(Quatorze heures)
Mme Samson : Bonjour, tout le
monde. Merci d'être là. Alors, on se prépare pour une dernière session qui
devrait être assez occupée et mouvementée. Et, à cet effet, bon, demain
commencent les auditions pour le projet de loi n° 11, celui qui vise à
accroître la disponibilité des médecins, l'accès à un médecin de famille.
Alors, projet de loi, d'ailleurs, que, la
semaine dernière, le leader du gouvernement voulait repousser plus loin dans le
temps, puis j'ai insisté, et c'était conditionnel à ce qu'il ait mon
consentement pour le déroulement de cette semaine. Dans l'état actuel de la
santé au Québec, là, je pense qu'il est temps que les Québécois sentent qu'on s'occupe
de leur santé d'une façon générale. Alors, finalement, il a donné des dates
pour cette semaine, donc on va faire ça cette semaine. Ça devrait être bon.
J'avais aussi demandé à ce que l'Assemblée
nationale revienne siéger au complet. Et là j'ai parlé au secrétaire général de
l'Assemblée nationale, qui m'a dit que... Bien, Simon Jolin-Barrette m'avait
répondu que c'était la recommandation de la Santé publique. Je lui avais
demandé la recommandation écrite de la Santé publique. Comme il n'y en avait
pas, ils ont mis le singe sur l'épaule du secrétaire général qui m'a appelée
pour m'expliquer qu'il avait eu des contacts avec la Santé publique puis qu'eux
proposaient ou suggéraient de continuer à siéger comme ça se fait depuis plusieurs
mois déjà.
Alors, j'étais bien déçue parce qu'il faut
comprendre que, quand on siège à 60 quelque députés, il y a la moitié des
Québécois qui ne sont pas représentés à l'Assemblée nationale, et ça, ce n'est
pas normal. Et puis, moi, l'argument que j'ai servi au secrétaire général, j'ai
dit : Comment peut-on faire rentrer des milliers d'enfants dans des écoles
mal ventilées, mais pas 125 députés au salon bleu et au salon rouge? Je ne
comprends pas. C'est une des choses que je ne comprends pas dans les décisions
du gouvernement.
Je lui ai aussi demandé d'appeler le projet
de loi n° 898, qui est le projet de loi que j'ai déposé de façon à mieux
encadrer l'urgence sanitaire au Québec. Je pense que le régime de tsarisme a
assez duré, là. La gouvernance par décrets et par édits, là, je pense que ça
suffit. Et M. Jolin-Barrette m'a dit que non, il n'allait pas l'appeler et
qu'il allait lui-même déposer un projet de loi étapiste pour la levée de l'urgence
sanitaire. Donc, j'imagine que le projet de loi va leur permettre de continuer
à faire ce qu'ils aiment bien faire, dans le régime actuel, c'est-à-dire
contourner les conventions collectives, octroyer des contrats sans appel d'offres,
et que sais-je d'autres. En tout cas, on va attendre de voir ce que ça donne.
Mais moi, je vais continuer d'insister pour qu'ils appellent le projet de loi
n° 898.
Il y a plusieurs autres choses qui vont
garder notre attention très allumée au cours des prochaines semaines. Comme je
vous dis, c'est la dernière session avant les élections générales. Il y a les
élections partielles qui vont nous tenir occupés aussi. Mais je vais laisser M.
Duhaime vous en parler un peu plus.
M. Duhaime (Éric) : Merci
beaucoup, Claire. Merci, tout le monde, d'être là. Moi, aujourd'hui, je veux
vous parler de quelque chose qui s'est passé vendredi soir dernier, parce que
souvent, malheureusement, il y a des gouvernements qui essaient de nous en
passer des petites vites quand l'opposition, les médias et même la population a
la tête au week-end.
Vous savez comme moi que le ministère de
la Santé et des Services sociaux a émis un communiqué de presse en fin
d'après-midi, vendredi, au sujet de la dose de rappel pour ceux qui ont eu la COVID-19
au cours des dernières semaines. Je fais partie de ce groupe-là, mais je suis
loin d'être le seul. Il y a un sondage Angus Reid, d'ailleurs, qui a été rendu
public il y a quelques heures, qui nous apprend qu'un Québécois sur quatre dit
avoir contracté la COVID-19 pendant la période des fêtes ou juste un petit peu
avant, juste un petit peu après, là, ce qui est énorme. On parle
d'un point quelque million, peut-être plus, de Québécois qui auraient
contracté la COVID pendant cette période-là. C'est beaucoup, beaucoup plus de
gens que de non-vaccinés au Québec, mais ça, ça ne méritait pas une conférence
de presse pour nous expliquer qu'est ce qu'il faut faire pour ces gens-là.
Dans le communiqué de presse, aussi, il y
a des contradictions puis il y a des questions. Ça soulève plus de questions
que ça nous donne de réponses. On y écrit notamment que le ministère de la
Santé et des Services sociaux précise, et je cite, «que la recommandation de la
Santé publique pour ces personnes est maintenue». On se souvient qu'il y a
environ trois semaines le ministre de la Santé, Christian Dubé, nous avait dit
que, dès que nos symptômes étaient disparus, il fallait aller se faire triple
vacciner. Pourtant, le communiqué émis vendredi nous dit, au contraire,
d'attendre au minimum huit semaines après la disparition des symptômes et
même d'attendre, idéalement, trois mois.
Toujours vendredi, le Comité sur
l'immunisation du Québec a conclu, lui, que la dose rapide, et je cite, «paraît
peu utile». Ce n'est pas mes mots, c'est les mots du communiqué du Comité de
l'immunisation du Québec. Et on ajoute même, et je cite encore, la
phrase : «Attendre l'arrivée de nouveaux vaccins offrant une gamme de
protection étendue serait la meilleure option dans ce cas.» Donc, le Comité de
l'immunisation du Québec nous dit d'attendre, idéalement, un autre vaccin qui
offrirait une meilleure protection dans ces cas-là.
La Dre Quach, le Dr Weiss, que
vous avez bien vus pendant la crise, ont aussi, depuis deux semaines, émis des
avis à l'effet que cette dose était, dans notre cas, inutile et ne comportait
aucun bénéfice. Et, comme si ce n'étaient pas assez de contradictions, hier, à Tout
le monde en parle, le Dr Boileau est allé dire que, oui, c'était
correct, mais il fallait avoir eu un test PCR. Je ferai remarquer que ça fait
un petit bout que les gens ne peuvent plus passer de tests PCR. Ça a été mon
cas aussi. Même les tests rapides, on ne réussissait pas à en voir dans les
pharmacies près de chez nous.
Donc, pourquoi il y a autant de confusion?
Pourquoi le gouvernement a des messages aussi contradictoires? C'est la
question que des centaines de milliers de Québécois se posent à l'heure
actuelle. Et la réponse, elle se trouve peut-être à la dernière ligne du
communiqué de presse, toujours émis vendredi en fin de journée, où on écrit, et
je cite : «Rappelons que, lorsque toute la population aura eu l'occasion
de recevoir sa dose de rappel, le statut "adéquatement protégé" pour
le passeport vaccinal passera à trois doses.»
Donc, plusieurs se posent la question, et
j'en suis : Est-ce que le gouvernement, pour des raisons politiques, pour
pouvoir accélérer l'arrivée du trois-doses sur le passeport vaccinal, est en
train de nous donner une information qui va à l'encontre de ce que les
scientifiques nous disent? C'est quelque chose de quand même assez sérieux, là.
On se fait injecter quelque chose dans le corps. On voudrait savoir si, oui ou
non, le moment est approprié. On voit de plus en plus d'études. Même le CDC en
parle, là, que les gens qui ont eu la COVID ont une meilleure résistance que
ceux qui ont eu la troisième dose.
Donc, je pense que ça serait important de
tenir une conférence de presse et de faire la lumière là-dessus, là. Qui dit
vrai? Parce que ce n'est pas un quiz, là, puis ce n'est pas drôle, là. Est-ce
que c'est le ministre de la Santé, M. Dubé, qui dit la vérité? Est-ce que c'est
le directeur de la Santé publique, M. Boileau, qui dit la vérité? Ou est-ce que
c'est le Comité d'immunisation du Québec qui dit la vérité? Les Québécois, ce
n'est pas tous des microbiologistes, là. On veut se fier à une source fiable.
On veut que ça soit la science et non la politique qui va dicter notre choix
pour notre troisième dose.
Donc, aujourd'hui, je veux vous annoncer
que le Parti conservateur du Québec réclame essentiellement quatre choses, là,
par rapport à ça. La première, d'abord, évidemment, c'est de lever toute
confusion sur cet enjeu-là. C'est excessivement important. On est des centaines
de milliers de Québécois qui attendons une réponse claire. Deuxièmement, on
réclame que la troisième dose n'apparaisse pas sur le passeport vaccinal, là.
L'espèce d'épée de Damoclès, là, il faut arrêter ça, là. On ne peut pas, pour
des raisons politiques, vouloir pousser une troisième dose, alors que la
science nous dicte peut-être autre chose. Et la troisième demande qu'on fait,
il y a déjà trois provinces au Canada qui l'ont faite, au moment où on se
parle, ils ont annoncé que le passeport vaccinal va être aboli au cours des
prochaines semaines, des prochains mois. On demande une date de la levée du
passeport vaccinal pour l'ensemble des Québécois. Et finalement, c'est relié à
ça aussi, là, on a tout ce débat que le gouvernement veut déposer un projet de
loi pour une taxe vaccinale. Vous ne serez pas surpris d'apprendre qu'on
s'oppose vigoureusement à cette idée. Puis on apprend, de temps en temps, des
bribes d'informations, là, que ça serait de 1 $ à 800 $. On attend
encore de voir le projet de loi pour tous les détails, mais ça nous semble
clairement aller contre le principe de l'universalité qui est cher à plusieurs
Québécois.
Donc, sur ce, je vais prendre vos
questions si vous en avez.
M. Larin (Vincent) : ...sur
la conférence de presse la semaine dernière. Vous nous aviez dit, concernant
votre demande de lever toutes les mesures sanitaires, que vous aviez consulté
une équipe de scientifiques. Vous nous aviez dit cinq, six. Votre parti nous a
proposé le nom de M. Elayoubi en entrevue. C'est la seule personne qu'on a
entendue. Est-ce que vous dites, aujourd'hui, que vous avez plus de
scientifiques dans votre équipe que seulement M. Elayoubi?
M. Duhaime (Éric) :
Absolument, M. Elayoubi a d'ailleurs dit qu'il était le porte-parole de ce
comité-là.
M. Larin (Vincent) : Qui?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
écoutez, les personnes... On va l'annoncer dans les prochaines semaines, là,
mais on va y aller graduellement. Il y a des personnes qui, pour des raisons
professionnelles, ne peuvent pas nécessairement parler aux médias, au moment où
on se parle, mais...
M. Larin (Vincent) :
...consultez des scientifiques, mais vous ne pouvez pas nous donner leurs noms.
M. Duhaime (Éric) : Bien,
c'est-à-dire que, non, je ne peux pas, je ne veux pas que ces gens-là se
retrouvent sous les projecteurs, mais je veux avoir quand même leurs
informations, là, comme tout le monde, là. C'est une discussion que j'ai avec
ces médecins-là.
M. Robillard (Alexandre) : Je
ne comprends pas pourquoi vous dites qu'il y a un problème à ajouter la
troisième dose dans le passeport vaccinal, si la consigne qui semble avoir été
celle qui a été émise vendredi vous apparaît claire, c'est-à-dire...
M. Duhaime (Éric) : Bien,
elle ne m'apparaît pas claire.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
pourquoi? Parce que...
M. Duhaime (Éric) : Elle ne
m'apparaît pas claire parce que, quand je lis que le Comité d'immunisation du
Québec nous dit que ça doit... on serait mieux d'attendre l'arrivée d'un
nouveau vaccin qui va offrir une gamme de protection étendue, que ça serait la
meilleure option dans notre cas, puis là ils disent deux mois, d'autres disent
trois mois, d'autres disent six mois, il y a quand même un écart, là. Et, même
hier, là... Puis là, en plus de ça, on se fait dire : Si vous avez un test
PCR. Donc, si on n'a pas de test PCR, qu'est-ce qui arrive? Parce que
l'écrasante majorité de ces gens-là, à part les travailleurs de la santé, là,
on n'en a pas, de tests PCR, là.
M. Robillard (Alexandre) : Puis
est-ce que votre comité scientifique vous a fourni des éléments qui vous
permettent de savoir qu'est-ce qui serait contre-indiqué?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
c'est eux qui m'ont envoyé, justement, les notes, là, contradictoires qui
émanent du gouvernement, actuellement, puis des autorités.
Mme Prince (Véronique) : Est-ce
que vous, vous la voulez, la troisième dose? Qu'est-ce que vous allez...
M. Duhaime (Éric) : Bien,
écoutez, là, comme je vous ai dit, là, moi, là, je suis un politicien, je ne
suis pas un médecin. D'ailleurs, c'est pour ça que, depuis le début, moi, je
dis aux gens qui me disent : Est-ce que vous demandez aux gens d'aller
vous faire vacciner?, je leur dis : Allez voir votre médecin. Moi, je fais
confiance aux scientifiques, mais je veux qu'on puisse avoir l'heure juste,
parce qu'à l'heure actuelle il y a beaucoup de confusion, on n'a aucune
certitude. Puis il y a un essoufflement dans la population, hein, vous le
sentez beaucoup. Vous voyez que, la troisième dose, il y a plus de réticence,
même le Dr Boileau en a encore parlé hier. Il y a, quoi, à peine 40 %
des Québécois, là, qui sont allés pour leur troisième dose? Ça n'aide pas à la
cohésion puis ça n'aide pas à convaincre les gens quand il y a des messages
contradictoires. Ça fait juste alimenter le scepticisme de plusieurs.
Mme Prince (Véronique) : Ma
question, c'est que... Comme chef de parti, là, vous représentez des gens.
Est-ce que vous allez chercher votre troisième dose, vous, personnellement?
Est-ce que vous la voulez?
M. Duhaime (Éric) : Bien, ce
que je dis, c'est, présentement, là, moi, j'ai eu la COVID, O.K., je l'ai eue
dans le temps des fêtes, comme des centaines de milliers d'autres Québécois,
là, semble-t-il, un Québécois sur quatre, si on se fie au sondage de ce matin.
Là, je me fais dire d'attendre au moins huit semaines. Là, de toutes les recommandations,
là, il y en a juste une, il y a juste le ministre de la Santé qui a dit qu'il
fallait que j'y aille dès que mes symptômes étaient finis. Mais tous les autres
disent deux, trois, six mois ou attendre un nouveau vaccin.
M. Larin (Vincent) : Qui dit
six mois?
M. Duhaime (Éric) : Bien, qui
dit six mois? Attendez, là, je pense que c'est... Là, je ne sais pas si c'est
la Dre Quach ou Weiss, là, je vais vérifier, mais il avait dit trois à six
mois.
M. Larin (Vincent) : ...fait
partie du CIQ, M. Duhaime.
M. Duhaime (Éric) : Pardon?
M. Larin (Vincent) : Dre
Quach, elle fait partie du CIQ.
M. Duhaime (Éric) : Je sais,
mais elle a dénoncé...
M. Larin (Vincent) : Le CIQ
recommande trois mois idéalement.
M. Duhaime (Éric) : Oui, mais
le CIQ dit : Attendre l'arrivée de nouveaux variants offrant une gamme de
protection étendue serait la meilleure option. Ça, c'est le CIQ, là, ce n'est
pas moi qui le dis, là. Allez voir le communiqué de presse qui a été émis
vendredi après-midi du CIQ.
M. Lacroix (Louis) : ...ne
répondez pas à la question de Véronique. Véronique, elle vous demande :
Est-ce que vous la voulez, la troisième dose?
M. Duhaime (Éric) : Je vais y
aller, si c'est scientifiquement prouvé qu'il faut que j'y aille puis que c'est
le bon moment. Mais, si, présentement, mes anticorps sont meilleurs qu'une
troisième dose, je vais me contenter de mes propres anticorps. Mais je ne peux
pas... je n'ai pas les connaissances pour juger si, oui ou non, je dois aller
pour une troisième dose. Je ne suis pas contre la science, je ne suis pas
contre les vaccins, je veux juste avoir de l'information claire venant de nos
gouvernements.
M. Lacroix (Louis) : Mais
vous demandez quand même la levée du passeport vaccinal.
M. Duhaime (Éric) : Oui.
M. Lacroix (Louis) :
Pourquoi?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
parce que, ça aussi, on attend encore les preuves. Vous avez été, comme moi,
là, puis il y en a peut-être qui ont été à la quincaillerie, ce week-end,
attendre à moins 30 dehors, là. On n'a pas encore de preuve scientifique pour
nous dire que ça va changer quelque chose, que les gens qui vont dans les
magasins... Écoutez, là, quand c'est rendu que des magasins ferment des
sections pour pouvoir avoir un espace plus petit pour pouvoir accueillir les
gens qui n'ont pas de passeport, ne venez pas me faire accroire que ça aide à
cesser la propagation du virus, là. Il y a des incohérences, dans cette
politique-là, de plus en plus de Québécois les voient, puis c'est ces
incohérences-là puis ces contradictions-là qui font en sorte que les Québécois
sont en train de décrocher.
D'ailleurs, toujours dans le sondage
d'Angus Reid d'aujourd'hui, vous voyez que le Québec est la deuxième province
au Canada où les Québécois souhaitent le plus la levée des mesures sanitaires :
59 % des Québécois. Il y a juste 34 % des Québécois, présentement,
qui pensent qu'il faut maintenir les mesures sanitaires. On est beaucoup moins
supporteurs des mesures sanitaires, présentement, que le reste du Canada, alors
que ça a été le contraire depuis le début de la crise. C'est ici où l'opinion
publique est en train de virer de bord. On le voit aussi dans les sondages
d'opinion publique par rapport à la popularité du gouvernement et de la CAQ
dans les sondages.
Donc, il y a quelque chose qui est en
train de se passer, au Québec, et le gouvernement est en train de perdre la
confiance de la population avec ses messages contradictoires à répétition.
M. Laforest (Alain) :
Qu'est-ce que vous répondez à Justin Trudeau qui a dit ce midi : Les
politiciens qui cultivent la peur devront vivre avec les conséquences?
M. Duhaime (Éric) :
Excusez-moi, je n'ai pas compris la fin de votre...
M. Laforest (Alain) :
Les politiciens qui cultivent la peur devront vivre avec les conséquences.
M. Duhaime (Éric) :
Bien, écoutez, là, je pense que la peur, elle a beaucoup été véhiculée par nos
élus actuels. Je pense qu'ils ont beaucoup fonctionné là-dessus pour nous
imposer des mesures liberticides sans preuve scientifique.
Des voix : ...
M. Duhaime (Éric) :
Attendez. Un à la fois, s'il vous plaît.
M. Laforest (Alain) :
Est-ce que vous soutenez ce qui se passe actuellement à Ottawa? Et est-ce que
vous demandez à ces gens-là de venir se faire entendre à Québec cette semaine?
M. Duhaime (Éric) :
Écoutez, d'abord, je veux leur dire que, moi, il y a plusieurs de leurs
revendications que j'appuie, je l'ai dit publiquement et je le répète ici
aujourd'hui. Et, si les camionneurs sont rendus dans la rue, aujourd'hui, à
faire un convoi, c'est parce qu'on a des remparts, dans notre démocratie, là,
qui devaient défendre, justement, notre système démocratique, qui devaient
défendre nos droits civiques, qui ont lamentablement échoué. Je pense notamment
à des fédérations ou des regroupements de gens d'affaires, le Barreau, les
tribunaux, les défenseurs des droits civiques. Il y a très peu de gens qui se
sont levés par rapport à la dérive que le Québec a subie depuis deux ans. Et il
a fallu que les camionneurs se lèvent, et ça, moi, je suis obligé de dire que
les camionneurs ont fait ce que d'autres auraient dû faire bien avant.
M. Laforest (Alain) : Se
promener avec des drapeaux nazis ou des drapeaux confédérés, danser sur la
Tombe du soldat inconnu...
M. Laforest (Alain) : Non,
ça, c'est tout à fait inacceptable, vous avez raison, M. Laforest, de le
souligner. Mais je comprends que, sur des centaines de milliers, là, on parle
de quelques cas isolés. Mais, dans l'ensemble, j'ai lu aussi, en fin de
semaine, que la police d'Ottawa disait qu'elle ne rapportait aucun incident
majeur. Je veux féliciter les manifestants puis les camionneurs pour ça. Je
suis très heureux de voir qu'ils ont manifesté d'une façon, somme toute,
pacifique.
M. Bossé (Olivier) :
Mais, les mesures sanitaires relevant des provinces, est-ce qu'ils devraient
plutôt venir ici devant l'Assemblée nationale? Les camions stationnés ici, sur
Honoré-Mercier, cette semaine...
M. Duhaime (Éric) : Oui,
je comprends ce que vous dites. Mais, en même temps, à l'origine, là, si on
retourne au départ, là, la raison pourquoi les camionneurs, initialement, se
sont dirigés vers Ottawa, c'est parce qu'il y a une mesure qui les empêche de
traverser...
M. Bossé (Olivier) :
...encourager à venir ici?
M. Duhaime (Éric) : C'est
parce qu'il y a une mesure qui les empêche de traverser la frontière s'ils ne
sont pas vaccinés. On parle de 10 % à 15 % des camionneurs. Écoutez,
moi, là, les gens... Depuis le début, vous le savez, il y a des manifestations.
Ce n'est pas la première qu'on a, hein? Il y a eu des manifestations
relativement importantes depuis deux ans. J'en ai moi-même coorganisé
quelques-unes. Puis je pense que c'est un droit tout à fait fondamental en
démocratie, là, de pouvoir manifester notre opposition au gouvernement.
M. Bossé (Olivier) :
Vous pensez qu'ils devraient venir ici cette semaine?
M. Duhaime (Éric) :
Bien, écoutez, ce n'est pas moi qui...
M. Bossé (Olivier) :
...la reprise des travaux.
M. Duhaime (Éric) :
D'abord, je ne connais pas les dirigeants de ces manifestations-là, là, je ne
leur ai pas parlé. Ils font ce qu'ils veulent, là, ils n'ont pas de… je n'ai
pas d'ordres à leur donner.
M. Lacroix (Louis) :
Est-ce que cette manifestation-là représente le... Je vais utiliser les mots de
Gabriel Nadeau-Dubois, la semaine dernière. Il voyait là-dedans, lui, le germe
d'une polarisation qui peut mener vers une radicalisation. Est-ce que vous êtes
de cet avis-là?
M. Duhaime (Éric) :
Bien, je pense que la polarisation actuelle, elle est causée et créée par un
gouvernement qui nous impose des mesures toujours plus liberticides, sans
fondement scientifique. Et je pense que c'est là qu'on a assisté à un nouveau
clivage au Québec. Et, pour moi, ultimement, les responsables de ce qui se
passe présentement, c'est nos dirigeants qui ont poussé le bouchon un peu trop,
là. Je m'excuse, mais, en fin de semaine, vous avez peut-être écouté les deux
excellents matchs d'ailleurs de la NFL, là. Vous avez vu des gens, 70 000,
80 000 personnes entassées dans des stades sans masque, sans
distanciation sociale, dans des États où le taux de vaccination est inférieur à
celui du Québec. Et, pendant ce temps là, nous, il faudrait applaudir le
gouvernement qui va nous permettre, à partir de ce soir, d'être quatre
personnes, deux bulles, dans nos maisons? Je pense qu'il y a ça aussi qui est
en train de... la réalité puis ce qui se passe ailleurs est en train de
rattraper le gouvernement.
M. Bossé (Olivier) : ...qui
viennent se stationner ici, cette semaine, vous allez les appuyer?
M. Duhaime (Éric) : Écoutez,
moi, je n'appuie pas la... Moi, là, mon but, là, ce n'est pas d'être à la tête
des manifestations, mon but, c'est de faire entrer ces idées-là au salon bleu à
l'Assemblée nationale. Moi, c'est pour ça que je suis revenu en politique,
c'est parce que ces idées-là, ce n'est pas normal qu'il y ait juste Claire
Samson, sur 125, qui défende ce que de plus en plus de Québécois réclament.
Quand je vois 59 % des gens qui disent que c'est assez, les mesures
sanitaires, c'est le discours que j'avais ici, devant vous, il y a deux
semaines. Je n'ai pas vu beaucoup d'élus dire la même chose. Et c'est ça, il y
a un déficit démocratique présentement, à l'Assemblée nationale du Québec, puis
nous, en tant que conservateurs, on est ici pour combler ce déficit-là.
M. Robillard (Alexandre) :
...est-ce que ce serait plus facile pour vous de les faire entrer au Parlement
avec l'appui de manifestants camionneurs?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
écoutez, les camionneurs, comme toutes les autres personnes. D'ailleurs, j'ai
vu, en fin de semaine, puis j'étais très content de voir qu'il y a même des
reportages... Je vais prendre... je pense c'est Félix Séguin, à TVA, qui
interviewait les manifestants à Ottawa, puis on voyait que l'écrasante majorité
des gens qui lui parlaient, c'étaient des gens qui étaient déjà doubles
vaccinés. Ce n'était pas nécessairement juste des camionneurs, c'était des
familles, c'était du monde, comme, ordinaire. Les Québécois sont écoeurés, il
n'y a pas juste les camionneurs qui en ont soupé, là.
M. Robillard (Alexandre) :
...que le gouvernement a agi de façon liberticide. Selon vous, est-ce que ça
contribue à la polarisation?
M. Duhaime (Éric) : C'est clair.
Pourquoi vous pensez que c'est au Québec présentement que les gens supportent
le moins les mesures sanitaires selon un sondage de ce matin? C'est parce qu'on
a les mesures les plus liberticides puis parce qu'on a un gouvernement qui a
utilisé ça de façon le plus abusive depuis le début de la crise.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais vous, est-ce que vous pensez qu'avec votre discours vous contribuez à la
polarisation?
M. Duhaime (Éric) : Non, je
contribue à donner une voix démocratique à ces idées-là, ici, à l'Assemblée
nationale, parce qu'il y a 124 élus qui ne le font pas.
M. Laforest (Alain) : ...de
votre association de Taschereau en fin de semaine, vous l'avez lu?
M. Duhaime (Éric) : Non. Je
l'ai vu. Je sais...
M. Laforest (Alain) : Eux,
ils sont d'accord à ce que des camionneurs viennent. Et puis ils disent que
Mme Dorion, elle va les entendre s'ils viennent ici, à Québec.
M. Duhaime (Éric) : J'ai vu
ça qu'il y avait une militante dans Taschereau qui avait écrit ça sur les
réseaux sociaux.
M. Laforest (Alain) :
...militante, là, c'est Association de Taschereau, Parti conservateur du
Québec. On n'appelle pas ça une militante, là, on appelle ça une association.
M. Duhaime (Éric) : C'est une
militante qui a écrit ça. Vous avez vu aussi qu'ils l'ont enlevé puis ils ont
expliqué pourquoi. Il y a eu un rectificatif qui a été fait par rapport à ça
dans les heures qui ont suivi.
M. Laforest (Alain) : Mais
qu'est-ce que vous en pensez?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
écoutez, je ne peux pas... J'ai le choix de soit je censure les militaires ou
soit je les laisse exprimer des choses puis, quand je ne suis d'accord, je leur
dis. Il n'y a pas... Moi, je crois à la liberté d'expression. Ils l'ont dit,
peut-être que... Tu sais, c'est quoi l'alternative, qu'on ferme les réseaux
sociaux pour ces militants-là?
M. Robillard (Alexandre) :
Mais, si ça a été retiré, est-ce que c'est parce que ça a été censuré?
M. Duhaime (Éric) : Non, ça
n'a pas été censuré. Elle a été appelée, puis elle a compris que ça pouvait
avoir un double sens, et elle n'avait pas vu ça de cette façon-là. Mais il y a
plusieurs personnes qui le lisaient puis qui l'interprétaient différemment.
Mme Prince (Véronique) : M. Duhaime,
contrairement, par exemple, aux États-Unis ou ailleurs, on a quand même
beaucoup d'hospitalisations encore. Alors, la levée des mesures, plus de
libertés comme vous demandez, ça ne va pas régler le problème qu'on a dans le
réseau, là.
M. Duhaime (Éric) : Moi, je
regarde les courbes partout, même en Europe initialement, parce que c'est
arrivé avant... La courbe suit sensiblement le même... On parle des mêmes
courbes à peu près partout, mesures sanitaires ou pas, hein, on voit que ça n'a
pas nécessairement un impact majeur. Et présentement...
Mme Prince (Véronique) :
...notre réseau, qui est différent de celui des autres.
M. Duhaime (Éric) : Au moment
où on se parle, c'est quoi? Il reste 223 personnes aux soins intensifs à
l'heure actuelle. Un système qu'on met 1 milliard de dollars par semaine,
qui n'est pas capable de soigner 223, puis il faut confiner des millions de
Québécois parce que notre réseau de la santé est incapable d'être efficace puis
de soigner 223 personnes? C'est ça qu'il faut se poser comme question. Le
problème, ce n'est peut-être pas la COVID, c'est peut-être notre système de
santé totalement inefficace.
M. Robillard (Alexandre) : Le
fait que, la semaine dernière, vous l'avez probablement entendu, l'INESSS nous
disait que la situation actuelle dans les hôpitaux ne laisse pas entrevoir que
le niveau de délestage va descendre, là. On est au-dessus du niveau maximal...
M. Duhaime (Éric) : Ça fait
deux ans qu'on entend ce discours-là, monsieur, en tout respect, là. Puis ça
fait deux ans... Est-ce qu'on a une capacité, aujourd'hui, hospitalière
supérieure à il y a deux ans? Est-ce qu'on a plus de lits qu'on avait il y a
deux ans? La réponse, c'est non. Je veux dire, ce gouvernement-là, on ne peut
pas continuer à empêcher le Québec de vivre pour sauver le système de santé
éternellement. Le système de santé est là pour sauver les Québécois. Ce n'est
pas les Québécois qui sont supposés passer deux ans de leur vie sur off pour
sauver un système de santé, là.
M. Larin (Vincent) :
M. Duhaime, vous avez publié sur la page du Parti conservateur du Québec
Facebook, je crois, en fin de semaine. C'est écrit : «Contrôler le
narratif en cinq étapes faciles.» Vous avez mis en lien un article du Journal
de Québec. J'aimerais savoir : Est-ce que vous considérez que les
médias contrôlent un narratif?
M. Duhaime (Éric) : Non.
Honnêtement, je ne sais pas de quoi vous parlez, mais...
M. Larin (Vincent) : C'est
marqué : «Étape n° 1 : ignorer
l'événement.» Est-ce que vous considérez que les médias ignorent le
rassemblement des camionneurs?
M. Duhaime (Éric) : Non, je
viens de citer des médias qui ont commenté les faits.
M. Larin (Vincent) : Mais
pourquoi vous publiez ça dans ce cas-là?
M. Duhaime (Éric) : Ce n'est
pas moi qui l'ai publié. Je vais vérifier, je ne sais pas de quoi vous parlez.
M. Larin (Vincent) : On
publie des choses... Il y en a plusieurs, des affaires comme ça, là, que je
pourrais vous montrer, là. Parti conservateur, encore là, sur Twitter :
«Les élites politiques et médiatiques qui continuent à dénigrer les
participants ne réalisent pas que ce sont des camionneurs ni que ce ne sont pas
seulement contre la vaccination.» C'est qui, ça, les élites politiques et
médiatiques?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
c'était ceux qui traitaient les gens qui étaient là d'antivax et d'antitout.
M. Larin (Vincent) : O.K.
Donc, O.K., ça, c'est les élites politiques et médiatiques.
M. Duhaime (Éric) : Bien, il
y a des gens qui les ont traités de ça, oui.
M. Larin (Vincent) : Qui?
M. Duhaime (Éric) : ...prenez
différents articles, là, puis différents médias qui ont fait ça.
Journaliste : ...
M. Duhaime (Éric) : Je pense
que c'est des chroniqueurs.
M. Larin (Vincent) : Mais
est-ce que vous êtes capable d'en nommer? Je veux dire, vous les traitez
d'élites politiques et médiatiques. On aimerait ça savoir c'est qui, les
élites.
M. Duhaime (Éric) : Bien, la
une de votre journal marquait que c'étaient des antitout. Je pense, c'est
samedi que c'était la une du journal.
M. Larin (Vincent) : …Journal
de Montréal, Journal de Québec, c'est les élites médiatiques et
politiques?
M. Duhaime (Éric) : Bien, si
le journal n'est pas l'élite, je me demande c'est qui.
M. Larin (Vincent) : OK,
donc, le Journal de Québec, Journal de Montréal, c'est l'élite.
C'est bon, c'est correct, je posais la question, vous répondez.
M. Lacroix (Louis) : Mais
quand vous entendez des gens, ça a circulé sur les médias sociaux au cours du
week-end, entre autres, des gens qui étaient à la manifestation là-bas et qui
reprochent aux grands médias, que ce soit Radio-Canada, TVA, Cogeco, La
Presse, etc., d'être des conspirationnistes puis d'être à la solde du
gouvernement et des gouvernements, comment vous réagissez à ça?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
d'abord, je n'ai jamais utilisé ces mots-là, là. Mais, deuxièmement, je veux
juste que l'on comprenne qu'on vit une situation malsaine. Puis d'ailleurs j'ai
même fait un appel aux militants puis aux gens, là, des deux côtés, là,
d'arrêter de s'invectiver, parce que ça ne mène nulle part.
M. Lacroix (Louis) : Êtes-vous
d'accord avec ces arguments-là de gens...
M. Duhaime (Éric) : Non.
Mais, M. Lacroix, on vit dans un climat malsain au niveau de ces événements-là,
parce qu'on le sait, le gouvernement n'a jamais subventionné autant les médias
qu'à l'heure actuelle. Et ça, ce n'est pas moi qui le dis, c'est une réalité.
On parle de plus de 200 millions. Le gouvernement du Québec a financé
beaucoup plus les médias que n'importe quel autre gouvernement sur le
continent. Et je ne vous dis pas que c'est la réalité, mais je vous dis qu'il
s'est dégagé une perception dans la population, et ces gens-là expriment ça.
M. Lacroix (Louis) : Mais
êtes-vous d'accord? Ma question à M. Duhaime, la question que je vous ai posée,
là, c'est : Qu'est ce que vous pensez de ça? Trouvez-vous qu'ils ont
raison de dire ça?
M. Duhaime (Éric) : Non, je
ne pense pas qu'ils ont raison de dire ça, mais je pense qu'il faut faire très
attention. Puis il faut qu'on rétablisse les ponts, tout le monde, là, parce
qu'on est dans un climat excessivement divisé. Puis ce n'est pas juste entre
les médias puis ces militants-là, là, c'est même dans les familles, c'est même
partout, là. Vous en connaissez tous, là. Les voisins se chicanent, les
collègues de travail se chicanent. On est dans un climat où on a polarisé sur
cet enjeu-là, on en a fait beaucoup de politique, et là, ça fait en sorte que
la société québécoise est déchirée comme moi, je ne l'ai jamais vue, là.
Tu sais, historiquement, au Québec, on en
a eu, des débats politiques majeurs. On a eu deux référendums qui nous ont
beaucoup divisés, mais ça ne venait pas nous chercher dans notre intimité puis
dans nos valeurs de façon aussi profonde. Là, ce n'est plus juste des débats
politiques, c'est des débats sociaux, c'est des débats familiaux, c'est des
débats dans les milieux de travail. On est en train de vivre quelque chose, là,
qui est profondément déchirant, puis il faut que ce climat-là cesse.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
que vous croyez que, parce que les médias ont reçu de l'aide du gouvernement,
entre autres par le biais de la publicité, etc., bon, il y a eu plein de
façons, là, d'aider les médias de la part du gouvernement, M. Laforest, Mme
Prince, M. Larin, moi-même, est-ce que vous croyez que ça a une influence sur
notre indépendance journalistique?
M. Lacroix (Louis) : Absolument
pas. Je vous ai dit que c'est la perception qui est alimentée. Ce n'est pas la
réalité, là, on parle d'une perception ici.
M. Robillard (Alexandre) : ...est-ce
que vous êtes d'accord avec M. Legault quand il a dit, la semaine dernière, au
sujet de la gestion, là, de la situation sanitaire, et tout ça, qu'on était
sorti du tunnel?
M. Duhaime (Éric) : Bien, je
l'espère. Mais, si on est sorti du tunnel, qu'il mette fin à l'état d'urgence
sanitaire puis qu'il cesse les mesures liberticides qu'il met en place depuis
deux ans.
M. Robillard (Alexandre) :
Mais vous n'avez pas l'air sûr, pourtant, vous demandez la levée des mesures
sanitaires.
M. Duhaime (Éric) : Non, mais
c'est parce qu'il ne peut pas nous dire d'un côté qu'on voit la lumière au bout
du tunnel, puis de l'autre côté, pas donner d'espoir, pas avoir d'échéancier.
Il y a quelque chose de profondément choquant là-dedans. Il ne veut même pas
déclencher une élection partielle dans Marie-Victorin. Hier, il a annoncé sa
candidate, le dernier parti qui annonce son candidat. Les six candidats sont
connus. Ça fait depuis le début novembre, ça fait trois mois que la
circonscription n'a pas de député. On a une élection, on le sait, le
3 octobre. Il faut qu'il y ait une élection rapidement si on veut que le
député ait minimalement un peu de temps pour se faire valoir, et malgré ça il
nous dit, encore hier, qu'il va retarder la date des élections.
M. Robillard (Alexandre) : Mais
pourquoi vous n'êtes pas capable de dire qu'on est sortis du tunnel?
M. Duhaime (Éric) : Pourquoi
je ne suis pas capable de dire ça? Bien non, mais parce que l'on continue à
nous imposer des mesures liberticides. Pour moi, sortir du tunnel, ce n'est pas
juste qu'il n'y ait plus de cas, c'est que les Québécois puissent vivre
normalement. Présentement, on ne peut pas vivre normalement. Pour moi, la vraie
sortie de tunnel, c'est le jour où l'Assemblée nationale va siéger avec
125 députés, c'est le jour où les gens vont pouvoir se promener librement
puis ils ne seront pas obligés de compter le nombre de bulles, puis le nombre
de personnes qui rentrent dans leur maison. Il faut qu'on retourne à la
normalité. C'est ce que le Parti conservateur du Québec réclame.
M. Laforest (Alain) : ...Mme Casabonne,
vous allez l'amener à l'Assemblée nationale cette semaine pour qu'on puisse lui
poser des questions?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
écoutez, là, on a fait une conférence de presse, M. Laforest. Elle est
très disponible.
M. Laforest (Alain) :
Non, non, mais vous vous plaignez d'un déficit d'attention, là. Est-ce que vous
l'amenez à l'Assemblée nationale cette semaine?
M. Duhaime (Éric) :
Écoutez, le jour où elle va être élue, elle va être ici avec moi puis avec
Claire.
M. Laforest (Alain) :
...pas l'amener ici?
M. Duhaime (Éric) : Bien,
je ne pense pas que... M. Legault, il n'a pas fait sa conférence de presse
ici, lui non plus, hier, hein?
M. Laforest (Alain) :
Non, mais elle a le droit de venir, là. Vous, vous n'êtes pas un élu...
M. Duhaime (Éric) : Oui,
ils ont le droit de venir. Mais, en même temps, là où ça se passe, ce n'est pas
à Québec, là, eux, c'est dans le comté, c'est à Marie-Victorin puis c'est dans
les rues de Longueuil qu'on fait campagne. D'ailleurs, j'étais là en train de
faire du porte-à-porte au cours des deux dernières semaines, là.
M. Authier
(Philip) : You, over the weekend,
congratulated the people demonstrating in Ottawa, and you said... At that
point, I believe, the demonstrations were still civil before they attacked the
Terry Fox monument, before they stomped on the Tomb of the Unknown Soldier. I assume
that your congratulation was before these acts of vandalism.
M.
Duhaime (Éric) : Yes.
M. Authier (Philip) : OK. And what do you think that... Why did you congratulate them? Why do
you think it's a good thing, what they're doing?
M. Duhaime (Éric) :
Well, first off, like many people
protesting in Ottawa, we do feel that it's time to end those measures. Many
Canadians, many Quebeckers,
even the Angus Reid poll today shows that a strong majority of Canadians and
even more Quebeckers are
against those measures and want them to end now, and I do agree with those
people.
I do believe that, for
example, the vaccine for the truckers is unfair. They're alone in their truck.
We didn't have any scientific evidence that they were a problem. And, you know,
they're always pushing on those people. So, yes, I was supporting their
demands.
Mme Senay
(Cathy) : Well, 90% of the truck drivers are
vaccinated.
M. Duhaime
(Éric) :
I
know.
Mme Senay
(Cathy) :
So,
what's the problem?
M. Duhaime
(Éric) :
The problem
is that we have a shortage of 23,000 truckers as we speak, so we should add
truckers, not subtract any truckers.
Mme Senay
(Cathy) :
You
keep talking about freedoms, Mr. Duhaime. You know that thousands of
people in Ottawa have been pushed in a lockdown by those crowds since Thursday.
And you think this is the way to go.
M. Duhaime
(Éric) :
Well,
the right to protest in Canada has always been recognized no matter which idea
you're promoting, and hopefully it will continue. And that's... you know, there
is a price to pay for that, and unfortunately that's what's going on right now
in Ottawa.
M. Authier
(Philip) :
You
didn't answer what Alain asked you. Do you want these people to come here?
M. Duhaime
(Éric) : I'm not the one who's going to tell
them where to go and what to do. Me, I want to bring those ideas here, within
the National Assembly of Québec. That's why I'm back in politics, and
that's why the Conservatives are here today. You know, the protesters do
whatever they want, it's not... we don't have to dictate what they have to do
and where they have to do it.
Mme Senay
(Cathy) :
Which
ideas do you want to bring at the National Assembly
regarding what's happening?
M. Duhaime
(Éric) :
Well,
I want to stand up to say: It's time to end up the state or emergency. It's
time to move on. It's time to give us back our freedom, our basic freedoms.
It's time to give us up back our democracy. It's time to have 125 members of
the National Assembly back sitting here normally. So, these are the kinds of
things we're asking right now.
Mme Senay
(Cathy) :
And
the vaccine passport, why is it so crucial for you to see it just...
M. Duhaime
(Éric) :
You
know, the vaccine passport is something that is discriminatory by nature, and
it should be used only in extreme situations. Right now, they're imposing it
for political purposes. I mean, there's no... the size of a store doesn't mean
that it's more or less dangerous. Actually, there are stores right now closing
down, shutting down some sections in the store so they can accept all
consumers. It's not safer, it's just to respect some rules that make no sense.
And this is what we're
denouncing right now, and that's why we think it's time to do like three other
provinces have done in Canada over the last few dates and give us a date of
when it's going to be abolished.
Mme Fletcher
(Raquel) : Do you think that throwing your
support behind the trucker convoy and people who are upset about, as you say,
our freedoms being trampled, do you believe that that will garner you more
support in the election? Maybe...
M. Duhaime
(Éric) : Maybe, maybe not, I don't know what's
going to happen on October 3rd in Québec. But I know
one thing is that, since the beginning, I didn't look at the polls to have the
ideas that I'm defending right now. Even when the polls where the other way
around and where a strong majority were supporting Mr. Legault's rules, I
was already very critical of them. I'm not led by the polls, I'm led by
principals. And for me those principals are to fight for democracy, to fight
for civil rights. And when you want, you know, to subtract, to put democracy on pause and take away certain freedoms, you have to show that you
have scientific evidence and there's an absolutely necessity to do so, which we
don't have at this point of time.
Mme
Fletcher (Raquel) : OK. Let me ask you the opposite
question now. Because we saw Donald Trump in the US talking about the protest
in Ottawa and supporting them, do you feel like supporting the protest over the
weekend will have negative political consequences for you and your party?
M. Duhaime
(Éric) : Look, as I said, I'm going to answer
the same thing : I don't know. I mean, when I'm taking a position, a
stand, on those issues, I'm doing it based on my principles, not on polls in a
few months.
Mme Fletcher
(Raquel) : But you have to know who your voters
are. I mean, we saw a lot of Quebeckers over the weekend head down to Ottawa.
Are those your voters, do you think?
M. Duhaime
(Éric) : Well, look, maybe. I don't know, I
didn't do a poll. I don't know what percentage of Quebeckers were among the crowd,
you know. And actually, nobody knows, honestly. But, yes, I think that we could
be the party that is going to have all those people who are opposed to what
happened in Québec over the last two years. And that's why we're trying to
reach out to those people. And, as you know, the party went from 500 members to
49,000 members as we speak. And I think that that momentum is certainly because
I am not alone that is sick and tired of the policies that are imposed to us by
the Legault Government right now.
Mme Senay
(Cathy) : Well, you don't believe in the
Government's reason that those measures are in place because we need to protect
the health care system. You don't believe in this speech? Do you think it's
propaganda?
M. Duhaime
(Éric) : There is 223 people right now at
intensive care. We put $1 billion every week in our system. If we're unable to
give the health care that those people need, properly, the problem is the
health care system, it's not the virus. «Merci beaucoup.» Thank you very
much.
(Fin à 14 h 35)