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Point de presse de M. Harold LeBel, porte-parole du troisième groupe d’opposition pour les aînés et les proches aidants

Version finale

Le vendredi 21 août 2020, 8 h 45

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures quarante-cinq minutes)

M. LeBel : Merci. Bien, bonjour, tout le monde. Ce matin, je fais les crédits Aînés. Je devrais questionner Mme Blais sur la situation des aînés au Québec puis tout ce qui s'est vécu dans les derniers mois.

Mais avant je voudrais dire un mot sur la déclaration de M. Fitzgibbon hier, à donner nos données personnelles à la RAMQ à des pharmaceutiques, puis qui nous dit : Je ne peux pas trop en parler, mais c'est clair dans ma tête. C'est dangereux. C'est un drôle de gouvernement, là-dessus, puis je comprends, là, l'histoire du projet de loi n° 61, ils veulent avoir toute la glace, toute la place, c'est clair dans leur tête, mais on n'en parle pas, puis, regarde, suivez-moi, oui, puis, tu sais, watchez-moi.

Je trouve que… Puis c'est dangereux, là, c'est nos données personnelles à la RAMQ qu'on donnerait à des pharmaceutiques pour faire de la business, puis qu'il dit ça comme ça, que c'est clair, je ne veux pas trop en parler, mais c'est clair dans ma tête. Dangereux le monsieur, dangereux. Et on va suivre ça de proche.

Puis, les derniers mois, c'est un peu ça, avec le Parlement, de la manière qu'on fonctionne. Ce qu'on voit, c'est un gouvernement qui voudrait tasser l'opposition, tasser tout ça, et faire sa business comme ils entendent faire. C'est un drôle de nationalisme, ce n'est vraiment pas du nationalisme, c'est de la business.

Maintenant, par rapport à Mme Blais, c'est sûr que, bon, là, ils veulent faire des enquêtes, là, sur les CHSLD, voir ce qui s'est passé dans nos CHSLD pendant les… au printemps. Là, il y a plusieurs enquêtes, des enquêtes privées, mais ce qu'on fait, dans le fond, on va faire l'évaluation de la structure. Moi, ce que je dis, c'est… La structure, là, on sait que ça ne marchait pas, on l'a vu que ça ne marchait pas. Ce n'est pas l'évaluation de la structure qu'il faut regarder, là, qu'il faut s'arrêter, c'est de savoir qu'est-ce qui s'est passé avec nos aînés au Québec. Puis, pas juste les aînés en CHSLD, les aînés dans les autres résidences. Il y a une douzaine de formes de résidences, là, c'est compliqué, là, ces affaires-là. Et on a enfermé littéralement les aînés pendant des mois. On les empêchait de sortir, dans des résidences, même, de luxe, on leur disait : Vous avez le droit de faire 20 minutes de marche dans votre cour intérieure, 10 minutes d'un bord, 10 minutes de l'autre, puis on vous renferme. On barre à clé le garage, puis… Et c'est effrayant, ce qui s'est passé les derniers mois.

Je ne peux pas croire qu'on va arrêter ça par une évaluation de CHSLD, puis je sais la conclusion, ils vont dire : On n'a pas assez investi les dernières années. Ça fait que Mme Blais va se lever en Chambre, elle va dire que c'est la faute des libéraux. Puis là on va être comme ça. Beau débat. Beau débat de société. Ce n'est pas ça qu'il faut faire. Il faut…

Il s'est passé quelque chose d'effroyable par rapport au traitement des aînés, au printemps passé. Il y a eu de l'âgisme, les aînés ont été regardés de travers par beaucoup de monde, par le gouvernement. On les a enfermés. Les lignes qui étaient transmises aux résidences, aux différentes résidences, c'était tout croche, ça changeait de journée en journée. Je ne peux pas croire qu'on va passer à côté d'une discussion sur ce qui s'est passé avec les aînés. Puis moi, ce que je pense, c'est ça que nous prend une vraie commission d'enquête indépendante sur comment les aînés ont été traités, les derniers mois, comment on voit l'avenir avec une population vieillissante. Ça sera un débat un peu là-dessus aussi.

Et, enfin, un mot sur ce qui s'est passé avec Jonathan Marchand, la personne lourdement handicapée qui était ici au Parlement, là. Le gouvernement a réglé avec un comité. J'ai travaillé fort pour trouver une solution avec le gouvernement là-dessus, j'ai collaboré. Je crois que ce comité-là pourra donner des résultats.

Je trouve ça un peu spécial que ça soit la ministre des Aînés qui s'occupe de ça. Justement, les personnes handicapées disent : On ne veut pas être traités comme des aînés, on veut être traités comme des jeunes adultes. Je trouve ça un peu spécial, quand je posais des questions au ministre des Services sociaux, qu'il n'était pas trop au courant puis qui disait : Ce n'est pas moi, c'est Mme Blais. En tout cas, j'espère que le gouvernement va se ressaisir puis que, dans ce comité-là, on va trouver des solutions parce qu'on ne peut pas se permettre que ça finisse par un échec. On ne peut pas se permettre que ces personnes-là, qui ont campé ici, qui sont un peu partout au Québec, qui sont en détresse, que ce comité-là finisse en queue de poisson, ça serait très… ça serait inacceptable. Voilà.

M. Bossé (Olivier) : M. LeBel, concernant les Big Pharma, pouvez-vous nous expliquer en quoi c'est dangereux que le gouvernement vende ces données-là?

M. LeBel : Bien, c'est vos données. C'est vos données, ça vous appartient. Que le gouvernement avance ça d'une façon comme ça, en commission sur les crédits, qu'il nous dit : Je ne peux pas en parler plus, mais c'est clair dans ma tête, on doit se poser des questions, là. Puis avec tout ce qui s'est passé, là, chez Desjardins, ailleurs, sur les données personnelles, lancer ça comme ça, là, dans la population… Voyons donc, c'est quoi? Qu'il nous explique un peu plus sa vision, mais il nous dit : Non, non, c'est clair dans ma tête, mais je n'en parle pas, c'est…

M. Laforest (Alain) : Il y a un agenda caché?

M. LeBel : Bien, c'est un peu ça, ce gouvernement-là. Puis c'est de se dire : Je sais où on va puis je vais décider, puis vous autres, suivez-moi puis regardez-moi. Puis ne posez pas de questions, c'est moi… je suis un gars de business puis je vais faire de la business.

M. Bossé (Olivier) : On a une consultation, en ce moment, sur l'application, là, pour le traçage de la COVID. Est-ce que vous pensez, minimalement, que ça prendrait ça pour vendre les données à des Big Pharma?

M. LeBel : Bien, minimalement, c'est… il faudrait qu'il nous dise ce qu'il pense. Il ne nous dit rien. Il dit que c'est clair dans sa tête. Bien, justement, si c'est clair dans ta tête, parle-nous-en un peu, explique-nous qu'est-ce que tu veux faire. Mais là, ce n'est pas ça. Il lance ça : C'est clair dans ma tête, suivez-moi. C'est ça qui est dangereux.

Mme Gamache (Valérie) : Est-ce qu'il y a une façon, pour vous, que ça peut être acceptable, l'utilisation de ces données-là?

M. LeBel : À prime abord, non. À prime abord, c'est vos données, c'est nos données. Je ne vois pas comment on peut permettre de donner à des pharmaceutiques nos données personnelles pour faire de la business, non. Mais encore, je vous dis, c'est un peu particulier que le ministre de l'Économie nous sort ça, vite de même : Je ne peux pas en parler, mais c'est clair dans ma tête. J'aimerais ça aller voir ce qui se passe dans sa tête.

M. Bergeron (Patrice) : ...concernant, donc, l'enquête dont vous parliez. Bon, la commissaire à la santé, dans la loi, elle a le droit, donc, d'avoir tous les pouvoirs d'une commission d'enquête, sauf emprisonner. Là, vous demandez une vraie d'enquête, mais elle a le droit de faire une vraie commission d'enquête, elle a tous les pouvoirs. Elle a le pouvoir d'assigner des témoins, elle a le droit de demander des documents, puis on ne peut pas lui refuser, sinon, bien, c'est comme en cour. Qu'est-ce que vous voulez qu'elle ait de plus?

M. LeBel : Bien, ce que j'aimerais, c'est une vraie commission d'enquête, qui soit publique, qu'on voie ce qui se passe, qu'il y ait des experts autour de la table puis qu'on ne s'attaque pas qu'à la structure CHSLD mais qu'on regarde l'ensemble de la situation par rapport aux aînés, qu'est-ce qui s'est passé.

Puis on a lancé plein de ballons là aussi encore les derniers mois. Vous vous rappelez, M. le premier ministre a dit à un moment donné qu'on allait nationaliser les CHSLD. C'est quoi, on est rendus où avec cette histoire-là?

Ça fait que, moi, ce que je verrais, c'est une vraie commission d'enquête avec des gens qu'on pourrait nommer, des gens indépendants qu'on va suivre, que la population pourrait suivre, que les aînés pourraient suivre, qu'il y ait quelque chose de transparent. Mais quelque chose qui va parler d'autre chose que la structure, mais des êtres, qui va parler des êtres humains, qu'est-ce qu'ils ont vécu dans les derniers mois.

Mme Gamache (Valérie) : Vous allez questionner Mme Blais ce matin. Est-ce que vous avez l'impression que Mme Blais a failli à la tâche pendant cette crise-là?

M. LeBel : Bien, j'ai hâte de voir aujourd'hui. Vous me connaissez, moi, je veux être constructif. Mais, tu sais, je regarde, là, on a dit que les derniers mois, pendant ce qu'on a vécu au printemps, ce qui a été plus dommageable au Québec, c'est ce qui s'est passé auprès des aînés en CHSLD. Et, quand on regarde, au bout de la ligne, celle qui a payé pour tout ça, c'est Mme McCann. Est-ce qu'on vient de régler en se disant : Mme McCann a payé, puis les autres, ils n'ont aucune responsabilité? Je pense que non.

Je pense que Mme Blais, comme responsable des aînés, a des responsabilités. Des mois avant ce qui s'est passé avec la COVID, elle nous disait qu'elle faisait le tour des CHSLD, qu'elle en avait vu une centaine, puis qu'elle allait... qu'elle rentrait dans les chambres, elle faisait des petites chansons avec les aînés, puis tout ça était bien «cute», mais qu'est-ce qui est arrivé? Tu sais, c'est beau, là, de faire le tour des CHSLD, dire que c'est moi puis c'est... Mais, en bout de ligne, là, la responsabilité appartient à qui? Et là ce qu'on a vu, c'est Mme McCann, out, Mme Blais est toujours là. Elle a des réponses à donner à nos questions.

M. Laforest (Alain) : Mme Blais a été plus cheerleader que ministre?

M. LeBel : Tu sais, je ne remets pas en question le coeur à l'ouvrage de Mme Blais, là. Je pense que c'est quelqu'un de dédié, mais je pense qu'elle a été dépassée par les événements et ce qui est arrivé avec nos aînés. Les téléphones qu'on a reçus, que tous les députés ont reçus, puis moi, comme porte-parole des aînés, j'ai reçu des téléphones de partout au Québec, où les aînés, même ceux qui étaient chez eux, se disaient : On ne peut pas sortir parce que ce qu'on nous dit à la TV puis ce qu'on nous dit, ça... on a un regard sur nous autres qui est pesant parce qu'on a 70 ans, 75 ans. On est en pleine forme, mais je ne peux même pas sortir dans la rue parce que je me fais regarder de travers, parce que ce qu'on nous dit à la télé, à la radio, c'est que les aînés, restez chez vous, enfermez-vous, c'est vous autres la COVID.

Vous n'avez pas idée comment les aînés ont vécu les derniers mois, et je ne peux pas croire qu'on va finir ça par une évaluation de CHSLD. C'est l'évaluation de notre société, notre rapport avec les aînés qu'il faut regarder.

Le Modérateur : Merci beaucoup, merci.

M. LeBel : Merci.

(Fin à 8 h 55)

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