(Huit heures vingt-cinq minutes)
M. Derraji : Bonjour. Bon
matin. Nous sommes là, aujourd'hui — je suis accompagné de mon collègue
Marc Tanguay — pour vous parler de deux sujets. Le premier sujet, c'est
en lien avec ce que nous avons eu hier comme information. J'étais là lors de
cette réunion avec la Vérificatrice générale. Et mon collègue va vous parler de
la situation dans les CPE.
Je vais commencer par... encore une fois,
je vais la qualifier l'affaire Fitzgibbon. Parce que ça commence à être une
habitude, dans ce Parlement, de n'entendre, malheureusement, que des problèmes
d'éthique et un mauvais comportement dans l'octroi des prêts à certaines entreprises.
Je tiens juste à rappeler le programme,
qui est doté de 3 milliards de dollars : sur les 22 entreprises
que la Vérificatrice générale a choisi d'analyser, 10, 10 entreprises ne
respectaient pas les rôles. Et, vous savez quoi, la page 173 du rapport,
j'insiste aujourd'hui à vous lire : deux prêts. Prêt 1 : «L'entreprise
éprouvait d'importantes difficultés financières avant la pandémie.
L'autorisation mentionnée au dossier indique que cette demande n'a pas du tout
été liée à la pandémie. L'entreprise a subi une perte importante en 2019. Elle
est en défaut de ses ratios financiers depuis le 31 mars 2019, mais la
situation est tolérée par la banque.» Entreprise 2 : «L'entreprise
est en démarrage et n'a jamais démontré de rentabilité.» Ma question
aujourd'hui au premier ministre, qui est comptable : S'il avait ces deux
prêts sur sa table, est-ce qu'il va autoriser ces prêts?
Ce qu'on a, aujourd'hui, c'est un ministre
de l'Économie qui pense que son pouvoir discrétionnaire... et c'est sa petite
caisse. Donc, il règle l'octroi des prêts selon une règle très simple : Je
connais les gagnants, je connais les perdants, et c'est à moi d'intervenir et
d'octroyer les prêts que je veux. C'est un message très mauvais qu'on envoie à
beaucoup d'entreprises qui respectent les règles, qui ont suivi le même chemin que
l'ensemble des entreprises québécoises. Je viens de revenir d'une tournée en Abitibi
et je me mets à la place de ces entreprises, aujourd'hui, qui voient que leur
ministre de l'Économie a choisi des entreprises en perte de rentabilité.
Je dirais même : Il a déclaré...
lorsqu'on lui a demandé si certaines de ses connaissances ont touché un prêt
grâce à son intervention, il a simplement répondu qu'il connaissait tout le
monde. Bien, voyons donc! Est-ce que ça prend une connaissance avec le ministre
de l'Économie pour pouvoir avoir un prêt? Est-ce que ça prend une connaissance
avec le ministre de l'Économie pour by-passer les règles? C'est quel message,
on envoie? Elle est où, la transparence?
Et je vous réitère une chose, la
Vérificatrice générale, hier, lors de sa présentation, a insisté pas une fois,
pas deux fois, pas trois fois... sur un seul mot : transparence,
transparence, transparence. Donc, clairement, aujourd'hui, c'est un grand échec,
pour le ministre de l'Économie et pour le premier ministre, en lien avec la
transparence. Je vais laisser…
M. Tanguay
: Bonjour.
Bon matin. Je viens vous parler grève générale illimitée, éducatrices,
intervenantes, CPE. Hier, la FIPEQ-CSQ, à plus de 91 %, leurs membres ont
voté en faveur d'une grève générale illimitée qui serait prise d'ici les fêtes.
Rappelez-vous d'une chose, il s'agit d'une négociation qui a plus d'un an et
demi. L'entente, elle est échue depuis 604 jours.
C'était une première, pour la FIPEQ-CSQ,
c'était une première de prendre un mandat de grève générale illimitée hier. On
entend aussi que les deux autres syndicats, la CSN, ils auront un vote qui sera
pris en ce sens-là aujourd'hui, on verra les résultats, et la FTQ, elle, va
consulter jusqu'à mardi... Ces trois unions — et il y a union des
syndicats — ces trois syndicats représentent plus de 15 000 travailleuses
sur 23 000. 65 % des éducatrices et intervenantes en CPE sont
représentées par ces syndicats, et on voit qu'il y est question de grève
générale illimitée.
Aujourd'hui, il y aura poursuite des
négociations. On verra ce qui arrivera, mais le gouvernement se bute
essentiellement sur trois choses. Premier élément, c'est les salaires des
éducatrices, à l'entrée. Salaires des éducatrices à l'entrée, il y a un
problème, c'est insuffisant. On veut recruter davantage d'éducatrices. Y a-tu
de quoi de plus important que le salaire à l'entrée? Ça, c'est un point
d'achoppement, que le gouvernement ne veut pas faire le rattrapage nécessaire.
Les intervenantes qui ne sont pas éducatrices, mais qui sont nécessaires au
réseau, n'ont pas de rattrapage salarial suffisant. Et le troisième point
d'achoppement : les enfants à besoins particuliers, on a besoin de
davantage de ressources.
Alors, on va suivre ça de très près. Et on
déplore aujourd'hui que le gouvernement dit : Bien, c'est important, la
famille. Bien, on le voit, si c'était important, pour ce gouvernement-là, la
famille, on n'aurait pas devant nous des mouvements de grève généralisée dans
les CPE pour les éducatrices et les intervenantes. Et, en ce sens-là, on ne
peut que le déplorer.
Puis, dites-vous une chose, c'est
important, c'est majeur, elles sont au coeur du réseau, les éducatrices et les
intervenantes, mais, en bout de piste, c'est les 51 000 familles qui
sont sur la liste d'attente, les enfants qui n'ont pas accès aux services. Et
ça, ça fait des mois et des mois qu'on le déplore. C'est un dossier qui n'est
pas important pour François Legault, la famille, parce que, si c'était
important, ça ferait longtemps que ce serait réglé. Voilà. Merci.
M. Bergeron (Patrice) : Bien,
M. Derraji, sur les 10 entreprises, là, est-ce qu'on peut parler…
puisque ces entreprises-là ont été favorisées d'une façon, on pourrait dire,
arbitraire par le ministre, on peut parler, donc, de favoritisme envers des
entreprises, clairement, pour vous?
M. Derraji : Bien, clairement,
c'est du favoritisme. C'est clairement, clairement du favoritisme. Et aujourd'hui,
ce que je demande… La Vérificatrice générale a étudié 22 entreprises. Sur
22, elle a trouvé 10. Ça veut dire elle a trouvé plus de 50 % du
favoritisme réel dans ce qu'elle a étudié. Donc, si la Vérificatrice générale
élargit son mandat et étudie d'autres entreprises, est-ce qu'elle va en trouver
d'autres? Et je vous ai dit, je vous réfère à la page… C'est grave, c'est un
scandale, ce qu'on voit aujourd'hui. À la page 173 et à la page 174,
vous avez les explicatifs sur les 10 prêts.
M. Bergeron (Patrice) :
Souhaitez-vous que la Vérificatrice générale poursuive, justement, son
investigation sur spécifiquement ces prêts-là?
M. Derraji : À la lumière des
informations que j'ai aujourd'hui, au niveau de ce que je vois, moi, je pense
qu'il faut absolument faire l'analyse de toute l'aide qui sort du ministère de
l'Économie parce que c'est alarmant de voir comment le ministre de l'Économie a
une vision très... Je dirais, c'est du… il n'y a pas de règle. Et ce que la
Vérificatrice générale a dit hier, c'est que, si on a des règles et si on a des
critères, c'est pour éviter ce genre de situation.
Et hier, dans sa rencontre privée avec
nous, il a insisté... Parce que la partie gouvernementale a essayé de détourner
l'attention et de poser des questions. Mais il était très clair, il n'y avait
pas de règle. À certains moments, il était fâché de dire : Il n'y avait
pas de règle. Donc, absolument, il faut absolument étudier l'ensemble des prêts
octroyés par le ministre de l'Économie.
M. Lavallée (Hugo) :
Avez-vous des attentes particulières concernant la mise à jour économique cet
après-midi?
M. Derraji : Bien, nos
attentes, notre collègue porte-parole en matière de finances les a exprimées :
donc, premièrement, répondre à la crise du logement, les places en garderie,
une relance verte et l'éléphant dans la pièce, c'est la crise de pénurie de
main-d'oeuvre. Donc, j'ai bien hâte de voir les programmes qui seront annoncés,
encore une fois, trop tard. Parce que rappelez-vous que le Québec souffre, je
dirais, de 200 000 postes qui sont vacants au Québec. Donc,
absolument, nous, on a des attentes très élevées par rapport à cette mise à
jour économique.
M. Lavallée (Hugo) : Et,
de ce qu'on comprend, il y a peut-être un peu plus d'argent de disponible que
ce qu'on croyait. Est-ce qu'on devrait utiliser cet argent-là pour diminuer au
plus vite le déficit ou, au contraire, faire de nouvelles dépenses? Mais là il
y a un risque d'inflation.
M. Derraji : Bien, en
fait, oui, c'est une bonne remarque, le fait de rappeler qu'il y a de
l'inflation. Donc, c'est d'exercer de l'équilibre entre pallier au manque de
travailleurs qui... C'est une roue, parce que, dans certaines régions,
l'impact... le manque de travailleurs agit d'une manière très directe sur la
rentabilité, la productivité des entreprises. Donc, oui, il faut avoir des
programmes qui vont répondre et pour pallier le manque de travailleurs, mais il
faut garder en tête que l'inflation, maintenant, agit d'une manière très
directe sur les revenus des foyers.
M. Lachance (Nicolas) :
J'aimerais revenir sur le rapport de la vérificatrice. Le Parti québécois
demande qu'on publie la liste des entreprises qui ont reçu ces prêts. Est-ce
que c'est quelque chose que vous aimeriez également?
M. Derraji : Bien, je
peux vous annoncer une exclusivité, c'est que je dépose dans ce sens la motion.
Et ma motion, aujourd'hui, ça a été envoyé à l'ensemble des partis politiques,
c'est qu'on demande au ministre de l'Économie, s'il veut démontrer sa
transparence, de dévoiler la liste de ces entreprises. Sur la table, ce qu'on a
maintenant, c'est 20 qui n'ont pas respecté les critères. Ça veut dire, c'est
20 entreprises qui ont utilisé soit le cellulaire personnel du ministre de
l'Économie soit son email personnel, soit ils ont utilisé d'autres moyens que
personne n'est au courant. C'est ce qu'on doit dévoiler aujourd'hui. Parce
qu'il y a des entreprises qui veulent savoir comment ça marche avec le ministre
de l'Économie. Est-ce qu'il faut l'appeler sur son cellulaire? Est-ce qu'il
faut lui envoyer un email pour ne pas suivre les règles et les critères?
Mme Lévesque (Fanny) :
Sur un autre sujet, M. Derraji, on entend beaucoup, bien évidemment,
parler, là, de toute la crise des CHSLD dans la première vague. Il y a des gens
qui étaient là dans la première vague qui racontent que de revoir tout ça, de
voir les rapports d'enquête, ça remonte certaines émotions. Vous avez parlé
beaucoup de ça, vous, au printemps 2020, que vous faisiez encore des
cauchemars par rapport à ça. Sur un plan personnel, est-ce que ça ravive
certaines émotions, ce que vous entendez depuis les derniers jours?
M. Derraji : Oui. Cette
semaine, nous avons eu une rencontre avec notre caucus, et la plupart des
collègues soit ils ont perdu des proches soit des gens qu'ils connaissaient
depuis plusieurs années. Ce sujet, une fois, est discuté sur la table, il y a
de l'émotion autour de la table. Il ne faut pas oublier que, oui, on parle des
rapports, mais derrière les rapports il y a des êtres humains, il y a des gens
qui n'ont pas pu faire le deuil de la perte d'un membre cher.
Et moi-même, j'étais au CHSLD Heron, j'ai
toujours devant mes yeux des personnes avec qui j'ai échangé, qui me parlaient,
et des travailleurs qui se demandaient comment ça se fait qu'on ne les a pas
protégés davantage. Écoutez, on était comme des personnes enveloppées avec
plusieurs masques, avec des... C'était très lourd pour ces travailleurs. Et à
l'époque, au mois d'avril, les gens se posaient la question, c'est les employés
sur le terrain qui m'ont dit : Monsef, on n'avait pas de matériel, on
n'avait pas de matériel, on s'échangeait les masques et même on s'échangeait
les gants.
Donc, aujourd'hui, le rapport de la
Vérificatrice générale, pour moi, ce n'est pas une surprise, ça confirme ce que
j'ai entendu au CHSLD Herron, ça confirme ce que beaucoup d'acteurs disaient.
On a envoyé des soldats, on a envoyé des anges gardiens sur le terrain sans
matériel de protection. En fait, c'est comme, aujourd'hui, je vous dis : Écoutez,
il y a le feu dans la forêt, on va envoyer des pompiers, mais sans matériel
pour éteindre le feu. On a envoyé ces anges gardiens, dans la plupart des
CHSLD, sans matériel de protection. C'est ça qui a causé l'hécatombe dans nos
CHSLD.
M. Bergeron (Patrice) : M.
Tanguay, sur les moyens de pression dans les CPE, un des points de litige, c'est,
justement, vous en avez parlé, les intervenants, le personnel n'est pas… les
éducatrices… On demande des hausses paramétriques pour tout le monde, dans le
fond. Est-ce que, selon vous, le gouvernement devrait aller jusqu'à, donc,
accorder exactement les mêmes hausses à tout le personnel de soutien qu'aux
éducatrices?
M. Tanguay
: Bien, je
pense qu'il est important de voir que la pénurie de main-d'oeuvre, la
nécessité, pour soutenir le réseau… Oui, les éducatrices, mais aussi… Puis les
éducatrices ont un certain rattrapage. Il y a toujours des négociations. Je
vous ai parlé, pour les éducatrices, du salaire d'entrée. Pour les autres intervenantes,
celles et ceux qui s'occupent de la cuisine, celles et ceux qui font le
nettoyage, qui sont essentiels aussi, ils ont besoin d'avoir un rattrapage. Ce
qui est sur la table, c'est 6 % : 2 %, 2 %, 2 %. C'est
nettement insuffisant. Nettement insuffisant. Et un CPE ne peut pas fonctionner
sans éducatrices, mais un CPE ne peut toujours pas fonctionner plus sans les
autres intervenants. Et ça, c'est important, c'est majeur. Et, je veux dire, le
gouvernement le dit, le dit, Mathieu Lacombe, François Legault le dit, le
répète, le dit, le répète, mais on ne voit pas le résultat depuis plus d'un an
et demi.
Puis ce qu'il est important de constater,
c'est que les parents appuient les éducatrices et les intervenantes, les
appuient là-dedans. Et c'est important que François Legault, là, s'en occupe,
s'en occupe puis qu'il règle le dossier. Puis dites-vous une chose, là, ils
nous promettent… Vous allez dire : Ah! il revient avec ses statistiques.
Elles sont toutes simples, les statistiques. Ils créent 1 000 places par
année, c'est 3 000 en trois ans. Là, ils nous promettent d'en créer
37 000. Il y a pénurie de main-d'oeuvre dans les CPE. Ils vont le prendre
où, le monde qu'il va falloir qu'ils engagent pour venir travailler dans leurs
37 000 qu'ils vont vouloir créer?
Mme Côté (Claudie) :
…différencier, on y va paramétrique, c'était ça… Je reprends la question :
Est-ce qu'il faut faire du mur-à-mur puis appliquer la même augmentation pour tout
le monde?
M. Tanguay
: Bien, moi,
je pense que c'est important qu'il y ait des salaires qui soient spécifiques,
un rattrapage pour les intervenantes, notamment. C'est ce qui est demandé.
M. Bossé (Olivier) : ...
M. Tanguay
: Ah! bien,
ça, ça fait partie des négociations. Mais ça prend un rattrapage. Et le fait de
faire copier-coller en disant : Bon, on ne l'a pas offert aux autres dans
le réseau ou dans la fonction publique, ce n'est pas ce qui est demandé, ce n'est
pas la réalité terrain, ce n'est pas la réalité terrain des CPE. Puis, je veux
dire, les gens, là, les gens, là, pénurie de main-d'oeuvre, ils partent, les
gens, ils quittent. On a des témoignages de gens qui disent : Bien, moi,
ça faisait cinq ans, 10 ans, 15 ans que je travaillais dans le CPE,
j'étais intervenante, j'étais éducatrice, puis là, non, à ce prix-là, je
quitte.
M. Lacroix (Louis) : Au Québec,
en ce moment, là... Bon, là, on comprend que le déficit appréhendé va être
moins élevé que ce qu'on avait d'abord cru, mais quand même, il va être assez
élevé tout de même. On offre des augmentations salariales à peu près à tout le
monde : les enseignants, les infirmières, les CPE, etc. Est-ce que
l'économie du Québec peut soutenir ce rythme-là sans qu'on hausse les impôts?
M. Tanguay
: Bien, je
pense que c'est un tout. Je pense que l'économie... Je vais reprendre le
dossier des... Il faut investir. Et chaque dollar... pour répondre à votre question,
là, chaque dollar investi dans le réseau des services de garde, économiquement,
il va être doublé. Il y a un impact sur les travailleurs, travailleuses. Donc,
quand vous créez des places en CPE, quand vous créez des places en services de
garde, vous permettez à des pères et des mères d'aller travailler. Donc, c'est
même un investissement, là, sur la question, stricto sensu, économique, c'est un
investissement majeur pour toutes nos régions.
Puis rappelez-vous une chose, au fort de
la crise, au plus fort de la crise, on avait des préposés aux bénéficiaires qui
étaient à la maison, qui disaient : Aïe! je n'ai pas de place; j'aimerais
bien ça, moi, parce que je suis travailleur essentiel, retourner. Mais ils ne
pouvaient pas. Il y avait des médecins, des infirmières et des psychologues,
notamment. Alors, ça, investir là-dedans, là, on ne parle pas de hausse
d'impôts, là, investir là-dedans, c'est créer la richesse qui va vous permettre,
justement, de réinvestir dans ce réseau.
M. Lacroix (Louis) : Donc, on
peut faire tout ça sans hausser les impôts?
M. Tanguay
: Tout à
fait, tout à fait. C'est une force économique, c'est une force économique, et,
en ce sens-là, c'est excessivement important. Et puis mon collègue a dit
qu'il... puis on l'a vu, là, sur les réseaux sociaux puis sur le terrain,
Monsef Derraji est allé sur le terrain en Abitibi-Témiscamingue. Bien, sachez
qu'il y a eu un CPE qui a fermé, de plus de 60 places, pendant plusieurs
semaines, par manque de personnel. Qu'est-ce qui est arrivé? Les parents n'ont
pas pu aller travailler cette journée-là. Alors, ça a eu un impact sur
l'économie, négatif.
Le Modérateur
: On y va
en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. Mr. Derraji, I
would like to ask you about your expectations with the economic update, since
we heard many times that the economy was doing better, the deficit would not be
12.3 billion anymore, maybe we'll have 2 billion, as LaPresse,
Tommy Chouinard, said this morning, that were not expected. So, what the
Government should be tackling on?
M. Derraji :
I think the first thing that the Government should, like, put on the table
today is how we can, as a Quebecker, across all the province... — it's
not only in Québec or in Montréal, its across the province — how we
should, like, have more solutions for workers, to find
workers. Now, all the companies, they are asking for programs because they are
looking for workers. And this is the first, like, how can you say that, the
first thing that the Government
should be...
Mme Senay (Cathy) : ...asking for this for months, and months, and months. Last year,
at the economic update, Mr. Girard put in place, like...
M. Derraji : Now, it's urgent.
Mme Senay (Cathy) : ...for requalification and training.
M. Derraji : Now, it's urgent. Now, it's urgent. Because I just came from
Abitibi. What I heard from the field : that we need, now, an action plan
very urgent. Because what all the six associations, economic associations told
us : that we need workers now because it's, for us, the big challenge that
we are facing. Now, we should think outside of the box, to have programs, to
have, like... requalification, and also to have a discussion, a real discussion
with the federal Government for the international
workers. So, this is the first thing.
The second thing, as my
friend said later : that the place in daycare... Because in some areas, in
Québec, we have this problem. And also, the third thing is about the crisis
of... «la crise du logement».
Mme Senay (Cathy) : ...inflation rate, the fact that, now, it costs a lot more to...
M. Derraji :
Yes, for the inflation, it's how the Government will help the vulnerable
people. Because we see the impact of inflation specifically for vulnerable
people.
Mme Senay (Cathy) : Because sometimes, Mr. Girard said, over the last few months,
that salaries have gone up, so it's fine.
M. Derraji :
Yes, yes, we know. It's not the time that... He says that also : We don't
have any problem of workers. So, I think it's an important budget. It's a mini
budget, today, and we are looking to see what's the solution the Government
will put on the table.
M. Grillo (Matthew) : What's your solution to fix this worker shortage? I mean, what
needs to be done?
M. Derraji :
Yes. Listen, we have four categories. We have international workers, we have «les
personnes expérimentées», so 65 over, and to give them an impact and financial
incitiatives to bring them to the market... And also, my colleague said that there is a link between having
places in daycare and bringing more workers on the field. So, today, the
Government is facing a big challenge. Because they are all the time working in,
like, «vase clos», they are not seeing that, the daycare,
there are impacts in the economy. And also, «la crise du logement», there are…
they have an impact directly to the economy. It's not only one solution, it's a
mix of solutions. And today what I'm asking the Government is to think outside
of the box because it's very urgent, and we need solutions today. OK.?
Le Modérateur
: Merci beaucoup. Bonne journée.
(Fin à 8 h 46)