(Dix-huit heures trente minutes)
M. Fortin :Je vous remercie d'être avec nous aujourd'hui. On avait hâte à l'étude
des crédits de notre côté, là, du côté de l'opposition officielle, parce qu'il
y avait beaucoup d'enjeux qui méritaient réponse de la part du gouvernement, beaucoup
d'enjeux pour lesquels les ministres s'étaient peu ou pas prononcés au cours de
l'été. Et pourtant les Québécois cherchaient des réponses à toutes ces
questions. Et aujourd'hui, malheureusement, on a eu droit à un manque total,
mais total, de prise de responsabilité de la part du gouvernement. Le
gouvernement s'est soulagé de toutes ses responsabilités, a mis sa
responsabilité sur le dos des autres.
Et surtout, là, ce qu'on a réellement vu,
c'est un manque d'empressement dans certains dossiers, le dossier de
l'éducation d'abord et avant tout. La rentrée s'en vient dans deux semaines.
Les enseignants reviennent dans une semaine. Le ministre ne fait aucune excuse
pour le manque de budget très flagrant, le manque de masques, de matériel de
protection, les désinfectants, la formation santé et sécurité, le transport
scolaire. Tous des éléments de base qui manquent au plan du ministre, et lui ne
s'en soucie aucunement.
En matière du comité ou du groupe sur le
racisme qui étudie le racisme en ce moment, on n'a été capables d'avoir aucune
réponse de la part de la ministre de l'Immigration, à savoir quand le comité
s'est rencontré, combien de gens ils ont rencontrés, qu'est-ce qu'ils ont
entendu, quand est-ce qu'ils vont déposer un rapport et qu'est-ce qu'ils
comptent recommander, ou même de savoir les impressions générales de ces
premières rencontres. Pour tout ce qu'on en sait, après des heures et des
heures de crédits, le comité ne s'est pas rencontré. Le comité n'a rencontré
aucun acteur de la communauté. On est incapables, du côté de la ministre de
l'Immigration, de même nous dire — d'informer le public, d'informer
les gens qui attendent le rapport de ce comité-là — le moindre
élément d'information de base.
Du côté des Affaires autochtones, les
questions étaient simples. Pour rendre la tâche simple à la ministre, les
questions étaient simples. Où en est-on dans les recommandations du rapport
Viens? Encore là, la ministre refuse l'imputabilité, refuse de dire combien de recommandations
ont été adoptées, sont en voie d'adoption, seront adoptées. Pourtant, ce
rapport-là avait été accueilli de façon très positive de la part des acteurs
concernés. Et enfin la ministre a même eu l'odieux de rejeter le blâme sur
Ghislain Picard, de l'Assemblée des premières nations. Honnêtement, pour une
première sortie de la part de cette ministre-là en plusieurs mois, ça aurait pu
être plus élégant.
Enfin, du côté des Finances, on a eu
droit, tant de la part du ministre des Finances que de la part de la Caisse de
dépôt, à l'exemple même de se mettre la tête dans le sable. Du côté de la Caisse
de dépôt, l'on dit : Il n'y en a pas, de problème avec l'investissement du
Cirque du Soleil. On n'avait aucune façon de savoir qu'il y aurait des enjeux
pandémiques, qu'il y aurait une crise économique, qu'il y aurait des enjeux
liés au virus. Pourtant, cet investissement-là a été fait, un investissement de
75 millions U.S., qui, aujourd'hui, selon les dires mêmes de la caisse,
vaut zéro. La Caisse de dépôt et placement du Québec et le ministre des
Finances lui-même n'ont rien à redire de cet investissement. Franchement, là,
on se serait attendu à beaucoup mieux.
Heureusement, certaines des sociétés
d'État se sont montrées beaucoup plus ouvertes, ont montré de l'ouverture face
aux propositions qu'on a mises sur la table, ont compris certains enjeux qui
étaient présentement à l'oeuvre dans leur société, comme le fait qu'on vende du
cannabis moins cher plus on en achète, ce qui est la base même, là, d'aller à
l'encontre de la loi. On ne peut pas acheter du cannabis moins cher si on en
achète plus. C'est faire la promotion de la vente. La SQDC dit qu'elle comprend
l'enjeu et qu'elle va regarder ce qui est possible de faire. Le ministre, lui,
se dit beaucoup plus fermé à la chose. Alors, on verra.
Mais disons qu'après une première journée de
crédits le gouvernement a suscité très peu d'espoir dans tous ceux qui
voulaient voir une réelle ouverture à faire des changements rapidement pour que
les élèves, pour que les autochtones, pour que les gens qui attendent après les
recommandations du comité sur le racisme obtiennent un peu d'information de la
part du gouvernement.
Le Modérateur
: Une
déclaration en anglais, s'il vous plaît.
M. Fortin : Oui? It's up to you. OK, we'll take your questions.
Mme Senay (Cathy) : En
français, d'abord. Mme Rizqy, est-ce qu'on peut vous demander votre réaction en
français puis en anglais sur les mesures qui ont été annoncées par le ministre
Roberge, aujourd'hui, là, le plan qui fait suite au plan sanitaire de la
semaine dernière, là, pour le retour à l'école primaire et secondaire, les
20 millions supplémentaires qui ont été annoncés? Comment vous réagissez,
vous? Est-ce que vous avez l'impression que c'est suffisant, de un, pour garder
les élèves à l'école, de deux, pour suffire à la demande des jeunes qui ont des
difficultés d'apprentissage?
Mme Rizqy : Le ministre de
l'Éducation doit rassurer les parents. C'est ça, sa mission en temps de crise.
Et aujourd'hui on est confrontés, et je l'ai soulevé, à l'école illégale Skytag.
Et aujourd'hui le ministre a refusé de la qualifier d'illégale. Mais pourquoi
cette école, entre guillemets, existe? Dans leur plan de communication, ils
disent : Si vous avez peur d'envoyer vos enfants à l'école, inscrivez-les,
mais venez nous voir parce que nous, on va leur donner un environnement plus
sain d'apprentissage, plus sécuritaire, pour 30 minutes d'apprentissage,
60 minutes de laser et de jeux de trampoline, à 1 082 $ par mois — ça,
c'est la formule de base — 1 600 $ pour la formule extra
avec un instructeur qualifié. Et ne demandez-moi pas, s'il vous plaît, c'est
quoi, un instructeur qualifié. Je ne le sais pas.
Alors, quand le ministre n'est pas capable
de dire que ça, c'est une école illégale, j'ai un problème. Mais pourquoi les
parents peuvent être inquiets? Nous, on s'est donné la peine d'accompagner le
ministre. Quand on s'est rendu compte qu'il y avait une contradiction pour le
masque puis qu'il nous disait : La Santé publique est d'accord qu'il n'y
ait pas de port de masque, nous, on a dit : On va poser des questions à
Dr Arruda. Heureusement, le ministre de la Santé est venu aider son
collègue. Puis ça, j'en suis contente.
Par contre, dans notre série de questions,
il y avait aussi des demandes particulières. Personne ne s'attend que le
ministre de l'Éducation ait toutes les réponses, mais, à tout le moins, qu'il
se batte pour son réseau. Il a obtenu 20 millions de dollars
supplémentaires pour un million d'enfants au Québec. Faites le calcul,
c'est 20 $ par enfant.
J'ai fait l'exercice d'aller chercher des
comparables avec l'Ontario parce que le premier ministre du Québec,
François Legault, dit toujours : Il faut être ambitieux puis il n'y a
pas de raison de faire moins bien que l'Ontario. Savez-vous quoi? Je suis
100 % d'accord avec lui. Mais aujourd'hui, quand j'ai interrogé le
ministre… Par exemple, dans la question que j'ai envoyée au Dr Arruda, il
y avait, par exemple, la clinique de dépistage dédiée pour le réseau de
l'éducation. L'Ontario, ils vont mettre 500 infirmières et hygiénistes
pour 50 millions de dollars. Nous, au Québec, c'est un gros zéro. Le ministre
de la Santé a dit : J'ouvre la porte, je ne ferme pas la porte. Il nous
reste une semaine avant la rentrée scolaire. Il faut mobiliser des équipes.
Et en ce qui a trait, là… du masque,
comment un ministre de l'Éducation ose me dire, ose dire aux parents que le
masque, c'est un vêtement? Dois-je lui rappeler qu'on a
200 000 familles au Québec avec des enfants qui sont autour du seuil
de pauvreté et que, non, le matin, ils ne vont pas s'arrêter au YMCA pour aller
chercher un masque? Puis le YMCA, vu qu'il n'a pas eu d'argent supplémentaire,
bien, ils n'en auront pas, de masques.
Alors, vous comprendrez, là, que la liste,
là, des écarts, elle est vraiment patente.
Mme Senay (Cathy) : Avez-vous
l'impression, avec l'annonce d'aujourd'hui, que vous avez une meilleure idée à
quoi on fait face avec les difficultés d'apprentissage ou avec les risques de
décrochage, alors qu'on est encore pendant une pandémie, là? Est-ce qu'on sait
à quoi on fait face? Est-ce que le gouvernement a été en mesure de documenter
ça?
Mme Rizqy : J'ai dû lui
montrer la lettre des 65 professeurs de la commission scolaire
Marie-Victorin, qui, eux, là, décrochent. Donc, non seulement on a des élèves
qui sont à risque de décrochage, j'ai des enseignants, là, qui décrochent.
C'est du jamais vu, là, au Québec. Alors, c'est encore plus grave. Et, quand on
lui soumet respectueusement ces défis, il regarde ça et il nous revient avec
des excuses, de dire : Ah! mais ça, c'est Santé publique, ah non, mais ça,
c'est la COVID-19. Mais, à la fin de la journée, nous, on a besoin d'un
ministre qui fait les arbitrages au Conseil des ministres. Et le poids du
ministre, là, c'est quoi, aujourd'hui, au sein de la table du Conseil des
ministres? Parce qu'il est seulement allé chercher 20 millions $.
C'est inacceptable.
Mme Senay (Cathy) :$20 million, for you, it's nothing?
Mme Rizqy : It's $20 per kid. This is it. It's only… We have 1 million students
in Québec. So $20 million,
it's basically $20 per kid. And I can't help it, but we have to compare with
Ontario. They announced $800 million for all the kids and they have a
detailed plan of how they're going to make up for the three months that they
didn't go to school. And we know that in Alberta, and also in BC, and even in
Ontario, they're going to provide the masks. How come, in Québec, we cannot
follow the good steps?
Mme
Senay (Cathy) : En français, est-ce que je peux vous entendre,
M. Barrette, sur le fait que le ministre Dubé, M. Arruda vont
présenter le plan en cas de deuxième vague demain? Vous, vous voulez voir quoi
dans ce plan-là pour faire face à la COVID-19?
M. Barrette : Pour la deuxième
vague?
Mme Senay (Cathy) : Oui.
M. Barrette : Bien, vous
poserez la question à ma collègue Mme Montpetit. Ce n'est pas mon dossier.
Mme Senay (Cathy) : Vous avez
réagi quand même, sur Twitter, avec ce qu'a dit M. Legault dans les
derniers jours par rapport aux CHSLD qui doivent être imputables.
M. Barrette : Oui, je peux
effectivement commenter mon gazouillis.
Mme Senay (Cathy) :
M. Legault veut que ceux qui sont à la tête des CHSLD soient imputables
pour les mesures qui doivent être mises en place, qu'il y ait un capitaine dans
le navire, là, que ça soit clair. Comment vous, vous voyez ça?
M. Barrette : Alors, comme je
l'ai dit et comme beaucoup l'ont dit, le général doit s'assurer que ses soldats
aient des armes avant d'aller au combat. Et ça n'a pas été le cas au début de
la pandémie, pendant la pandémie et encore un peu aujourd'hui, après la
pandémie. Pour le reste, bien, l'histoire s'écrira et sera commentée par ma
collègue.
Mme Senay (Cathy) :
Mme Montpetit n'est pas là aujourd'hui, mais vous avez tous suivi le
dossier par rapport à la COVID-19. Je voudrais juste entendre vos attentes par
rapport au fait de cette deuxième vague là, ce que vous voulez voir dans le
plan du gouvernement en tant qu'opposition officielle. Vous avez suivi le
dossier de la santé. Là, vous avez d'autres gros dossiers en tant que critiques,
là. Je veux juste m'assurer de comprendre la position de l'opposition
officielle, vos attentes par rapport à ce plan-là pour la deuxième vague.
M. Fortin :Bien, pour la deuxième vague, là, le gouvernement ne peut pas
se déresponsabiliser comme il est en train de le faire avec la première vague.
Partout, aujourd'hui, dans chacune des études de crédits, là, on a vu une
déresponsabilisation du gouvernement, qui a dit : Ah bien, savez-vous quoi,
on vous dira ça une autre fois, ou : Ah bien, c'était de la faute de
quelqu'un d'autre, c'était de la faute de Ghislain Picard, c'était de la faute
de...
Honnêtement, là, le gouvernement doit
prendre ses responsabilités. François Legault, son équipe ministérielle, doit
prendre ses responsabilités pour ce qui s'est passé dans la première vague,
mais aussi doit s'assurer qu'il n'y a pas juste les présidents-directeurs
généraux de CISSS et de CIUSSS, là, qui seront imputables au cours de la
deuxième vague. Nous, on veut s'assurer que les décisions qui vont être prises
par le ministre de l'Éducation, le ministre de la Santé, le ministre de la
Famille… Tout le monde qui est impliqué dans la protection des Québécois au
cours d'une deuxième vague sera imputable.
Alors, d'abord et avant tout, là, on
s'attend à un certain niveau de réponses à nos questions, un certain niveau d'imputabilité
et un certain niveau, aussi, là, qu'on accepte que, oui, il y a des gens dans
le réseau qui sont imputables, mais, d'abord et avant tout, qu'on accepte le
principe de responsabilité ministérielle.
Et, quand on parle, entre autres, de
deuxième vague, de ce qui s'en vient, on s'attend à ce que, dans nos écoles, on
soit mieux protégés que dans certains de nos milieux au niveau de la santé
initialement, hein? Au niveau de la santé, là, on a pris certaines étapes qui,
pour une raison qui nous échappe, aujourd'hui… on n'est pas prêts à prendre
dans le milieu de l'éducation. Alors, si jamais il y a des enjeux, s'il y a des
éclosions dans le milieu des écoles et que le ministre aura refusé, entre
autres, par exemple, de distribuer du matériel de protection aux élèves,
d'avoir des cliniques de dépistage mobiles, de s'assurer du bon nombre de
remplaçants, d'avoir du transport scolaire en nombre adéquat pour que les
élèves puissent avoir une certaine distanciation sociale à l'intérieur de ce
transport scolaire là, bien, le ministre aura une responsabilité. Aujourd'hui,
on lui demande : Prends tes responsabilités, assure-toi que toutes ces
choses-là sont en place. S'il refuse de le faire, bien, le principe
d'imputabilité va s'appliquer.
Mme Senay (Cathy) :So, as an official opposition, what are you expecting to see in this plan to face a second wave?
M. Fortin : Well, really, what we're expecting is for the ministers to take
accountability for their actions. Yesterday, we heard the Premier say : Well,
we expect the CEOs of all the various health boards to be accountable for their
actions. OK, but we also expect the Premier, we expect the Premier's team, we
expect the ministerial team to be accountable for their actions. So, if, today,
while we're studying the credits, they're unwilling to take actions that would
protect, say, our youth and schools, as they go back to school, by offering
them proper protection materials, by offering them mobile testing units, by
offering a sufficient number of replacement teachers, by offering school
transportation in a number or an amount that would make it so that they have
proper social distancing, and if ever there is an «éclosion» — éclosion,
c'est quoi? — there is an outbreak in the
school system, well, they have to take into account that they will own part of
that responsibility.
For the first wave, OK,
they didn't see it coming maybe the way they should have. The second wave,
there's no excuse now, everybody has to be ready, and it's up to them to put
the necessary measures in place.
Mme Senay (Cathy) : Excellent.
Mme Rizqy :
May I add something…
Mme Senay (Cathy) : Yes, of course.
Mme Rizqy : Moi, je vais vous
dire, je ne veux juste pas que… Aujourd'hui, là, le ministre de l'Éducation,
là, je lui ai présenté ce tableau. Je voulais voir est-ce que, oui ou non, il a
tiré des leçons des CHSLD puis de s'assurer que qu'est-ce qui n'a pas marché dans
les CHSLD, bien, ça ne se reproduit pas dans les écoles. Alors, j'ai fait étape
par étape avec lui.
On l'a vu, le matériel sanitaire, il en a
manqué dans les CHSLD. On n'a pas de masques dans les écoles. On l'a vu, là, que
les dépistages d'auto, ça a été efficace. C'est pour ça qu'on demande un
dépistage à l'auto à l'école. Ça, c'est efficace. Le transfert de personnel, ça
a été hyperproblématique au Québec. C'est pour ça que nos CHSLD sont aussi
devenus des mouroirs. Mais, dans les écoles, là, il y en a plein, de transfert
de personnel. Alors, c'est quoi, son plan pour s'assurer justement dans les
écoles… Vous allez vraiment vous assurer que l'équipe-école reste
l'équipe-école et que vous allez avoir une bande de dépannage précise qui ne se
promènera pas d'école en école en promenant la COVID-19?
Là, j'ai continué avec lui. Zones chaudes
ou zones froides, vous vous en rappelez, dans les CHSLD, ça n'a jamais marché.
Mais, dans nos écoles, si jamais on a une éclosion, est-ce qu'on peut avoir des
zones chaudes, des zones froides, tout de suite, de définies? C'est ça que
j'aimerais voir.
Là, j'ai continué, pénurie de main-d'oeuvre.
En éducation, il y en a-tu une, pénurie de main-d'oeuvre? Bien certainement.
Alors, c'est... Et je dis pénurie de main-d'oeuvre. Je m'excuse, mais c'est
inacceptable qu'en un trimestre des publicités pour rechercher des enseignants,
on a dépensé 4 200 $, mais on a dépassé le trois quarts de million
pour des maternelles quatre ans.
En réalité, c'est avoir le bon sens des
responsabilités. Puis, là-dessus, le désinfectant, moi, je suis allée faire un
tour dans les CHSLD, mes collègues aussi, c'était difficile de même nettoyer
les lieux. Une école, ça a un concierge.
À un moment donné, là, il faut vraiment
que le ministre prenne ses responsabilités parce qu'avec 20 millions de
dollars de plus, là, je m'excuse, on n'y arrivera pas. Alors, ça prend de
l'argent additionnel puis un ministre qui comprend les lacunes de la première
vague puis s'assure de ne pas les répéter dans nos écoles parce que les
enfants, c'est quand même la prunelle de nos yeux, et ça, aujourd'hui, il ne
l'a pas démontré.
Mme Senay
(Cathy) : …the comparison you're making with
schools and CHSLDs. So, basically, the measures that we... were slow...
Mme Rizqy :
Very slow. And I asked today the Minister : Did you learn anything from
the long-term facilities or not? And I went point by point with him,
especially, like, the masks. Remember, back in March and April, they were
nowhere to be found, the masks. And today we don't have any masks for the kids
in school. He never put any order for that. And are we going to test more
often? Are we going to be quicker for the tests in school? Because we learned
from that that we can actually be very more proactive.
Transfers of patients,
that was a massive, massive problem, yes, and now what's going to happen with
schools? Because we know that we have, like, so many part-time teachers,
part-time professionals going school by school. This is going to be a huge,
major problem in case of a COVID-19 outbreak. And this is all the lessons that
we need to learn right now. There's only one week left, and Minister Roberge,
he needs to understand that this is the plan that we need to see right now. And
this is the reason why the parents are so anxious, because we don't have the
answers that we should have by now.
Mme Senay (Cathy) : One last question in English. Greg Kelley, please. Joe Norton, the
funerals are on Wednesday, but people can only pay tribute to Joe Norton. What
do you remember, because your dad knew him, but for
your generation?
M. Kelley
: Yes. I mean, at least, I can speak personally. And, of course, my
condolences go out to the entire Norton family and to the entire Mohawk community.
I think one thing that we can learn from Grand Chief Norton is that he was a
strong defender of his people, but a man who always sought peace. And just a
quick little tidbit that I thought was really interesting under his leadership.
The last time I sat down with him for a long lunch, it was actually the Irish
community luncheon, and he was a big supporter of the Irish community's project
for Black Rock, the commemorative site for the Irish immigrants who had died.
And the Irish community, in Montréal, and the Mohawks have been building ties
sort of around that and, you know, the sharing of land, etc., and I had… You
know, he was there at the luncheon, just a very pleasant person.
And again it was always
great to see how he was again a great defender of his people, but someone who was
always trying to be a man of peace and trying to find ways that he can find
solutions while still being very much proud of where you come from and the
people you represent.
Mme
Senay (Cathy) : Merci beaucoup.
Des voix
: Merci.
(Fin à 18 h 49)