(Treize heures cinq minutes)
Le Modérateur
: Alors, bonjour
à tous. Bienvenue à cette conférence de presse pour faire le point sur la
situation au Québec quant à la COVID-19. Le premier ministre du Québec,
M. François Legault, est accompagné aujourd'hui de la ministre déléguée à
l'Éducation, Mme Isabelle Charest, et du directeur national de Santé
publique, Dr Horacio Arruda. Alors, M. le premier ministre, à vous la
parole.
M. Legault : Bonjour, tout
le monde. Bien, d'abord, le masque que je porte aujourd'hui a été fabriqué pas
Anaïs Sabourin avec Parrainage civique Vaudreuil-Soulanges. Anaïs a
15 ans. Elle est handicapée, elle est en chaise roulante et fait beaucoup
de revendications. Elle se bat pour que plus de commerces, plus d'entreprises
soient plus accueillants pour les personnes qui sont en chaise roulante. Donc,
j'appuie ses démarches, là, puis je fais un appel à toutes les entreprises, les
services qui sont donnés. Assurez-vous que, quand on déconfine... Mais aussi
essayons de déconfiner pour les personnes qui sont handicapées. Puis
rappelons-nous que c'est la Semaine québécoise des personnes handicapées.
Aujourd'hui, je suis accompagné du Dr
Arruda, mais aussi de notre championne olympique, la ministre Isabelle Charest,
qui a des bonnes nouvelles pour les sports d'équipe. Elle a travaillé très fort
et avec la Santé publique et avec les fédérations de baseball, de hockey, de
soccer, etc. Moi, j'adore voir des jeunes faire du sport. Mes gars sont surtout
au skate de ce temps-là, là. Mais, bon, les sports d'équipe, je me rappelle,
quand j'étais jeune, on ne se posait pas la question. Si on voulait être avec
nos chums, on jouait au baseball l'été, au hockey l'hiver. Là, je sais que
l'été, c'est rendu plus le soccer que le baseball, quoiqu'il y a encore du
baseball.
Donc, évidemment, il va y avoir des
protocoles. Ça va se faire graduellement. Je vais laisser Isabelle vous
expliquer, là. On va commencer par les entraînements, mais on pense que, d'ici
la fin du mois, on pourra avoir des matchs parce que c'est ça qui est le fun
aussi une fois qu'on s'est bien entraînés. Donc, Isabelle va expliquer tantôt
les règles puis comment ça va fonctionner.
Je veux revenir sur la situation de la
pandémie. Bon, vous le voyez dans les chiffres, là, quand on regarde les
chiffres des dernières 24 heures, quand on regarde les hospitalisations,
quand on regarde le nombre de cas, on s'en va dans la bonne direction. Par
contre, beaucoup de personnes me disent qu'ils sentent un relâchement
actuellement. Donc, on voit, malheureusement, entre autres à Montréal, moins de
gens avec des masques, trop de gens qui sont à moins de deux mètres, là. Donc,
je pense que le Dr Arruda va dire la même chose que moi, là, il faut...
personne ne veut revenir en arrière. Donc, soyons prudents. Si on veut
continuer d'aller vers une vie qui est un peu plus normale, il ne faut pas voir
ça, là. Ce n'est pas une bonne chose. Ce n'est pas une bonne idée de voir qu'il
y a un relâchement actuellement.
Un mot sur les tests. Avant-hier, donc,
les derniers chiffres, on a fait 12 500 tests. Mais, vous le savez,
on veut en faire 14 000, 16 000. Là, il faut avoir des gens qui
acceptent de se faire tester. Donc, je lance un appel, là. Tous ceux qui ont
des doutes, là, soit côtoyé de trop proche quelqu'un, ou peu importe le doute
que vous avez, allez vous faire tester. C'est important. C'est important pour
qu'on sache puis qu'on connaisse bien la situation.
Un mot sur notre fameux site que j'ai
lancé, il y a seulement deux jours, pour recruter 10 000 préposés en
CHSLD, des préposés qu'on va former du 15 juin au 15 septembre. Bien,
ça a été au-delà de toutes nos attentes. On est rendus à
79 000 applications. C'est un beau problème.
Je veux d'abord vous remercier, tout le
monde, d'avoir répondu à l'appel. Puis je veux vous dire que, dans les
prochaines heures, vous allez recevoir une demande, un questionnaire… être bien
certain que vous êtes prêts à travailler de soir, de nuit, parce que ça peut
arriver, dans les premiers mois, les premières années, qu'on travaille de soir,
de nuit. On est en train de regarder aussi, compte tenu du nombre, là, pour
vous demander certains engagements, là, pour travailler un certain temps étant
donné que le gouvernement, donc tous les contribuables, paie pour la formation.
Et puis je veux vous dire, oui, avec les
gens de la fonction publique qui ont une formation en ressources humaines, on a
comme mis en place une espèce d'armée, là. Ils vont faire des entrevues
téléphoniques à tous ceux qui répondent aux conditions de base, en fonction du
C.V. Donc, on vise toujours, là, le 15 juin. C'est dans une semaine et
quelques jours, là. Donc, on va travailler très fort dans les prochains jours.
Et puis, encore une fois, merci.
Un mot sur l'impact sur les résidences
privées. Vous avez vu, il y a beaucoup de réactions de résidences privées qui
se disent : Étant donné que vous payez mieux, on va perdre du personnel.
Bon, d'abord, on va le savoir, là, d'ici la fin de la semaine prochaine, on va
savoir c'est qui, les 10 000 personnes qui sont choisies. Donc, on va
savoir exactement le nombre de personnes, parmi ces 10 000, qui viennent
de résidences privées. Donc, vous le savez, depuis le début de la crise, on a
aidé les résidences privées, entre autres, avec le 4 $ de l'heure qui est
payé par le gouvernement. On va continuer d'aider avec la permission des gens.
Étant donné qu'on a 79 000 applications, 10 000 emplois, ça
veut dire une soixantaine de milliers de personnes, là, qui sont intéressées.
Puis, je veux rappeler aussi, les gens
qu'on choisit, ce sont des gens qui n'ont pas de formation comme préposés aux
bénéficiaires. Donc, on n'est pas en train d'enlever des préposés aux
bénéficiaires à des résidences privées, là. Ceux qui avaient à transférer du
privé aux CHSLD publics l'ont probablement déjà fait parce qu'actuellement, si
on calcule toutes les primes, là, les gens, les préposés dans les CHSLD publics
gagnent déjà 49 000 $, puis il y a déjà beaucoup de postes qui sont
ouverts depuis plusieurs semaines.
Donc, les personnes qu'on va aller
chercher, ce sont des personnes qui n'ont pas de formation. Donc, ça va nous
faire 10 000 personnes de plus qui ont une formation. Donc, je pense
qu'il n'y a personne qui peut être contre ça. Puis, évidemment, là, ça serait
injuste de ne pas prendre ceux qui peuvent venir de certaines résidences
privées. Mais je veux quand même dire, là, avec le président du Conseil du
trésor, on est en train de regarder ce qu'on peut faire, entre autres, pour les
résidences qui sont, entre guillemets, conventionnées, donc, où c'est le
gouvernement qui place un certain nombre de personnes dans des résidences
privées.
Puis, bon, pour ce qui est des résidences
privées, bien là, on regarde aussi la situation. Il y a des petites résidences
privées qui vont peut-être avoir besoin d'aide financière, mais il faut
comprendre aussi qu'il y a des grandes résidences privées qui vont devoir
augmenter les salaires qu'ils paient à leurs employés, là, donc, bon, mais ce
sont des entreprises, là, qui sont là pour quand même, aussi, faire des
profits.
Je veux revenir sur la situation du nombre
de décès puis les fameux fax, là. Le Dr Arruda a subi quelques-unes de mes
colères depuis trois mois. Écoutez, mes deux gars ne savent même pas c'est quoi
un fax, là, donc juste pour vous dire comment c'est archaïque. Et ce n'est pas
une affaire qui date d'hier, là. On n'a pas investi, dans les 10, 15,
20 dernières années, assez dans l'informatique. C'était toujours en bas de
la liste au ministre de la Santé. Donc, il y a du travail à faire. On a
commencé à le faire. On travaille fort, entre autres, sur la saisie de données.
On me dit que d'ici une semaine ça devrait tout être informatisé. Donc, on va
arrêter d'écrire : Deux morts, mettre ça dans une enveloppe avec un timbre
pour envoyer deux morts, là. En 2020, ce n'est pas normal que ça se fasse ni
par la poste ni par fax, là. Donc, juste vous dire, là, que ça avance. Mais je
reconnais qu'il y a énormément de rattrapage à faire, des investissements qui
n'ont pas été faits en informatique, entre autres, dans tout le réseau de la
santé, là. On a fait du travail sur le télétravail, pendant la pandémie, mais
il y a encore énormément de travail qui n'a pas été fait, depuis des dizaines
d'années, au ministère de la Santé.
Un mot sur l'économie. Bon, vous avez
peut-être suivi la période de questions, ce matin, vu la réaction des
oppositions. Ce qu'on essaie de faire, c'est de se dire : il y a beaucoup
de gens qui sont au chômage actuellement; il y a beaucoup d'entreprises privées
qui souffrent dans certains secteurs en particulier, compagnies aériennes, les
hôteliers, les restaurants; et il y a une opportunité, là, de devancer des
projets d'infrastructure pour construire des écoles, des hôpitaux, des maisons
des aînés, du transport en commun, des tramways, des ponts, des routes, qu'on
aurait dû faire, de toute façon. Mais l'idée, c'est de devancer ça, de
dire : dès les prochaines semaines, on voudrait comme sauter des étapes.
Bon, c'est normal de voir les partis
d'oppositions dire : Wo! vous voulez des étapes, là, mais comment on fait
pour s'assurer quand même que, par exemple, les règles environnementales soient
suivies? Puis là je veux être bien clair, là, notre objectif, ce n'est pas de
réduire les exigences, c'est de réduire les délais, d'aller plus vitre pour
mettre le plus vite possible des Québécois au travail. Puis on est très ouverts
à discuter d'ajustements au projet de loi avec les partis d'opposition. On a
fait un petit calcul, là. Quand on regarde les projets qui sont les
202 projets, là, il y en a à peu près 60 % que c'est dans des comtés
de la CAQ puis 40 % dans des comtés des partis d'opposition, ce qui
représente à peu près la répartition du nombre de députés, quoiqu'on voudrait
en avoir plus que 60 %, là. Donc, il ne faut pas négliger les autres
comtés.
Mais tout ça pour vous dire, là, je ne
voudrais pas qu'on tombe dans la partisanerie. L'objectif, c'est de faire
travailler du monde le plus vite possible. On ne veut pas retourner dans les
patentes, là, qu'on a vues à la commission Charbonneau parce qu'on va trop
vite. On ne veut pas non plus ne pas respecter toutes les exigences
environnementales, mais on pense que tous les Québécois vont être d'accord pour
dire : Au Québec... C'est vrai comme ça beaucoup dans le monde, là, mais
au Québec, c'est bien trop long entre le moment où on décide de faire un projet
puis le moment où on commence à construire. Les étapes, la bureaucratie, les
délais sont beaucoup trop longs. Donc là, il y a une opportunité de dire :
On crée des jobs dans les prochains mois en devançant des projets
d'infrastructure qu'il faudrait, de toute façon, faire, là, des projets utiles
en transport, dans le secteur de la santé, dans le secteur de l'éducation.
Donc, je souhaite que les partis d'opposition
puis que nous autres aussi, qu'on mette tous un peu d'eau dans notre vin pour
être capables de s'entendre pour devancer ces projets de loi là.
Je termine en... c'est à mon tour, là, de
donner un certain avertissement. Je le disais tantôt, on sent que, malheureusement,
les consignes sont moins suivies depuis quelque temps. Donc, c'est important,
si on ne veut pas revenir en arrière puis reconfiner, de recommencer à fermer
des commerces, le sport ou peu importe, bien, c'est important de suivre surtout
nos trois consignes : donc, on reste à deux mètres, on se lave les mains
avec du savon régulièrement, puis on porte un masque. Je suis content de voir qu'il
y en a qui le portent. Donc, c'est très
bien.
Good afternoon. Today,
we're announcing a new step in our reopening plan. Minister Isabelle Charest,
who's also an Olympic medalist, is here to talk about sports. Isabelle has good
news for our young people who want to restart their sport. There will be new
protocols with sports federations to restart training, and we're making
progress to restart games as well. I will let my colleague explain all the
details. But I want everybody to understand that this is a gradual plan. I
understand those who want to reopen their sector as soon as possible, but we
must follow the steps and be patient. And, above all, we must not stop our
individual efforts against the virus. We're going in the right direction, but
we don't want to backtrack. We must keep our discipline, we must continue to
keep our distances, to wash our hands and to wear a mask in public. I'm
counting on you all. Thank you.
Sur ce, je passe la parole à la ministre
Isabelle Charest.
Mme Charest : Merci, M. le premier
ministre. Je ne sais pas si vous avez eu la chance de remarquer le masque que
je portais, qui m'a été gracieusement offert par Best Buy Québec. Donc, évidemment,
ça augure une belle nouvelle aujourd'hui. Il y a quelques semaines, on
annonçait la première phase de déconfinement des activités sportives de loisir
et de plein air, comme le golf, le tennis, le vélo de montagne, et ça, évidemment,
ça a fait beaucoup d'heureux, mais toutefois on sait très bien que plusieurs
attendent toujours le retour de leur sport favori, principalement les jeunes.
Alors, la situation actuelle est
encourageante, de sorte qu'on a eu enfin le feu vert de Santé publique pour
passer à la prochaine phase de déconfinement. J'ai donc aujourd'hui le plaisir
de vous annoncer la reprise progressive, et j'insiste sur «progressive», des
sports collectifs extérieurs à compter du 8 juin. Le soccer et le
baseball, entre autres, pourront reprendre graduellement, dès cette date,
pourvu qu'elles respectent les règles de distanciation et que les activités se
déroulent à l'extérieur. Donc, voilà. Les règles de distanciation de deux
mètres doivent être respectées en tout temps.
Dans un premier temps les activités se
dérouleront sous la forme d'entraînements supervisés ou de concours d'habileté,
une nouvelle directive qui permettra aux jeunes Québécoises et Québécois de
renouer progressivement avec leur sport préféré. Et pour encadrer cette
pratique sportive dans la phase d'entraînement, les fédérations sportives, dont
je salue le travail, d'ailleurs, qui ont travaillé très fort à élaborer des
guides de reprise pour les joueurs, pour les entraîneurs et les organisateurs
pour recommencer les activités, tout en respectant évidemment les principes de
distanciation physique...
Concernant la reprise des matchs, dont
vous avez fait allusion, pour les sports d'équipe, ils pourraient reprendre dès
la fin du mois de juin. Cependant, les guides qui auront été préparés par les
fédérations devront être approuvés par la Santé publique. Alors, on se croise
les doigts. Si tout va bien, à la fin juin, on va pouvoir reprendre une forme
de match pour les sports d'équipe. Déjà, je vous le dis, Sport-Québec, Baseball
Québec, Hockey Québec et une trentaine de fédérations sportives ont préparé des
protocoles de reprise qui seront analysés dans les prochains jours.
Évidemment, on le rappelle, plusieurs
adaptations devront être faites afin que la pratique des sports d'équipe
permette à tous de demeurer en sécurité. Comme je le mentionnais, lors de la
première phase de reprise, il faut être conscient que le sport ne se jouera pas
de la même façon cet été. Il faut être conscient qu'il y aura beaucoup
d'adaptation à faire. Mais j'ai quand même confiance que le plaisir sera au
rendez-vous et je suis convaincue que nos jeunes et certains moins jeunes aussi
pourront se réjouir de l'annonce d'aujourd'hui.
En plus du retour des sports d'équipe, je
confirme aussi que, dès le 8 juin, les piscines privées ouvertes au
public, par exemple, les campings, pourront aussi rouvrir. Un guide a été
préparé par l'Association des responsables aquatiques du Québec pour
accompagner les propriétaires. Et finalement, la pratique supervisée de sports
individuels est aussi, maintenant, permise, comme les cours de yoga ou les
activités de plein air guidées pourront... des activités qui se déroulent à
l'extérieur, bien entendu, dans le respect de la consigne du deux mètres,
pourront aussi reprendre le 8 juin. Les nombreux adeptes de ces activités
pourront se référer aux fédérations sportives québécoises ou aux organismes
nationaux de loisirs qui mettront à leur disposition des guides de reprise des
activités.
En terminant, j'aimerais souligner et
féliciter la patience des jeunes. Je le sais, ils ont très hâte de retrouver leurs
sports, leurs activités. Alors, je les remercie de leur solidarité, je les
remercie de leur résilience. Je peux imaginer à quel point c'est difficile pour
eux d'être privés de leur passion. Alors, merci, puis gardez espoir, ça s'en
vient, et je pense que l'annonce d'aujourd'hui est un premier pas vers un
retour encore plus grand.
Et, pour ceux qui, vraiment, sont affectés
par la situation, je vous rappelle aussi qu'il y a des ressources, Sport'Aide,
entre autres, qui peut donner des ressources, qui peut être une écoute aussi
pour les athlètes, pour les parents mais aussi pour les entraîneurs.
Mais je pense, encore une fois, que
l'annonce d'aujourd'hui donne de l'espoir à tous ceux qui ont hâte de retrouver
leurs activités favorites, et, bien, je m'en réjouis, et très contente de
pouvoir vous annoncer ça aujourd'hui. Merci.
Le Modérateur
: Très
bien. Je vous remercie. Alors, pour la période des questions en français, nous
allons débuter aujourd'hui avec Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Oui. Bonjour. En fait, vous dites qu'avec le projet
de loi n° 61, M. Legault, vous voulez remettre
des Québécois au travail. Les chantiers de construction sont déjà ouverts.
Donc, quels Québécois vous voulez remettre au travail? En fait, en quoi les
chantiers vont profiter aux travailleurs de l'hôtellerie ou de la restauration,
par exemple?
M. Legault : Bien, tout d'abord,
ce n'est pas tous les travailleurs de la construction qui sont au travail. Actuellement,
il y a beaucoup de projets privés qui sont annulés ou reportés. Donc, ce qu'on
veut faire, c'est de remplacer un peu le secteur privé par le secteur public
puis s'assurer, là... Moi, je l'ai dit souvent, je souhaite, dans les
prochaines semaines, qu'il n'y ait pas un travailleur ou travailleuse de la
construction qui soit chez eux, mais que tout le monde soit au travail. Puis,
en construisant des écoles, des hôpitaux, des routes, du transport collectif,
bien, on va pouvoir faire travailler tous ces gens-là.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Toujours au sujet du projet de loi n° 61, est-ce que c'est quelque chose que vous ne souhaitez
pas, de devoir prolonger l'état d'urgence sanitaire pendant deux ans?
M. Legault : Bien, écoutez, on
ne le sait pas, là. Je pense que personne ne le sait. Est-ce qu'il y aura une
deuxième vague? Combien ça durera de temps? On ne le sait pas. On ne le sait
pas à ce moment-ci.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que ça peut être utile pour vous, en
fait, de le garder en vigueur pendant deux ans?
M. Legault : Bien, utile...
Moi, si j'étais capable de savoir que, demain matin, il y a un vaccin, puis
qu'on n'a plus besoin de l'urgence sanitaire, là, je serais le gars le plus
heureux, mais on ne peut pas actuellement le savoir, combien de temps. Il y a
des experts qui disent : Ça peut être un an, deux ans, peut-être plus,
même.
Le Modérateur
:
Prochaine question, Hugo Pilon-Larose, La Presse.
M. Pilon-Larose (Hugo) :
Bonjour à tous. La Vérificatrice générale, hier, manifestait son inquiétude par
rapport à l'accélération des mises en chantier dans le contexte où elle
disait : Déjà, en temps normal, le ministère des Transports manquait de
rigueur quant à l'estimation des coûts des projets. Craignez-vous que
l'accélération que vous voulez faire de mises en chantier pourrait entraîner
une hausse des coûts? Est-ce qu'on va payer le gros prix, finalement, là, pour
accélérer tout ça?
M. Legault : Bien, d'abord,
comme je le disais, actuellement, malheureusement, ce n'est pas tout le secteur
de la construction qui est occupé. Donc, techniquement, par le jeu de l'offre
et la demande, on peut avoir une certaine assurance qu'il n'y aura pas une
surinflation parce qu'il y a trop de projets par rapport à la capacité du
secteur de la construction. Mais il faut toujours être prudent puis il faut
s'assurer… Quand on dit qu'on va aller plus rapidement, là, il y a toutes
sortes de délais des différents ministères. C'est très long.
Et je donnais ce matin l'exemple de la
ligne bleue du Métro de Montréal. Bien là, on me dit, là, par exemple, si on
n'avait pas un projet comme ça, là, il pourrait ne rien se passer pendant les
deux prochaines années parce que c'est compliqué, là. Il y a des
expropriations. Il y a des schémas qui doivent être faits. Nous, ce qu'on veut,
ça soit bien fait, mais fait rapidement, puis évidemment de mettre en
compétition les gens. Puis moi, j'ai très confiance en Christian Dubé, le
président du Conseil du trésor, puis là les différents ministres. Il y a trois
ministres qui sont surtout impliqués, là. Donc, il y a la Santé, il y a
l'Éducation puis il y a le Transport. Et on fait attention, dans les trois
ministères, là, qu'on s'assure qu'on obtienne les meilleurs prix possible.
M. Pilon-Larose (Hugo) : Sur
le succès que vous avez mentionné, là, du recrutement, de la campagne de
recrutement pour des préposés en CHSLD, j'aimerais comprendre comment vous
pouvez prévenir l'exode des travailleurs, pas nécessairement des préposés aux
bénéficiaires, mais les travailleurs qui sont dans les résidences pour
personnes âgées ou dans les ressources intermédiaires. D'ailleurs, on
m'explique que, dans les ressources intermédiaires, les préposés n'ont pas la
formation pour pouvoir travailler en CHSLD. Donc, plusieurs pourraient décider
d'être intéressés de la suivre, cette formation-là, et quitter le réseau des
ressources intermédiaires. Donc, qu'est-ce que vous pouvez faire pour empêcher
cet exode, un exode qui pourrait survenir à quelques semaines ou mois d'une
deuxième vague? Là, on pourrait créer un problème ailleurs pour une deuxième
vague.
M. Legault : Bon, d'abord, les
79 000 personnes qui ont appliqué, là, ce sont des gens qui sont
intéressés à s'occuper de nos aînés, mais qui n'ont pas de formation comme
préposés aux bénéficiaires. Ça, c'est important de garder ça en tête, là, on va
former plus de gens. Ça va être 10 000 personnes de plus au Québec
qui vont être formées pour bien s'occuper de nos aînés. Donc, ça, c'est une
très bonne nouvelle.
Est-ce que les résidences qui vont perdre
des gens pas formés vont être capables de trouver des nouvelles personnes pas
formées, pour l'instant, pour les remplacer? Bien là, avec la permission des
69 000 personnes qui n'ont pas été choisies, on pourrait au moins
envoyer ces C.V.-là. Il y a 10 000 personnes aussi dans notre réseau
qui sont venues travailler avec Je contribue de façon temporaire, des gens,
encore là, pas formés.
Ce qu'on est en train de regarder entre la
Santé et le Trésor, c'est aussi... Bon, déjà, on a offert des compensations
financières. Puis, comme je le disais tantôt, il y a des résidences qui sont
conventionnées. Donc, c'est nous autres qui demandons un service au privé. Puis
là, bien, les tarifs qu'on paie doivent être ajustés. Mais il y a des grandes
résidences, là, qui... Est-ce qu'ils ont besoin d'aide? Bien, tu sais, à un
moment donné, il y a un équilibre à avoir entre le salaire qu'on paie nos
employés puis le profit qu'on tire. Donc, ça, c'est la vraie vie du secteur
privé. Moi, je pense que, puis je l'ai déjà dit, les salaires, de façon
générale, vont devoir augmenter dans le secteur privé.
Le Modérateur
:
Prochaine question, Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
Mme Charest, vous avez parlé de la reprise des matchs, peut-être, à la fin
juin. Qu'en est-il des équipes d'élite ou, même, professionnelles, mineures,
comme Les Capitales par exemple, qui jouent en stade extérieur? Est-ce qu'ils
peuvent penser avoir une saison dans le sens du monde cette année?
Mme Charest : Oui. Bien, en
fait, ce sera en concordance avec la Santé publique. C'est sûr qu'on travaille
avec eux, avec les protocoles puis la Santé publique. Puis Dr Arruda pourra
compléter. Mais déjà, la fin juin, là, c'est une date qui est déjà avancée, là,
pour des formes de matchs.
M. Arruda (Horacio)
: Effectivement,
écoutez, d'où l'importance, puis je vais le répéter encore, vous allez me
trouver… que les gens respectent les consignes pour ne pas qu'on ait à revenir
en arrière, là. Dans les faits, on y va par étapes. On y va maintenant vers une
adaptation. Puis je tiens à souligner le travail qu'on fait notamment avec les
différents groupes, ici, c'est les fédérations sportives, etc., pour vraiment
réouvrir, mais de façon sécuritaire, modifiée par rapport à antérieurement.
Mais on va revenir à la normale si jamais tout ça est respecté le plus
possible.
Et je voudrais en profiter, pendant que
j'ai la parole, si vous me permettez, M. le premier ministre… C'est qu'il y a
des patients aussi maintenant qui ont des rendez-vous avec leur médecin, dans
leur propre groupe de médecins de famille, qui n'osent pas y aller parce qu'ils
ont peur d'attraper la COVID-19. Tu sais, quand on dit de faire attention, puis
etc., mais ça ne vise pas des gens qui ont des besoins de santé, là. Je veux
dire, il faut faire attention. Vous portez le masque quand vous sortez. Vous
allez prendre votre distanciation. Mais il ne faut pas éviter les cliniques
médicales actuellement, là, si vous avez des besoins parce qu'il ne faudrait
pas que ça vous amène vers la maladie. Alors, on veut prévenir certaines
choses. Du moins, restez stables au point de vue de votre état de santé. Ça
fait que je voulais quand même le mentionner en termes de santé publique.
Et, je répète encore, malgré tout le vent
de l'été, malgré toute cette impression de liberté qui nous revient, une
liberté contrôlée, si je pourrais dire, que j'appellerais liberté
conditionnelle, il faut respecter les consignes pour que ça continue à bien
aller. On est heureux de voir que les indicateurs vont dans le bon sens. Mais,
vous savez, particulièrement dans la région métropolitaine, c'est fragile.
Merci.
M. Bossé (Olivier) : Mon
autre question. M. Legault, depuis deux semaines, vous ne donnez plus les
chiffres aux points de presse de 13 heures, vous ne faites plus le bilan.
Vous en avez parlé un peu tantôt. Il y a quand même... je comprends que ce
n'est pas toutes dans les dernières 24 heures, il y a quand même 91 décès
de plus.
Pourquoi vous avez décidé, dans les
dernières semaines, là, de ne plus dire ces chiffres-là? Est-ce que c'est parce
que c'est plus derrière nous, ça va mieux ou... J'aimerais ça que vous...
M. Legault : Non, c'est une
question de dire : On vous donne les chiffres le matin, donc vous pouvez
poser des questions. Il faut être prudent.
Effectivement, aujourd'hui, si on regarde
dans les derniers 24 heures, il y a 26 décès. C'est beaucoup trop,
mais on voit quand même sur les graphiques, là, quand on regarde les vrais
jours de décès des personnes, qu'il y a une amélioration. Donc, bon, moi, je
pense que c'est important de passer certains messages, là. Les données sont disponibles,
vous les avez le matin, mais il n'y a pas de raison spécifique pourquoi je ne
les répète pas l'après-midi.
Le Modérateur
: Maintenant,
au tour de Geneviève Lajoie, Journal de Québec, Journal de Montréal.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Bonjour à vous trois. D'abord, M. Legault s'était un peu exprimé sur la
comptabilité par fax et par la poste, mais est-ce que cette façon de faire, que
vous avez vous-même qualifiée d'archaïque, là, est-ce que ça a pu fausser les
résultats puis même retarder certaines des décisions puisqu'on n'avait pas
l'heure juste en temps réel?
M. Legault : Je ne pense pas.
Je ne pense pas parce qu'il faut quand même comprendre, là, que, sur le
terrain, ce sont surtout des directives de principe qui sont données puis c'est
à chaque CISSS ou CIUSSS de s'assurer que, dans ses établissements, les
directives soient mises en place. Puis j'ose croire qu'eux autres suivent
exactement la situation.
Maintenant, pour ce qui est des rapports
qui sont faits manuellement ou presque, sur les données, bien, il est temps en
2020 qu'on change ça, là, pour que nous, à Québec, on ait les données exactes,
là, le plus vite possible.
M. Arruda (Horacio)
:
Oui, peut-être, si je peux vous rassurer, là, la statistique... on essaie toujours
d'avoir le meilleur portrait en temps réel, là, mais ce n'est pas toujours
possible pour toutes sortes de raisons. Puis avec un système archaïque comme on
a, là, ça peut être... Puis vous allez voir, dans toutes les maladies à
déclaration obligatoire, après l'année, on prend trois mois de validation de
données pour être capables de venir corriger.
Mais pour ce qui est des décisions qu'on a
prises, si jamais il y avait 14 cas de plus dans cette journée-là puis
qu'ils vont apparaître seulement quelques semaines plus tard, ça n'a pas
changé. Qu'il y ait une différence de 14 cas, de toute façon, l'action,
elle est prise, là. Je ne sais pas si vous comprenez. Que ce soit... Et ce qui
est important, c'est ce qui se passe sur le terrain, effectivement, en termes
d'interventions, en termes de déclarations pour avoir le meilleur portrait
possible pour prendre des décisions.
Puis quand on regarde aussi... quand on
fait des corrections en temps réel dans les courbes, ça peut donner
l'impression... Comme, quand on vous dit : 91 décès aujourd'hui,
bien, il y en a 26 qui datent du mois d'avril, 40 qui datent du mois de mai.
Puis, comme l'a dit le ministre, il y en a 24, là, qui sont tout récents, c'est
les 24 tout récents qui nous indiquent quelle est la tendance. Puis, si
vous voyez la courbe qu'on a faite, là, on réajuste à mesure.
Il y a des juridictions qui décident de
réajuster seulement après trois mois quand les rapports finaux se font, etc.
Mais c'est très clair qu'on a une leçon. M. le premier ministre ne comprenait
pas qu'on ne puisse pas compter les décès, et je le comprends, mais c'est très
complexe pour valider les cas, puis, etc. Mais on est en train d'informatiser
notamment un formulaire que ça fait longtemps qu'on voulait informatiser. Ça va
se faire rapidement. Donc, on va essayer d'avoir les chiffres les plus précis.
Mais vous n'aurez jamais, jamais, dans aucun système, un temps réel exactement
tous les cas parce qu'il y a des validations à faire. Puis ça se peut même
qu'il y ait des cas qui aient été, après validation des histoires, des tests de
laboratoires qui sont rentrés plus tard, qui ont été considérés positifs qui
vont devenir négatifs. Ça arrive ça. Il y a toujours une certaine variation
dans la qualité des données.
Je vous dirais que, dans le contexte de la
pandémie, la quantité des nombreux milieux qui ont été ouverts, des gens qui ne
déclarent pas habituellement les décès de cette façon-là, je peux vous dire
qu'on est relativement proches du nombre réel, comme tel, mais ce n'est pas
parfait puis ce n'est pas idéal, mais ça n'a pas d'impact sur la décision.
Ce qui me préoccuperait, moi, c'est
beaucoup plus des cas récents que des cas qu'on a récupérés dans le temps, puis
ça, pour ce qui est des cas récents, on est, je pense... à part quatre, cinq
jours, parce que, des fois, ce sont des processus qui sont longs, là, les
chiffres sont adéquats. Mais que ce soit 14 ou 17 hier, la décision va être la
même par rapport à l'impact.
Le Modérateur
: En
sous-question, Mme Lajoie.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Oui. Mme Charest, pour préciser certaines... ça fait qu'aujourd'hui, là,
si on comprend bien, vous donnez le feu vert à quels sports collectifs
exactement? Et j'aimerais savoir si, déjà à la fin juin, on va pouvoir faire
des matchs de soccer, c'est qu'il n'y a plus de distanciation sociale de deux
mètres.
Mme Charest : Donc, pour
répondre à votre question, aujourd'hui... mais en fait, lundi le 8 juin,
on donne la permission à tous les sports collectifs qui se pratiquent à
l'extérieur. Donc, le hockey pourrait se faire à l'extérieur que ce soit avec
une adaptation hockey balle ou quoi que ce soit ou des entraînements
supervisés, parce qu'on parle d'entraînement supervisé. Donc, tout ce qui se
fait à l'extérieur est permis.
Maintenant, quand on parlait de matchs, il
faut se rappeler qu'on parle toujours de matchs adaptés, hein? J'ai vraiment
mis l'emphase sur le fait qu'il y aura une adaptation nécessaire. Le sport
comme on le connaissait devra être adapté. C'est pour ça que les protocoles ou
les guides devront être approuvés par la Santé publique. Donc, la mesure de
distanciation de deux mètres est encore valable.
Et, encore une fois, le nombre de joueurs
qui seront le terrain, bon, quelles interactions il peut y avoir, et tout ça,
ce sera à valider avec la Santé publique, mais la norme de distanciation tient
encore. Il sera nécessaire de faire une adaptation du sport tel qu'on le
connaît. Et certains sports sont plus facilement adaptables que d'autres. Le
baseball, entre autres, est plus facilement adaptable que le soccer, le
basketball aussi. Mais ce sera travaillé avec la Santé publique.
M. Arruda (Horacio)
:
Je pense que les fédérations, ce sont eux qui connaissent le mieux leurs jeux
et qui peuvent voir à changer un peu la réglementation ou les approches,
certains contacts qui ne pourront plus avoir lieu dans ce contexte-ci pour
essayer de respecter les choses.
C'est toujours les mêmes principes, hein?
Une distanciation de deux mètres. Peut-être qu'un jour la distanciation va
baisser à un mètre, là, particulièrement quand c'est des personnes jeunes,
parce que le risque de maladie est moins grand. On suit ce qui se passe dans la
littérature, ce qui est… Puis, je tiens à dire : Ce qu'on dit aujourd'hui
est vrai aujourd'hui; ce que ça va être demain, en fonction de la science, ça
peut changer.
Mais je pense qu'on veut le faire, comme
tel, puis travailler ça avec les acteurs clés. C'est comme dans toutes les
industries qu'on a ouverts, puis etc., c'est eux qui sont en mesure de mieux
dire. Et ils sont souvent très innovants dans leurs approches, tant et aussi
longtemps qu'on collabore. Puis après ça on discute, on interagit puis on
approuve, à ce moment-là, quand on pense que c'est acceptable.
Le Modérateur
:
Prochaine question, Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour,
M. Legault, Mme Charest et Dr Arruda. J'aimerais ça que vous m'expliquiez,
Mme Charest, comment on peut faire un match de soccer à deux mètres de
distance. Parce qu'à un moment donné il faut essayer d'enlever le ballon à
l'autre, là, c'est la nature du sport. Alors, ça va prendre des grandes jambes,
je ne sais pas. Comment ça va marcher? C'est des souliers de Patof? Ça
marche comment, là?
Mme Charest : Dr Arruda en
faisait mention de la créativité des sports, et ces protocoles-là seront à mettre
en place avec les différentes fédérations. Puis on se fie évidemment aux
acteurs qui connaissent le mieux le sport, à faire les adaptations nécessaires
et on verra aussi avec l'évolution des directives. Mais maintenant, dans un
premier temps, on se concentre sur l'entraînement des joueurs. Puis, pour avoir
fait un peu de sport dans ma vie, on est en phase de préparation, donc là on se
concentre pour donner accès aux jeunes à une certaine forme d'entraînement.
Donc, ils vont développer des habiletés, il pourrait y avoir des concours
d'agilité, des trucs comme ça, qui vont se faire en préparation d'une phase qui
sera, évidemment, en fonction de ce qu'on a comme directives. Mais il faut se
rappeler qu'on est dans un contexte de pandémie, donc le sport comme on le
connaissait, bien, il faut le réimaginer, et il sera adapté puis avec l'aval de
la Santé publique.
M. Arruda (Horacio)
:
Je n'ai pas participé aux discussions spécifiquement par rapport au soccer.
Même, étant Portugais, je devrais peut-être plus, mais je ne suis pas tellement
un adepte de soccer. Je m'excuse pour ceux qui le sont. Mais je veux juste vous
dire, dans le fond, il va y avoir des… Il faut voir aussi que les croisements
des personnes, rapidement, ce n'est pas le même élément que de rester à côté de
quelqu'un pendant un certain événement. On va voir comment ça va être organisé.
Mais je voudrais mentionner aussi... Pour
ceux qui n'ont pas connu Patof, c'étaient des souliers très longs, en ballon, parce
qu'il y a une génération qui n'a pas connu Patof. Je voulais quand même le
dire. Il n'est pas question qu'on mette des souliers de Patof pour les enfants
parce que ça serait un risque de traumatisme en s'enfargeant dans les souliers.
Je tiens quand même à vous le mentionner. Mais Patof veut dire qu'on est à peu
près du même groupe d'âge, j'ai l'impression.
Le Modérateur
: La
précision en sous-question.
M. Lacroix (Louis) :
Oui, mais ça a l'air comique comme ça, mais je vois mal comment... Ça veut
dire, là, à toutes fins utiles, qu'à la fin du mois, quand les matchs réguliers
vont pouvoir reprendre, le soccer, ça ne peut pas fonctionner. Il n'y en aura
pas, de matchs réguliers, là. Je ne vois pas comment... M. Legault,
comment vous pourriez jouer à ça, vous, le soccer distancé de deux mètres?
Est-ce que vous avez une idée là-dessus? Est-ce que vous pensez que vous seriez
capable?
M. Legault : Bien,
d'abord, un, j'ai joué au tennis dimanche passé, puis ça, ça c'est bien passé,
avec mon gars. Deuxièmement, je ne me souviens pas d'avoir eu de souliers de
Patof, moi, en tout cas.
Maintenant, les règles vont évoluer. Comme
le dit le Dr Arruda, on peut penser, là, de pouvoir avoir des contacts, mais
rapides, entre les joueurs. Ça va être possible, en tout cas, on l'espère, à la
fin du mois de juin. On espère bien de voir le hockey au mois d'août. Donc,
c'est sûr qu'au hockey ça va être la même chose. On va avoir besoin d'avoir un
petit peu de contacts. Bon, il y a toute la question, là... Je suis sûr que le
Dr Arruda va dire : Il faut que tout le monde se lave les mains avant et
après.
Et donc, bon, les consignes vont évoluer.
Pour l'instant, c'est l'entraînement. Mais je comprends très bien, là, qu'on ne
peut pas imaginer beaucoup de sports sans contact, là.
Mme Charest : Mais je pense
qu'on pourrait le voir aussi comme une phase de préparation, hein, puis
d'adaptation aussi, pour les joueurs. Et là c'est une superopportunité, puis là
c'est l'ancien entraîneur de soccer qui va vous donner l'opportunité qu'on a,
c'est vraiment de travailler sur des aspects techniques, pour les joueurs, sur
des jeux de zone, sur des jeux de passe, sur des jeux de positionnement et tout
ça.
Donc, on a vraiment une opportunité, en
préparation d'une nouvelle forme… Parce que, là, vous parliez de matchs réguliers.
Je pense qu'on a mis l'emphase là-dessus aussi beaucoup, là. Les matchs
réguliers comme on les connaît présentement risquent d'être un peu différents.
Mais, bien entendu, on va travailler avec la Santé publique puis les
fédérations. Puis les fédérations travaillent très bien. Et, déjà, à date, on a
une trentaine de protocoles qui sont faits par les différentes fédérations
sportives. Elles travaillent entre elles aussi pour adapter leur offre.
Et, tu sais, ce qu'on veut, là, c'est que
les jeunes et les moins jeunes puissent bouger et de leur donner une forme qui
est sécuritaire parce que c'est toujours ça, hein, l'objectif, c'est que nos
jeunes soient en sécurité puis qu'on ne soit pas, en bout de ligne, obligés de
reconfiner ou de revenir en arrière. Alors, vraiment, c'est l'objectif. Donc,
avec la Santé publique, on fait ce travail-là.
Le Modérateur
: Au tour
d'Alain Laforest, TVA Nouvelles.
M. Laforest (Alain) : M.
le premier ministre, Mme Charest, M. Arruda. Je vais rester dans le
sport. Bon, on a parlé de soccer, on a parlé de hockey, mais parlons de
baseball, puis on ne parlera pas de souliers de Patof, là. Si j'ai bien compris
ma leçon après 83 jours, il faut garder une certaine distance entre les
gens, deux mètres. Vous jouez au baseball, frappez un coup sûr, vous ramassez
au premier but, le joueur de premier but, il reste au marbre... Parce qu'il n'y
en a pas, de distanciation au baseball. La période peut être deux, trois,
quatre minutes, où les deux joueurs vont rester à proximité, là.
M. Legault : Oui, mais en
tout cas...
M. Laforest (Alain) :
Parce qu'on dit : On veut adapter les règles. Comment on fait pour adapter
les règles, quand les gens qui font des sports sont très près? C'est quasi
impossible.
M. Legault : Bien, vous
allez convenir, là, qu'au baseball, les gens sont moins près qu'au hockey ou au
soccer, là.
M. Laforest (Alain) :
Oui, mais ils vont être là plus longtemps.
M. Legault : Oui, il peut
avoir un gars au premier but puis, bon... qui essaie de voler le but, donc
l'autre va être proche, bon, pendant un certain temps. Mais il reste que, quand
même, il y a une distance. On a eu un petit briefing, puis je posais la
question : Est-ce que le receveur est trop proche du frappeur? Est-ce
qu'il y a deux mètres?
M. Laforest (Alain) : Et
l'arbitre.
M. Legault : Et l'arbitre
derrière, oui. Mais un arbitre, j'ai déjà vu la possibilité de mettre l'arbitre
derrière le lanceur. Oui, j'ai déjà vu ça, donc... Mais il y a moyen de
s'organiser, puis c'est plus facile dans certains sports que d'autres, comme le
baseball. Mais encore une fois, les consignes vont évoluer, puis moi, j'ai bon
espoir de voir Les Capitales, de voir l'Impact puis de voir le Canadien, dans
les prochains mois, jouer des vraies parties.
Le Modérateur
: En
sous-question.
M. Laforest (Alain) : On
va rester... Je ne veux pas vous parler de vos garçons, mais je vais vous
parler de votre bébé, là, Air Transat, qui est en difficulté actuellement. On
sait que la Commission européenne va peut-être dire non. Air Canada veut se
retirer. Est-ce que vous songez aider Air Transat, est-ce que vous êtes
vraiment inquiet de voir cette compagnie-là, là, carrément terminer? Parce que
ce n'est pas la seule compagnie aérienne qui a de la difficulté actuellement.
M. Legault : Bien, oui,
la situation est inquiétante. On a des discussions... Bien, ce n'est pas moi,
là, c'est Pierre Fitzgibbon, là, qui parle avec les gens de chez Air Transat,
de chez Air Canada, qui avait une entente puis qu'il y a peut-être encore une
entente, puis qu'il y a peut-être encore une entente. Il y a des discussions
aussi avec le gouvernement fédéral.
On va tous comprendre, là, que c'est
complexe. C'est peut-être un des secteurs qui est les plus touchés parce qu'on
peut penser que, pour retrouver le volume de passagers qu'on avait avant la
crise, ça pourrait prendre des années. Donc, évidemment, les loyers à long
terme, sur les avions, coûtent cher, donc ça suppose de faire une entente avec
les créanciers, ceux qui détiennent la dette sur les avions. C'est très
complexe et c'est une situation qui est très difficile, Air Transat, mais
on a des discussions avec Air Transat. Pierre Fitzgibbon puis
Investissement Québec parlent avec la direction d'Air Transat. C'est une
situation qui est inquiétante.
Le Modérateur
: Merci.
Patrice Bergeron, LaPresse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous trois. Bien, parlons sport. Dr Arruda, tout à l'heure, vous
avez fait allusion à ce qui existe comme état de littérature. Justement,
qu'est-ce que ça dit sur le contact en sport? Est-ce qu'il y a eu des
transmissions réelles lors de matchs de soccer, de baseball, de projection de
gouttelettes alors que les contacts durent quelques fractions de seconde? Étant
donné qu'il y a déjà des régions où il y a des pressions pour qu'il y ait des
matchs qui commencent parce qu'il n'y a déjà plus de cas dans ces régions-là
puis il y a déjà des régions où il y a même des programmes de sport-études qui
craignent pour des inscriptions parce qu'il y a découragement de ce sport
d'équipe là...
M. Arruda (Horacio)
:
Écoutez, je dois vous avouer que je n'ai pas fait la revue de littérature
moi-même par rapport à ça puis je n'ai pas nécessairement l'information, mais,
si on essaie de comprendre... parce que vous savez aussi, c'est que c'est un
phénomène nouveau. Des études publiées spécifiquement sur le sport, il y en a
peut-être eu. Je vais demander à mes équipes de vérifier cet élément-là puis,
si j'ai la réponse, je vous reviendrai là-dessus.
Mais ce qu'on fait, c'est qu'on extrapole
par rapport au principe de la projection des gouttelettes. C'est ce qu'on fait
partout dans la société, là. Prenons un exemple, juste vous donner un exemple,
on se rend compte, on l'a vu, hein, l'expérience au Québec puis ailleurs au
Canada que les abattoirs, c'est un endroit où il y a eu des grandes
transmissions, là. Puis ce qu'on... notre hypothèse, c'est : ce n'est pas
à cause qu'on manipule de la viande, c'est que les gens sont en chaîne, très
rapprochés les uns des autres comme tel.
Ça fait que je pourrais vous dire, là, je
ne sais pas si les gens... peut-être que la ministre a eu, dans ses équipes,
quelqu'un qui a rapporté des éléments en lien avec ça, mais je pense que le
principe général qu'on met, en fin de compte, c'est : ça se transmet par
des microgouttelettes qui tombent habituellement à l'intérieur de deux mètres
et qu'il faut y ajouter la protection, je vous dirais, là, de lavage de mains,
d'hygiène respiratoire. Puis dans l'étiquette respiratoire, maintenant...
première affaire, distanciation; deuxième affaire, hygiène des mains qui est
très importante; troisième chose, étiquette respiratoire qui était de tousser
dans son coude; puis là, maintenant, on a ajouté la question du couvre-visage.
Ça fait qu'avec ça, on essaie d'agir sur tous les facteurs.
Mais je vais quand même poser... votre
question est pertinente, surtout qu'on est en train d'ouvrir. J'imagine que les
équipes de l'institut ou ailleurs ont regardé qu'est-ce qui avait été publié.
M. Legault : Bon, moi, je peux
peut-être ajouter, là, parce que ça m'intéresse beaucoup, mais ce n'est pas moi
qui fais les discussions, mais il y a toutes sortes de scénarios qui sont
regardés, là. Je vous donne un exemple. On pourrait imaginer, pour les matchs
de hockey, que tout se passe à Las Vegas, que les joueurs soient dans des
hôtels — il y en a beaucoup de disponibles — qu'ils soient
là 14 jours à l'avance, donc, être certains qu'ils soient testés, mais
aussi qu'ils ne portent pas le virus et, bon, que les matchs aient lieu dans
seulement quelques endroits.
Je sais qu'au basketball, ils regardent
pour s'installer à Walt Disney, là, là où il y a beaucoup d'hôtels puis il y a
des gymnases pour la pratique. Mais évidemment, là, si les joueurs acceptent
d'être en quarantaine pendant 14 jours, d'être testés, bien là, si tous
les joueurs, on est certains qu'ils n'ont pas le virus, bien, ils peuvent jouer
puis ils ne peuvent pas se donner le virus les uns, les autres, là. Ça, c'est peut-être
l'extrême. Bon, là, il y a toutes sortes de scénarios intermédiaires.
Mme Charest : Mais moi, je
rajouterais aussi... tantôt, je parlais qu'il y a un travail qui se fait avec
les fédérations, mais qui se fait aussi avec l'Institut national du sport du Québec,
où il y a des professionnels, une équipe médicale qui est à documenter aussi
puis à faire des protocoles pour faire en sorte qu'il y ait une reprise plus
rapide. Puis évidemment, ça touche nos athlètes d'excellence, mais les travaux
qu'ils font sont partagés avec la Santé publique et font en sorte qu'on fait
évoluer la situation.
Donc, bon, évidemment, je ne connais pas
la revue de littérature, mais je sais qu'on fait du travail, et on seconde la
Santé publique, puis on fait évoluer les choses, définitivement.
M. Arruda (Horacio)
:
Puis on va surveiller ce qui se fait dans les autres pays aussi, parce que le
déconfinement est commencé dans d'autres pays, puis il y a d'autres pays qui
font du sport. On va voir comment aussi eux... s'ils vont rapporter des
éclosions ou pas dans ce contexte-là.
M. Bergeron (Patrice) : En
sous-question, puisque vous avez parlé, Mme Charest, de baignade, parlons
natation. Donc, on sait que cet été, les accès aux piscines seront plus
limités. Il y a énormément... des grandes communautés de nageurs en eau libre,
puis on nage individuellement, là, on ne parle pas de water-polo. Et il y a
plusieurs municipalités au Québec qui interdisent l'accès aux lacs actuellement
pour aller nager pour des faux prétextes. On dit que c'est la Santé publique,
alors qu'on nage de façon individuelle.
Est-ce que c'est vraiment... La pandémie a
le dos large, mais est-ce que c'est vraiment le message que les municipalités
doivent lancer, M. le premier ministre?
M. Legault : Bien, moi, ce que
je comprends, là, c'est qu'on peut aller nager dans un lac ou dans une piscine
en autant qu'on reste à deux mètres des autres personnes, là.
Mme Charest : Oui, bien,
évidemment, c'est... En fait, c'est l'indication qu'on a donnée, puis, encore
une fois, il y a l'Association des responsables aquatiques qui a travaillé,
pour les différents protocoles, avec la Santé publique. Donc, on peut se
référer à cette association-là, avec, bon, les installations municipales, avec
les différents organismes qui ont des plages publiques et tout ça. Mais il y a quand
même un protocole qui a été mis en place.
Puis comme je le mentionnais tantôt, bon,
les plages... pas les plages, mais les piscines publiques municipales avaient
déjà été annoncées, leur ouverture, et là, bien, on dit, comme les campings et
les lieux comme ceux-là peuvent aussi rouvrir. Alors, ça va donner plus
d'occasions, je pense, ou d'opportunités pour nos nageurs de nager.
Le Modérateur
: On
complète avec Hugo Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui.
Bonjour. J'aimerais revenir au projet de loi n° 61.
Vous avez entendu comme moi ce matin les critiques assez sévères de
l'opposition. En même temps, je vous ai entendu répéter à plusieurs reprises
que vous voulez collaborer, tendre la main, bon, faire des aménagements. Est-ce
à dire que vous excluez complètement la possibilité d'adopter ce projet de loi
sous bâillon?
M. Legault : Oui, on veut
l'adopter avec l'appui des partis d'opposition.
M. Lavallée (Hugo) : Quitte à
ne pas l'adopter, donc?
M. Legault : Bien, on aimerait
l'adopter parce que je pense que ça serait malheureux de perdre des mois de
travail, pour beaucoup de gens dans la construction, à cause d'une certaine
partisanerie. Moi, je ne peux pas croire qu'on n'est pas capables de
s'entendre, entre les quatre partis, pour faire travailler les gens dans les
prochaines semaines, les prochains mois, dans le secteur de la construction,
dans des projets publics qui sont nécessaires, comme des écoles, des maisons
des aînés, du transport collectif.
M. Lavallée (Hugo) : Question
pour Dr Arruda, maintenant. Il y a eu des recommandations, là, qui ont été
rendues publiques, du comité sur l'accès aux tests d'amplification des acides
nucléiques. Au nombre des recommandations, donc, on suggère de faire passer à
35 000 tests par jour le nombre de tests de dépistage réalisés,
surtout dans le contexte où il y aurait une deuxième vague. Est-ce que vous
vous préparez à ça? Est-ce que c'est même un scénario possible, envisageable
compte tenu des ressources matérielles, des ressources humaines et du fait
qu'on ait encore de la difficulté à atteindre chaque jour le chiffre de
14 000 tests?
M. Arruda (Horacio)
:
On cible ces éléments-là, comme tel, accompagnés, si vous me permettez, aussi,
par contre, d'études séroépidémiologiques qui, elles, vont nous permettre de
mesurer l'effet de la pandémie, de la première vague. Ça fait que, dans les
faits, c'est sûr qu'on a ça comme cible. Comme on vous l'a dit, on a déjà monté
à 14 000 prélèvements quelques fois, là. Maintenant, il y a comme une
baisse. On doit peut-être, probablement, plutôt que... On invite, le premier
ministre l'a fait tantôt, les gens à venir se faire tester, mais on va peut-être
devoir aller vers des milieux plus spécifiques pour aller faire certains
dépistages, particulièrement dans les milieux déconfinés, pour voir ce qu'il en
est.
Et puis en termes de capacités, là, en
termes de réactifs de capacité puis avec les nouveaux tests, on va aussi probablement
avoir sous peu... puis là je n'ose pas donner de date parce que, quand je donne
des dates puis je ne respecte pas, ça m'inquiète, mais un nouveau test qui va
être fait avec la salive et non pas nécessairement avec un prélèvement
nasopharyngé. Ça, ça va faciliter beaucoup, à notre avis, le dépistage parce
que ça évite d'avoir besoin d'un spécialiste, ou d'une infirmière, ou de gens
qui sont habitués à faire les prélèvements nasopharyngés. C'est seulement sur
15 millilitres de crachat qu'on est en train de valider les éléments.
Ça fait que, oui, on va augmenter en
termes de capacités. Il faut aussi équilibrer la chose, dans le sens où ce
n'est pas de faire des tests, non plus, seulement pour faire des tests
n'importe où n'importe comment pour perdre des tests puis, dans le fond, ça ne
donne rien. Mais effectivement ça fait partie de la stratégie, c'est majeur.
C'est majeur aussi, même actuellement, pour nous permettre de mieux voir
qu'est-ce qui se passe en termes de transmission communautaire.
Le Modérateur
: So, now, in English. The
first question is for Phil
Authier, Montreal Gazette.
M. Authier (Philip)
:A question for Dr.
Arruda. And also it refers to what the Premier just said, that you are seeing a
lack of discipline on the part... Well, we see it in parks. Everybody is seeing
it. I wonder if you could bring us up to date on what that means for what's
happening in Montréal as Montréal is deconfining, and we're seeing
this lack of discipline. How does that affect the evolution of the virus?
M. Arruda (Horacio)
:Actually, we have
not noticed, I would say, any effect in the data right now, but things can
happen rapidly because, you understand, it takes about a week to 15 days to get
the disease. Just imagine, there was this big manifestation in Montréal. It happened about… days ago, but
it takes, at least, I would say, seven, 10 days before we can observe it.
What is important is that
we have... And it's normal, you know. Summer is coming. We have been inside for
a long time. We are social people. We are not machines. We want to be in
contact with others. we want to even touch each other, depending... And everything
around us is making us think that the virus' disappeared, and it's not the
case. And we are becoming… living in a different way… it was before. We are in
«libération conditionnelle», conditional liberation. It's not...
Une voix
: …
M. Arruda (Horacio)
: Yes, probation. And, yes, in fact, everybody who would not respect
these two meters could be back home, not to jail, but back home. And this is
very important because those sensations, those close contacts between people
are the way that the virus is going to transmit from another one, into another one, into another one. So,
please, as the Premier says, keep your two meters away when you get out, make
sure, if you're sick or have any symptoms, to get screened, use a mask when you
go outside and if you cannot respect this two meters and wash your hands as
often as possible.
M. Authier (Philip)
: Someone just corrected me. The word is «parole».
M. Arruda (Horacio)
: Parole?
M. Authier (Philip)
: Right, sorry.
M. Arruda (Horacio)
: OK, thank you.
M. Authier (Philip)
: Some smart person.
M. Arruda (Horacio)
: We always learn something every day, and it's great.
M. Authier (Philip)
: But the question is
that we have 91 new deaths, more than 500 deaths announced in the last week.
The number of people getting COVID is going down. So why are so many people are
still dying?
M. Arruda (Horacio)
: In fact, what is doing is that we are correcting the database that
we have. Through people who died in 8th of April, there is one who died and was
not countabilized in the statistics for different systems. They have not been
declared, they have been declared but with partial information, we cannot find if there was a test confirmed or not. So all that
stuff is because we are getting more and more information from cases that have been happening in April or in May.
And it's normal in a
system, dynamic like this. But we are making our best now to have a... It's, I
would say, hand based or I would say fax-type of system which is not as fast as
a computer. By situation, it's
a paper formula. We are... I don't to say dates, but probably next week, we're
going to have a new system of countabilizing. There will still cases that will
not be every day known, because it takes at least three, four days before they
get into the system, but we will lower this effect.
We could have chosen to
not give you the information
and do a report in three months and correcting for the ones who have not been.
But we... by transparency, we put all the information. We are now... and last week, and this week, we went back to
compare two bases, the one of the statistics of disease
and the ones in our specific system for COVID. And then we are matching the
both and try to finding out if we forgot or something happens with no
declaration. And it's why we are seeing now last week and this week numbers
going up, that are not recent, that are the ones who have not been declared
about a week or a month or three months ago.
Le Modérateur
:
Thank you. Next question, Cathy Senay, CBC News.
Mme Senay
(Cathy) : Good afternoon. I was wondering...
the parents listening to you right now, the ones that might think that the
rules... number of players, physical distancing, that will be... playing for
their kids... be playing soccer and baseball... will be too different this year
and they might consider not paying or wanting to have their money back. So what
do you tell them?
M. Arruda (Horacio)
:
I don't know. But in a public health perspective, you know, it's not because
the rules are different that you're not obtaining the gain of doing sport, of
being in social relation with your friends, you know? I think it's just like if
you have soccer two, soccer COVID, which is a different soccer but it's going
to be the soccer COVID. And I think really that I can think that the
federations and the ones who love sport, even the sport is different, that is
also an opportunity to practice, to prepare. And I'm not as good... I'm not a
medal Olympic at all. And I'm not very good on sports.
I can tell you, I'm the one who everybody left besides, they don't want him in
the team, because I'm more trouble than helping. But I will let
Mme Charest answer that.
M. Legault
:
That's why you became a doctor.
M. Arruda (Horacio)
:
That's why I became a doctor, exactly.
Mme Charest :
What I was going to say is...
Une voix
:
...
Mme Charest : Yes. The benefits from being together... the kids, they lack being with
their friends very much, so that's one benefit that's going to happen, starting
next Monday. And the physical benefits are going to be there, because they're
going to be playing, they're going to be developing skills, they're going to be
active, cause we want kids to be active. So, it's going to be different, but
it's going to be still being active, playing, having fun with their friends,
being social. So, I think for the parents it's as good as playing. Maybe it's
not going to be as fun as watching, for the parents, in the stands, but for the
kids, the benefits are going to be there for sure.
M. Legault
: Good
point.
Le Modérateur
: Second question.
Mme Senay
(Cathy) : Good point, yes, good point. Second question. It's a question from one of my colleagues. A Québec Public Health committee is not recommending, so, not recommending
random or large scale testing of COVID-19 in its latest report — that was May 19th? And the
committee also notes : «Routine testing of healthcare workers coming from
hot zones is not a priority.» So, it's hard to understand, because you continue
to highlight the increased testing capacity in Québec, but at the same time you have this committee, these
recommendations to regional health public directors that they had to limit important testing.
M. Arruda
(Horacio)
: OK. First of all, this is
recommendations, it's not necessarily orientations of the Public Health Director and his teams, so I think that it is
based on different analysis, which is done. Depending on the capacity we'll
have... And we will not only look at screening tests, we will also look at
seroepidemiology, you know?
Because the issue is that
if you screen in a very low population, when there is no high transmission, you're going to lose a lot of
energy for nothing. But, if you take screening blood, you can now know what is
the real prevalence, you know? Because it's like if you test somewhere where
there is... You go to a lake, there is no fish in the lake, you're going there,
you're going to lose a lot of time and have no fish. If you go somewhere where
there is more fishes, OK, the rentability of that, of the time you're going to
stay is there. So, it's a... of balancing that.
And those recommendations
could be OK for certain regions
when there is no much, I would say, cases, but could be different for Montréal, because there is active
transmission. So, it's based on that, it's a general recommendation, but we
will adapt that, and also we will make sure that we have the capacity to do the
screening of the outbreaks.
Le Modérateur
:
Thank you. Next question, Samuel Pouliot, CTV News.
M. Pouliot
(Samuel) : Good afternoon. Mr. Legault,
the Montréal Economic Institute has released a study that says the lockdown measures were an overreaction to the problem and relied too heavily
on academic models that were flawed. It says the economic repercussions could
lead to more deaths than COVID itself. What is your reaction to that? Do you
think the lockdown was an overreaction?
M. Legault : No. I disagree with the fact that the lockdown was an overreaction.
I think that, with the information we had at the time, and if it was to restart tomorrow, it was important to make sure that we put all
chances on our side to not spread too much the virus, and the best way was to
close businesses. So I think it was the right decision.
M. Pouliot
(Samuel) : And, Ms. Charest, how can you
insure that, during games, players still respect distancing measures? And how
different will soccer games, for example, be different to insure that there's
no exposure to the virus?
Mme Charest : Well, I'm pretty confident. And, seeing the way kids have been
reacting to starting school and how they comply to the measures, I'm pretty
confident that people are going to comply to the rules again in sports. And
it's the responsibility of the organizations and the
federations to make sure that their members do comply to those rules. And again the purpose of that is to make sure that we are not locking
down again. So I think pretty much everyone will comply to those rules.
And, like I said, the
sport will be different from the past because we do have some measures to
respect. It's the two metres distanciation, and cleaning the ball before we
start and after, and all that. But the federations are doing a protocol and
work with the «Santé publique» to make sure that we have a safe place for kids.
Le Modérateur
:Thank you. And now
a question from
Raquel Fletcher, Global News. Why did you decide the ease day camp ratios?
With more kids in camps, will other restrictions be eased?
M. Arruda
(Horacio)
: Excuse me? I'm sorry.
Le Modérateur
:
Do you want me to repeat the question?
M. Arruda (Horacio)
:
Yes, would you repeat the question?
Le Modérateur
:
Yes. The question is...
M. Legault :
Why did you decide to ease the number...
Le Modérateur
:
Day camp ratios.
M. Legault :
...the ratio in the camps?
M. Arruda (Horacio)
:
OK, OK. As you know, first of all, we are further in our process. There is less
risks actually. There is new data coming around the transmission for youth. The
benefits of camps for youth are very important. The risk of disease is lower than what we think. Look at schools, what happens,
there are cases, but there was no big health impacts. And it was already
planned that we would probably begin with a lower rate and go further. Because,
I think, if we do that, more kids are going to be able to go to day camps, and
I think that's the reason. And I'm sorry, I was jus answering an emergency in
my phone. So, I will put my phone there and, so, sorry for that.
Des voix
:
…
M. Arruda (Horacio)
:
It's not professional.
Le Modérateur
: I'm sorry. The other part or
the question from Raquel was: With more kids in camps, will other restrictions
be eased?
M. Arruda (Horacio)
: In fact, we are really evaluating that. And, you know, even our
paediatricians have said that we should probably have
no more than two meters, going perhaps down to one or even none, going into…
considering groups as family social. So, all the scenarios are going to be made
and probably even in the scenarios for school, in September or end of August.
We will see how we are going to manage and based on the experience we had
elsewhere in the world and also here in Québec or in the regions away from
Montréal.
Le Modérateur
: Thank you. And the very last question from Raquel, for Premier
Legault. The army appears to be pulling out of CHSLDs. How are the discussions
about keeping the army until September going?
M. Legault
: We still have a good discussion, and I'm very confident that we
will be able to keep the 1,000 soldiers we have right now.
Le Modérateur
: So, thank you all. C'est ce qui complète pour cette
conférence de presse. Et à bientôt.
(Fin à 14 h 11)