(Dix heures une minute)
La Modératrice : Bonjour. Bienvenue
à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin, M. Martin Ouellette, notre
leader parlementaire. Il sera suivi du chef du Parti québécois, M. Paul
St-Pierre Plamondon. La parole est à vous.
M. Ouellet : Merci beaucoup. Donc,
bon matin à tous. Je sens la fébrilité de se retrouver ici, à l'Assemblée
nationale, pour cette dernière session parlementaire, qui sera fort importante
pour le Parti québécois.
Évidemment, les priorités du Parti
québécois seront les suivantes : vous allez encore nous entendre sur le projet
de loi n° 96 pour inclure la loi 101 au cégep, on va parler beaucoup
de santé — vous nous avez entendus dans les médias, on a
12 propositions, 12 travaux importants que le gouvernement devrait
déjà réaliser pour nous aider à sortir de cette pandémie et d'y arriver avec
une évolution en matière de soins de santé, vous allez encore nous entendre
là-dessus — et évidemment le 100 % CPE, qui est porté par ma
collègue Véronique Hivon. Pour nous, c'est fondamental.
Le Parti québécois avait une demande, ce
matin. Avec les entrevues que M. Dubé a données sur le «vaccimpôt», on voulait
demander au gouvernement de ne pas perdre son temps et de déposer une pièce
législative pour imposer le «vaccimpôt». Or, on a appris dans les médias que,
pas plus tard qu'à 13 heures, le premier ministre va nous annoncer qu'il
va faire volte-face. C'est un deuxième yoyo.
Alors, mon message est clair,
présentement, pour les Québécois et Québécoises : le gouvernement du
Québec joue au poker avec les Québécois. C'est assez, de bluffer avec la gestion
de crise. On l'a vu, c'est un deuxième yoyo. Malheureusement, ce n'est pas de
cette façon-là qu'on va sortir unis et forts, ensemble, de cette crise. Donc,
on demande au gouvernement de cesser les yoyos, et surtout d'arrêter de jouer
au poker avec les Québécois et Québécoises, et de jouer franc jeu. Sur ce, je
passe la parole à mon chef, M. Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Martin. Bonjour à tous. C'est rare qu'on revienne deux fois sur la même
thématique, mais je veux renchérir sur cette histoire de «vaccimpôt». On a un
premier ministre qui prend sa population pour des valises. C'est ça que c'est. Dans
ma préparation, j'allais dire : Un premier ministre qui traite sa
population comme des enfants, mais moi, mes enfants, je les traite avec plus de
respect pour leur intelligence, puis j'agis avec plus de transparence que ne le
fait présentement le premier ministre avec la population québécoise. C'est
irrespectueux de l'intelligence des gens que d'envoyer dans l'espace public des
bébelles en lesquelles on n'a jamais cru, tout ça pour tenter de faire oublier
la gestion chaotique, la confusion du temps des fêtes au niveau de la gestion
de la pandémie. Le gouvernement, le premier ministre joue avec la confiance des
gens. C'est inacceptable, c'est de la manipulation de l'opinion publique et il
faut que ça cesse. Il faut que le poker avec la population cesse, parce que ça
a des conséquences au niveau de l'adhésion, au niveau du climat social. Il faut
que ça arrête. Et ce n'est pas la première fois que ça se produit.
Et, en parlant de bébelles, le troisième
lien, on atteint un autre niveau olympique d'incompétence dans ce dossier-là.
Vous vous souviendrez qu'on a tenté de nous vendre que ce serait un projet vert
parce qu'on planterait des arbres. Là, on nous explique qu'on déterminerait le
coût du projet dans quelques années, après le début des travaux. Qui gère un
projet en se demandant plus tard quel sera le coût lorsqu'il est question de
milliards de dollars en fonds publics? C'est de l'incompétence, et ça vient d'un
gouvernement incarné par François Legault, qui a passé sa carrière à se vanter
que c'est un homme d'affaires qui gérerait les fonds publics avec plus de
rigueur. C'est impossible d'imaginer un manque de rigueur plus olympien que l'affirmation
qu'on va se poser plus tard la question : Combien ça va coûter?, après le
commencement des travaux. Dans le cadre d'un projet qui coûte déjà beaucoup
trop cher pour ce que c'est, plus que 10 milliards de dollars, c'est
innommable comme niveau d'incompétence. Et c'est comme ça que la session
commence, et là-dessus je vais prendre vos questions.
La Modératrice : Une
question, une sous-question, s'il vous plaît.
Journaliste : ...parce qu'il
regarde ce qui se passe à Ottawa et il craint une grogne populaire similaire à
Québec?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Je
pense que le gouvernement recule parce qu'il surveille ses sondages internes
constamment, en fonction de sa réélection, de son image. Et là, il y a des
données qui n'ont absolument rien à voir avec la Santé publique. On le sait
parce que la Santé publique est venue dire : Nous, on n'a rien à voir
là-dedans. Donc, ils ont d'autres données à l'interne qui leur fait dire l'inverse
de ce qu'ils disaient il y a quelques semaines, comme ils ont fait dans
tellement de dossiers, et ça affecte le moral de la population, ça affecte la
confiance de la population. C'est indigne de la confiance qu'une grande partie
de la population a pu donner à ce gouvernement-là dans la dernière année. Et
moi, j'invite ceux qui soutiennent la CAQ depuis quelques années maintenant,
là, à se poser la question : Est ce que c'est normal qu'un premier
ministre soit prêt à jouer avec mes émotions, à manipuler mon opinion avec
toutes sortes de bébelles, en fonction uniquement de son image, sa réélection,
ses intérêts personnels?
Journaliste : Là, on va rouvrir
un peu encore, si on veut, entre autres pour les gyms et les adultes dans les
sports. On y va : à chaque semaine une petite annonce. Est-ce que c'est la
bonne façon de faire, ou est-ce qu'on devrait y aller carrément d'une ouverture
ou attendre pour faire l'ouverture complète? Quel est votre point de vue
là-dessus?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Bien,
c'est un gouvernement dont l'unique plan, c'était d'y aller mollo. Nous, on
demande un plan de déconfinement précis depuis des semaines. La réponse du
gouvernement, c'est : On va y aller mollo. Et clairement c'est un
gouvernement qui y va mollo sur la transparence, un gouvernement qui y va mollo
sur la cohérence, un gouvernement qui y va mollo sur la langue, sur la
ventilation dans les écoles, sur un paquet de dossiers essentiels pour la
qualité de vie des Québécois. C'est en effet un gouvernement qui y va mollo, et
c'est ça, leur plan déconfinement : On va y aller mollo.
Nous, il y a deux semaines, on disait :
Présentez-nous un plan dans le cadre duquel on a des balises objectives sur la
base desquelles on va déconfiner, nombre d'hospitalisations, retour au travail
des travailleurs de la santé, mais quelque chose qui offre de la prévisibilité
puis qui crée de la confiance, de l'adhésion avec la population. Le simple fait
de dire : On va y aller mollo, ce n'est pas un plan de confinement. Et on
exige toujours ce plan de déconfinement au Parti québécois, quelque chose de
structuré. Ce n'est pas normal qu'au Québec on soit parmi les juridictions au
monde qui sont les plus confinées alors qu'on est les plus vaccinés. Puis, le
minimum, c'est de cesser de jouer avec les émotions des gens avec des bébelles
comme le «vaccimpôt» puis d'arriver avec un plan rigoureux qui dise :
Voici ce qu'on va faire puis voici suivant quels paramètres on va déconfiner.
Les gens méritent ça avec tous les efforts qu'on a faits au cours de la
dernière année.
M. Lacroix (Louis) : La
raison pour laquelle on est la population la plus confinée, à ce qu'on nous
dit, c'est parce que notre système de santé est extrêmement fragile. De ce qu'on
peut comprendre, notre système de santé est en plus mauvais état que dans d'autres
juridictions, par exemple. Est-ce que ce n'est pas normal, dans un contexte
comme celui-là, d'y aller...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) : Ce
n'est pas normal du tout. Le gouvernement nous avait amenés... Parce qu'avec la
CAQ tout est historique et tout est une révolution, là. Vous vous souviendrez
de la minirévolution qui allait ramener des infirmières du privé au public. Le
constat, c'est que ça n'a pas fonctionné. Le constat également, c'est : le
taux d'infection chez les travailleurs a été trop élevé, parce que les mesures
de protection n'ont pas été à la hauteur. Ça non plus, ce n'est pas normal. Et
lorsqu'on regarde ce que la CAQ aura fait pour notre système de santé, au
pouvoir pendant maintenant près de quatre ans, bien, nos douze travaux qu'on a
présentés la semaine dernière ont tous été ignorés, sont demeurés sur la
tablette. Et donc, oui, on a des enjeux avec notre système de santé, mais c'est
faute d'intérêt de la part de la CAQ, qui est allée de demi-mesures bancales
qui n'ont pas donné de résultat.
M. Lacroix (Louis) : ...pas
tout à fait claire, mais est-ce que c'est normal qu'une population entière de
8,5 millions d'habitants soit confinée, parce qu'on a 200 quelques
personnes, par exemple aux soins intensifs, puis 2 800 personnes dans
les hôpitaux? Est-ce que ça, c'est normal?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, ce n'est pas normal. Premièrement, on ne peut pas prendre toutes nos
décisions au Québec en fonction uniquement du nombre d'hospitalisations. On
regarde les chiffres en matière de santé mentale, le nombre de visites dans les
urgences pour des questions de santé mentale est en accélération. Ce n'est pas
normal. Et là, soit le gouvernement agit de manière compétente pour donner au
système de santé plus de capacité, quelque chose qui aurait dû être prévu il y
a plusieurs mois, ou soit on accepte qu'il y ait d'autres critères sur la base
desquels il faut gérer la suite des choses, si, pour reprendre les mots du
gouvernement, on est pour apprendre à vivre avec le virus. Parce que là, les
gens ne vont pas bien et on sent de plus en plus, dans la population, un
décrochage, une fatigue, qui est légitime parce que les Québécois ont tout fait
ce qu'il fallait faire puis on demeure parmi les plus confinés au monde, puis
il n'y a même pas d'explication. Puis on nous lance des ballounes comme les «vaccimpôts»
pour essayer de créer diversion. Là, les gens, là, moi, je le sens, puis on est
comme ça aussi, dans le parti, on a collaboré, on est de bonne foi, mais il y a
des limites, là.
M. Lacroix (Louis) :
O.K. Donc, si je comprends bien, votre point de vue, c'est qu'il faudrait
déconfiner davantage. En fait, il faudrait se comparer à ce qui se passe
ailleurs, parce que visiblement, bon, l'Omicron, il voyage...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Il est partout dans le monde.
M. Lacroix (Louis) :
...ici comme partout dans le monde, mais on n'est plus confinés que les autres.
Donc, il faudrait peut-être davantage se fier à ce qui se passe ailleurs puis
déconfiner plus.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Chaque juridiction a ses caractéristiques puis ses défis. On ne peut pas juste
dire : Parce que ça se passe en France, on va faire pareil. Mais, au
moins, arrivez avec un plan de confinement, on l'a demandé il y a plus de deux
semaines, arrivez avec un plan qui dit : Voici, à un certain nombre d'hospitalisations,
puis compte tenu du retour des travailleurs qui étaient malades aussi, là, bien,
à tel moment on va poser tel geste, puis à tel moment on va poser tel geste, de
manière à ce que la confiance, l'adhésion revienne. Parce que là, on sent
que...
Journaliste : ...l'INESSS, la
semaine dernière, disait que, pour les deux prochaines semaines, là, on est en
haut du délestage numéro 4. Puis M. Boileau, dans sa conférence de
presse en solo, lui-même, il a refusé de s'avancer sur un calendrier. Donc,
quelle valeur donner à ces informations-là dans votre demande?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Moi, je ne demande pas à la Santé publique ou au PM de jouer au devin, comme il
l'a fait maladroitement le 7 décembre dernier. Parlant de diversion puis
de manipulation de l'opinion publique, cette journée-là, vous vous souviendrez
que les oppositions ont demandé une enquête publique et indépendante, puis il y
avait des révélations sur les CHSLD, et pouf!, comme par magie, on a lancé le
ballon de 20 personnes à Noël. Puis le gouvernement allait faire marche
arrière quelques jours plus tard. Parenthèse : ça ressemble exactement à
ce qu'on vit aujourd'hui.
Mais, pour répondre à votre question, on
ne demande justement pas à la Santé publique de prédire l'avenir. On dit juste :
Donnez-nous des critères objectifs suivant le nombre d'hospitalisations, le
nombre de travailleurs, suivant des balises qui donnent à la population une
compréhension de quelle étape on va suivre pour déconfiner. Parce que, oui, on
regarde ce qui se fait ailleurs dans le monde, puis, oui, on est nombreux à se
poser des questions sur pourquoi on est pris avec des mesures qui n'ont aucune
commune mesure avec ce qui se passe ailleurs, donc, au moins, amenez un plan de
déconfinement. Ce n'est pas demander grand-chose que d'avoir une planification.
M. Laforest (Alain) : J'aurais
une question pour M. Ouellet. M. Ouellet, qui était perdu dans ses
pensées, qu'est-ce que vous avez à dire aux électeurs de la Côte-Nord, là, qui
sont en train de s'organiser pour venir à Québec, jeudi?
M. Ouellet : Bien, que
le droit de manifester est un droit qui appartient à tous, et que ce qui est en
train de s'organiser sur la Côte-Nord s'organise ailleurs en Abitibi, s'organise
aussi au Lac-Saint-Jean. Puis ce n'est pas la première manifestation qu'on voit
ici à, l'Assemblée nationale, il y en a eu d'autres, et je suis convaincu que
les gens de la Côte-Nord vont participer à cette manifestation-là dans l'ordre.
Et que le droit de manifester appartient à tout le monde, et que c'est tout à
fait adéquat, là.
M. Laforest (Alain) :
Quand il y a un des leaders syndicaux qui appelle à son syndicat de venir
organiser une manifestation contre les mesures sanitaires, vous en pensez quoi?
M. Ouellet :
Pardonnez-moi...
M. Laforest (Alain) :
Quand il y a un des leaders, quand même assez fort, des syndicats de la
Côte-Nord qui demande à sa centrale syndicale de venir manifester contre les
mesures sanitaires à Québec, d'organiser ça, vous en pensez quoi?
M. Ouellet : Bien, je
vous dirais bien honnêtement que vous devriez poser la question aux centrales
syndicales, s'il semble que M. Gauthier a des demandes auprès des
différentes centrales syndicales. Moi, je ne suis pas en contact avec les
dirigeants des centrales syndicales, donc c'est à eux de voir s'ils veulent s'immiscer.
M. Laforest (Alain) : ...en
contact avec M. Gauthier...
M. Ouellet : Absolument
pas, non. Moi, j'ai appris ça dans les médias sociaux, sur Facebook, en voyant
les vidéos circuler. Mais non.
M. Laforest (Alain) :
Est-ce qu'il a exprimé auprès du Parti québécois qu'il représente ses...
M. Ouellet : Aucune
communication entre le Parti québécois et M. Gauthier, ça, je suis très
clair là-dessus. Merci.
Journaliste : ...les médecins
de famille, là, on voit une opposition très forte de leur part au projet de loi
n° 11. Ils disent au gouvernement : On ne veut pas de contrainte, d'obligation,
de pénalité. On ne veut pas non plus le partage des données. Est-ce que vous
êtes d'accord avec eux?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je pense qu'il faut les entendre, parce que la posture du gouvernement, c'est
la posture d'il y a 50 ans. C'est un peu la continuité de l'approche
Barrette. D'ailleurs, on apprenait ce matin que le conseiller de Barrette est
le même conseiller qui accompagne la CAQ dans un projet de loi qui a les mêmes
caractéristiques : centralisateur puis très axé sur les médecins
uniquement. Et moi, je pense qu'il faut entendre les médecins parce qu'ils sont
ouverts à ce que d'autres professions viennent apporter des solutions de
première ligne.
L'enjeu, en ce moment, en santé, ce n'est
pas d'avoir un médecin pour tous les Québécois, c'est d'avoir un soin adéquat
en première ligne pour tous les Québécois. Et ça, ça implique toutes les autres
professions du domaine de la santé. C'est la proposition du Parti québécois,
une approche multidisciplinaire. Et je pense qu'il ne faut pas présumer de la
mauvaise foi des médecins, comme l'a fait la CAQ, le gouvernement, à la
dernière session. Je pense qu'il y a de l'ouverture partout dans le réseau de
la santé pour trouver une solution multidisciplinaire où tout le monde met l'épaule
à la roue pour qu'on trouve une solution au bénéfice des Québécois. Ce n'est
pas en démonisant puis en étant le plus acrimonieux possible qu'on va arriver à
une solution globale. On réitère notre demande : des équipes
multidisciplinaires, une première ligne forte qui n'est pas seulement fondée
sur les médecins, sur l'acte médical du médecin, mais bien sur l'ensemble des
professionnels de la santé.
Journaliste :
M. Ouellet, j'aurais une question de sécurité publique pour vous. Je ne
sais pas si vous avez vu ça, les peines de fin de semaine. Depuis que la COVID
cause une pandémie, depuis deux ans, les peines de fin de semaine sont purgées
à la maison avec quelques appels pour vérifier. Est-ce que c'est un problème,
ça? Entre autres pour les victimes puis les familles des victimes, c'est...
M. Ouellet : Bien,
évidemment, lorsqu'on doit adopter les façons de faire à cause de la pandémie,
je pense que les gens ont une certaine tolérance dans les mesures qui sont
mises en place parce qu'on vit une situation particulière. Mais je suis bien
conscient que ce genre de situation là cause effectivement des questionnements
et des inquiétudes pour ceux et celles qui ont été victimes de ces gens-là.
Donc, effectivement, je ne pense pas que c'est la chose à faire. Il faut
trouver d'autres solutions. Mais je comprends les victimes d'être inquiètes.
La Modératrice : Dernière
question en français.
Journaliste : ...M. St-Pierre
Plamondon, vous parlez beaucoup de la grogne des Québécois par rapport aux
mesures sanitaires, par rapport au yoyo, mais il semble que cette grogne-là des
Québécois profite davantage au Parti conservateur d'Éric Duhaime qu'à vous, au
Parti québécois. Comment ça se fait que vous n'arrivez pas à canaliser la
grogne des Québécois contre les mesures sanitaires et le gouvernement en place?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, je ne ferai pas nécessairement ce lien-là. Je pense que de plus en plus d'électeurs
sont ouverts à entendre autre chose que le discours «wishy-washy» de la CAQ sur
un paquet d'enjeux. Maintenant, est-ce que les gens, les électeurs, sont dans
un mode électoral en ce moment? Pas du tout, là. Les gens ont hâte qu'on sorte
de la crise, ont des considérations très pratiques. Il y aura un autre moment
pour qu'on se démarque avec une approche constructive, puis inspirante,
crédible également.
Journaliste : Donc, vous n'êtes
pas en mode électoral, si je comprends bien?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je pense que la population en ce moment et plusieurs autres...
Journaliste : ...
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, c'est ça, mais moi, je vous parle de la population, je n'ai pas parlé
de... Évidemment, chaque parti...
Journaliste : ...est-ce que
vous êtes en mode électoral? On est quand même proche des élections.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, les élections ne sont pas demain matin. C'est sûr qu'avec Marie-Victorin,
on est en mode électoral, là, ça, c'est clair. Mais la population, elle, il
faut comprendre qu'elle a d'autres considérations en ce moment que l'élection
générale dans plusieurs mois. Mais je répète notre message : On ne peut
pas ignorer le fait que les nombreux yoyos, éléments cachés, va-et-vient de la
CAQ ont un impact sur le moral de notre population, et il y a une grogne qui se
fait sentir. Ça va prendre plus de rigueur, c'est pour ça qu'on demande un plan
de déconfinement.
La Modératrice : On va passer
aux questions en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. Mr. St-Pierre
Plamondon, when you heard earlier this morning that Premier Legault would
backtrack on his health tax for the unvaccinated, were you surprised?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : I was astonished. And quite
frankly I was shocked because it just doesn't make any sense to go forward with
that option, that proposal. And, in fact, what we realize right now is that
they were never serious about it. They had no Public Health opinion to justify
it, they had no intention to take this seriously. So, they used that to
manipulate the public opinion at the moment where we were talking about the
confusion generated by their mediocre management of the Christmas holidays.
Mme Senay (Cathy) : So Premier Legault is playing a dangerous game.
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Yes. And there are already
consequences to the fact that they are playing with the trust of the
population. On the 20 persons at Christmas, on the same day that there were
very serious announcement on CHSLD and a demand by all parties for a public
inquiry, they played yoyo with the population on so many issues to the point
where there was a general confusion during the holidays. So, by doing this,
they think they're serving their image and their popularity, because that's
what they're obsessed about, but I think we will see quite quickly that it
actually hinders the trust and creates a social climate that is not healthy.
Mme Senay (Cathy) : Will you go as far as saying that, well, it's quite convenient to
announce this today as truck drivers are getting set to protest here, in front
of the National Assembly? So, the timing is well chosen.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : The fact that you're asking the
question tells us something. Nobody thinks at this point that the sole
consideration for the decisions of that Government is public interest. There
were too many times where they were caught manipulating the public opinion by
just throwing a «bébelle», that's
what we say in «québécois», just a toy out there to see if they can change the
subject, to see if they can create… They're playing with the trust of the population,
and enough is enough.
Journaliste
: I heard what you had to say in French about the family doctors and
the fact that we need to, you know, change our perspective, and extend that to
other health care workers. But I'm wondering if you could comment just on the
tone that you've heard this morning with the President of the Federation of
Family Doctors presenting this morning in the commission. He came out very
strong. He took a difficult stand, hard stand on things. What did you make of
his tone?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, obviously this Bill 11 has not
been managed properly and we're at a point where… I mean, four, five months
ago, there was only solutions and there was good faith. And once again, the
Government decided to play a bit, manipulate a bit the public opinion by
throwing a form of blame towards the doctors. And I think we're far from a
solution because we're continuing the same approach than under Dr. Barrette and
the Liberals. It's based on the idea that only doctors can provide services of
first line, whereas we're saying : No, no, there are so many professionals
in the health care system that could contribute to services, first-line care.
And unfortunately, that has not changed under the CAQ. And I think the doctors
are quite open-minded as to how we can reorganize the services, so we shouldn't
be in that position today.
Mme Fletcher (Raquel) : He also mentioned that it's unfairly impacting women doctors. Do
you also see that in the bill? Is that also a preoccupation for you?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : I have no data regarding the split,
female versus male doctors, but I think at this point we need solutions in our
health care system. That topic with the doctors has been on the shelf for many
months and now we're stuck in a situation where it's tensed. We're expecting
solutions that respect everyone.
La Modératrice
: Dernière question en anglais.
M. Brennan (Andrew) : Mr. Legault talks about how measures are the strictest in Canada
and some of the strictest in the Western world. Yet, at the same time, you talk
about the yoyo and how this is a constant effect of manipulating the
population. Do you think that how he has run the Government and the
restrictions that we've had during the pandemic, do you think that has galvanized
the truckers or whoever may be potentially coming to Québec on Thursday?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : There is clearly a fatigue right now
in Québec, and a form of desperation is growing in the population. And that is
linked, partially at least, to the fact that measures in the past months have
been very difficult to understand. Some measures were absolutely not founded,
based on science, and on several occasions, the Government said something and
then did the exact opposite. So, at some point, people cannot take it anymore.
So that's why we say : Please, come up with a plan that tells us how you
intend to deconfine our society, and be clear, be objective, be rigorous, and
stop manipulating the trust of Quebeckers, it's really unfair.
M. Brennan (Andrew) :Can I ask you very quickly : about
Dawson College, the Government
or the Higher Education Ministry is saying that they should look for other
options. As much as this has been seen as potentially playing into the CAQ's
pace, is this more of a PQ victory? Because this is something that we've wanted
for a long time.
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : That's not really clear what's going
on. So, I'll wait for the Minister to confirm that it's not going forward and
why it's not going forward. Because we've made, on several occasions,
interventions to say : This is unfair to the French-speaking CEGEP system,
this is overfunding in a situation where we need to create more places in
French on the island of Montréal. We said that on several occasions with no impact, no receptivity
from the Government. So, why
now? And what are the real reasons behind that? Let's ask the Minister, and
then we'll be glad to comment. But our position, of course, our stance is the
same : that funding is not justified.
Journaliste
: …
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Can you do me a favor and ask that
question to…
M. Authier (Philip)
: Mme Anglade just said she thinks it's a political decision. Do you think it's a
political decision?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Dawson? I'll wait until we get the
justification, because I've read the article and it's really not clear why it would not go forward. So, I want a
confirmation of that and the reasons why, after years of not listening, all of
a sudden, they would change their mind. Let's see what are the reasons. But
they've been changing their mind on so many issues. I mean, what can I tell you,
at some point, I don't know what to comment.
La
Modératrice : Merci beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 10 h 26)