(Onze heures dix minutes)
Mme Anglade : Alors,
bonjour. Bonjour à tous. Retour de deux semaines de relâche parlementaire.
Alors, d'abord, vous allez me permettre de mentionner qu'on est bien contents
de se retrouver à l'Assemblée nationale avec 125 députés. Ça fait
longtemps que ça ne s'était pas produit. Donc, bien contente de vous retrouver
avec l'ensemble des collègues.
Dans les deux dernières semaines, j'ai eu
l'occasion de me promener en Outaouais, en Montérégie, en Estrie, dans
différentes régions du Québec. Et partout le message est le même dans les
conversations, les gens ont de la misère à joindre les deux bouts avec le coût
de la vie qui augmente. Des aînés, des familles, des gens célibataires, peu
importe, tout le monde est touché par ça. Et les Québécois ne devraient pas
avoir à faire le choix entre payer le loyer ou payer l'épicerie.
C'est pour ça qu'il y a deux jours on a
fait une annonce par rapport au coût de la vie et on a proposé d'éliminer la
TVQ sur des produits de première nécessité. Pourquoi? Parce que, d'abord et
avant tout, ce sont des mesures qui sont faciles à mettre en place et ce sont
des mesures qui touchent tout le monde. Alors, des produits de première
nécessité, ça inclut également tout ce qui s'appelle les tarifs d'électricité,
donc la facture d'électricité.
On a proposé ça en même temps que l'on a
parlé également du gel des tarifs qui est nécessaire chez Hydro-Québec. La
décision de François Legault de changer la loi et de faire en sorte qu'Hydro-Québec,
maintenant, ses augmentations sont liées à l'inflation a une conséquence
directe, directe sur le portefeuille des Québécois. C'était une décision
mauvaise qui aujourd'hui fait en sorte que les Québécois ont à payer cette
facture. François Legault devrait revenir sur cette décision. Ce que la CAQ a
fait en faisant ce projet de loi là, c'est, en fait, de faire l'équivalent d'une
taxe additionnelle pour les Québécois, une taxe déguisée. Et c'est la raison
pour laquelle on a décidé, nous, d'apporter non seulement un gel, mais éliminer
également la TVQ sur la facture d'électricité.
Cette manière de procéder de la CAQ de
François Legault est assez typique, et on la voit également dans tout l'octroi
de contrats qui s'est passé depuis les quatre dernières années. François
Legault ne respecte pas les règles, décide de passer outre ces règles-là,
décide après d'imposer aux Québécois sa manière de voir les choses, et, au
final, c'est aux Québécois que ça coûte quelque chose. Si on regarde les
contrats aujourd'hui, c'est exactement ce qui s'est produit. On avait 17 milliards,
17 milliards de contrats qui ont été octroyés de gré à gré, pas juste
pendant la pandémie, même avant la pandémie.
Cette manière de procéder, de ne pas
respecter les règles, de faire en sorte qu'on pense... François Legault pense
qu'il sait mieux que quiconque ce qui est bon pour les Québécois. Bien, au
final, ce sont les Québécois qui paient pour ça. Et ça, c'est une manière
indécente de gouverner l'État québécois.
Le Modérateur : On passe à la
période des questions. M. Lachance.
M. Lachance (Nicolas) : Bonjour.
Vous dites que monsieur Legault ne respecte pas les règles. Pouvez-vous
préciser votre pensée? Est-ce qu'il y a du favoritisme? Qu'est-ce que vous
voulez dire par : Il ne respecte pas les règles?
Mme Anglade : Les bonnes
règles de gouvernance. Les bonnes règles de gouvernance qui ne sont pas
respectées. La réalité, c'est que l'octroi de contrats de gré à gré... Pourquoi
est-ce qu'il y a eu autant de contrats qui ont été donnés? Pourquoi est-ce qu'il
y a eu autant de contrats qui ont été donnés sans qu'il y ait d'appel d'offres?
17 milliards de contrats sans appel d'offres, ce n'est pas justifiable.
M. Lachance (Nicolas) : Qu'est-ce
que vous demandez? Est-ce que vous demandez...
Mme Anglade : Une totale
reddition de comptes pour ce qui s'est passé. Et ce n'est pas... La reddition
de comptes, ce n'est pas nous dire : Voici les contrats qui ont été
octroyés. Parce qu'on n'est pas capables d'évaluer, nous autres, quels contrats
qui auraient dû être octroyés avec telle autre personne qui aurait pu postuler.
Une totale reddition de comptes par rapport à ces contrats.
M. Lachance (Nicolas) : Mais
pourquoi vous pensez qu'il utilise ce processus-là? C'est quoi, son avantage à
utiliser le gré à gré de cette manière-là puis avoir dépensé autant? Vous
pensez... Est-ce qu'il y a quelque chose derrière ça?
Mme Anglade : Parce que
c'est plus facile de procéder de cette manière-là. C'est sûr que c'est plus
facile de procéder avec du gré à gré que de devoir faire des appels d'offres,
de répondre aux appels d'offres. C'est plus rapide. C'est plus rapide. Mais, au
bout du compte, qui paie la facture? Ce sont l'ensemble des Québécois.
Et c'est ce qu'on a vu avec Hydro-Québec. Avec
Hydro-Québec, il a décidé d'aller avec un projet de loi. Tous les intervenants
qui sont venus présenter dans ce projet de loi étaient contre ce projet de loi.
Tous les intervenants sont venus dire qu'ils sont contre. François Legault a
décidé d'aller de l'avant en disant : Ce n'est pas grave, l'inflation, ce
n'est pas important. Au final, aujourd'hui, ce sont les contribuables qui
paient, ce sont les Québécois, l'ensemble des Québécois qui paient pour ça.
M. Lachance (Nicolas) : Est-ce
qu'il peut y avoir des avantages? C'est à qui que ça... À part le gouvernement
que c'est plus facile, là, est-ce qu'il y a des risques? C'est quoi, les...
Mme Anglade : Il y a des
risques de dérapages énormes parce que des octrois de contrats qui sont faits
de gré à gré, on sait... La raison pour laquelle on fait des appels d'offres, c'est
pour qu'il n'y ait pas de favoritisme, c'est pour faire en sorte que les règles
de base de bonne gouvernance, de saine gouvernance soient respectées. Quand il
y a 17 milliards de contrats qui sont octroyés, ce ne sont pas des bonnes...
Tout le monde vous le dira, en matière de gouvernance puis de gestion, ce n'est
pas la bonne manière de faire. Je ne sais pas si, Monsef, tu veux intervenir.
M. Derraji : Bien, très
rapidement. En fait, c'est grâce à votre travail, il y avait déjà des contrats
soulevés, il y avait déjà des contrats où on a vu comment certaines personnes
qui n'avaient aucun lien avec le domaine médical ont eu accès au cabinet du
ministre de la Santé, ils ont eu des contrats, et que, maintenant, il y a des
poursuites au niveau des tribunaux. Souvenez-vous que, jusqu'à maintenant, on n'a
aucune idée sur la liste des entreprises qui ont bénéficié du pouvoir
discrétionnaire du ministre de l'Économie, M. Fitzgibbon. Donc, c'est un
mode de gouvernance où la CAQ et M. François Legault se sont habitués à
gouverner depuis mars 2020.
M. Robillard (Alexandre) :
Est-ce qu'il y a, Mme Anglade, selon vous... La quantité de contrats de
gré à gré, est-ce que, selon vous, ça crée une apparence de favoritisme?
Mme Anglade : Bien, par
définition, on se demande pourquoi il y a eu autant de gré à gré. Ça soulève
énormément de questions d'un point de vue de la gestion. Et la raison pour
laquelle, normalement, on ne va pas de gré à gré, c'est justement pour éviter
qu'on se retrouve avec du favoritisme dans les octrois de contrats. Alors, à 17 milliards,
il y a énormément de questions qui se posent.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais, parmi cette question... bien, en fait...
Mme Anglade : La
question du favoritisme va se poser, bien sûr, parce que pourquoi une
entreprise a été choisie et pas une autre? C'est sûr que cette question-là est
soulevée. Elle devrait être soulevée d'un point de vue de la gestion des
contrats, absolument.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais donc, s'il y a des questions à poser sur le favoritisme, est-ce que vous
jugez qu'il y a apparence de favoritisme?
Mme Anglade : Il y a
clairement apparence de problème avec la gestion des contrats. Est-ce qu'on
peut faire le lien direct, il y a eu du favoritisme dans tel, tel cas? Je ne
peux pas vous dire aujourd'hui, faire le lien direct. Ce que je peux dire, par
contre, c'est, quand on est rendu avant même la pandémie, avant même la
pandémie, à faire des octrois de contrats de gré à gré, à faire en sorte qu'il
y a une compagnie qui est choisie... Prenons un exemple. Deloitte, à un moment
donné, a été choisi. Tu sais, pourquoi ça a été cette firme plutôt qu'une autre?
Je ne peux pas y répondre, vous ne pouvez pas y répondre non plus, et c'est ça
le problème. C'est 17 milliards, c'est significatif, là, ce n'est pas
quelque chose de banal, ce n'est pas trivial.
M. Robillard (Alexandre) : Est-ce
qu'il faut garder le masque de façon obligatoire, compte tenu d'une possible
sixième vague?
Mme Anglade : Ça, ça va
être à la Santé publique de se prononcer. Ça va être à la Santé publique de se
prononcer là-dessus, sur les règles qu'ils recommandent par rapport au contexte
actuel.
Mme Lévesque (Fanny) : Sur
le projet de loi de transition, là, vers la fin de l'urgence sanitaire, qu'est-ce
qu'il doit y avoir là-dedans, là, si on exclut la portion contrats, mais donc
pour le maintien des mesures ou pour permettre une meilleure réactivité si...
une réaction s'il y a une sixième vague, par exemple?
Mme Anglade : Bien, la
première des choses que j'ai envie de vous dire, c'est que moi, je veux savoir,
là, quand est-ce qu'on va avoir la reddition de comptes sur les deux dernières
années qu'on vient de passer avec l'urgence sanitaire, deux années où le
gouvernement a eu les pleins pouvoirs. Jamais un gouvernement, jamais un
premier ministre n'a eu autant de pouvoirs que François Legault. Jamais. Et
aujourd'hui j'aimerais d'abord et avant tout qu'il réponde de tous ses
contrats, de toute la reddition de comptes par rapport à la pandémie. Le projet
de loi, on verra, c'est au gouvernement de le soumettre. Mais, avant de donner
quelque chèque en blanc que ce soit au gouvernement, c'est à lui de nous
montrer sa reddition de comptes par rapport à ce qui s'est passé dans les deux
dernières années.
Mme Lévesque (Fanny) : Ce
qu'on comprend jusqu'à présent, c'est qu'on voudrait mettre certains mécanismes
opérationnels pour éviter d'avoir à réactiver ou de lever à nouveau... en fait,
de réactiver l'état d'urgence sanitaire, là, s'il y avait une hausse des cas,
tout ça. Donc, qu'est-ce qu'il doit y avoir dans cette loi-là qui peut vous
permettre d'éviter un peu ce que vous dites, ce qui s'est passé depuis les
derniers mois, là?
Mme Anglade : La
question que je me pose présentement, c'est : qu'est-ce qui va être
nécessaire? Pourquoi est-ce qu'on a besoin d'une loi? Il va falloir qu'ils
expliquent pourquoi on a besoin d'une loi. Lever l'urgence sanitaire, c'est
quelque chose qui aurait dû être fait depuis fort longtemps. Maintenant, s'il y
a quelque chose d'autre dont ils ont besoin, de pouvoirs qu'ils n'ont pas, ils
vont devoir l'expliquer eux-mêmes.
Mme Lévesque (Fanny) : Donc,
pour vous, déjà, le fait qu'il y ait une loi de transition, ça ne vous apparaît
pas nécessaire?
Mme Anglade : Ça peut ne
pas être nécessaire du tout, dépendant de ce qu'ils ont à mettre là-dedans. Il
n'y aura aucun chèque en blanc qu'on fera au gouvernement. Ça fait deux ans qu'on
est en urgence sanitaire. Ça fait deux ans qu'on demande la levée de cette...
En fait, ça fait deux ans qu'on est là-dedans puis ça fait plusieurs mois qu'on
demande la levée de l'état d'urgence. Il est impératif pour nous qu'ils
répondent d'abord aux questions de reddition de comptes puis qu'ils nous
expliquent qu'est-ce qu'ils ont besoin d'avoir dans cette loi.
Mme Lévesque (Fanny) : Mais,
a priori, est-ce que ça vous apparaît superflu, là, d'avoir un projet de loi
sur la transition?
Mme Anglade : Je regarde
les autres juridictions puis je me dis que les autres juridictions, elles n'ont
pas de... Je veux dire, est-ce qu'il y a une loi de transition sur la levée de
l'urgence sanitaire dans les autres juridictions? Est-ce qu'il y en a une en
Colombie-Britannique? Est-ce qu'il y en a une en Ontario? Est-ce qu'on a besoin
d'en avoir une ici, au Québec? Qu'ils viennent s'expliquer.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
Mme Anglade.
Mme Anglade : Bonjour.
M. Lacroix (Louis) : M. Derraji,
M. Roussel. Est-ce que la CAQ a favorisé des amis dans l'attribution des
contrats?
Mme Anglade : J'aimerais
ça pouvoir vous répondre. Bien, je n'ai pas la réponse à cette question-là. Par
contre, ce que je peux vous dire, c'est que, quand on octroie 17 milliards
de contrats, il y a effectivement des risques de dérapage, il y a des risques
de favoritisme, et c'est pour ça que c'est une très mauvaise manière de gérer l'État
québécois.
M. Lacroix (Louis) : Mais,
à votre connaissance, il n'y a pas eu de favoritisme? À votre connaissance.
Mme Anglade : Bien, il y
a eu PetalMD, hein? Il y a eu un exemple de PetalMD, où il y avait le
cofondateur initial de la CAQ qui était impliqué. Ça, ça en est un, exemple.
Mais est-ce qu'il y en a d'autres? Il pourrait y en avoir d'autres. Je ne veux
pas vous choquer, M. Lacroix, surtout au début de cette rentrée
parlementaire.
M. Lacroix (Louis) : Excusez-moi,
j'ai été déconcentré.
Mme Anglade : Bien, il n'y
a pas de problème. Mais il pourrait... Est-ce qu'il pourrait y en avoir d'autres?
17 milliards, oui, il pourrait y en avoir d'autres, absolument.
Mme Côté (Claudie) : Sur l'inflation,
bon, on comprend que vous demandez un gel sur bien des choses, mais on sent que
le gouvernement va plutôt privilégier l'envoi de chèques aux Québécois. Est-ce
que vous êtes favorable à l'envoi de chèques?
Mme Anglade : Ce qu'on
privilégie, clairement, c'est la réduction de la TVQ. On la privilégie
pourquoi? Parce que c'est une mesure qui est facile et qui rejoint l'ensemble
des Québécois.
Parallèlement à ça, il y a aussi d'autres
mesures qu'on a mises de l'avant pour répondre à ces besoins-là, notamment pour
les aînés, proposer 2 000 $ par aîné, non imposables, de plus de
70 ans, qui pourrait y avoir accès. Et ça, c'est très facile à implanter
parce que ce serait une allocation aînés, de la même manière qu'on a l'Allocation
famille. Il y a également les tarifs de services de garde à 8,70 $ pour
tout le monde, peu importe le milieu de garde qu'ils fréquentent.
Donc, on a une approche qui est
équilibrée, mais qui rejoint directement une vaste majorité de Québécois.
Mme Côté (Claudie) : Je
comprends vos propositions, mais est-ce que d'envoyer des chèques, c'est une
bonne idée?
Mme Anglade : D'envoyer
des chèques à court terme pour quelque chose qui n'est pas structurant, ce ne
serait pas l'approche qu'on adopterait. Ce ne serait définitivement pas l'approche
qu'on adopterait. On va attendre le budget. Si c'était l'approche qu'on
adoptait, c'est ça qu'on aurait proposé. Ce n'est pas ça qu'on fait.
Mme Côté (Claudie) : Parce qu'envoyer
des chèques, qu'est-ce que ça va faire? Ça va faire une aide ponctuelle puis ça
ne va pas faire en
sorte que ça va aider les familles?
Mme Anglade : Bien, ça
peut être une aide ponctuelle, ça peut être une aide qui n'est pas
structurante. Ça peut faire en sorte que ça ne rejoigne pas tout le monde.
Donc, il faudra voir. Puis c'est une manière assez électoraliste aussi de
penser à la situation.
Nous, ce qu'on veut, c'est une aide dans
le temps. D'ailleurs, c'est la raison pour laquelle on a dit : La TVQ, par
exemple, sur les produits essentiels... là, je ne parle pas de l'électricité,
mais produits essentiels, pour nous, ce serait une mesure à long terme. Parce
que l'inflation n'est pas près de s'en aller non plus.
M. Poinlane (Pascal) : Bonjour.
Mme Anglade : Bonjour.
M. Poinlane (Pascal) : Concernant
les contrats de gré à gré, est-ce que le retour des parlementaires aujourd'hui,
la prochaine levée de l'urgence sanitaire va faire en sorte que ça ne sera plus
un problème puis qu'il va y avoir plus de redditions de comptes, ou c'est plus
profond que ça comme problème?
Mme Anglade : Alors,
deux angles à votre question. C'est sûr que la levée de l'urgence sanitaire
fait en sorte que tu ne peux pas faire exactement tout ce que tu veux, et, en
ce sens là, c'est une bonne chose.
Mais je vous rappelle qu'avant même
l'urgence sanitaire il y avait énormément de contrats qui étaient déjà
octroyés. Sur le 17 milliards, c'est 4 milliards de contrats qui
avaient déjà été octroyés de gré à gré avec le gouvernement actuel. C'est une
manière de gouverner. C'est une manière. François Legault, comme je le disais
tout à l'heure, François Legault, il ne veut pas se bâdrer de trop de règles,
il veut faire ça rapidement, il veut faire sauter les verrous parce qu'il sait
mieux que quiconque ce qui est bon pour les Québécois. Et on se rend compte
aujourd'hui des impacts que ça a, notamment avec l'hydroélectricité et
notamment avec les contrats.
M. Poinlane (Pascal) : Un
autre sujet. Concernant l'affaire Carpentier, là, je ne sais pas si vous aviez
vu le reportage de mon collègue à Enquête.
Mme Anglade : Bien sûr.
M. Poinlane (Pascal) : On
voit qu'à la SQ, là, on a baissé complètement les unités de recherche puis
d'enquête sur le terrain pour retrouver des personnes disparues. Qu'est-ce que
la ministre Guilbault devrait faire à vos yeux?
Mme Anglade : Alors, il
y a des gestes très concrets... Excusez-moi, c'est parce que, là, ce n'est pas
le crayon de M. Lacroix qui est tombé mais mon masque. Alors, je m'en
excuse.
Oui, il y a des affaires qu'elle doit
mettre en place dès maintenant pour pallier à la situation. Puis, si vous allez
me permettre, j'ai l'expert en la matière avec moi, alors, M. Jean Rousselle.
M. Rousselle : Merci
pour la question, en passant. Écoutez, l'affaire que je trouve malheureuse
là-dedans, c'est qu'on l'ait aboli en 2019. Il y a des policiers... Puis vous
savez, les policiers, là, il y a une voie hiérarchique qui est vraiment
importante... sergents ou lieutenants, ça, c'est toujours bien important. Quand
il y a des policiers qui décident de passer par-dessus toute la voie hiérarchique
pour tenter de parler à la ministre puis qu'ils ont parlé à toute son équipe
pour lui mentionner comme quoi que ça n'avait pas d'allure d'annuler ces
sections spécialisées là, bien, je trouve ça incroyable.
Et le problème, c'est que... on l'a vu
tout de suite le 8 juillet 2020 avec l'affaire Carpentier, bien, les
unités, le temps qu'ils prennent pour se localiser... Parce que, premièrement,
il y a plus d'unité. Chaque seconde est importante là-dedans, chaque seconde
pour retrouver quelqu'un, c'est hyperimportant, c'est du temps précieux qu'on
perd quand on perd des secondes.
Ça fait qu'imaginez-vous, donc, c'est...
Il n'y a plus aucune unité, ils sont dispersés. Il faut essayer de les
retrouver. Et là ça prend des spécialistes. Écoutez, moi, j'ai été 30 ans
dans la police puis je vous dirais, moi, pour aller chercher, aller dans la
forêt pour trouver quelqu'un, je ne suis pas spécialisé là-dedans, mais pas
pantoute. Ça prend des gens vraiment spécialisés finement dans ce dossier-là.
Et je trouve malheureux qu'après
l'évènement du 8 juillet 2020, c'est que la ministre, elle n'a rien fait,
mais absolument rien fait pour réagir. Parce que, là, c'est bien beau qu'elle
parle actuellement de : il y a un budget qui s'en vient. Elle parle que,
oui, on va réorganiser. Mais demain matin, là, s'il y a un enfant qui est perdu
demain matin, y a-tu une équipe spécialisée sur le terrain? Non.
Donc, moi, je suis un grand-père. Je pense
aussi à mes enfants, mais sûrement là-dedans il y a des pères puis des mères de
famille. Pensez-y, là. Ça arriverait à vos enfants, là, demain matin, il n'y en
a pas, d'équipe spécialisée. Ça prend vraiment des équipes spécialisées en
place.
Donc, oui, ça prend une enquête publique,
oui, mais plus que ça, ça prend une action immédiate, vraiment, pour que ça
fonctionne. Parce que moi, je veux vraiment que la population soit sécurisée
s'il arrive un problème similaire demain matin.
M. Robillard (Alexandre) : M. Rousselle,
est-ce que vous allez être candidat en 2022?
M. Rousselle : Peut-être.
Pourquoi? Actuellement... J'ai toujours dit : si ma santé était bonne, je
devrais être là. Donc, ma santé, actuellement, je peux vous dire, elle est
excellente. Là, j'espère que vous ne faites pas de l'âgisme.
Journaliste
: ...
M. Rousselle : J'en ai
pas mal plus.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
donc c'est une bonne nouvelle.
M. Rousselle : Bien,
c'est une bonne nouvelle, ma santé va bien.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
donc vous allez vous représenter?
M. Rousselle : Écoutez,
j'ai même fait les discussions... parce que, bien souvent, ces discussions-là,
tu fais ça avec ta famille, et je suis en pourparlers. Parce que chez nous,
c'est vraiment... c'est un débat chez nous avec. Mais, jusqu'à date, je peux
vous dire que ça va très bien. Ma femme est bien contente.
M. Robillard (Alexandre) : En
parlez-vous avec votre cheffe?
M. Rousselle : Avec ma
cheffe? Bien, moi puis ma cheffe, on se parle régulièrement, donc... Puis je
peux vous dire que vous dites «la cheffe», mais c'est vraiment ma cheffe. Donc,
oui, je lui en parle régulièrement.
M. Robillard (Alexandre) :
Bon, c'est bien, ça. Merci.
M. Rousselle : Des
bonnes nouvelles?
M. Robillard (Alexandre) : Écoutez,
je vous dirais, c'est des bonnes réponses.
M. Rousselle : J'espère,
j'espère. Puis j'espère que les gens de Vimont aussi vont retenir ça, que c'est
des bonnes nouvelles.
M. Bossé (Olivier) : Y
a-tu une hiérarchie comme dans la police?
M. Rousselle : Oui, oui,
c'est ça.
M. Bossé (Olivier) : Sur
le privé en santé, peut-être M. Derraji ou Mme Anglade. Le recours à
plus de privé en santé, est-ce que, selon votre compréhension, c'est pour vider
ou, en tout cas, au moins abaisser les listes d'attente, ou le gouvernement de
la CAQ s'en va vers là de façon permanente, selon vous?
M. Derraji : Bien, la
première chose, c'est un constat d'échec. Parce que, si aujourd'hui le ministre
Dubé parle du privé dans la santé, je tiens à lui rappeler, normalement, sur sa
table, il y avait trois projets pilotes — je vous invite à aller voir
les résultats — au dernier mandat, qui ont démontré leur efficacité,
qui ont baissé d'une manière considérable les listes d'attente.
Là, aujourd'hui, là, mettez-vous à la
place des 150 000 personnes qui souffrent en silence en attente de
chirurgie. Le gouvernement, la seule solution qu'il a pour eux : Attendez,
patientez, on va refondre le système de santé. Ça n'a aucun bon sens. C'est un
manque de préparation encore une fois. C'est un gouvernement qui a n'a pas géré
les problèmes de la santé. Pensons à ces listes de chirurgies. La même chose
pour les tests de diagnostic.
Donc, la solution que M. Dubé est en
train de vendre sur toutes les tribunes, c'est un réveil tardif, pour moi,
parce que les solutions existent, mais malheureusement ils n'ont jamais pris au
sérieux les problèmes de fond du réseau de la santé. Le réseau de la santé, le
gérer ne se résume pas dans des campagnes de vaccination ni de gérer la pandémie.
Il y a des problèmes où il fallait agir, notamment la baisse de la liste des
chirurgies qui sont en attente.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
que, d'après vous, ils se dirigent vers plus de privé en santé, même quand les
listes vont être peut-être réglées un peu?
M. Derraji : J'aurais
aimé vous répondre, mais je ne fais pas partie de l'équipe de M. Dubé. Je
constate comme vous ce que je vois sur le terrain. J'ai
150 000 chirurgies en attente, j'ai 1,5 million de Québécois
sans médecin de famille. Ça, c'est le constat d'échec de la CAQ. Ça, c'est les
faits que j'ai devant moi.
Qu'est-ce qu'il va faire? Qu'est-ce qu'il
compte faire? Je le vois, je le suis comme vous avec les différentes entrevues
qu'il donne aux médias. Probablement, il est en train de trouver une solution.
Mais je vous le dis, c'est un réveil tardif parce que les solutions existent
depuis au moins 2016, mais il ne les a pas utilisées et il laisse des patients
et des Québécois souffrir et en train d'attendre une chirurgie.
Le Modérateur : On passe en
anglais.
M. Wood (Ian) :
Mme Anglade, with regards to the
Auditor General's report, are you under the impression that, if it were to come
out earlier, it would be like a September surprise for the Legault Government
going into the election?
Mme Anglade :
Well, the actual report, if we were
to...
M. Wood (Ian) :
Like, are you looking, you know... Is
this a Hail Mary for you? Are you looking... Do you expect this report to turn
out to something that would be favorable for you going into the election?
Mme Anglade :
Well, but the reality... I'm just
looking at the facts right now, and the facts are, in the last two years... in
the last four years, really, they've been managing the contracts in a way that
is not consistent with good governance. And I'm anticipating, because of that,
that you are going to see things that don't make sense, that don't make sense,
that are costing a lot of money to all Quebeckers. And this is very consistent
with the way François Legault governs. He likes to govern without having too
many rules, he likes to govern by telling people what to do and how to think.
And net-net, at the end of the day, again, it's going to be costing all
Quebeckers. So, of course, like, we have to anticipate that there will be
issues in those contracts.
M. Wood (Ian) :
And just with regard to the bill on the
«urgence sanitaire», is there anything justifiable that you can see the
Government hanging on to that you would support?
Mme Anglade :
I don't see anything yet. We need to...
One thing that is critical...
M. Wood (Ian) :
...I should say: granted the state of
the pandemic right now. I mean, Europe is already looking at going into a sixth
wave.
Mme Anglade :
Granted the state of the pandemic right
now, I don't see anything that would justify this. If you look at Ontario, if
you look at B.C., like, do they need to have an extra bill in order to proceed?
I don't see why we need to do that.
What I need to know from
this Government right now is: in the last two years, can they actually tell us
exactly what happened? Can they present the report that they were supposed to
present a long time ago? These are the things that we are expecting from the
Government before saying anything regarding another bill.
M. Authier (Philip) :
Good morning. It's still morning.
Mme Anglade :
You still have time.
M. Authier (Philip)
: Yes. But you have called for many months for the end of the state
of emergency, and tabling of this bill will be a step down from all of those
controls which you have complained about for months. So, is it not... They
might keep in the bill the passports, maybe, maybe the power to give bonuses to
workers, but the rest will all drop, probably. I haven't seen the bill. But isn't
this a better thing than what we have now?
Mme Anglade :
The better thing, the only right thing
to do right now is just not to renew the decree. That's the only right thing to
do, period.
The bill, now, is a
different question. What powers do they need? What is it that they don't have
in their control? Is it because they don't want to come back to the National Assembly, because they have an
issue, they say: Well, if it happens in July, we don't want to call back the
Assembly? I will be available in July to come back to the National Assembly if need be. The reality is
they've been managing this pandemic with that decree, and it was not a
necessity, the way they've handled things.
M. Authier (Philip) :
And this report, this morning, of
contracts without tenders, do you sense a scandal in any of that? Does it… I
mean, using this procedure is unusual, but we don't really know, at this point,
if there is anything corrupt, or illegal, or unethical, do we?
Mme Anglade :
What we do know is that there were a
few contracts... If you think of Deloitte, if you think of PetalMD, there were
a few contracts where a number of questions were raised. So, I'm expecting that
there will be other questions to be raised because, when you proceed that way,
$17 billion worth of contracts, I think you will... issues will come up, issues
will surface.
M. Authier (Philip)
: But you don't know about...
Mme Anglade : I wouldn't be able to tell you exactly what's going to come out
because I haven't analysed every single contract, and it's hard to tell if a
contract was given whether somebody else was not given the opportunity. It's
hard to tell, like, why this person was chosen versus somebody that you don't
even know. So, those are the questions that we still need to ask.
M. Wood (Ian) : ...vague on that, I mean, $17 billion worth of contracts. Don't you
think that any government...
I'm not trying to justify the Government's position here, but, I mean, if you are going to spend $17
billion, any government doing
that, there's going to be issues that come up. So, what do you mean, issues?
What do you...
Mme Anglade : Oh! problems, real problems, why a specific company was chosen and
not another one and if this decision was beneficial to Quebeckers, that's what I'm anticipating. If I say...
M. Wood (Ian) : ...favoritism then, corruption?
Mme Anglade : I think there might be, there might be a question of favoritism,
definitely. And there might be questions around, like, the bills, at the end of
the day, all Quebeckers are
paying. I'm just looking at... I'm just taking the example of Hydro-Québec. You had all the people coming in
the commission saying that we
should not go ahead with that bill. Every single person that came, they said:
We don't think this is the right way to go. Still, the Government decided to go right ahead. The net impact is negative for all Quebeckers.
So, I'm anticipating
that, when we decide to provide contracts, they are using the same logic, the
same thinking, the same way of governing. We don't care about the rules. This
is a good person, we give this contract. Is this going to be good for all Quebeckers? I don't think so. I really don't think so.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup.
Mme Anglade : Merci.
(Fin à 11 h 36)