(Neuf heures quarante-neuf minutes)
Journaliste : Avez-vous une
déclaration?
Mme Guilbault :Bien, non, je pense que je vais prendre vos questions, à l'heure
qu'il est.
M. Gagnon (Marc-André) : Allez-vous
vous excuser envers le maire Marchand, comme le réclament les partis d'opposition?
Mme Guilbault :Ah! je n'ai pas entendu qu'ils réclamaient ça, non. Bien là, il
faut comprendre qu'hier... Bien, c'est vrai, en fait, ça va servir de
déclaration, je vais revenir sur tout ce qui s'est produit, hier et depuis deux
jours, par rapport au réseau structurant à Québec.
C'est important de comprendre qu'au-delà
de ce qui se dit dans les médias on a un objectif commun, la ville de Québec et
nous, le gouvernement du Québec, on veut que ce projet-là soit un succès, on
veut que le projet de tramway, le réseau structurant, ce soit un succès. Pour
ça, il faut qu'il soit, justement, structurant et il faut, selon nous, réunir
les conditions générales de succès de ce projet-là.
Et une de ces conditions, les conditions
générales de succès, en fait, c'est d'être capable d'avoir un projet qui va
rallier la grande région métropolitaine de Québec, donc, oui, la ville de
Québec, mais aussi les banlieues, l'ensemble de la grande ville de Québec, les
villes en périphérie. Il existe la Communauté métropolitaine de Québec. Tu sais,
la Communauté métropolitaine de Québec, elle est présidée par le maire de la ville
de Québec, et, dans la Communauté métropolitaine de Québec, il y a 28 municipalités.
Donc, oui, la ville de Québec, la ville de Lévis, c'est important, mais il y a
24 autres municipalités qui sont concernées par la vision, le développement
et la mobilité dans cette grande communauté métropolitaine. Donc, c'est
important de tenir compte de ces municipalités-là, de l'intérêt régional, de la
portée régionale des projets.
Et nous, comme gouvernement, comme
principal bailleur de fonds, on donne 1,8 milliard dans ce projet-là,
minimum, parce que, là, on est rendus... On donnait 1,8 milliard, dans le
temps qu'il était à 3,3, mais là il est rendu à 3,9. Et on va voir, quand on va
ouvrir les enveloppes, à combien il était. Donc, bref, c'est très important,
pour nous, qu'on soit capables de rallier les gens de la grande région
métropolitaine...
M. Gagnon (Marc-André) :
Donc, il faut...
Mme Guilbault :
...et moi, je sais qu'on peut réussir.
M. Gagnon (Marc-André) :
...poser ma question, s'il vous plaît?
Mme Guilbault :Oui.
M. Gagnon (Marc-André) :
Donc, il faut que le projet de tramway rallie tout le monde pour qu'on aille de
l'avant au gouvernement. Pourtant, le gouvernement va de l'avant avec un projet
de tunnel qui ne rallie pas tout le monde. Donc, pourquoi ce n'est pas la même
situation dans les deux cas?
Mme Guilbault :Bien, le projet de tunnel Québec-Lévis, par sa nature, va relier les
deux rives. Donc, on est déjà dans...
M. Gagnon (Marc-André) : ...parle
de rallier, pas de relier. Rallier.
Mme Guilbault :Mais là on parle de desserte, on parle d'incidence sur les gens. Le
tunnel Québec-Lévis, son objectif, c'est deux choses : de diminuer la
congestion routière dans les deux régions, parce qu'à l'évidence on relie deux
rives, donc c'est les gens qui vont traverser d'une rive à l'autre, mais aussi,
par extension, des gens qui vont utiliser ce troisième lien là au lieu d'aller
prendre les ponts à l'ouest, donc qui n'utiliseront pas le boulevard Laurier,
qui n'utiliseront pas des approches... Duplessis, et tout ça, donc ça va
décongestionner par effet collatéral. Ça, c'est le premier objectif, la
congestion routière, et aussi, d'assurer une redondance. Parce que, là, en ce
moment, on a deux ponts qui sont vieillissants, qui ne seront pas éternels. On
a un seul pont où peuvent passer les camions, qui est le pont Pierre-Laporte, et
vous savez comme moi que, pour toutes sortes de raisons, des fois, il faut
fermer le pont, il faut faire des travaux d'entretien. Ce pont-là, Laporte, il
ne sera pas éternel non plus. Donc, ce ne sera pas le temps quand les ponts,
dans 10, 20 ans, vont être très, très vieillissants, de se demander qu'est-ce
qu'on devrait faire. Il faut sécuriser le réseau, la chaîne d'approvisionnement
et la chaîne de transport.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Pour un projet de 500 mètres dans la ville de
Québec, hier, vous avez évoqué Saint-Apollinaire, Portneuf. On est à 30, 40,
50 kilomètres. Avez-vous déjà parlé de ce que veulent les gens de Mirabel
ou de Mont-Saint-Hilaire quand Montréal voulait faire le REV sur Saint-Denis?
Vous n'élargissez pas un peu large votre périmètre?
Mme Guilbault :Moi, là, je suis ministre de la Capitale-Nationale. Mon rôle, c'est
d'avoir une vision puis un leadership régional pour la Capitale-Nationale, de
Portneuf à Charlevoix. Comme je le dis souvent, officieusement, je m'occupe
aussi de Chaudière-Appalaches. Parce que les projets de Québec puis de la Capitale-Nationale,
si on veut créer un vrai pôle métropolitain de création de richesse, il faut
tenir compte de la Rive-Sud.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Je comprends, mais qu'est-ce que les gens de
Chaudière-Appalaches ont à dire sur un tronçon de 500 mètres dans le
centre-ville de Québec? Sincèrement, est-ce que quelqu'un a parlé des gens de
Mirabel pour la rue Saint-Denis, à Montréal? C'est la même situation, là.
Mme Guilbault :Les gens de Chaudière-Appalaches... Premièrement, Lévis est déjà dans la
CMQ, dont je vous parlais tout à l'heure. Lévis copréside la CMQ avec le maire
de Québec. C'est important de tenir compte de Lévis dans les gros projets de
développement de la ville de Québec. Et autour de Lévis...
Mme Côté (Claudie) : …cette
portion de 500 mètres là sur René-Lévesque? Est-ce que c'est ça, le problème?
Mme Guilbault :Ce n'est pas ça que je dis, laissez-moi terminer. Autour de Lévis, il y
a d'autres municipalités sur la Rive-Sud qui, elles aussi, voyagent à Québec.
Donc, si on se retrouve avec un boulevard Laurier très congestionné, ça va
avoir une incidence.
M. Gagnon (Marc-André) :
...la question. Est-ce que les maires de Saint-Apollinaire puis de la
Côte-de-Beaupré vous ont dit : La rue partagée, ça nous inquiète?
Mme Guilbault :On a lu, la semaine dernière, les incidences de la rue partagée. Et là,
là, en passant, j'ai eu la question, hier : Vous ne trouvez pas que c'est
de l'ingérence, se mêler des rues municipales, et tout ça? Puis à tout ça, j'ai
répondu : Effectivement. Ce n'est pas au gouvernement d'aller dire :
On va mettre une vitesse sur telle rue municipale, un arrêt-stop, un détour,
puis tout ça, des vélos, pas de vélo. Ce n'est pas ça du tout, l'idée.
On a vu, comme vous, des préoccupations à
la suite des articles de la semaine dernière, articles qui étaient parus, je
pense, dans votre média, sur le fait que la rue partagée, elle amenait un
surcroît de congestion, et un projet de nouvelle rue partagée qu'il voulait
ajouter aussi. C'est à lui de décider ce qu'il fait avec ses rues, on est tous
d'accord là-dessus. Nous, notre inquiétude, c'est de dire si les décisions qui
sont prises dans ce projet-là ont des incidences sur des gens qui sont en
dehors de la ville de Québec, qui sont en périphérie de la ville de Québec. C'est
le rôle du gouvernement, quand on va mettre probablement au moins
2 milliards dans ce projet-là, de dire : Ce serait important de tenir
compte de l'incidence sur les autres personnes. C'est tout ce qu'on dit.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Mais
est-ce que vous êtes d'accord, comme ministre régionale de la région de la
Capitale-Nationale, avec votre collègue Pierre Fitzgibbon, quand il rappelle
qu'il y a quand même un «step» à avoir à Québec par rapport à l'utilisation du
transport collectif, contrairement à Montréal?
Mme Guilbault :
Oui.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Est-ce
que vous parlez aux gens des couronnes de Québec puis vous leur dites : Si
vous choisissez de vivre loin de Québec, vous devez assumer que vous devez
prendre le transport en commun, à l'avenir, pour venir au centre-ville?
Mme Guilbault :Premièrement, ce n'est pas à nous à dicter aux gens comment ils doivent
se déplacer et où ils doivent le faire. Mais moi, je suis en faveur du
transport collectif. C'est ça que je répétais hier. Si on avait voulu ne pas
avoir de tramway, ça aurait été très facile. Avec la précédente administration
municipale, vous savez que ça a brassé par moments, ça aurait été facile de
dire : Regarde, on n'en veut pas, de ce projet-là, on recommence puis on
se débarrasse du problème. Ce n'est pas ça, on le veut.
Avec le dépassement de coûts de
600 millions... Puis rappelez-vous nos trois conditions, là. Desserte de
banlieues : les banlieues avaient été coupées. Connexion avec la Rive-Sud :
on le finance plus ou moins, finalement, tu sais, artificiellement, le
gouvernement compense. Et pas de dépassements de coûts : on a 600 millions
de dépassements de coûts depuis le début du projet à 3,3 milliards. Mais
on le garde quand même parce qu'on y croit puis on se dit : Là, on a un
projet.
Par contre, ce projet-là, il évolue. On a
une nouvelle administration municipale, il y a des nouvelles idées sur la
table, il y a des scénarios, il y a des décisions qui vont se prendre, que la
ville va prendre. On ne veut pas se substituer à la ville, mais c'est normal
que, nous, en mettant presque 2 milliards, probablement, une fois qu'on
aura réglé... Puis le partage des coûts, en passant, le fédéral qui ne veut pas
se commettre, ça n'aide pas non plus. Mais cet argent-là vient des impôts de
tout le monde. Nous, on a une vision pour les deux régions, et tout ce qu'on
dit, puis le maire est d'accord : C'est important d'avoir une vision de
développement intégré.
M. Gagnon (Marc-André) : «...le
bon vieux calcul de "mes circonscriptions sont proauto, alors si je démonise
le transport en commun, ça va être gagnant pour moi." Je pense que c'est
de la politique à courte vue.» Et je cite. Vous lui répondez quoi?
Mme Guilbault :Qui a dit ça?
M. Gagnon (Marc-André) : Le
maire Bruno Marchand.
Mme Guilbault :Non, moi, je n'ai jamais dit que le maire Marchand démonise
l'auto, là, premièrement, là, puis je pense que tous les deux...
M. Gagnon (Marc-André) : ...calcul
politique pour les circonscriptions qui sont plus proauto. C'est ça qu'il dit.
Mme Guilbault :Non, bien, moi, là, là, je suis en faveur des deux. Moi, je
pense que ça prend du transport collectif, ça prend plus de transport
collectif. Moi, mes enfants, ils ont deux et quatre ans, ils vont vouloir
prendre le transport collectif dans 10, 15 ans. Moi, là, je suis l'exemple
parfait de ce que je vous décris. J'habite à...
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : ...O.K., mais vous portez la voix de qui, là?
Mme Guilbault :Bien, c'est ça que je vous dis, là...
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : ...de vos collègues à Saint-Apollinaire et à...
Mme Guilbault :Moi, là, j'habite à Saint-Aug village. Je suis dans l'agglo
de Québec, je ne suis pas dans la ville de Québec. On paie la facture
indirectement. C'est important qu'on soit consultés puis qu'on fasse partie de
ce projet-là. Puis mes enfants, si on habite encore à Saint-Aug village, vont
vouloir du transport en commun. Je suis exactement l'exemple de ce que je vous
décris depuis hier. Il faut tenir compte des banlieues. Il n'y a pas juste le
centre-ville de Québec. Il faut tenir compte non seulement des banlieues de
Québec, mais des villes en périphérie, des villes de la CMQ. Puis je sais qu'on
va réussir.
M. Bergeron (Patrice) : À la
CMQ, le maire dit qu'il n'y a aucun autre maire qui lui a parlé du problème de
la rue partagée sur Cartier. Puis Saint-Agapit, Saint-Apollinaire, il n'y a
aucun maire qui a parlé de ce problème-là. Alors, d'où vous tenez ça que c'est
un gros problème pour les gens de Saint-Apollinaire puis Saint-Agapit, la rue
Cartier?
Mme Guilbault :Bien non, mais, si la CMQ au complet est d'accord avec le
projet, on verra. Nous, tout ce qu'on dit, en ce moment, c'est qu'il y a des
préoccupations qui ont été évoquées. Nous, on est députés, on a neuf
circonscriptions sur 11 et on reçoit, nous, de nombreux courriels sur le tramway,
depuis des mois, à nos bureaux de circonscription de toute la région de Québec...
Des voix : ...
Mme Guilbault :Et là, si vous me laissez terminer, moi, ce que je vous dis,
c'est que l'important, c'est de réunir les conditions générales de succès de ce
projet-là, et ces conditions générales là, je suis convaincue, peuvent être des
objectifs communs avec la ville de Québec. Moi, je parle souvent au maire, là,
au-delà de ce qui se dit dans les médias, là, et je suis convaincue que le
gouvernement et la ville de Québec vont pouvoir arriver à une entente, dans
l'objectif de tout le monde, parce qu'on veut ce projet-là.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Mais c'est vos députés, donc, c'est vos députés,
à Portneuf, à Saint-Apollinaire, qui reçoivent des courriels de citoyens? C'est
de ça dont vous parlez...
Mme Guilbault :C'est l'ensemble des citoyens de la grande région de la
Capitale-Nationale...
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : ...vous avez parlé de courriels que vos neuf députés
reçoivent...
Mme Guilbault :Bien oui, mais on reçoit des courriels. Il n'y a personne
qui va être surpris du fait qu'on reçoit des courriels sur le projet de
tramway, comme on reçoit des courriels sur les médecins de famille, comme on
reçoit des courriels sur plein de sujets, là. Tu sais, il y a beaucoup de
préoccupations. Il y a des courriels qui sont pour, il y a des courriels qui
sont contre.
Hier, moi, là, j'ai reçu un courriel, là,
par exemple, là... hier, dans toute la foulée du débat, j'ai reçu un courriel
d'un entrepreneur de Québec qui a au-dessus de 1 000 employés, qui fait un
gros chiffre d'affaires, tout ça, qui parle à plein d'autres entrepreneurs et
qui dit : Nous, on est extrêmement préoccupés par ce projet-là, mais on
n'ose pas le dire. Évidemment, je ne nommerai pas cette personne-là, mais c'est
un courriel qui existe.
Ça fait qu'il faut arrêter de penser que
tout le monde est pour ou que tout le monde est contre. Ce n'est pas blanc ni
noir, c'est un débat de nuances, il faut juste réunir les conditions gagnantes.
Et nous, on est volontaires, au gouvernement du Québec. Ce qu'il faut retenir,
c'est qu'on est volontaires. L'argent était là au premier budget. On a couru
après le fédéral, qui ne voulait pas se commettre puis qui ne voulait pas nous
donner d'argent à Québec, on a couru l'argent à Montréal et on lui donne tous
les décrets. Donc, on veut que ça avance.
M. Gagnon (Marc-André) : On
connaît l'historique. Donc, si on résume...
Le Modérateur
: Rapidement,
en anglais...
M. Gagnon (Marc-André) : ...si
on résume, il n'y aura pas d'excuses, Mme Guilbault. Et le maire, lui, il dit :
Je veux mes décrets sans condition. Vous lui répondez : Il y aura des
conditions.
Mme Guilbault :Oui, bien là, c'est ça, ça, c'est une autre chose. Quand on
disait hier : On ne peut pas dicter... Les décrets, là, même si je vous
dis : On va donner les décrets au maire, les décrets, dans la réalité, ça
va passer au Conseil des ministres le 6 avril, mais même moi, je ne peux pas
présumer de la décision du Conseil des ministres. Mon collègue des Transports
et moi, on va le soumettre au Conseil des ministres et, si la décision est
favorable, et je suis confiance que ça va l'être...
Journaliste
: …
Mme Guilbault :
…bien, c'est ça, puis on va donner les décrets. Ça fait que, tu sais, à un
moment donné, il faut respecter aussi comment les choses se passent. Mais on
n'a jamais bloqué de décret. On a fait les projets de loi nécessaires, le n° 26, pour l'expropriation.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
il y aura des conditions. Vous ne pouvez pas juste répondre clairement : Il
y aura des conditions, puis il n'y aura pas d'excuses?
Mme Guilbault :Je vous l'ai dit, on va réunir les conditions générales de
succès, sur lesquelles on va discuter avec la ville. On va leur présenter, on
va en discuter en privé, tout ça ne se passera pas dans les médias, puis, moi,
je suis certaine qu'on va arriver à un dénominateur commun.
Le Modérateur
: En
anglais…
M. Gagnon (Marc-André) : ...
Mme Guilbault :Bien, c'est ça, on ne se chicane pas, on ne se chicane pas.
M. Gagnon (Marc-André) : …c'était
comme ça avec le maire Labeaume. Maintenant, c'est comme ça avec le maire
Marchand. Vous êtes constamment à couteaux tirés avec le maire de la capitale.
Mme Guilbault :Non, c'est exagéré. Ça a brassé un petit peu hier, mais
c'est normal qu'à un moment donné il puisse y avoir des divergences.
L'important, comme je l'ai dit à quelqu'un hier, c'est la solidité de la
relation et surtout l'objectif commun de fond qui est d'avoir de l'envergure pour
notre région.
Le Modérateur
: En
anglais...
Journaliste : ...votre
relation reste solide avec M. Marchand?
Mme Guilbault :Oui, très solide.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Vos neuf députés qui reçoivent les courriels,
est-ce qu'ils ont peur de perdre leurs sièges? Est-ce que c'est pour ça que
vous portez leur voix?
Mme Guilbault :Tous les députés reçoivent des courriels sur une foule de
sujets.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Oui, mais vous avez dit que votre
intervention...
Mme Guilbault :Et nous, on est des députés, on est payés avec les fonds
publics pour représenter la voix de nos citoyens. Donc, c'est normal qu'on
fasse valoir un point de vue et l'autre. On fait valoir tous les points de vue
qu'on reçoit dans nos bureaux de circonscription. Je vous ai dit, il y a des
pour, il y a des contre, donc il faut tenir compte de ça. On est le
gouvernement du Québec, nous. Je comprends que le maire de Québec, c'est le
maire de Québec, il s'occupe de Québec, puis c'est tout à fait normal. Mais il
préside aussi la CMQ, donc il faut qu'il partage la vision régionale, et il la
partage, c'est ça que je vous dis, il la partage. Mais nous,
nous...
Mme Senay (Cathy) : …Mrs. Guilbault. Why are you taking this excessive controlling
approach with the tramway, and what message does it send to Montrealers with
the REM? You're taking over, you want to control every single thing with the
tramway. Why? Why are you taking this over excessive approach?
Mme Guilbault : We have an approach which is an integrated vision of development,
of mobility in the whole region of the Capitale-Nationale and Chaudière-Appalaches. Our project is the Réseau express de la Capitale, which contains
the tramway, the tunnel Québec-Lévis, a part on the South Shore and «voies
réservées», reserved...
Mme Senay (Cathy) : Reserved lanes.
Mme Guilbault : …reserved lanes, which we pay for, as a government, because it was
cut off in the last version of the project of the «réseau structurant». So, we
have those four elements who are all important to make sure that we have this
whole regional vision of mobility, economic development, etc. And we share this
vision with the Mayor of Québec, with the Mayor of Lévis and other mayors
around those two bigger cities in the two regions.
So, it is important to
make sure that we take into account the interests of all people in the city,
the big city of Québec, and of other cities who are around, who would benefit
from a real «réseau structurant». And, if they use their cars, because people
will still use cars... We have to make projects for both people, people who
want to use collective transportation and people who will still use their cars.
So, we have to make sure that the projects convince people to give up cars and
take the tramway and, for people who will still use their cars, that we don't
have more congestion on the main streets of the cities.
Le Modérateur
: Dernière question.
Mme Senay (Cathy) :
…yesterday, you're showing all
Quebeckers you don't want this project, and you'll have the last word. So,
you're basically the one…
Mme Guilbault : On the opposite, we want the project.
Mme Senay (Cathy) : …the hurdles.
Mme Guilbault :
We have been the first ones to put
money clearly in our first budget, $1.8 billion. We had to manage to get
federal money because they didn't want to change their… the «entente bilatérale
intégrée». So, we had to convince the Mayor of Montréal to give us some money,
because we wanted this project in the city of Québec, and she accepted, thanks
to her. And then, we have given all «décrets»…
Mme Senay (Cathy) : Decrees.
Mme Guilbault : …decrees, bills, rules, that we had to make to make sure that the
project goes on. And we will present the decrees on April 6, at the Conseil des ministres, and we will give them
to the Mayor of Québec so that he can go on with the project.
We want the project. We just
want to make sure that it is a real regional, integrated vision that is
«sous-jacente» to this project. And the mayor agrees with us, he agrees that we
have to have this whole vision for the region. Of course, he's the Mayor of
Québec, but he's also the president of the CMQ, which regroups 28
municipalities. So, we share the same objectives, we just have to agree on the
means to attain them… achieve them.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup, Mme la ministre.
(Fin à 10 h 4)