(Huit heures une minute)
Mme Hivon : Bonjour, tout le
monde. Alors, ce matin, je veux revenir sur le dossier des services éducatifs à
la petite enfance, parce que, depuis le début de l'étude du projet de loi n° 1, je constate que nous avons, devant nous, à la fois Dr.
Jekyll et Mr. Hyde. Donc, on a un Dr. Jekyll, qui nous dit publiquement à quel
point ça va être formidable que, d'ici trois ans, tous les enfants du Québec
vont avoir une place dans les services de garde, qui nous dit qu'un maximum de
24 mois va être accordé pour développer les nouvelles places qui sont
octroyées, qui nous dit qu'il va mettre de l'avant un réseau 100 %
subventionné. Puis on arrive en commission puis on a devant nous Mr. Hyde qui,
lui, est complètement en train de renier ses engagements, un après l'autre, qui
refuse d'inscrire, à quelque endroit que ce soit dans la loi, l'une ou l'autre
de ces promesses-là qu'il fait pourtant aux parents du Québec.
Je pense qu'il est temps que le vrai
ministre de la Famille se lève et qu'il nous dise lequel on doit croire :
celui qui fait, sur la place publique, des belles entrevues où il fait part de
ses intentions et de ses engagements pour les familles du Québec ou celui qui
est en commission devant moi depuis deux semaines et qui, à chaque fois qu'on
lui demande d'inscrire noir sur blanc ses engagements dans la loi, se défile et
refuse.
Et ce qui est extrêmement préoccupant,
dans le contexte actuel, c'est qu'il est en train de conforter le réseau privé,
qui ne vise qu'à tirer des profits de l'exploitation de services de garde, avec
les dérives que l'on voit, encore hier, avec l'histoire de fraudes répétées
dans un service de garde, quand ce n'est pas des Hell's Angels qui sont mêlés à
l'obtention d'un permis. Et on est à 66 000 places en garderies privées
non subventionnées, et le ministre ne pose aucun geste, dans son projet de loi,
pour se donner un plan de match pour résorber ça, alors que c'est les profits
qui s'accumulent et que, malheureusement, ce n'est pas la qualité qui est au
rendez-vous.
Alors, vous savez qu'on a solution pour ça,
et on demande au ministre de s'en inspirer. D'arrêter, un, d'avoir deux
personnalités et de prendre le virage du 100 % CPE, c'est la seule chose
qui peut s'imposer, si on vise l'intégrité, l'accessibilité et la qualité dans
notre réseau.
Sur ce, on peut prendre les questions.
La Modératrice : Une
question, une sous-question.
M. Laforest (Alain) : C'est peut-être
une question pour M. Ouellet, parce que c'est quelqu'un de la Côte-Nord. Il se
prépare une manifestation, en fin de semaine, à Québec, là, puis on voit ce qui
se passe à Ottawa, où ça ne bouge pas vraiment. La dernière fois que les
manifestants ont quitté Québec, ils ont dit qu'ils s'en venaient avec de la
machinerie lourde et qu'ils feraient un siège à Québec. C'est quoi, le message
que vous envoyez, là? Est-ce qu'on risque de revivre… de vivre ici ce qui se
vit à Ottawa?
M. Ouellet : Je ne penserais
pas, pour plusieurs raisons, mais la première, c'est de voir de quelle façon,
lors de la première manifestation... comment la ville de Québec et les
policiers de Québec ont été proactifs. On l'a vu cette semaine, le maire de
Québec a adopté de nouveaux règlements pour permettre aux policiers d'être plus
proactifs et même, dans certains cas, d'être capables de bloquer des rues avant
même que le problème se situe. Donc, je pense que Québec est très proactif.
Donc, je ne m'attends pas au même genre de manifestation, au même genre de
blocus, parce que Québec a les moyens, et surtout, les policiers et le maire de
Québec ont été très proactifs, et le message a été lancé aussi.
M. Laforest (Alain) : Ils
semblaient plus décidés, là, la dernière fois, en disant : On va arriver
avec de la machinerie lourde. Parce qu'ils voulaient préserver le Carnaval. Là,
le Carnaval est terminé.
M. Ouellet : Honnêtement, je
doute un peu, peut-être, là, du nombre de machinerie qui sera présente, ce ne
sera pas évident de descendre des tracteurs jusqu'à Québec. Cela étant dit,
encore une fois, la police, je pense qu'elle sera très proactive. Donc il n'y
aura pas de stationnement de permis ou d'autorisé autour de l'Assemblée
nationale, donc, s'ils veulent venir faire un tour de «tractor» dans le
centre-ville, ils seront bienvenus, mais pour ce qui est du stationnement, de
ce que j'ai cru comprendre du maire de Québec, il n'y aura aucune tolérance.
Mme Lévesque (Fanny) : ...le
convoi parte de la Côte-Nord? Est-ce qu'il y a une grogne particulière dans les
régions éloignées, à votre avis, face à la pandémie?
M. Ouellet : Non, pas tant. Puis,
tu sais, je vous dirais qu'on met beaucoup le focus sur la Côte-Nord, mais il y
a un autre Keven, Keven Bilodeau, qui part de la Beauce, il y a des gens de
Drummondville. Donc, je pense que c'est des gens de partout au Québec qui
veulent se rassembler ici en fin de semaine. C'est certain qu'on a mis beaucoup
la lumière sur des organisateurs qui venaient de la Côte-Nord, mais je pense qu'on
met le focus pas à la bonne place. Ce sont des manifestants de partout au
Québec qui viennent ici, à Québec, manifester, comme on a eu l'habitude et l'opportunité
d'avoir à quelques reprises pendant ces mesures sanitaires.
M. Lacroix (Louis) : Mais
avec les mesures qui ont été annoncées par le maire, hier, là, puis, en fait,
la modification aux règlements municipaux pour donner davantage de pouvoirs aux
policiers, est-ce qu'il n'y a pas un risque que les manifestants prennent ça
comme une mesure antidémocratique qui les empêche de faire entendre leurs voix?
M. Ouellet : J'espère que
non, parce que les pouvoirs qui ont été octroyés aux policiers, c'est pour
prévenir, effectivement, les blocages sur la circulation. Or, certains ont
parlé de venir jammer Québec, lors de la première manifestation, ce n'est pas
arrivé. Donc, moi, je fais une différence entre ceux et celles qui disent qu'ils
vont venir à Québec pour jammer le parlement et ceux et celles qui viennent
manifester contre les mesures sanitaires. Et j'ai cru comprendre aussi que les
manifestations évoluent aussi, là, c'est maintenant contre le port du masque.
Bref, donc, il y a une évolution dans tout ça. Mais je ne pense pas que la
décision de Québec va braquer les manifestants. Ils ont dit, puis je reprends
leurs paroles, que c'était une manifestation qui se veut familiale. Je l'espère,
qu'il n'y ait pas de débordement.
M. Carabin (François) : Vous
ne pensez pas que, les nouveaux règlements policiers, il y a peut-être un
risque de glissement pour l'avenir, au-delà de la manifestation de cette fin de
semaine?
M. Ouellet : Non. Moi, je me
fie à l'intelligence des policiers, à l'intelligence du maire de Québec, aussi,
de prévoir la situation dans le cadre temporel tel qu'on le connaît. Je ne
prévois pas de glissement sur les droits et libertés. Je pense que les gens ont
le droit de manifester, au Québec, on a un historique de manifestations. Mais
ce que les gens ne veulent pas, c'est qu'on jamme la circulation et que ça
devient pénible de circuler lorsque, dans certains cas, ça serait utile d'avoir
des voies rapides, justement, pour faire passer, exemple, des ambulances ou des
policiers. Donc, je n'ai pas l'impression qu'on s'en va vers une dérive des
droits. On est proactif et on apprend effectivement des situations.
M. Lacroix (Louis) : Vous
pensez quoi de ce qui se passe dans la capitale de votre pays?
M. Ouellet : Ce n'est pas mon
pays. Mon pays, c'est le Québec. Sérieusement, je trouve ça un peu particulier.
Je trouve que la situation tarde à être réglée. Évidemment, on regarde ça d'un
coin de l'oeil, ce qui se passe à Ottawa nous interpelle, quand même. On est
une capitale, ici, à Québec, on est un Parlement aussi. Donc je m'attends
assurément que les mesures annoncées par le premier ministre donnent des
résultats. Et je pense que les citoyens d'Ottawa et tous ceux et celles qui
sont limitrophes à la manifestation s'attendent à des dénouements heureux, j'espère,
pour les prochains jours.
M. Lacroix (Louis) : Mais
ultimement, là, quand on regarde, là, puis on dit : O.K., les gens ont le
droit de manifester, c'est un droit qui est démocratique... Mais, après tout ce
qui a été annoncé, depuis deux semaines, là, et encore cette semaine, avec l'annonce,
finalement, de la fin du passeport vaccinal, là, le 14 mars prochain, il
ne restera plus grand-chose, là, des mesures sanitaires. Il va rester le
masque, puis encore là, M. Boileau nous dit qu'ils vont repenser à ça rendu à
la date butoir du 14 mars. Est-ce que cette manifestation-là a encore sa
raison d'être? Parce que ces gens-là, ce qu'ils veulent, c'est la fin des
mesures sanitaires, puis c'est exactement ce qui s'en vient. Ils manifestent
pour quelque chose qui va arriver.
M. Ouellet : Oui. Moi, ce que
j'ai cru comprendre, c'est que cette manifestation-là, aussi, c'est comme un
exécutoire, un défouloir de tout ce qu'on a vécu depuis les deux dernières
années. Alors, peut-être que les manifestants ont besoin de se rassembler pour
sortir le trop-plein d'énergie qu'ils ont. Mais vous avez raison, les mesures
vont tendre à être moins contraignantes. Mais il reste une mesure encore, et
vous nous avez entendus ici, à l'Assemblée nationale...
M. Lacroix (Louis) : ...
M. Ouellet : Bien, le droit
de manifester existe.
M. Lacroix (Louis) : Tu sais,
c'est comme si on... c'est comme s'il était midi moins cinq, puis on
manifestait parce qu'on veut qu'il soit midi, tu sais? Il va être midi,
éventuellement.
M. Ouellet : J'entends votre
question, mais je ne suis pas de la manifestation, je ne suis pas à travers les
manifestants. Je pense qu'il faudrait leur poser la question : Comment se
fait-il que vous êtes encore à Québec, si, dans les dernières semaines... les
prochaines semaines, pardon, il n'y aura plus de mesures sanitaires plus
contraignantes, il va rester le masque? Et j'ai cru comprendre que le discours
a évolué aussi, donc les manifestants, en fin de semaine, vont dire : Le
masque chez les enfants, c'est assez, c'est terminé. Donc, le discours évolue,
là.
M. Gagnon (Marc-André) :
Est-ce que ça vous inquiète de voir que, parmi les organisateurs de la
manifestation à Québec, là, il y a au moins un criminel qui est proche des Hell's
Angels? On a pu lire ça ce matin.
M. Ouellet : Bien, ça nous
inquiète, dans le sens où est-ce que tout le monde a le droit de manifester,
mais c'est sûr que ceux et celles qui ont des parcours criminels reconnus, ça
pose effectivement des questions sur la sécurité. Mais, de l'autre côté, je
fais confiance aux policiers de Québec, ils vont prendre les moyens pour qu'il
n'y ait pas de débordement. Et j'en appelle tout le monde à la manifestation d'être
conviviaux et de respecter les règles qui sont établies ici, dans la capitale nationale.
M. Bossé (Olivier) : Est-ce
qu'il peut y avoir, par exemple, plus d'insatisfaction chez les citoyens de
votre circonscription, sur la Côte-Nord, parce qu'il y a eu moins de COVID
puis...
M. Ouellet : Non, je ne pense
pas, honnêtement. Puis il y a une dame qui a écrit dans les médias, aussi, que M.
Gauthier ne représentait pas nécessairement tout l'esprit de la Côte-Nord. Dans
toutes les régions du Québec, je pense qu'il y a eu effectivement… il y a un
essoufflement des mesures sanitaires. Je ne pense pas que c'est catégorique à
la Côte-Nord. Il faut se rappeler qu'on a été aussi fermé un bon bout de temps,
par rapport aux autres régions du Québec, et on l'a été parce que notre système
de santé était plus fragile. Il fallait le faire pour protéger les plus
vulnérables.
Mais je ne pense pas que la population du
Québec doit voir, dans cette manifestation-là, une volte-face de la Côte-Nord
comme étant l'endroit où que ça a été plus pire qu'ailleurs. On a fait les
mesures, on a appliqué les mesures, on a dû subir, effectivement, des
contraintes, comme partout ailleurs au Québec. Et donc je ne voudrais pas que
les gens pensent que, parce que ça vient de la Côte-Nord, c'est la réponse
totale au Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
...est-ce qu'ils sont gênés des agissements de Rambo Gauthier, du ton qu'il
emprunte, de son discours? On a vu, là, si je ne me trompe pas, c'était une
lettre des préfets des MRC puis des maires de la Côte-Nord, qui ont tenu à se
dissocier de tout ça, là.
M. Ouellet : Je n'ai pas
entendu quelqu'un m'interpeller en disant : Je suis gêné. Je pense que les
gens reconnaissent le droit de manifester. Mais l'historique de M. Gauthier
existe depuis bien avant cette manifestation-là. Il traîne, dans le fond, un
historique du côté de la commission Charbonneau. Est-ce que c'est notre
meilleur emblème? La réponse est non. On en a d'autres, sur la Côte-Nord. Mais
je n'ai personne qui est venu me voir pour me demander... pour me dire qu'il
était gêné ou pas de M. Gauthier.
Mme Lévesque (Fanny) : ...M.
Ouellet, là, M. Gauthier, vous nous dites, là, il a quand même représenté les
travailleurs de la Côte-Nord pour la mobilité provinciale, puis tout ça. Est-ce
que vous avez senti, vous, un changement de ton, depuis les dernières années,
de M. Gauthier? Est-ce qu'il a encore cette espèce d'ascendant là sur les gens
de la Côte-Nord, sur les travailleurs de la construction? Est-ce qu'il est
aussi crédible qu'avant?
M. Ouellet : Bonne question.
Je n'étais pas là, à l'époque de la commission Charbonneau, ma collègue
Lorraine a eu à échanger avec M. Gauthier, à l'époque, parce qu'il était sur
son territoire. Moi, ce que je peux vous dire, c'est qu'entre la commission
Charbonneau puis la pandémie, il s'est tenu bien tranquille. Et là il
réapparaît dans l'espace public pour les raisons qui lui appartient. Puis je ne
suis pas en mesure d'évaluer si les travailleurs de la construction sont encore
satisfaits de son travail, je ne suis pas dans la section locale, du côté
Duplessis, puis je n'ai pas d'input non plus du côté des travailleurs et
travailleuses. Il fait son travail de...
M. Laforest (Alain) : ...
M. Ouellet : Si je suis
surpris du… Bien, je ne suis pas surpris, dans le sens où est-ce qu'ils ont,
effectivement, sorti dans les médias pour dire que leur position a toujours été
pour la vaccination, pour protéger les réseaux de la santé, donc ils n'ont pas
changé d'approche. Donc, je ne suis pas surpris, la FTQ n'a pas changé son
approche qui était très préventive.
Mme Prince (Véronique) : …je
change de sujet. Concernant la DPJ, est-ce que vous trouvez que le gouvernement
en fait suffisamment, actuellement?
M. Ouellet : Bien, pour le
moment, non. Évidemment, nous, depuis le début, on demande qu'il y ait un plan
de suivi des recommandations qui soit déposé pour que ça soit plus précis. On
va débuter l'étude détaillée. J'ai eu la confirmation ce matin, l'étude
détaillée va commencer mardi prochain. Mais il est évident pour nous que le
projet de loi n° 15 ne va pas assez loin. C'est ce
que les groupes sont venus nous dire en consultations : Il faut qu'on en
fasse plus pour mettre l'enfant au centre même des dispositions de la loi n° 15.
Mais il y a quand même une problématique
qui a été soulevée, on manque de ressources, on manque de moyens, dans le
réseau, pour porter des soins sur les enfants. Je vais vous donner juste un
exemple. Si le gouvernement veut être conciliant entre il faut changer la loi
puis se donner les moyens de réussir à protéger tous nos enfants au Québec...
Je veux vous rappeler que les bourses Perspective ne sont pas applicables pour
les étudiants en techniques de travail social, qui sont pourtant au cœur même
des besoins qu'on a pour le recrutement des personnes. Donc, si le gouvernement
a mis des sommes pour inciter des jeunes, des jeunes hommes et des jeunes
femmes de rentrer dans des professions pour lesquelles on voit des problématiques
de main-d'oeuvre, je ne comprends pas pourquoi, dans le cas du travail social,
les bourses Perspective ne sont pas adressées, justement, pour aller retirer de
la main-d'oeuvre, pour avoir des mains supplémentaires pour protéger nos tout-petits,
donc.
M. Carabin (François) : ...amendements
précis est-ce que le gouvernement pourrait apporter, que vous pourriez proposer
pour modifier le projet de loi n° 15?
M. Ouellet : Je n'ai pas
encore tout listé les amendements, mais je peux vous dire que, pour nous, la
partie la plus fondamentale, on va le voir dans le préambule… mais que ce soit
l'enfant qui soit au cœur même du système et qu'on le protège de toutes les
façons possibles. C'est ce que la commission Laurent est venue dire, c'est ce
que Mme Laurent est venue nous dire, c'est ce que les ex-commissaires sont
venus nous dire aussi, c'est ce que M. Lebon dit dans La Presse ce
matin. Donc, ça, c'est le coeur même, c'est l'essentiel. Et, autour de la
table, je sens les autres députés, les formations politiques de l'opposition être
parties prenantes aussi de ce changement-là. Mais c'est un courage politique de
faire un pas supplémentaire, et on espère que M. Carmant le fera.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que M. Lebon a raison d'être exaspéré aujourd'hui? Est-ce que vous craignez que
ce rapport là se retrouve sur une tablette?
M. Ouellet : Il ne faut pas
qu'il soit mis sur les tablettes. Je pense que M. Lebon, avec 40 ans d'expérience,
en a vu d'autres, des gouvernements qui ont dit : On va changer la donne,
on va améliorer le système. Là, on a une chance. La loi est ouverte. Et je dis
à M. Lebon : Ayez confiance aux politiciens qui sont là présentement. C'est
la partie la plus difficile qu'on a à faire. C'était humain et essentiel d'avoir
une minute de silence pour la fillette de Granby, c'était essentiel et humain
aussi de faire une commission spéciale, de parcourir le Québec avec tous les
partis d'opposition et le gouvernement pour trouver des solutions. Mais la
partie la plus difficile, et c'est là que ça met en jeu les législateurs, c'est
de faire le pas ou les pas nécessaires pour changer la loi pour avoir un impact
sur la vie des gens.
Mme Prince (Véronique) :
M. Ouellet, dans le fond, ce que vous êtes en train de faire, c'est que
vous ne jetez pas la pierre à Lionel Carmant, là, vous êtes en train de
demander à M. Lebon de faire confiance au législateur. Dans le fond, c'est
que vous pensez que ce projet de loi là peut aller quelque part?
M. Ouellet : Il faut. Ce
que M. Lebon dit… puis, tu sais, je ne sais pas s'il a été mal cité, mais,
dans LaPresse, M. Lebon dit que l'étude détaillée est
terminée. Or, on n'a pas commencé. Donc, pour moi, ce que je dis à
M. Lebon : Moi, député de René-Lévesque, porte-parole du Parti
québécois, je vais faire tout le travail nécessaire pour que ce qui a été dit
dans la commission Laurent se retrouve dans la loi et que, vu que la loi est
ouverte, on puisse véritablement faire un virage pour les jeunes.
M. Laforest (Alain) : L'état
d'esprit du ministre, c'est quoi? Parce que vous discutez avec lui, là. Il est
ouvert? Il est sur les freins? Parce que Lionel Carmant, de ce qu'on sait, il
est beaucoup à la défense des enfants, là. Donc, il est dans quel état d'esprit?
Est-ce qu'il y a un frein ou il n'y a pas de frein?
M. Ouellet : Je ne le
vois pas, s'il y a un frein, mais, évidemment, lorsqu'on touche des lois, il y
a des choses qu'on veut faire, comme politicien, puis, woups! des fois, l'appareil
judiciaire, le ministère de la Justice peut nous dire : Bien, ça, c'est
plus technique, c'est plus difficile, voici, si vous faites ça, on porte flanc
à quoi. Donc, je pense que M. Carmant a de bonnes intentions, mais nous, on
veut plus que des bonnes intentions, on veut véritablement des moyens. Et, si
ça accroche, au ministère de la Justice, parce qu'on veut faire quelque chose
puis la justice est moins... est plus frileuse, pardon, des modifications, bien,
moi, je vais prendre mes jambes puis je vais aller rencontrer le ministre la
Justice pour le sensibiliser à...
La Modératrice : Une dernière
question en français.
M. Laforest (Alain) :
Mme Hivon, on peut-u vous demander les freins seraient où par rapport à
ça? Vous avez quand même été là, là.
Mme Hivon : Bien,
écoutez, je pense que le gros défi, là, c'est qu'on soit capable d'arrêter de
juste avoir peur d'avoir peur. Et la confidentialité, par exemple, est un
exemple très, très, très important. On voit, là, c'est un exemple que
M. Lebon donne ce matin, tu ne peux pas dire : On va s'assurer qu'il
y a tout un filet de sécurité si tu ne peux même pas parler de la compromission
dans le milieu scolaire pour s'assurer qu'il y a une veille qui est faite.
Donc, ça, des fois, il y a des intérêts qui viennent se colmater... s'affronter,
puis il faut les colmater, justement, il faut colmater ces brèches-là qui font
en sorte qu'on n'est pas capable d'agir. Ça, c'est un enjeu très concret qui
est extrêmement frustrant pour tout le monde qui est dans le réseau.
Même chose pour... je veux dire, c'est de
passer de bonnes intentions à des plans concrets, avec des moyens concrets puis
avec de l'argent. On l'a vu, pour le Curateur public, il y a une belle réforme
en cours, l'argent n'est pas au rendez-vous, il y a des dérives puis il y a des
gens qui sont itinérants puis qui ne sont même pas suivis. Bien là, c'est
exactement le même type d'enjeux. On aura beau avoir les meilleurs principes du
monde... Puis c'est ça que M. Lebon... c'est là-dessus qu'il sonne la cloche, c'est
qu'il dit : Ce n'est pas…
La Modératrice : Dernière
question en français.
M. Gagnon (Marc-André) :
...que l'élection partielle dans Marie-Victorin soit passée, là, avant de nous
indiquer si vous serez candidate cet automne?
Mme Hivon : Ça n'a pas
rapport avec l'élection de Marie-Victorin.
M. Gagnon (Marc-André) :
...
Mme Hivon : Honnêtement,
je l'ai déjà dit, là, que, comme à chaque élection, je vais finaliser mon
processus de décision au printemps, au début du printemps. Donc, vous allez ravoir
de mes nouvelles. Juste un petit peu de patience.
La Modératrice : On va passer
en anglais.
Mme Greig
(Kelly) : On the protest, we're seeing… it
kind of evolved in Ottawa,
where it's an occupation, now. Do you think the tenure or the tone of the
protest has changed? It was first against measures, against… measures. Now
those are being lifted, the protest is still happening. Is it just about anger
now?
M. Ouellet : In Québec City?
Mme Greig (Kelly) : Yes.
M. Ouellet :OK. Yes, of course,
I think the momentum has changed, and people who are going
to come in Québec City have a new issue to manifestate. So, I think what we're going to see, this weekend, it's going to be a little bit different about
what we saw last two weeks. They will ask for no mask for the children, of
course, the end of the sanitary law. And I'm sure that the manifestation of
this weekend is going to be
little bit different, not more anger, but going to be more different about what they want us to do to have a better society.
Mme Greig (Kelly) : Because we're seeing… you know, there's links to certain biker gangs, it's being called a
«festival antimesures».
M. Ouellet :
Yes. Woodstock de la liberté.
Mme Greig
(Kelly) : Yes, exactly. And so, you know, from two weeks ago to now, when…
because so much has changed, you know, we're asking you : What is there
still left to protest? But do you think people just want to say... kind of give
the middle finger to the Government at this point?
M. Ouellet :
I think they have a little bit of that.
They just anger about everything. So, it's been two years we're in this
pandemic, so they will come to Québec city with their children, with their
wives, with their coworkers just to say : It's enough of everything. So,
they have the right to do a manifestation here, in Québec, and of course, I'm sure
the Police of Québec and the mayor of Québec, they will do the right things to
be sure that everything is going to be all right.
Mme Senay (Cathy) : What do you think, Mr. Ouellet, of the strategy of the mayor of
Québec city that, just on time for this weekend, changed municipal rules :
no cooking, no alcohol, you're not going to stay forever on the streets? Is it
clever? And does that mean that the city is taking charge of it, so it's less
work for provincial politicians to react, he's on charge?
M. Ouellet :
Yes, of course. And the mayor of Québec
takes action before the thing is going to happen, so that's the good thing. I'm
sure he learns what's happening in Ottawa, so what Ottawa have not doing, city
of Québec just be sure that he got and his police got her own tools to be sure
that they will take the best decision, to be sure that «la capitale nationale»
will not be jam-packed with the truckers.
Mme Greig (Kelly) : So, it's even a relief for you, responsible of part of the North Shore?
M. Ouellet : Relief...
Mme Senay (Cathy) : Un
soulagement». Because, like, some… I mean, like, Bernard
Gauthier is coming from the North Shore. Like, I mean, like, if everything goes
well...
M. Ouellet :
OK. You're asking me if it's a relief at the fact that the mayor of Québec uses new tools
to be sure that the manifestation is going to be all right. That's you're
question?
Mme Senay (Cathy) : Yes.
M. Ouellet :OK. I don't feel
some pressure about this manifestation. People come to Québec city every week.
Some groups came in Québec city for the measure after one year. So, we have,
some days, some manifestations, everything... be all right. In that case, the
mayor of Québec, with his police, with his cops, just decided... have more
tools to be sure that if the movement goes far and if some angers go far, the
policemen can do something to be sure that what we saw in Ottawa will not
appear in Québec city.
Mme Senay (Cathy) :
And that's clever? Intelligent?
M. Ouellet : Yes.
La Modératrice : Merci. Bonne
journée.
(Fin à 8 h 24)