(Treize heures deux minutes)
Le Modérateur
: Alors,
chers collègues, heureux de vous retrouver. Bienvenue à cette conférence de
presse, donc, pour faire le point sur la situation au Québec quant à la
COVID-19. La vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique,
Mme Geneviève Guilbault, est accompagnée aujourd'hui du directeur national
de santé publique, Dr Horacio Arruda.
Alors, Mme la vice-première ministre, à
vous la parole.
Mme Guilbault :
Merci beaucoup, M. Gagnon. Bonjour, tout le monde. Donc, je vais commencer
en remerciant les personnes qui ont fabriqué le masque que je porte
aujourd'hui, donc Nathalie et Stéphane de chez Vêtements sports Apogée, fait
chez nous, dans Louis-Hébert, dans ma
circonscription. Donc, merci beaucoup et merci d'ailleurs à tous nos
entrepreneurs qui confectionnent des masques.
Et je veux commencer
aujourd'hui en faisant un rappel très important sur l'importance, justement, de
porter le masque, le couvre-visage. C'est très important que tout le monde développe
cette nouvelle habitude, ce nouveau réflexe de porter le couvre-visage quand on
sort de chez nous, en particulier quand on veut se rendre dans des endroits où
la distanciation est plus difficile, entre autres dans les transports en
commun, entre autres dans les commerces, mais... donc, c'est une nouvelle
habitude qu'il faut développer, qu'il faut cultiver. Ce n'est pas instinctif
pour nous, ce n'est peut-être pas naturel pour nous encore, de porter le
couvre-visage quand on sort de chez nous, mais il faut absolument développer
cette habitude-là. C'est une habitude qui est là, du moins, pour rester pour un
certain temps dans les prochaines semaines.
Donc, je vous invite à regarder ce qui se
fait, d'ailleurs, chez nous, dans nos entreprises québécoises. Il y a plusieurs
artisans québécois qui se sont mis à produire des couvre-visage artisanaux,
donc, certains qui sont très beaux, d'ailleurs, celui que je porte aujourd'hui,
entre autres exemples. Donc, regardez ce qui se fait, c'est une façon, à la
fois, d'encourager nos entrepreneurs, de faire de l'achat local et de protéger
les autres parce qu'on le dit souvent, porter le couvre-visage, ça permet entre
autres de protéger les autres qui nous entourent.
Donc, je vais passer au bilan de la
journée. Alors aujourd'hui, on rapporte 71 nouveaux décès, pour un total
de 3 718. J'offre mes condoléances, au nom de tout le gouvernement, aux
familles et aux proches de ces personnes-là. On a maintenant
44 775 cas confirmés, une augmentation de 578 cas. C'est aussi
important de dire qu'on a 12 822 personnes qui sont guéries du virus.
On a 183 personnes aux soins intensifs, une augmentation de trois. On
a 1 516 personnes hospitalisées, une diminution de 20.
Et je veux faire une précision sur le
nombre d'hospitalisations, sur la variation du nombre d'hospitalisations, qui
est aujourd'hui de 1 516 et qui était autour de 1 700 ou un petit peu
plus, hier, de mémoire. Donc, on a le nombre, maintenant, de personnes qui ont
été infectées et qui ont été traitées dans des milieux non hospitaliers. Donc,
on a retiré ces personnes-là de la liste parce qu'elles ont été traitées,
justement, dans des milieux qui ne sont pas hospitaliers, par exemple, dans des
centres de convalescence ou dans des centres de réadaptation. Donc, on a
environ 200 personnes qui ont été traitées dans ces circonstances, ce qui
fait qu'on les a retirées de la liste, ce qui explique la variation du nombre
d'hospitalisations par rapport à hier.
Donc, dans l'ensemble, là, on continue
d'observer une tendance encourageante, une tendance, par contre, avec laquelle
il faut toujours être prudent. Oui, on peut s'en réjouir, mais il faut
comprendre que cette tendance-là, qui se montre encourageante, c'est grâce,
toujours, et ça dépend toujours de la somme de tous les petits gestes qu'on
pose au quotidien, que tous et chacun nous posons au quotidien pour contenir,
limiter, freiner et diminuer la propagation du virus et la contagion.
Donc, ce n'est pas le moment de relâcher,
on le dit souvent, mais c'est très important. On se raccroche, dans ces temps
difficiles, à la moindre parcelle d'espoir, à la moindre bonne nouvelle. Donc, il
y a cette tendance encourageante, mais il ne faut pas relâcher parce que ça
dépend toujours de ce qu'on fait et de ce que nous continuerons de faire. Donc,
si on veut continuer d'avancer dans la bonne direction, il faut maintenir nos
bonnes habitudes de distanciation, d'hygiène, et le port du couvre-visage aussi,
autant que possible.
Ceci dit, on est très conscients, je suis
très consciente, qu'après deux mois c'est de plus en plus difficile de se
montrer aussi disciplinés, aussi respectueux des règles. Et, en particulier, à
l'approche de l'été, avec l'arrivée du beau temps, on s'ennuie de notre monde.
On s'ennuie de nos amis, de notre famille, de nos enfants, de nos parents, de
nos grands-parents, selon. Et donc ça finit par être dur sur le moral. Ça, on
en est très conscients.
C'est la raison pour laquelle on a
réfléchi, avec la Santé publique, à un moyen de trouver une façon d'assouplir
les règles qui interdisaient les rassemblements, qui encadraient, disons, les
rassemblements. Et il fallait trouver une façon de le faire sans compromettre
ou sans mettre en péril la santé des Québécois, parce que, faut-il le rappeler,
la santé, votre santé, la santé de tous les Québécois, ce sera toujours notre
priorité numéro un, mais il fallait essayer de trouver un équilibre. Et la
dernière fois que j'étais ici, je me souviens, on a annoncé notre plan d'action
en santé mentale en disant : Il faut trouver l'équilibre entre les efforts
qu'on investit pour protéger notre santé physique et les efforts qu'on investit
pour protéger notre santé mentale.
Donc, il fallait trouver cet équilibre
entre notre bataille contre le virus et le fait qu'on veuille retrouver une vie
un tant soit peu normale. Et je suis donc heureuse de vous dire que la Santé
publique nous a donné le feu vert pour aller de l'avant avec certaines mesures
d'assouplissement en ce qui a trait aux rassemblements extérieurs. Donc, dès
vendredi, dès le 22 mai, dans deux jours, il sera possible de faire des
rassemblements extérieurs restreints à certaines conditions très importantes.
D'abord, les rassemblements à l'extérieur
devront être d'un maximum de 10 personnes. Et puis ces rassemblements de 10
personnes maximum devront inclure des personnes provenant d'au maximum trois
ménages, ou trois familles, ou trois adresses, appelons ça comme on veut, mais
donc trois cellules de personnes, si on veut, qui, habituellement, demeurent ensemble,
donc 10 personnes maximum, provenant de trois familles différentes maximum, et toujours
à l'extérieur de chez vous, de votre maison, de votre appartement, que ce soit
dans votre cour ou, évidemment, dans les parcs ou autres espaces. Mais on pense
plus spécifiquement, là, au fameux barbecue et à la fameuse envie qu'on sent,
là, un peu partout, avec l'été qui arrive, de pouvoir inviter des amis ou de la
famille chez nous. Ça veut donc dire qu'on peut... par exemple, une famille
pourrait inviter des amis de deux autres familles chez elle pour se rassembler
dans la cour, à condition qu'il y ait un maximum de 10 personnes, un
maximum de trois familles, et toujours en gardant aussi, autant que possible,
la distanciation de deux mètres. Ça aussi, c'est très important, donc à
l'extérieur, distanciation, dix personnes maximum, trois familles maximum.
Ça veut dire aussi, un autre exemple, que
des enfants... parce qu'on a entendu le cri du cœur de nos jeunes, les enfants
qui aimeraient ça pouvoir socialiser à nouveau en dehors des jeux vidéo et des
écrans, donc des enfants de trois familles pourraient se réunir ensemble puis
jouer dans une ruelle ou dans la cour de l'une ou l'autre de ces familles-là.
Donc, à condition que ce soit maximum en provenance de trois familles, une
dizaine d'enfants maximum pourraient jouer ensemble à nouveau.
Donc, ce sont des bonnes nouvelles. Mais,
il faut comprendre que c'est toujours le même principe. À mesure qu'on annonce
une nouvelle avancée, si on veut, vers un retour à la vie normale, c'est toujours
à condition de demeurer scrupuleux sur le respect des consignes de santé
publique. Parce que c'est toujours un test qu'on fait. Quand on annonce une
nouvelle possibilité, bien, c'est toujours un test parce qu'il faut voir après
ça les effets que ça va avoir sur la courbe, sur la contagion, sur le réseau,
etc. Donc, à chaque fois qu'on annonce ces nouvelles possibilités, ce sont des
bonnes nouvelles, mais on doit absolument les accompagner d'un respect strict
des mesures de santé publique, continuer de se laver les mains, continuer
d'être à deux mètres autant que possible et le port du couvre-visage. Mais,
quand même, ce sont des bonnes nouvelles.
C'est sûr que, quand on pense que des gens
pourraient recevoir d'autres personnes dans leur cour, on demande de garder une
distance autant que possible, mais, il faut être réaliste, là, c'est évident
que quelqu'un à moment donné va devoir entrer pour peut-être aller à la salle
de bain. S'il y a de très jeunes enfants, quelqu'un pourrait devoir entrer pour
changer une couche. Bon, il y a des situations comme ça qui sont l'évidence et
qui vont nécessiter peut-être d'entrer à l'intérieur. Mais, s'il vous plaît, on
vous demande d'éviter de vous rassembler à l'intérieur. On n'est pas rendu là
pour le moment. Donc, pour l'instant, on fait le test à l'extérieur, sous
réserve, là, comme je disais, de certaines choses qui sont du gros bon sens,
là, le fait de devoir accompagner un enfant à la salle de bain, etc., mais
éviter de vous transporter à l'intérieur.
On n'est pas rendu à pouvoir autoriser les
soupers entre amis, les partys, les rassemblements dans les sous-sols, et tout
ça, à l'intérieur dans les appartements, dans les maisons, peu importe. On
n'est pas rendu là. On vous demande de vous en tenir à des rassemblements à
l'extérieur, 10 personnes maximum, trois familles maximum, en respectant
autant que possible la distanciation de deux mètres et d'éviter, là... Tu sais,
c'est ça, des fois, bon, un vendredi ou un samedi soir, on invite les gens, à
mesure que la soirée avance des fois il commence à faire noir, des fois il
commence à faire froid, puis on peut avoir le goût de rentrer en dedans. Mais,
s'il vous plaît, ne succombez pas à cette tentation. Pour l'instant, on s'en
tient aux rassemblements extérieurs. Quand c'est terminé, on rentre chacun chez
nous. On verra l'effet que ça aura et on verra éventuellement la possibilité de
peut-être pouvoir le faire à l'intérieur.
Mais aujourd'hui, on annonce pour
l'extérieur, ce qui est déjà une très bonne nouvelle, parce que ça va quand
même nous permettre de revoir nos amis, de revoir notre famille et de profiter
du beau temps. On sentait que ça, c'était une envie qui était très, très
répandue. Il y a même déjà beaucoup de gens qui profitaient de l'extérieur. Il
commence à faire beau. Il annonce beau en fin de semaine et tout ça. Donc, vous
allez pouvoir profiter du beau temps, profiter des gens qui vous entourent, et
ça, ça va faire bien du bien à tout le monde, parce que, comme je le disais, on
sent que, là, après deux mois de confinement, on était rendus là.
Et on a une autre annonce aussi à faire
aujourd'hui, que je ne ferai pas en détails en ce moment, mais dont je vais
vous donner un avant-goût. Une autre bonne nouvelle qui, d'après moi, va rendre
les Québécois heureux, à savoir que la Santé publique nous a également donné le
feu vert pour rouvrir progressivement tout ce qui est soins corporels, soins esthétiques
et soins de santé privée. On pense, entre autres, aux salons de coiffure et aux
cliniques de dentiste qui pourront rouvrir éventuellement.
Les dates qui ont été arrêtées pour le
moment, c'est le 1er juin pour ce qui est des soins de santé privés dans tout
le Québec. Et pour ce qui est des soins esthétiques corporels, ce serait le 1er
juin en dehors de la grande région de Montréal et de la MRC de Joliette. Donc,
la date pour la réouverture des soins... des entreprises, c'est-à-dire de soins
corporels et esthétiques, pour la grande région de Montréal et pour la MRC de
Joliette reste à déterminer. Mais donc on a déjà ces deux dates-là qui sont
prévues, ce qui est encourageant. On entendait quand même beaucoup parler, là,
de l'impatience ou, en tout cas, de la hâte des gens de voir, entre autres, les
salons de coiffure rouvrir. Donc, ce sera une bonne nouvelle qui sera
accueillie, j'en suis certaine, aujourd'hui. Et ce seront mes collègues
ministre de la Santé et ministre du Travail, Danielle McCann et Jean Boulet,
qui feront cette annonce un petit peu plus tard cet après-midi avec tous les
détails qui en découlent.
Donc, toutes ces belles annonces qu'on
fait aujourd'hui, je le répète, ça dépend aussi de notre capacité à maintenir
nos bonnes habitudes de distanciation et d'hygiène, parce que, si la contagion
devait repartir de plus belle, si on devait percevoir des effets indésirables
aux nouvelles possibilités qu'on s'offre collectivement, bien, on devrait faire
marche arrière. Souvenez-vous, quand on avait annoncé le plan de déconfinement
des régions, on avait certaines dates là-dedans... et la réouverture aussi, les
écoles, les services de garde et tout ça, on a dû, depuis ce temps-là,
repousser certaines dates, entre autres à Montréal, pour les commerces, les
écoles.
Donc, quand on sent que c'est nécessaire,
quand la Santé publique sent que c'est nécessaire, on n'hésite pas à faire des
reculs ou à modifier des dates parce que la santé, c'est la priorité. Donc, la
meilleure façon que nos investissements continuent de payer puis d'être
rentables, c'est de continuer d'investir en prévention et en mesures de protection,
et de distanciation, et d'hygiène.
Je veux aussi faire une mise au point sur
les vacances de nos infirmières parce qu'il y a des informations qui ont
circulé par rapport à cette question-là, qui ont été diffusées, entre autres
hier, sur les vacances que pourront prendre nos infirmières cet été. Donc, je
veux être très, très claire là-dessus. Nos infirmières vont pouvoir bénéficier
cet été d'un repos qui est amplement mérité. Donc, il n'est pas question
d'empêcher nos infirmières de prendre des vacances.
Par contre, on va favoriser des séquences
de vacances de deux semaines. Et il va falloir que les établissements, bien sûr,
s'assurent de pouvoir maintenir l'offre de service un petit peu partout pour
des raisons évidentes. On ne peut pas se permettre d'avoir de ruptures de
service, déjà que, bon, le personnel est un enjeu, ce n'est un secret pour
personne, depuis les dernières semaines. Mais donc il n'est pas question
d'empêcher les vacances. On va faire le maximum pour s'assurer que nos
infirmières puissent avoir des vacances. Et, dans les zones froides, les
vacances vont pouvoir être gérées comme elles le sont d'habitude, là, en vertu
des ententes et des règles syndicales.
Donc, je voulais faire cette mise au point
là parce que c'est important que nos infirmières sachent qu'on est très
conscients du fait qu'elles méritent amplement ce repos, et on doit avoir tout
le monde aussi frais et dispos que possible cet automne pour, entre autres,
prendre soin de nos personnes vulnérables.
Pour mes remerciements du jour, bien, je
vais revenir sur le port du masque et je vais remercier à nouveau tous nos
entrepreneurs québécois. Je l'ai dit déjà d'entrée de jeu, mais je veux vraiment
remercier en particulier ceux qui n'avaient pas l'habitude nécessairement de
produire ce genre de produit là, donc qui se sont un peu revirés de bord, si
vous me passez l'expression, très rapidement et qui se sont adaptés
spontanément au besoin qui s'est présenté, avec le fait qu'on doive maintenant
porter un couvre-visage, donc des couturiers, des couturières, entre autres,
des entreprises qui se sont mis à fabriquer des couvre-visages pour les citoyens,
qui font de très beaux produits, avec, bon, une gamme de prix, et tout ça.
Donc, il y en a qui sont accessibles,
selon les besoins et selon l'intérêt, pour une foule de gens. Donc, on a eu ce
besoin-là qui s'est présenté, dont on ne serait pas douté il y a quelques
semaines. Ça prenait des gens qui s'adaptaient, puis qui étaient capables
d'être créatifs, puis de rapidement en produire, et c'est ce que nos
entrepreneurs ont fait.
Et, au-delà de ces remerciements-là, je
veux vraiment faire un appel à tout le monde. Regardez ce qui se fait chez
nous. Regardez les couvre-visages qui sont produits par nos artisans québécois.
Il y a des choses très intéressantes. Et, plus largement, assurez-vous de
disposer de ce couvre-visage-là et développez le réflexe de le mettre dès que
vous sortez de chez vous. Ce n'est pas la... Au-delà de la question d'être
obligatoire ou non, c'est vraiment un réflexe puis une habitude qu'il faut
qu'on développe. On n'est pas habitués. On le sait, ça fait bizarre peut-être
les premières fois, mais il faut développer cette habitude-là. Je lisais ce
matin un article qui disait qu'à Québec entre autres, chez nous, les gens
n'étaient pas encore très, très habitués ou ne le portaient pas beaucoup.
Donc, je fais un appel à mon monde à
Québec. Développez l'habitude, procurez-vous un couvre-visage et habituez-vous
à le mettre. Il y en a des très beaux, comme je l'ai dit. Donc, des fois, s'il
y en a qui ont des enjeux plus de coquetterie, vous allez certainement trouver
chaussure à votre pied dans toute la gamme de beaux produits qui se fait chez
nous, à Québec. Donc, merci à nos entrepreneurs et, s'il vous plaît, commencez
à développer cette habitude pour ceux qui ne l'ont pas encore prise.
Donc, je vais terminer en vous disant,
comme toujours, de ne pas relâcher. Ce n'est pas le temps de lâcher nos
efforts. Au contraire, c'est le temps de jouir des nouvelles possibilités qui
nous sont offertes, entre autres celle à partir de vendredi. Donc, vous pouvez
déjà penser à qui vous voudrez inviter en premier pour votre premier
rassemblement de 10 personnes maximum et trois ménages maximum à
l'extérieur et à deux mètres. Mais continuez d'être respectueux des règles et
continuez de faire le maximum pour que tout ce qu'on a investi comme efforts
collectifs pour pouvoir aller vers graduellement une vie normale, bien, ça
puisse continuer de payer et qu'on puisse continuer de, justement,
graduellement retrouver cette vie aussi normale que possible.
Donc, ne lâchez pas. On continue et puis
profitez quand même du beau temps en fin de semaine et dans les prochains jours
avec vos amis, à partir de vendredi.
Le Modérateur
: Merci.
Est-ce que vous souhaitez résumer en anglais ou on va directement aux
questions? Oui.
Mme Guilbault :
Oui, tout à fait. Good afternoon. I know it's getting harder and harder to stay
disciplined after more than two months, especially with the coming summer. We
miss our friends, we miss our family. That's why I'm very happy to say that
Public Health has given us the green light to allow outdoor gatherings, under
certain conditions, starting this Friday.
First, the gathering
should be limited to a maximum of 10 people and
that should include people from up to a maximum of three households. We're not yet allowing indoor dinners with
friends or parties. The situation remains fragile and we must remain cautious. But for now it will
allow us to see friends and enjoy the good weather that is coming. I think it
will all do us good.
Public Health has also
given us the green light to gradually reopen personal care and private
healthcare businesses. We are talking about hair salons and dentists among
other things. It will be done with special health measures to protect everyone.
For private healthcare, it will be from June 1st everywhere in Québec. For personal care, it will be from
June 1st outside the Montréal region and the MRC de Joliette. The date remains to be determined
for the Montréal region and for
Joliette. My colleagues Danielle McCann and Jean
Boulet will announce all the details later today.
I will conclude by that
this is not the time to stop our efforts. If we continue to follow the
instructions, we will continue to move in the right direction all together. Thank
you.
Le Modérateur
: Merci, Mme
la vice-première ministre. Alors, pour la période des questions, nous allons
débuter aujourd'hui avec Mylène Crête, Le Devoir.
Mme Crête (Mylène) :
Bonjour, Mme Guilbeault. Alors, il y a eu un premier décès d'un détenu de la
prison de Bordeaux, de la COVID-19. Est-ce que c'est le signe que les mesures
que vous avez mises en place n'ont pas fonctionné?
Mme Guilbault :
Bien, d'abord, je veux offrir mes condoléances, bien sûr, à la famille de cette
personne-là. Bien sûr que je ne peux pas donner de détails sur le cas en question,
mais effectivement il y a eu un premier décès. Mais je l'ai dit souvent, les
mesures nécessaires dans nos centres de détention, dans le réseau carcéral au Québec...
Bien sûr, on fait face à des défis dans ces milieux d'hébergement fermés, comme
dans d'autres milieux d'hébergement fermés, mais des mesures ont été prises dès
le début pour limiter autant que possible la contagion, entre autres à l'Établissement
de détention de Montréal, établissement Bordeaux. Et ces mesures-là
fonctionnent, dans la mesure où il y a seulement environ 2 % de la population
carcérale qui en ce moment est infectée. Et donc le nombre de cas de personnes
infectées, d'ailleurs, à Brordeaux, a diminué. Il était hier plus élevé
qu'aujourd'hui. Aujourd'hui, on est 60 personnes infectées. Donc, les gens
guérissent aussi, donc, ce qui fait que, dans l'ensemble, les données
diminuent. Mais donc ça fonctionne relativement bien.
Évidemment, on ne peut pas empêcher tous
les cas, donc c'est certain qu'il devait... c'était prévisible qu'il devait y
avoir des cas éventuellement. Mais rappelons qu'il y a plusieurs mesures.
Depuis le mois de mars, les visites ont été suspendues, les peines discontinues
se purgent à la maison, toutes les activités qui peuvent se dérouler à
distance, en visioconférence, en visioparloir, on le fait. Il y a eu aussi des
réaménagements, là, au sein de la prison de Bordeaux pour vraiment déterminer
des secteurs d'isolation et des secteurs de personnes infectées, donc s'assurer
autant que possible que les mesures de distanciation puissent être respectées à
l'intérieur des murs. Donc, il y a plusieurs mesures.
La Santé publique aussi suit la situation
de très près. À Montréal, on travaille beaucoup, au ministère, avec la santé
publique du CIUSSS local qui, en fin de compte, nous donne aussi les
directives, là, à appliquer, comme c'est le cas, d'ailleurs, dans l'ensemble
des secteurs d'activité au Québec. C'est toujours la Santé publique qui
chapeaute l'ensemble des mesures de prévention, les tests, et tout ça. Il y a
plus de 500 tests qui ont été effectués aussi dans le réseau carcéral.
Donc, ça va bien. Il y a des cas malheureux, et, encore une fois, je veux
offrir mes condoléances à la famille de la personne en question, mais les
mesures, elles ont été prises très rapidement, dès le départ.
Et, malgré l'impossibilité d'éviter tout
cas de COVID, je considère que, somme toute, ça se passe relativement bien dans
le réseau carcéral actuellement. L'accès aussi aux équipements de protection
individuelle se passe bien, il n'y a pas d'enjeu par rapport à ça. On se
parlait de ça la semaine dernière, vous et moi, d'ailleurs. Donc, ça se passe
bien. Les personnes, entre autres le personnel qui doit porter de l'équipement
selon certaines conditions qui ont été déterminées en collaboration avec la
Santé publique, ont accès à cet équipement. Donc, dans l'ensemble, ça se passe
relativement bien.
Mme Crête (Mylène) :
Est-ce que vous savez il y a combien de secteurs en tout, dans l'établissement,
qui sont en confinement? Et jusqu'à quel point on craint que les cas à
l'intérieur des murs de la prison puissent amener des infections à l'extérieur?
Mme Guilbault :
Bien, c'est pour ça qu'on essaie d'éviter aussi… Il y a deux secteurs, pour
répondre à votre question, et les personnes qui sont dans ces deux secteurs là
ont toutes été testées. Donc, ça, je veux amener ce point-là. Alors, on sait ce
qu'il en est, là, des personnes dans ces secteurs-là. Mais on veut éviter
autant que possible les déplacements. C'est pour ça que je disais que tout ce
qui peut se dérouler à distance se déroule à distance. Quelqu'un
qui doit absolument se déplacer, que ce soit pour une raison médicale ou, bon,
qui doit absolument aller, par exemple, au palais de justice ou autre, et bien,
là, il y a beaucoup de matériel, là, il y a tout le matériel de protection qui
est prévu en conséquence, donc des blouses, visières, etc. Alors, on prend toutes
les précautions pour éviter que les gens se déplacent, et, quand c'est
absolument nécessaire qu'il y ait des déplacements dans la prison ou que les
gens doivent sortir du centre de détention, bien, on a l'équipement en
conséquence pour limiter autant que possible la propagation.
Mme Crête (Mylène) : Merci.
Le Modérateur
: Merci. Prochaine question, Alain Laforest, TVA.
M. Laforest
(Alain) : Oui. Mme la vice-première ministre, Dr
Arruda. Dr Arruda, une question pour vous. Compte tenu de ce qu'on vient
d'annoncer aujourd'hui puis qu'on sait que Montréal, c'est encore une zone
chaude, je pense que je ne me trompe pas en le disant, on ouvre les commerces
lundi, on permet les rassemblements vendredi, c'est quoi, le risque qu'il y ait
une nouvelle éclosion, une explosion des cas à Montréal?
M. Arruda (Horacio)
: Le risque, je vais vous dire, il va être associé, à mon sens, très
honnêtement, à jusqu'à quel point les gens peuvent respecter la distanciation,
je pense que c'est un élément, le port du masque, l'hygiène respiratoire et les
consignes. C'est sûr que quelque part, premièrement, on sait que déjà certaines
personnes se rassemblent. Un, on est au clair avec le fait que, si c'est un
rassemblement aux 10, ça ne devient pas adéquat. Donc, ça, ça vient préciser le
type de rassemblement puis ça vient, je vous dirais, donner une consigne qui a
été analysée sur la base de tout ce qui se fait au point de vue international.
Le chiffre de 10 semble faire consensus.
Puis là, quand on parle de
trois maisonnées, là, le concept de bulle, c'est ce qui est utilisé
ailleurs, là, trois maisonnées, ce que je voulais aussi spécifier, c'est
que les trois maisonnées, c'est des personnes qui vivent sous le même
toit, disons une famille de quatre, une famille de trois puis une famille de
trois. Ces personnes-là qui vivent sous le même toit sont dans la même
maisonnée, habituellement, ils ne gardent pas deux mètres de distance. Ils
peuvent, eux, être plus proches les uns des autres. Mais les
trois familles différentes vont pouvoir se voir avec deux mètres de
distance.
À New York, on a vu des parcs qui ont été
dessinés avec des ronds, là, où on voit vraiment… Les gens sont... Si les gens
respectent le deux mètres, si les gens, quand ils vont se croiser, vont
porter un masque dans la... Si les gens qui vont organiser... les commerces
vont appliquer cette distanciation-là, on n'est pas dans le même phénomène que
quand on est à l'intérieur, enfermés.
Ça fait que, pour le moment, je vous
dirais qu'il faut aussi balancer l'effet sur la santé mentale des individus,
les rencontres clandestines, qui sont, à mon avis, plus problématiques qu'une
rencontre qui est planifiée. C'est plus facile d'enquêter sur une éclosion
éventuellement si on connaît les familles avec qui on a été puis qu'on est
capables de chercher les contacts. Ça fait que la situation est fragile. Mais
je vais vous le dire comme tel, là, on pense que, si on ne donne pas cette
soupape-là, on va avoir des conséquences négatives importantes au niveau de la
santé mentale, puis les gens vont le faire de façon clandestine, etc. Ça fait
que je pense que c'est comme si on ouvre un peu le robinet.
Par contre, les autres consignes
demeurent. Ça ne veut pas dire que, parce qu'on peut se voir
trois maisonnées à l'extérieur, ça peut être dans un parc ou ça peut être
dans sa cour chez soi, qu'on veut des rassemblements à l'intérieur de la maison
parce que c'est là que les contacts sont plus importants, que c'est plus
difficile de respecter le deux mètres. Il y a un rapprochement. On touche
plus d'objets qu'à l'extérieur.
Ça fait que moi, ce que je veux dire,
c'est que Montréal, ça demeure fragile. Montréal, on y va progressivement, avec
des délais par rapport à d'autres régions, et on va mesurer la situation. Puis,
si jamais on se rend compte que les gens ne respectent pas les consignes, bien,
à ce moment-là, on verra qu'est-ce qu'on va faire. Si on se revoit… On voit
vraiment, là… Il y a des gens qui ont observé... Puis je pense, ça va devenir,
à mon avis, aussi une certaine norme sociale, actuellement. Il faut comprendre
qu'on refait des soupers à l'extérieur, soit dans les parcs, etc., mais dans un
contexte qui est un peu différent de ce qu'on avait avant, donc des contacts...
Les familles restent dans leur îlot, puis ils essaient de rester à
deux mètres les uns des autres. S'il y a un croisement, ils font ça
rapidement, là. Mais ce n'est pas trois familles qui se regroupent dans un
espace clos, fermé.
M. Laforest (Alain) : On
comprend que ça va prendre 21 jours avant que soyez capables d'avoir un
portrait juste de la situation à Montréal, où il y a plus de cas, là?
M. Arruda (Horacio)
: C'est-à-dire
que 21 jours, ça, c'est... Mais on va avoir des indices plus tôt. Un, on va
suivre les comportements des individus parce que ça, c'est... Puis il y a des
gens qui regardent les données sur les distanciations, On fait des sondages.
Déjà, certaines personnes ont avoué qu'ils n'ont pas respecté la consigne
d'aller voir un membre de la famille, alors qu'ils ne devraient pas, etc. Tu
sais, on sent, là, que les gens le font. 21 jours… La période
d'incubation... Moi, je vous dirais, là, on va avoir certains signes après
10 jours, reconfirmés plus vers 14, puis vraiment, là, 21 jours. Mais,
vous savez, nous, dès qu'on va voir certaines tendances, là, ou qu'on va voir
que les comportements ne sont pas respectés, on peut revenir en arrière, et là
ce serait vraiment tout le monde qui serait perdant.
Puis donc je vous invite à respecter ça.
Puis faites-le pour vous, votre santé, et faites-le pour la santé de vos aînés,
puis faites-le pour la santé aussi des autres. Puis ça va... Il faut que ça
devienne comme une norme sociale. Ce n'est pas le temps de faire des partys,
30 personnes dans la cour autour de la piscine. Mais 10 personnes
avec la distanciation, ça va être permis.
Le Modérateur
: Merci. Maintenant,
au tour de Mathieu Dion, Radio-Canada.
M. Dion (Mathieu) :
Bonjour à vous deux. J'essaie de savoir qu'est-ce qui change par rapport à
l'arrêté qui avait été émis le 20 mars ou le décret, parce qu'on est... Il y
avait déjà une autorisation de se retrouver avec d'autres personnes en gardant
une distance de deux mètres.
Finalement, qu'est-ce que vous permettez
aujourd'hui? Et, d'un point de vue de sécurité publique, jusqu'à quel point
c'est gérable, ce que vous annoncez?
Mme Guilbault :
Bien, on vient clarifier, en fait. Le décret disait qu'on pouvait déjà être en
présence à l'extérieur de gens si on gardait le deux mètres puis tout ça, mais
on vous disait : Autant que possible, évitez de le faire dans votre cour,
sur votre terrain, dans des endroits qui sont propices à ce que, tôt ou tard,
on ne soit plus à deux mètres, on veuille rentrer en dedans, bon, puis qu'il y
ait des contacts indus ou de la promiscuité indue en période où on ne pouvait
pas encore se le permettre.
Donc, ça, aujourd'hui, ça vient donner des
balises très claires. Dr Arruda l'a bien dit, puis je pense qu'on l'a
probablement tous observé dans nos quartiers respectifs, il y a des gens qui
commençaient à le faire déjà. Tu sais, on voit des familles de plus en plus
nombreuses, des fois des maisonnées de plus en plus nombreuses dans la même
cour à mesure qu'il fait beau.
Donc, c'était de venir dire :
Parfait, il faut être réaliste, les gens sont tannés, les gens veulent se voir,
s'ennuient, il fait beau, il faut chaud. On veut pouvoir se rassembler mais là
on met des balises très claires. Donc, on vous dit : Vous pouvez être 10,
maximum trois cellules... trois maisonnées, pas nécessairement des familles
avec de la parenté, ça peut être des colocataires, etc. Donc, maximum
10 personnes à l'extérieur, trois ménages, avec la distanciation autant
que possible quand ce n'est pas des gens d'une même maisonnée.
Et, comme ça, tout le monde a les mêmes
balises, les mêmes référents, puis on sait exactement à quoi s'en tenir, puis
on sait à quoi on a droit, puis on peut profiter, disons, l'esprit plus
tranquille du beau temps et du fait de pouvoir revoir graduellement nos proches.
Parce que, s'il y en a qui se le permettaient déjà plus ou moins
clandestinement, il y en a qui n'osaient pas puis qui disaient : Bon,
bien, je m'ennuie puis tout ça. Ça fait que, là, maintenant, ces gens-là
peuvent le faire franchement, ouvertement, sans être stressés, mais toujours en
respectant les règles.
Parce qu'évidemment, on ne le dira jamais
assez, c'est toujours un test, ces nouvelles affaires là. On essaie une
nouvelle affaire. Si on voit qu'il y a un effet indésirable sur la contagion,
bien, on doit revenir en arrière. Donc, on demande aux gens d'être respectueux.
Le Modérateur
: En
sous-question.
M. Dion (Mathieu) : Que
répondez-vous à la demande du maire d'Oka de faire intervenir la Sûreté du
Québec dans le parc national pour permettre aux gens d'y accéder? Parce que
présentement ils ne peuvent pas le faire.
Mme Guilbault :
Oui, il y a des discussions qui sont en cours, notamment avec M. Simon, le
grand chef de Kanesatake, avec mes collègues aussi du ministère de Forêts,
Faune et Parcs, parce que le parc en question relève de la SEPAQ, donc le
ministère de la Forêt, des Faunes et des Parcs. Donc, il y a des discussions,
là, chez mon collègue Forêts, Faune et Parcs, ma collègue, ministre responsable
des Affaires autochtones et le grand chef Simon, à Kanesatake, avec la Santé
publique locale. Donc, on est en train d'essayer de voir exactement, là,
quelles solutions on pourrait trouver à cette problématique-là. On comprend
qu'il y a des inquiétudes à divers endroits au Québec, mais notamment dans ce
coin-là, sur la période de déconfinement qu'on vit.
Mais donc c'est ça, il faut essayer de
voir de quelle façon est-ce qu'on peut les rassurer, puis comment on peut en
venir à une solution qui va nous permettre de.... Mais, il ne s'agit pas
d'interdire l'accès au parc. C'était prévu que les parcs de la SEPAQ rouvrent
le 20 mai. On est le 20 mai, donc on les encourage ou plutôt on les
décourage à bloquer l'accès au parc. Mais, on est en discussion, là, pour
trouver une solution, une solution à cette problématique-là. Évidemment, nous,
chez nous, on garde toujours un œil avisé sur les situations, en termes de
sécurité publique, mais ce n'est pas un enjeu qui actuellement relève de la
Sûreté du Québec ou du ministère de la Sécurité publique. C'est vraiment des
discussions entre SEPAQ, forêts, faune et parcs, Affaires autochtones et
M. le grand chef Simon à Kanesatake, et la Santé publique, bien sûr.
Le Modérateur
: Merci.
Je vous signale que le temps file. Prochaine question, Olivier Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : Bonjour.
Hier, M. Legault a dit qu'il se réjouissait que la frontière américaine
reste fermée. Si c'était juste de lui, ça serait jusqu'à la fin juillet.
Pouvez-vous me dire, pour vous, la différence entre ça et des gens de la
Côte-Nord qui disent : Nous, on aimerait que la frontière, ou le barrage
plutôt, reste fermé plus longtemps parce qu'on veut se protéger, entre
guillemets, des gens des zones chaudes.
Mme Guilbault :
Sur la Côte-Nord, il y a eu plusieurs discussions avec ce secteur-là. La
Côte-Nord, on fait même la distinction de Côte-Nord, Basse-Côte-Nord, là, il y
a eu des discussions sensiblement différentes selon qu'on est à un endroit ou à
un autre. Et il y a eu une modification aussi, d'ailleurs, là, des dates, là.
Maintenant, c'est au 31 mai pour la Côte-Nord. Donc, je l'ai dit, la même
réponse vaut que tantôt. On comprend qu'il y a des inquiétudes à certains
endroits et il y a une évaluation qui est faite par la Santé publique. Et
peut-être, d'ailleurs, que Dr Arruda voudra compléter.
Mais donc c'est des discussions, c'est de
rassurer, c'est d'expliquer aux gens, mais tout en prenant en compte les
réalités puis les particularités locales. Il y a des endroits où il y a des
populations plus vulnérables, plus isolées, moins adaptées pour affronter une
éventuelle situation de contagion. Donc, c'est tous ces éléments-là qu'on met
dans la balance et le résultat, si on veut, de cette équation-là, nous permet
de prendre les décisions les plus objectives et scientifiques possible. Et
d'ailleurs, peut-être que Dr Arruda voudra compléter là-dessus.
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, il y a une question de niveaux. Un, on est en processus de
réouverture, on ne pourra pas empêcher, éventuellement, le virus. L'analyse est
faite selon l'analyse sanitaire par la Santé publique, là. Je veux dire, on
n'encourage pas non plus, pour le moment, des déplacements indus. C'est plus
difficile de contrôler ça à une frontière. Puis, je pourrais vous dire, si
j'essaie de pousser à l'extrême la logique, là, on pourrait dire, s'il y a des
cas dans une rue ou dans un sous-quartier, est-ce qu'on va empêcher les gens de
sortir de ce quartier-là? Il faut quand même... Mais vous comprenez, là, si on
pousse à l'extrême...
Donc, c'est des questions d'application,
c'est des questions aussi où on ne pourra pas contenir, à tout jamais... Puis
il va falloir, à un moment donné, puis à ce stade-ci, surtout... Et je pense
qu'il y a des décisions locales qui sont prises avec l'analyse spécifique,
particulièrement quand on a des enjeux d'accès aux soins, si jamais il y a une
épidémie, là, puis qu'on ne peut pas rapidement transporter les personnes vers
la ville.
Et donc, vous savez, on aimerait ça se
prémunir de nouveaux cas. On sait, tant qu'on n'aura pas un vaccin puis des
médicaments, ça va être impossible. Puis on aimerait ça prévenir tous les cas
d'hospitalisation puis de décès, ça va être impossible. Mais c'est toujours une
question de gestion du risque, puis etc., puis il y a une certaine fluidité
dans la communauté qui doit quand même s'installer.
Mais c'est vraiment une analyse, là, qui
est faite par la Santé publique dans une perspective de capacité sanitaire.
Puis c'est sûr que, quand on est à zéro, on voudrait que ça ne rentre pas nulle
part, mais... puis, des fois, à retenir ou à fermer, ça peut rentrer
clandestinement, puis etc. Ça fait que c'est comme un équilibre de choix qui
est fait en fonction de la tendance. Mais encore, on n'a pas dit aux
gens : Allez-y de façon massive à tel endroit si ce n'est pas vraiment
nécessaire.
Le Modérateur
: En
sous-question.
M. Bossé (Olivier) : On avait,
ce matin, dans le Le Soleil, le... j'allais dire l'histoire, mais
le compte rendu d'une citoyenne de Québec qui avait des symptômes qui
s'apparentaient à la COVID, et on lui a refusé d'être testée. J'aimerais ça que
vous me disiez si c'est...
M. Arruda (Horacio)
:
Ce n'est pas dans la recommandation.
M. Bossé (Olivier) :
...normal. Et est-ce que c'est parce qu'on limite les tests pour les concentrer
à Montréal?
M. Arruda (Horacio)
:
Non, absolument pas. D'ailleurs, quand j'ai vu ça, j'ai relu l'article deux
fois pour être sûr que je ne me trompais parce qu'on me l'a signalé. Non, je
vais faire les vérifications, là, il n'y a pas de conseil à dire qu'on les
limite pour Montréal. Les gens ont leur quota, puis je suis convaincu que le
quota n'a pas été atteint, comme tel. Une personne symptomatique d'un certain
âge, à mon avis, selon les indications, là, puis, je vais faire les
vérifications avant de me fier seulement sur ce qui est rapporté, je vais aller
enquêter pour obtenir l'information, mais les gens qui ont des symptômes
compatibles peuvent, devraient se faire tester comme tel, puis aussi pour
prendre en charge, s'ils sont positifs, leurs contacts à la maison puis, etc.
Je ne sais pas ce qui est arrivé, là, mais on va corriger ça.
Le Modérateur
: Tommy
Chouinard, LaPresse.
M. Chouinard (Tommy) :
Bonjour. Dr Arruda, pourquoi la Santé publique a décidé de retirer du
nombre d'hospitalisations une certaine catégorie de patients, ceux qui ne sont
pas nécessairement à l'hôpital mais qui ont des soins dans un autre site?
M. Arruda (Horacio)
:
C'est parce que c'est pour refléter... Parce que ces gens-là, soit avaient fait
la maladie, puis ils ne sont plus en état aigu... Ils seraient retournés à la
maison, par exemple, ils ne seraient pas hospitalisés. S'ils avaient eu une
place où aller, ils ne seraient pas hospitalisés. C'est des gens qui passent en
réadaptation, par exemple, ou à certains centres. C'est que, dans notre
magnifique système d'information où on catégorise des établissements, ces gens-là
étaient restés là, puis on s'est rendu compte qu'avec le temps il y avait une
masse d'individus qui étaient dans les hospitalisations encore, comme s'ils
étaient des cas actifs, et qui n'étaient plus des hospitalisations, mais qui se
retrouvaient en attendant d'être envoyés ailleurs. Ça fait que les analyses ont
été faites par les gens pour avoir un meilleur portrait, là. Ce n'est pas pour
rien cacher. D'ailleurs, on a fait les ajustements. On vous le signale qu'il y
a ça, puis ça va être la même méthode maintenant.
Le Modérateur
: En
sous-question.
M. Chouinard (Tommy) : Maintenant,
au sujet des rassemblements extérieurs, est-ce qu'il y a des prescriptions
particulières au sujet des personnes de 70 ans ou plus qui sont, par
exemple, des grands-parents qui voudraient aller voir les petits-enfants, là?
On revient souvent avec cet exemple-là, là. Pour les 70 ans et plus, est-ce
qu'il y a des prescriptions particulières? Et par ailleurs vous avez glissé un
mot sur le masque, tantôt, là. Est-ce que ça veut dire... Ces
rassemblements-là, là, pour un barbecue, le masque, bon, tu sais... en tout
cas, qu'en est-il?
M. Arruda (Horacio)
:
Non, mais ce que je voulais dire, c'est que, quand les gens vont se déplacer
pour aller vers l'endroit, si, à un moment donné, pour une raison x ou autre,
ils doivent rester plus longtemps collés x, là, le port du masque, c'est un
élément d'hygiène respiratoire. Premièrement, si vous êtes malade, là, puis que
vous avez des symptômes, de grâce, n'allez pas... Non, mais il faut le répéter.
Des fois, les gens ont... Puis on sait qu'on a un risque parce qu'il y a des
gens asymptomatiques qui peuvent le faire. Deuxièmement, souvent, c'est des
gens qu'on connaît, hein, avec qui on peut avoir confiance sur ce qu'ils ont pu
faire antérieurement, là. C'est un élément.
Puis là la question des personnes âgées,
bien, c'est sûr que, si vous êtes une personne vulnérable avec une maladie
chronique puis vous avez 82 ans, si vous allez à l'extérieur, vous allez à
ce souper-là, il y a un potentiel, avec des maisonnées, quand même, que vous
puissiez être infecté. Le risque n'est pas... Mais ce n'est pas comme si vous
allez partout à l'extérieur, puis etc. Si vous restez dans votre bulle
maisonnée avec qui vous vivez, votre garçon... Bien, disons, un garçon puis sa
mère, puis il est invité chez l'autre sœur. Bien, je veux dire, si la personne
reste dans sa bulle, elle ne se rapproche pas de deux mètres des autres, elle
pourrait être à l'extérieur, au parc, dans une bulle... je veux dire, dans une
zone où elle est plus proche, elle peut être assise sur sa chaise, puis son
fils est à côté d'elle, mais l'autre famille avec qui elle ne vit pas, où il y
a des petits-enfants qui vont à la garderie, par exemple, ou qui travaille, on
essaie de ne pas les rapprocher. C'est une décision, à mon avis, personnelle.
Si la grand-mère, même si elle a... On a dit qu'il y a des grands-mères en
bonne forme, de 69 ans, qui pouvaient venir garder leurs petits-enfants
toute la semaine. Là, il y a un jugement à se poser : Est-ce qu'on
considère qu'elle est dans la maisonnée ou elle n'est pas dans la même
maisonnée? Mais elle est déjà... Si, dans la semaine, elle est avec cet
enfant-là puis elle a des contacts étroits, elle pourrait être dans la bulle de
maisonnée comme telle.
Mais l'important, c'est qu'il ne faut pas
que ça dépasse jamais 10, hein, 10 personnes, là, parce que c'est un
nombre où on sent que les interactions en haut de 10, c'est difficile. Ça se
passe à l'extérieur, puis vous faites l'évaluation de votre risque aussi en
fonction de votre santé.
Le Modérateur
: Patrice
Bergeron, La Presse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour à vous. Mme Guilbault, on reçoit beaucoup de messages de parents
montréalais qui se plaignent de la qualité très inégale du soutien pédagogique
que le réseau public fournit. Il y a des grandes disparités entre certains
enseignants qui font beaucoup d'interaction avec leurs élèves et d'autres qui
font vraiment le strict minimum. Puis ça, ça finit par se ressentir dans
l'apprentissage, en dépit de tous les efforts de scolarisation des parents. Qu'est-ce
que le gouvernement pourrait faire pour atténuer les disparités dans
l'apprentissage des élèves?
Mme Guilbault :
Vous me parlez des élèves du secondaire?
M. Bergeron (Patrice) : Du
primaire.
Mme Guilbault :
Du primaire? Bien, c'est sûr que ça a été un gros défi, là, de mettre en place
une scolarisation substitut, si on veut, en attendant de pouvoir rouvrir les
écoles. Et là ça n'a pas pu se faire dans la CMM, donc. Et mon collègue l'a dit
souvent, on compte beaucoup sur les enseignants, sur les centres de services,
sur les écoles pour mettre en place ces outils-là pédagogiques, les trousses
qu'on met à disposition. On compte aussi, bien sûr, sur l'appui des parents
pour pouvoir aider les enfants. Surtout quand on pense au primaire, des enfants
très jeunes, là, cinq, six, sept ans, on a besoin beaucoup des parents.
Mais les commissions... c'est-à-dire, les
centres de services, les écoles déploient énormément d'efforts en ce moment,
ont dû s'adapter très rapidement à cette situation-là. C'est possible que, d'un
centre de services à l'autre ou peut-être même d'une école à l'autre, à
l'intérieur d'une même communauté, il y ait des variations, d'un professeur à
l'autre aussi, possiblement. Mais, dans l'ensemble, l'écho qu'on a, c'est que tout
le monde fait le maximum d'efforts pour faire des suivis auprès des élèves, des
enfants, pour mettre à disposition des trousses pédagogiques, pour s'assurer
que, malgré tout, on est capables de continuer à stimuler nos jeunes, à avoir quand
même un environnement qui soit enrichissant puis stimulant sur le plan
intellectuel, qui peut les occuper aussi, parce qu'un enfant qui ne va pas à
l'école, à un moment donné, le temps est long.
Donc, on fait confiance à nos enseignants.
On les remercie aussi, d'ailleurs. S'il y a des situations qui doivent être
signalées, elles peuvent l'être aussi à travers les centres de services. Et
notre collègue ministre de l'Éducation, et tout le ministère d'ailleurs, font
des suivis, suivent ces situations-là de très, très près, entre autres, justement,
à la CMM, où les écoles n'ont pas pu rouvrir. Et, s'il y a des ajustements qui
doivent être faits, on les fait.
Le Modérateur
: Une
sous-question.
M. Bergeron (Patrice) : Une
sous-question maintenant pour M. Arruda. On réalise, avec les annonces d'aujourd'hui
puis les annonces qui ont eu cours dans la dernière semaine… on déconfine
vitesse grand V. On a l'impression que ça va très vite après avoir été très
enfermés pendant longtemps. On se demande est-ce que la Santé publique, la
Direction de la santé publique, subit une pression pour aller plus vite par le gouvernement,
parce que, là, ça nous semble aller extrêmement rapidement, sans qu'on puisse nécessairement
prendre la température de l'eau, par exemple.
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, écoutez, pas de pression. On a des discussions, mais, je dois vous dire,
la population elle-même, aussi, elle met des pressions, là. On a des groupes de
pédiatres qui trouvent même qu'on aurait peut-être dû ouvrir l'école à
Montréal. Donc, on essaie de faire un équilibre par rapport à ça. Et, jusqu'à maintenant,
les déconfinements qu'on a faits, les effets sont dans ce qu'on s'était
attendu. Bon, est-ce que...
Puis, comme je le dis encore, la société doit
reprendre, mais d'une façon différente. Les commerces doivent réouvrir d'une
façon différente. Les commerces qui n'appliqueront pas les règles qui sont
émises par la CNESST, par exemple, pourront avoir des contraventions, fermer,
etc. Je vous dirais que, si on respecte, puis on a eu des discussions avec
des... La variation de la distanciation, là, je veux dire... C'est plus dans la
distanciation. Si les gens se comportent avec distanciation, avec port de
masque quand ils sont dans les transports en commun, quand ils vont dans les
commerces, puis etc. bien, je veux dire, on va être capables de refonctionner
avec un R0 qui va demeurer... parce qu'à Montréal il est autour de 1, là, puis,
si on ne fait pas bien les choses, il peut remonter comme ça, puis, si on fait
bien les choses, il peut descendre comme ça. Ça fait qu'on est encore, je vous
dirais...
Puis, à un moment donné, il faut prendre
en compte les comportements réels des individus, hein, quelle est la norme
qu'on donne aux gens, parce que, si on le fait dans la clandestinité, ça va
être encore plus compliqué que d'être capable de le voir. Si on se rend compte
que c'est dans les maisonnées, à l'extérieur, les piqueniques, qu'on génère des
éclosions, bien, on pourra savoir qu'on peut le refermer. Si on ne sait pas
d'où ça vient, je ne sais pas si vous me comprenez, ça devient plus difficile.
Ça fait que je vous dirais que... Puis la
vitesse, elle peut être dépendante. On peut reporter très, très loin puis
dire : On ne fait rien parce qu'on veut rester… mais là vous allez vous
retrouver avec des problèmes sociaux de façon très, très importante. Je ne
voudrais pas que les problèmes sociaux qu'on déclenche deviennent supérieurs à
la maladie qui se transmet, qui, dans la majorité des cas, ne donne pas des problèmes
non plus. Voyez-vous, là, c'est tout ça qu'il faut faire. Il va falloir penser
à la santé mentale de nos jeunes, hein, de nos petits-enfants.
Ça fait que j'arrête ici pour être bref,
court et précis. Donc, je pense que c'est une vitesse qui, peut-être, peut être
perçue comme grand V pour certains, pas assez grand V pour d'autres, mais on va
mesurer les effets.
Le Modérateur
: Louis
Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) :
Bonjour, Mme la vice-première ministre, M. Arruda. Juste une précision sur
les rassemblements. Si une personne, par exemple, de Québec veut aller soit
dans Bellechasse ou dans Portneuf, est-ce que c'est autorisé? Est-ce qu'on peut
changer de région ou il faut que ça se fasse dans la région même où on vit?
Mme Guilbault :
On continue de décourager les déplacements non essentiels. Quelqu'un de Québec
qui veut aller dans Portneuf, c'est la même région administrative, ça
fonctionne. Bon, Bellechasse, c'est sûr que, là, bon, Lévis, Rive-Sud, ce n'est
pas, à proprement parler, la même région, mais, tu sais, c'est proche. Il y a
le gros bon sens là-dedans aussi. Mais quelqu'un qui voudrait partir de Québec
pour aller faire un barbecue, un samedi, je ne le sais pas, moi, dans
Lanaudière, bien là ça commence à faire loin, là, tu sais? Il y a fort à parier
qu'elle va dormir là, qu'elle va peut-être aller dans un hôtel, à l'épicerie
ou, en tout cas, bon, qu'elle va laisser sa trace dans la communauté. Un peu
comme le principe des chalets, on dit : Vous pouvez aller à votre chalet,
mais essayez de faire vos affaires chez vous. Ça fait que c'est un peu le même
principe. Si vous pouvez éviter de changer de région puis de vous déplacer
d'une région à l'autre pour des raisons non essentielles, évitez de le faire
autant que possible.
M. Lacroix (Louis) :
D'accord, merci. Mon autre question, c'est pour le Dr Arruda. On m'a
rapporté, entre autres, qu'il y a un employeur dans Charlevoix, puis, je
pense, ça peut s'appliquer à un paquet de gens, là, qui exige de ses
employés qui vont recommencer à travailler au cours des prochains jours, qu'ils
partent de Québec et se mettent en isolement pendant 14 jours dans
Charlevoix pour pouvoir travailler dans l'entreprise en question là-bas.
D'abord, est-ce que c'est légal? Et est-ce
que c'est une bonne idée ou c'est exagéré comme mesure?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, moi, écoutez, quant à la légalité, je ne suis pas avocat. Je ne sais pas
s'il y en a d'autres qui pourraient répondre à ma place, mais je pense que ce
n'est pas nécessairement légal. Et la question aussi, c'est que Québec est
quand même considérée comme une zone froide. Je ne sais pas si vous comprenez.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas de cas du tout, je ne dis pas qu'il y a un peu de
transmission, mais c'est très différent de quelqu'un qui est allé travailler
dans un CHSLD comme, je disais, à Montréal puis qui revenait dans une situation
où qu'on a une histoire d'exposition.
Ça fait que, là, je trouve que ce n'est
pas... c'est là que ça devient, là, un comportement qui est, à mon sens... moi,
je ne pense pas que ça vient de la Santé publique, cette information-là.
M. Lacroix (Louis) : Non,
non, c'est l'entreprise qui...
M. Arruda (Horacio)
:
C'est ça. Moi, je pense que c'est exagéré par rapport à la chose. Que les gens
disent : Si tu as des symptômes puis tout ça, tu ne viens pas, ça, c'est
correct, là, mais d'empêcher quelqu'un de Québec d'aller dans Charlevoix, puis
de le mettre en isolement 14 jours, puis qu'il doit rester là-bas pendant
14 jours avant de recommencer à travailler, je pense qu'on n'est pas dans
une différence de transmission assez importante... je ne dis pas que... il y a
peut-être plus de cas à Québec, mais ils vont se concentrer autour... ça s'est
concentré autour de certains établissements. Il peut y avoir de la
circulation... puis là je veux juste vous dire une chose, là, le virus, il est
partout, il rôde. Il faut avoir l'impression qu'il est partout, mais pas à
mettre des mesures comme ça qui, à mon avis, viennent brimer des droits ou des
accès qui ne sont pas justifiés. Pour brimer les droits, il faut avoir des
bonnes raisons. Je ne sais pas si vous comprenez. Et là moi, je pense qu'ici
c'est un problème.
M. Gagnon (Marc-André) :
Merci. Alors, pour conclure, à mon tour, Marc-André Gagnon du Journal
de Québec et du Journal de Montréal. Depuis tantôt, vous parlez du
nécessaire équilibre entre santé publique, bon, mesures de protection puis
santé mentale, mais en même temps, là, vous dites : Bien, pour les
déplacements régionaux, entre les régions, on va continuer d'encourager les
gens à se limiter aux déplacements essentiels.
Est-ce que ça ne devient pas, en quelque
part, un déplacement nécessaire? Pour quelqu'un, je vais donner un exemple, qui
habite à Montréal et dont les parents sont en Gaspésie, ça ne devient pas une
raison humanitaire, éventuellement, que de retourner voir ses parents peut-être
qui sont seuls en Gaspésie? Et, comme vous êtes ministre de la Sécurité
publique, comment la police va pouvoir encadrer tout ça, donc, à la fois la question
des déplacements entre les régions, mais aussi du respect de la dizaine, là, dans
les cours cet été quand il va y avoir un barbecue, est-ce qu'on va sortir... on
va créer une police de la dizaine? Donc, autant pour les déplacements
interrégionaux que pour les barbecues, comment vous allez faire pour encadrer
ça? Puis qu'est-ce qui sera vraiment permis, là?
Mme Guilbault :
Premièrement, sur les déplacements interrégionaux, bien, l'humanitaire, ça a
toujours été permis. Quand je dis une raison non essentielle, l'humanitaire
fait partie des raisons essentielles. La définition d'humanitaire, bon, ça peut
porter à une certaine interprétation. On a souvent dit aussi qu'on se fiait au
bon jugement des policiers à l'époque où les régions étaient confinées, ce
n'est plus le cas maintenant. Donc, on se fie à la bonne foi des gens. C'est
certain que, si vous avez un parent ou un grand-parent qui est très isolé dans
une autre région, qu'il n'a personne d'autre pour l'aider, de toute façon, on
considérait déjà que vous étiez légitime de vouloir aller aider cette
personne-là si vraiment elle ne pouvait pas trouver de l'aide ailleurs dans sa
communauté. Donc, ça peut se comprendre.
L'exemple qu'on donnait tout à l'heure,
c'était plutôt de... Si, par exemple, vous avez des amis puis de la famille qui
habitent dans la même région que vous, mais vous avez aussi un autre groupe
d'amis dans une région qui est à 300 kilomètres, bien, peut-être, vous
pourriez commencer par voir vos amis qui habitent proche avant d'aller à
300 kilomètres. C'est dans ce sens-là que je disais que quelque chose peut
être plus essentiel qu'une autre chose.
Et, pour ce qui est de l'encadrement de
cette nouvelle permission à 10 personnes maximum, bien, le fait justement
de fixer un nombre de personnes, ça aide, en quelque sorte, à pouvoir évaluer
la conformité d'un rassemblement. Donc, c'est quand même assez facile, là, de
dénombrer, là, c'est de l'arithmétique simple. Donc, 10 personnes et
moins, vous avez le droit. Au-delà de 10 personnes, vous n'avez pas le
droit. Et là évidemment que les policiers ne commenceront pas à aller
investiguer les terrains privés, puis à rentrer dans les maisons, puis à cogner
aux portes, là, pour prendre les gens en flagrant délit. Ce n'est pas ça,
l'idée.
On se repose toujours aussi sur le sens
des responsabilités et la bonne foi des Québécois. C'est pour ça tantôt que je
disais : Ne serait-ce que pour votre bien à vous, pour celui de votre
famille, pour celui de vos parents, de nos aînés, respectez ces consignes qu'on
vous demande de respecter. Même quand on est dans des nouvelles possibilités
comme ces rassemblements-là extérieurs, elles sont toujours assorties de la
précaution très importante de continuer de respecter les mesures de
distanciation et d'hygiène.
Donc, on se rend service, à tout le monde,
en continuant de les respecter parce que ça va nous éviter de devoir faire des
reculs, de devoir réinterdire les rassemblements, de peut-être retarder plus
longtemps qu'on le devrait les éventuels rassemblements intérieurs, de devoir
peut-être retarder d'autres choses qui pourraient arriver plus vite si on se
donne les moyens de faire en sorte que ça arrive, c'est-à-dire en respectant
les consignes.
Donc, oui, ce sera simple, d'une certaine
façon, de vérifier si quelqu'un est dans ses droits ou non avec ce nombre de 10
qui a été fixé, mais moi, je m'en remets d'abord et avant tout à la bonne foi
des gens, au fait qu'ils ont été exemplaires jusqu'à aujourd'hui, donc je leur
demande de continuer. 10 personnes, quand même, là, tu as les moyens, même si
tu as deux ou trois enfants, tu as les moyens d'inviter, là, quelques amis,
quelques membres de ta famille, ça peut être très agréable, on profite du beau
temps, tout le monde est légal, tout le monde se protège et puis tout le monde
est heureux.
M. Gagnon (Marc-André) :
Donc, je comprends, là, qu'on va peut-être lever la pédale un peu sur toute la
dimension des sanctions.
Mme Guilbault :
C'est-à-dire que c'est des cours privées. Si on parle, par exemple, d'un
rassemblement dans votre cour, on ne peut pas comme ça, là, arriver chez vous.
Il y aura des dénonciations, possiblement des signalements et, encore là, un
peu comme on disait, il ne faut pas tomber dans la surparanoïa, là. C'est sûr
que s'il y a 25 voitures chez votre voisin, puis normalement, ils sont
deux dans la maison, on peut comprendre que vous ayez des doutes, mais, tu
sais, bon, des fois ça se peut qu'il y ait des gens qui viennent avec plus
qu'une voiture aussi. Donc, ça sera un équilibre puis le gros bon sens pour
tout le monde.
M. Gagnon (Marc-André) : Mais
donc, en sous question, pour les 70 ans et plus, plus particulièrement,
puis même pour la population en général, quand on se rend sur le site du
gouvernement du Québec, vraiment pas facile de s'y retrouver. C'est écrit
petit. Il y a là un défilement incroyable de copié-collé de communiqués de
presse qui ont été mis bout à bout puis mis à jour une fois de temps en temps.
Je me mets dans la peau des personnes
âgées, par exemple, qui se demandent si, bon, bien, finalement, même à
Montréal, là, à compter du 25 mai, est-ce qu'elles pourront bel et bien
aller dans tous les magasins ou uniquement dans les commerces essentiels?
Est-ce qu'ils pourront participer aux rassemblements ou pas, et à partir de
quand aussi? Parce que, bon, les gens l'ont peut-être oublié, mais pour les 70 ans
et plus, ce n'était qu'à compter d'hier qu'il était possible de retourner dans
les commerces essentiels. Finalement, les gens se sont déconfinés presque
instantanément quand on l'a abordé. Donc, est-ce que vous allez faire un ménage
là-dedans pour que l'information soit plus facile à retrouver, là, pour les
gens?
Mme Guilbault :
Bien, je prends note du commentaire très constructif. On va vérifier
effectivement si c'est bien compréhensible pour tout le monde sur le site
Internet. Mais pour les personnes de... Bien, d'abord, pour les rassemblements,
je l'ai, je pense, dit, mais je vais le redire : Donc, la possibilité de
faire des rassemblements à partir de vendredi, ça s'applique à tout le Québec,
donc à tout le Québec.
Pour ce qui est des personnes de
70 ans et plus, je pense que la question a été posée tout à l'heure,
évidemment qu'on décourage les personnes qui auraient une condition médicale ou
une condition de santé telle qu'ils seraient plus vulnérables à contracter le
virus, on les décourage, de toute façon, à faire des activités, à se
rassembler, même avec leur famille ou leurs amis parce qu'elles doivent se
protéger et protéger les autres en même temps, mais d'abord se protéger
elles-mêmes. Et donc c'est ça. Sinon, bien, l'ensemble des mêmes règles
s'appliquent. La réouverture des commerces à Montréal, c'est le 25 mai,
donc la semaine prochaine, pour les commerces qui ont une porte sur
l'extérieur.
Je ne sais pas si je réponds. Il y a un
ensemble de choses, là, comme vous l'avez dit, qui s'appliquent, mais c'est toujours
avec la même précaution pour les personnes de 70 ans et plus. On avait
déjà annoncé certains assouplissements pour ces personnes-là, qu'elles puissent
fréquenter à nouveau les commerces, qu'elles puissent retrouver un semblant
d'autonomie aussi. Donc, ça continue de s'appliquer à travers, notamment, cette
possibilité de faire des rassemblements extérieurs à 10 personnes maximum
à partir de vendredi, mais toujours avec ce même gros bon sens et ce même souci
de se protéger malgré les nouvelles possibilités qui sont annoncées. Je ne sais
pas si Dr Arruda voudrait compléter.
M. Arruda (Horacio)
:
Oui, c'est correct, je pense. Mais, une personne de 70 ans ou 71 ans
qui est en forme, qui voudrait aller s'acheter un vêtement dans une boutique
qui a porte sur rue, si elle porte un masque en y allant — puis
d'ailleurs j'encourage tout le monde à porter le masque parce qu'on se protège
les uns, les autres, hein? — et donc elle va dans le commerce, le
commerce a mis en place des consignes pour lavage de mains, on demande aux gens
de ne pas prendre tous les vêtements, là, puis de les manipuler, là, mais
vraiment d'essayer de se concentrer, magasiner un petit peu différemment, c'est
des consignes que les commerçants vont faire, je pense que ce n'est pas
illégal, là. Je veux dire, on n'est pas ici en train de faire de l'âgisme, mais
on veut que les gens soient conscients que plus ils ont un certain âge, plus,
surtout, ils ont des conditions associées, le risque est plus grand.
Le Modérateur
: Merci. So now, in English. Phil Authier, Montreal
Gazette.
M. Authier (Philip)
:
Good day. Dr. Arruda, I'm just looking at the testing numbers. You are
down to 9,582 for the 18th of May. So, is your $14,000 target... 14,000... Did
I say dollar?
M. Arruda (Horacio)
:
Not thousand dollars. I think it's going to be more than $14,000, the cost of
this epidemic. But I... what I can say to you...
M. Authier (Philip)
:
You seem to be way off your target.
M. Arruda (Horacio)
:
It is, and I can say that it's not... I'm not happy of this. There is the
weekend effect and the sunshine effect, because some of the people doesn't
present at the same rhythm that if it was... when it's raining, there is no
problem, but if it's too beautiful, people are not coming. So, we are going to
have... trying strategies on this. And I hope, because I will look at this
number... this is the number of the Monday 18th if I do know, because... a
delay. So, I hope tomorrow I'm going to be going up. And I hope we are going to
have this... maintaining this 14 thing. There is going to be always, I
would say, some variation. It's very difficult to have 14 every time, but I
want to be near of this. And soon, as we are going to have a better capacity of
17,000 and 20,000, I hope we are going to do that and the machine is going to
be there. But it's why this situation, where there was a case which has
symptoms have not been tested was crazy for me, because we got this capacity.
M. Authier
(Philip)
: Second question. In New York State,
they've announced they're going to be testing people
before they go back to work. Do you have that capacity in Québec? Because, obviously, as of Monday,
more people will be going back to work. Eventually, we'll allow people to go
back to work in office towers and other possibilities. So is there any plan to
test people before they are admitted back to their workplace?
M. Arruda
(Horacio)
:
Not, I would say, sooner. I would say that, first of all, even if we are
working to deconfine, I would say, some sectors, the ones who can still be done
by «télétravail» or at distance, we'll ask the employees to use that system,
only let them go to the office when necessary, with less people, respecting the
thing. You know, we can do a test today. If it's too soon before you get the
positivity test, the test can be negative, and, at the same time, you're already
infected, but the test doesn't detect it.
So the test is
good. I don't want to say the test is not good, but it's not ... When it's
given to everybody, even if it's negative, it doesn't mean that the people
won't develop… They can be infected three days after, and the test was
negative. Will we repeat the test every week, you know? So that's not
necessarily a strategy. And, as we got rates of transmission, but we don't
have, perhaps, as much cases, as in New York, of transmission… If we get 5% of the population who already have made the disease, it means that there is another
big quantity which are not infected at all. And so what is important, I think,
is to make sure that those people respect the distancing, use a mask when they
travel to don't contaminate somebody else… where they are asymptomatic but
infectious.
Le Modérateur
: Thank
you. Samuel Pouliot, CTV News.
M. Pouliot (Samuel) : Hi. There's a prisoner at Bordeaux jail who died of COVID-19. Inmates
were concerned about how the jail was handling the virus. What did the province
do to protect inmates and staff? And will anything change, in the future, in
the protocols to following this death?
Mme Guilbault : Well, first of all, I want to offer my deepest condolences to the
family of this person who died in Bordeaux. Like I already said, we have put in
place a lot of measures, preventive measures, as soon as the beginning of the
pandemic, in our detention centers throughout the province of Québec. So far, those measures have worked pretty
well. Of course, we cannot avoid all cases because those are closed «milieux
d'hébergement fermés», and so it was obvious that, sooner or later, we would
have to face some cases. But, as we speak, we have 60 inmates who are affected
and 21 members of the staff who are infected. So those represent about 2% of the whole «carcérale» population. So it means that the measures
that we have put in place worked pretty well.
We have, as soon as March
14th, forbidden all visits. We have made sure that all activities that could be
done in distance, like visioconference and things like that, are done. We have
announced some measures to give special... temporary leaves for people for
medical reasons. So we have put in place a lot of measures to make sure that everything
was done to protect our staff and our inmates in collaboration always with the
Public Health.
And we work pretty
closely with Public Health at the local CIUSSS in Montréal. We have weekly,
even daily, conversations between the «ministère de la Sécurité publique», and
people at the detention centers, and people from the Public Health in Montréal
to make sure that everything is done.
M. Pouliot
(Samuel) : And about CHSLDs, if the situation
in hospitals is under control, why send patients back to CHSLDs, which are the
hardest hit areas in the province? Some on the case are calling it a death
sentence.
Mme Guilbault :
Well, people who have been infected or who are still infected can go back to a
CHSLD in a hot zone because rather they are already infected or they have been
infected, so the risk of having the disease again is really minimal. So it is
possible to do that and so those are types of transfer that are being done. And
of course, if someone has been sick, has had the disease, and doesn't have it
anymore, and has to be transferred, we put her or him in a cold zone, this is
obvious, to make sure that there is no contamination.
So those are procedures
that are being put in place to make sure that people who don't need to be in
hospitals anymore can go back in their previous home or new home if she or he
was waiting for a place.
Le Modérateur
:
Thank you. Cathy Senay, CBC News.
Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. The Kanesatake's band council is basically turning
people away even though, in theory, the Oka national park is open as of today.
You know that the mayor of Oka is asking the SQ to intervene, tensions are
high. What will you do about it? And how come we haven't seen this coming?
Because tensions are high for such a number of hours already.
Mme Guilbault : There are discussions that are being held, right now, between the
people from ministère des Forêts, Faune et Parcs, who
are responsible for the SEPAQ, who is responsible for the park that you are
mentioning, between them, and my colleague from ministère des Affaires
autochtones, and Mr. Simon, «le grand chef de Kanesatake», and the public
health, local public health in Laurentides, because we understand that there
are issues and worries about the «deconfinement» and
the fact that people can come and go, including at that park. But it was
announced that the parks from the SEPAQ would open today, so they are open
today. It is not right to try to stop people from going there, so we are having
discussions to make sure that we calmly find a solution that is satisfying for
everyone.
Le Modérateur
:
Second question.
Mme Senay (Cathy) :
Gatherings. There was a decree, back several weeks ago,
allowing gatherings with people outside with two meters distance. Now,
you're putting a restriction, it's 10 people maximum. So, I would like to
know how come you didn't go in the same direction than, for example,
Nova Scotia, who is allowing, like, a bubble, two households that can
be together, exclusive, but then they don't have to be two meters away. So
how come you didn't go in that direction? And also, can we change a group of
people? Like, in Québec, if I'm
choosing those nine people and finally I say: Well, OK, they're not that
funny, can I change people? Can I move around?
M. Arruda (Horacio)
: OK. There have been lots of discussions. You know, there is no
science on this, there is different experiences, and we look at what has been
done in New Zealand, Belgium, in that bubble issue. If we understood
that... telling that you would only meet with these... you've got
three brothers or four and then you decide to keep only this one and not
the other one, that will make some tensions in families, you know? Because it's
not your neighbour, you can have... So it's going to be dividing families. And what we do respect is it could be,
sometimes, with families, it could be students, colocators with friends that
are used to... We suggest that it stays the same group for two weeks and
then... Because if you change everyday, OK, you're going
to be mixing up a lot of contacts.
So, I think, try to find
out the persons the more significative to you. First of all, it's easier if you
know the persons. And then you can change. Yes, you can change. I hope... I
don't know, perhaps you won't meet every day because somebody has to work and
some... But, you know, try to
be as stable as possible, but you can change, you know. If you had a dispute with your sister and you don't want to see
her anymore because you all look stressed, you can change to another one. But
we didn't want an exclusive bubble. I think we would introduce too much
tension, because why does she ask me and don't ask me? You
know that... And this has all been discussed with a lot
of people trying to find the best model.
There is no right answer.
There is no perfect situation. But this is a guideline that we think could probably let people have some back to social
contacts without creating more problems because of the choice of the contacts
and trying also to not being everyday meeting... every different bubbles of
«maisonnées», because, then, you're going to explode the risk of getting the
disease by an infected person who don't have any symptoms yet.
Le Modérateur
: So I know we're running out of time, but we have two last questions from Raquel Fletcher, Global News.
Why is Sainte-Anne Hospital not allowing family caregivers? A woman whose 97
year-old mother lives there says she had training and she is still not being
allowed in.
Mme Guilbault : Well, it was said that significant caregivers could go back in
residences, but, if a residence doesn't want to welcome caregivers for any
reason, they have to ask the permission to the ministère
de la Santé. And for some residences, they have got this permission because
they had good reasons not to be able to welcome significant caregivers yet.
So we would have to
check. I don't have the information whether this residence is among the
residences who have got that permission, but we can check and get back to Mrs.
Fletcher, unless Dr. Arruda has the answer.
M. Arruda (Horacio)
:
That's exactly the case. Now, they cannot decide it by themselves. There used
to be some situations where there is an active outbreak or something uner...
not in control, but we will check that situation.
Le Modérateur
:
Thank you. And as a very last question, Global News is doing a story today on
the city of Dorval giving masks to all residents over 70. Not all cities can
afford to do that. As we reopen more and more, how can we make mask
distribution more equitable?
Mme Guilbault : Well, this is a really good question, really pertinent. And the Prime Minister has already announced that we
would give a million masks in Montréal. And we will also give masks in the city of Laval. So we already made
that kind of decision for some cities. We will have to look at how the situation evolves. If there are some needs
elsewhere, we can address that question when it comes.
Le Modérateur
: So thanks for your time. C'est ce qui complète pour cette
conférence de presse. À bientôt.
(Fin à 14 h 13)