(Huit heures trois minutes)
La Modératrice : Bonjour.
Bienvenue à ce point presse du Parti québécois. Ce matin, M. Sylvain
Gaudreault, notre porte-parole en matière d'environnement. Il sera suivi du
chef du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. Nous prendrons
ensuite les questions pour essayer de terminer à 8 h 20. La parole
est à vous.
M. Gaudreault : Oui,
alors, merci beaucoup d'être ici. Écoutez, j'ai essayé de trouver le bon mot,
ce matin, là, pour qualifier l'ingérence, la condescendance, la microgestion — au
Saguenay, on a une expression qui dit «grand talent» — pas juste de
M. Legault, mais de l'ensemble du gouvernement, parce qu'on a eu hier un
tir groupé des ministres contre le maire de Québec, le projet de tramway et, du
coup, l'ensemble de la ville de Québec. Alors, c'est inacceptable de voir une
telle attitude, pour peut-être des gains électoralistes à court terme, contre
un projet de transport collectif, de transport structurant dans la ville de
Québec.
Alors, il reste une seule chose à faire à M. Legault,
c'est, s'il vous plaît, d'être premier ministre. Ça, ça veut dire quoi? Ça veut
dire de s'élever. Ça veut dire de rencontrer, sans délai, le maire de Québec,
M. Marchand, que je salue, en passant, pour ses interventions d'hier, mais
donc de rencontrer le maire de Québec dans un seul objectif : s'assurer de
la réussite, et le dire, et l'affirmer, et mettre toutes les conditions pour la
réussite du projet de tramway à Québec. Là-dessus, je laisse la parole à Paul.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Sylvain. Alors, bonjour, tout le monde. Rapidement, je veux parler
de l'intervention de Sonia LeBel, qui, hier, blâme les électeurs pour l'alliance
NPD, Parti libéral du Canada. Vous vous souviendrez que François Legault avait
invité les Québécois à voter conservateur. Et là on nous dit, et Sonia LeBel
nous dit : Bien, vous voyez, parce que vous n'avez pas écouté ce qu'on
vous a dit de faire, regardez ce qui arrive, il y a une alliance entre deux
partis qui vont empiéter dans les champs de compétence du Québec.
Je pense qu'avant de blâmer les électeurs
la CAQ devrait se regarder dans le miroir et réaliser qu'elle n'est pas capable
de nommer le problème, pas capable de nommer l'éléphant dans la pièce, à savoir
que le Canada ne fonctionne pas dans les intérêts du Québec. Et, si en appeler
à voter Jean Charest, ou ça pourrait être M. Poilievre... Mais en appeler
à voter conservateur aux prochaines fédérales, aux yeux de la CAQ, c'est une
solution à l'impasse dans tous nos dossiers. On a vu Mme LeBel faire une
sortie sur le refus... le changement de cap des libéraux sur la Loi sur les
langues officielles. Puis, à chaque fois, la CAQ, tout ce qu'elle a, c'est de taper
sur la table, se bomber le torse un peu. Mais qu'est-ce qu'elle va faire, dans
les faits, si le fédéral décide d'empiéter encore davantage dans les champs de
compétence du Québec?
Je trouve qu'on est malheureusement dans
une situation où on n'est pas capables de se dire la vérité. On n'est pas
capables de nommer les choses. La CAQ est comme dans une lubie où c'est la
faute de tout le monde, sauf du fédéralisme canadien, sauf de son entêtement à
dire aux Québécois que ça fonctionne, le fédéral, mais vous en avez plein, des
exemples : la loi 101 aux entreprises à charte fédérale, le 6 milliards
qui manque en santé, l'usine de batteries qui vient d'être investie en Ontario
pendant qu'on a des miettes au Québec. Et la CAQ s'entête à se mettre la tête
dans le sable et à ne pas dire la vérité aux Québécois sur cette question-là.
Et c'est là que le Parti québécois doit
jouer son rôle de rappeler aux gens que le seul avenir durable pour les
prochaines générations, c'est de décider par nous-mêmes, en fonction de nos
intérêts, et ça s'appelle l'indépendance du Québec, une chose que tous ces
gens-là, à la CAQ, ne sont même pas capables de nommer tellement qu'ils
manquent de courage et d'authenticité dans leur engagement politique.
La Modératrice : On va
prendre les questions. Une question, une sous-question, s'il vous plaît.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Ce
qu'on a vu, hier, du gouvernement, selon vous, est-ce que... par rapport au
tramway, est-ce que l'objectif ultime, pour eux, c'est de sécuriser les
circonscriptions qu'ils détiennent en périphérie de Québec? Est-ce que c'est
comme ça que vous expliquez la sortie du gouvernement?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Il y a plusieurs sorties du gouvernement qu'on n'est pas capables d'expliquer,
mais, clairement, il y a une politisation de projets qui ne devraient pas être
politisés, comme on a vu de la politisation de la pandémie, la politisation des
tarifs d'hydroélectricité. On est dans la politisation de tout avec la CAQ. Parce
que l'objectif de la CAQ, ce n'est pas l'intérêt public, c'est de garder le
pouvoir.
Et là ensuite, exactement, pourquoi ils
sont intervenus hier de cette manière-là? Moi, je constate que ce n'est pas la
première fois qu'ils font des opérations concertées de «bullying», d'intimidation.
Ils le font avec les oppositions, mais là c'est encore pire quand tu le fais
avec tes propres municipalités, avec qui tu es censé collaborer. Ça commence à
être vraiment gênant.
Mme Côté (Claudie) : ...de l'intimidation,
ce que la CAQ a fait?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, oui, c'est vraiment... Quand ce n'est pas l'oeuvre d'une seule
personne, mais on voit plusieurs intervenants... Souvenez-vous, quand je me
faisais accuser de soutenir la violence en marge des manifestations de
camionneurs, c'était absolument faux, puis ils étaient plusieurs à tenir ce
discours-là sur les médias sociaux. Regardez ce qui est arrivé à Dominique
Anglade il y a quelques semaines. Ce n'est pas la première fois que la CAQ a
des actions concertées et coordonnées pour faire perdre de la crédibilité à un
intervenant. On est habitués à ça par rapport aux oppositions, ce manque de
respect là, mais, quand c'est à une des villes les plus importantes au Québec,
ta capitale nationale, puis que tu es en train de mettre en boîte, intimider le
maire de Québec, tu as un sérieux problème de loyauté envers tes propres gens,
tes propres villes. De grâce, laissez la ville de Québec travailler en paix en
fonction de travaux faits avec sérieux, pas en fonction des intérêts électoraux
de la CAQ.
M. Lacroix (Louis) : ...Éric
Duhaime? Parce qu'Éric Duhaime gagne des points, là, on voit les sondages, puis
ça monte, ça monte. Les autres partis descendent, descendent, il y en a qui
sont vraiment très bas, là. Est-ce que vous pensez que c'est électoraliste, au
point où ils ont peur d'Éric Duhaime, puis c'est pour ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ils sont électoralistes par rapport à tous les partis. Ils n'ont jamais
hésité à faire des manoeuvres pour tenter d'affaiblir toutes positions qui
peuvent affaiblir leur position politique. Donc, ce n'est pas la première
intervention de cette nature-là qu'ils font, mais c'est déplorable puis c'est
vraiment dangereux aussi pour la qualité de nos politiques publiques.
M. Bergeron (Patrice) : Est-ce
que c'est M. Legault qui devrait tendre la main à M. Marchand ou bien
c'est M. Marchand qui devrait dire : Bien là, je pense que c'est le
temps qu'on se rencontre, quand vous parlez d'une rencontre avec M. Legault,
là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ah! c'est clairement M. Legault. Dans les circonstances où, vraiment,
le comportement du gouvernement n'était pas celui d'un gouvernement, mais d'un
parti politique qui n'a que ses intérêts électoraux, là, en considération, c'est
clairement au gouvernement de dire : On prend un pas de recul, on
s'excuse. Moi, si j'étais François Legault, je m'excuserais au nom du
gouvernement en disant : On a fait un faux pas et on vous tend la main
pour une rencontre dans le but... — puis moi, je veux entendre ça de
François Legault — dans le but que le projet de tramway fonctionne,
atterrisse dans les plus brefs délais. Puis, à ce moment-là, bien, les
résultats viendront.
M. Lachance (Nicolas) : M.
Caire s'est excusé, mais pensez-vous qu'il croyait vraiment ce qu'il a dit concernant
le maire? Est-ce que c'est un pollueur des automobilistes? Est-ce qu'il croyait
ça réellement? Il dit qu'il est allé trop loin, mais, quand on le dit aussi
vite, est-ce qu'on le pense?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je ne sais pas. Je ne peux pas faire d'examen de conscience. Je sais que ce
sont des propos qui sont regrettables et je sais que ce n'est pas la première
fois que la CAQ fait des actions concertées pour des fins politiques.
M. Lachance (Nicolas) : ...ceux
qui nous écoutent et qui ne sont pas de la région de Québec, pourquoi est-ce
que cet enjeu-là a une portée nationale? Pourquoi est-ce que ça devrait
concerner les gens de l'extérieur de Québec, l'avenir du projet de tramway?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Pour la même raison qu'on devrait se poser des questions sur le projet du
REM de l'Est. Si on a un gouvernement qui peut reprendre un trajet puis le
barbouiller au Conseil des ministres, comme on l'a fait dans le cas du tramway,
il y a quelques mois, où est-ce qu'on refaisait le trajet, si on a un
gouvernement qui se vante de ses sondages et qui ne cache même pas que ses
décisions de politiques publiques en matière de transports sont liées aux
sondages puis aux intentions de vote et non pas aux transports, à la fluidité
des transports, se pose la question : Qu'est-ce qui arrive dans l'est par
rapport à la défiguration de certains quartiers avec des structures aériennes?
Qu'est-ce que le gouvernement va faire? Est-ce qu'il va faire un autre
arbitrage politique ou est-ce qu'on va laisser des gens qui ont de l'expertise
en matière de transport et d'urbanisme faire un bon travail? Donc, c'est
inquiétant parce que, quand on politise tout, bien, on se retrouve avec des
gâchis. Et là il y a un risque pour la ville de Québec qui existe dans d'autres
villes dans le cadre de projets similaires.
M. Gaudreault : Je
peux-tu ajouter un point?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Avec plaisir.
M. Gaudreault : Moi, je
pense, c'est le symptôme d'une vision passéiste du développement et de
l'aménagement du territoire. Moi, à ce que Paul vient dire, j'ajouterais ça. Et
c'est pour ça qu'il faut que l'ensemble du Québec se préoccupe de ce qui se
passe présentement sur le tramway, comme l'ensemble du Québec doit se
préoccuper de la volonté de faire le tunnel du troisième lien à tout prix.
C'est le symptôme d'un gouvernement du XXe siècle qui n'a pas conscience
de l'urgence de changer les façons de faire sur le plan de l'aménagement du
territoire, de la mobilité, de laisser l'auto solo pour du transport collectif,
d'investir dans le...
Tu sais, il y a toujours deux poids, deux
mesures. Quand c'est du transport collectif, c'est plus compliqué, on met plein
de conditions. Quand c'est du transport routier, bien là, envoye, c'est la
pépine dans la rivière. C'est ça, le symptôme qu'il faut dénoncer, qui est
profondément ancré dans ce gouvernement. Et, à la question de monsieur sur Éric
Caire, moi, je dis oui, je suis convaincu que c'est profondément ce qu'il
pense. Je suis convaincu de ça, que c'est encore... Il est encore dans une
dynamique de guerre autos face à piétons, à la limite, là, tu sais, si on
caricature au max. Alors, moi, c'est... Moi, je suis sans appel face à une
attitude comme ça, qui est complètement d'une autre époque.
M. Bossé (Olivier) : ...ils
vont quand même dire : On paie 2,4 milliards, on devrait avoir notre
mot à dire. C'est leur argument...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est ça, l'argument. Mais, tu sais, quand on dit : Il y a les vieux
partis puis il y a les nouveaux partis, puis on essaie de me faire croire que
la CAQ est un nouveau parti, il n'y a pas de gouvernance plus dépassée et plus
rétrograde que de dire : Vu que c'est mon argent, moi, le gouvernement — alors
qu'on sait très bien que ce n'est pas le cas, c'est l'argent des contribuables — vu
que c'est mon argent, c'est moi qui le dépense, bien, moi, je veux avoir mon
mot à dire dans tout, en fonction de mes intérêts électoraux. Il n'y a pas plus
rétrograde et dépassé. C'est la caricature d'un vieux parti. Donc, à un moment
donné, il va falloir voir la CAQ pour ce qu'elle est dans la réalité, parce que
ça va donner des projets horribles. Ça va donner des erreurs.
M. Poinlane (Pascal) : Ce
matin, sur radiocanada.ca, il y a un texte, là, qui dévoile les 50 mesures
de Christian Dubé sur la santé. On apprend que, bon, on abandonne la promesse,
là, d'un médecin de famille pour tous les Québécois, c'était une promesse de
2018, mais, en échange, il y aurait au moins un rendez-vous promis, là, à tous
les patients après la réforme. Vous voyez quoi? Je ne sais pas si vous avez eu
le temps de lire. Vous pensez quoi...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Écoutez, je l'ai lu, mais, comme souvent avec la CAQ, ce qu'ils font, c'est
qu'ils lancent des ballons d'essai, ils font couler des plans qu'ils n'ont pas
déposés, puis ensuite, des fois, on se retrouve avec une modification, quand
ils déposent, en fonction de ce qu'ils ont eu comme rétroaction. C'est une
façon de travailler qui, pendant la pandémie, était vraiment nocive, notamment
pour la santé mentale des gens, en termes de manière de communiquer. Donc, je
vais attendre qu'ils déposent, en bonne et due forme, un plan. Vous savez que
nous, on a déposé 12 travaux. Ça va déboucher sur un plan complet. Donc,
on va attendre, en temps et lieu.
La Modératrice : Dernière en
français, s'il vous plaît.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Quand même, dans les mesures qui sont présentées
là-dedans, là, il y a des promesses électorales non remplies, là, je pense à la
capitation pour les médecins. Il y a des éléments qui étaient dans le budget.
Il y en a d'autres qu'on connaît déjà. Est-ce que vous vous attendez vraiment à
un virage avec ce plan-là ou est-ce que c'est une opération marketing de la
CAQ?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Voici ce que je peux dire, même sans avoir vu le plan. La CAQ aura un bilan
à défendre, en santé comme dans d'autres domaines, à savoir pourquoi des
réformes que nous, on a martelées à chaque année, n'ont pas été entendues,
pourquoi on n'a rien fait, sauf des mesures de surface, comme des bonus à des
infirmières dans le système privé, qui, finalement, n'auront pas donné les
résultats, mais auront coûté quand même très, très cher. Indépendamment des
plans que la CAQ va pouvoir nous sortir à la dernière minute en vue des
élections, là, se posera la question du bilan réel de la CAQ, de la même
manière que la question du bilan réel de la CAQ en matière de crise du
logement, d'absence de places en garderie, d'absence de soins à domicile pour
les aînés, d'inflation qui appauvrit les Québécois. Et, à un moment donné, il
va falloir que la discussion porte sur ce que la CAQ a réellement fait ou pas
fait pendant quatre ans.
La Modératrice
:
Dernière en français, s'il vous plaît.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : ...Vous parlez de dernière minute. Est-ce qu'il y a
comme un bouchon parlementaire? Puis est-ce que c'est volontaire? Est-ce que
vous craignez, par exemple, que certains projets de loi importants soient
adoptés sous bâillon d'ici la fin de la session? Lesquels, là, si c'est le cas?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
C'est une possibilité, mais, non, je ne suis pas capable d'anticiper sur,
exactement, quels projets de loi. Ce que je vous dis...
Mme Côté (Claudie) : Est-ce que
c'est réaliste de penser qu'on va pouvoir adopter tous ces projets de loi là
qui sont sur la table d'ici la fin de la session parlementaire?
M. Gaudreault : Je peux
peut-être ajouter un petit point là-dessus, si tu permets, Paul. On a quand
même eu une bonne nouvelle, hier, mais une bonne, une bonne dans le sens de
grosse. C'est un autre projet de loi sur les tarifs que M. Julien a
annoncé d'ici la fin de la session. Ça, c'est un projet de loi qui va s'ajouter,
là. Parce que, là, on est en commission parlementaire sur le projet de
loi n° 21 sur les hydrocarbures, ça va être la
même commission parlementaire qui aura à traiter sur les tarifs. Alors,
c'est... On a la démonstration éloquente d'un gouvernement qui a les deux mains
politiques, politiquement parlant, dans la fixation des tarifs.
Mme Côté (Claudie) : Est-ce
qu'en santé on s'en va vers un projet de loi mammouth adopté sous bâillon?
C'est ça qu'on veut...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est ça. Puis là regardez les projets de loi s'accumuler, là,
c'est... On aurait dit que c'est un gouvernement qui ne s'est pas penché sur
toutes ces questions-là, qui sont fondamentales, et qui, là, arrive avec
quelques semaines à faire et débarque avec plein de trucs qui,
vraisemblablement, là, ont tous été faits au cours des dernières semaines. Oui,
c'est inquiétant. Oui, il y a des problèmes de : est-ce que c'est faisable?
Mais surtout ça parle du bilan réel de la CAQ. Il ne s'est rien passé pendant
quatre ans, et, là, à la fin, on nous lance par la tête plein de choses qui...
Vraisemblablement, là, est-ce que c'est réaliste d'accomplir quoi que ce soit
avant les prochaines élections? Moi, je pense que ça va être un bilan très,
très mince...
La Modératrice : On va passer
aux questions en anglais, s'il vous plaît.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : ...plafonner à 3 % dans le projet de loi,
est-ce que vous êtes favorables à ça pour les tarifs d'Hydro? Est-ce que ça
vous irait de le plafonner à 3 %?
M. Gaudreault : Mais
c'est là qu'on commence à embarquer dans ce qui n'a pas d'allure, c'est que... Ah!
c'est-u 3 %? C'est du 2 %? Qui dit mieux? Qui dit mieux? Vendu. Trois
fois. Sur les tarifs. Puis c'est exactement ça qu'il ne faut pas faire. C'est
exactement... J'ai posé la question hier au ministre, aux crédits : Vous
allez la tirer où, la barre? Le premier ministre dit : Ah! l'année
prochaine, là, ça ne sera pas 4 % ou 5 %. O.K. Donc, ça peut être
3,9 %, 3,7 %, 3 %, 2 %? Non. Je veux dire, la régie, là,
c'était... — puis ce n'est pas drôle de parler au passé, là — c'était
indépendant du politique. Alors là, M. Legault puis M. Julien, là,
ils ont exactement ce qu'on avait vu venir, gros comme un mammouth, en 2019,
avec le projet de loi n° 34, ils ont les deux
mains dans la gestion des tarifs.
La Modératrice : On va passer
aux questions en anglais, s'il vous plaît.
M. Lacroix (Louis) : ...la
Régie de l'énergie, c'est aussi l'organisme qui a fait en sorte qu'Hydro-Québec
a engrangé des surplus de plusieurs milliards de dollars pendant des années, puis
c'est pour ça qu'on a décidé de changer la formule en disant... Je comprends
que celle-là, elle ne marche pas, là, ça, je suis d'accord, là, mais, je veux
dire... Ah! c'était bien mieux avant... Mais, avant, Hydro-Québec allait
chercher des milliards d'argent perçu en trop dans les poches des Québécois.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, mais tu peux changer... Oui, mais attention, là. Au moins, on est
d'accord que la solution, ce n'est pas de dire : Bien, on va y aller à la
température ou au gré du vent, là, puis on va dire : Ah! bien, ce ne sera
pas 4 %, 5 %, ça fait que, là, ça pourrait être 3,5 %, qu'est-ce
que tu en penses? Toi aussi? O.K., c'est beau. Entendons-nous que ce n'est pas
une façon de procéder. Tu peux, avec une régie de l'énergie, retravailler
certains critères, préciser le processus, mais de politiser absolument tout,
des transports collectifs aux taux d'Hydro, en passant par comment on s'attaque
à l'inflation en fonction du nombre d'électeurs qui va recevoir le chèque... Il
y a un moment donné, il faut prendre un pas de recul, comme population, et voir
à quel point la politique se détériore en ce moment au Québec, là. Ce ne sont
pas des bonnes décisions, ce ne sont pas des façons de procéder, puis il va
falloir se ressaisir, ça n'a pas de sens.
La Modératrice
: On va
passer aux questions en anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) :
I'm
sorry, I'm jumping in. Thank you. Whew! Thank you. The REM, why people in Québec should be worried about what's
happening with the tramway in Québec City, for the ones in Montréal?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Because you have several
projects, public transportation projects, and they all have the same problems.
The public interests and the science behind making good transportation
projects, making sure that the city is well-planned, is set apart, is not
considered, and that's very dangerous. When the Government intervenes for reasons that are purely political, it will create
projects that have obvious problems in terms of public interests, in terms of
efficiency of our transportation projects. So, that's what we are dealing with
right now and that's also the case in Montréal.
Mme Senay (Cathy) : The plan, Christian Dubé's plan, the 50 actions, it's on the Web
site of Radio-Canada since
early this morning and it goes back precisely to what Mr. Dubé has said in the
last few weeks, there is nothing to transform the healthcare system. And one of
the major things is that Dubé has basically prepared Quebeckers to forget about this promise of having a family doctor. You call
and you'll get something, you'll get some help. So, do you have the impression
that that was, all of this, just a marketing strategy to lower down the
expectations of Quebeckers?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : That's why I'm very
hesitant to comment, because it's not the first time that, rather than just to
present something that is complete, the CAQ Government will throw something that leaked, and then they make adjustments,
and they make it so that it looks better than what the expectation that was set
was looking. So, I will comment only when the plan is...
Mme Senay (Cathy) : I don't know if you've heard Sonia LeBel at the budget, but she had the key words of what the plan will be:
humane, efficient, accessible.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Positive, great, it will be
a plan of the future, it will be a plan that really improves everything. Yes!
Mme Greig (Kelly) : But very seriously, for Quebeckers...
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : It's just so silly, like...
We need to take a step back, please, and realize how poor... I mean, it's not
Fruit Loops, it's even worse, it's Captain Crunch. We need to realize how bad
this is in terms of quality of Government. I just...
La Modératrice
:
Dernière question en anglais.
Mme Greig
(Kelly) : Well, I have two. But, for Quebeckers who are seriously looking for a family doctor right now, like,
thousands of them are, what message, I mean, does this Government have for them?
Because it is a very serious issue. You are making a joke, but people are
looking for care.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : It's not a joke, but let's
wait for the plan, because it's not because they leak something that that's
going to actually be the plan. They've done that on several occasions. So, this
morning, we are talking about the subject that they set by leaking something,
and then they will change it, so that we talk even further about it. Let's wait
until the plan comes out, but it's not the first time they do that, and we'll
have to wait.
Mme Greig (Kelly) : I did also want to ask you about... going back... yesterday, but
the $500, how many of your MNAs have... if they are eligible... to give it to a
charitable organization? And is that the message that you are trying to...
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Exactly. So, yesterday, we
had a caucus and we realized that there are good probabilities that the
calculations end up that we... some of the MPs actually receive something. And
there's also the rule, between 100 and 105, with the curve. But nobody had
their T4 at hand, and not everyone had completed their report, their tax
report. So, we simply said : Anyone who would... who will receive an
amount, with respect to that precise measure of $500, we have a contract, we
all agree, unanimously, that we will give back that same amount of money
received to a charity or a community organization in the riding of the deputy.
La
Modératrice : Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 25)