(Neuf heures quarante-huit minutes)
Le Modérateur
: Bonjour
et bienvenue à cette mêlée de presse du premier ministre du Québec, M. François
Legault. Nous commençons tout de suite avec les questions.
Mme Côté (Claudie) : M.
Legault, vous avez dit, hier, dans la négociation avec les médecins de famille,
que vous n'hésiteriez pas à imposer une conclusion. Ça veut dire quoi, imposer
une conclusion? C'est revoir le système de rémunération? C'est quoi, vos
intentions?
M. Legault
: Bien, vous
vous rappellerez que Gaétan Barrette avait donné à peu près deux ans aux médecins
de famille pour prendre en charge un certain nombre de patients, ce qu'on a
appelé le projet de loi n° 20. Or, les médecins de
famille n'ont pas livré la marchandise, donc ils sont en défaut, actuellement.
On a des discussions avec la FMOQ.
J'aimerais mieux arriver à une entente
parce que c'est important que tous les Québécois soient pris en charge, puis il
y a vraiment un bon nombre de médecins de famille qui ne prennent pas en charge
beaucoup de patients. Donc, l'idée... On a obtenu des chiffres de la RAMQ,
médecin par médecin. Donc, c'est important de le dire, là, il y a des médecins
qui font le travail comme il faut puis qui prennent en charge un bon nombre de
patients puis il y en a qui ne font pas la prise en charge qu'ils devraient
faire. Donc, là, il faut voir avec la FMOQ qu'est-ce qu'on fait avec ces
médecins-là. On va regarder ça aussi avec chaque P.D.G. de CISSS ou de CIUSSS,
mais actuellement il y a vraiment un problème de prise en charge, ça fait qu'il
y a des patients qui sont obligés d'aller à l'urgence, aller engorger les
urgences. Donc, ça pourrait aller jusqu'à un projet de loi.
Mme Côté (Claudie) : Mais
c'est quoi, le délai que vous leur donnez?
M. Legault
: Bien,
écoutez, ça fait déjà trois ans qu'on discute avec eux autres, donc ça commence
à presser. Je comprends que la pandémie a peut-être comme un peu retardé
l'urgence ou l'importance qu'ils ont donnée à ce dossier-là. Donc, là, on
tourne la page sur le pire de la pandémie. Donc, il est temps que ça se règle.
M. Lacroix (Louis) : Est-ce
qu'il faut détricoter la réforme Barrette, M. Legault? Parce que vous avez
parlé de décentralisation, la réforme Barrette, ça centralisait beaucoup.
M. Legault
: Bien,
effectivement, là. D'abord, j'entendais la cheffe de l'opposition officielle,
Mme Anglade, dire qu'il faut aller sur le terrain. Mais je suis allé beaucoup,
sur le terrain, l'été passé, puis, partout, c'est comme unanime, la réforme de
M. Barrette, ça a centralisé, dans les immenses CISSS et CIUSSS, les décisions.
On l'a vu dans les CHSLD, il y avait même des CHSLD où il n'y avait plus de
patron. Puis c'est important, il faut avoir une nouvelle approche pour gérer
les horaires, gérer les ressources humaines. Puis ceux qui sont le mieux placés
pour le faire, bien, c'est les responsables de chaque établissement. Donc, il
faut faire ça sous-région par sous-région.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Concernant la levée de l'état d'urgence sanitaire, devrez-vous procéder par le
dépôt d'un projet de loi pour maintenir les mesures sanitaires, par exemple, le
port du masque dans les milieux publics? Ou est-ce que ça, ça va sauter en
janvier?
M. Legault : Bien, c'est ça
qu'on est en train de regarder. Actuellement, on a besoin de l'état d'urgence
sanitaire pour garder des mesures comme utiliser Je contribue pour rentrer des
nouveaux employés, imposer le masque. Là il faut voir qu'est-ce qu'on a le droit
de faire puis qu'est-ce qu'on a besoin de faire une fois que les enfants de
cinq à 11 ans vont être vaccinés. On pense que, la majeure partie, on va
être capable d'enlever la majeure partie des consignes, mais c'est possible
qu'il faille garder certaines consignes, mais ça, on ferait ça, si c'est le
cas, là, par projet de loi.
M. Carabin (François) : …de
cinq à 11 ans vont être vaccinés, est-ce que vous vous êtes fixé un objectif
chiffré comme vous l'aviez fait pour la population, en général, par exemple 75 %
des enfants?
M. Legault : Je pense… Je ne
suis pas au courant, mais il faudrait voir avec Christian Dubé.
Mme Prince (Véronique) :
…vous allez les trouver où, vos 100 000 travailleurs qualifiés?
M. Legault : O.K. Bien, vous
allez voir, là, je vais laisser Jean Boulet annoncer son plan, il est pas mal
prêt. Mais ce qu'on veut, c'est mettre des incitatifs, il y a une mise à jour
économique qui s'en vient le mois prochain. Mais on veut plus de monde, entre
autres, dans les secteurs, d'abord, des ressources humaines, là, c'est-à-dire
infirmières, enseignants, éducatrices, mais aussi en technologies de
l'information, des compagnies comme CGI, Coveo puis tout ça, là, sont vraiment
en recherche d'employés, construction, entre autres, le gouvernement a beaucoup
de projets d'infrastructure, puis en génie, partout dans le monde, on essaie
d'augmenter. Donc, bien, on va mettre des incitatifs et on discute aussi avec
la CCQ dans le cas de la construction pour faciliter l'arrivée de certains travailleurs
de la construction.
Mme Prince (Véronique) : Les
hydrocarbures, vous êtes prêt, donc, à payer pour des poursuites éventuelles,
pour briser des ententes, vous êtes prêt à mettre l'argent et les ressources
judiciaires?
M. Legault : Oui, on est prêts
à mettre les ressources financières et judiciaires, mais c'est clair, il n'y
aura plus d'extraction d'hydrocarbure au Québec.
M. Carabin (François) :
Combien, M. Legault? Combien…
M. Legault : Bien, on n'est
pas là, là, évidemment. Il y a ce qui a été payé, c'est quoi la valeur du
marché. C'est complexe. C'est du cas par cas.
M. Bossé (Olivier) : …début
de 2022 pour lever l'état d'urgence sanitaire, est-ce qu'on parle du mois de
janvier, du mois d'avril?
M. Legault : Bien, écoutez, là,
j'étais content de voir qu'on parle d'approuver le vaccin. Vous pourriez vous
faire une idée, là, comment on l'a fait pour les enfants du secondaire, là. Il
faut le faire pour les enfants du primaire. Donc, ça va dépendre quand le
vaccin va être approuvé, puis qu'on vous pouvoir commencer à vacciner.
M. Lachance (Nicolas) :
…faire tomber la majorité des mesures, là, on parle de quoi, pour le début de
2022? C'est la fin du masque? On est plus de 10? Est-ce que d'ici Noël on
pourrait être plus de 10 dans nos maisons?
M. Legault : Bien, écoutez,
d'abord on va faire ça avec la Santé publique, puis on va faire comme depuis le
début, on va écouter les recommandations de la Santé publique, on va regarder
où on est rendu dans la pandémie, où on est rendu dans la vaccination. C'est
certain qu'une fois qu'on va avoir vacciné les cinq à 11 ans, ça va
augmenter de façon très importante le pourcentage de la population totale qui
est vaccinée.
M. Lachance (Nicolas) :
Mais la fin de l'urgence sanitaire, ça ne veut pas dire la fin des mesures?
M. Legault : Ça veut dire
la fin de la majorité des mesures, mais c'est possible que certaines mesures
restent en place. Mais on n'aura pas besoin de faire adopter, à chaque semaine,
le décret, là, sur l'urgence sanitaire.
Le Modérateur
:
Dernière en français.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Dans les cours de culture et de citoyenneté québécoise, oui, est-ce qu'on doit
évacuer tout ce qui est, dans le fond, religion, notamment culture religieuse,
du parcours scolaire des enfants?
M. Legault : Bien,
écoutez, je vais laisser Jean-François Roberge, là, vous expliquer ça en détail
très bientôt.
Le Modérateur
: On
passe à l'anglais.
Mme Senay
(Cathy) : How soon do you want to put this new
course in place the culture in Québec citizenship? Because how soon you want to
put in place and, you know, the backlash of the pandemic on the education
system? So, you want to have a new class. So, what's the urgency to put this
new course in place in Québec for Québec society?
M. Legault :
But I think that the actual course in the curriculum was not appreciated by
many people, so we have to change it. And Jean-François Roberge will
explain you what will be the changes and when will they be done.
M. Authier
(Philip)
: Yesterday, in your speech, you used the term
historic English-speaking community. Can you define that for us?
M. Legault :
But it's defined in the Bill 101. It's people who learned English or went
to English schools in Canada.
M. Authier
(Philip)
: So, a person coming from, say, Jamaica, coming to
Québec because they would not have been educated here or in Canada, they would
not be eligible for services in English in the health system. Would that be...
M. Legault :
Like it is right now, somebody coming from Jamaica even if they speak English,
they have to send their children to French schools. Again, it's a question of
survival for French in Québec.
Mme Fletcher
(Raquel) : This morning in the newspaper,
there was a cartoon you might have seen of a pile of concrete and doctors, and
nurses as if the hospital had, you know, fallen on top of them, and you were
standing beside the pile with your speech in hands saying «bon» as if you
didn't know where to start. And yesterday, in your speech, you called the
health care system dysfunctional.
M. Legault :
Right.
Mme Fletcher
(Raquel) : Is that cartoon accurate of how
you're feeling facing the challenges that we see right now in health care?
M. Legault :
But we saw that some things went well. Vaccination went
well, even if we compare to the rest of the world. So, we can have successes.
But for the agenda, for
the nurses, we really need to change the way we schedule those people. And the
mandatory overtime, we have to get rid of that. And I think we can do that. And
it's a big change that we need to do. We also need to have IT more in place,
like it should in 2021.
But I think that, still,
the quality of health care is good. You have to get into the system, that's
where we need that.
Mme MacKenzie (Angela) : Just to go back to your message yesterday to the so-called historic
English-speaking community. That's drawing some criticism. The QCGN says that
you outline services that exist because the English-speaking community fought
long and hard for it. And Dominique Anglade called your message patronizing. Is that what you meant?
M. Legault : I think that when we look, for example, the financing coming from the Government for the CUSM, for Dawson, for McGill, for anglophone institutions, I think we cannot say, like I read,
that all the money came from the individuals, they came from the Government of Québec, and I'm proud of that, and we'll continue to do so.
Le Modérateur
:
C'est ce qui met fin à cette mêlée de presse. Merci beaucoup.
M. Legault : Merci, tout le
monde.
(Fin à 9 h 59)