(Huit heures quarante-sept)
Mme Massé : Bonjour,
tout le monde. Écoutez, ce matin, le Québec est rendu bien bas. Depuis l'épisode
de nos élèves avec leurs manteaux dans les classes, là, durant le mois de
janvier, il n'y a rien que j'ai vu de plus gênant que ce que j'ai appris ce
matin. On apprend que la CAQ, encore une fois, son échec dans les CHSLD se
solde par soigner nos aînés avec un iPad. Eh! pensez-y, là. Ça n'a pas de bon
sens. Ça n'a pas de bon sens. Je ne le sais pas, quant est-ce, la dernière fois,
M. Dubé a mis les pieds dans un CHSLD, pour penser soigner nos aînés avec un
iPad. En CHSLD, là, c'est quand les gens ont besoin vraiment beaucoup de soins,
qu'ils se retrouvent dans ces institutions-là. En CHSLD, il y a des gens qui
ont des pertes cognitives importantes. Il y a des gens qui sont non-verbaux. Il
y a des gens qui sont vraiment maganés. Puis le ministre considère que la
solution à son échec à lui, c'est de soigner nos aînés avec un iPad. Je n'en
reviens pas.
Et, en plus, pour, je dirais, joindre l'insulte
à l'injure, il veut nous rassurer. La CAQ veut nous rassurer en disant :
Faites-vous-en pas, c'est juste pour les régions éloignées. Vous devriez voir l'état
dans lequel est ma collègue, Émilise Lessard-Therrien, ce matin, qui, depuis
des mois et des mois, et on peut dire même, maintenant, des années, amène la
réalité dans sa circonscription comme quoi il y a effectivement du manque de
personnel soignant. Mais ce n'est définitivement pas avec un iPad qu'on va réussir
à régler la situation, d'autant plus que ça fait des citoyens de seconde zone.
Eux autres, ils sont soignés avec un iPad, puis les autres, bien, les grands
centres, eux autres, vont avoir accès à des ressources.
Alors, ça n'a pas de bon sens. Je trouve
ça complètement fou. On a fait plein de propositions, depuis deux ans, notre Plan
respect, encore l'automne dernier, et jamais la CAQ n'a retenu une des
propositions. Puis là ils arrivent avec celle-là. Je suis vraiment gênée, ce
matin, de voir l'enlignement qu'a pris la CAQ pour nos aînés en CHSLD.
M. Zanetti : Écoutez, je
ne sais pas ce que ça va prendre, là, mais ce matin, moi, ce que je constate, c'est
que les dernières priorités de ce gouvernement-là, c'est les enfants
vulnérables puis les aînés vulnérables. Ça va prendre quoi pour avoir des
résultats de ce gouvernement-là?
Il y a deux ans, le premier ministre avait
promis à Manon : Des choses comme à Granby, ça n'arrivera plus jamais. Ce
matin, ce qu'on apprend, là, c'est que ça pourrait arriver n'importe quand. Il
n'y a pas de transparence, il manque de personnel, il manque d'argent, les
listes d'attente sont plus longues qu'avant. Il y a des jeunes en centre
jeunesse qui passent 10 jours dans une chambre pas de fenêtre. Il y en a d'autres
qui dorment entassés entre des paravents puis des rideaux comme s'ils étaient
dans un camp de réfugiés après une guerre.
Ce n'est pas des affaires qu'il fallait qu'on
attende après la commission Laurent puis un projet de loi pour les régler. Ça,
on pouvait le régler dès le départ. Il y a eu des négociations du secteur
public. La pénurie de main-d'œuvre, ils pouvaient la régler là. On le savait,
pour les listes, on le savait, pour le manque de personnel. Il y a bien des
affaires qui pouvaient être réglées avant.
Ça prend combien de temps à un
gouvernement caquiste pour entendre le gros bon sens, puis faire des affaires
comme du monde, puis obtenir des résultats? Ça a l'air qu'on ne le sait pas
encore, parce que trois ans et demi, ça ne suffit pas. Imaginez le monde qui
ont subi ça. Imaginez la famille de la fillette de Granby qui lit ça ce matin, la
grand-mère : Rien n'a changé. Puis le projet de loi qui ne va pas assez
loin. Je n'en reviens pas. Je suis profondément déçu et en colère.
L'autre dernière priorité du gouvernement
de la CAQ, c'est les aînés vulnérables. On l'a vu, la situation du logement,
les évictions en série mues par la cupidité d'une gang de promoteurs
immobiliers rapaces qui achètent des RPA, qui les transforment puis qui disent
au monde d'aller se retrouver un logement ou… pas de services ou plus cher. Il
y en a qui vont finir dans la rue. Puis le gouvernement, qu'est ce qu'il fait?
Il s'assoit sur ses mains. Il ne fait rien. Il ne fait rien pour empêcher ça.
Le système est brisé, puis le gouvernement prend le bord des promoteurs.
Aujourd'hui, je suis très content que
Marguerite Blais, ministre responsable des Aînés, revienne à l'Assemblée
nationale. Il était temps. Son absence a paru. Et là il y a un projet de loi
sur la maltraitance des aînés qui s'en vient, et moi, ce que je vous dis, là, c'est
que mettre des aînés à la rue, des évictions en série, c'est de la maltraitance
des aînés. Et, dans ce projet de loi, je vais proposer aujourd'hui à la
ministre qu'elle adopte des amendements pour faire en sorte que ce qui s'est
passé à Mont-Carmel puis ce qui se passe pour des centaines d'autres aînés, en
ce moment, au Québec, ça n'arrive plus jamais, des amendements pour faire en
sorte que, quand quelqu'un achète une RPA, il ne peut pas, comme ça, la
convertir en logements puis en condos de luxe puis mettre le monde à la porte,
puis des amendements aussi pour faire en sorte que le gouvernement ait les
moyens de refuser des hausses abusives de RPA, de loyers de RPA.
Ça, c'est le strict minimum, c'est quelque
chose qui peut se faire, qui peut se faire dans le projet de loi qui est là,
même pas besoin d'en déposer un autre. C'est quelque chose que je vais proposer
à la ministre de faire cet après-midi. Je suis persuadé que les oppositions vont
être d'accord. J'espère qu'on n'aura pas d'obstacle législatif, parce qu'on est
en crise du logement puis que, là, il commencerait à être vraiment temps que la
CAQ s'occupe des enfants vulnérables puis des aînés vulnérables? Merci.
Mme Lévesque (Fanny) :
M. Zanetti, est-ce que, pour vous, M. Lebon a raison d'être désespéré
ce matin, là?
M. Zanetti : Bien oui,
il a raison.
Mme Lévesque (Fanny) : …participé
aux travaux, vous avez participé à la consultation aussi sur le projet de loi.
Est-ce que vous l'avez sentie venir un peu, cette... Comme si, tout d'un coup, là,
on n'avait rien fait, on n'avance pas assez. Vous sentiez ça venir?
M. Zanetti : On a senti
beaucoup d'insatisfaction sur le projet de loi lui-même, comme de quoi il n'allait
pas assez loin, comme de quoi il laissait de côté des aspects centraux du
rapport Laurent. Mais l'écho qu'on a aujourd'hui est encore pire, parce qu'il
dit... il constate... il concerne toutes les choses qui ne dépendaient pas du
projet de loi, toutes les choses qu'on aurait pu régler avant. On a quelqu'un,
là, là, qui est directement, là, connecté avec le milieu de la DPJ, qui a fait
le tour, qui a parlé à tout le monde, qui connaît tout le monde, qui a une
expérience de plusieurs décennies dans le domaine, puis il dit : On
demande à voir les plans. On dit qu'il y a un plan. On ne peut pas le voir. Il
manque d'argent, il manque de monde. C'est le chaos. On me répète — c'est
ce qu'il disait — les mêmes choses qu'on lui a dites il y a 40 ans.
Avec toute son expérience, et moi, je le crois à cause de ça, il craint que ce
rapport-là soit tabletté. C'est sérieux, là. Il en a vu, des rapports
tablettés.
Mme Lévesque (Fanny) :
Il ne jette quand même pas la pierre au ministre Carmant, là. Est-ce que, vous,
vous sentez qu'en fait c'est le ministre qui manque de volonté ou c'est la
machine qui n'est pas capable de s'ajuster?
M. Zanetti : Moi, je
pense que c'est le ministre et l'ensemble du gouvernement. Ils avaient les
moyens, ils ont eu l'occasion, ils ont eu le temps, ils pouvaient agir. Puis
les excuses de la machine, en fin de mandat, comme ça, ça ne tient plus.
M. Laforest (Alain) :
...vous ne croyez pas au ministre Carmant, là? Vous ne croyez pas à la bonne
volonté du ministre Carmant, là? Votre collègue, Martin Ouellet, a dit tantôt :
On ne sent pas que le ministre ne veut pas aller dans cette direction-là. Il y
a peut-être de la résistance au niveau du ministère de la Justice...
M. Zanetti : Le problème…
M. Laforest (Alain) : ...tout
le contraire, là. Vous avez envoyé le bébé dans le bain puis vous enlevez le
bouchon, là.
M. Zanetti : Le problème
n'est pas un problème de bonne volonté. Le problème, c'est un problème de
résultat, un problème de volonté, un problème de moyens de l'ensemble de ce
gouvernement-là. Puis les résultats ne sont pas là. Les résultats parlent d'eux-mêmes.
C'est ça qui est grave. On ne peut plus dire, après trois ans et demi :
Ah! oui, mais tu sais, ils voulaient bien faire. La question, c'est : Ils ont-u
bien fait? Puis la réponse, c'est non.
M. Carabin (François) : Qu'est-ce
que le projet de loi n° 15 peut régler? Parce qu'il
y a un projet de loi, et je suis conscient que vous voulez l'améliorer, mais il
doit y avoir quand même des objectifs à ce projet de loi là. Qu'est-ce que ça
peut avoir, comme impacts, s'il est adopté?
M. Zanetti : L'enjeu
fondamental, c'est la question de la primauté de l'intérêt de l'enfant, et ça,
je pense que le projet loi ne va pas assez loin, mais tout le monde l'a dit en
audiences publiques. On va proposer des amendements, puis je pense que la porte
va être ouverte à ça. Ça, ça va aider, éviter de replacer des enfants dans des
familles dysfonctionnelles. La question de l'échange d'informations, les
assouplissements, les ajustements des règles de confidentialité pour faire en
sorte qu'il y ait une meilleure communication, ça, ça va aider. Et la question
de l'autodétermination des Premières Nations, ça, le projet loi ne va vraiment
pas assez loin. Mais tout ça, c'est des affaires que, oui, le projet de loi va
régler, sauf qu'en ce moment ce qui manque, là, c'est les ressources, ça n'a
rien à voir avec le projet de loi; c'est les listes d'attente, ça a rapport au
manque de personnel qui n'a rien à voir avec le projet de loi. Et ça, c'est l'échec
du gouvernement de la CAQ.
M. Gagnon (Marc-André) : Concernant
les manifestations, là, qui s'en viennent, en fin de semaine, est-ce que vous
appuyez le maire Marchand, avec les mesures qu'il a prises pour se prémunir,
donc, de ce qui pourrait se produire en fin de semaine, en particulier les
pouvoirs extraordinaires qu'il a donnés aux policiers, là? Parce qu'il y a la
conseillère, Jackie Smith, qui a dit, puis je la cite, qu'elle est inquiète des
dérives possibles de cette mesure-là. Est-ce que vous partagez son inquiétude?
M. Zanetti : Bien, moi, dans
la mesure où ces mesures-là sont extrêmement temporaires et liées à ces
événements-là en particulier puis qu'après ça on revient à la normale, je pense
que c'est des mesures qui sont acceptables pour ce cas-là exceptionnel. Par
contre, je partage les inquiétudes des oppositions, à la ville de Québec, qui
disent qu'il faut que ce soit temporaire, il faut que ce soit balisé puis il ne
faut pas que ça soit permanent. On va avoir un déconfinement, là, cet été, puis
les gens vont vouloir aller dans les parcs, puis tout ça, puis faire des
barbecues. Je pense que c'était quelque chose qui rendait la vie à tout le
monde plus agréable, puis il n'y a pas de raison de revenir en arrière
là-dessus.
M. Lacroix (Louis) : Mme
Anglade a dit, tout à l'heure, sur les manifestations, que c'était acceptable
parce que ça permet aux gens de démontrer leur mécontentement face aux mesures
sanitaires, notamment. Est-ce que vous croyez que cette manifestation-là est
justifiée en fin de semaine, aussi, là? Parce qu'on a annoncé plein de mesures
de déconfinement d'ici au 14 mars prochain. Est-ce que vous pensez que c'est
justifié qu'on converge vers Québec pour manifester?
M. Zanetti : La question de
la justification de ces manifestations-là, ça concerne les gens qui l'organisent.
Évidemment, nous, on respecte le droit de manifester. On trouve ça important.
Moi, je n'irai pas à cette manifestation-là parce que je ne partage pas les revendications.
Cela dit, ces revendications-là puis les arguments qui les sous-tendent, on les
connaît. On reçoit des courriels, dans nos bureaux de circonscription, qui nous
expliquent tout ça, puis la communication est là, la communication passe. Les
gens ont le droit de s'exprimer comme ça. L'important, c'est qu'ils le fassent
dans la paix et la bonne humeur puis que ça ne trouble pas la ville de Québec
plus que ça.
M. Laforest (Alain) : Le fait
qu'on ait un individu qui a une accointance avec les Hell's Angels, qui a un
dossier criminel, qu'il y a des armes qui circulent actuellement au pays, que
les policiers recherchent, avec ce qu'on voit à Ottawa qu'on ne respecte pas,
qu'on a déjà annoncé qu'on voulait bloquer la haute ville de Québec, est-ce que,
là-dessus, vous avez une inquiétude, là, au-delà du droit de manifester? Parce
que des manifestations, il y en a continuellement devant l'Assemblée nationale,
là. Là, on est un pas en avant, là.
Mme Massé : Oui. Merci, Sol.
C'est sûr que c'est inquiétant, quand on voit que ces réseaux-là, dont vous
nous parlez, sont des réseaux qui sont organisés, parfois, là, on apprend,
potentiellement, la criminalité, il y a eu les armes, le financement. Tu sais,
de penser que 40 % de l'argent vient de l'extérieur du Canada, ça veut
dire qu'à l'extérieur il y a des gens de la droite qui téléguident ce qui se
passe sur le territoire. Moi, je trouve ça superinquiétant, puis, dans ce sens-là,
et là, si on revient à la manifestation de Québec, par exemple, de se donner
temporairement des moyens exceptionnels, ça se justifie, des moyens
temporaires, je veux surtout dire. Mais oui, quand on parle de Hell's Angels,
quand on parle de financement mondial, moi, je trouve ça bien, bien inquiétant.
M. Lacroix (Louis) : Mais
compte tenu de ça et de ce que vous dites, justement, de ce qu'il y a derrière
ces manifestations-là, est-ce qu'on devrait s'inquiéter de ce qui va se passer
à Québec?
Mme Massé : Bien, c'est à
dire, moi, les gens, là, qu'ils expriment qu'ils sont mécontents de comment le
gouvernement a géré la pandémie, je peux comprendre ça, tu sais, je peux
comprendre ça. C'est dans le comment. Et c'est là que les pouvoirs
exceptionnels viennent baliser. Vous pouvez manifester, mais pas n'importe
comment.
M. Lacroix (Louis) :
Mais je comprends ce que vous dites, mais, ma question, c'est davantage sur l'aspect
de l'organisation de ces manifestations-là. Quand on voit qu'il y a des gens
qui ont des passés criminels, qu'il y a du financement qui vient de l'extérieur,
de façon internationale, qui vient financer, de façon un peu occulte, ces
mouvements-là, et qu'il y a un mouvement important qui s'en vient à Québec,
soi-disant, en fin de semaine, est-ce qu'on doit s'en inquiéter?
Mme Massé : Bien,
écoutez, la fête... c'est voilà deux semaines, on avait l'impression que, là,
tout Québec allait être gelé pendant je ne sais pas combien de temps. On va
prendre... on va traverser le pont quand on sera rendu à la rivière, comme on
dit...
M. Laforest (Alain) :
...traverser le pont, là, c'est gelé à Ottawa, depuis trois semaines, puis on
est en train de geler Gatineau, là. Vous en pensez quoi, ça?
Mme Massé : Bien, je
vais juste terminer de répondre. Alors, moi, tu sais... les policiers, les
policiers du Parlement, la SQ, les policiers de Québec ont des moyens, il y a
quelques moyens extraordinaires qui ont été adoptés, dernièrement, ça fait que
moi, je me dis : Regardez, là, on verra où est-ce que ça s'en va. On a des
moyens qu'il appert que l'Ontario n'avait pas pris.
M. Laforest (Alain) :
Non, mais là ça traverse au Québec, là, Gatineau, il commence à y avoir des
gens qui occupent des terrains, là.
Mme Massé : Bien,
écoutez, je réitère, la police du Québec a les moyens. La SQ connaît ces
tactiques-là. Ils ont les outils pour agir. Et moi, je leur fais confiance, là.
On n'a pas besoin... D'ailleurs, je réitère, aujourd'hui, il y aura un débat,
là, en Chambre, je réitère à M. Trudeau qu'ici, là, au Québec, unanimement, l'Assemblée
nationale a dit qu'on n'en voulait pas, qu'on n'avait pas besoin de cet
outil-là. Alors, moi, je veux juste répéter ça. Et voilà.
La Modératrice : Une dernière
question en français, s'il vous plaît.
Mme Plante (Caroline) :
...motivations des manifestants. Est-ce que vous pensez que c'est un mouvement
qui va au-delà des mesures sanitaires puis qu'il y a plus, là, derrière ça? C'est-à-dire,
il y a peut-être la hausse de l'inflation qui vient aiguiser, là, les
frustrations, comme le suggérait, là, Gérald Fillion, là, à Radio-Canada. Il y
a peut-être tout ça. Est-ce que vous pensez que c'est juste les mesures
sanitaires ou il y a vraiment plus, puis ça serait lié possiblement à la hausse
de l'inflation?
Mme Massé : Bien,
écoutez, vous comprenez qu'on n'est pas en lien avec ces gens-là, là. Ça fait
que, moi, les motivations de l'organisation...
Mme Plante (Caroline) :
...votre analyse de la situation.
Mme Massé : Mais ce que
je lis, ce que vous nous transmettez, ce qu'on apprend à travers les
informations que vous nous transmettez, c'est qu'il y a les gens, là-dedans,
qui n'ont pas les mêmes motivations, il y a des organisations qui n'ont pas les
mêmes motivations. Mais surtout il y a des gens qui participent qui sont de
motivations diversifiées. Alors, moi, je pense que, là où c'est inquiétant, c'est
effectivement quand on sait qu'une partie de l'organisation est téléguidée par
des groupes de droite et financée par des groupes qui n'hésitent pas à dire que
la démocratie, ce n'est pas bon. «Yeesh!» là, je commence à trouver ça
épeurant. Quand on dit : Il y a des armes, il n'y a pas de... «yeesh!» je
commence à trouver ça épeurant. Mais, ceci étant dit, ce n'est pas tous les
gens qui manifestent, ça, là, là, ça, c'est... Je suis convaincue qu'il y a des
gens qui, de bonne foi, veulent venir signifier qu'ils n'ont pas apprécié
comment le gouvernement du Québec a géré la pandémie. Et ça, c'est le droit de
manifester.
Mme Prince (Véronique) :
Mme Massé, j'aimerais ça... j'aurais une dernière question juste pour vous
entendre sur Rimouski. Parce que votre parti espère gagner le comté de Rimouski,
mais Harold LeBel est encore très populaire là-bas puis il n'exclut pas de se
représenter. Puis même l'association péquiste du coin pourrait le reprendre, s'il
est blanchi des accusations dans les prochains mois, là. Qu'est-ce que vous
pensez de ça?
Mme Massé : Bien,
écoutez, on va laisser la justice trancher sur cette question-là. Ceci étant
dit, ce n'est pas une nouvelle, là, que Québec solidaire est impliqué
activement à Rimouski depuis plusieurs années. Harold le sait très bien. Et,
pour nous, que ce soit Rimouski, que soit Rivière-du-Loup, que ce soit… peu
importe, nous, on travaille parce que le projet de société que présente Québec
solidaire, c'est un projet que nos concitoyens ont le droit d'entendre, ont le
droit de pouvoir voter pour. Et bien sûr, qu'à Rimouski notre candidate de la
dernière fois a très bien fait, alors c'est sûr qu'on peut se poser la
question.
M. Laforest (Alain) :
...ça ne vous dérangerait pas qu'Harold LeBel se représente, là? Il faut que le
dossier judiciaire soit réglé, là, ou non?
Mme Massé : Bien,
écoutez, ça, je vais laisser les gens... Moi, j'ai eu une autre situation avec
un autre député, si vous vous rappelez bien, ceux et celles qui étaient là en
2016. Moi, j'ai confiance à l'intelligence des gens. Je suis allée à Rimouski,
les gens sont profondément inquiets de la banalisation des violences faites aux
femmes. Ceci étant dit, ils feront bien leur choix. Nous, à Québec solidaire,
on va mener et on mène déjà, d'ailleurs, on est déjà sur le terrain, une
campagne importante, parce que, comme tous les comtés du Québec, on veut gagner
celui-là.
La Modératrice : On va passer
en anglais...
M. Gagnon (Marc-André) : Il y
a la présomption d'innocence, là, évidemment, mais de voir M. LeBel continuer
ses activités aussi activement, est-ce que vous sentez que, dans sa région, ça
choque les gens?
Mme Massé : Bien, moi, je
suis allée, il y a quelques mois, peut-être deux, trois mois, à Rimouski,
et, bien sûr, j'en ai entendu parler. Bien sûr que les gens sont inquiets, bien,
parce que cette cause-là est rendue en cour. Le DPCP, lorsqu'il amène une
cause, c'est qu'il considère qu'il a assez de preuves. Et c'est d'ailleurs un
des enjeux, souvent, que les femmes vivent. Et c'est d'ailleurs pourquoi on a
créé un tribunal spécialisé, c'est justement pour essayer de briser, souvent,
cet élément où le DPCP ne dépose pas nécessairement parce qu'il n'a pas assez
de preuves. Là, s'il l'a fait, moi, je ne suis pas dans... Un, moi, je crois la
victime, comme je crois toujours les victimes. Ceci étant dit, c'est à la
justice de faire son travail, et ensuite, bien, ça sera aux électeurs et
électrices à trancher.
La Modératrice : Je suis
vraiment désolée, il va falloir passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) :
Mrs.
Massé, basically, what you're saying to the Québec city mayor is... he gave
more power to police officers, it's : Go for it?
Mme Massé :
I mean, yes, we think that it's OK to
prevent, but it could not be forever. It's a special temporary measure. And you
know what, maybe they won't have to use it. We don't know, but it's OK to have
this kind of measure, but temporarily.
Mme Senay (Cathy) :
...because your
riding is in Québec city, so… I mean, for you, when you heard Mr. Marchand, and
Mr. Marchand was everywhere to talk about it yesterday, so, he did well? He's
clever or he's going too far?
M. Zanetti :
I think, it went well the first time,
the city of Québec handled it well. And I think they're having, right now,
measures that are OK, if they are temporary, and they have to be very temporary
and very... And it's not extraordinary measures, I think they are OK.
Mme Senay (Cathy) :
And the fact that the motivation of the
protesters to come here, even though all the restrictions, more or less, will
be lifted as of March 14th, do you get it, why they bother coming here?
M. Zanetti :
Well, that's really for them to judge
if their demonstration is justified by the events that are occurring right now,
it's not for me to judge, but, as long as they do it peacefully, they have the
right to demonstrate and to express themselves. We have a lot of e-mails coming
from people, in our offices, so we know what they want and the idea...
Mme Senay (Cathy) :
What do they want?
M. Zanetti :
Well, they want to have no more health
measures for the pandemic...
Mme Senay (Cathy) :
They won't. They won't have anymore
health measure as of March 14th. Is it the public health emergency? Do you get
it?
M. Zanetti :
It's really hard for me to put myself
in their place and to understand everything, because I think that a lot of
those protestors have very diversified motivations. And so, I don't know, we'll
see. Maybe we will see, this weekend, that most of the people that were there
felt that it was not necessary to come, and maybe it will be a very small
demonstration. Who knows? We will see.
Mme Greig (Kelly) :Do you get the sense that maybe it shifted
from specific measures just to general anger over what's happened, more
recently, but, say, in the past two years? Do you think it's moved from «we
want these certain things» to «we want to prove a point to the Government»?
M. Zanetti : I think that there's a lot of anger towards the Government, for a lot
of good reasons, but I think that the people who are angry about the gestion of
the pandemic, that are not against sanitary measures… I don't think they joined
those manifestations. I mean, those manifestations are… those demonstrations, I
mean, are clearly against all measures. So, there's a lot more... there's a lot
of other reasons to be angry. We have a lot of reasons to be angry. We
criticize the Government all the time, for very good reasons, not about,
necessarily, those sanitary measures, though.
Mme Greig (Kelly) : So, you understand their anger, I guess?
M. Zanetti : What?
Mme Greig (Kelly) : You understand the anger, you understand that there's a reason to
be angry?
M. Zanetti : I understand the reason to be angry for a lot of people that think
that the Government didn't have a good management of the pandemic, but I really
don't agree with the people who say : We should have done nothing as… and
we should have lifted, long ago, all sanitary measures. I don't agree, because
this means a lot of people dying and suffering, and we are totally against
that.
La Modératrice
:
Une dernière question? Parfait.
Une voix : Merci.
(Fin à 9 h 12)