(Onze heures dix-sept minutes)
Mme Massé : Bonjour, tout le
monde. Contente d'être avec vous ce matin. Dans les prochains mois, on sait que
va s'amorcer au Québec un débat important pour la culture québécoise. Je fais
référence bien sûr au projet de loi du ministre Jolin-Barrette qu'on espère
qu'enfin il va nous présenter, puisqu'on attend avec impatience son projet de
réforme de la loi 101 et, on le souhaite, pas seulement la loi, mais aussi
un plan d'action pour revaloriser le français, en particulier à Montréal.
Québec solidaire sera de cette discussion
parce que cette discussion-là, elle est importante. On fera des propositions
positives pour inspirer le gouvernement du Québec. En ce sens, d'ailleurs, je
suis très heureuse et très fière d'être avec ma collègue Ruba Ghazal pour vous
présenter notre livre orange, notre plan solidaire pour faire la promotion de
la langue française.
La langue française, c'est plus que notre
langue commune, c'est le socle de notre société. On doit en être fiers, la
chérir, en prendre soin, la faire rayonner. C'est notre langue qui nous permet
d'échanger, de créer des solidarités et même de débattre, je dirais de créer du
nous, créer... de tricoter du nous, de tisser du nous.
On n'est pas toujours d'accord, comme
peuple, puis c'est bien correct, mais au moins on est capables de dialoguer
puis de se comprendre. Notre discussion collective en dépend. Et trop souvent, malheureusement,
ces débats qui touchent l'identité se font sur le mode de la polarisation.
Certains cherchent à tout prix des ennemis de la langue ou de notre culture,
ils cherchent des méchants dans l'histoire. Nous, on voit les choses autrement.
On invite donc la population, les gouvernements,
les partis d'opposition à résister à la polarisation sur cet enjeu fondamental
qu'est notre langue commune. Il faut enthousiasmer la population du Québec
plutôt que de la diviser. Bien sûr, il y a des défis, il y a des défis pour
revaloriser la langue française, notamment à Montréal, mais nous, on est
convaincus que c'est possible tant et aussi longtemps qu'on fait le choix de
rester positifs et de tendre la main plutôt que de pointer du doigt.
Alors, je vais laisser ma collègue Ruba
vous présenter quelques mesures qu'il y a dans notre livre orange.
Mme Ghazal : Merci beaucoup,
Manon. Alors, bonjour, tout le monde. Donc, je suis vraiment très, très
heureuse aujourd'hui de vous parler du livre orange pour la protection de la
langue française de Québec solidaire. Le livre orange, bien, il contient
21 propositions, et tout l'esprit de ce livre-là, en fait, c'est un clin
d'oeil au livre blanc que M. Camille Laurin, le père fondateur de la loi 101,
avait déposé avant, justement, la Charte de la langue française, où il mettait
l'intention du gouvernement de l'époque et des principes qui sont très modernes
encore aujourd'hui, des principes d'ouverture, d'inclusion, de justice sociale,
etc., auxquels Québec solidaire et beaucoup de Québécois adhèrent. Et donc c'est
dans cet esprit-là qu'on a concocté les 21 propositions pour que le Québec
puisse faire face au défi de la langue française qu'on connaît tous.
Le plus gros morceau du plan d'action, des
21 propositions, touche le milieu du travail. Et j'ai envie de citer
Gérald Godin, ancien député de Mercier, il disait qu'«il ne faut pas oublier
qu'on passe la grande majorité de notre temps, de notre vie, pas à l'école,
mais principalement au travail. C'est dans le milieu de travail que la langue se
fait vraiment et c'est là qu'elle se crée, qu'elle meurt ou qu'elle se
renouvelle, qu'elle rajeunit ou qu'elle vieillit.» Donc, hein, on reconnaît le
député poète.
Mais il y a aussi d'autres secteurs :
en éducation, l'accueil et l'intégration des personnes… des nouveaux arrivants,
la culture. Il faut plus que jamais parler de la langue française comme pas de
grammaire ou de syntaxe mais de culture pour la faire encore plus aimer, notre
culture, donc, commune.
Et quelques propositions en rafale, je
vous laisserais lire les 21 propositions, donc, il faut que le processus
de francisation de la loi 101 s'applique aux entreprises de
10 employés et plus, interdiction… il faut renforcer la disposition
d'interdire, dans les offres d'emploi, de demander la connaissance de l'anglais,
et, si c'est absolument nécessaire, bien, c'est à l'employeur de le justifier
directement dans l'offre d'emploi. Les subventions, les crédits d'impôt que
reçoivent les entreprises sont conditionnels au respect de la Charte de la
langue française. Il faut aussi bonifier la loi du 1 % de la formation de
la main-d'œuvre pour faire plus de francisation en milieu de travail. Les
immigrants qui arrivent au Québec veulent apprendre le français, et les parents
aiment comprendre les papiers que leurs enfants reçoivent de l'école pour les
aider, mais ils ne peuvent pas choisir entre travailler et gagner leur vie,
donc il faut que la francisation se fasse en milieu de travail. J'ai parlé avec
des entrepreneurs, des gens des milieux des affaires, et ils disent qu'il faut
que ça se passe comme ça.
Donc, je vous invite à regarder le plan,
et on espère, vraiment, que M. Simon Jolin-Barrette va tendre la main
qu'on lui… en fait, va prendre la main qu'on lui tend aujourd'hui avec ce
plan-là. On a des mesures concrètes, positives, qui vont aider à protéger la
langue française pour les générations futures. Merci.
M. Laforest (Alain) : …culture
québécoise, puis on va parler de sport, mais restons dans la culture
québécoise. Puis peut-être, Mme Massé, j'aimerais vous entendre là-dessus.
Qu'est-ce que ça vous a fait, hier, si vous n'étiez pas au courant, ou
qu'est-ce que ça vous fait, ce matin, de savoir que, pour la première fois en
111 ans, il n'y avait aucun Québécois dans l'alignement du Canadien, hier,
zéro, alors qu'il y en avait 10, Ontariens, dans l'alignement de Toronto?
Mme Ghazal : Bien, c'est sûr
que, même si je n'ai pas connu cette époque, ça me rend nostalgique de l'époque
où il y avait beaucoup, beaucoup de francophones, Maurice Richard, etc., dans
la ligue de hockey. Même si je ne suis pas une fan — ça, je veux vous
l'avouer aujourd'hui, je ne suis pas une fan — ça fait quand même
quelque chose de voir qu'il n'y a pas beaucoup de francophones. Mais je vais
laisser peut-être Manon, qui est peut-être plus connaissante que moi, vous
répondre.
Mme Massé : En fait, c'est
triste, c'est vraiment triste parce que ça… comment dire, ça fait juste
illustrer que c'est rendu une grosse machine dans laquelle toute notre fierté,
notre fibre de voir les Guy Lafleur, Maurice Richard — je ne suis
quand même si vieille que ça — sillonner la glace... Ça fait que oui,
c'est triste.
M. Laforest (Alain) : Ça fait
que le flambeau n'était pas très haut hier, là, c'est ça?
Mme Massé : Bien, écoutez, moi
non plus, je ne suis pas ça. Si vous voulez avoir vraiment des déclarations…
M. Laforest (Alain) : Pour
l'image, là…
Mme Massé : Ah! pour l'image…
M. Laforest (Alain) : …c'est
quand même une icône de la culture québécoise, là. Il y a eu des manifestations
pour protéger «le Rocket», là, à une certaine époque.
Mme Massé : C'était
extraordinaire, hein? «Le Rocket», il me semble que c'est un mot anglophone, ça.
C'est tout le paradoxe de ma belle langue française. Mais oui, c'est une grande
tristesse, je vous dirais ça.
M. Larin (Vincent) : …Mme
Massé, est-ce que vous considérez que c'est un problème de régie interne, qui
concerne l'entreprise qu'est le Canadien, ou bien si c'est un enjeu de société
où tout le monde, là, on est tous impliqués collectivement dans le
développement des joueurs, des jeunes Québécois, des plus bas niveaux, atome
jusque… Est-ce que c'est plus, tu sais, est-ce que c'est un phénomène de régie
interne ou c'est l'illustration d'un phénomène plus large, selon vous?
Mme Massé : Bien, c'est des
grosses entreprises, hein, ces affaires-là, là. Ce n'est pas du marché local,
là. C'est des grosses entreprises, c'est des multinationales, c'est du gros
argent. Ceci étant dit, mon amour du sport, il est à faire du ski de fond
moi-même, à patiner moi-même, et je vais laisser mon co-porte-parole qui va se
faire un plaisir de vous dire ça parce qu'il suit ça à la... comment on dirait
ça, à la virgule près.
M. Bergeron (Patrice) : Vous
avez cité Camille Laurin ainsi que M. Godin. Est-ce que vous estimez être
des héritiers, avec votre plan, de M. Laurin et de M. Godin?
Mme Ghazal : Oui, tout à fait,
tout à fait. La Charte de la langue française est une très, très grande loi au
Québec auquel tous les Québécois, toutes les Québécoises, peu importe leur
allégeance politique, leurs origines, trouvent qu'elle est importante puis
qu'elle a fait progresser le Québec et la culture québécoise. Et, oui, je me
sens héritière de Camille Laurin et de M. Gérald Godin, comme beaucoup,
beaucoup de Québécois.
M. Denis (Maxime) : Deux
choses. Quand vous parlez de la bonification de la plateforme de Télé-Québec,
est-ce que vous verriez un service d'information en français à Télé-Québec?
Mme Ghazal : Bien,
c'est-à-dire que la… quand on parle de la plateforme, c'est sur les réseaux
sociaux puis d'avoir des programmes pour les jeunes, pour la jeunesse,
interculturels. Moi, je vous dis, là, j'ai 43 ans puis je m'en rappelle
encore aujourd'hui, j'ai appris beaucoup le français à l'école mais aussi avec Passe-Partout.
C'était des reprises, je ne le savais pas, je l'ai su plus tard. Et j'ai été
très marquée, encore aujourd'hui, je m'en rappelle encore, quand le générique
était chanté en arabe, de Passe-Partout. Je ne pourrais pas vous le
chanter, là, il faudrait que je réécoute, je ne sais pas si je trouverais ça.
Mais donc ce n'est pas le service d'information, c'est vraiment une plateforme
sur les réseaux sociaux pour les jeunes.
M. Denis (Maxime) : En quoi
ça changerait que l'OQLF relève directement de l'Assemblée nationale au lieu du
gouvernement?
Mme Ghazal : En fait, il faut
faire une réforme de l'OQLF à plusieurs niveaux, et celle-là, bien, ça
permettrait de la rendre moins politique, l'OQLF, par exemple, quand il y a des
rapports, tout ça, et qui pourrait nous conseiller aussi sur les changements à
faire. Moi, par exemple, je demande qu'il y ait un bureau spécifique pour Montréal.
Ça serait quoi, les changements? Les entreprises demandent qu'elles fassent
affaire avec des conseillers qui les aident pour améliorer la francisation dans
leur milieu de travail, et on entend toujours bureaucratie, et tout ça. Comment
est-ce qu'on peut améliorer ça pour que ce soit efficace?
M. Laforest (Alain) : …vous
êtes d'accord avec les libéraux.
Mme Ghazal : Sur? Bien, sur le
fait que ça relève de la…
M. Laforest (Alain) : Bien,
c'est ça qu'ils demandent, un commissaire à l'Assemblée nationale, puis un
bureau également à Montréal pour aller…
Mme Ghazal : Bien, ça, je l'ai
faite, la demande, ça fait plusieurs temps. Moi, je veux qu'il y ait un…
M. Laforest (Alain) : …que
les libéraux.
Mme Ghazal : Pour cette
proposition-là, absolument. Puis moi, j'espère que M. Jolin-Barrette aussi va
prendre des propositions que tout le monde lui amène. Vous savez, on est dans
un moment vraiment charnière, là, pour la protection de la langue française. C'est
la première fois que les quatre partis politiques à l'Assemblée nationale
veulent qu'il y ait une réforme, une modernisation, et les Québécois aussi.
Donc, c'est le bon moment pour rassembler.
M. Larin (Vincent) : Dernière
question concernant…
Mme Massé : Je voudrais juste
rajouter un élément. J'espère qu'il y a des affaires sur lesquelles on s'entend
avec tous les gens des partis sur la question de la langue française. Mais il y
a quelque chose qui est fondamental, que je n'ai pas entendu souvent les
libéraux parler : le fait français au travail. On est sur la patinoire — c'est
un clin d'œil, pour vous montrer mes connaissances en sport — on est sur
cette patinoire-là, au niveau du français, dans les milieux de travail. Quand
on dit que ça s'applique aux entreprises de 10 employés et plus, c'est
parce qu'on sait que c'est par le travail que se fait la… pour ceux et celles
qui ne maîtrisent pas la langue, l'appropriation des subtilités de cette
langue, et pour ceux et celles qui la maîtrisent, bien, qu'on l'honore à notre
travail, parce qu'on y passe la majorité de notre temps. Ça fait que, quand on
s'entend sur des affaires, c'est le fun, mais il y a des affaires sur
lesquelles il faut que tout le monde le reconnaisse, c'est que le milieu de
travail, c'est un milieu fondamental. Et actuellement c'est là qu'on est en
train de perdre du travail parce que ceux qui polarisent, ils oublient de nous
dire qu'il y a plein de personnes immigrantes qui arrivent au Québec, qui
maîtrisent le français, puis qui ne se trouvent pas de job parce que c'est
écrit : Vous ne parlez pas anglais? Bye-bye.
M. Bergeron (Patrice) : Et le
cégep en anglais, ça, justement, là, les francophones qui choisissent le cégep
en anglais, ce n'est pas aussi… ou les allophones qui choisissent le cégep en
anglais, ce n'est pas aussi un lieu important de socialisation, puis
d'éducation, d'ouverture à la culture? Alors que là, ils s'en vont tous chez
Dawson, par exemple.
Mme Massé : Bien, écoutez, nous,
par rapport… je vais laisser Ruba pousser un peu plus loin, mais ce que je veux
dire, c'est que, par rapport à la question de Dawson, on est clair, là. Le
réseau québécois francophone des cégeps est sous-financé, pas à la hauteur de
ce qu'il mérite, et ça, c'est un drame. Mais je vais te laisser y aller plus en
spécifique.
Mme Ghazal : Oui, exactement,
en fait, ce n'est pas de couper. À Québec solidaire, ce qu'on dit, c'est aussi d'investir
massivement dans le réseau francophone pour qu'il atteigne la proportion
démographique des francophones. Mais on a une proposition aussi dans le livre
orange, qui veut qu'il y ait un socle commun de la culture commune francophone
québécoise pour tout le monde, qu'on aille dans le réseau anglophone ou dans le
réseau francophone.
Il faut… tu sais, je veux dire, ce n'est
pas juste des slogans de dire que la langue française et la culture québécoise,
c'est le socle commun, il faut que ça soit vrai, même si des jeunes choisissent
d'aller dans le système d'éducation… dans les cégeps en anglais. Donc, ça, ça
fait partie aussi d'une de nos propositions. Et le financement, il faut
l'augmenter. Il faut que les jeunes qui veulent aller au cégep dans leur
région, qu'ils le fassent puis qu'ils trouvent que leur diplôme a une valeur. Parce
que sinon, en ce moment, avec ce déséquilibre-là de l'investissement dans le
réseau anglophone, beaucoup plus important par rapport à leur poids démographique,
bien, c'est en train de créer deux sortes de diplômes : la crème de la
crème, qui va dans le réseau anglophone et, après ça, les autres qui vont dans
le réseau francophone. Et ça, c'est inacceptable aujourd'hui, en 2021. Il faut
que ce soit corrigé.
M. Larin (Vincent) : J'avais
une question sur le sondage qui est paru la semaine passée. Québec solidaire,
bon, vous avez dépassé le PQ, mais c'est toujours moins que vos résultats à la
dernière élection. M. St-Pierre Plamondon, tantôt, semblait dire qu'il y a
comme un effet pandémique sur les intentions de vote. Étant donné que plusieurs
sujets en jeu sont comme mis à l'arrière-plan et que la COVID prend toute la
place, ça ne démontre pas l'état réel des forces. Est-ce que c'est votre
analyse aussi, Mme Massé, à l'effet que… Parce que là, les partis
d'opposition, c'est vraiment des miettes, là.
Mme Massé : Je comprends votre
question. C'est sûr que la pandémie, hein, quand vous avez un point de presse à
tous les jours du premier ministre... bon, là, on n'est plus à cette époque-là,
là, mais quand même, assez régulièrement, ça influence, je dirais, la
compréhension des Québécois et Québécoises sur l'organisation, la gouverne du
Québec.
Ceci étant dit, je veux dire, c'est un
sondage parmi d'autres. Il y en aura d'autres. On est toujours à un an et demi
des élections. Nous, à Québec solidaire, on vous le dit depuis plusieurs
années, on fait notre travail, même... malgré la pandémie, on est sur le
terrain avec les outils technologiques qui sont les nôtres et qui nous sont
donnés présentement. Alors, on va continuer à faire ce travail-là, parce que c'est
encore loin l'élection.
M. Larin (Vincent) : Avez-vous
confiance qu'une fois que la pandémie va être passée, les partis d'opposition,
vous aussi, allez reprendre du poil de la bête?
Mme Massé : Bien, écoutez, je
pense que si vous regardez, sincèrement, dans les derniers temps, j'en suis
moins dans le sondage que plus que la réalité, quand on a parlé de logement, on
n'a pas attendu la fin de la pandémie, Québec solidaire s'est imposé largement.
Quand on a parlé de la pause-vaccin pour les travailleurs, travailleuses,
Québec solidaire s'impose. Quand on regarde les résultats de la vaccination
dans les secteurs les plus défavorisés, Québec solidaire a pointé du… Pas
besoin d'attendre la pandémie... la fin de pandémie pour être actif, au
contraire, on est là, puis, comme je vous dis, on va continuer notre travail
jusqu'à l'élection puis même après.
La Modératrice
: Une
dernière question en français.
M. Carabin (François) : …Mme
Massé, le taux de vaccination à Montréal est un des pires au Québec,
régionalement. Qu'est-ce que le gouvernement devrait faire pour ajuster le tir,
là?
Mme Massé : Bien, écoutez, on
a fait plusieurs propositions, à Québec solidaire, notamment la pause-santé… la
pause-vaccin. Je vous donne un exemple : quand vous n'êtes pas fortuné,
là, puis que vous devez avoir deux jobs, là, c'est quel des deux salaires vous
allez vous priver pendant x temps pour aller vous faire vacciner? Ça, c'est un
état de fait. Montréal, petits logements, beaucoup de monde dans les logements.
Le réflexe-équité dont on vous a parlé il y a plusieurs mois, bien, c'est
comment, aussi, faire en sorte de rendre accessible la vaccination en
traduisant les documents, en allant vers les gens et bien sûr en décrétant la
pause-santé pour tous les travailleurs et travailleuses du Québec pour ne pas
qu'il y ait de perte de revenus pour les gens. Je pense que ça donnerait un
coup de main.
M. Chouinard (Tommy) : Mme Massé,
au sujet de la fuite de données, considérez-vous que le gouvernement protège
bien nos données?
Mme Massé : Poser la question,
c'est un petit peu y répondre. Moi, je pense…
M. Chouinard (Tommy) : Même
si ce ne sont pas des données qui sont hébergées, à proprement parler, par
l'État?
Mme Massé : Oui, oui, oui,
mais quand même, quand tu as une liste de 51 000 noms, que tu es le
ministère de la Famille, il me semble qu'il faut absolument que tu protèges ces
données-là. Je pense que les familles, actuellement, qui étaient sur cette
liste-là, qui attendent pour pouvoir retourner travailler, certaines, vous le
savez, sont des gens des services essentiels, puis ce qu'ils ont en retour, ce
n'est pas une place en CPE, mais bien une saisie de leur identité, l'identité
de leur enfant, surtout. Je pense que ce n'est pas ça, je pense que le
gouvernement doit absolument rectifier le tir rapidement et s'assurer
d'accompagner ces parents-là, là. Imaginez-vous, votre enfant, il est à naître
ou il vient de naître puis, déjà, on a subtilisé son identité, pas subtilisé,
mais…
M. Laforest (Alain) : Éric
Caire est en train de mettre le pied sur l'accélérateur, là, pour envoyer les
données dans l'infonuagique, essayer d'avoir le plus de données disponibles.
Est-ce que ça, il n'y a pas un danger? Est-ce que le gouvernement ne devrait
pas faire un pas de recul avec toutes les fuites qu'il y a eu dans les derniers
mois, les dernières années?
Mme Massé : Toute la gestion
du numérique, là, puis des données personnelles, c'est un monde en soi. C'est
un monde dans lequel le gouvernement doit faire plus, surtout avec ce qui est
arrivé, comme vous le dites, dans les derniers temps, mais tout simplement parce
que, bien, parce que c'est une question de protection. Et moi, je vous dirais,
encore là, je ne suis pas spécialiste là-dedans, là, mais il y a quelque chose
qui tombe sous le sens.
M. Laforest (Alain) : Avez-vous
peur...
Mme Massé : Bien, moi, quand
je vois tout ce qui se passe, effectivement, effectivement, je ne suis pas
rassurée. Effectivement, je ne suis pas rassurée. Et le gouvernement doit tout
faire, l'équipe de M. Legault doit tout faire pour assurer la protection
et nous démontrer qu'il a bien… qu'il répond présent à cet impératif de nous
protéger.
La Modératrice
: Une
dernière question.
M. Chouinard (Tommy) : Une
dernière question, Mme Massé, est-ce que vous aviez eu vent de cette fuite de
données avant le texte de ce matin?
Mme Massé : Je n'ai pas…
Est-ce que j'avais eu vent de cette fuite avant de le lire dans les journaux?
Non, je l'ai lu, je l'ai appris comme tout le monde, dans les journaux.
Des voix
: ...
M. Carabin (François) : Juste
une petite question sur la ligne bleue. Est-ce que la ligne bleue est toujours
le projet de ligne bleue si on lui enlève une station, comme Mme Rouleau…
Mme Ghazal : Comme le
gouvernement veut la charcuter, moi, je trouve ça très, très, très inquiétant.
Si on veut servir la population, il faudrait qu'elle soit complète. Et là les
propos de Mme Rouleau, qui ouvre un petit peu la porte tout en ne
l'ouvrant pas totalement, c'est inquiétant pour les citoyens qui pourront ne
pas avoir ce service-là.
Et moi, ce que je trouve vraiment dommage,
c'est les deux poids, deux mesures. Pour ce qui est du REM, il n'y a pas de
problème. En plus, pour la phase I, on a eu énormément de dépassements de
coûts puis on n'a pas toute la transparence sur les chiffres. Et là c'est les
hauts cris pour la ligne bleue parce qu'il ne faut absolument pas qu'on dépasse
alors qu'on sait que le REM va nous coûter extrêmement cher. Moi, je trouve ça
inquiétant. Merci.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
Mme Massé : Merci.
(Fin à 11 h 38)