(Sept heures cinquante-neuf minutes)
Le Modérateur
: Donc,
bonjour. Bienvenue à ce point de presse du Parti québécois. Vont s'adresser à
vous aujourd'hui M. Harold LeBel, porte-parole en matière d'aînés, ainsi que
Mme Véronique Hivon, porte-parole en matière d'éducation, et M. Paul
St-Pierre Plamondon, chef du Parti québécois. M. LeBel.
M. LeBel : Salut, tout le
monde. Je vais faire ça très court. Dans le fond, je dépose aujourd'hui la
pétition qu'on avait mise en ligne récemment pour demander une enquête publique
et indépendante sur ce qui s'est... la gestion de la pandémie dans nos CHSLD et
dans les RPA. Il y a 6 596 signatures. On ne lâche pas le morceau. On va
continuer à demander cette enquête publique. Le gouvernement nous répond
souvent que l'enquête de la commissaire va être indépendante, mais ce qu'on
veut, que ça soit public.
D'ailleurs, on a reçu une lettre de la
Commissaire à la santé et au bien-être, qui nous demande, à nous, de participer
à sa consultation. On voit que, dans le cadre de ses travaux, elle va
rencontrer des intervenants, des aînés. On ne sait pas exactement qui. Chaque
rencontre va être privée. On ne saura pas les résultats des rencontres. Et
chaque rencontre, pour participer à la rencontre, il faut signer un formulaire
de consentement que je n'ai pas encore vu, mais que je présume qu'il y aura de
la confidentialité là-dedans.
Bref, on est loin d'une enquête publique. Pourtant,
dans les CHSLD, on voit encore… Présentement, Joliette, 76 résidents,
49 employés atteints de la COVID. À Matane, la semaine dernière,
70 résidents ont été contaminés, Cap-Saint-Ignace, 32 résidents. En
date du 9 novembre, il y avait, dans les CHSLD, 654 cas, selon les
données fournies par le gouvernement. 229 personnes sont décédées. On voit
les mêmes erreurs qu'au printemps. Ça nous dit qu'il faut continuer à demander
cette enquête publique.
Quand je vois des titres comme Une dose
d'amour dans une ambiance de guerre, dans nos CHSLD, encore une fois, je ne
peux pas croire qu'on va passer à côté de ça. Je ne peux pas croire qu'on... Ça
fait partie de la guérison de plein de gens, plein de familles qui ont vécu
cette folie au printemps dernier, je rappelle, plus de 4 000 décès.
Je le demande avec tout ce que... Puis on va continuer. On va demander à la
commission ici, à la commission parlementaire, d'entendre les pétitionnaires,
en espérant qu'on pourra continuer à livrer ce combat-là. On le fait pour ces
citoyens, ces gens qui sont décédés au printemps passé puis qui vivent encore
aujourd'hui cette ambiance de guerre. Merci.
Le Modérateur
: Merci.
Mme Hivon.
Mme
Hivon
:
Bonjour, tout le monde. Il y a deux nouvelles en éducation qui sont extrêmement
préoccupantes.
La première, c'est qu'on apprend, ce matin,
à la faveur d'un sondage, que tous les services qui devaient être augmentés
pour le rattrapage, pour les jeunes dans nos écoles, pour la récupération, ne
sont pas au rendez-vous. Donc, les services de rattrapage, de récupération non
seulement ne sont pas au rendez-vous, malgré toutes les promesses qui ont été
faites, mais on apprend, à la faveur d'un sondage, qu'il y a même une
diminution de service dans plus de 35 % des endroits qui ont été sondés,
et un 40 % qui dit que rien n'a changé.
Ça, c'est extrêmement grave parce que,
quand le premier ministre nous répète que sa priorité, c'est les écoles, c'est
l'éducation, c'est de garder les écoles ouvertes, on est 100 % d'accord
avec lui, mais encore faut-il que les moyens suivent. Et, nous, ça fait des
mois, ça fait depuis le mois de mai, qu'on demande au gouvernement d'avoir un
plan de rattrapage clair pour qu'aucun enfant ne soit laissé derrière et qu'on
ne crée pas une génération COVID.
Or, aujourd'hui, nos pires craintes semblent
se concrétiser puisque ces programmes… ce soutien-là, ce rattrapage-là n'est
pas au rendez-vous, et les enseignants le disent, et c'est ce qu'on entend sur
le terrain depuis des semaines. Ils sont tellement pris à accomplir toutes
sortes de tâches de surveillance qu'ils n'ont pas le temps de faire de la
récupération, d'être avec les élèves pour leurs besoins les plus essentiels. Et
vous vous rappellerez qu'il y a maintenant deux mois on a proposé un Je
contribue spécifiquement dans le milieu de l'éducation pour ça, pour faire en
sorte de dégager les enseignants et les spécialistes. Le gouvernement a finalement
agi quelques semaines plus tard, mais force est d'admettre que le problème est toujours
présent.
L'autre élément qui est très préoccupant,
c'est l'augmentation des cas de contamination dans les écoles. On a vu hier que
les cas, entre le 1er octobre et maintenant, étaient plus du double dans
les écoles, et le triple pour ce qui est du personnel scolaire. Et malheureusement
hier, à notre plus grande consternation, pour l'importante question de la
ventilation, on a entendu M. Dubé affirmer qu'il était en train de mettre
sur pied un comité qui allait lui faire des recommandations d'ici quelques
semaines pour la question de la ventilation, comme si on ne savait pas depuis
des mois que c'était un problème au Québec, comme si on ne savait pas depuis
des mois que l'hiver allait arriver au Québec et que la solution d'ouvrir les
fenêtres n'allait pas tenir la route. Alors, nous, on demande à nouveau aujourd'hui
un plan clair, pour la ventilation, de toute urgence, évidemment des
purificateurs d'air portables.
Mais aussi on apprend ce matin qu'une
mesure qu'on avait plaidée, nous, depuis longtemps, c'est-à-dire de faire des
demi-classes au lieu des classes alternées, revient de l'avant parce qu'on
apprend que le directeur de l'OMS pour l'enfance recommande exactement la même
chose. C'est le même principe. Les élèves vont être à l'école, donc, une
journée en présentiel et une journée en virtuel. Mais, au lieu que ça soit une
classe, une classe, on fait des demi-classes, ce qui fait en sorte qu'il y a
moins d'élèves dans la classe. C'est beaucoup plus sain d'un point de vue de
risques de contamination. Donc, on demande au ministre de l'Éducation et au
ministre de la Santé de remettre ça de l'avant et de recommander cette
organisation-là, surtout dans les lieux où il y a des défis de ventilation,
bien entendu.
Le Modérateur
: Merci
beaucoup. M. St-Pierre Plamondon.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Donc, rapidement, avant de prendre des questions, simplement rappeler
qu'aujourd'hui c'est le jour du Souvenir, et qu'à cette occasion-là le Parti
québécois va déposer une motion pour qu'on honore correctement, qu'on donne un
lieu significatif, au Québec, à Léo Major, un héros de guerre québécois qui est
très, très connu en Europe, très peu connu au Québec, qui, à lui seul, étant
blessé, avec un seul oeil, a libéré une ville au complet lors de la Deuxième
Guerre mondiale, à lui seul, a capturé 93 soldats nazis alors qu'il était
en mission et il était déjà blessé. Je ne ferai pas la liste au complet de tous
ses exploits. Mais on demande aujourd'hui à ce que Léo Major ait un lieu
significatif en son nom. Espérons qu'on aura l'unanimité là-dessus.
Sur ce, je réponds à vos questions.
M. Laforest (Alain) :
Êtes-vous un peu déçu du fait qu'il y ait moins de 7 000 personnes
qui ont signé votre pétition, là? Ça n'a pas rallié énormément de gens, là.
M. LeBel : C'est sûr que j'ai
choisi le délai le plus court quand on m'a demandé : Est-ce que…
M. Laforest (Alain) : On en a
parlé abondamment. Tout le monde en a parlé, de l'enquête publique. Vous êtes
sorti partout. Il y a eu des écrits partout. Il y a juste 7 000 personnes
qui ont signé pour demander une enquête publique. Ce n'est pas beaucoup, là.
M. LeBel : Ce que je dis,
c'est : Effectivement, j'ai demandé le délai le plus court. J'aurais pu
demander plus. Effectivement, aussi, habituellement, quand on fait… Ce n'est
pas beaucoup. J'aurais aimé plus… Puis je pense que, dans les… Quand j'entends
les gens, les commentaires que j'ai, je pense que c'est beaucoup plus que ce
que demande l'enquête. Habituellement, dans des cas de même, des groupes se
mettent en branle. Actuellement, c'est très difficile de se parler, tout le
monde. Ça fait qu'il y a des éléments qui font que c'est plus difficile
qu'avant, mais c'est clair qu'il y a un mouvement qui demande cette enquête
publique. Et les gens se sont souvent mêlés entre enquête indépendante et
enquête publique. Quand le gouvernement dit : Oui, il va y avoir une
enquête indépendante, c'est correct, mais j'insiste sur le fait… public, et
c'est là-dessus que je vais intervenir aujourd'hui.
M. Laforest (Alain) : Actuellement,
on cible beaucoup, là, les préposés aux bénéficiaires, les infirmières, pour
les infections dans les CHSLD, là, sauf que… Est-ce que c'est vraiment le fait
d'une petite poignée qui ne respecte pas les règles qu'on se retrouve dans une situation
comme ça ou c'est un amalgame de situations qui fait que le virus se propage,
là?
M. LeBel : Mais je pense qu'il
y a quand même des éléments qui étaient apportés au printemps, comme le
déplacement de personnel, la distanciation dans les pauses. C'est des choses
qui étaient pourtant très claires. Mais est-ce que les directives ont été bien
suivies? Est-ce que les directives… Est-ce qu'on s'assure que, dans chaque
CHSLD… Puis là je le dis, là, il y a des CHSLD publics, il y en a des privés, il
y en a des conventionnés, est-ce qu'on s'assure que, dans chaque formule puis dans
chaque RPA… Puis il y en a encore plusieurs qui sont des RPA. Est-ce que les
directives sont bien suivies? J'en doute. C'est là le problème. Pourquoi… À
Matane, ce qu'on nous dit, c'est du déplacement de personnel. À Joliette, c'est
d'autres cas, du genre... Pourquoi qu'on n'a pas réussi, avec tout l'été qui
arrive, à s'assurer que les directives soient très claires et soient respectées
par tout le monde? Je n'en reviens juste pas.
Mme Gamache (Valérie) : M.
Legault avait…
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Juste compléter là-dessus. On pouvait comprendre, puis, encore là, c'était
difficile à comprendre parce que les délais ont été très longs dans la première
vague… Mais, quand on a encore des histoires de déplacement de personnel et de
non-respect des directives en CHSLD ou dans le milieu hospitalier, le
gouvernement doit répondre de ce chaos-là. Ce n'est pas normal qu'après tout le
temps de préparation qu'on a pu avoir on ne soit pas plus préparés, pas mieux
préparés, pas plus capables de respecter les règles et s'assurer…
M. Laforest (Alain) : Mais on
ne peut pas mettre un gardien derrière chaque employé, là.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, sauf qu'on peut s'assurer…
Il y a plusieurs normes en place dans le milieu
hospitalier, dans le milieu des CHSLD. C'est un milieu de normes parce que la
santé des gens dépend de la salubrité des lieux, des procédures qui sont déjà
en place. Ce n'est pas de demander la lune que demander… que de s'assurer qu'il
n'y ait pas de déplacement de personnel entre les institutions, là. Ça aurait
dû être fait dès la première vague, mais que ça ait encore lieu, comme problème,
lors de la deuxième vague, c'est complètement inacceptable.
Mme Lévesque (Fanny) : J'aimerais
vous entendre justement sur les CHSLD alors que le virus gagne du terrain dans
les résidences CHSLD, RPA. Quel est votre état d'esprit face à cette situation-là,
vous, qui êtes très près des aînés, là?
M. LeBel : Ce n'est pas
drôle pour les aînés au Québec ces temps-ci, là. Être aîné et malade, de ce
temps-ci, là, vraiment, au Québec, c'est… Je ne sais pas comment vous le dire,
mais je suis tellement solidaire avec ces gens-là. Je pense à ma collègue de Joliette,
dans son… chez elle, le CHSLD, c'est de l'entourage, des gens qu'on connaît,
là, qui vivent des situations... À Matane, ça a été pareil. Imaginez le choc, à
Matane, que ça a donné.
Je continue à dire qu'il y a une grande,
grande, grande réflexion qu'on doit avoir sur comment on traite les aînés au
Québec, une très grande réflexion. Une population qui est vieillissante... L'histoire
de la pandémie nous a mis la face directement dans le problème, une société
vieillissante, puis on ne s'est jamais adaptés. Et actuellement tout ce qu'on
fait, on essaie d'éteindre ce qui se passe. On essaie… On fait des enquêtes
indépendantes. On participe… J'ai déjà demandé, il y a deux ans, des états
généraux sur le vieillissement de la population. On avait refusé. On fait
beaucoup d'opérations de communication ponctuelles. Mais la vraie réflexion sur
comment on traite les aînés au Québec, elle ne s'est pas faite, puis il va falloir
que ça se fasse un jour, c'est clair.
Puis ce qui est arrivé avec la pandémie,
les gens qui ont décédé pendant cette pandémie-là, on ne peut pas laisser
passer ça de côté. Ce n'est pas juste un incident comme ça, qu'en 2021, 2022 on
va avoir oublié. Ce n'est pas vrai. On ne peut pas faire ça. Ce qui est arrivé,
c'est effrayant, et il faut avoir une enquête. Il faut que les gens comprennent
ce qui s'est passé, puis comprennent les leçons de tout ça, puis qu'on adapte
notre société au vieillissement de la population.
Mme Gamache (Valérie) :
Depuis le 30 septembre, M. LeBel, il y a quand même des gens, des
gestionnaires qui sont imputables, là, dans les établissements. Est-ce qu'il n'est
pas temps qu'il y ait des gens à ce moment-ci qui paient pour ce qui se passe
dans les CHSLD, notamment à Matane et Joliette?
M. LeBel : O.K., mais qui?
Comment on fait? La commissaire, je l'ai expliqué, là, elle va nous rencontrer,
là. J'ai eu la lettre, là. Elle nous demande de nous rencontrer, mais en privé,
avec une entente de confidentialité ou de je ne sais pas trop quoi, là, un
consentement qu'il faudra signer. Est-ce que la vraie… La vraie discussion, sur
le fond, pour savoir qui doit payer, c'est où, les problèmes qui sont arrivés, on
ne le saura jamais. Et c'est pour ça qu'on demande cette enquête… qui est
publique.
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Juste sur cette question-là, rappelez-vous, à l'époque, des allégations de
corruption dans la construction, quand le gouvernement libéral voulait tenir à
huis clos ce qu'on avait appelé à l'époque la patente à gosses, puis il a fallu
se battre longtemps pour obtenir une vraie commission d'enquête pour exposer
publiquement ce qui s'était passé. Il y a un principe fondamental en démocratie.
Si on veut changer les choses, ça prend un diagnostic, puis, pour qu'il y ait
un diagnostic, il faut que les choses se fassent publiquement et de manière
transparente. Donc, moi, quand j'entends : Des rencontres en privé, puis on
va arranger ça en dessous de la couverture, c'est la pire recette, si on veut,
du changement par rapport au traitement des aînés au Québec.
Mme Gamache (Valérie) : Oui,
mais ma question était vraiment sur le fait qu'il y a des gens, il y a des
gestionnaires qui ont été nommés pour être responsables de toutes les règles,
et on vous a dit et on vous a redit : Ces gens-là sont imputables. Est-ce
qu'à ce moment-ci, avec les cas qu'on voit… Vous êtes touchés dans la
circonscription de Mme Hivon aussi. Est-ce qu'il y a des gens à ce moment-ci… Puis
je pense… C'est sûr qu'on pense tout de suite à M. Castonguay, à Joliette,
mais est-ce qu'il y en a qui doivent payer à ce moment-ci… puis dire :
Regarde, tu n'es plus en mesure d'assurer la sécurité des aînés au sein des
établissements dont tu es responsable?
M. LeBel : C'est clair. S'il y
a des gens qui ont été identifiés, qu'il y a eu des problèmes, puis il y a des
gens qui n'ont pas fait leur travail, puis que ça met en danger la vie d'un
citoyen, c'est clair qu'ils doivent payer pour. Et ça, on s'attend à ce que le
gouvernement agisse en conséquence. Actuellement, avec ce qu'on vit là, le
gouvernement doit protéger la vie des aînés. Il doit protéger la vie de ces
gens-là qui sont en CHSLD. Ils ont des décisions à prendre et ils doivent les
prendre.
M. Lacroix (Louis) : Payer
comment? Quand on dit… Hier, M. Legault, en conférence de presse, a dit :
Les P.D.G. sont imputables. Alors, il arrive quoi? Qu'est-ce qu'il faut qu'il
arrive?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
À la base, en droit…
M. Lacroix (Louis) : Un P.D.G.,
mettons, qui est responsable d'une situation, d'une éclosion, il arrive quoi
avec ces gens-là? On fait quoi?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Quand il y a une faute grave dans n'importe quel milieu de travail, il y a un
congédiement. Donc, s'il y a une négligence grave, une faute grave, de
l'incompétence, il faut qu'il y ait du changement. Donc, c'est au prix de leur
emploi. Quand on dit payer le prix, c'est au prix de leur emploi.
M. Lacroix (Louis) : Vous
avez vu ça souvent, des hauts fonctionnaires qui perdent leur emploi comme ça,
sur une négligence?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, ce n'est pas à tous les jours, sauf que, si des vies en dépendent, si des
gens ont perdu leur vie pour ce qu'on découvrirait… constituerait une faute
grave, une négligence très importante, il faut envoyer des signaux, dans notre
société, comme quoi il y a des choses qui ne passent pas.
M. Laforest (Alain) : Vous
avez fait une comparaison entre la commission Charbonneau et la patente à
gosses. Êtes-vous en train dire que le rapport de la commissaire à la santé,
c'est une patente à gosses?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Lorsqu'un processus portant sur des manquements du gouvernement n'est pas
public et transparent, attendez-vous à ce qu'il n'y ait pas beaucoup de
changement. Le caractère…
M. Laforest (Alain) : Mais ce
n'est pas ça, ma question, là. Vous avez fait un rapprochement entre la commission
Charbonneau, la patente à gosses, puis après ça vous tombez… Moi, ma question,
c'est : Est-ce que c'est une patente à gosses qu'on est en train de faire?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Le rapprochement vient du fait que, lorsqu'un gouvernement a peut-être des
choses à se reprocher, il a souvent tendance à cacher et à vouloir que le
processus ne soit pas transparent, puis c'est ça, le sens de l'intervention du
Parti québécois. Si ce n'est pas public puis si on ne va pas au fond des choses
de manière indépendante et publique, ça suggère qu'il y a des choses que le gouvernement
ne veut pas qu'on étale sur la place publique. Or, c'est la seule façon de
faire la lumière puis s'assurer qu'il y ait du changement.
M. Lacroix (Louis) : Horacio
Arruda va avoir un conseiller en communication pour les trois prochains mois,
là. C'est quelqu'un que vous connaissez bien, là, au Parti québécois, c'est
Éric Gamache, qui a travaillé avec vous pendant nombre d'années. Qu'est-ce que
ça vous inspire, qu'on décide de donner à M. Arruda quelqu'un qui va
orienter, si on veut, sa façon de travailler?
M. St-Pierre
Plamondon (Paul) : Ça inspire exactement la même chose que je vous
ai dite, je pense, il y a deux semaines. L'emphase est sur les communications,
constamment, dans le cadre de cette gestion de crise là, alors que, nous, ce qu'on
propose, c'est qu'il y ait davantage de scientifiques qui parlent librement. On
ne veut pas formater les scientifiques pour qu'ils parlent correctement dans le
sens de ce que veut le gouvernement. Au contraire, on veut libérer la parole
scientifique. On veut qu'ils soient plus nombreux pour qu'on ait l'heure juste.
Comment expliquer que la Santé publique de
Montréal nous dit une chose, et que le gouvernement fait l'inverse, et qu'on
n'a pas entre les mains une opinion de la Santé publique du Québec ou une
opinion scientifique quelconque qui nous explique qu'ils ont décidé de ne pas
suivre la recommandation? Véronique parlait il y a quelques instants de l'OMS.
Pourquoi on ne suit pas les recommandations de l'OMS? Ça prend des
scientifiques qui parlent librement, pas des scientifiques qu'on formate pour
être certains que leurs communications soient exactement dans le sens de ce que
souhaite le gouvernement.
Le Modérateur
: Une
dernière en français, s'il vous plaît.
Journaliste
: Sur un
autre sujet, M. St-Pierre Plamondon...
M. Lacroix (Louis) : Attends un
peu, j'ai droit à une sous-question sur mon sujet.
Le Modérateur
: Une dernière
en français, s'il vous plaît.
M. Lacroix (Louis) : Non,
non, ça va être mon collègue après. Vous avez reproché en même temps à
M. Arruda d'envoyer des messages contradictoires depuis le début de la
pandémie, dans les communications, puis là vous lui reprochez... vous reprochez
au gouvernement de l'encadrer. Il n'y a pas un message contradictoire dans
votre affaire?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, parce qu'il faut que ça soit la science qui parle et, si la science change
de position... D'ailleurs, on peut être très critiques de l'OMS elle-même, là,
qui, au début, disait que les masques ne servaient à rien, puis elle n'était
pas prête à fermer les frontières et les aéroports. Mais, au moins, ce sera une
voix scientifique qui nous explique pourquoi ils ont changé d'opinion. Donc,
moi, je pense que l'important, c'est de séparer ce qui est la voix scientifique
de ce qui est la stratégie politique, et, tant qu'on n'aura pas ça, on ne peut
pas vraiment répondre à la question. C'est d'une confusion totale.
M. Larin (Vincent) : Sur les
capsules de Télé-Québec, qui parlent du racisme systématique, destinées à des
jeunes du secondaire, le gouvernement ne reconnaît pas ce terme-là. Est-ce qu'on
devrait continuer, à Télé-Québec, de produire des capsules comme ça?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Moi, je pense que j'ai défendu… On a défendu hier la liberté d'expression. La
liberté d'expression s'applique même lorsqu'on n'est pas d'accord. Par contre,
la question qu'il faut se poser, c'est : Est-ce que ces notions-là ont
d'affaire dans le cursus de notre système d'éducation? Et là où je pense que
Télé-Québec devrait faire un ajustement, c'est de retirer cette série de
capsules là de la section des cours destinés aux élèves de secondaire I à
V, selon ce qu'on voit, là, sur leur site Internet, et la déplacer dans une
autre section, parce que moi, aux dernières nouvelles, je n'ai jamais entendu
qu'au sein du ministère de l'Éducation on ait pris une nouvelle orientation
dans le cadre de laquelle on enseigne ces notions-là à l'école secondaire.
Donc, je pense qu'il faut que la capsule existe, puis on peut en débattre. C'est
ça, une démocratie. Mais ça ne fait pas partie de notre cursus scolaire et,
dans ce sens-là, il faut que ce soit déplacé de cette section-là.
M. Larin (Vincent) : Est-ce
que ça devrait faire partie du cursus scolaire?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non, non, à mon avis...
M. Larin (Vincent) : Non? On
ne doit pas enseigner aux jeunes du secondaire qu'est-ce que le racisme
systémique?
M. St-Pierre Plamondon (Paul) :
Non. Nous, notre position, c'est que ce n'est pas des théories qui devraient
être enseignées au secondaire. Et, justement, si ce n'est pas une réflexion qui
a été faite au ministère de l'Éducation, si ce n'est pas la position du
gouvernement… La capsule a le droit d'exister. On est dans une société libre et
démocratique. Mais elle n'a pas à être dans la section des classes, des cours
d'école, et elle n'a pas à être enseignée parce que ce n'est pas le choix du
ministère de l'Éducation.
Le Modérateur
: On
passe en anglais, s'il vous plaît.
Mme Senay
(Cathy) : Why do you say people are not
mobilized with your request to have a public independent commission on what
happened or what's happening in CHSLDs during the first wave and the second
wave of the pandemic?
M. St-Pierre Plamondon
(Paul) : Well, overall, we're not in very good
conditions to have a petition with a lot of people because we are in a pandemic
context. And, overall, we have to look at what other petitions are achieving
like… The figures are, relatively speaking, quite high, but they are not representative
of the public opinion because we're not in a position right now to go out and
make people sign. We just cannot do that because of the pandemic. So we have to
look at the merits of that initiative rather than the results through
traditional parameters because it's not a traditional situation right now.
Mme Senay (Cathy) : I would like to have your thoughts on the bill that Lionel Carmant will table on in vitro
fertilization. You were there when Jean Charest built up this public system. And,
after that, in 2015, Gaétan Barrette said : This is an open bar we're making… just stopping the
public program. So what should be the right criteria? What should be fair to
offer to Quebeckers that can't
have children?
Mme
Hivon
: Well, I think that we will have to see what is the content of the
bill. But, of course, it's a big promise from the CAQ in the electoral campaign.
And we hope that everything that they promised will be there this time because
we need to go back to what was done in the first place, which is to have an
amount of… a few trials that are totally paid for, for the couples, because infertility is a clinical
problem, a medical problem. So those people should have access to it and not
have it restrained like it was done by the previous government. So we are looking forward to look at the details of the bill.
Mme Senay (Cathy) : How painful it is for couples to go through this and to have to pay
for it? How, like, a big stuggle it is…
Mme
Hivon
: Yes. Well, the people who testify about that, of course, will say
how difficult it is to go through this process. And, of course, if you have,
furthermore, to pay for it… And, you know, sometimes… Often, it takes more than
one trial, so that was the problem with those restrictions, to have that stress
above evererything that you're going through. So I think it's a question of
just being compassionate and to understand that it's really a medical concern,
a medical issue, and that we need to tackle that.
Mme Greig (Kelly) : ...can you speak to the importance of getting this back for couples
who maybe have lost now five years of trying to…
Mme
Hivon
: Yes. You know, there are concerns that always feel to fall on the
back burner. And we led this fight for the adoptive families, which is
something that was also put on the back burner. And I hope that this time will
be the right time for people who have… couples who have fertility issues.
Mme Senay (Cathy) : But don't you think we should have a limit of trials?
Mme
Hivon
: Of course, there was always a limit. You know, it's not an
unlimited amount of trials, but you need to have a fair amount of trials, you
know, to make sure that… because the possiblities increase after, I think,
three trials and all that. So I think we need to have at least a certain amount
of trials. I am not the specialist on this question, but I will look at the details with my colleague Joël Arseneau.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
(Fin à 8 h 23)