(Treize heures seize minutes)
M.
Bonnardel
:
Alors, vous êtes prêts? Bonjour, tout le monde. C'était important pour moi aujourd'hui
d'être ici pour vous parler du projet de loi n° 61, mais surtout de vous
parler de plusieurs plans de relance, mais un plan de relance qui est surtout
dédié à plusieurs pans de l'économie québécoise, qui ont été déposés dans les
dernières semaines, les derniers jours, par mes collègues du gouvernement.
Et vous n'êtes pas sans savoir qu'avec le
p.l. n° 61 — 202 projets qui ont
été déposés — il y en a une bonne partie qui viennent... qui sont
dédiés spécifiquement au ministère des Transports. Et, sur ces
202 projets, il y en a 55 qui sont dédiés au MTQ. Il y a près de
80 %, donc, de ces projets qui sont dédiés spécifiquement au transport
collectif. Et ça, c'est une somme de 29 milliards sur 38 milliards
qui sont dédiés au ministère des Transports. Alors, vous avez 55 projets
d'une valeur de 38 milliards de dollars, dont 80 % de ces projets
sont dédiés spécifiquement au transport collectif.
Vous n'êtes pas sans savoir que le ministère
des Transports est un vecteur, je dirais, malheureusement, négatif en termes de
gaz à effet de serre partout dans le monde, c'est indéniable, et même au Québec.
Et de promouvoir les projets de transport collectif au Québec, c'est extrêmement
important pour notre gouvernement. Alors, je veux bien expliquer aux partis de
l'opposition, aux Québécois que ces projets sont importants dans le projet de
loi n° 61.
Puis je vous donne un exemple, celui de Montréal,
celui de la ligne bleue. Quand on parle de vouloir accélérer le processus de
ces différents projets, plusieurs amènent le point évaluation environnementale,
l'expropriation. Pour la ligne bleue, il y a près de 500 dossiers présentement
qui sont ouverts en termes d'expropriations. Il y en a 250, de ces projets où
on sera capables de s'entendre de gré à gré avec les propriétaires fonciers.
Malheureusement, pour les 250 autres, ces dossiers seront devant le
tribunal administratif à partir de maintenant, dans les prochains mois, et les
délais pourraient prendre jusqu'à quatre ans, quatre ans avant de commencer une
première pelletée de terre pour la ligne bleue.
Alors, vous comprendrez que juste ce projet,
comme tel, pour Montréal, qui est attendu depuis des années et des années… Bien,
je pense, autant du côté du Parti libéral, que du Parti québécois, que de Québec
solidaire, ils doivent bien comprendre que ces projets sont importants. Je vous
en nomme juste un qui est attendu depuis longtemps à Montréal. Mais j'ose
croire qu'on sera capables de trouver un terrain d'entente avec les oppositions
pour que ce projet de loi puisse être accepté rapidement.
M. Laforest (Alain) : La
semaine passée, M. Bonnardel, la Vérificatrice générale a dit que le MTQ
n'était même pas encore capable d'évaluer ses coûts. Quelle garantie vous
pouvez donner aujourd'hui que, si on fait sauter les barrières, on ne va pas se
retrouver avec ce qu'on avait avant? Vous n'êtes pas capables de donner une
garantie.
M.
Bonnardel
:
Bien, il y avait trois points importants, moi, quand je suis arrivé en poste
comme ministre des Transports.
Il y avait le maintien d'actifs. On a
annoncé, voilà trois semaines déjà, le devancement de projets, de sommes
additionnelles, 3,2 milliards qui ont été annoncés pour, encore une fois,
réduire le déficit de maintien d'actifs, 500 millions aussi pour la voirie
locale, pour les municipalités.
Le deuxième point, c'est l'expertise
interne. L'expertise interne, vous le savez, depuis 2011, on manque énormément
d'ingénieurs et de techniciens en travaux publics. En 2019, la dernière année,
on a réussi à atteindre 90 % de l'objectif d'embauche des ingénieurs et
des techniciens en travaux publics. Oui, il nous en manque encore. Oui, on se
fait voler ces ingénieurs, ces techniciens par d'autres sociétés, par des
entreprises privées. Alors, on doit tout faire pour être capables d'offrir à
ces employés un environnement le fun. Puis, de travailler avec ce changement de
culture que j'essaie d'imposer au ministère des Transports, pour moi, c'est
important.
Puis le dernier point, bien, c'est
l'évaluation de la performance. L'évaluation de la performance, en mauvais...
M. Laforest (Alain) : Je suis
d'accord avec vous, là. Moi, je vous parle de contrôle des dépenses, de
supervision des projets. La vérificatrice a dit que vous n'êtes pas encore
capables de le faire. Et là vous nous demandez de faire sauter les barrières,
alors que la VG a dit la semaine passée que vous n'êtes pas capables de
surveiller vos projets.
M.
Bonnardel
:
Quand je parle d'évaluation de performance, M. Laforest, en mauvais
français, c'est du «benchmarking». Il ne faut pas oublier qu'on évalue, pour la
première fois cette année, au MTQ, nos performances entre les différentes
directions territoriales, ce qui n'a jamais été fait au MTQ avant. Il y a un
groupe spécifique, une équipe spécifique, qui prend des dossiers, à chaque
année, à chaque mois, pour en faire une évaluation indépendante au MTQ, composée
de sous-ministres adjoints et de directeurs généraux, hommes ou femmes, dans
les différentes directions territoriales. On en a étudié 121 l'an passé pour
2 milliards de dollars.
Il y a l'AMP qui est présente aussi, qui
doit certifier toutes les sociétés qui font affaire avec nous. Je vous dirais
qu'on reste condamnés à faire mieux, au ministère des Transports. Maintenant,
on met tous les effectifs possibles, les embauches possibles pour être capables
de s'assurer que la culture que le MTQ… que les anciens gouvernements ont mise
en place dans les dernières années, mais que ça soit complètement effacé.
M. Gagnon (Marc-André) : M.
le ministre, il y avait une conférence de presse ce matin à l'hôtel de ville de
Québec. Depuis un certain temps déjà, on sent bien l'impatience du maire de
Québec, Régis Labeaume, en ce qui a trait à la tête des ponts. Êtes-vous en
mesure, là, aujourd'hui d'écarter l'horizon de 2031, de dire aux gens à la
ville de Québec : Là, ce projet-là, on va le faire, puis plus vite que ça?
M.
Bonnardel
:
Bien, il y a eu plusieurs changements, vous le savez, autant du côté de Lévis
que du côté de Québec : le projet du phare, le pôle d'échange Sainte-Foy,
le tunnel Québec-Lévis, la deuxième phase. Ce que je peux assurer et dire au
maire de Québec et aux gens de Québec, c'est que c'est beaucoup trop loin,
2031. Ça ne sera pas 2031. Ce sera beaucoup plus tôt. Est-ce que je peux vous
donner une date, aujourd'hui, précise? C'est prématuré. Vous le savez, on est
en train de travailler avec la ville de Québec et nos deux équipes, autant au
ministère que du côté de la ville, pour arrimer le tunnel Québec-Lévis avec le
réseau structurant et de préparer aussi la suite du projet structurant de la
ville de Québec.
M. Gagnon (Marc-André) :
Bien, comme vous parlez du tunnel Québec-Lévis, le maire de Lévis, Gilles
Lehouillier, si j'ai bien compris, laisse entendre que l'annonce était
imminente, je présume, sur la question des coûts qui étaient attendus, et que
vous nous aviez promis pour le début de l'année, au cours du printemps. Donc,
est-ce que ça, c'est maintenu, là? Vous m'avez dit récemment que c'est pour
bientôt. Bientôt, ce sera avant la fin juin, là, M. le ministre.
M.
Bonnardel
:
Bien, je sais que vous suivez ça de très près, M. Gagnon, le tunnel
Québec-Lévis. Alors, ne soyez pas inquiet. Prochainement, je devrais être
capable de vous donner les informations additionnelles comme je vous l'avais
promis en début d'année.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais,
sérieusement, là, est-ce que ce sera d'ici la fin du mois de juin?
M.
Bonnardel
:
Je ne peux pas vous donner de date précise, mais ce sera dans les prochaines
semaines.
M. Gagnon (Marc-André) : Si
ce n'est pas à la fin du printemps, ce sera au début de l'été. C'est ça?
M.
Bonnardel
:
On peut voir ça de cette manière, M. Gagnon.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Comment vous allez faire, M. Bonnardel, pour
vous assurer que les projets routiers dans le projet de loi n° 61
respectent l'environnement? Qu'est-ce qui va arriver, par exemple, si on
découvre une espèce menacée sur le tracé d'un projet routier?
M.
Bonnardel
:
Bien, je pense que le projet de loi l'explique très, très bien. On ne mettra
pas de côté tout le processus environnemental. Est-ce qu'on peut l'accélérer?
Assurément. Je pense qu'on le fait, pour la ville de Québec, dans un processus
de quatre mois. Mon collègue Christian Dubé l'a mentionné aussi. Pour nous, ce
n'est pas une question de bulldozer les projets. C'est une question de bien
faire ces projets, les faire avancer si possible.
Puis, je pense, il y a deux points importants,
là, qu'il faut bien comprendre, les processus environnementaux puis, de l'autre
côté, les processus d'expropriation. Puis, dans ces conditions, on donne toute la
latitude possible à ceux qui seront expropriés de faire valoir leurs droits et,
de l'autre côté, aussi donner la possibilité au BAPE de faire son travail pour bien
être capable d'évaluer s'il y avait des problématiques quelconques si on avait
à construire une route ou élargir une route dans un contexte de milieux humides
ou autres.
Voilà. Merci de votre attention.
(Fin à 13 h 25)