êtes d'accord avec ça? Est-ce que le gouvernement devrait s'impliquer financièrement?

Mme Anglade : Bon, je ne sais pas si le gouvernement devrait s'impliquer financièrement et je ne vais pas faire de moi quelqu'un qui est une spécialiste de la question. Je n'ai pas réfléchi à cette question bien en détail, M. Lacroix, mais je pourrais vous revenir avec une réflexion puis une discussion avec vous.

M. Gagnon (Marc-André) : Le ministre des Finances a rencontré M. Bettman, bien, de façon virtuelle, quand même, au début janvier. Il y a une forme d'implication. Est-ce que c'est souhaitable?

Mme Anglade : Pas d'un point de vue financier. Je pense qu'il y a eu des investissements qui ont été importants, qui ont été déjà faits dans ces questions-là. Alors, on a eu un ministre du Baseball, on a eu un ministre des Nordiques. Moi, je pense qu'à un moment donné, tu sais... L'État a énormément de priorités présentement, comme vous pouvez le constater.

M. Gagnon (Marc-André) : Donc, vous trouvez ça risible?

Mme Anglade : Non, pas risible, dans le sens que l'État, le rôle de l'État ne devrait pas être d'investir, présentement, dans une telle initiative.

M. Lacroix (Louis) : Donc, vous êtes d'accord si ça ne coûte rien à l'État?

Mme Anglade : Donc, si ça ne coûte rien, ça ne coûte rien. Puis, si ça peut faire plaisir à des gens comme M. Lacroix, bien, moi, ça va me faire plaisir pour lui également.

M. Gagnon (Marc-André) : Autrement dit, ça a déjà coûté assez cher?

Mme Anglade : Bien, ça a déjà coûté assez cher. Puis ce n'est pas juste que ça a déjà coûté assez cher, c'est aussi qu'il y a eu la COVID, depuis deux ans, il y a d'énormes priorités, on doit réinvestir de manière importante dans l'éducation, dans la santé, en matière d'environnement. Je pense qu'on a plusieurs priorités auxquelles on fait face.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin de la séance à 8 h 23)