(Neuf heures trente et une minutes)
Mme Samson : Alors,
bonjour. Bienvenue. Je pourrais commencer peut-être par vous souhaiter une
bonne année, beaucoup de santé parce que, de toute évidence, ce n'est pas le
temps d'être malade, et une bonne saison. Et ça sera, pour les journalistes, en
tout cas, votre dernière session avant le grand voyage d'autobus de la campagne
électorale de l'automne prochain.
Alors, je voulais vous dire ce matin que
la semaine dernière j'ai eu des discussions avec le leader du gouvernement,
parce qu'il fallait établir le modus operandi de cette semaine. On ne s'est pas
entendus sur plusieurs points, entre autres le fait qu'ils aient voulu
repousser l'étude du projet de loi n° 11 sur l'accessibilité à un médecin,
qui m'apparaît quand même être assez important en cette période où notre
système de santé craque de partout, que les citoyens sachent qu'il y a une
préoccupation de leur trouver un médecin. De toute façon, on ne s'est pas
entendus, donc ils ont repoussé à plus tard les auditions pour ce projet de loi
là.
Ils doivent nous recontacter cette semaine
pour établir le modus operandi de la nouvelle session qui commence en février.
On verra. Moi, j'ai déjà bien clairement établi mes priorités, je souhaite qu'ils
rappellent le projet de loi n° 898, qui vise à revoir la loi sur la santé
et l'état d'urgence sanitaire dans le projet de loi, de façon à ce que... Et j'ai
exprimé très clairement mon voeu que l'Assemblée nationale revienne à la
normale, que les députés puissent siéger, et voter en personne, et que les
débats puissent reprendre.
Mais sur la prochaine session, je vais
laisser mon chef, M. Éric Duhaime, vous en parler.
M. Duhaime (Éric) :
Merci beaucoup, Claire. Bonjour, tout le monde. Comme Claire vient de le dire,
on a effectivement établi nos priorités en vue de la prochaine session
parlementaire. On a appuyé les demandes des autres oppositions aussi qui
souhaitaient que l'Assemblée nationale soit rappelée depuis quelques semaines
déjà. Malheureusement, le premier ministre préfère continuer à gérer par décret
sans démocratie normale.
Et aujourd'hui ce qu'on veut dire, c'est
que, pour nous, s'ils veulent un consensus unanime, bien, notre exigence, elle
est de deux ordres. Claire a mentionné son projet de loi n° 898. Pour
nous, c'est important de discuter de ce projet de loi là qui vise à amender la
Loi sur la santé publique en vue de s'assurer que plus jamais on ne va avoir
une gestion par décret, comme on a actuellement, et que le retour à la normale
s'effectue le plus rapidement possible.
L'autre demande, elle est plus précise par
rapport aux travaux parlementaires. Pour nous, l'Assemblée nationale doit
siéger dans son entièreté, c'est-à-dire que les 125 députés doivent être
de retour à l'Assemblée nationale. Si on est capable d'envoyer les enfants dans
des écoles mal ventilées, on est capable de rappeler 125 députés à l'Assemblée
nationale pour faire leur travail. Donc, pour nous, c'est très important qu'on
revienne à la normale.
Vous avez peut-être vu aujourd'hui qu'au
Royaume-Uni ils viennent d'annoncer la fin de l'ensemble des mesures
sanitaires. Le port du masque ne sera plus obligatoire. Le passeport sanitaire
ne sera plus obligatoire. Ils sont en train de sortir de la crise. On voit un
paquet de pays sortir de la crise. Ici, on agit encore comme si on en était à
la première vague, et c'est ça qui est le problème. On a un variant qui a
beaucoup changé la réalité, et malheureusement on a un gouvernement qui n'a
rien appris et qui, deux ans plus tard, nous applique la même vieille
recette qu'il appliquait lors de la première vague il y a un an et demi…
plus qu'un an et demi, presque deux ans.
Donc, ça, c'est un peu notre demande, aujourd'hui,
officielle. On veut dire… on veut rappeler puis réitérer notre solidarité
envers les restaurateurs québécois qui subissent ce confinement qui n'en finit
plus, qui ont dû fermer pour une quatrième fois consécutive. On est solidaire
avec les camionneurs qui sont de plus en plus dans la difficulté, particulièrement
ceux qui traversent nos frontières. On est solidaire aussi avec les gens qui…
je lisais hier, là, je recevais des messages d'employés de la SAQ, de la SQDC,
qui ont reçu un avis hier, de leur patron, parce que c'était la première
journée où on exigeait le passeport vaccinal, qui leur dit : Vous avez le
droit de travailler même si vous n'êtes pas vaccinés, mais vous n'avez pas le
droit d'acheter une bouteille de vin. On en est rendu dans l'incohérence et le
loufoque. Il est temps que ça cesse. La science de la CAQ, c'est incohérence
par-dessus incohérence. Et pour nous, c'est le retour à la normale qui
s'impose.
L'autre idée, je sais que la CAQ voudrait
aussi commencer la session parlementaire en présentant un projet de loi sur un
impôt vaccinal. Vous ne serez pas surpris d'apprendre que nous sommes
totalement opposés à cette mesure-là.
J'ai parlé de mon cas personnel, un peu
plus tôt dans la crise, ça fait que je peux continuer à en parler, là. Vous
savez que je suis double vacciné. Comme des centaines de milliers de Québécois,
j'ai réalisé, j'ai… pendant le temps des fêtes, j'ai eu des symptômes qui
s'apparentent à la COVID, toute ma famille, on est passé par là, et on réalise
aujourd'hui que même si on a eu la COVID, même si on a un test sérologique
positif, bien, on va être obligé de se faire triple doser, alors que les
experts en santé publique ne nous recommandent pas de le faire. Nos propres
médecins nous disent d'attendre au moins trois mois. Et le gouvernement
continue, parce qu'il veut implanter un passeport vaccinal à trois doses,
à exiger que ces gens-là, comme moi, on soit triple dosés, alors que nos
médecins disent le contraire, alors que la Dre Quach est allée
publiquement dire le contraire, alors que le Dr Weiss est allé dire le
contraire, alors que l'INESSS ne le recommande pas.
On a un gouvernement qui n'est pas basé
sur la science, c'est des décisions strictement politiques pour imposer un
passeport à trois doses. C'est l'instinct, hein, on le sait maintenant, ce gouvernement-là
gère avec des instincts d'un seul homme. Malheureusement, il n'a pas toujours
les bons, puis plus la crise avance, moins ses instincts sont bons. Donc, on
souhaite vraiment que toute cette dérive-là cesse. Et pour ça, ça prend un Parlement
fonctionnel, puis ça commence par un retour avec les 125 députés ici même,
à l'Assemblée nationale, le 1er février prochain. Maintenant, ça me ferait
plaisir de prendre vos questions.
M. Larin (Vincent) : Vous avez
dit...
M. Duhaime (Éric) : Allez-y.
M. Larin (Vincent) : ...M. Duhaime — j'allais
vous appeler M. Caire — M. Duhaime, vous avez dit :
Pour nous, c'est le retour à la normale. Donc, je comprends que vous demandez
la levée de toutes les restrictions sanitaires.
M. Duhaime (Éric) : Oui. On
veut…
M. Larin (Vincent) : En ce
moment?
M. Duhaime (Éric) : Oui.
M. Larin (Vincent) : Vous ne
pensez pas que ça risque de pousser le système de santé au bord de
l'effondrement?
M. Duhaime (Éric) : Écoutez,
ça fait deux ans que les Québécois se sacrifient pour sauver le système de
santé. Je pense qu'il est temps qu'on revienne à la normale. De toute façon,
les chiffres… c'est ça qui est le problème, là, c'est qu'on est en train de
perdre confiance. Vous voyez les sondages encore ce matin, vous l'avez vu la
semaine passée aussi, là, les Québécois en ont soupé. Là, on nous a, pendant
des années, pendant deux ans, dit qu'il fallait aplatir la courbe des cas. On
ne les compte même plus, les cas, au moment où on se parle. Après ça, on nous a
parlé que c'étaient les hospitalisations qui étaient le drame. Au moment où je
vous parle, on nous dit maintenant qu'il y a 50 % des gens qui rentrent à
l'hôpital, qu'on découvre qu'ils ont la COVID, qui sont comptabilisés comme la
COVID mais qui ne sont pas là parce qu'ils ont la COVID. Puis là on est rendu
que même le premier ministre tweete en fin de semaine que les morts COVID, il
faut faire attention, parce qu'il y a des gens qui sont morts avec la COVID,
mais ils ne sont pas morts par la COVID… de la COVID, et qu'il faut prendre ces
chiffres-là à la légère.
Donc, si les chiffres sur les morts ne
sont pas bons, si on n'a plus de chiffres sur les cas, puis si les
hospitalisations sont gonflées à l'hélium, un moment donné, là, il va falloir
que les Québécois comprennent que ce qui se passe au sud de nos frontières, ce
qui se passe aujourd'hui en Angleterre, c'est peut-être la voie à suivre.
M. Larin (Vincent) : …aux
soignants, là, en ce moment, qui tiennent le réseau de la santé à bout de bras,
qui font des chiffres à n'en plus finir, vous dites quoi?
M. Duhaime (Éric) : O.K. Je
vais vous poser une question : Combien de… Non, non, mais je…
M. Larin (Vincent) : Je vous pose
la question.
M. Duhaime (Éric) : C'est
parce que le gouvernement fait comme si ses mesures avaient un impact. Moi,
j'aimerais savoir puis j'aimerais ça qu'on ait une étude scientifique, parce
qu'on a toujours le pif puis les intuitions de M. Legault, mais on n'a
jamais de chiffres. Combien de gens n'ont pas eu la COVID parce qu'il a imposé
un couvre-feu pendant le temps des fêtes? Combien de gens n'ont pas la COVID aujourd'hui
parce qu'il était en train de foutre les restaurants en faillite en les fermant
pour une quatrième fois? Combien de gens n'ont pas la COVID au Québec parce
qu'on a fermé les cinémas pendant les semaines les plus payantes de l'année,
puis qu'on est en train de mettre aussi les propriétaires de salles de cinéma
en faillite?
Un moment donné, il va falloir qu'on se
pose des questions. L'intuition de M. Legault, de toute évidence, est à
des années-lumière de celle de bien d'autres législations ailleurs dans le
monde. Puis malheureusement les Québécois vont souffrir beaucoup plus que les
autres parce que nos mesures sont plus abusives que partout sur le continent.
M. Larin (Vincent) : …ce que
vous répondez aux soignants qui tiennent le réseau de la santé à bout de bras
en ce moment?
M. Duhaime (Éric) : C'est-à-dire
que les soignants doivent cesser de penser que, parce qu'on a eu un couvre-feu
de deux semaines, que ça a facilité leur travail. Moi, je ne crois pas ça, puis
il n'y a pas aucune science derrière cette affirmation-là du premier ministre.
M. Lecavalier (Charles) :
...qu'on ne porte plus le masque dans les lieux publics, qu'on puisse se réunir
à la maison...
M. Duhaime (Éric) : Mais
on peut le faire de façon graduelle, là. Qu'on s'assoie puis qu'on en discute,
c'est ça, le but, là. C'est pour ça qu'on a besoin d'un Parlement fonctionnel
puis qu'on a besoin d'arrêter d'être dirigés par un seul homme qui fait ça avec
son pif. On a besoin d'avoir ces discussions-là. On a besoin de voir ce qui se
passe ailleurs. Vous savez qu'il y a un paquet d'États... On va regarder les
games de la NFL en fin de semaine pour les séries, on va voir des 70 000 personnes
rassemblées pas de masques dans des États où les gens sont deux fois moins
vaccinés que nous, puis ces gens-là, tout est correct. M. Legault, là, ça
fait deux ans qu'on est en crise, qu'est-ce qu'il a fait pour augmenter la
capacité hospitalière au Québec? Qu'est-ce qu'il a fait pour qu'on ait plus de
lits?
M. Robillard (Alexandre) :
Et vous pensez que la situation au Québec, elle permet de faire la même chose
que dans...
M. Duhaime (Éric) :
Mais, si elle ne le permet pas, qu'on nous dise pourquoi, puis, à ce moment-là,
ayons un débat sur la réforme du système de santé québécois. Parce que, de
toute évidence, là, le système de santé québécois...
M. Robillard (Alexandre) :
...qu'est-ce qu'on pourrait lever comme restrictions sanitaires aujourd'hui,
selon vous, là?
M. Duhaime (Éric) :
Bien, moi, je pense que la première chose, c'est le passeport vaccinal, là, parce
que ça, il n'y a aucune, aucune, aucune science derrière ça, tellement que même
le premier ministre considère qu'il n'y en a pas parce qu'il a fermé tous les
établissements qui n'acceptaient pas les non-vaccinés. Donc, si tous les
endroits où les vaccinés peuvent se réunir, il est obligé de les fermer, c'est parce
que, de toute évidence, son passeport vaccinal ne servait à rien.
M. Robillard (Alexandre) :
Est-ce qu'il y a d'autres mesures qui pourraient sauter, selon vous, aujourd'hui,
là?
M. Duhaime (Éric) :
Bien, écoutez, moi, je pense que... Bien, la démocratie, là, je vous ai dit qu'on
pourrait commencer à travailler, là, en présentiel. On pourrait oublier ça, là,
toute cette histoire, là, de votes délégués puis de toutes les... On est
capables de réunir 125 personnes à l'Assemblée nationale en sécurité si on
est capables de réunir des centaines de milliers d'enfants dans des écoles, là,
mal ventilées. Je pense qu'à l'Assemblée on serait capables...
M. Robillard (Alexandre) :
Là, c'est parce que vous parlez des élus, mais pour la population en général,
ce serait quoi, les mesures qui seraient applicables aujourd'hui?
M. Duhaime (Éric) :
Bien, moi... On pourrait rouvrir aussi les restaurants, là. On pourrait donner
un break à nos restaurateurs. Vous savez que là il y a plusieurs restaurateurs
qui menacent d'ailleurs d'ouvrir leurs portes contre la loi dans les prochains
jours. Moi, ça m'inquiète, là. Il n'y a plus de cohésion sociale au Québec. Il
faut, à un moment donné, là, que le premier ministre comprenne que ses mesures,
là, abusives ne passent plus la rampe.
M. Robillard (Alexandre) :
Qu'est-ce que vous pensez de l'appui populaire qu'on semble constater, là, aujourd'hui,
à la taxe aux non-vaccinés, là? Deux tiers de la population qui sont d'accord
avec ça.
M. Duhaime (Éric) : Moi,
là, là-dessus, je n'ai pas une position... Contrairement à François Legault, ce
n'est pas les sondages qui dictent nos politiques puis nos idées, là. Moi, j'ai
un principe dans la vie, c'est que les citoyens sont égaux puis on a une charte
des droits et libertés. Et, pour moi, ça, c'est fondamental. Puis la
démocratie, ce n'est pas la dictature de la majorité, c'est aussi le respect de
nos minorités. Puis, pour moi, quand on ne... la façon dont on agit
présentement, ce n'est pas ça. Et, pour moi, c'est un principe fondamental.
Puis, si on ouvre la porte à un impôt vaccinal, il va falloir... il va y avoir un
effet domino, là. Je m'excuse, là, mais il y a combien de fumeurs? Il y a
combien de gens qui surconsomment de l'alcool? Il y a combien d'obèses...
M. Robillard (Alexandre) :
Je vous demande juste... C'est juste, là, sur la donnée qu'on a qui semble démontrer
qu'une majorité de Québécois sont en faveur de ça. Vous dites quoi?
M. Duhaime (Éric) :
Bien, je dis que c'est... Oui, je comprends que les gens... C'est toujours
facile pour nous de dire, tu sais, appliquer des choses à d'autres personnes parce
que, moi, ça ne m'affecte pas. Quand ça nous affecte directement, on est toujours
plus concernés, puis c'est normal, tous les êtres humains sont faits comme ça.
Mais ce que je dis, ce n'est pas parce qu'il y a une majorité que ça ne les
dérange pas qu'on impose des taxes à d'autres individus qu'on devrait nécessairement
le faire.
M. Robillard (Alexandre) :
...ils manqueraient de sensibilité envers les non-vaccinés, c'est ça?
M. Duhaime (Éric) : Non,
c'est juste que les gens disent : Ça ne m'affecte pas. Mais, moi... ce qu'on
dit, nous, en tant que parti politique, il faut aussi écouter les gens que ça
affecte. Et pour ça, nous, on prend en considération l'ensemble du problème.
Puis ça ouvre la porte aussi, là, ce n'est pas juste sur cette politique-là, là,
si on applique ça... D'ailleurs, moi, personnellement, là, si vous me demandez
sérieusement ce que j'en pense, je pense que le gouvernement bluffe. Je ne
crois pas qu'il va y avoir un impôt vaccinal au Québec. Je pense que ce gouvernement-là
est en train de mettre de la pression qui ne fonctionne de toute évidence pas,
mais il est toujours en mode de vouloir se venger, mais c'est... Je ne vois pas
légalement comment il va pouvoir implanter ça au Québec et au Canada. On a des
lois qui protègent les gens. On a des lois aussi qui empêchent de payer pour
des traitements médicaux. Donc, je vois très difficilement la mise en
application. Puis j'ai très hâte de lire le projet de loi que va déposer le
gouvernement. D'ailleurs, il nous a donné très peu de détails, et c'est
peut-être la raison pour quoi.
M. Lecavalier (Charles) :
...sur les mesures de santé publique, là, vous citez beaucoup en exemple les
États-Unis. Vous avez cité la Grande-Bretagne qui a levé les mesures de santé
sanitaire. Est-ce que vous pensez que demain matin au Québec on pourrait avoir
20 000 personnes au Centre Bell pas de masques? Et est-ce qu'on ouvre
les restaurants pas de masques et les cinémas pas de masques?
M. Duhaime (Éric) :
Présentement, là, le problème qu'on a, c'est que c'est toujours... le
gouvernement fait toujours peur. On est ceux qui ont eu les mesures sanitaires
les plus restrictives et on est, au Canada, de loin, ceux qui ont le plus de
décès. Le problème, puis allez le voir dans le rapport de la Commissaire à la
santé dans quelques minutes, le problème, il s'est passé dans nos CHSLD
administrés par le gouvernement. L'incompétence puis l'incurie gouvernementale,
depuis des années, dans nos CHSLD, a confiné le reste du Québec de façon
abusive depuis deux ans. C'est ça qui est le problème au Québec. Au moment où
je vous parle, là, il y a le même... même s'il y a une population plus élevée,
allez voir aujourd'hui combien il y a de décès...
M. Lecavalier (Charles) :
Je veux juste bien comprendre ce que, vous, vous demandez, je ne veux pas...
Est-ce que vous demandez la levée de l'ensemble des mesures sanitaires?
M. Duhaime (Éric) : Oui,
parce que si les mesures sanitaires fonctionnaient, on le saurait. Si les
mesures sanitaires étaient si efficaces que ça, on aurait le meilleur bilan,
pas le pire.
M. Robillard (Alexandre) : Puis,
tu sais, vous donnez des exemples d'ailleurs, puis tout ça. Puis, tu sais, je
vous pose la question comme ça, mais qu'est-ce qui vous permet d'être certain que
des mesures qui sont inutiles dans une juridiction ne sont pas nécessaires ici?
M. Duhaime (Éric) :
Bien, qu'est-ce qui nous permet d'être certain? Il n'y a pas de certitude dans
la vie, mais il y a une certitude...
M. Robillard (Alexandre) :
...il y a des comparaisons qui sont difficiles à faire, là.
M. Duhaime (Éric) : Il y
a une certitude, là, c'est qu'on est en train de pousser un paquet de Québécois
à la détresse psychologique. On est en train de pousser des milliers
d'entreprises à la faillite. On est en train de créer une crise sociale. On est
en train de monter un groupe contre un autre dans la société. On est en train
de diviser et de déchirer le Québec et d'appauvrir le Québec comme probablement
jamais dans son histoire. On est en train de violer des libertés fondamentales
pour tous les citoyens. On ne pensait jamais qu'au Québec on aurait un gouvernement
qui ferait ça. On est en train de gérer par un seul homme alors qu'on est en
démocratie, une des plus anciennes.
Moi, pour moi, là, ça, ça me préoccupe beaucoup,
tout ça, au nom de peut-être que, sans jamais d'évidence scientifique. À un
moment donné, ça va faire, là, ça fait deux ans qu'on est dans ce discours-là, je
pense qu'il est temps qu'on sorte de là. Je comprends que M. Legault est un
homme très orgueilleux, mais à un moment donné il va falloir qu'il fasse son
mea culpa puis qu'il recule.
M. Robillard (Alexandre) : La
situation dans les hôpitaux, là, qu'on nous décrivait, pas plus tard qu'hier,
où on en est rendu, à quelle décision on est rendu…
M. Duhaime (Éric) : Bien, si
M. Legault veut utiliser les patients pour justifier ses politiques…
M. Robillard (Alexandre) :
Non, non, mais regardez, si vous me laissez juste finir ma question, s'il vous
plaît, je comprends que votre réponse est importante, là, puis d'ailleurs je
l'attends avec grand intérêt, mais je me demande juste... Est-ce que la situation,
quand on la décrit, quand on la constate, là, ce qu'on nous en offre, est-ce
que vous pensez vraiment que, tu sais, c'est le bon moment pour lever les
restrictions sanitaires?
M. Duhaime (Éric) : Bien, je
remarque qu'on a les restrictions les plus strictes puis on est ceux qui ont le
plus gros problème à gérer leur système de santé. Il n'y a pas de… C'est parce
que le lien, là, moi, j'attends qu'on me le prouve. S'ils veulent qu'on
embarque encore dans leurs mesures sanitaires abusives, qu'ils nous prouvent,
noir sur blanc, que le fait, par exemple, d'imposer un passeport vaccinal a un
impact sur le nombre de patients. Parce que présentement, on n'en a aucune,
évidence, c'est toujours l'intuition d'un seul homme. C'est assez, là, on s'est
fié à cette intuition-là, puis ça nous a menés dans le mur.
M. Robillard (Alexandre) :
…la situation n'empirerait pas dans les hôpitaux avec ce que vous réclamez?
M. Duhaime (Éric) : C'est
parce qu'on ne peut pas… Le fardeau de la preuve repose sur celui qui brime les
libertés des citoyens. Et malheureusement M. Legault ne nous a pas encore
démontré…
M. Robillard (Alexandre) : …
M. Duhaime (Éric) : Vous
m'avez demandé de vous laisser le temps de poser vos questions, j'aimerais ça
que vous me laissiez le temps de répondre. Je veux juste vous dire que, moi,
là, on ne peut pas juste, pour un seul homme qui a une intuition, brimer l'ensemble
des libertés éternellement. Ça fait deux ans que ça dure, à un moment donné, il
faut qu'il y ait une sortie de crise. Ça prend une lumière au bout du tunnel.
On a des Québécois qui sont désespérés. On a des problèmes de santé mentale
comme on n'en a probablement jamais eu dans notre société. On a des Québécois
qui sont angoissés. Il n'y a pas de fun au Québec, là, on a aboli le plaisir
ici depuis trop longtemps. Il est temps de remettre le Québec sur la normalité
des choses. Et c'est ça, le message du Parti conservateur du Québec, et c'est
ce qu'on va continuer à véhiculer parce que, nous, pour nous, la situation
actuelle, elle est intolérable.
M. Robillard (Alexandre) : Je
vous demande juste, tu sais, dans votre raisonnement, où vous placez le
principe de précaution.
M. Duhaime (Éric) : Bien, je
pense qu'on l'a utilisé depuis deux ans, puis on se compare aujourd'hui, on
n'est plus comme la première vague, là, on le sait ce qui se passe. On parle
d'un variant, puis M. Legault l'a même avoué en conférence de presse, puis
toutes ses autorités de santé publique le reconnaissent, on a un variant qui
est beaucoup plus contagieux mais qui est beaucoup moins mortel, mais malheureusement
nos politiques sont restées les mêmes, alors que, partout ailleurs, on donne un
peu plus de lousse.
M. Lecavalier (Charles) :
Est-ce que vous avez consulté des scientifiques...
M. Duhaime (Éric) :
Absolument.
M. Lecavalier (Charles) :
...avant de faire... de prendre position?
M. Duhaime (Éric) : Oui,
absolument, on a un comité scientifique, là, qui nous conseille. J'ai cinq, six
médecins sur le conseil.
M. Lecavalier (Charles) :
Est-ce qu'on peut savoir qui sont ces...
M. Duhaime (Éric) :
Bien, je peux vous mettre en contact avec. Je vais leur parler avant, là, parce
que je ne veux pas faire du «name dropping», puis après qu'ils reçoivent un
appel. Mais, si ça vous intéresse, je peux vous mettre en contact avec certains
d'entre eux.
M. Lecavalier (Charles) :
Vous parlez beaucoup de l'intuition de M. Legault, là, vous l'avez
mentionné à plusieurs reprises, mais il y a quand même, bon, la Santé publique,
l'INSPQ, l'INESSS, il y a quand même des experts indépendants qui peuvent
critiquer les mesures du gouvernement mais qui généralement vont être en faveur
quand même du maintien de...
Mme Samson : Mais on ne
le sait pas, on ne voit pas les rapports.
M. Duhaime (Éric) : Bien,
c'est ça, quand est-ce qu'ils vont nous déposer ça? Quand est-ce qu'on va
déposer la preuve scientifique? Parce que là... Puis ça, c'est un autre
problème, c'est depuis le début de la crise, puis ils ont beau avoir changé
M. Arruda pour M. Boileau, très sympathique, sauf que le problème
reste le même, hein? L'apparence d'indépendance entre l'INSPQ puis la Santé
publique et le gouvernement, malheureusement, elle n'est pas plus évidente, là,
et c'est, quant à moi, ça aussi, c'est un gros problème, au Québec, qu'on a, là.
Il y a une espèce de mélange, il y a une espèce d'amalgame entre les deux, puis
c'est très difficile.
Tu sais, on l'a vu, rappelez-vous, avant
Noël, on l'a vu, quand M. Legault a demandé d'avoir des partys de Noël à
20 personnes, puis, quelques jours plus tard, M. Arruda, il a hoché
du bonnet, puis finalement regardez ce qui est arrivé. Puis là on vient de le
voir encore, il y a quelques jours, pour le retour en classe des élèves, M. Legault
qui demande, qui veut le retour en classe des élèves le 17 janvier, puis,
quelques heures ou quelques jours plus tard, le nouveau M. Arruda qui dit :
Oui, oui, on va vous... scientifiquement, là, vous avez raison, M. le
premier ministre. Il y a des raisons de se poser beaucoup de questions face à
ce type de gestion là. Est-ce que c'est tout?
M. Robillard (Alexandre) :
Est-ce que vous êtes content des sondages aujourd'hui?
M. Duhaime (Éric) :
Bien, écoutez, les sondages reflètent un peu cet état d'esprit là. Je pense que
les Québécois sont à bout. Je pense que c'est une bonne nouvelle pour le Parti
conservateur. Évidemment, moi, les sondages, il faut faire toujours très
attention. Il reste beaucoup de travail à faire. Je comprends que, pour nous,
vous comprenez qu'on partait de très, très loin, hein, un parti qui a eu
1 % des votes à la dernière élection, qui avait 500 membres. Moi, ce
qui me réconforte, c'est de voir la croissance notamment de notre membership,
on est à plus de 46 000 membres au moment où je vous parle. On est le
parti qui compte le plus grand nombre de membres au Québec, et, pour moi, ça, c'est
du solide, c'est du roc, là, c'est là-dessus qu'on bâtit pour une campagne
électorale et c'est là-dessus qu'on travaille présentement justement à
construire nos associations dans chacune des circonscriptions, à trouver des
candidatures dans chacune des circonscriptions, et c'est le travail, là, de
tous les militants conservateurs de partout au Québec.
Donc, je suis heureux du sondage, mais un
sondage, là, ça n'annonce pas nécessairement, là, toutes... juste des bonnes
nouvelles, il va falloir travailler encore très fort, se cracher dans les
mains. Mais c'est sûr qu'aujourd'hui, comme parti d'opposition, c'est sûr que,
quand on se regarde, on désole, quand on se compare, on console, parce que je
ne voudrais pas être dans les souliers non plus des trois autres partis. Je
pense que de plus en plus, on le voit, on le sent sur le terrain, il y a une
polarisation qui est en train de s'effectuer au Québec. C'est M. Legault,
évidemment, qui l'a beaucoup alimentée, entre ceux qui veulent prolonger ce
type de mesures et cette approche-là et ceux qui sont contre, puis c'est que c'est
clairement un débat entre la Coalition avenir Québec et le Parti conservateur
du Québec.
M. Robillard (Alexandre) :
Est-ce qu'il y a des membres du Parti conservateur qui sont favorables à la
contribution que le gouvernement veut exiger des non-vaccinés?
M. Duhaime (Éric) : Peut-être,
là, il faudrait leur demander, mais je n'ai pas eu beaucoup de gens... Il n'y a
personne qui m'a fait des représentations à cet effet-là.
M. Larin (Vincent) : Craignez-vous
qu'une fois que les mesures sanitaires seront descendues, là... vous ne
craignez pas un effritement de vos appuis?
M. Duhaime (Éric) : C'est
une très bonne question, puis on se la pose, nous aussi, honnêtement. Cela
étant dit, moi, je crois... puis c'est... moi, c'est pour ça que je pense que c'est
très important d'en parler dès maintenant, notre principal cheval de bataille
devra être la réforme du système de santé. Le monopole public n'a plus sa
raison d'être. Nous, vous le savez, on veut instaurer de la concurrence en
santé. On veut additionner la contribution du privé. On veut décentraliser.
Donc, je pense que les Québécois ont beaucoup
souffert ces deux dernières années parce qu'on a un système de santé
inefficace, et il va falloir qu'on ait le courage de poser les bonnes
questions. Puis malheureusement il y a quatre partis ici, à l'Assemblée
nationale, qui sont favorables au monopole public inefficace actuel. Nous, on
va être l'alternative pour ceux et celles qui veulent un nouveau modèle.
M. Larin (Vincent) : ...décidé
où vous comptez vous présenter?
M. Duhaime (Éric) : Ça s'en
vient, là. J'ai annoncé ma première candidate, comme vous savez, lundi. Je
vais... Puis moi-même je vais annoncer, là, au cours des prochaines semaines,
la circonscription, mais vous le savez déjà que ça va être dans la région de
Québec, là, ça ne sera un secret pour personne.
M. Lecavalier (Charles) :
Mme Samson, j'aimerais vous poser une question. Bon, vous avez été la première
élue, là, à joindre le Parti conservateur.
Mme Samson : La première
depuis 80 quelques années, je pense... 86 ans.
M. Lecavalier (Charles) :
J'aimerais ça vous entendre sur Mme Casabonne. Qu'est-ce que vous pensez
que cette candidature-là apporte au Parti conservateur?
Mme Samson : Bien, moi, j'ai
été enchantée. Un, j'ai rencontré Anne à quelques reprises et puis j'ai été
enchantée de sa candidature. C'est une femme intelligente, très... qui veut
vraiment s'impliquer, puis elle est là pour les bonnes raisons. Et puis je lui
ai offert toute ma collaboration pendant la partielle. Si je peux l'aider, je
vais le faire. J'étais très heureuse, très contente.
M. Lecavalier (Charles) :
Et est-ce que vous allez l'aider à faire campagne...
Mme Samson : Si elle
veut, oui.
M. Larin (Vincent) :
...votre travail dans votre circonscription locale est de nature à convaincre
les gens de la Rive-Sud de voter pour le Parti conservateur?
Mme Samson : Bien,
j'espère que ça... Bien, peut-être, mais je ne pense pas que mon travail dans
mon comté ait un si grand rayonnement que ça, là. Ça rayonne dans mon comté. Et
puis honnêtement, là, les députés, depuis deux ans, là, on ne peut pas dire qu'on
a travaillé bien fort, hein? Il ne se passe rien. Alors, au lieu de mettre des
photos sur leur Facebook, alors qu'ils marchent dans les sentiers enneigés, là,
il y a une couple de députés de la CAQ qui devraient mettre des photos devant
les commerces qui ont fermé dans leur...
M. Robillard (Alexandre) :
...des députés de la CAQ qui font ça?
Mme Samson : Bien oui, c'est
sûr.
M. Larin (Vincent) :
...travaillent pas très fort.
Mme Samson : Bien, on n'a
pas... Écoutez, là, moi, j'ai été malade une bonne partie de cette année... la
dernière, là. Mais honnêtement, là, je ne me suis pas éreintée dans mon comté,
là, depuis deux ans, là, il n'y a pas d'activités. La FADOQ ne fait plus
d'activités. Les compagnies sont fermées. Il ne se passe pas grand-chose, là,
on ne peut pas dire qu'on s'est éreinté depuis deux ans, là.
M. Larin (Vincent) : Ça ne
serait pas à vous d'aller sur le terrain à la rencontre des citoyens, défendre
des causes locales?
Mme Samson : Bien, écoutez,
un, pour le temps que j'ai été à la CAQ, c'était le télétravail obligatoire.
Moi, je n'ai jamais fermé mon bureau de comté. Il y a toujours eu un bureau de
comté ouvert dans mon comté, parce que j'estimais qu'en temps de crise, ce n'est
pas le temps de fermer la porte, c'est le temps d'être là. Alors, on a pris les
appels, on a répondu, on a fait bien du téléphone, on a été présents sur le
terrain, beaucoup travaillé avec les organismes communautaires. Il fallait
s'assurer que les gens puissent manger, puis que les frigidaires étaient bien
remplis, mais c'est tout, là. Écoutez, là, ce n'est pas… j'ai travaillé pas mal
plus fort que ça dans ma vie, là.
M. Robillard (Alexandre) :
Qu'est-ce qui se passe dans le dossier du D.G. de la Sûreté du Québec?
Mme Samson : Moi, j'ai fait
mes… j'ai envoyé mon rapport au premier ministre avant la date de l'échéance
prévue dans la loi. Je pense que j'avais jusqu'au mercredi suivant ma rencontre
avec la candidate pour envoyer mon rapport. Je l'ai envoyé dimanche.
M. Robillard (Alexandre) : C'était
quelle date, ça? C'était après l'ajournement, là.
Mme Samson : C'était… oui, j'ai
envoyé mon… on a ajourné le jeudi ou le vendredi, mon rapport est sorti… je l'ai
envoyé le dimanche.
M. Larin (Vincent) : Vous êtes
en train de dire que vous avez respecté l'échéance prescrite par la loi?
Mme Samson : J'ai respecté… j'ai
envoyé mon rapport avant la date d'échéance, soit le dimanche, mais là l'Assemblée
ne siégeait plus. J'imagine qu'il va faire sa motion à la rentrée.
M. Robillard (Alexandre) :
Puis est-ce que vous êtes favorable à la candidature?
Mme Samson : Bien, vous le
verrez, là, d'après moi, ça va être... il va faire ça le 1er février. Mais
de toute façon, là, ce n'était pas nécessaire de le faire avant la fin de la
session. La personne est là, est déjà là, ça fait que…
M. Robillard (Alexandre) : C'est
Mme Beausoleil.
Mme Samson : Bien, vous le
verrez, là, moi, là, je ne veux plus me faire ramasser par eux autres, là. Vous
allez voir ça le 1er février, si l'Assemblée nationale revient, là.
M. Robillard (Alexandre) : C'est
bon.
M. Duhaime (Éric) : Merci
beaucoup.
Mme Samson : Merci.
(Fin à 9 h 56)