(Huit heures vingt-neuf minutes)
M. Nadeau-Dubois :
Bonjour, tout le monde. Chaque jour qui passe démontre l'incompétence de la CAQ
en matière de développement du transport en commun. Si la tendance se
maintient, là, c'est tout l'est de Montréal qui va être victime de cette
incompétence-là.
En 2022, le transport en commun, c'est
trop important pour qu'on fasse ça n'importe comment. En 2022, le transport en
commun, c'est une des clés pour réaliser la transition écologique. Et on ne peut
pas se permettre que ce soit développé tout croche et que ça passe à côté des
vrais besoins des gens. Si on fait ça tout croche, on va donner mauvaise
réputation aux transports en commun. Si on développe du transport en commun qui
ne répond pas aux besoins du monde, bien, le monde vont penser que le transport
en commun, c'est des dépenses inutiles. Et c'est ça, le danger fondamental avec
le projet de REM de l'Est, qu'on donne mauvaise presse au transport en commun
et que ce soit perçu comme des aventures électorales, comme des aventures
économiques, plutôt que comme des projets pour améliorer la vie des gens puis
mieux répondre à leurs besoins au quotidien.
La CAQ, en ce moment, fonce dans le tas,
dans le dossier du REM de l'Est. Ils n'écoutent pas la ville de Montréal, ils n'écoutent
pas les citoyens, ils n'écoutent pas les experts, ils n'écoutent personne. La
CAQ doit absolument changer d'attitude pour que le projet se réalise. Et, ce
matin, je demande au premier ministre du Québec de répondre positivement aux
trois demandes qui ont été formulées par la mairesse de Montréal pour rendre ce
projet-là acceptable pour les Montréalais et les Montréalaises. Elle a demandé
un droit de parole pour la ville de Montréal, c'est vraiment la moindre des
choses. Elle a demandé un volet distinct pour l'aménagement urbain, c'est la
moindre des choses. Puis elle a demandé un financement assuré pour que le
projet se concrétise, c'est aussi la moindre des choses.
L'est de Montréal a besoin de transport en
commun, c'est urgent. Ça fait trop longtemps que les gouvernements lèvent le
nez sur l'est de Montréal. Mais il faut que ce transport en commun là réponde
aux besoins des gens, il faut que ça améliore la vie concrète des citoyens et
citoyennes de l'est de Montréal. Ce n'est pas le cas avec le projet actuel. La
CAQ doit changer d'attitude maintenant.
Mme Lessard-Therrien :
Bonjour. Ce matin, je dépose une motion pour réclamer une consultation publique
sur le nickel comme la ville de Québec a menée la semaine dernière. Le
gouvernement a choisi certaines interprétations des données pour le
développement économique. Il y a une autre interprétation qui est possible, et
ça doit être entendu. L'enjeu du nickel, ça dépasse les frontières de la ville
du Québec. On n'a pas entendu les autres santés publiques des autres régions. À
Rouyn-Noranda, il y a deux tonnes et demie de nickel qui sont crachées par les
cheminées de la Horne, à chaque année, et on n'a aucune idée de ce que ça fait
dans l'air et sur la santé des gens. On a besoin d'avoir des réponses. C'est
pour ça que je dépose ma motion aujourd'hui. Puis, encore une fois, dans ce
dossier-là, on voit que le gouvernement, la CAQ fait passer le profit des
industries avant la santé des gens. Et ça, c'est inacceptable.
La Modératrice : On va
prendre vos questions. Une question, une sous-question, s'il vous plaît.
M. Laforest (Alain) : M. Nadeau-Dubois,
hier, vous avez été très clair, vous avez demandé la levée de l'urgence
sanitaire, vous avez demandé des avis concernant le port des masques, l'utilisation
du passeport vaccinal, les oppositions. Hier, le directeur national de santé
publique a été très clair, là, tout ça est nécessaire jusqu'à une certaine
période. Est-ce que vous êtes satisfait ou vous remettez en question tout ça?
M. Nadeau-Dubois : Dans
le cas du port du masque, c'est une mesure de santé publique largement appuyée
par les experts partout dans le monde. Il n'y a jamais eu d'ambiguïté
scientifique sur son utilité, sa pertinence, son importance. D'ailleurs, on
aurait dû, au Québec, je pense, c'est une des leçons de la pandémie, être même
plus rapide sur cette question-là. Le passeport vaccinal, c'est une question
qui est différente et qui est distincte. C'est une mesure qui n'est pas banale,
qui est plus restrictive pour les libertés individuelles. Mais moi, j'ai été
quand même inquiet d'apprendre, hier, que l'INSPQ n'avait pas de documentation
pour démontrer son efficacité en matière de santé publique. Le passeport
vaccinal, là, il faut que ça reste une mesure de santé publique. Ça ne peut pas
devenir une mesure strictement punitive pour les non-vaccinés. Moi, j'aimerais
qu'on nous présente des avis de santé publique qui nous démontrent l'efficacité
du passeport vaccinal en matière de lutte contre la transmission du virus.
M. Laforest (Alain) : Ce
qu'a dit le Dr Boileau, hier, en disant : Oui, c'était nécessaire, ça
sert, ça ne vous suffit pas, vous voulez un avis écrit.
M. Nadeau-Dubois : Nous,
depuis le début de la pandémie, on le répète que, les avis écrits, c'est
important pour qu'on comprenne les décisions du gouvernement. Moi, j'ai été
heureux d'entendre ça de la part du Dr Boileau hier. Maintenant, j'aimerais
également que ça se concrétise dans un avis écrit. Et c'est la responsabilité
du gouvernement du Québec de nous dire à quelle date ou selon quels critères le
passeport vaccinal va être retiré. Ce n'est pas une mesure banale, elle doit
rester temporaire. Et le gouvernement doit dire aux citoyens et citoyennes
quelles sont ses intentions.
M. Lacroix (Louis) : M. Nadeau-Dubois,
dans un article de LaPresse canadienne, hier, le
journaliste fait une entrevue avec un des organisateurs de la manifestation,
cette fin de semaine, Kevin «Big» Grenier, qui lui dit que des gens qui
participaient au convoi de la semaine dernière ont des idées violentes. Il dit,
et là je le cite : «Désolé, on est rendu à la croisée des chemins. J'ai du
monde qui m'ont dit qu'ils étaient prêts à faire des tueries, tabarnac. Pas
rien qu'un, pas rien que deux, il y a 10 personnes qui m'ont dit on est
quasiment rendu là.» Ensuite, il dit : «Vous attendez quoi, que des drames
arrivent? J'ai mal à mon Québec.» Et là, Kevin dit : «Quand tu vois que le
gars te dit je suis prêt à aller prendre les armes puis aller au Parlement...»
Qu'est-ce que ça vous inspire? Comme, il y a des gens, semble-t-il, si on se
fie à Kevin «Big» Grenier, là, qui sont prêts à aller là. D'abord, est-ce que
vous craignez pour votre sécurité? Et est-ce qu'on doit prendre ça au sérieux?
M. Nadeau-Dubois : On a
tous senti, depuis le début de la pandémie, la pression augmenter. On a tous
été témoins de la polarisation qui s'installe et qui s'intensifie depuis
quelques mois. Comme députés, nous avons tous été témoins de ça aussi dans nos
bureaux de circonscription. Le ton des appels a changé, le ton des courriels a
évolué. Eh oui, moi, comme citoyen québécois, ça m'inquiète de voir une
augmentation de la tension comme celle-là. Moi, c'est pour ça, c'est une des
raisons pour lesquelles, très rapidement, dans le fameux débat sur la défunte
taxe vaccin, j'ai pris position puis j'ai interpellé le premier ministre en
disant : On a tous une responsabilité de contribuer à apaiser les choses
puis à ne pas alimenter ces dynamiques de polarisation là. Donc, oui, oui, moi,
lire des choses comme ça, je n'aime pas ça, ça m'inquiète. Je pense que... moi,
je fais confiance aux gens de l'Assemblée nationale pour assurer la sécurité
des lieux. Ça, je n'ai rien à redire là-dessus. Mais, oui, on n'aime pas ça,
lire ça. C'est inquiétant, puis on ne veut pas... Je n'aime pas ça lire des
choses comme ça puis j'espère profondément qu'on ne verra pas des gestes comme
ça au Québec.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que vous pensez que c'est rattrapable, la situation, cette colère-là, ou il n'y
a pas un point de rupture, ou on n'arrivera jamais à satisfaire ou apaiser
cette polarisation-là ou cette colère-là?
M. Nadeau-Dubois : C'est
une bonne question. Qu'est-ce qui va rester, après les assouplissements puis
une fois que la pandémie va être apaisée, des blessures qu'ont créées les deux
dernières années au sein de la société québécoise? C'est une bonne question. En
même temps, il ne faut pas faire l'erreur de penser que c'est juste au Québec,
hein? Partout à travers le monde, on voit ces blessures-là émerger. Moi, je n'ai
pas de solution parfaite. Ce que je constate, c'est que c'est un gros défi pour
les démocraties, y compris pour la démocratie québécoise. On voit, ces
logiques-là, quand ça se met à s'emballer, qu'est-ce que ça donne. Ça donne les
États-Unis de 2022. Comment on se prémunit contre ça, comme démocratie, comme
société? C'est une question que je me pose à chaque jour. J'y réfléchis
beaucoup, ça m'inquiète. Mais, en toute humilité, je n'ai pas de réponse toute
faite, je n'ai pas de recette miracle. Ce que je sais, c'est qu'il faut prendre
soin de notre démocratie, il faut prendre soin de notre débat public, il faut
prendre soin de la cohésion sociale parce que des déclarations comme celle-là,
puis surtout ce qu'elles reflètent comme état de tension, c'est inquiétant.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que le gouvernement alimente ça, à votre avis?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
je pense qu'un des risques de la défunte taxe vaccin, ça aurait pu être d'alimenter
la polarisation. Moi, j'ai fait des déclarations...
M. Lacroix (Louis) : ...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
j'ai fait des déclarations en ce sens-là et j'ai été heureux de voir, quelques
semaines plus tard, le premier ministre reculer sur la taxe vaccin, notamment
en vertu de cette raison-là, en utilisant cet argument-là. C'était une
inquiétude que j'avais également, qu'on avait à Québec solidaire. Non, moi, je ne
suis pas prêt à dire que François Legault est responsable de ça ou qu'il porte
l'odieux de ça, je n'ai vraiment pas envie d'aller là. Mais ce que je sais, c'est
que la taxe vaccin aurait pu alimenter la polarisation, puis c'est pour ça que
c'était une mesure auquel nous, on s'opposait.
M. Lachance (Nicolas) :
Est-ce que le passeport vaccinal fait ça? Parce qu'il y a deux classes de
citoyens, puis on sent que ça fait partie de la grogne.
M. Nadeau-Dubois : Bien,
quand je dis que le passeport vaccinal n'est pas une mesure banale, quand je
dis que c'est une mesure inédite, que c'est une mesure qui est particulièrement
restrictive pour les droits et libertés, bien, ça implique de traiter cette
question-là avec délicatesse puis avec transparence. C'est pour ça que nous, on
souhaitait, à l'époque de son instauration, une réelle commission parlementaire
pour en parler. Je pense que c'est encore pertinent, aujourd'hui, que cette
mesure-là fasse l'objet d'un débat démocratique.
Des voix : ...
La Modératrice : Une personne
à la fois, s'il vous plaît.
M. Lachance (Nicolas) : On
sent que le mouvement va de plus en plus loin, que ce n'est plus vraiment à
cause de la pandémie, là. On dirait que c'est quand même quasiment en train de
se transformer comme les gilets jaunes, qu'il y a une cause qui est beaucoup
plus grande que ça. Est-ce que ce mouvement-là pourrait prendre de l'ampleur,
selon vous, et rester, malgré la fin de l'urgence sanitaire, puis grossir au
Québec?
M. Nadeau-Dubois : Vous
dites «ce mouvement-là», à quoi vous faites allusion exactement?
M. Lachance (Nicolas) : Bien,
le mouvement qui est dans les rues à chaque week-end, à Ottawa...
M. Nadeau-Dubois : Bien,
moi, ce que je constate, d'abord, c'est que c'est un phénomène mondial. Hein,
il ne faut pas faire l'erreur de penser que c'est juste au Québec que ça se
passe, là. On le voit, il y a un phénomène mondial qui s'installe. La situation
sanitaire a été utilisée par certaines personnes, par certains groupes pour
attiser les divisions, pour attiser la polarisation, la division des sociétés.
Ça, ça m'inquiète, à terme, pour la démocratie québécoise, pour les démocraties
à travers le monde. Eh oui, je me pose cette question-là : Qu'est ce qui
va rester de ça? C'est une question qui devrait tous nous préoccuper, d'ailleurs.
M. Lavallée (Hugo) : Est-ce
que vous avez... Bon, vous dites : Je ne veux pas blâmer M. Legault
pour ça. Mais on a vu des députés fédéraux blâmer le premier ministre du Canada
pour ça. Est-ce que vous partagez aussi cet avis-là, qu'il y a une
responsabilité dans...
M. Nadeau-Dubois : Qui a
blâmé qui, excusez-moi?
M. Lavallée (Hugo) : Le
député Lightbound, par exemple. Il y a un autre député, hier, qui est allé dans
ce sens-là. Est-ce que vous pensez que le gouvernement fédéral, lui, a alimenté
un peu cette polarisation-là?
M. Nadeau-Dubois : Critiquer
la politisation et la... non, critiquer la surpolitisation et la polarisation
de la crise sanitaire en pointant du doigt des politiciens, ce serait, de ma
part, un peu paradoxal, ça fait que je ne le ferai pas, je ne le ferai pas. Mais
il y a un avertissement. Il y a un avertissement pour tous les chefs de
gouvernement, pour tous les chefs d'État, au Québec, au Canada puis à travers
le monde, d'être attentifs à cette situation-là, d'être attentifs à cette
polarisation-là et à éviter le piège que constituerait le fait de pointer du
doigt, le fait de ridiculiser, le fait de regarder de haut ces mouvements-là ou
de vouloir tout simplement les réprimer sans plus de réflexion. C'est un
avertissement pour l'ensemble de la classe politique.
La Modératrice : On va passer
en anglais, s'il vous plaît.
Des voix : ...
M. Laforest (Alain) : ...entreprise
de Gaspésie, une microbrasserie, parce qu'il portait une tuque. La
microbrasserie a décidé de prendre ses distances et, là, elle est assaillie de
messages haineux parce que lui, il a décidé de... Qu'est-ce que vous pensez de
ça, lui qui se dit l'apôtre de la liberté?
M. Nadeau-Dubois : Moi,
je ne veux pas me servir des tribunes de l'Assemblée nationale pour lancer des
joutes avec M. Gauthier, là, ce n'est pas pertinent. Mais on parle de
polarisation, on parle de division sociale. Que des entrepreneurs de bonne foi,
des petites entreprises québécoises se retrouvent plongées, comme ça, dans des
controverses, attaquées de toutes parts, c'est sûr que ça n'a pas d'allure. Puis
ça parle du climat social actuel, puis c'est inquiétant, puis c'est injuste
pour ces petites entreprises-là.
M. Laforest (Alain) : ...en
questionnant, en remettant en question la Santé publique, quand le directeur
national de santé publique dit quelque chose, on dit : Non, on veut des
avis, on n'est pas certains, on veut d'autres experts, est-ce que vous êtes en partie
responsable de cette polarisation-là? Il y a le gouvernement qui a une partie
de responsabilité. Mais les oppositions, est-ce que vous êtes responsables?
M. Nadeau-Dubois : Comme
élus de l'opposition, on a une responsabilité qui est double. D'une part,
maintenir une démocratie vive, en santé. Oui, les gouvernements sont
questionnés sur leurs décisions, où on leur demande de rendre des comptes, où
on porte la voix des citoyens, citoyennes qui questionnent le gouvernement. C'est
une des nos responsabilités. On a aussi la responsabilité de ne pas tomber dans
l'abus, dans l'exagération puis dans la polarisation. Il faut être capable de
faire les deux. C'est le défi qu'on essaie de relever, à Québec solidaire,
depuis le début de cette pandémie-là : être pertinent, être critique,
essayer de pousser le gouvernement à prendre les meilleures décisions possibles,
sans tomber dans des logiques puériles de critiquer pour critiquer puis de
polarisation.
La Modératrice : Une vraie
dernière question.
Mme Lévesque (Fanny) : Est-ce
que le gouvernement a oublié de déconfiner les aînés?
M. Nadeau-Dubois : Moi,
j'invite le gouvernement et la Santé publique à porter une attention très
particulière à ce qui se passe, en ce moment, chez nos aînés, à leur santé
mentale notamment. Il faut trouver le bon équilibre, le bon équilibre entre
limiter la transmission du virus et ne pas les accabler davantage avec la
solitude puis l'isolement. C'est un équilibre qui est fragile à trouver, mais
il faut être capable de le trouver.
La Modératrice : On va passer
en anglais.
M. Lachance (Nicolas) :
Est-ce que le ministère de la sécurité informatique, de la Cybersécurité... sa
première crise profonde? Ça fait peut-être un mois, à peu près, qu'il existe. On
a vu qu'il y a déjà une tête qui est tombée, alors qu'elle avait été nommée... ce
sous-ministre-là avait été nommé à deux semaines de Noël. Donc, est-ce que c'est
gérable, l'informatique, au gouvernement du Québec? Est-ce qu'on va y arriver,
un jour, ou c'est peine perdue?
M. Nadeau-Dubois : La
gestion des données informatiques, des données personnelles des citoyens,
citoyennes, là, avec les changements climatiques et la santé mentale, là, ça
fait partie des grands défis, pas juste de la prochaine année, des prochaines
décennies. Une démocratie en santé, ça doit vouloir dire bien gérer les données
personnelles, bien protéger l'identité, notamment numérique, des gens. Donc, il
faut que l'État québécois s'améliore sur ce plan-là. Il faut que, sur le plan
de la sécurité des données, on soit en avant de la parade. Et, moi, de voir qu'on
peine à se sortir des bordels informatiques des dernières années, ça m'inquiète
beaucoup. Il faut faire mieux, il faut être exemplaire, ça fait partie de la
confiance nécessaire en nos institutions.
La Modératrice : On va passer
ça en anglais, s'il vous plaît.
M. Lachance (Nicolas) : ...
La Modératrice : Nicolas, il
faut penser en anglais, s'il te plaît.
M. Lachance (Nicolas) : Comment
on fait pour gérer tout ça? Tout le monde veut tirer un peu sa couverte, son
bord de la couverte, donc on n'y arrive jamais, là.
M. Nadeau-Dubois : Il
faut ramener de l'expertise au public sur les enjeux informatiques, il faut
plus d'expertise au public. Il faut offrir, notamment, des bonnes conditions de
travail pour que les meilleurs esprits, au Québec, sur ces enjeux-là, on soit
capable de les attirer à travailler pour l'État québécois.
La Modératrice :
En anglais.
Mme Senay (Cathy) : …those organizers, Kevin is saying, he's talking about, like,
people who are distressed, anger. So, how can you stop them coming here and
blocking the area? I mean, what can you do against that level of anger?
M. Nadeau-Dubois : Well, first of all, if there are concrete security issues, they
have to be dealt with very concrete security measures, that's a thing. Now, I
think, the crucial question here is : How do we address the causes of that
distress, of that anger, of that polarization, of that division? And there is
no easy answer to this. There is no easy way to do this. There is a challenge… This
is a challenge that all western democracies are facing right now. And if we
don't take care of ourselves, as a society in a democracy, we know where we're
going, we're going towards what we're seeing in the States, which is a
political climate, a social climate which is superpolarized and where no one
can talk to each other because people now live in different societies inside
the same country. That's a huge challenge, and there is no easy answer to that.
Mme Senay (Cathy) : But, as a politician, it serves you as a warning.
M. Nadeau-Dubois : Yes, it is a warning for all the political class, it's a warning
for all political parties. We have to be able to debate about the pandemic. We
have to be able to debate about the best way to get out of the pandemic without
fueling those divisions. That means being able to hear, being able… trying to
understand. This means : Do not overpoliticizing those issues, not letting
ourselves go in the way of pointing fingers and judging people. It's not an
easy way to do… it's not an easy thing to do, but it's more important than
ever.
Mme Senay (Cathy) : But I remember, with you, having this discussion when Trump won…
M. Nadeau-Dubois : Yes, I've been thinking about this since I was at the university,
so it's not a new obsession for me.
Mme Senay (Cathy) : Yes, exactly. But how can you make progress concretely? What do you
say to Mr. Legault? I mean, how things can change so population is not as
polarized anymore and you don't have this anger, this threat coming?
M. Nadeau-Dubois : Well, first of all, once again, I have to repeat that it's not a
challenge that only Québec faces. And the pandemic has created a social context
where those polarizations have rose. It's created a context where those divisions
have been fueled. No one could predict that would have happened. So, I think,
one of the main challenges, starting from now, is to have that debate, to have
this discussion. How do we face that challenge? How do we talk to those people?
And how do we make sure that the society does not break in two?
La Modératrice
:
En terminant…
M. Wood (Ian) : ...
M. Nadeau-Dubois : Sorry.
M. Wood (Ian) : …Dawson College. They're going to address their funding being revote. How do you think they should
deal with that now that they're not going to be able to expand?
M. Nadeau-Dubois : Well, what we have to state here, and it's very important, is that there is a problem in
terms of equity between francophone colleges and anglophone colleges in Québec. We should review the way we fund our
post-secondary education system to make sure all institutions are funded in an
equitable way. It is not the case right now. And it's not a matter of attacking
the anglophone community, it's not a matter of oppressing them. It's just, what
is important, in Québec, is that all our system is funded
equally. And it is not, right now. Anglophone institutions have been
historically and are still a lot more funded than francophone institutions. We
have to recognize this, and we have to address this.
M. Wood (Ian) : Dawson wants to expand their medical facilities. Is that not a good
idea to do during a pandemic?
M. Nadeau-Dubois : In a perfect world, they should be able to do so, because
francophone institutions should be better funded. But it is not the case right
now. And money is not infinite, we have to prioritize things. And, in a context
where francophone institutions are less funded, it is just normal to prioritize
them.
La
Modératrice : Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 51)