(Neuf heures vingt-six minutes)
Mme LeBel : Alors, bonjour,
tout le monde. Merci. Écoutez, effectivement, je vais faire une courte
déclaration. Donc, on est quand même en contexte de négociation, puis je veux
être très claire que je n'entrerai pas dans les détails. Ce qui se passe aux
tables de négociation doit rester aux tables de négociation, et j'y crois
fermement.
Par contre, je pense que j'ai un message
très important à lancer aux infirmières ce matin. Vous êtes entendues. On
comprend votre surcharge de travail, on comprend votre fatigue, on comprend
votre épuisement. On sait que c'est un enjeu majeur à régler, dans le réseau de
la santé, et on est au rendez-vous.
Comme le premier ministre l'a dit, cette
semaine, on est à investir dans les priorités pour rendre le réseau de santé
plus fort. C'est une priorité pour nous. D'ailleurs, j'ai demandé encore ce
matin à ce que, du côté patronal, on élague nos demandes et qu'on recentre les
demandes prioritaires du gouvernement sur les enjeux pour régler la surcharge
de travail dans le réseau de la santé. Naturellement, on parle de... il s'agit
d'une négociation, donc on peut... on doit, de part et d'autre, recentrer nos
enjeux. Alors, j'invite les syndicats à faire de même et à recentrer les
priorités sur l'enjeu de la surcharge de travail.
On a bien compris, on est au rendez-vous,
et l'urgence de régler cette situation-là, elle est comprise, et on la ressent
nous aussi de notre côté. La pandémie, naturellement, exacerbe cette urgence,
mais elle existait avant, et on veut trouver des solutions, des solutions
discutées, négociées avec vous pour régler cette situation-là à long terme.
Alors, on est au rendez-vous, les sommes sont présentes pour régler la
surcharge de travail. Merci.
M. Lacroix (Louis) : Mais M.
Legault a fait une espèce de dualité, en fait, une opposition en disant :
Oui, on est intéressés à mettre de l'argent pour régler la surcharge de
travail, mais on ne pourra pas vous donner des augmentations au-delà de
l'inflation. Est-ce que vous logez à la même enseigne?
Mme LeBel : C'est important
qu'on comprenne, présentement, que tout le monde comprenne, pas juste la FIQ,
les autres syndicats aussi, les autres centrales syndicales, qu'on est dans un
contexte particulier. Le ministre de l'Économie va faire son annonce... sa mise
à jour économique, bientôt, il a annoncé la date, 12 novembre... c'est ça,
il a annoncé la date, donc, et on se dirige vers un déficit, cette année, de
15 milliards de dollars. Donc, c'est un contexte qui est présent, avec
lequel il faut composer.
Maintenant, je n'entrerai pas dans les
détails, ce que je dis, c'est que... poursuivons les discussions qui ont déjà
cours depuis quelque temps, de façon intensive, aux tables de négociation et
concentrons-nous sur l'enjeu prioritaire, la surcharge de travail. Mais on
pourra discuter également de ces enjeux-là, mais ce contexte...
M. Laforest (Alain) :
Qu'est-ce que vous répondez au président de la FTQ qui a dit hier : Je
suis écoeuré parce que les négociateurs du gouvernement n'ont pas de mandat?
Mme LeBel : Bien, c'est parce
que si les syndicats pensent que d'avoir un mandat, c'est d'adhérer à toutes
leurs demandes, bien, à ce moment-là, je vais le décevoir grandement. Je viens
de le dire, il s'agit d'une négociation. Chacun des côtés, des parties doit recentrer
ses priorités. J'ai demandé à ce qu'on recentre les priorités aux tables de
négociation. Tant la partie patronale que la partie syndicale part avec
beaucoup de demandes, on s'entend, hein, quand on parle dans une négociation.
Maintenant, moi, j'ai demandé à ce qu'on recentre les enjeux prioritaires. Les
syndicats devront faire de même. Et il y a des mandats aux tables de
négociation, et les discussions vont se poursuivre. On est présents.
M. Lacroix (Louis) : ...parce
que les PAB, eux, le printemps dernier, ont eu des augmentations d'autour de
18 % de leur salaire. Alors, les infirmières ensuite arrivent et
disent : Bien, ce qui est bon pour pitou, ça doit être bon pour minou.
Alors, comment vous essayez de... comment pouvez-vous ne pas donner aux infirmières
ce que vous avez déjà accordé aux PAB?
Mme LeBel : Bon, vous allez
comprendre que je ne négocierai pas sur la place publique. Les PAB, on a réglé
une situation puis on l'a réglée en grande majorité par le biais de primes pour
des travaux dans des milieux particuliers. Alors, que les infirmières
continuent de discuter avec nous, puis on pourra voir les enjeux. Il faut
régler aussi certains enjeux de temps, de temps supplémentaire, de temps
complet également. Donc, il faut comprendre... il faut travailler avec les
infirmières pour aussi qu'elles acceptent de travailler à temps complet. Vous
devez comprendre que dans le réseau, présentement, la majorité des infirmières
du réseau public travaillent à temps plein à 50 % de leur capacité, donc,
50 % des infirmières qui sont à temps plein. On veut rehausser ça, mais il
faut trouver des solutions. Il faut trouver des solutions pour qu'elles
travaillent de soir, qu'elles travaillent de nuit, qu'elles travaillent de fin
de semaine. On est au rendez-vous, mais il faut en parler à la table de
négociation.
M. Bergeron (Patrice) : Mais
pourquoi ce n'est pas intéressant de travailler à temps plein? Pourquoi ne pas
rendre ça plus intéressant de travailler à temps plein à ce moment-là? Si vous
voyez que les gens ne postulent pas sur le temps plein, c'est sûrement qu'il y
a un problème, on n'aime pas accepter ces postes-là qui sont, bon, probablement
très ingrats, là.
Mme LeBel : Bien, vous avez
tout à fait raison, et c'est là-dessus qu'on travaille aux tables de
négociation.
Journaliste
: Mais,
quand vous demandez d'élaguer les demandes... aux syndicats d'élaguer leurs
demandes, ce que vous demandez aux syndicats, c'est de retirer leurs demandes
de hausses salariales pour se concentrer... C'est ça que vous dites, là.
Mme LeBel : Non, il y a
beaucoup... Je n'entrerai pas dans le détail des demandes. Elles savent de quoi
je parle. Mais il y a beaucoup de demandes qui sont centrales et il y a
beaucoup de demandes périphériques dans une négociation. Donc, nous, on
recentre les priorités et les enjeux sur régler la surcharge de travail, temps
supplémentaire obligatoire, temps supplémentaire... plus de postes à temps
complet. On affiche des postes à temps complet, présentement, et les
infirmières n'appliquent pas sur ces postes à temps complet. Donc, il faut
trouver des solutions, vous avez raison. Je n'entrerai pas ici dans le détail
des négociations, mais c'est là-dessus qu'on travaille. Mais il faut que, des
deux côtés, on soit ouvert aussi à faire... à travailler autrement.
On est ensachés depuis plusieurs années
dans un cadre, tant dans la structure organisationnelle, la structure de
gestion que dans les conventions collectives qui nous ont amenés inexorablement
dans cette espèce de mur présentement qu'on vit. Donc, on veut trouver des
façons de le débloquer. Je vous le dis, je n'entrerai pas dans les détails, je
veux parler de ça aux tables de négociation, mais je veux qu'on comprenne bien,
que les infirmières comprennent qu'on est au rendez-vous pour régler ça. Elles
veulent plus de temps? On est là. Elles veulent une meilleure charge de travail?
On est présents. Donc, on va trouver des solutions.
Mme Gamache (Valérie) : Mais,
Mme LeBel, c'est quoi, le climat à la table? Parce que, là, actuellement, les
infirmières, la FIQ est devant les Services essentiels ce matin pour ne pas
faire de temps supplémentaire au cours de la fin de semaine. De un, est-ce que
ça vous inquiète? Et le climat n'a pas... Vous dites que ça se poursuit, les
négociations, mais on n'a pas l'impression que ça se poursuit des deux côtés de
la même façon.
Mme LeBel : C'est très
délicat, parce que je ne veux pas... Mais elles ont le droit de faire des
moyens... elles ont le droit de manifester, elles ont le droit d'envoyer des
messages. Moi, je n'ai pas la même lecture du climat, à la table de négociation,
qu'elles en ont eu. Mais moi, ce que je les invite, c'est à poursuivre les
négociations. Et je veux peut-être parler aux infirmières directement. Je veux
les assurer que j'ai bien compris le message, que je comprends le message,
qu'on y travaille déjà, mais qu'on va continuer à le faire. On comprend bien
l'urgence de régler. Autant les infirmières que pour les citoyens, il est
important de régler rapidement dans ce dossier-là. Alors, on est au
rendez-vous. Je ne peux pas en dire plus que ça.
M. Bossé (Olivier) : Ce que
vous dites, vous dites cela pour la charge de travail, le temps de travail,
mais pas pour l'argent?
Mme LeBel : Ce n'est pas ce
que j'ai dit. J'ai dit qu'il faut que le... Ce que le premier ministre a dit,
c'est qu'il y a un contexte particulier dans lequel cette augmentation
salariale là doit se situer. Maintenant, assoyons-nous et discutons-en.
M. Lecavalier (Charles) :...
Mme LeBel : Excusez-moi, je
n'ai vraiment pas compris.
M. Lecavalier (Charles) :
Ce n'est pas un peu ingrat de demander à nos anges gardiens qui sont au front,
qui mettent leur vie en danger, de... on n'a pas assez d'argent pour vous
donner des augmentations salariales, alors qu'on est en pénurie d'infirmières
puis qu'il y a plein d'infirmières qui continuent d'aller travailler chez des
agences privées?
Mme LeBel : Vous savez, il
y a plus de 70 000 infirmières au Québec. Il y en a plus de 60 000
qui travaillent dans le réseau. Une des grandes clés de la surcharge de
travail, c'est d'avoir plus d'infirmières à temps complet. Alors, il faut
trouver des façons de le faire. Elles veulent du temps, aussi, c'est ce qu'elles
nous demandent, du temps pour récupérer. Et c'est un peu une des raisons pour
lesquelles beaucoup d'infirmières sont à temps partiel, c'est-à-dire pour la
conciliation travail-famille, alors qu'on veut trouver des solutions avec elles
et leur donner l'espace nécessaire pour respirer. Alors, parlons-en aux tables
de négociation. On est très conscient de l'enjeu.
M. Carabin (François) :
Mme LeBel, le chef du Parti québécois, il y a quelques instants, indiquait
que la relance économique du projet de loi n° 66 est une relance des
années 90 et qu'il y a trop de béton. C'est les termes qu'il a utilisés
dans ce projet de loi là. Qu'est-ce que vous lui répondez?
Mme LeBel : Bien, je
trouve ça un petit peu réducteur. Je pense que ce n'est pas du béton, hein?
C'est des milieux de vie, ce sont des écoles, ce sont des maisons des aînés, ce
sont des CHSLD, ce sont des projets de transport routier pour y avoir plus de
transports collectifs. Donc, moi, je considère ça comme des investissements
dans des infrastructures qui sont nécessaires pour les Québécois. Donc, pour
moi, ce n'est pas... tu sais, je trouve ça réducteur, de dire que ce n'est que
du béton.
D'investir dans des infrastructures
pérennes comme ça, qui sont nécessaires pour la société, c'est une méthode
éprouvée pour supporter une économie. On est dans un temps de pandémie
mondiale. Présentement, les consultations vont rondement. D'ailleurs, on les
continue aujourd'hui pour la troisième journée. On va entendre ce que les
groupes ont à nous dire. Mais je pense qu'il faut que le chef du Parti
québécois comprenne que ce n'est pas la seule façon de relancer l'économie.
Moi, j'ai en charge le projet de loi n° 66, mais c'est une des pièces du
portrait, si on veut.
Des voix
: ...
Mme LeBel : Excusez-moi,
vous êtes loin.
M. Bellerose (Patrick) :
...nationaliste de la CAQ avec le fait de donner beaucoup d'argent pour
agrandir Dawson et le... qu'on vous reproche...
Mme LeBel : Moi, le projet
de loi n° 66 n'a qu'un but, c'est un but de relance économique et d'accélérer
des projets qui sont nécessaires pour le milieu. Puis c'est un projet qui a été
recommandé par le ministère de l'Enseignement supérieur, qui est nécessaire sur
le terrain. Donc, pour moi, c'est un projet d'infrastructure, d'ailleurs, sur l'île
de Montréal, pour lequel il va y avoir des retombées, qui est nécessaire.
Alors, c'est le seul objectif du projet de loi n° 66. Il n'a pas
d'objectif... il n'a pas l'objectif d'opposer les deux langues, il a l'objectif
de relancer l'économie. C'est tout.
M. Bellerose (Patrick) :
Donc, il n'y a pas de contradiction avec la volonté du gouvernement de défendre
la langue française... de promouvoir un nationalisme?
Mme LeBel : Non. Le fait
de rénover un collège qui est bien implanté, qui est nécessaire ne met pas en
péril la langue française au Québec, là.
M. Carabin (François) : Est-ce
que les projets routiers s'inscrivent dans les objectifs de développement
durable?
Mme LeBel : Oui. Plusieurs
de ces projets routiers là. Bien, naturellement, il y a la réfection des routes
déjà existantes. Je pense que les Québécois ont droit à avoir des routes qui
sont en santé. Nos routes sont en déroute. On l'a déjà entendu. Donc, il faut
réparer ces routes-là. Il y a des projets d'élargissement de certaines voies
routières pour ajouter justement du transport en commun, du transport... des
voies de transport en commun, je vais le dire comme ça, là. Et il y a quelques
projets de routes, effectivement, qui sont des routes nouvelles. Mais on en a
encore besoin, au Québec, de cette circulation-là, pour nos régions. Et ces
routes-là vont servir, de toute façon, à mettre du transport électrique et du
transport en commun. Donc, ce n'est pas contradictoire, pour moi, de réparer
les routes actuelles, d'élargir certaines de nos routes pour y avoir des voies
de service pour le transport en commun et d'ajouter quelques routes dans les
endroits où on a besoin d'une meilleure circulation pour nos régions. Donc,
pour moi, ce n'est pas contradictoire, on ne peut pas opposer ces notions-là.
Pour moi, elles sont complémentaires.
M. Bellerose (Patrick) : Au
mois d'août, M. Legault disait que, même avant la pandémie, son gouvernement
regardait une façon d'alléger les questions de réglementation environnementale
et d'expropriation. Donc...
(interruption)
M. Bellerose (Patrick) : ...on
l'aurait quand même fait, on l'aurait quand même étudié, même sans la pandémie.
Est-ce que ça ne vient pas confirmer l'idée que c'est un projet pilote, qu'on
va tester des idées et que, si ça fonctionne, on pourrait les appliquer de
façon plus large par la suite?
Mme LeBel : Absolument pas. Parce
que le premier ministre, qui parlait... et ce, concrètement, j'allais dire, se
réalise dans, entre autres, le règlement, là, le REAFIE, là, on parle depuis
quelques jours, qui a été déposé par mon collègue à l'Environnement,
d'ailleurs, qui a été adopté au début septembre et qui entrera en vigueur au
mois de décembre, je crois, à la fin décembre. Ça se concrétise également dans
le projet de loi n° 44 qui donne plus de pouvoirs au
ministre de l'Environnement.
Le projet de loi n° 66
a une finalité, et il est là parce qu'on vit une pandémie mondiale, on a besoin
d'accélérer un peu plus certains projets d'infrastructure pour donner à notre
économie le coup de pouce nécessaire pour traverser et aussi nous amener un peu
plus loin. Parce qu'il ne faut pas penser que, quand la pandémie va être
terminée, les effets économiques ne se feront pas encore ressentir pendant
plusieurs années. Alors, pour moi, ce n'est pas une motivation cachée de rendre
permanent.
D'ailleurs, on a bien entendu les groupes
environnementaux, dans le projet de loi n° 61. La
liste, elle est fermée à 181 projets. Ce ne sont pas tous les projets qui
auront des enjeux environnementaux, mais elle est potentiellement fermée à 181 projets.
Donc, toutes les mesures environnementales qu'on se propose de mettre de
l'avant à l'entrée en vigueur du projet de loi sont inscrites dans le projet de
loi. Il n'y a plus de pouvoir habilitant qui permet au ministre de
l'Environnement, par règlement, de modifier d'autres processus. Donc, il est
dans un carré de sable extrêmement défini, il a une fin temporelle sur des
projets définis. Pour nous, là, il n'a qu'un objectif, relancer l'économie dans
un secteur particulier.
Le Modérateur
: La
présidente du Conseil du trésor va maintenant prendre les questions en anglais.
Mme LeBel :
In Spanish.
Mme Senay
(Cathy) : Good morning. In Spanish?
Mme LeBel :
No.
Mme Senay
(Cathy) : Sorry. I'm really sorry, I'll
disappoint you.
Des voix
:
Ha, ha, ha!
Mme Senay
(Cathy) : Mrs. Lebel, the... measures to
reduce the workload for nurses, it was in the document, in May, that presented
Mr. Dubé when there was this new offer. How come we haven't made progress?
How come we have nurses protesting twice, just this week, and planning other events, other protests against workload?
Mme LeBel : Well, what you have to understand, in negotiations, both parties
have to, I would say, work forwards towards the center to meet each other. So,
we're doing this this morning. I told everybody again that we have to
prioritize our demands and work on this major priority which is «la surcharge
de travail», the workload of the... «des infirmières», the nurses in the public
sector. So, this is something that is urgent to address.
We made some offers on
the table, which I will not disclose this morning, this is something that has
to stay at the table, but we made some progress in the last days. We are
willing to make more progress, but we are asking also the... «le syndicat» to
work on their demands and prioritize. Because this is something that... it's
very urgent to address, that this was urgent before the pandemic, it's even
more urgent now that we have to settle this matter as fast as possible. And we
are there.
Mme Senay
(Cathy) : ...you said that nurses are not
applying to full-time jobs. What they said yesterday is that they are not going to do that because that full-time job
is sometimes an overnight shift, and you have 100 patients, and you're by yourself.
They are too... these jobs, full-time jobs are too hard because you have too
few nurses, so it's not... I am not sure that you're saying the right
information here.
Mme LeBel : Yes, but, you know,
you are illustrating something that is very important, those are all
communicating vases, OK? We have to work on full time. How do we convince
nurses to work full time? But they have to also help us, because they have to
apply. Some don't want to apply because, you know, sometimes it's better for them to work part time and then take
some other days that are maybe better paid because... «à temps supplémentaire».
So, we have to work the notion of «temps supplémentaire, également». And the
purpose is not strip them of any of what they have right now. The purpose is to
find ways to reorganize everything. It's not working. This is something that we
see, this is something that they see. So, we have to find solutions. But we are
there, we are there, we are on the same page as them.
Mme Senay
(Cathy) : ...to protest anymore?
Mme LeBel : No, I mean, I will not encourage them to protest, obviously. But, I
mean, I understand that they have to send messages, but this morning my goal is
to tell them that message is received, well received, and now we're going to work forward with them.
Mme Fletcher
(Raquel) : I think what Cathy is asking though
is... You're saying you want nurses to work full time, and they're saying: Actually, we're disincentivized to work full time. So, what kind of
incentives are you putting on the table to make them work full time?
Mme LeBel :
Well, this is what I'm not going to into details, but we are there. I mean,
they are talking about more nurses. We are there. We made some offers. I will
not disclose a number, but we made some offers. And they talk about incentive
to work full time because the night shift… the shift… «le chiffre de soir»,
evening shift and the night shift, maybe this is not something that's
attractive for new nurses, working weekends, this is not something that's
attractive, but in thehealth care system, I mean, this is something that's
going on 24 hours a day and seven days a week. So, we have to find ways to
make it work for both parties, and we're there. That's the essence of my
message this morning.
Mme Fletcher
(Raquel) : What are you representing with your
T-shirt?
Mme LeBel : Oh, nothing. It's just a face. It's just a neat shirt that I like.
No statement.
Mme Senay
(Cathy) :Mrs. LeBel, you were a negotiator for the Crown prosecutors, you had the population behind you at that time. Now, you
have nurses, women protesting, overtired, fighting the COVID-19 pandemic. How long will you have the public, the population behind you?
Mme LeBel : I don't know. I wish that they will understand that we are there.
We understand this matter, but we have… both sides have to work. And I have to
send this message to the syndicate, the FIQ, «la fédération des infirmières du Québec», this morning: We are there, you
know we are there, so work with us, but we have to negotiate, and negotiating
means both parties have to work towards the middle to find… to meet each other.
So, that's the message that I'm sending. But I'm willing to do what has to be
done.
Le Modérateur
:
Merci beaucoup.
(Fin à 9 h 44)