(Dix heures trois minutes)
La Modératrice
:
Bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Ce matin,
Mme Véronique Hivon, notre porte-parole en matière de famille,
M. Martin Ouellet, notre leader parlementaire. Ils seront suivis du chef
du Parti québécois, M. Paul St-Pierre Plamondon. La parole est à vous.
Mme
Hivon
: Oui.
Alors, bonjour, tout le monde. Vous m'entendez, depuis des semaines, depuis des
mois… de parler de la crise dans nos services de garde éducatifs à l'enfance et
de l'urgence de valoriser et de rémunérer à sa pleine valeur la profession
d'éducatrice.
Pas plus tard que la semaine dernière,
j'étais ici avec le groupe Valorisons ma profession, des éducatrices qui se sont
mobilisées parce qu'elles voient les ravages que fait l'exode des éducatrices
qualifiées dans le réseau au Québec et à quel point c'est tout l'avenir de
notre réseau qui est en péril, ce joyau dont on est si fiers au Québec, les
services de garde à la petite enfance, avec les CPE, les garderies
subventionnées et les milieux familiaux, enfin.
Et donc on voit à quel point le
gouvernement, faute d'action, faute de prévisibilité, faute d'avoir mis en
place les moyens qui étaient requis, fonce dans le mur, et qui en paie le prix?
Bien, ce sont les enfants, parce que je vous ai appris, je vous ai dit, il y a
quelques mois, qu'on était passés, donc, de deux éducatrices sur trois, comme
exigence d'être qualifié, à une sur trois, qui a été décrété par le ministre.
Et qu'est-ce qu'on apprend de plus, avec
le document en main, c'est que non seulement on est passés de deux éducatrices
sur trois, qui doivent être qualifées, à une sur trois, mais, même la personne
sur trois qui doit être qualifiée, on nivelle encore par le bas en revoyant à
la baisse les critères, en introduisant une nouvelle catégorie qui s'appelle
maintenant une remplaçante temporairement qualifiée.
Et donc, maintenant, on va reconnaître
comme qualifiée une étudiante en techniques d'éducation à l'enfance qui aura
fait à peine un an d'études et même pas de stage, même chose, on va reconnaître
quelqu'un qui a fait un an d'études, au niveau universitaire, dans des domaines
qui ne sont même pas directement reliés à l'éducation à la petite enfance, même
chose, on va reconnaître des gens qui étudient en travail social.
Bref, non seulement on ne met pas en place
les moyens pour valoriser la profession, mais on dévalorise, et on se demande
bien qu'est-ce que le gouvernement ferait face à d'autres professions. Est-ce
qu'il se permettrait d'avoir une personne sur trois qualifiée et de s'occuper
d'enjeux aussi importants que le développement de nos tout-petits? La réponse,
évidemment, c'est non.
Ça nous ramène à cette espèce d'époque où on
voyait les éducatrices comme des gardiennes. Et là il est grand temps que l'on
sorte de cette espèce de philosophie là, qu'enfin le gouvernement se réveille
plutôt que de niveler par le bas et de faire en sorte que c'est tout l'avenir
de notre réseau qui est compromis, ce réseau qui faisait la fierté de tous les
Québécois, qui avait une véritable vision de développement et d'avenir pour
l'égalité hommes-femmes, évidemment, pour le développement des tout-petits,
pour, bien sûr, la place des femmes sur le marché du travail et le
développement économique.
Alors, c'est extrêmement grave, ce à quoi
on assiste en ce moment, et on demande, donc, et on va déposer aujourd'hui une
motion en ce sens, au ministre de la Famille et à son gouvernement, à la
présidente du Conseil du trésor, d'opérer un rattrapage salarial massif pour
les éducatrices dès maintenant, de toute urgence, afin qu'on freine l'exode. Je
vous rappelle qu'il y en a près de 50 % qui ont dit songer à quitter dans
les trois prochaines années, en plus de toutes celles qui ont quitté au cours
des derniers mois et des dernières années. Il faut freiner l'hémorragie. Il
faut réaliser que ce sont les piliers du réseau et de la qualité des services
de garde et les rémunérer convenablement.
Sur ce, je vais céder la parole à Martin
Ouellet, notre leader.
M. Ouellet : Bonjour à tous.
Pas plus tard qu'il y a de ça deux semaines, à l'initiative du Parti québécois,
l'Assemblée nationale adoptait une motion pour qu'on convienne ensemble des
différents critères objectifs pour sortir de l'urgence sanitaire. Il nous reste
une semaine, cette semaine, à cette session parlementaire.
Donc, sous l'initiative du Parti québécois,
Paul St-Pierre Plamondon, notre chef, a envoyé une lettre à tous les chefs des
partis pour qu'on trouve un moment cette semaine de tenir cette première
rencontre, question de jeter les bases sur ces critères objectifs pour mettre
fin à l'urgence sanitaire. Le Parti québécois avait quand même mis sur la table
quelques propositions, dont la réussite de la campagne de vaccination, qui va quand
même très bien. Et on le voit aussi, depuis les derniers jours, qu'on va même
être capables de devancer la deuxième dose, le niveau d'hospitalisation aussi,
la clientèle COVID dans les centres hospitaliers.
Donc, ce qu'on veut cette semaine, c'est
provoquer cette rencontre-là depuis l'adoption de cette motion, lors d'un débat
du mercredi occasionné par le Parti québécois. Donc, ce que nous voulons
aujourd'hui, c'est d'avoir de l'écoute du côté du premier ministre et d'avoir
de la disponibilité pour qu'ensemble, tous les partis politiques, nous
puissions enfin établir quelle sera la marche à suivre pour lever l'urgence
sanitaire.
Donc, on est en attente… on sera en
attente, pardon, des réponses des autres partis politiques. On pense qu'on peut
le faire cette semaine. Mais, si c'est une question d'agenda, le Parti
québécois demeure disponible encore la semaine prochaine et, au pire aller, d'ici
deux semaines. Mais on pense qu'il faut profiter de la période de la session
intensive présentement à l'Assemblée nationale pour trouver ensemble la voie
pour la levée de l'urgence sanitaire.
Merci. Sur ce, je cède la parole à mon
chef, M. Paul St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci, Martin. Bonjour à tous. Bon début de semaine.
Vous le savez, au Parti québécois, la
langue française est importante pour nous. Et on a dit dès le départ que le
projet de loi n° 96 n'allait pas assez loin et on y est allés d'un plan
qui est complet, mais de certaines mesures audacieuses, que ce soit en
immigration, en enseignement supérieur, en langue de travail.
Et on a obtenu, hier, un sondage qui est
très positif pour nous, surprenant à la limite, où on se rend compte qu'en fait
il y a seulement, chez les francophones, 24 % de la population qui pense
que ce qui est proposé par la CAQ en matière de français, c'est suffisant,
alors qu'on a 49 %, presque la moitié de la population, qui dit :
Non, on ne pense pas que ce projet de loi là sera suffisant pour renverser le
déclin de la langue française. Et c'est important, pour nous, au Parti
québécois, parce qu'on est le seul parti à avoir dit d'entrée de jeu : Ce
projet de loi là, à sa face même, est insuffisant, on ne se donne même pas
d'objectifs, on ne mesure pas, pendant que les trois autres partis, le Parti
libéral, QS… a félicité, a, conjointement, pris position en faveur de ce projet
de loi là.
Bien, c'est des résultats qui sont très
révélateurs, surtout de la manière que ça avait été accueilli par le premier
ministre lui-même, qui disait que la loi 101, dans les cégeps, c'est une
mesure extrémiste. Ce que le sondage dit, c'est qu'il y a 69 % des
Québécois qui pensent que c'est une mesure adéquate… des journalistes et des
commentateurs, également, qui disaient : Bien, c'est vraiment une mesure,
d'une certaine manière, radicale, ils vont perdre les clientèles plus jeunes
avec une mesure comme celle-là. Mais ce qu'on voit, c'est que les jeunes sont derrière
nous. 51 % des jeunes pensent que c'est une bonne mesure, la loi 101,
au cégep.
Puis, pour être honnêtes, nous, on n'a pas
consulté, on n'a pas fait de sondage avant de faire notre plan sur la langue
française. Mais, lorsqu'on a vu que le gouvernement laissait couler certaines
parties de sondages pour véhiculer l'idée que la population était largement en
faveur du p.l. n° 96, on a voulu vérifier ce qu'il en
était, et c'est saisissant.
Donc, le Parti québécois se trouve au bon
endroit sur la langue française, a vraisemblablement l'écoute de la population,
qui est, à juste titre, inquiète de la pérennité de notre langue commune. Et on
va continuer, au cours des prochains mois, à mettre de la pression pour que ce
projet de loi là soit à la hauteur du défi, et c'est quand même au coeur de
notre engagement.
Et, là-dessus, je vais prendre vos
questions.
La Modératrice
: Une
question, une sous-question.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Michel David, ce matin, compare le Parti québécois à un patient dans une
ambulance, puis on ne sait pas si on va se rendre à l'hôpital. Est-ce que vous
avez l'impression que l'été, pour vous, sera important pour refaire l'image du
parti, commencer à annoncer des candidatures? On voit le nom d'Alexis Deschênes
qui circule en ce moment. Est-ce que, donc, les prochaines semaines, c'est à ça
que vous allez les utiliser?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est que l'automne qui nous attend va être un environnement politique
complètement différent, et on a hâte à ça. On a hâte de pouvoir mettre de
l'avant tant nos candidats que ce qu'on a de constructif, les projets qu'on
veut proposer pour les Québécois, parce que, pendant la pandémie, vous l'avez
vécu autant que nous, le sujet, c'était la pandémie au quotidien. C'est normal,
mais ce n'est pas ça qui nous attend à l'automne. Donc, c'est certain qu'on
attend avec impatience que l'environnement politique normal, et Martin parlait
de déconfinement de la démocratie, là, on attend ça. Et les gens seront
évidemment heureux de parler de d'autres choses, et on aura plusieurs
propositions, et on aura plusieurs initiatives qui vont aller en ce sens-là. Donc,
oui, j'ai hâte à cette période politique là qui nous attend.
M. Pilon-Larose (Hugo) : …déjà
demandé à M. Roy de céder sa place à Alexis Deschênes?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non, non.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Jamais?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Jamais. Non, en fait, j'avais l'intention de rencontrer M. Roy cet été
pour faire le point avec lui, parce que, tant au niveau de son assiduité dans
les travaux de l'équipe, tant au niveau de ses prises de position par rapport à
celles de notre parti, par rapport aussi à des déclarations vis-à-vis la CAQ,
qui datent d'avant mon arrivée comme chef, il y avait plusieurs choses à
discuter, là. Donc, oui, j'avais l'intention de le rencontrer pour dire :
Quelles sont tes intentions? Mais il n'y avait aucun message en ce sens-là,
non, puis aucune discussion concrète, puis je n'avais pas l'intention de le
faire à court terme non plus.
M. Pilon-Larose (Hugo) : …à
vos députés actuels, à votre caucus, dans la… par rapport à la prochaine
élection? Est-ce que vous leur demandez, par exemple, de décider cet été s'ils
seront présents…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non, je n'ai rien demandé. On continue notre travail. Puis, comme je vous
dis, on prépare l'automne, parce mettre de l'avant ce qu'on a de bon, parce
qu'on ne sera pas en train de discuter de pandémie. Ça va être un environnement
complètement différent. Donc, les efforts vont être placés sur la préparation
de l'automne, puis c'est tout à fait normal.
Mme Côté (Claudie) : Avez-vous
des discussions avec Alexis Deschênes?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, oui, je connais Alexis Deschênes depuis plusieurs années.
Mme Côté (Claudie) : …
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, oui, je l'ai appelé pour prendre des nouvelles. Alexis est impliqué dans
le Parti québécois, localement, depuis très longtemps, là, puis il a le droit,
comme on… Il y a plusieurs candidatures en ce moment qu'on sait sont des
candidatures potentielles dans le Parti québécois. Je garde des liens avec tout
le monde. C'est tout à fait normal. Et il ne faut pas oublier qu'au Parti
québécois on n'est pas candidat tant qu'on n'a pas fait l'investiture, puis il
n'y a pas de calendrier d'investiture en ce moment de mis en place au Parti
québécois. Mais est-ce que je parle à Alexis Deschênes? Je parle à Alexis
Deschênes, évidemment, comme je parle à plusieurs autres candidatures
potentielles ou des gens qui ne sont pas des candidats potentiels, mais qui
sont impliqués dans l'organisation. Ça, ça fait partie de mon rôle.
M. Bergeron (Patrice) :
Mme Marois, à une certaine époque, après une suite de départs, avait
demandé à ses élus : Écoutez, s'il y en a qui ont à partir, là, c'est peut-être
le moment de le dire, là, la porte est ouverte, c'est le temps, là, puis, après
ça, bien, on va garder ceux qui sont là comme loyaux. Est-ce qu'il n'y a pas un
moment, pour un chef, de lancer ce message-là à son caucus?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Aujourd'hui serait le pire moment, parce que la pandémie a créé un
environnement qui est particulier à tous les niveaux, vous le savez.
Donnons-nous un automne de politique normale, où le Parti québécois proposera
il est là pourquoi, parlera de ses convictions, parlera, avec son coeur, de ce
qui nous anime, l'indépendance du Québec, la langue française et
l'environnement, dans un espace où est-ce qu'il y aura de l'écoute, préparons
ça, là. C'est ça, la priorité.
M. Lavallée (Hugo) : …au Parti
québécois, pour la dissidence, là, parce qu'on comprend que M. Roy n'était
pas tout à fait d'accord avec vous sur certains sujets, dont la…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Ah! évidemment, il y a de la place…
M. Lavallée (Hugo) : On peut
s'opposer aux directives du chef, voter contre? Il n'y a pas de souci, là?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien sûr, il n'y en a pas. Ce qu'il y a, par contre, c'est que, si,
ouvertement, on n'a plus de motivation à participer aux activités du caucus
puis si on a plusieurs enjeux, là, au niveau de l'équipe, au niveau de la
confiance, par exemple, ça, c'est d'autres paramètres, là. Mais le désaccord
sur le plan intellectuel fait partie de la vie politique. C'est tout à fait
normal. Donc, je pense qu'on n'est pas là, là, c'est d'autres considérations.
Peut-être que quelqu'un veut prendre la
parole là-dessus?
Mme
Hivon
:
Bien, je peux vous dire tout simplement qu'on a des débats très sains, et puis
qu'on discute beaucoup, et que Paul est très ouvert à la discussion et au
débat. Et je pense qu'un exemple de ça, c'est qu'il nous a donné le choix de
voter comme on voulait pour l'ensemble des propositions, bien sûr, au dernier conseil
national, comme c'est le cas. Donc, il n'y a pas du tout d'enjeu de ce côté-là,
vraiment pas.
M. Larin (Vincent) : Vous,
allez-vous être là, Mmme Hivon, en 2022?
Mme
Hivon
: Oui,
c'est mon intention de me représenter.
M. Larin (Vincent) : J'aurais
une question concernant la réforme de la loi sur la santé, bien, peut-être sur M. Dubé,
qui évoque, là, la possibilité de réformer la loi sur la santé pour, entre
autres, là, décloisonner les différents secteurs. Est-ce que vous êtes ouverts
à ça? Est-ce que vous avez des idées de choses qui pourraient être modifiées?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Bien, c'est ça, il faut aller dans le détail, voir quoi… Rappelons que le
système de santé est un système qui a été bardassé, là, qui a fait l'objet de
multiples réformes, au point où, lorsqu'on parle aux gens dans le réseau, ça
devient des mises en place de réformes successives. Pendant ce temps-là, bien,
on a moins de temps pour la mission principale, qui sont les patients. Mais il
ne faut pas être fermé à une réforme. Tout ce qu'on dit, c'est qu'il faut que
les partis de l'opposition soient impliqués, et qu'on soit concis sur
exactement quels sont les objectifs. Puis, à ce moment-là, bien, quand on saura
plus précisément où cette réforme-là, potentiellement, veut aller, on pourra
commenter dans le détail.
M. Bergeron (Patrice) : Sur
les services de garde, si vous permettez, Mme Hivon, donc vous décriez la situation
actuelle qui fait qu'on place les gens qui ne sont pas nécessairement formés
pour s'occuper des enfants. Mais, comme il y a une pénurie catastrophique, vous
demandez une injection de fonds pour regarder cette question-là, mais ça ne
réglera peut-être pas le problème de ceux qui ne sont pas nécessairement
disponibles tout de suite pour rentrer dans le réseau.
Mme
Hivon
:
Écoutez, si vous offriez un rattrapage salarial massif… Je veux juste vous
rappeler que, nous, quand on a mis sur pied le réseau, on a offert un rattrapage
salarial massif, entre 1999 et 2003, de 34 %, et c'est drôle, hein, on n'a
jamais parlé de pénurie d'éducatrices quand on était là.
Donc, ce n'est pas compliqué. Il n'y a
tellement pas de valorisation et de rémunération adéquate qu'on voit véritablement
un exode. On en a parlé abondamment pour les milieux familiaux, mais là c'est
la même chose qui se trame dans les CPE, dans les garderies en installations, parce
que non seulement les éducatrices ne sont pas valorisées et rémunérées
convenablement, on ne leur a pas donné de primes.
Je veux juste que vous réalisiez… Alors
que tout était fermé au Québec, les écoles n'étaient pas ouvertes, les services
de garde, eux autres, ils continuaient à fonctionner, les éducatrices étaient
au combat. Aucune prime. On en donnait dans les épiceries, dans les pharmacies,
à juste raison. On en donnait aux cuisiniers dans les résidences de personnes
âgées. Mais les éducatrices, elles, qui étaient, au jour le jour, avec les
enfants et, par extension, avec leurs familles, on ne leur en donnait pas.
Donc, non seulement il n'y a pas un
message de valorisation, mais il y a même un message de mépris, jusqu'à un
certain point, de ne pas avoir donné de primes, de ne pas avoir vu venir, alors
que, nous, ça fait deux ans qu'on dit au ministre : La catastrophe, elle
est devant vous, elle est annoncée, est-ce que vous pouvez, s'il vous plaît, en
prendre acte? Et c'est pour ça qu'aujourd'hui on dit : Ça prend un
rattrapage salarial massif.
Il faut que ce soit annoncé là, là, parce
que non seulement ça va freiner l'exode, mais ça va faire en sorte que celles
qui ont quitté dans les derniers mois pourront relever la main, parce que
celles qui restent en place en ce moment, qui sont formées, c'est pire que jamais,
parce qu'elles sont inondées de nouvelles personnes qui viennent donner un coup
de main et qui ne sont aucunement formées. Donc, en plus de leur travail, elles
doivent former des personnes non formées. Et ça, c'est un cercle vicieux qui
fait qu'on voit l'hémorragie à laquelle on assiste aujourd'hui.
Puis, je veux juste vous dire, ce qui est
assez hallucinant, quand on lit, là, toutes ces directives-là et cette nouvelle
qualification de remplaçantes temporairement qualifiées, à la question :
Quand prendront fin les dispositions qui sont entrées en vigueur, hein… Puis
personne n'en a entendu parler. Bizarrement, le 23 avril 2021,
personne n'a vu ça. On est tombés sur ce document. Quand prendront fin les
dispositions? Considérant l'incertitude entourant la pandémie mondiale, il est
impossible pour l'instant de fixer une date de fin quant à l'application de ces
dispositions.
Donc là, on fait encore passer ça sur le
dos large de la pandémie, alors qu'évidemment ça n'a rien à voir, et que le
problème était là avant, et qu'on avait alerté le gouvernement. Sans date de
fin. Alors, quand le ministre dit ce matin : Ah! c'est pour l'été, c'est
pour la période estivale, comment ça se fait qu'il n'a pas mis le 31 août
comme date de fin dans son document?
La Modératrice
: On va
prendre une dernière question en français.
Mme Crête (Mylène) :Bien, moi, j'avais une question sur le projet de loi
n° 59. Est-ce qu'il y a encore des choses qui vous dérangent dans ce
projet de loi là, qui feraient en sorte que vous pensez qu'il ne sera pas
adopté, là…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, il y a des enjeux très importants dans le projet de loi n° 59,
notamment celui de la prévention. Dans l'héritage du Parti québécois, au coeur
de notre mouvement, il y a la protection des travailleurs. René Lévesque aimait
dire qu'on est un parti favorable aux travailleurs, et c'est notamment dans
tout ce qui est prévention des accidents de travail, protection de la santé et
de la sécurité des travailleurs où, le Parti québécois, on a fait beaucoup.
Puis c'est dans notre ADN, parce qu'on ne
conçoit pas que, pour faire certaines économies en efficacité ou en ressources
financières, il y ait des décès puis des accidents, des maladies
professionnelles, qu'on aurait pu éviter. Ce qu'on voit, dans ce projet de loi
là, puis l'aspect sur lequel on veut travailler le plus, c'est que l'aspect
prévention est devenu un peu discrétionnaire à l'employeur, dans la manière
dont est construit le projet de loi. L'aspect prévention, donc, risque de
reculer dans la manière dont c'est conçu.
Donc, il y a encore beaucoup, beaucoup,
beaucoup de travail à faire, parce que, nous, tant qu'on n'aura pas l'assurance
que la prévention des décès en milieu de travail, on est allés jusqu'au bout,
qu'on a fait tout ce qu'on pouvait pour les prévenir, ces décès-là, on ne
lâchera pas le morceau, parce qu'il y a une question de principes humains. On
n'a pas à sacrifier des vies humaines par négligence au niveau de la
prévention.
Puis il y a aussi un calcul simplement
économique. Ce n'est pas intelligent, sur le plan financier, de faire des
économies de bouts de chandelles en matière de prévention, pour ensuite
externaliser des coûts gigantesques, sur le plan humain puis sur le plan
financier, au reste de la société, parce qu'on a des gens qui sont blessés, des
gens qui ne peuvent plus travailler ou des gens qui sont décédés, qui ont
laissé leurs enfants, leurs familles dans le deuil. Ce n'est pas concevable. Il
y a de vrais enjeux dans le projet de loi n° 59, dans sa mouture actuelle.
La Modératrice
: On va
passer en anglais.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. I would like to get
your reaction on the Grand Chief Simon of Kanesatake saying that Bill 96… it
will be like a second colonization.
M. Ouellet : …
Mme Senay
(Cathy) : So, Bill 96, the Grand Chief Simon
is saying that it's a second colonization, that Mr. Legault should definitely
ask First Nations communities their input because they are totally left aside
and… just as a matter of protection of languages, now that French will be
considered to be the only official language in the Constitution.
M. Ouellet : Protection of languages of First Nations is a real issue, but I
don't think that the Bill 96 is the right bill to do it. Remember, when we do
it, the bill for «les renseignements personnels»
of the children, in the first case, the CAQ decided to put it in the running
bill, and the First Nations just said to the National Assembly : Well,
it's not a good thing, we want a bill to talk to us, we want our own bill. If
this is the real case, for protection of languages of the First Nations, I
think they will need a right bill for the First Nations, not into a bill that
we're going to talk about the
protection of…
Mme Senay (Cathy) :
It's not the right…
M. Ouellet : I think it's not the right place to do it. We can have that kind of
conversation. Last week, le Parti québécois adopted a motion that we want to
make sure that some characters can be eligible on the «direction de la
protection civile» for the First Nations who want to name their child with
certain characters. So that kind of thing is the thing that we can make some concrete «gestes», concrete actions. So we think that, if we want to
do some right action for the protection of the first languages for the First
Nations, we have to do it in the right time, with the right bill, with the
right persons, and all the persons that are going to be involved in that case.
Mme Fletcher (Raquel) : I have a question for…
Mme Senay (Cathy) : Yes, well, I don't know if you have another question for Martin. I
have a question for Véronique Hivon, because teachers in green and yellow zones, now, won't have to
wear mask anymore in classes. The CNESST just announced this, confirmed this.
Teachers in orange zones will still have to wear masks, and, now, students,
since this morning, don't have to wear a mask in orange, yellow and green
zones. And then you have a strike, a one-day strike, tomorrow, and you don't
have that many, like, days of school left before the end of the school year.
How… could have been able to avoid this free-for-all?
Mme
Hivon
: That's a broad question. So, yes, I think that your feeling of a
free-for-all is the right word, and it's quite disconcerting to see how
everything is handled. But we are happy for children and we are happy for
teachers who won't have to wear masks anymore.
But what remains
puzzling, and we hope to have those explanations by the head of Public Health,
is why, last week, you know, the whole argument was, you know : Go get
your vaccine, and it is going to be the way to be able to get off… to take off
your mask and to be able to meet your friends again. We know all the saga about
proms and all that, and, all of a sudden, now, OK, we're just… We understand,
of course. It doesn't make any sense, with the heat and what the children are
going through, so this is why we're relieved and we're happy about the measure.
But we feel that there is a need for explanations, how this happened, you know?
But we feel that we are
repeating ourselves, because we've said that quite a few times. How are those
decisions taken, you know? So we would have liked, you know, last week, to hear :
OK, it's coming, because, you know, we won't need them anymore, and we're
thinking about that, and because of that… but this is not what we were hearing
last week, and, bang! last night… because we understand why. People feel it
doesn't make any sense.
Mme Senay
(Cathy) : And one last question about catching
up, they're supposed to… The Education Ministry is working on tests to…
Mme
Hivon
: Yes, pedagogical camps.
Mme Senay (Cathy) : Yes. Can you know where they are? How many there are? What's the
program? What's the curriculum? Who's in charge?
Mme
Hivon
: I have no idea, and it is a very, very good question, and this is what we asked when the
plan was released, OK, because it was already made, and he was telling us, you know: It's going to happen. We think
it's a good idea, but how is this being organized? And we feel it's always the
same thing, nobody knows, on the field, how it's going to happen, and there's
still so many questions. So, really, it's beyond words, what I can tell you. I
would feel that I'm just repeating myself.
Mme Côté (Claudie) : Mme
Hivon, j'aimerais vous entendre sur ce que vous avez…
Mme
Hivon
: Les
masques?
Mme Côté (Claudie) : Oui, dans
les écoles. Vous ne comprenez pas la tergiversation, le changement de cap?
Mme
Hivon
: En
fait, on est très heureux pour les enfants du Québec, qui n'auront plus à
porter de masque, et pour le personnel. Donc, on est heureux de voir que les
autorités de Santé publique et de la CNESST ont donné de nouvelles indications.
La question qu'on veut qui soit éclairée, c'est pourquoi, la semaine dernière,
le masque était toujours aussi essentiel, tellement que c'était l'argument pour
essayer de dire aux jeunes, de par la Santé publique et le gouvernement :
Allez vous faire vacciner, ensuite vous allez pouvoir enlever vos masques, éventuellement
voir vos amis.
Même chose, on a vu toute la saga des
bals. Donc, quand on parle de planification, on ne sait toujours pas ce qui
peut être annoncé pour les bals. Donc, c'était compliqué, on ne pouvais pas… tout
ça. Et puis là on a le sentiment que, finalement, c'est correct, puis on peut
enlever les masques. On comprend très bien la cause immédiate, et on se réjouit,
pour les enfants, de cette mesure-là, mais on veut juste comprendre qu'est-ce
qui motive les décisions, encore une fois, comment on arrive à cette
décisions-là.
Mme Côté (Claudie) : ...
Mme
Hivon
: Tout
à fait, tout à fait. Bien, en fait je suis contente de voir que, des fois, il y
a des éléments qui font qu'il y a des prises de décisions qui sont là. Mais je
pense que c'est important, pour garder l'adhésion aux mesures, d'expliquer à la
population et de ne pas laisser entendre que ça se prend comme ça, à la
va-comme-je-te-pousse. C'est juste ça. Donc, on peut être très, très heureux du
résultat, et on l'est, parce qu'on sait à quel point c'était lourd, mais je
pense juste qu'il faut réconcilier le discours de la semaine dernière avec le
discours d'hier et d'aujourd'hui.
Mme Fletcher
(Raquel) : Yes, so I have a last… Yesterday,
we saw, in Montréal and other
places, particularly in the Bill-Durnan arena, these long lines of people waiting
to get their second dose in 32 degrees, and some of them were turned away
because they didn't qualify or they didn't understand the... There seemed to be
a lot of confusion. What do you have to say about that? Is there something that
the Government should be doing to make sure that people are not standing in the
heat for hours on end?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, obviously, at this stage, the vaccination process has
been tested and tested. So we should be able to adapt to situations such as
extreme heat. The last thing we want to see is elderly people or people that
have certain weaknesses be affected by the temperature. And I think, now, we
need to see what adaptations can be made ahead, because we're going to hit
other waves. So I'm not aware…
Mme Fletcher (Raquel) : …
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Heat waves. No, no, not pandemic
waves. We're going to hit other heat waves. Thank you. And, in that context, we need to see… I'm not aware of the
specific case of the Bill-Durnan arena, but we need to see, if we know that
it's a threat to people to stand outside, how we adapt the scheduling and how
we adapt the queue, if there is one, so that we don't put in jeopardy anyone.
M. Grillo (Matthew) : …the Government
should have clarified a little bit, because we did receive some messages from
people who were confused. Can they get AstraZeneca in a walk-in? Is it Pfizer
in a walk-in? They have to wait for the appointment. Do you think the Government should have clarified all of that
perhaps last week?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Clarified which vaccine is available?
M. Grillo (Matthew) : How it works. Can you go and just get a vaccine? If you waited
eight weeks, can you go in a walk-in and get a vaccine or should you be
rescheduling and moving up your appointment? Should you be waiting for your
original second dose date?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Of course, the more you change the
directives, the more there's confusion and the more important it is, then, to
make it as clear as possible to the population. That's up to the Government. You can never… There's never
enough… There's never too much explanations and clarifications. Globally, I
think the vaccination is going towards the right direction. We see the
statistics in terms of infections. But, if there is a confusion about certain
aspects of the vaccination, it's just a matter of getting the information out
there as clear as possible.
La Modératrice
:
Merci beaucoup. Bonne journée.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Merci.
Mme Côté (Claudie) :
Voulez-vous nous parler du match de hockey d'hier?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, avec plaisir.
M. Ouellet : …
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Oui, c'est ça, non, moi!
M. Ouellet : …
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Je vais dire la chose suivante sur la série. Ils étaient au pied du mur contre
un des meilleurs clubs de la ligue nationale, les Leafs, du talent dans cette
équipe-là, à trois à un. Il y quelqu'un dans ce vestiaire-là qui a décidé qu'il
ne lançait pas la serviette. Puis personne n'aurait prédit que ce club-là se
relèverait, mais il y a quelqu'un dans ce vestiaire-là qui a décidé qu'il ne
lâchait pas le morceau. C'est quoi, les conséquences, après? C'est une petite
victoire, puis une autre petite victoire, puis c'est en prolongation, etc.
Mais regardez l'effet d'une équipe qui
reprend confiance parce qu'elle a refusé de céder quand elle était sous
pression. Elle a refusé de baisser les bras. Elle est demeurée dans une pensée
gagnante. La dureté du mental, comme disent les Boys… mais je trouve ça beau,
parce qu'on le voit dans la série contre Winnipeg, ils ne sont pas arrêtables.
C'est un autre club. Mais ça vient d'un seul moment très, très spécifique. Je
ne sais pas ce qu'il s'est dit dans ce vestiaire-là quand c'était trois à un
pour Toronto, mais il y a des gens qui ont refusé de plier les genoux, de
mettre un genou à terre, de baisser les bras, et on voit les résultats d'une
équipe qui, malgré vents et marées, décide de continuer à fixer l'objectif, à
poursuivre l'objectif. Je suis incroyablement fier d'eux et ça m'inspire...
Des voix : …
Mme
Hivon
:
…parce que vous savez que Dominique Ducharme, c'est un petit gars de
Joliette. Et donc je veux juste vous dire qu'il ne faut jamais sous-estimer les
gens de Joliette, malgré toutes les critiques qu'on pourrait entendre. Et donc
on est, à Joliette, vraiment très, très fiers. C'est un petit gars de
Notre-Dame-des-Prairies. Et donc toute la population est derrière lui,
évidemment sa députée encore plus. Donc ça me tient à coeur. Je voulais vous le
dire.
Une voix
: …
Mme
Hivon
:
Je connais sa conjointe, mais je... Bien, je l'ai croisé, évidemment. Ce n'est
pas mon ami avec qui je jase toutes les semaines, mais, oui, oui, il est très
connu à Joliette, là. C'est vraiment un gars... Je vous invite à lire toute son
histoire qui est très inspirante aussi.
La Modératrice
: Sur
ce, bonne journée.
(Fin à 10 h 35)