(Huit heures vingt-quatre minutes)
Le Modérateur
:
Bonjour. Bienvenue à ce point... Mon Dieu! Bienvenue à ce point de presse de
l'aile parlementaire du Parti québécois. S'adressera d'abord à vous Pascal
Bérubé, chef parlementaire, ensuite, Harold LeBel, porte-parole pour les aînés.
M. Bérubé.
M.
Bérubé
:
Merci, Mathieu. Et je me permettrai de saluer le travail fantastique que
Mathieu a fait pour notre formation politique et les relations qu'il a établies
auprès de vous. Alors, je voulais le saluer devant témoins. C'est sa dernière
fois, lui aussi, à ce micro. Alors, Mathieu, tu as bien fait le travail, je
pense, en bonne collaboration avec la tribune parlementaire.
Aujourd'hui, au programme : motion,
consternation, mobilisation et vos questions. Commençons par la motion. Aujourd'hui,
on va valider de quoi est fait le nationalisme de la CAQ, le nationalisme
homéopathique de la CAQ. Bel emballage, mais ça ne donne pas grand-chose. Deux
projets. Dans le projet de loi n° 66, le gouvernement
du Québec décide de choisir le collège Dawson. Sur 50 collèges publics au Québec,
à qui on accorde une largesse pour aller chercher encore plus d'étudiants
francophones et allophones? Le collège Dawson. Comme les libéraux. C'était dans
le projet de loi n° 61, c'est dans le projet de loi n° 66. Je suis convaincu que le ministre responsable de la
Langue française est contre ça de façon très claire, mais ils l'ont quand même
fait. Alors, il y a quelqu'un qui a gagné une bataille puis il y a quelqu'un
qui a perdu une bataille. Alors, on va s'opposer à ce que ça se retrouve dans
le projet de loi. On demande de renoncer au projet.
Ensuite, Royal Vic. Alors, ça, c'est le
comble. Royal Vic, bâtiment emblématique montréalais cédé à McGill, en plus,
avec de l'argent puis une partie de la montagne. C'est franchement scandaleux
et c'est un autre exemple du déséquilibre qui s'installe à Montréal, où des institutions
sont encouragées, des institutions anglophones déjà surfinancées par rapport
aux institutions francophones, puis, en plus, on va faire un pôle universitaire
là, ce qu'on ne fait pas avec l'UQAM.
Alors, on va demander, dans notre motion,
de retirer les projets d'agrandissement du collège Dawson et l'Université
McGill. Et je suis d'avis que ces deux projets-là viennent, à eux seuls,
disons, annihiler les efforts que le ministre Jolin-Barrette, les efforts
sincères qu'il veut faire pour démontrer que le français est important à
Montréal. Alors, c'est bousillé par son propre parti. C'est la première
expression qui me vient en tête. Alors, il y aura une motion aujourd'hui, et
j'ai bien hâte de voir les nationalistes de la CAQ se positionner là-dessus, bien
hâte. Et ça tend de démontrer, comme je vous le disais, à nouveau que la CAQ
pratique un nationalisme homéopathique.
Deuxième élément, consternation. Depuis le
mois de mai, j'ai posé plusieurs questions au nom du public québécois, au nom
de la transparence, au nom de mesures essentielles pour créer de l'adhésion. Et
j'ai demandé des avis publics depuis mai dernier, des avis publics de la Santé
publique. Résultat des courses, avec ce que le premier ministre a répondu à
l'un d'entre vous hier : Les avis de la Santé publique ne seront pas
connus du public. Je répète : Les avis de la Santé publique ne seront pas
connus du public. C'est consternant.
Qu'est-ce qu'on a à cacher? Pourquoi on ne
rend pas publics les avis qui guident des décisions qui ont un impact sur notre
santé, notre économie et notre liberté? Et le gouvernement du Québec ne
souhaite pas de commission d'enquête indépendante — on en parlera
dans quelques instants — ne souhaite pas rendre publics les avis, ne
semble pas vouloir rendre publics les scénarios de déconfinement de McKinsey,
garde son information pour lui ainsi que son directeur de la Santé publique
dans ses bureaux.
Je veux dire, quand on est derniers, au
Québec, à l'échelle canadienne, il n'y a pas de quoi se réjouir. Puis quand on
est rendu à choisir par du «cherry picking» avec un concept de cartes de hockey
avec qui on peut se comparer, ça ne marche pas. J'ai écouté le premier ministre
hier, et, en tout respect, la semaine de relâche, ça ne tient pas. Les
comparaisons avec les États-Unis, ça ne tient pas, compte tenu de la santé, le
fait de... le concept de grandes villes avec des voyages, je veux dire, Toronto
a des vols pour partout dans le monde, Vancouver a des vols partout en Asie.
Edmonton et Calgary sont maintenant des villes de 1 million d'habitants
avec la banlieue, la même chose s'applique aussi. Alors, on dirait que le
premier ministre est rendu dans ses derniers retranchements d'explications pour
les piètres chiffres du Québec. Et, s'il y a quelque chose qui risque de
lâcher, de flancher, je pense, c'est les lignes de communication de la CAQ. Je
pense que, là, on est en rupture, et là il n'y a plus rien.
Alors, moi, ce que je préconise :
donner accès aux informations. Ça va créer de l'adhésion, puis on sera
partenaires de ça, et on va vous aider.
Dernier point : mobilisation. Mon
collègue de Rimouski va vous parler d'une initiative qu'on lance aujourd'hui
même et qui s'adresse aux Québécois, à qui on va demander de nous aider dans
une grande mobilisation qui va nous permettre d'apprendre la vérité sur ce qui
s'est passé à bien des égards.
M. LeBel : Merci, Pascal.
Mais, avant d'aller sur la mobilisation, je veux juste vous dire un mot. Hier,
en caucus, tout le caucus a remercié très chaleureusement Pascal pour le
travail qu'il a fait les deux dernières années. Vous savez, moi, je suis là
depuis longtemps, j'en ai vu d'autres, mais les deux dernières années ont été
difficiles. Ce n'était pas évident, deuxième parti d'opposition, troisième
parti, se replacer, la gestion et tout ça, et on a pu compter sur un leader
avec Pascal, un chef parlementaire qui a fait en sorte qu'on est toujours
restés là, dans l'actualité, toujours restés là avec des points de presse
solides, avec des présentations solides, ce qui fait qu'aujourd'hui... on va
apprendre, la semaine prochaine, qu'on a un nouveau chef, mais on est prêts à
repartir. On est en forme pour se préparer pour les prochaines élections. On
est toujours aussi pertinents, toujours aussi solides à poser des bonnes
questions, à faire des propositions, et on le doit beaucoup au travail de
Pascal depuis deux ans.
M.
Bérubé
:
Merci, Harold.
M. LeBel : Mobilisation. Je
vous avais dit qu'on ne lâchera pas le morceau sur une enquête publique et
indépendante sur ce qui s'est passé dans les CHSLD, sur la gestion de la
pandémie. On a plusieurs questions à poser, vous les connaissez. Pourquoi il y
a eu des mesures de quarantaine des employés qui revenaient de voyage qui
étaient non rétroactives? Pourquoi les équipements de protection n'étaient pas
envoyés en priorité dans les CHSLD? Pourquoi qu'on n'avait pas mis un comité
sur les aînés à temps pendant que tous les autres pays le faisaient? Quand la
ministre des Aînés nous dit que c'est un échec, ce qui s'est passé dans les
CHSLD, bien, on pense que ça prend... Il faut se mobiliser, il faut aller
chercher cette enquête publique et indépendante, puis je dis publique.
Le gouvernement nous dit beaucoup que ça
va être indépendant, là, mais on veut que ça soit public, avec des audiences
publiques, là. Ça va faire partie de la guérison des gens qui ont connu ce...
Ces familles-là, on parle de 4 000 décès, là. Ce n'est quand même pas
rien. Puis il y a eu d'autres cas dans l'histoire, là. Il y a eu une enquête
publique sur la mine Belmoral à Val-d'Or dans les années 80. Il y avait
huit décès. C'était important, ils l'ont fait. L'effondrement du pont de la
rivière Sainte-Marguerite à Sept-Îles, six travailleurs décédés, enquête
publique. Le viaduc de la Concorde, cinq décès puis une enquête publique.
Je ne peux pas croire qu'aujourd'hui, avec
4 000 décès puis les Québécois qui veulent avoir la vérité, qu'on n'aura
pas une enquête publique et indépendante. Ça fait qu'aujourd'hui...
M.
Bérubé
:
Qu'est-ce qu'on annonce?
M. LeBel : ...on va
mettre en place... Il va ay voir une pétition en ligne sur le site de
l'Assemblée nationale qui va revendiquer la... qu'on demande au gouvernement de
mettre en place, au plus vite, une commission d'enquête publique et
indépendante sur la gestion de la pandémie de COVID-19 dans les CHSLD du
Québec.
Je sais que les aînés et les populations,
quand on décide de s'appuyer, de se mette ensemble, on est capable de faire
flancher ou faire décider autrement le gouvernement. Cette pétition-là va être
en ligne aujourd'hui. On veut que les gens se mobilisent, qu'ils aillent signer
la pétition. Je suis convaincu que le gouvernement n'aura pas le choix, à un
moment donné, et devra nous donner cette enquête publique et indépendante. Et
avec l'appui de la population, si les gens signent cette pétition-là, on va
réussir à les convaincre. Merci.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
...aux données de la Santé publique qui ne sont pas dévoilées par le
gouvernement, estimez-vous que vous assistez à une opération de camouflage, de «cover-up»?
M.
Bérubé
:
Les avis de la Santé publique, comme leur nom l'indique, appartiennent au
public québécois. C'est payé avec nos taxes et nos impôts. Et depuis le début,
le directeur de la Santé publique ne s'adresse qu'au premier ministre et à son
équipe, sa cellule de crise.
Je suis d'avis qu'il faut partager ces
informations. Pourquoi la Santé publique devient la santé au service du cabinet
du premier ministre? Ça ne fonctionne pas. À partir du moment où des décisions
très importantes se prennent, qui ont un impact, je l'ai dit, sur notre santé,
sur notre économie et sur notre liberté sont prises, la moindre des choses,
c'est de nous expliquer pourquoi.
M. Laforest (Alain) : Mais
ça, M. Bérubé, vous nous l'avez expliqué à de multiples reprises. Ce n'est pas
la question de mon collègue.
M. Bérubé : Je vais essayer de
mieux y répondre. C'est clairement un manque de transparence qui n'est pas de
nature à créer de l'adhésion.
M. Bergeron (Patrice) : ...ça
vous rappelle quoi, comme méthode, cette façon-là de ne pas laisser de trace?
M. Bérubé : Le Parti libéral
du Québec, quand il ne voulait pas d'enquête sur la commission de la
construction... Je n'utilise pas les bons termes, là. L'ADQ, là, ils étaient
très intenses pour demander une commission d'enquête, souvenir de Sylvie Roy,
mon ancienne collègue, puis on veut être aussi persistants qu'elle l'a été à
cette époque.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Mais la Commissaire à la santé va y avoir
accès pour son d'enquête. Est-ce que ça, ça vous satisfait?
M. Bérubé : N'importe quoi.
Non, ce n'est pas une commission d'enquête. D'ailleurs, Marguerite Blais a
induit la Chambre en erreur, vendredi dernier, en disant qu'elle avait les
pouvoirs d'une commission d'enquête. C'est faux. Elle pourrait le demander.
J'ai dit : Ne perdons pas de temps, demandez-le tout de suite. Pas de
pouvoir d'assignation, pas de pouvoir de faire comparaître les gens, très peu
de blâmes. C'est totalement inoffensif. Ça a été annoncé, je me souviens, en
bas de l'escalier, quelques minutes avant l'étude des crédits du premier
ministre, au mois d'août.
Le gouvernement ne veut pas se faire
blâmer, donc il ne prend pas de chance, mais, en même temps, il nous dit qu'il
a pris les bonnes décisions. Alors, s'il a pris les bonnes décisions, rendez
publics les avis, acceptez, comme en Ontario, qu'on ait une commission
d'enquête publique puis continuez votre action. Et, si vous voulez que nous, on
contribue à passer le message, mettez-nous au courant, tu sais. Envisagez même
peut-être de nous inclure dans la cellule de crise. Je veux dire, il y a des
choses qu'on peut faire pour créer de l'adhésion.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
...les avis de la Santé publique, vous allez les éplucher, vous allez les
comparer aux décisions gouvernementales par la suite, vous allez pointer les
contradictions. Ça ne risque pas de rendre encore plus confus un message qui
est confus déjà?
M. Bérubé : Mais là on est
rendus à être les gardiens du gouvernement pour qu'il soit encore moins confus.
Mais n'est-ce pas sa responsabilité? Tu sais, je dis ça puis je ne dis rien. Je
veux dire, tu sais, il faut les prévenir de leur propre confusion et turpitude.
Voyons donc!
Je vais donner un exemple. Le
Dr Arruda présente un avis de la Santé publique. Le gouvernement est libre
de le suivre totalement, en partie, ou pas du tout, ou le différer. Moi, si
j'apprends, par exemple, que, sur le cas des masques, le Dr Arruda a
proposé ça au mois de mai, je donne une date fictive, 15 mai, mettons,
puis qu'on a décidé de le faire en juillet, celui qui a décidé que ça allait être
en juillet, ce n'est pas la Santé publique, c'est le politique. Alors, il
peut-u nous expliquer sur quelle base il a pris sa décision? Et là moi, je suis
capable de juger de l'action d'un gouvernement. C'est ça, mon propos.
M. Laforest (Alain) : ...je
ne sais pas si c'est vous ou c'est M. LeBel qui veut répondre, au niveau
des résidences pour personnes âgées, beaucoup de mouvement de personnel. À
Montréal, entre autres, là, il y a une inquiétude de la Direction de la santé
publique.
Vous appréhendez quoi comme situation au
cours des prochaines semaines? Et surtout, qu'est-ce que le gouvernement doit
faire, là? Parce qu'il y a toujours du mouvement de personnel, puis ce qu'on
dit, c'est qu'il n'y a pas de monde.
M. Bérubé : J'appelle à la
barre mon premier témoin, Harold LeBel.
M. LeBel : Je ne sais pas si
je vais être demandé comme témoin, là, mais... Ce que je ne comprends pas, c'est...
on avait l'été, tout l'été pour préparer ce qui allait nous arriver à
l'automne. Et qu'est-ce qu'on a vu cet été? C'est le premier ministre venir
dans nos régions pour dire comment qu'on n'était pas fins de ne pas avoir
adopté le projet de loi n° 61. Je ne comprends pas pourquoi qu'on est
rendus là aujourd'hui. Qu'est-ce qu'on a fait cet été pour préparer cet
automne-là? Je ne comprends pas.
Et je sais qu'il y a du déplacement
personnel. On dit : C'est parce qu'il manque de personnes, il faut aller vers
les urgences. Mais qu'est-ce qu'on a fait cet été pour préparer cet automne? C'est
une grande question.
M. Carabin (François) : Pour
revenir aux CHSLD, M. LeBel, on apprend ce matin qu'à Montréal uniquement
il y a 400 préposés aux bénéficiaires qui ont quitté le réseau des CHSLD depuis
le printemps, depuis le début de la pandémie. Bon, évidemment, il y a un ajout
massif de personnel de la part du gouvernement. Mais comment on va faire pour
les retenir, ces 10 000 préposés supplémentaires?
M. LeBel : C'est sûr que les
conditions de travail, il faut travailler là-dessus. Mais, encore là, je vous
dis, moi, je suis intervenu devant M. Dubé qui était au Conseil du trésor,
il y a deux ans, pour lui dire qu'il fallait qu'il améliore, qu'il décrète des
conditions de travail pour les préposés aux bénéficiaires. On ne faisait rien, on
a attendu, on mettait ça sur le dos des syndicats. Aujourd'hui, on paye pour,
là.
Mais c'est sûr qu'il faut travailler sur
les conditions de travail puis il faut... On a besoin de ces gens-là et... Mais
on a pris beaucoup trop de retard et on paye pour aujourd'hui, là. Ce que je
peux vous dire, si on veut retenir des gens, bien, il faut faire en sorte qu'il
y ait des conditions de travail qui soient adéquates.
M. Laforest (Alain) : Il y
a-tu une mauvaise gestion des priorités? Parce que, là, on aide beaucoup les
entreprises, on débloque de l'argent pour aider les gens, mais la négociation
traîne, puis on tourne toujours ça en disant : C'est les syndicats qui ne
veulent pas entendre raison. Est-ce qu'on devrait déplier la bourse plus pour
régler le problème dans les résidences puis embaucher du personnel dans les
hôpitaux?
M. Bérubé : Bien, je veux
dire, quand on est en situation de crise, là, c'est le temps de sortir de
l'argent, là, là, de décaisser de l'argent pour les besoins les plus pressants,
puis on fera les comptes plus tard, ce qui ne veut pas dire de contourner les
règles. Parce que j'ai lu ce matin qu'il y a eu des appels d'offres, disons,
avec un seul soumissionnaire. Je pense que le gouvernement a une marge de
manoeuvre déjà, tu sais. Le cas de McKinsey, c'est 1,7 million sans appel
d'offres. Ça leur a donné des scénarios de déconfinement.
Par contre, j'aimerais ça qu'à intervalle
régulier on nous tienne au courant des contrats qu'on a accordés parce qu'on
n'avait pas le choix, puis il fallait faire vite. Alors, s'ils le font, ils
vont éviter que ça se retrouve dans le journal, par exemple, le matin puis
qu'ils aient à l'expliquer après avec les notes qu'ils ont écrites tard dans la
nuit. Je dis ça comme ça. On peut comprendre qu'en temps de guerre, on peut
faire les choses plus rapidement, mais il y aura une reddition de comptes. Oui.
M. Larin (Vincent) : M. Bérubé,
on apprenait ce matin que les commissions scolaires passent par le privé pour
avoir des suivis plus rapides des tests de dépistage des enseignants. Est-ce
que le «fast track» pour l'éducation promis pour le gouvernement est un échec,
à la lumière de...
M. Bérubé : Bien, ce qui sera
une réussite, selon moi, c'est la proposition Je suis présent, inspirée
directement de la fantastique députée de Joliette. Ça, ce n'était pas
prématuré, mais, je pense, ça va fonctionner.
Ceci étant dit, le fait qu'il y ait
davantage de ressources au privé, puis on l'a vu pendant le confinement, ce
printemps, où ils étaient beaucoup mieux équipés en termes d'équipements, en
termes de classes à distance et tout ça ouvre un autre débat qu'on n'ouvrira
pas pendant la pandémie, mais c'est la question des moyens à la disposition du
secteur public versus le secteur privé.
S'il n'en était que de moi, ce n'est pas
une position de ma formation politique, le Québec devrait réfléchir au
financement qu'il accorde au privé. Je tiens à dire que l'Ontario et le
Nouveau-Brunswick, c'est zéro. Je dis ça.
M. Larin (Vincent) : ...parle
ici d'une commission scolaire publique qui fait appel au secteur privé pour
avoir des résultats de test plus rapidement pour que leurs enseignants puissent
retourner en classe.
M. Bérubé : Les cliniques,
bien, c'est... Votre question...
M. Larin (Vincent) : ...l'aveu
même que le système de dépistage public n'est pas assez rapide, ne fonctionne
pas?
M. Bérubé : Bien,
manifestement, et puis ça devient même une entreprise, une opportunité
d'affaires pour certaines entreprises. Alors, le privé est toujours là. S'il y
a une faille dans le public, il va l'exploiter, il va permettre d'enrichir des
gens. Mais, je veux dire, cette manifestation-là devrait démontrer au public
que, si vous n'occupez pas l'espace, d'autres vont s'en occuper pour leurs
actionnaires, pour leurs propriétaires, pas pour le bien public nécessairement.
M. Larin (Vincent) : ...vous
avez dit tantôt que vous assimilez l'attitude du gouvernement, l'entêtement de
M. Legault à ne pas vouloir dévoiler les avis publics à l'attitude du
gouvernement libéral qui ne voulait pas tenir une commission d'enquête sur
l'industrie de la construction. Est-ce que vous pensez que M. Legault a
quelque chose à se reprocher, selon lui?
M. Bérubé : Bien, je suis
convaincu qu'il n'a rien à se reprocher parce qu'il nous le dit : J'ai
suivi tous les avis de la Santé publique, nous avons pris les bonnes décisions,
nous avons été très bons, nous avons une mobilisation, nous avons engagé tant.
Alors, quand je l'écoute, la seule erreur qu'il aurait commise, c'est de ne pas
avoir payé plus tôt les préposés aux bénéficiaires.
Donc, moi, je suis convaincu qu'il devrait
signer, même, la pétition parce qu'il n'a rien à se reprocher. Il sera renforcé
par les conclusions de la commission d'enquête publique.
Mme Prince (Véronique) :
...assez longtemps quand même que vous êtes en politique pour comprendre que le
gouvernement pourrait répondre à votre demande, qu'il rende les avis publics,
mais rendre des avis qui sont peu digestibles pour la majorité des gens, qui
sont difficiles à comprendre, qui ne sont pas détaillés. Est-ce que, donc, vous
accompagnez votre demande... parce qu'au-delà des avis, il faut qu'on puisse
les comprendre, ces avis-là, là. Ils peuvent décider de donner le minimum
d'information dans les avis.
M.
Bérubé
:
L'étude du budget, à chaque année, c'est des documents qui méritent des
explications et des présentations. Ça peut se faire, là. Il y a toute une
équipe à la Santé publique. Il pourrait même y avoir des équipes scientifiques,
de certains médias nationaux, qui pourraient aller poser des questions
également dans ces séances. Je veux dire, pour la restauration, c'est très
simple. L'avis qui doit exister doit dire, par exemple, quelles sont les règles
existantes, quels sont les périls potentiels, quel est le maximum que les
restaurants peuvent faire, le nombre de personnes qui ont fréquenté ces
endroits, puis ils arrivent à la conclusion qu'il faut les fermer. Ça, ça se
comprend plutôt bien, même chose pour les écoles, même chose pour les gyms, les
cinémas, etc.
Donc, rendez publics les avis qui nous
appartiennent, je veux dire. Et là, bien, les gens vont dire : Bien, il
l'a suivi. Moi, je pense que le gouvernement est gagnant à faire ça, puis
l'adhésion... C'est gagnant, c'est «winner».
Mme Prince (Véronique) : Ça
ne risque pas de créer aussi de la confusion pour les gens qui ne comprennent
pas?
M.
Bérubé
: Moi,
je fais confiance aux Québécois. Ils ne sont pas plus indisciplinés
qu'ailleurs, mais ils sont... ça va les intéresser. Moi, je suis plus
l'information. Puis en l'absence d'information, qu'est-ce qui arrive? Les gens
cherchent ailleurs. Ce n'est pas toujours heureux.
M. Bergeron (Patrice) :
Gaspésie—Les Îles, c'est votre fief, ça. Là, hier, on a vu... bon, et tout ce
territoire-là pour le parti, là. Mais hier, on a vu, donc...
M.
Bérubé
: Le
soleil se lève à l'Est, là.
M. Bergeron (Patrice) : Oui.
Les élus de votre parti sont sortis concernant les problèmes à
Pointe-à-la-Croix, concernant les problèmes d'accès aux Îles-de-la-Madeleine.
La ministre Geneviève Guilbault a répondu, mais est-ce que vous sentez qu'il y
a une écoute du gouvernement? Est-ce que c'est réglé? Est-ce qu'il y a une
piste de solution? Il y a des rencontres actuellement...
M.
Bérubé
:
Bien, le nationalisme, ça commence par le territoire, et les élus des
Îles-de-la-Madeleine et de Bonaventure ont démontré de façon très concrète que
le gouvernement du Québec plie devant le Nouveau-Brunswick. Nous, on se fait
écoeurer par une province de 600 000 habitants qui nous dit quoi faire.
Alors, en tout respect, on va mettre le pied à terre. On va permettre que les
gens qui ont à se rendre aux Îles-de-la-Madeleine le fassent dans un corridor
sécuritaire. On va permettre aux gens des plateaux de la Matapédia, du secteur
d'Avignon-Ouest d'avoir accès à des services. Je veux dire, c'est épouvantable.
Quand tu es nationaliste, là, la première
chose qui est importante, c'est ton territoire, de la perte du Labrador jusqu'à
aujourd'hui. Alors, je veux dire, si on ne s'en mêle pas, bien, c'est Blaine
Higgs, un premier ministre unilingue anglophone, qui va dire à sa gang
nouvellement élue : Nous, le Québec, là, ils n'interviennent pas, ça fait
que c'est nous autres qui décident des règles. C'est ça qui se passe
présentement. Ça fait que moi, que le Québec plie devant le Nouveau-Brunswick,
je ne suis pas fier de ça.
M. Bergeron (Patrice) : ...
M.
Bérubé
:
Bien, en l'absence de leadership du gouvernement du Québec, il va falloir que
quelqu'un s'en mêle. Ça fait que ça va être nous autres.
M. Bergeron (Patrice) : Il ne
s'est rien passé depuis hier matin, là...
M.
Bérubé
: Pas
à ma connaissance. J'ai parlé à Sylvain Roy. Ils n'ont pas débloqué ça, tant
pour les Îles... Vous savez, c'est deux choses, hein? Il y a le corridor
terrestre pour embarquer, pour se rendre aux Îles. Là, ils n'ont pas le droit
d'arrêter. Il y a des accidents, il y a des orignaux, il y a toutes sortes
d'affaires. Puis il y a aussi, bien, l'enclavage de Pointe-à-la-Croix et tout
ça qui crée un problème, que moi, je vis, parce que le hub de nourriture en
haut, c'est Amqui.
Donc, dans les deux cas, c'est une capitulation,
presque, du gouvernement du Québec quant au diktat du Nouveau-Brunswick. Puis
moi, ce n'est pas vrai que je vais me laisser intimider par le Nouveau-Brunswick.
Mme Prince (Véronique) : Mais
est-ce que les élus pourraient interpeler directement le premier ministre du Nouveau-Brunswick,
si le gouvernement Legault ne le fait pas?
M. Bérubé : Bien oui, certain.
S'il faut qu'on se rende, à la limite, là, à la gang, là, on n'est pas mal tous
dans l'Est, là, on ira.
M. LeBel : ...le député de Rivière-du-Loup,
là.
M. Bérubé : Oui, puis le
député... oui, le député de Rivière-du-Loup qui a le Témiscouata, là, avec les
Brayons d'Edmundston, là, les Brayons... bien, vous comprenez, là. Bon, alors,
eux aussi, ils sont interpelés. Alors, si le gouvernement n'y va pas, là,
parler au Nouveau-Brunswick, on va le faire, nous autres.
Mme Lévesque (Fanny) :
M. Bérubé, j'aimerais juste vous entendre sur, peut-être, l'idée qui fait
son chemin au sein du gouvernement Legault de reconnaître la discrimination
systémique chez les peuples autochtones. Est-ce que c'est une position avec
laquelle vous seriez plus à l'aise?
M. Bérubé : J'ai toujours la
même position là-dessus puis c'est celle de mon parti. Il y a du racisme au Québec.
Il y a des racistes au Québec. Pire, il y a des gestes racistes au Québec, et
on doit combattre le racisme. Ceci étant dit, je n'adhère pas, et ma formation
politique, à la définition du racisme systémique. Toutefois, il y a un combat
inlassable qu'on va mener face au racisme. Moi, ma lutte, elle est contre le
racisme, elle n'est pas face à des concepts. Luttons contre le racisme. On a
rencontré le comité de M. Legault. Mais bien avant ça, avec Jean-François
Lisée, on avait 20 mesures concrètes pour lutter contre le racisme. Alors,
on maintient notre position, elle n'a pas changé. Luttons contre le racisme.
Mme Lévesque (Fanny) :
...racisme systémique, est-ce que ça...
M. Bérubé : Ça, je laisse ça
aux responsables des communications de la CAQ qui essaient de se sortir de ça,
là. Nous, là, on n'est pas dans ces considérations-là. On a une conviction, on
l'assume, on la garde.
M. Carabin (François) :
Mme Hivon la reconnaît, la définition de systémique.
M. Bérubé : Qu'est-ce qu'elle
a dit? Pouvez-vous me citer ce qu'elle a dit?
M. Carabin (François) : ...
aller chercher l'article, là. J'ai des collègues qu'ils l'ont écrit.
M. Bélair-Cirino (Marco) : Je
le reconnais.
M. Bérubé : Reconnais quoi? Ça
a mal été à Joliette?
M. Bélair-Cirino (Marco) : Le
racisme systémique.
M. Bérubé : Elle a prononcé
ces mots-là?
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Elle a dit : Je le reconnais.
M. Bérubé : Le racisme
systémique?
M. Bélair-Cirino (Marco) :
Oui.
M. Bérubé : Elle a prononcé
ces mots-là?
Journaliste
: Êtes-vous
surpris?
M. Bérubé : Prudent. Je ne
l'ai pas entendu dire ça.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Vous n'avez pas lu votre Devoir...
M. Bérubé : Oui, je lis mon Devoir,
souvent le premier d'ailleurs, surtout quand... Oui.
M. Bélair-Cirino (Marco) :
...qu'elle puisse reconnaître le racisme systémique?
M. Bérubé : Je ne dis pas ça,
mais je n'ai pas vu une citation où elle dit qu'elle reconnaît le racisme
systémique, et ce n'est pas la position de notre parti.
Le Modérateur
: En
anglais, en anglais.
M. Bérubé : So, in English.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Il y a trois élus dans votre caucus qui le
reconnaissent, ça. Vous êtes au courant?
M. Bérubé : There's three members. Which ones?
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Véronique Hivon, Sylvain Gaudreault, Joël
Arseneau.
M. Bérubé : I'm not aware of that. Il m'a dit : En anglais. On
prendra du temps après si on peut puis il n'y a personne qui attend. D'accord?
Mme Fletcher
(Raquel) : Are you saying that systemic racism
doesn't exist?
M.
Bérubé
:
It doesn't seem like a good concept to explain what's going on in Québec. It's trying to make guilty all the Quebeckers, and I'm not into that.
Mme Senay (Cathy) : You said that the excuses, the reasons that Premier Legault gave
yesterday to explain why Québec
is the worst province again with COVID-19, that the spring break doesn't…
That's a joke.
M.
Bérubé
: The spring break is far away from what's going on right now. This
summer, we had some kind of a reset, and every single province was on the same
level, and then… than Québec
skyrocking with the scores. So we're the worst ones in Canada, even almost in America, so that needs explanation, but good one.
You cannot, like, doing cherry picking, took in your hockey cards and say :
Red Wings, there's a hockey team there, and Chicago as well, and the Boston
Bruins and… What's that? I mean, Vancouver is in Canada, they have a health system similar to Québec, Ontario as well.
Alberta, Edmonton and Calgary are not like… one million people now, so… He
doesn't hold… It's not the truth, it's… If something is going to break soon,
it's the line of communication
of the spin doctor of the CAQ.
Mme Senay (Cathy) : ...what's the risky business for you when you hear Premier Legault
saying that the Public Health decisions were taken but orally, there is nothing
written?
M.
Bérubé
: I was the first to discover that back in August. There's no notes.
And then we find out that what Dr. Arruda brings to the table, it's nothing but
some scales, and personal notes, and graphics. So there's nothing. So how can
we take difficult decisions on this basis? I can't believe it.
And for the history lover
like M. Laforest, he's pretty
aware of World War II, général de Gaulle, he was pretty involved in the World
War II and… as the time to write Mémoires de guerre I, Mémoires de guerre II,
lots of notes. So maybe we can have someone independent going there, taking
notes and be like an observator in the crisis cell.
Mme Senay (Cathy) : …document everything? Why it should have been done even earlier to
document everything?
M.
Bérubé
: I wish, but they don't want to.
Mme Senay (Cathy) : ...the consequences for you? What do you see? Like a black hole? Is
it a way for the Legault Government to protect itself, as the Liberals did?
M.
Bérubé
: Sure, but he said he did nothing wrong. He took the good decision,
he listened to Dr Arruda, they're the best in so many ways. So, if you have
nothing to be anxious about, sign the petition of Harold LeBel.
Mme Senay (Cathy) : And what is the parallel that you're making within the previous
years with the construction?
M.
Bérubé
: Same thing. The Liberals were afraid of a public enquiry about
construction, and every single day they found new reasons to say no to the
people. Back in those days, that was... and this is a hommage to her, Sylvie
Roy was MNA of the ADQ back then, every single day she did that. You know what?
Every single day, the Parti québécois is going to do the same thing. So I think the pressure is going to
rise.
Mme Fletcher (Raquel) : ...Ontario versus Québec numbers. Yesterday, the Health Minister suggested that it's possibly
because Quebeckers are less
disciplined than Ontarians. Do you agree with that hypothesis?
M.
Bérubé
: Not at all. Not at all. Well, when Mr. Dubé said that the Quebeckers were not that disciplined, that's
not true. They said the contrary for months. So that's not a good point.
Toronto has a lot of people coming from all around the world at the Pearson
Airport or Billy Bishop. That doesn't stick to the reality.
The thing is that we must
have done something wrong somewhere, and the way to find out about that, it's a
public inquiry about the CHSLDs. They launch some inquiry public for four dead
sometime, eight dead. We have a list, we're going to send it to you. And now, 4 000 deaths and no inquiry? That's not working for us. I hope
it's clear.
Merci, tout le monde.
(Fin à 8 h 53)