(Huit heures une minute)
Mme Massé : Bien, bonjour,
tout le monde. Je voulais ce matin réagir à ce meurtre d'une 15e femme par la
main d'un ex-conjoint. En fait, le constat, c'est que notre filet social, notre
système ne protège pas les femmes. Cette femme, par les mois passés, les années
passées, cherchait de l'aide, a souhaité, a exprimé son besoin, il n'y a pas eu
de réponse. En fait, ce qu'il faut, encore une fois, c'est, comme société, de
répondre présent.
Il y a eu bien sûr du financement, et
c'est ce qu'il fallait faire pour assurer de développer des places pour
accueillir ces femmes-là qui sont prêtes à protéger leur vie et à aller dans
une maison d'hébergement. Mais, dans le cas de la dame en question, elle avait
dans un premier temps besoin de services externes, donc de consulter, de
pouvoir parler, de pouvoir sentir qu'il y avait du monde qui comprenait ce
qu'elle était en train de vivre.
Et ça, moi, je le comprends parce que j'ai
travaillé plusieurs années dans les centres de femmes qui, dans les faits, sont
un réseau qui n'est pas exclusivement réservé à la question des violences
faites aux femmes. Et souvent, ce réseau de centres de femmes à travers le
Québec, il y en a une centaine, c'est un endroit où les femmes qui, vous savez,
sont honteuses, qui ont peur, qui ne savent pas comment aborder la question du
contrôle du conjoint, ne savent pas comment, bien, il y a la possibilité pour
ces femmes-là d'ouvrir une porte qui va les accueillir et qui va les aider à
cheminer là-dedans.
Alors, aujourd'hui, je fais appel à la
ministre de la Condition féminine et je dis à Mme Charest : Vous savez,
j'ai une bonne connaissance de ce réseau-là. Vous savez, les services externes
des maisons d'hébergement comme telles explosent depuis un an. Moi, je suis
prête à m'asseoir avec vous et de voir comment on va l'améliorer, ce filet
social là, parce que, comme vous, je n'en peux plus de me réveiller le matin ou
de me coucher le soir et de me rendre compte qu'il y a une femme qui est encore
morte de la main d'un conjoint ou d'un ex-conjoint. Alors, j'offre vraiment ma collaboration
à la ministre.
Sur un autre ordre d'idées, hier, j'avais beaucoup
d'attentes. Hier, la commémoration du décès de Joyce, j'avais beaucoup
d'attentes en sa mémoire, en mémoire de Carol, les enfants, les frères et
soeurs. Et, en fait, ce que je m'attendais, c'est qu'on puisse, un an plus
tard, être capable de discuter et de parler en employant, je dirais, des mots
que les personnes autochtones elles-mêmes emploient. J'ai d'ailleurs beaucoup
apprécié la hauteur avec laquelle mon co-porte-parole, Gabriel, a abordé la question
de la commémoration du un an du décès de Joyce et, bien sûr, abordé la question
du racisme systémique, puisque de reconnaître le Principe de Joyce sans en
reconnaître le premier fondement, ça ne tient pas la route, les autochtones
nous le disent.
Alors, ça ne s'est pas passé comme ça. Ça
m'a mise... ça m'a profondément déçue et mise en colère, et honnêtement je vais
continuer mon travail de sensibilisation et d'éducation, parce qu'hier on a
blessé encore plus des gens des Premières Nations, parce qu'ils s'attendent, et
Carol Dubé en premier, à ce qu'on arrive à faire ces échanges-là et cette discussion-là
correctement.
M. Marissal : Bonjour. Je vais
être bref, ce matin. Hier, il a été question de la vaccination, d'une troisième
dose chez certaines personnes âgées, un certain groupe d'aînés. Très bien, nous
en sommes, je pense qu'on est rendu là. Sauf qu'il y a un éléphant dans la
pièce, là, que le gouvernement et le ministre de la Santé ne semblent pas voir
ou ne pas prendre en considération, c'est les écoles. Là, je pense qu'on est
rendu là aussi, là, ça va nous prendre le plan, là, pour vacciner dans les
écoles, parce que, ce qu'on nous disait hier, c'est on va vacciner certains
aînés, certaines aînées, mais ce n'est pas le temps d'aller faire des câlins à
grand-maman puis à grand-papa si vous êtes à l'école primaire. C'est un peu contradictoire.
Partout dans le monde, on active le plan enfant, le plan école primaire. La
quatrième vague, elle est dans les écoles primaires. Tout le monde dit que c'est
une question de temps avant que ça devienne de pire en pire.
Alors, je pense qu'on est rendu là. Et
moi, je demande à M. Dubé : Regardez toutes les erreurs que votre
collègue Roberge a faites à l'Éducation, là, notamment avec la ventilation, la
détection de CO2, les filtres dans les classes, regardez toutes les
erreurs qu'il a faites, là, puis faites exactement le contraire, comme ça, vous
aurez un plan qui va se tenir pour avoir une vaccination dans les écoles pour
les enfants.
Alors, essentiellement, je demande au
ministre Dubé d'activer le plan. Les parents sont inquiets, il y a une source
d'éclosion, de contamination qui est connue. On nous dit : Avant Noël. Avant
Noël, très bien, alors activons le plan et ne répétons pas toutes les erreurs,
la chaîne d'erreurs qui a été commise… commises, oui, les erreurs, par le
ministre Roberge en Éducation. Merci.
M. Lacroix (Louis) : J'essaie
de comprendre, parce que la vaccination n'est pas autorisée encore, Santé
Canada n'a pas autorisé le vaccin. Hier, M. Arruda nous dit que les cinq à
11 ans, ça va être avant Noël, les plus petits, ça va être au début de
l'année prochaine. Je ne comprends pas, là, vous voulez qu'on active ça
maintenant, qu'on commence maintenant?
M. Marissal : Je veux qu'on le
travaille, le plan, pour que ce… Le moment où on aura le O.K., puis on peut
présumer qu'on l'aura, mais on va se fier à la Santé publique, on va se fier
évidemment à la science et à l'acceptation des vaccins, l'autorisation des
vaccins, mais, préventivement, peut-on ne pas refaire toutes les erreurs?
M. Lacroix (Louis) :
M. Paré nous a dit qu'il était prêt, hier, je lui ai posé la question.
M. Marissal : Très bien, mais
vous avez vu comme moi, à chaque fois qu'on arrive avec une nouvelle initiative
dans les écoles, à chaque fois, c'est compliqué, à chaque fois… Par exemple,
les tests rapides, là. Les tests rapides, c'était une bonne idée, on en a parlé
souvent, sauf que c'est arrivé comme un cheveu sur la soupe, puis, dans les
milieux scolaires, on a dit : Wo! Attends, là, on n'est pas formés, on ne
sait pas comment, quelle école va en avoir, comment est-ce qu'on fait ça. Là,
il y a des syndicats qui sont sortis en disant : Ça prendrait peut-être
une incitation financière salariale pour le faire. Alors, moi, ce que je dis,
là, c'est qu'on a la chance de voir venir, là, bien, voyons venir puis faisons
un plan réel.
Je vous donne un autre exemple, hier, la
question de la vaccination de certains aînés. Très bien, je le dis, là, nous
sommes en faveur, puis effectivement, de plus en plus, la science dit que la
troisième dose, c'est probablement inévitable, mais on a visé certains groupes
d'aînés, on n'a pas visé le groupe au complet. Dans ma circonscription, je vous
donne un exemple, là, dans ma circonscription, il y a une personne aînée qui
vit chez elle, elle est pseudo-autonome, mais elle vit chez elle, elle n'est
pas dans une RPA, elle n'est pas dans un CHSLD, donc elle n'est pas visée.
Cette personne-là fait des pieds et des mains depuis des mois pour avoir sa
troisième… sa deuxième dose, pardon, elle est à sa deuxième dose à la maison. Tout
le monde lui dit : Oui, oui, oui, puis il n'y a jamais personne qui se
pointe avec une seringue, si bien que c'est nous qui avons dû prendre les
moyens pour organiser le transport de cette dame-là pour l'amener au Stade
olympique.
Voyez-vous, tu sais, c'est là que je dis :
Est-ce qu'on peut avoir des plans qui se tiennent? Ne répétons pas toutes les
erreurs, parce que c'est parfois un défi logistique d'y arriver, mais cette
fois-ci, ça va être un gros défi logistique. Puis avant de parler de peut-être
certains assouplissements, je pense qu'on doit donner l'effort, là, on doit réellement
donner l'effort, en particulier, le prochain gros défi, le prochain chantier de
vaccination, c'est dans les écoles.
M. Bellerose (Patrick) : En
attendant la vaccination, est-ce qu'il faut mettre en place plus de mesures
sanitaires dans les écoles, par exemple, le masque pour tous, le retour des
bulles-classes?
M. Marissal : Le retour de?
M. Bellerose (Patrick) :
Est-ce qu'en attendant la vaccination pour les enfants, est-ce qu'il faut
mettre plus de mesures sanitaires dans les écoles comme le masque pour tous ou
le retour des bulles-classes, par exemple?
M. Marissal : Pour le moment,
la Santé publique n'en est pas là, la Santé publique dit que ce n'est pas nécessaire
d'aller beaucoup plus loin que ça, sauf qu'on sait qu'on a un outil dans les
mains, et, à partir du moment où on pourra l'utiliser, c'est le vaccin, ça, il
faut absolument aller de l'avant. Pour le reste, je vais m'en remettre, comme toujours,
aux recommandations de la Santé publique.
M. Lacroix (Louis) : Mais
hier, là, M. Arruda a admis que, depuis un an et demi, ils n'ont réalisé
aucune étude sur l'efficacité du port du masque. Est-ce que ce ne serait pas
une bonne idée que l'INSPQ se penche là-dessus pour faire en sorte d'avoir des
outils, là, pour dire aux antimasques, là : Bien, voici pourquoi on fait
porter des masques? Parce qu'il y a un an et demi, M. Arruda nous disait :
Bien, on n'a pas d'étude, ça fait que j'hésite à le recommander. Un an et demi
plus tard, il dit qu'il faut porter le masque, mais il n'y a toujours pas
d'étude. Il me semble qu'après un an et demi on aurait dû peut-être se pencher
là-dessus pour voir si c'était efficace.
M. Marissal : Regardez, depuis
le début, il y a des avancées et des reculs sur la question du masque. Cela
dit, je vois que tout le monde le porte. On sait que la contagion se fait beaucoup
par les aérosols, ce pour quoi vous êtes à deux mètres et plus de moi. Est-ce qu'il
y a des études, est-ce qu'on devrait en avoir? Oui, vraisemblablement, faisons
les études, parce que de toute évidence, on est pogné avec cette bibitte-là
pour encore un bout de temps, on va souhaiter le moins longtemps possible, là, on
s'entend là-dessus. Mais effectivement, si vous me posez la question en absolu :
Est-ce qu'on devrait avoir les études, le plus d'études possible? Oui, absolument,
parce qu'effectivement il semblerait que cette bibitte-là en particulier est
assez tenace, elle est tombée en amour avec nous, elle ne veut plus nous
lâcher, là. Ça fait qu'effectivement, si on peut avoir des études, je suis tout
à fait d'accord avec vous en effet.
M. Laforest (Alain) :
Mme Massé, si vous voulez juste vous avancer puis enlever votre masque.
Merci.
Bon, vous avez parlé, là, de votre
déception puis de votre colère par rapport à ce qui s'est passé hier. Est-ce
qu'on est dans des excès de partisanerie à un an de l'élection? Parce qu'hier
aussi votre collègue a dû s'excuser, là, pour des propos tenus concernant le
troisième lien, là. Il y a eu l'histoire de Joyce Echaquan puis il y a
l'histoire Catherine Dorion avec François Bonnardel qui implique
Isabelle Charest, là. Est-ce qu'on va trop loin trop tôt?
Mme Massé : Bien,
écoutez, hier, d'ailleurs, ma collègue a reconnu puis elle s'est excusée si
elle avait offensé, donc elle-même reconnaît que c'était allé... ce n'était pas
allé dans le bon sens. Ceci étant dit, je n'ai pas entendu ça de la part du
premier ministre qui, lui, a dépassé les bornes hier. Lui a dépassé les bornes.
Et vous savez, quand on se dit que collectivement on a fait des prises de
conscience, il faut que ça se traduise pas seulement... il faut que ça se
traduise dans nos gestes, il faut que ça se traduise dans nos prises de parole,
il faut que ça se traduise dans le très concrètement. Et honnêtement, hier,
d'aborder la question du Principe de Joyce... Aïe! C'est toutes les communautés
autochtones du Québec qui demandent que les autochtones aient les mêmes droits
que nous, c'est-à-dire d'avoir accès à des soins de santé. Et je me dis, là, on
n'est pas... on n'a pas à peser sur des pitons, là, il y a quelque chose qui ne
marche pas. Traiter mon co-porte-parole de radical parce qu'il soulève la
question du racisme systémique dont la très grande majorité des Québécois
reconnaissent dont sont victimes les Premières Nations... Alors, est-ce que c'est
à cause... parce que c'est ça votre question, je ne veux pas l'éviter, est-ce
que c'est à cause qu'on est à un an des élections? Ma foi, j'espère que non
parce que, sinon, l'année va être toffe, là.
Mme Plante (Caroline) :
Est-ce que la vidéo de M. Kelley...
Mme Massé : Pardon?
Mme Plante (Caroline) :
Qu'avez-vous pensé de la vidéo de M. Kelley? L'avez-vous vue?
Mme Massé : ...j'ai pensé
de quoi?
Mme Plante (Caroline) :
La vidéo de Greg Kelley, de M. Kelley, l'avez-vous vue? Ce dont on parlait
en période de questions hier.
Mme Massé : Ah, de
M. Kelley, non, je ne l'ai pas vue. Non, je ne l'ai pas vue.
M. Bellerose (Patrick) :
Mais donc ce qui vous a tant déçue... ce qui vous a tant déçue, là...
Mme Massé : Excusez-moi.
Vous savez que je suis un peu sourde, hein? Merci, vous m'aidez beaucoup, je
l'apprécie.
M. Bellerose (Patrick) :
Le masque n'aide pas. Ce qui vous a tant déçue, hier, dans le fond, c'est le
fait que M. Legault vous a traitée de radicale ou c'est la diversion qu'il
a faite avec la vidéo de M. Kelley. Qu'est-ce qui vous a tant déçue dans
le propos...
Mme Massé : En fait, je
vous dirais, c'est un peu l'addition des choses. Vous savez, quand vous
rentrez... En fait, je suis rentrée au salon bleu, je venais de lire le message
de Carol Dubé qui nous interpellait à être... pas nous, juste parlementaires,
mais ça nous inclut, à être tout en hauteur, et d'honorer la mémoire de Joyce,
et de passer au travers le défi qui est collectif, c'est-à-dire de retisser des
liens de confiance entre les gens des Premières Nations et les Inuits et le
système de santé et les autres services publics. Alors, je venais de lire ça,
et là je vois comment ça s'est déroulé. J'avais... dans un premier temps, j'ai
été déçue : Bien, voyons, pourquoi on parle de radical? Après ça, c'est
comme : Bien, voyons, pourquoi ça s'en va là, là? Il y a une femme qui est
décédée dans une pluie d'injures. Le Québec, les Québécois et Québécoises
reconnaissent que les personnes autochtones ont... vivent de la discrimination
et du racisme systémique. Pourquoi qu'on s'en va là? On devrait plutôt
travailler ensemble pour trouver comment qu'on va faire pour retisser ces
liens-là, parler de sécurisation culturelle, parler des langues, comment on
donne accès... Il y a des gens encore aujourd'hui qui maîtrisent, certes, le
français et, plus au Nord, l'anglais, mais qui, malheureusement, quand ils ont
des besoins spécifiques, arrivent plus difficilement à s'exprimer. Alors, où en
sont les banques de traducteurs? Moi, je pensais que c'était le niveau de
discussion qu'on était pour avoir hier, puis ça n'a pas été le cas. Ça fait
que, oui, ça m'a choquée.
La Modératrice
: Une
dernière question en français.
M. Robitaille (Antoine) :
Est-ce que les propos de M. Kelley, qui faisait un lien entre l'affaire Joyce
Echaquan et la loi n° 96, est-ce que ça vous a
choquée aussi?
Mme Massé : Je n'ai pas
entendu.
M. Robitaille (Antoine) : Les
propos de M. Kelley sur la vidéo, est-ce que ça vous choquait aussi, le lien
entre 96 et Joyce Echaquan?
Mme Massé : Moi, je n'ai pas à
justifier les propos qui sont pris par M. Kelley, mais protéger la langue
française au Québec, ça, j'en suis, complètement. Et d'ailleurs c'est pourquoi
qu'on est très investis dans le projet de loi n° 96,
ma collègue Ruba y est très investie. Ceci étant dit, on est capables aussi de
reconnaître que la langue coloniale, parce que c'est comme ça qu'on l'appelle,
les langues coloniales, le français et l'anglais... on a forcé les autochtones,
on a forcé les autochtones à abandonner leurs langues. Ça, là, il n'y a
personne ici qui veut ça, là. On ne le veut pas pour notre propre langue, et
avec raison, il faut la défendre, c'est la seule langue officielle au Québec, nous
en sommes, mais il faut protéger aussi, et je dirais même, dans le cas des
langues autochtones, il faut plus que les protéger, puisqu'il y en a qui sont
malheureusement perdues à cause des actions des gouvernements.
M. Lavallée (Hugo) : ...il y
a eu un reportage, la semaine dernière, d'Enquête, sur les
stérilisations non consenties. Est-ce que le gouvernement doit faire quelque
chose de particulier à ce sujet-là, une étude sur la question, une enquête sur
les pratiques qui ont eu lieu? Quelles sont vos attentes?
Mme Massé : Bien, c'est clair
qu'il faut pousser plus loin. Je pense qu'encore une fois le milieu
journalistique a fait un bon travail de lever des informations qui,
honnêtement, nous avions depuis un certain temps, mais on n'avait pas cette
toile-là qui nous a été présentée à la commission Enquête… à l'émission Enquête.
Ceci étant dit, le racisme systémique, il
prend toutes sortes de formes, et ce n'est pas rare que les femmes, hein, en
sont les premières victimes. Et dans le cas de la stérilisation, ce qu'on a
appris, c'est terrible, là, dans des moments de grande vulnérabilité, notamment
chez les autochtones, des moments de grande vulnérabilité, on questionne à
savoir si les femmes sont prêtes à devenir infertiles pour le reste de leurs
jours, on ne leur dit pas comme ça, là, c'est terrible.
Alors, oui, je pense que la ministre de la
Condition féminine, dans un premier temps, doit porter une attention
particulière. Moi, être le conseil… pas le conseil, le… de médecins, là,
j'oublie le nom ce matin.
Une voix
: Le collège.
Mme Massé : Le collège, merci,
le Collège des médecins, je poserais des questions aussi. Ce n'est pas
acceptable. Ça doit être un choix éclairé, que tu sois blanche, noire ou
autochtone. Alors, allons-y, allons-y socialement, je pense que tout le monde a
été choqué de voir que ça existait, cette réalité-là.
La Modératrice
: Merci.
On va passer en anglais s'il vous plaît.
Une voix
: …
La Modératrice
: Parce
qu'il y a deux autres points de presse aussi, hein?
M. Bellerose (Patrick) :
Hier, M. Legault a reconnu le Principe de Joyce, qu'est-ce qu'il faut faire
maintenant?
Mme Massé : …
M. Bellerose (Patrick) :
Hier, M. Legault a reconnu le Principe de Joyce, maintenant qu'est-ce
qu'il faut faire? Ce n'est pas juste des paroles en l'air, qu'est-ce qu'il faut
faire, concrètement?
Mme Massé : Bien, le premier
ministre a dit qu'il reconnaissait les principes du Principe de Joyce. Mais tu
ne peux pas, quand tu as les 11 nations autochtones qui disent que le
document du Principe de Joyce tel qu'il est rédigé fait consensus, tu ne peux
pas, toi, comme non autochtone, dire : J'enlève l'élément central, qui est
le vécu du quotidien de ces personnes-là, qui s'appelle le racisme et la
discrimination. Tu ne peux pas faire ça, ça ne se fait pas. Et donc, je pense
que, bien, il va falloir continuer nos discussions avec le premier ministre,
puisque nos attentes sont élevées là-dessus.
Des voix
: …
Mme Massé : J'aimerais ça que
tu me guides, là, parce que tu me dis : On passe en anglais, mais là il y
a encore du monde qui veulent aller en français. Je ne veux pas être celle qui
juge de ça parce que, moi, je vous aime.
M. Laforest (Alain) : Non,
mais, Mme Massé, le racisme, il est reconnu, c'est le systémique qui ne
l'est pas, et le systémique, il est au centre du principe de Joyce, je me
trompe?
Mme Massé : Il est au centre
du principe de Joyce, et de le retirer, comme personne blanche qui ne vit pas
cette situation-là, il y a quelque chose d'odieux là-dedans, puis ça ne marche
pas.
La Modératrice
: En
anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) : Mr. Legault was not up to his job yesterday at question period. He was not
acting as the Premier of Québec.
Do you think he should apologize for attacking Greg Kelley when the discussion
was about Joyce Echaquan, one year after her death?
Mme Massé : I mean, I mean, what I saw yesterday, it's a Premier who was totally... I don't know what, destabilized,
he doesn't want to talk about that, he decides that the systemic racism, it's…
he said that to Gabriel Nadeau-Dubois yesterday, divide the Quebeckers. And I think that it's not, for a Premier, it's not a good idea to
say that something divides when I think it's 63 something, or more than that, Quebeckers who said : We recognize that
First Nation and Inuit are victim of that.
Mme Senay (Cathy) : How did you feel personally? Because you left question period, you
had enough. So, how did you feel personally? Because you are part of the salon
bleu, you are an elected official. So, how did you feel?
Mme Massé : Yes. «J'étais en colère», I prefer to say it in French, «j'étais en
colère», and I think that the salon bleu was not at the… «à la hauteur» that
Joyce Echaquan deserves. I think we were not «à la hauteur de»… And… Yes,
that's it.
Mme Fletcher (Raquel) : But it was more than anger, right, because you've been angry before
in the salon bleu.
Mme Massé : Yes.
Mme Fletcher (Raquel) : You walked out.
Mme Massé : Yes.
Mme Fletcher (Raquel) : So, it was a step above anger. How do you… What do you… Do you feel
personally hurt, offended?
Mme Massé : I mean, as you know, I am not from the First Nation, but I'm a very,
very long-time ally. And, what I saw yesterday, here, in our Parliament, «ce n'était pas digne» of my
people. Quebeckers recognize
that there is problem with the way that our public services «interviennent»
with the First Nations. So, my people, the Quebeckers are more responsible, are more touched by what our sisters and
brothers… indigenous sisters and brothers live everyday. So, yes, I was upset,
I need to take care of my relationship with First Nations, because they were
looking at the question period.
And for me, it's important to
say : OK, we'll continue,
we will continue.
Mme Fletcher (Raquel) : Were you embarrassed?
Mme Massé : I was embarrassed, of course.
Mme Greig (Kelly) : Tomorrow, we're going to have a holiday, a new holiday…
reconciliation day. It is not a statutory holiday… Do you think it should be?
Mme Massé : You know what, for Québec solidaire, to have holiday and give to our workers «des journées fériées», we
say it's important since a
while. But since we discovered all these bodies around Canada — and I know that we're going to start here, in Québec, to dig to see what happened under
the earth close to the «pensionnats» — I think, to have this kind of memory day should be a good idea. And
I don't totally understand why Mr. Legault didn't choose to give to Quebeckers first this time… at this time of
the year, this time of break, and first, the most important, this moment to have a reflexion, to give time, to give the time to
our citizens to see a film like Beans, see… go and meet some indigenous
people. I think it's a good idea. So, ask Mr. Legault why he did this
choice.
La Modératrice
:
Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 27)