(Quatorze heures trente et une minutes)
Le Modérateur : Bonjour à tous. Bienvenue à ce point de presse concernant les ajustements aux responsabilités de certains membres du Conseil des ministres. Le premier ministre du Québec, M. François Legault, débutera par une allocution. Par la suite, le premier ministre et les ministres présents seront disponibles pour répondre aux questions des journalistes.
M. le premier ministre, à vous la parole.
M. Legault : Bonjour, tout le monde. Comme vous le savez, le réseau de la santé, c'est toute une organisation au point de vue gestion. D'abord, il y a beaucoup d'employés, beaucoup d'établissements. Bon, il y a les CISSS, les CIUSSS, les CHU, qui regroupent certains établissements, incluant les hôpitaux, les CLSC, la DPJ, les CHSLD, etc. Donc, c'est, je l'ai déjà dit, selon moi, le plus grand défi de gestion au Québec, toutes organisations publiques ou privées confondues.
Et actuellement, la ministre de la Santé et des Services sociaux a fait beaucoup de changements importants dans ce réseau au cours de la dernière année et demie. Il reste encore beaucoup de changements à faire dans le réseau de la santé et des services sociaux pour améliorer la gestion, pour améliorer l'imputabilité de tous les dirigeants, des présidents de CISSS et de CIUSSS, aux différents établissements, CHSLD, CLSC, DPJ et autres. Donc, il faut s'assurer que chaque dirigeant, dans ce grand réseau qui est un peu un monstre, soit plus responsable des résultats. Et on a aussi un immense défi de moderniser le système d'information, donc le système informatique qui date encore de l'âge de pierre dans le réseau de la santé et des services sociaux.
Donc, après un an et demi de dur travail, de bon travail, j'ai cru bon d'avoir une nouvelle équipe pour donner un nouveau souffle au travail qu'il y a à faire dans le ministère de la Santé et des Services sociaux. Donc, j'ai demandé à Christian Dubé, qui a une longue expérience en gestion, entre autres dans le secteur privé, mais aussi public à la Caisse de dépôt, de mettre ses talents de gestionnaire au service des Québécois pour être capable de revoir ou de poursuivre le travail dans la gestion du réseau de la santé. Donc, Christian Dubé va être le nouveau ministre de la Santé et des Services sociaux. Je veux lui dire merci d'avoir accepté de relever cet immense défi.
La décision de déplacer Danielle McCann n'a pas été facile parce que, comme je viens de le dire, elle a fait un travail exceptionnel depuis un an et demi pour faire des changements importants dans le réseau de la santé. Je pense, entre autres, aux premiers mois, sa première année, où c'était important d'apaiser les craintes des employés du réseau de la santé, qui avaient été brassés, souvent inutilement, pendant des années. Elle a réussi à remettre un climat positif dans le réseau.
Ensuite, elle a réussi ce que plusieurs n'avaient pas réussi à faire, c'est-à-dire signer une entente avec les médecins pour déléguer plus d'actes aux infirmières et aux pharmaciens. Elle a utilisé aussi cette opportunité de la pandémie pour faire beaucoup plus de télémédecine, que les médecins posent des actes par télémédecine, donc, téléphone ou avec un écran. C'est quelque chose qu'on souhaitait depuis plusieurs années.
Puis Danielle a été à mes côtés sept jours sur sept pendant trois mois. Donc, je veux te dire, Danielle, que tu as toute mon admiration. Tu es une femme forte qui est restée calme pendant la tempête, donc, je veux te dire un immense merci pour ce que tu as fait à la Santé et aux services sociaux.
Et j'ai demandé à Danielle McCann de prendre des nouvelles responsabilités importantes, de devenir, donc, ministre responsable de l'Enseignement supérieur. Vous savez, nos cégeps, nos universités, c'est là qu'on forme nos leaders de demain. Mais non seulement on fait de la formation dans nos cégeps puis nos universités, mais on doit faire aussi plus de recherche, fondamentale et appliquée, plus d'innovation qui va servir à notre société. Moi, je suis certain que Danielle McCann va être capable de relever ce défi qui est crucial pour l'avenir du Québec.
Ça va permettre à Jean-François Roberge, qui a fait un travail extraordinaire, autant primaire, secondaire qu'université, collégial... mais il va pouvoir, puis Dieu sait qu'il y a du travail à faire, continuer à travailler avec nos enfants dans les écoles primaires et secondaires. Puis il fait un travail extraordinaire, vous le savez, autant pour lui que pour moi, entre autres mieux s'occuper de donner aux enfants qui ont des difficultés d'apprentissage, ce qui représente 20 %, 25 % de nos enfants, tous les outils pour réussir à l'école. Puis ça inclut d'agir tôt, ça inclut nos maternelles quatre ans. Donc, je veux que Jean-François continue de se concentrer à ce que le plus d'enfants possible au Québec soient capables d'aller au bout de leur potentiel puis de finir au moins leur secondaire V.
Au Trésor — mon trésor — vous savez, au Trésor, ça prend une personne, d'abord, de confiance puis une personne qui est d'une intégrité incontestable. J'ai demandé à Sonia LeBel de devenir présidente du Conseil du trésor. Vous vous en doutez bien, sa première tâche, elle va avoir un été occupé, c'est de reprendre le projet de loi pour accélérer la construction plus rapide de nos écoles, de nos maisons des aînés, de nos hôpitaux, de nos routes, de nos projets de transport en commun.
Ça n'a pas de bon sens comment, au Québec, c'est long, faire des travaux d'infrastructures. Les délais d'autorisation n'ont pas de bon sens : quatre ans, sept ans, 10 ans. Les Québécois sont tannés de ça. Je suis tanné de ça. Notre gouvernement est tanné de ça. Donc, il faut accélérer la construction de nos infrastructures, mais sans laisser la place à la corruption, sans laisser la place non plus à des compromis du côté de l'environnement. Évidemment, quand on parle de corruption, on ne peut pas oublier que Sonia LeBel a été procureure en chef de la commission Charbonneau. Donc, tous les petits trucs des gens qui sont un peu croches, elle les connaît, elle les a vus, elle les a fouillés. Donc, les pièges à éviter, elle les connaît.
Donc, moi, je compte sur elle pour que, d'ici l'automne, on arrive avec un projet de loi bonifié qui va nous permettre d'accélérer beaucoup les travaux de construction qu'on a besoin pour avoir enfin nos maisons des aînés, nos écoles, nos hôpitaux, nos routes, nos projets de tramway, et de le faire, là, sans corruption.
Évidemment, elle va avoir un autre gros mandat, décidément, cet été, toute la négociation des conventions collectives avec les employés de l'État. Bon, vous le savez, les conventions collectives avec les employés, autant des réseaux que de la fonction publique, sont terminées depuis le 31 mars, là, le 31 mars 2020. Donc, on veut signer une entente avec les syndicats, on veut signer une entente qui est à l'avantage des employés, qui est juste pour les employés, mais une entente aussi qui est juste pour les Québécois, pour les contribuables, qui respecte la capacité de payer, dans un contexte qu'on connait, là, le ministre des Finances l'a dévoilé il y a quelques jours. Donc, merci à toi aussi, Sonia, d'avoir accepté ce mandat économique important.
Évidemment, je me retrouvais sans ministre de la Justice, et j'ai demandé à un jeune brillant, Simon Jolin-Barrette, de prendre la relève comme ministre de la Justice. Aujourd'hui, Simon Jolin-Barrette devient le plus jeune ministre de la Justice de l'histoire du Québec. Puis, je n'ai pas d'inquiétude, c'est un juriste qui est chevronné, c'est quelqu'un qui est passionné, qui a déjà mené à terme des dossiers qui sont complexes. En plus, il va rester leader à l'Assemblée nationale, va garder aussi le dossier de la langue française, un dossier qui lui tient à coeur. Et je l'ai déjà dit, mais je le répète, pour moi, Simon fait partie de la relève des jeunes nationalistes, là, puis ça m'encourage pour la suite des choses.
Mais, il va céder un dossier, hein, à Nadine Girault, le dossier de l'immigration. Donc, Nadine Girault, je lui ai demandé de cumuler et ses fonctions actuelles aux Relations internationales... On le sait qu'on a des gros défis, entre autres, on en parlait en fin de semaine, avec les États-Unis. On fait face à un pays qui est plus protectionniste que jamais, mais où on doit maintenir des échanges commerciaux importants. Donc, Nadine avait déjà un portefeuille économique, puis, pour moi, l'Immigration, c'est beaucoup aussi un portefeuille économique. On a le droit, au Québec, de privilégier le choix de nouveaux arrivants qui répondent aux besoins du marché du travail au Québec. On a le droit, on a même la responsabilité de le faire. Donc, je suis convaincu, Nadine a une connaissance et une expérience de la diversité, et je suis convaincu qu'elle va être capable de cumuler ces deux responsabilités.
Donc, avec ces ajustements, notre gouvernement, votre gouvernement garde ses cinq grandes priorités. Donc, l'éducation va maintenant avoir deux ministres qui vont travailler sur la priorité des Québécois. C'est la priorité la plus importante, si on veut parler d'égalité des chances, si on veut parler de notre avenir, c'est l'éducation primaire, secondaire, enseignement supérieur. Donc, ça, ça va rester notre première priorité.
L'économie. Donc, évidemment, avec ce qui vient de se passer, ça va être encore plus urgent de créer des emplois payants au Québec, incluant avec nos infrastructures.
La santé. La santé, bien là, Christian va être occupé, lui aussi, tout l'été. On a besoin de donner des meilleurs services à tous les Québécois mais en particulier à nos aînés. Je pense qu'on doit bien ça à nos aînés, donner des bons services, mais de donner aussi des services d'une façon plus efficace. Et un comptable agréé, ça s'intéresse à l'efficacité, habituellement.
Quatrième priorité, donc, la culture, la fierté. Tout ce qu'on fait dans les autres ministères, mais ce qu'on fait aussi en culture, dans le domaine de la langue, c'est important pour notre fierté.
Puis finalement, bien, il va falloir réaliser plus rapidement nos projets de transport en commun, et, pour ça, bien, en faisant... en accélérant nos six projets de tramway au Québec, en essayant de mettre en place plus d'autobus électriques, plus de camions électriques, on va électrifier notre économie puis on va réduire les gaz à effet de serre au Québec. Donc, notre cinquième priorité, l'environnement.
Sinon, bien, je termine en m'adressant aux Québécois pour vous souhaiter un bel été. Je vous avais dit que les beaux jours allaient revenir. Bien, on l'a vu en fin de semaine, enfin, les beaux jours sont là. Donc, j'invite tous les Québécois à en profiter mais toujours en respectant les consignes. On se lave les mains, on se met un masque puis on reste à deux mètres. Comme ça, ce n'est pas mélangeant. là. Minimum deux mètres, des fois, on a droit à un ou un et demi, mais ne prenez pas de chance, deux mètres des autres citoyens.
Donc, je veux, à tout le monde, vous souhaiter un bon été, vous dire merci, à moins que vous ayez des questions à poser.
Le Modérateur : Merci, M. le premier ministre. Donc, on va débuter la période de questions. Veuillez, s'il vous plaît, vous limiter à une question, une sous-question par journaliste. Si vous avez une question pour un ou une ministre, veuillez, s'il vous plaît, le spécifier. Première question, Alain Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) : M. le premier ministre, messieurs dames. Je vais vous laisser prendre votre gorgée d'eau, M. Legault.
M. Legault : Là, vous n'avez pas croisé vos bretelles, là.
M. Laforest (Alain) : Non. Il est plus grand, lui, ça va. La vapeur sort. C'est le problème d'avoir des lunettes.
Est-ce qu'on comprend que vous donnez un coup de pied dans le réseau de la santé, M. Legault, parce que vous n'êtes pas satisfait de ce qui s'est passé, puis qu'il ne faut pas qu'il arrive en partie ce qui s'est passé pendant la première vague, si jamais il y a une deuxième vague?
M. Legault : Bien, pour ce qui est de la pandémie, je l'ai déjà dit, on a eu un échec puis une victoire, un échec dans les CHSLD, une victoire dans la communauté. Maintenant, Danielle a fait des grands changements, a fait beaucoup de choses en un an et demi. Mais il reste encore beaucoup de choses à faire, entre autres, puis je l'ai dit, pour que nos P.D.G. de CISSS et de CIUSSS soient plus imputables, que les dirigeants des différents établissements soient plus imputables, donc que toute la hiérarchie, là... puis le système d'information aussi. C'est difficile d'évaluer la performance des différentes personnes dans le réseau quand on n'a pas toutes les données nécessaires. Donc, il faut aussi revoir tout le système d'information du réseau de la santé. On est vraiment à l'âge de pierre.
M. Laforest (Alain) : Une question pour Mme LeBel, si vous me permettez. Mme la ministre, on comprend que vous devenez la caution morale pour le projet de loi de plan de relance économique, mais votre gros défi, c'est de faire descendre les syndicats du poteau avec l'augmentation des salaires aux préposés aux bénéficiaires. Est-ce que vous croyez que vous vous dirigez vers un affrontement?
Mme LeBel : Bien, je vais commencer par prendre connaissance de l'avancement des négociations avec mon collègue. On a déjà commencé quelques discussions, M. Dubé et moi, ce matin. Alors, on va regarder ça aller. On va s'asseoir puis on va discuter avec eux. Je pense qu'ils doivent comprendre qu'on a des objectifs très clairs. On a déjà commencé des négociations différenciées. Ça aussi, il faut le comprendre. Je pense qu'il faut faire les choses autrement. On est à l'ère d'une nouvelle ère au Québec. On n'est pas sortis de la pandémie. On est encore dans la pandémie. Je pense que c'est important. Mais je vais prendre les choses une par une, si vous permettez. Je vais m'asseoir avec eux, puis on pourra peut-être en discuter.
Le Modérateur : Alex Boissonneault, Radio-Canada.
M. Boissonneault (Alex) : Mesdames et messieurs, bonjour. Ma première question, c'est... Vous remplacez une femme qui a de l'expérience du milieu de la santé, Mme McCann, qui est issue du milieu de la santé, par un homme qui est issu du milieu des affaires davantage. Donc, ma question, ce serait : Quel message ça envoie? Puis qu'est-ce que vous pensez que ça peut apporter au système de santé, au réseau, d'avoir cette différente expérience là?
M. Legault : Bien, j'ai vu, sur Twitter, tantôt, que certaines personnes disaient que la dernière personne qui était ministre de la Santé, qui ne venait pas du réseau de la santé, c'était moi. Donc, j'y crois, que c'est possible, quand on est un homme d'affaires, de modifier les choses puis d'améliorer les choses dans le réseau de la santé. Comme je le disais tantôt, c'est le plus gros défi de gestion au Québec, donc, et moi, je pense que Danielle McCann a fait un travail extraordinaire depuis un an et demi. Puis là, bien, je pense qu'on a besoin d'un deuxième souffle parce qu'il y a encore énormément de travail à faire, entre autres pour rendre les dirigeants dans le réseau plus imputables.
M. Boissonneault (Alex) : Je ne voudrais pas manquer de délicatesse, mais là-dessus c'est sûr qu'il y a des gens qui se posent des questions, qui voient ça comme une démotion de Mme McCann. Peut-être que... Qu'est-ce que vous diriez pour convaincre les gens qu'il ne s'agit pas d'une démotion, puis peut-être que Mme McCann aussi pourrait commenter.
M. Legault : Bien, je vais commencer. Puis je disais ça à Danielle, d'ailleurs, je me souviens, quand on m'a demandé de passer de ministre de l'Éducation à ministre de la Santé, que j'étais très déçu parce que l'éducation, c'est l'avenir. L'éducation, c'est ça qui va faire que, comme société, on va prendre notre place ou non. Donc, je serais très triste que quelqu'un pense, au Québec, que l'éducation, c'est moins important que la santé. Donc... Mais je vais laisser Danielle poursuivre.
Mme McCann : Bien, écoutez, c'est sûr que moi, j'étais venu en politique pour la santé, hein? Je dois le dire, là, c'est clair. Et c'est la prérogative du premier ministre, là, de faire des choix. Je le respecte beaucoup. Je suis très contente de ce que j'ai fait en santé, tout le renforcement de la première ligne, ce qui a été nommé par le premier ministre, les IPS, les pharmaciens, la télémédecine avec mon collègue Lionel Carmant. On est à 90 minutes dans les urgences ambulatoires. Tous les Québécois peuvent avoir accès aux sans rendez-vous, à un médecin de famille. Alors, je suis très contente de ce que j'ai accompli.
Mais je suis aussi très contente de prendre ce nouveau mandat de l'Enseignement supérieur puis vraiment très contente de travailler avec mon collègue ministre de l'Éducation, Jean-François Roberge. Je pense que ça va être dans une grande collégialité, et il déjà accompli beaucoup au niveau de l'enseignement supérieur. Puis moi, je vais embarquer dans cette lancée qu'il a eue.
Et j'ai aussi la responsabilité des ordres professionnels. Et, effectivement, on a beaucoup à faire, notamment pour la reconnaissance des diplômes étrangers, hein, au niveau des immigrants. Et moi, je vais m'atteler à cette tâche-là pour vraiment déployer les compétences de tous, renforcer nos universités, nos cégeps aussi, et travailler beaucoup avec le ministre de l'Éducation.
Le Modérateur : On va y aller avec Hugo Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui. Bonjour, M. le premier ministre. Vous nommez une nouvelle ministre de l'Immigration à un moment où il y a plusieurs dossiers chauds en immigration, la réforme du PEQ, la révision des seuils dans le contexte de la pandémie, le statut des demandeurs d'asile qui ont oeuvré dans le réseau de la santé pendant la pandémie. Est-ce qu'on doit comprendre que le changement de ministre s'accompagne aussi d'un changement de la vision que vous avez de l'immigration ou du ton que vous voulez que votre gouvernement adopte dans ce dossier-là?
M. Legault : Bien, la vision, non. Le ton, bien, le ton, chaque ministre a un ton qui est différent. Je suis certain que Nadine va avoir un ton différent de Simon, mais sur la vision puis sur les objectifs, je le disais tantôt, je pense, c'est important puis c'est ce que les Québécois souhaitent que, quand on parle d'intégration... quand on parle d'immigration, on parle d'intégration, intégration à l'emploi, apprendre le français. Donc, nos objectifs, de ce côté-là, ne sont pas changés. Est-ce que les moyens seront ajustés? Bien, ça va être à la nouvelle ministre de regarder ça puis de nous revenir bientôt.
M. Lavallée (Hugo) : Est-ce qu'on peut... Bien, je voulais voir si vous vouliez compléter sur cette même question.
Mme Girault : Bien, tout à fait. En fait, je pense que le ministre Simon Jolin-Barrette a établi des très belles choses en place. Vous parliez, entre autres, de la réduction des seuils d'immigration. Effectivement, ils ont été réduits de façon temporaire pour s'assurer qu'on fasse encore plus de francisation et d'intégration, ce qui a été fait avec près de 75 millions $. Donc, il y a des belles choses qui ont été faites, puis moi, je vais poursuivre dans la lancée. Alors, je prends un beau ministère en place et je suis très, très heureuse de ce changement-là.
M. Lavallée (Hugo) : M. Legault, vous aviez identifié, au début de l'année 2020, deux grandes priorités, entre autres l'environnement, votre gouvernement devait présenter un plan. Vous parliez de la langue française, vous deviez présenter un projet de loi. Là, je comprends que les priorités ont été un peu chamboulées avec la COVID, mais est-ce que ce sont toujours deux dossiers que vous voulez voir avancer de façon significative, cette année, donc forcément à l'automne?
M. Legault : Absolument. Je sais que Simon, il commence à être pas mal prêt avec son plan sur le français, donc on devrait en discuter beaucoup dans les prochaines semaines puis être prêts quelque part à l'automne. Donc oui, on veut donner un coup de barre pour améliorer la place du français au Québec. Maintenant, l'environnement, bien, je le disais tantôt aussi, pour moi, ça passe beaucoup par l'électrification des transports, donc les tramways, camions, autobus électriques. Puis là on travaille ensemble, autant Benoit Charette que Pierre Fitzgibbon. Évidemment, Sonia, là, il va falloir qu'elle débloque tous les projets de tramways pour qu'ils avancent plus vite. Mais on va faire... on ne va pas juste parler, on va agir pour réduire les GES au Québec.
Le Modérateur : On va y aller avec Fanny Lévesque, LaPresse.
Mme Lévesque (Fanny) : Bonjour. M. Legault, est-ce que ce n'est quand même pas un peu hasardeux de changer le ministre de la Santé en pleine pandémie?
M. Legault : Non. Écoutez, je pense qu'on est aussi... Oui, il y a une pandémie, là, qui s'est calmée, on le voit, zéro décès aujourd'hui. On est presque à mi-mandat, donc il n'y avait eu à peu près pas d'ajustement ministériel, donc je pense que c'est un bon moment, un peu, pour redonner un second souffle à certains ministères. Donc, c'est ça qui est visé. Puis je pense que, quand même, la situation est pas mal sous contrôle, en santé, pour ce qui est de la pandémie.
Mme Lévesque (Fanny) : Parfait. Puis, ce serait intéressant peut-être d'entendre M. Dubé. Quel souffle vous voulez apporter au ministère de la Santé? Est-ce que c'est vous qui allez mettre au pas certaines structures plus complexes?
M. Dubé : Bien, écoutez, premièrement, je vais être dans la continuité de ce que Mme McCann a fait. J'ai eu la chance, au cours des 18 premiers mois, de travailler souvent avec Danielle sur plusieurs dossiers, comme vous savez, notamment avec la FMSQ, de l'appuyer quand j'étais au Trésor, dans les demandes qui étaient faites, et toute l'emphase qu'elle a mise sur la première ligne. On croit, pas seulement moi, mais notre gouvernement croit que c'est la bonne chose à faire. Alors, pour moi, l'opportunité, le défi, il est là, il est grand.
On s'est parlé aussi ce matin. Elle m'a assuré, et je l'apprécie, là, je veux lui mentionner, toute sa collaboration pour la suite des choses, c'est tout à son honneur, parce que c'est un travail d'équipe. On ne peut pas réussir ce qu'elle a commencé en vase clos. Je sais les efforts qu'elle a mis au cours des 18 premiers mois, et mon devoir, c'est de réussir et de continuer. Alors, j'apprécie beaucoup ce qui a été fait, puis, vous me connaissez, moi, ça va être dans la collaboration, mais dans la continuité de ce que Mme McCann a fait. Merci beaucoup.
Le Modérateur : On va y aller avec Mylène Crête, Le Devoir.
Mme Crête (Mylène) : Bonjour.
M. Legault : Bonjour.
Mme Crête (Mylène) : J'aimerais savoir justement si l'arrivée de Mme LeBel au Conseil du trésor va annoncer un changement de ton dans les négociations du secteur public.
M. Legault : Vous posez la question à moi ou à Sonia?
Mme LeBel : ...
Mme Crête (Mylène) : Bien, je peux lui poser à elle, si elle veut venir répondre.
Mme LeBel : Mon ancien Trésor a dit oui, donc je vais prendre sa parole. Non, mais effectivement, le premier ministre l'a dit tantôt, on a tous nos personnalités, nos façons de faire différentes, l'important, c'est de le faire de la façon dont on est puis de le faire avec notre bagage. Je vais prendre connaissance un peu d'où on est rendus de façon de plus précise. Je le connais de façon plus macro, mais vous comprendrez que je n'ai pas suivi les négociations avec autant de précision que mon collègue. On a déjà commencé cette discussion-là et on verra qu'est-ce que ça donnera par la suite.
Mais je pense qu'il faut comprendre, là, que c'est important qu'on s'entende, et ce n'est pas, peut-être pour reprendre l'analogie de tantôt... que de grimper dans les poteaux qu'on pourra se parler, donc je m'attends à ce qu'on ait une collaboration aussi des syndicats puis qu'on avance pour le Québec.
Mme Crête (Mylène) : Et sur le projet de loi n° 61, Mme LeBel, est-ce qu'il y a déjà des aménagements auxquels vous songez à faire?
Mme LeBel : Bien, je ne rentrerai pas dans les détails, mais je pense qu'on en avait parlé le fameux vendredi matin, avant que... je dirais, le vendredi de la dernière chance. Ce qui est dommage, il faut le rappeler, c'est qu'on a perdu un été complet ici, au Québec, pour la relance économique puis la relance dans les infrastructures.
Bon, on ne peut pas revenir en arrière. Donc, on va profiter de cet été-là pour peut-être bonifier ce qu'on était déjà en train de bonifier. On va le faire, qu'est-ce que vous voulez, par nous-mêmes, on aurait voulu le faire avec les oppositions, ici, en commission parlementaire, à l'article par article, je pense qu'on aurait été beaucoup plus productifs puis on aurait pu aboutir avec un projet de loi plus rapidement. On avait déjà écarté beaucoup des choses qui étaient problématiques, entre autres le fameux article 50. On est en train de retravailler l'article 50.1.
Donc, sans vous donner une vision particulière, le mandat est très clair, c'est de trouver les voies de passage pour remplir les objectifs qu'on avait depuis le départ, hein, c'est-à-dire d'accélérer les processus et non pas de compromettre nos règles, mais d'accélérer les processus, puis je pense qu'on est capables de le faire.
Le Modérateur : On va y aller avec Geneviève Lajoie, Journal de Québec.
Mme Lajoie (Geneviève) : Bonjour.
M. Legault : Bonjour.
Mme Lajoie (Geneviève) : M. Legault, est-ce que ce n'est pas hasardeux... je commence comme ma collègue tout à l'heure, mais est-ce que ce n'est pas hasardeux de changer la personne qui est en charge des négociations avec le secteur public en plein milieu des négociations? Et est-ce que M. Dubé va garder une certaine forme de... en tout cas, est-ce qu'il va être quand même au coeur de, par exemple, la négociation avec certains employés qui sont dans le secteur de la santé?
M. Legault : Bien, c'était déjà le cas, là. Vous savez, quand... Il y a deux grands réseaux, l'éducation puis la santé, puis le ou la ministre de la Santé puis le ou la ministre de l'Éducation sont toujours impliqués avec le Trésor pour s'assurer que ce qu'on offre permet aussi de garder une certaine efficacité, parce qu'il y a toute la partie qui est plus... je cherche le mot, là. Il y a le monétaire puis le non monétaire...
Une voix : Le normatif.
M. Legault : Le normatif. C'est le normatif, donc la partie du normatif, là, où on a les conditions de travail. Évidemment, les syndicats tirent d'un côté, le patronat ou l'employeur tire de l'autre côté, Mais tout le normatif, on a absolument besoin de la collaboration de la Santé puis l'Éducation.
Puis n'oubliez pas aussi que le premier ministre reste le même. Donc, la présidente du Conseil du trésor va parler avec le premier ministre, et puis, bien, je pense que nos objectifs étaient clairs. On voulait, pour la première fois dans l'histoire du Québec, avoir des offres différenciées, donc d'avoir deux groupes, les préposés aux bénéficiaires puis les enseignants, qui avaient des meilleures augmentations que les autres employés, et ce n'est pas simple. Ce n'est pas simple d'y arriver, mais moi, je suis confiant que, si tout le monde met un petit peu d'eau dans son vin puis tout le monde est de bonne foi, on va y arriver sans qu'il y ait trop de publicité à la télévision.
Mme Lajoie (Geneviève) : Vous allez aussi changer la sous-ministre à la Santé. Dites-moi, quand vous étiez dans l'opposition, la CAQ a été très, très dure à l'endroit de Dominique Savoie. Quand vous allez la voir maintenant pour lui demander de jouer un rôle aussi primordial que celui que vous lui donnez là, est-ce que vous vous êtes excusé pour le passé? Comment ça se passe dans ce temps-là?
M. Legault : Non. Bien, d'abord, là, vous allez me permettre de répondre à cette question-là la prochaine fois, parce que le Conseil des ministres n'a pas encore eu lieu pour éventuellement peut-être changer le sous-ministre à la Santé. Donc, ce n'est pas fait.
Mme Lajoie (Geneviève) : Mais Dominique Savoie est déjà revenue quand même dans une position prépondérante, là. Donc, vous pouvez répondre à la question quand même.
M. Legault : Oui, oui, oui. Je peux répondre à la question. Écoutez, à l'époque, on se souvient tous que le ministre qui était en place semblait avoir un petit peu perdu le contrôle de son ministère. Donc, est-ce que le problème, c'était le ministre ou la sous-ministre, là? Je pense qu'on peut se poser la question.
Le Modérateur : On va y aller avec Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour. Mme McCann, j'aimerais entendre le meilleur... ou le conseil que vous allez donner à M. Dubé.
Mme McCann : Ah! je pense que je n'ai pas de conseil à donner à M. Dubé.
M. Bossé (Olivier) : Non?
Mme McCann : Non, pas du tout. Je pense que chaque ministre doit prendre sa place et doit le faire à sa façon. Et la chose que je dirais, et ce n'est pas un conseil, c'est comme le premier ministre l'a dit : Nous sommes toujours en pandémie, et il faut se préparer pour la deuxième vague. Et ça, c'est majeur en santé actuellement. Ce n'est pas un conseil, c'est un état de fait. Et ça, c'est majeur actuellement pour la santé. Mais autrement, aucun conseil à donner à M. Dubé.
M. Bossé (Olivier) : Merci. M. Roberge, qu'on le veuille, qu'on ne le veuille pas, on vous enlève quand même des responsabilités. Comment vous avez reçu ça? Et est-ce qu'en fait ça vous dégage plus de temps pour mettre plus d'énergie sur d'autres choses? Comment vous voyez ça?
M. Roberge : Bien, d'abord, j'ai gagné une coéquipière extraordinaire en la personne de Danielle McCann. J'ai eu l'occasion de travailler avec elle passablement, dans la dernière année et demie, évidemment, mais encore plus dans le cadre de la pandémie, où tout le monde se retourne vers Santé, peu importe le ministère qu'on dirige, encore plus dans le dernier mois, quand on a vraiment travaillé extrêmement fort, Santé, Éducation, pour mettre en oeuvre une formation de préposé en CHSLD. Ça a été vraiment un travail d'équipe que j'ai eu le bonheur de faire avec ma collègue. Et là c'est comme si on allait travailler ensemble, peut-être pas à tous les jours, mais au minimum à toutes les semaines, et on va se parler très, très fréquemment pour suivre main dans la main Éducation, Enseignement supérieur. Donc, c'est certain que c'est positif.
Et ensuite, bien, il faut se le dire, en éducation, il y a beaucoup de chantiers, évidemment : la lutte contre le décrochage, diplômer un maximum de personnes, le chantier des belles écoles, la prévention des troubles d'apprentissage, de plein de façons, mais notamment avec la maternelle 4 ans, la nouvelle gouvernance. Donc, je vais pouvoir me consacrer à 100 % à tous ces chantiers-là parce qu'il y a beaucoup de choses à mettre à terme.
Le Modérateur : On va passer en anglais. We'll switch to English. Raquel Fletcher, Global News.
Mme Fletcher (Raquel) : Good afternoon, Mr. Legault and everyone. Nice to see you in person again. Mr. Legault, my first question is for you. What can Mr. Dubé accomplish in Health that Mme McCann was unable to?
M. Legault : I'm sorry, I didn't hear correctly.
Mme Fletcher (Raquel) : Is this better?
M. Legault : Oui. It will be better. Thank you.
Mme Fletcher (Raquel) : What can Mr. Dubé accomplish in Health that Mme McCann was unable to?
M. Legault : OK. I think it is only a question that Ms. McCann did a lot during a year and a half, but there's still a lot to do. So I thought that it would be good to have a new team to work on this part of the work. Danielle did a lot after a Minister that was quite tough with the employees. So the spirit is better. She did a lot to delegate work to nurses, pharmacists. And I think that, right now, we have to work on the organization and the accountability of the people in the health care network. And I think it's a pure target of management, and Christian Dubé has a lot of experience in management, not necessarily in the health care system, but in management. And I think it's about time we evaluate the managers in our health care network.
Mme Fletcher (Raquel) : I also have a question for Mme McCann. Hello. What kind of message do you think it sends to Quebeckers to see their Health Minister shuffled to another portfolio in the middle of a pandemic?
Mme McCann : I think that Quebeckers understand what the Prime Minister is trying to do by doing this and that Quebeckers have confidence in the Government. And it's a reset. This pandemic… The last four months have been very difficult for the population and quite a challenge also. And we have to continue obviously to prepare for the second wave. And the challenges in the health system are great, as the Prime Minister was saying. So it's good to have a reset. And I'm happy with the challenge that the Prime Minister gave me in Education, which is also a great priority, and again to work more closely with my colleague Jean-François Roberge.
Le Modérateur : Cathy Senay, CBC.
Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. I have a question for Ms. McCann. Going back to what you've said, Ms. McCann, it's been really tough for you too during the three months. You were there at every press conference, and, sometimes, the reality on the ground was not necessarily what you were answering. There were some clashes, discrepancies. What do you want Quebeckers to keep in mind as when you were the Health Minister?
Mme McCann : Well, that we worked very hard and that I think we improved services in first line, which is a very important thing, that people have access to physicians without an appointment, that they have access more to services from practitioners, pharmacists. It's going to be very important in the fall that pharmacists can participate in the immunization for influenza, because we cannot vaccinate the same way as we did in the past because of the distanciation. So we're going to be able to have the pharmacists participate in that effort.
So I think that's what I want people to remember and that this has been something historical that we lived in Québec and there will be also analysis of what went on but to assure Quebeckers we did everything we could, everything we could from... we had the crisis center in January, in the Ministry of Health, and Civil Security, Civil Safety. So that's what I want people to remember and that it was, for me, a great, great privilege to be Minister of Health and Social Services. And I will remember this experience forever and I thank Quebeckers for that and my «circonscription», Sanguinet, for electing me for that.
Mme Senay (Cathy) : Ms. Girault, you will be also in charge, with Lionel Carmant, for the action group on racism. On the Immigration site, there were new Quebeckers saying with just the Québec Experience Program reform that they don't feel home. How will you change their impressions that... why they don't feel home in Québec?
Mme Girault : Well, I think that, if I come back to what one of my colleagues just said, we all have our own style. I think we're going to bring this minister with our own style. On the other side, I have a great team working with me for the group. So I think we're going to do lots of work and lots of credible actions that we're going to put in place also. But on this minister, of course, I'm not going to comment on the different initiatives or laws because I don't have the detailed... experience in detail, the knowledge right now, but I will get back to you in the next few weeks, I'm sure of that.
Le Modérateur : Samuel Pouliot, CTV.
M. Pouliot (Samuel) : Mrs. Girault, you will have a lot of responsibilities with these new changes, Immigration, International Relations, plus, you will be a part of the task force on racism. Do you feel like it's too much for one person? What do you say to people who say : It's way too much?
Mme Girault : Well, you know, it's not one person. I have a great team in Immigration, the MIFI, I have a great team already. I also have the seven of us working on the action group, so... and the seven people are really, really engaged and really enthusiastic about this project, so I'm not one person leading all that. I'm one person who is part of the leadership team, but I have great colleagues around me and I'm sure that I will be able to give some very good contacts and very good work out of those two groups.
M. Pouliot (Samuel) : And Mrs. McCann, how do you feel? Are you disappointed? Do you feel like it's a demotion to have lost Health Ministry?
Mme McCann : No, I don't feel it's a demotion. I think Education is a great priority and «l'Enseignement supérieur», college, universities, we have to put our full effort to really deploy everything we can deploy in Québec. This is the future for Québec. And also, I'm going to have the responsibility of professional orders, and I want to work, for instance, on the recognition of the diplomas for «les étrangers», for the immigrants. So, that is also, I think, very important, so I'll be very happy to work with my colleague in Education, who has done great work until now.
M. Pouliot (Samuel) : So, you're not disappointed...
Le Modérateur : And then, we'll go with Phil Authier for Montreal Gazette.
M. Authier (Philip) : Good afternoon. I wonder if you could... far beyond from me to tell you how to run the Government, sir, but I wonder if you could explain to me the logic of changing your Health Minister in the middle of the pandemic? Mme McCann has all this experience, she knows the machine. Isn't it risky? We're heading maybe for a second wave, and with all the respect to Mr. Dubé, he arrives and he has to learn it all from the beginning. Do you think it is a good move?
M. Legault : Like I said in French, Danielle did a lot, especially in the last three months, to prepare ourselves eventually for a second wave. She did the best she can do with the information she had during those three months, but we didn't always have all the information. So, we really need to improve our information system, and it's a specialty of Christian Dubé to do so. And I think it's important also that we evaluate all the managers in the system, and that they'd be more accountable for their results. But, in order to be accountable for the results, we need to have performance indicators. And we still have a lot of work to do in the health care system, and I'm confident that Christian will be able to continue and complete the work that has been done by Danielle.
M. Authier (Philip) : Your Government doesn't have a very good reputation with many minorities in Québec. Do you think putting Mme Girault in this position is going to build a bridge which you do not have, especially in Montréal, to many, many minority communities?
M. Legault : I hope so. I hope so because, first, we've announced a group to fight against racism with Nadine and with Lionel. I think also that what we're trying to do with immigration is to do what most of the countries are doing, which is try to select people that are answering needs of the market, of our companies. So, of course, we have to speak French in Québec. It's the official language. Some anglophones, they don't like that. Some immigrants speaking English don't like that. So we have to take all that into consideration. But, for me, most of the people in Montréal are happy with our Government.
Le Modérateur : Merci.
M. Legault : Merci, tout le monde. Bon été. Have a good summer. Enjoy your summer.
(Fin à 15 h 14)