(Treize heures une minute)
M. Legault : Oui, bonjour, tout
le monde. Bien, je veux commencer en vous disant que je comprends que la
bataille qu'on mène contre le coronavirus est longue, et puis, il faut être
réaliste, ça va durer encore des semaines.
Donc, évidemment, c'est important de
garder le moral, mais je comprends aussi qu'il y a des personnes qui sont
stressées, qui sont anxieuses, qui sont déprimées, et le message que je veux
vous lancer aujourd'hui, c'est que, si vous avez... ou vous sentez que vous
êtes comme en train de perdre le contrôle, n'hésitez pas à aller consulter.
Donc, c'est important, là, toutes les sortes de problèmes de santé mentale, c'est
aussi important que les problèmes de santé physique.
D'ailleurs, je veux en profiter, puis ça
sera mes remerciements du jour, je veux remercier tous les travailleurs sociaux
qui aident, par exemple, dans les centres jeunesse, mais aussi qui aident
toutes les personnes qui ont des problèmes de santé mentale. Je sais que mon
épouse Isabelle appelle beaucoup d'intervenants. Lionel Carmant me raconte des
belles histoires. Il y en a qui font vraiment des miracles, là. Donc, aujourd'hui,
un énorme merci à tous nos travailleurs sociaux qui s'occupent des personnes
qui ont des problèmes de santé mentale. Puis, si vous ne vous sentez pas bien,
bien, je veux dire aux Québécois, là, il n'y a pas de gêne, là. C'est aussi
important que la santé physique, donc n'hésitez pas. C'est presque normal, dans
la situation qu'on vit actuellement, qu'il y ait plus de personnes qui ont des
problèmes de santé mentale.
Le bilan. Malheureusement, on a aujourd'hui
trois nouveaux décès. Donc, on est maintenant à 25. Je veux, au nom des
Québécois, offrir mes sincères condoléances aux familles des victimes. On a
maintenant 3 430 cas confirmés. C'est une augmentation de 590. On a 235
personnes hospitalisées, c'est une augmentation de 43, mais on a 78 personnes
aux soins intensifs, c'est une augmentation de seulement six. Donc, ça, c'est
la bonne nouvelle du jour, moins d'hospitalisations qu'on pourrait prévoir,
moins de personnes aux soins intensifs. Donc, ça veut dire, clairement, là,
notre réseau de la santé est sous contrôle, puis il y a une bonne marge de
manoeuvre pour la suite des choses.
Bon, un mot aujourd'hui, je reviens sur
les équipements de précaution, donc masques N95, masques de procédure, les
gants, les blouses. Je veux envoyer un message, là : tout le monde, tous
les pays, tous les États, actuellement, essaient de placer des commandes pour
ces équipements-là de précaution. Donc, on n'est pas différents des autres puis
on est corrects à court terme, mais, si la courbe s'étire, bien, tout le monde
va en avoir besoin de plus. Et, bien là, on suit les commandes, quelles sont
les commandes qui sont confirmées, quelles sont les commandes qui ne sont pas
confirmées, et il rentre du matériel à tous les jours.
Mais je veux dire à tout le personnel du
réseau de la santé, mais aussi ceux qui font de la sécurité, ceux qui sont à
l'extérieur du réseau, c'est important, si ce n'est pas nécessaire d'utiliser
cet équipement-là, de ne pas l'utiliser, donc le garder pour ceux et celles qui
en ont vraiment besoin. Comme d'autres pays le regardent actuellement, on
regarde aussi pour que les masques N95 puissent être réutilisés plusieurs fois
après avoir été désinfectés. Ça existe, ça se fait à certains endroits.
Évidemment, on n'est pas différents des autres, donc on est en train de
regarder ce qu'il faut faire. Le lavage des masques sera nécessaire pour qu'on
puisse les réutiliser plusieurs fois.
On a aussi des discussions avancées avec
plusieurs entreprises québécoises pour fabriquer les masques, les blouses, les
gants. Je sais qu'il y a des entreprises québécoises actuellement qui
travaillent jour et nuit là-dessus, donc je jeux les remercier. C'est possible,
dans les prochains mois, qu'on ait besoin d'eux autres. Donc, on essaie de
mettre évidemment des dates de livraison le plus rapidement possible. Mais on
n'est pas différent des autres sur les équipements, donc c'est pour ça, il faut
faire attention de ne pas les gaspiller, de ne pas les utiliser quand ce n'est
pas absolument nécessaire.
Bon, un autre point sur lequel on s'est
penché au cours des dernières heures, c'est tout le personnel qui est dans les
commerces qui donnent des services essentiels. Je sais qu'il y a beaucoup de
monde qui ont travaillé sept jours sur sept. Ils commencent à être fatigués.
Donc, j'annonce aujourd'hui que, pour tout le mois d'avril, les commerces vont
être fermés le dimanche. L'idée, c'est de reposer les employés. Donc, tous les
commerces vont devoir fermer, sauf les stations-service, les dépanneurs, les
pharmacies et les commandes à emporter dans les restaurants. Donc, ça veut dire,
nos grosses épiceries par exemple, là, on veut que les employés prennent du
repos. Donc, je pense que ça va être bon pour tout le monde, là, que tous les
dimanches d'avril, les épiceries seront fermées.
Bon, autre grande priorité, on le répète
depuis le début, toute la situation dans les résidences de personnes âgées, nos
aînés. Marguerite Blais est en contact avec les directions de tous ces
établissements. On annonce aujourd'hui qu'on ajoute un budget de
133 millions de dollars. C'est un budget ponctuel pour la durée de la
crise, et l'idée, l'objectif, c'est de mieux protéger les résidents puis mieux
protéger aussi le personnel qui travaille dans ces résidences. Je comprends
que, quand il y a des personnes d'infectées, ça peut être inquiétant, donc il faut
se protéger, il faut suivre les procédures. Mais j'en profite aussi pour dire
merci à tout le personnel dans les résidences de personnes âgées.
Donc, je termine en répétant les trois
grandes priorités de notre plan : on ne sort pas de la maison, sauf si
c'est absolument nécessaire; quand on sort, si on a besoin de sortir, on reste
toujours à au moins deux mètres des autres personnes; et dès qu'on rentre à la
maison, on se lave les mains pendant 20 secondes avec du savon.
C'est important de respecter les
consignes. Il y a des Québécois et des Québécoises, là, pour qui leur vie est
en jeu, là. Donc, selon que les Québécois vont ou non respecter les consignes,
il y a des conséquences graves. Donc, je vous demande tout le monde puis je
compte sur tous les Québécois pour respecter les consignes partout. Merci.
Le Modérateur
: Maintenant,
quelques mots en anglais.
M. Legault : Oui. We're facing a long and tough battle against the virus. We'll need
to keep our spirits up and to keep our forces. That's why we're announcing
today that businesses will now be closed on Sundays, except for gas stations,
pharmacies, convenient stores and take-out in restaurants. It will be an
opportunity for our workers to get some rest. Quebeckers must remain united to win the battle against the virus. Everybody
must follow our plan. Don't go out unless it's necessary. If you go out, keep
your distances and, when you come back home, wash your hands. That's how we'll
save lives. I'm counting on you. Thank you all.
Le Modérateur
:
Merci, M. le premier ministre. Alors, pour la période de questions, nous allons
débuter aujourd'hui avec Patrice Bergeron de La Presse canadienne.
M. Bergeron (Patrice) :
Bonjour, M. le premier ministre. Comme vous le savez, il y a les primes pour
préposés aux bénéficiaires, psychologues du réseau, électriciens et plombiers,
qui prennent fin aujourd'hui. Les syndicats, donc, demandent une prime ange
gardien.
Oui ou non? Est-ce que les primes seront
prolongées au-delà du 1er avril?
M. Legault : Bien, ce qu'on
voudrait idéalement, même, c'est de les bonifier. Ce qu'on voudrait, c'est
qu'il y ait des primes pour les préposés aux bénéficiaires qui ont des bas
salaires. Donc, je vais laisser les négociations se faire à la table, mais ce
qu'on voudrait, c'est d'avoir ces primes-là, donc d'améliorer le salaire des
préposés aux bénéficiaires, pour les trois prochaines années, qu'il n'y ait pas
d'inquiétude dans six mois, est-ce c'est juste des mesures temporaires. Il faut
garder notre monde et puis il va falloir que notre monde reste à long terme
dans le réseau de la santé.
M. Bergeron (Patrice) : Par
contre, vous êtes en train de dire aux gens qui, actuellement, travaillent sur
la ligne de front qu'à partir de la semaine prochaine ils n'auront plus de
prime ou ils ne la verront plus sur le chèque de paie, là.
M. Legault : Ce n'est pas ce
que je dis, là. Ce que je souhaite, c'est que, dans les prochains jours, on
soit capables de bonifier ces primes-là, qu'on soit capables même, dans
certains cas, de les inclure dans les salaires des préposés aux bénéficiaires.
Donc, on l'a dit depuis des mois, on veut améliorer le salaire des préposés aux
bénéficiaires.
Le Modérateur
: Maintenant
pour Patrick Bellerose, Le Journal de Québec.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour à tous. M. Legault, au début de la crise, vous avez mentionné
qu'il y aurait des entreprises québécoises qui pourraient être sollicitées pour
créer de l'équipement, des masques, des jaquettes, etc.
Qu'est-ce qui arrive avec ça? Est-ce que c'est
plus compliqué que prévu ou est-ce que c'est en cours? Et aussi qu'est-ce qui
arrive avec les millions de masques N95 attendus de la Chine, dont on
parlait récemment?
M. Legault : Bon, d'abord,
non. Ce qu'on veut avec les entreprises québécoises... Au contraire, je veux
les remercier pour leur collaboration, mais ce qu'on essaie de faire, c'est que
les livraisons commencent dans quelques semaines plutôt que de commencer dans
quelques mois. Donc, on a des discussions. On a du monde qui travaille. On
aide, dans certains cas, à financer la recherche, la production de prototypes.
Bon, des fois, il faut avoir du matériel qui, lui aussi, vient de Chine. Donc,
c'est tout ça qui a lieu.
Puis, pour ce qui est des masques N95,
bien, il en vient d'un peu partout dans le monde. Il y a des livraisons qui
sont prévues pour entrer dans les prochains jours, mais il faut être certain
d'en avoir pour quand on va atteindre le «peak», dans quelques semaines.
M. Bellerose (Patrick) : Une
question pour Mme McCann. On voyait, ce matin, des chirurgies, des traitements
qui sont reportés, certains moins urgents, comme les chirurgies de la hanche,
mais aussi des traitements comme... mastectomies pour des femmes qui ont le
cancer du sein.
Pouvez-vous expliquer pourquoi c'est nécessaire
présentement de reporter des chirurgies, alors que les hôpitaux ne sont pas nécessairement
bondés pour l'instant, là?
Mme McCann : Oui. Écoutez, d'abord,
ce que je veux dire, c'est que ces décisions-là ne sont pas prises à la légère,
hein? C'est un comité scientifique, qui existe au ministère, mais qui existe
aussi dans chacun des établissements, qui prend ces décisions à la lumière, vraiment,
des informations cliniques solides. Le Collège des médecins est impliqué, les
associations de spécialistes qui sont concernées sont impliquées aussi.
Alors, c'est temporaire, et évidemment on
fait ça parce qu'on doit absolument libérer des lits, d'abord et avant tout,
libérer du personnel aussi. Vous savez, notre grand enjeu, là, c'est d'avoir le
personnel suffisant, notamment pour les lits de soins intensifs qu'on va
ouvrir. On va en ouvrir davantage, là. Il y en a déjà 500 qui sont libérés,
puis on va en ouvrir 500 de plus parce qu'il faut voir venir le «peak». Et il
va falloir qu'on ait le personnel, et donc c'est pour ça qu'on fait ce
délestage temporaire, et ça ne met pas à risque les personnes. C'est bien
évalué par un comité scientifique. Et il y a aussi la question d'équipement de
protection aussi, hein, qu'il faut vraiment utiliser de façon très, très
judicieuse.
Alors, moi, je réitère que ces décisions
sont prises avec un comité scientifique, l'implication des spécialistes,
l'implication du Collège des médecins également.
M. Legault : Juste pour
compléter, j'ai posé effectivement, moi aussi, la question, en me disant :
Bien, aujourd'hui, il semble y avoir de l'espace, pourquoi on n'en ferait pas
plus? Il faut quand même tenir compte que la durée de séjour moyenne, pour les
chirurgies électives, c'est quatre jours. Quelle sera la situation dans quatre
jours? Bien, c'est pour ça, là, qu'on aime mieux prévenir.
Le Modérateur
: Olivier
Bossé, Le Soleil.
M. Bossé (Olivier) : M.
Legault, est-ce que la crise actuelle ne prouve pas que le salaire minimum
devrait être à 15 $ ou même 16 $ de l'heure?
M. Legault
: Bien, écoutez,
il y a une norme, là, qui est pas mal respectée partout dans le monde, le
salaire minimum devrait être à peu près à 50 % du salaire moyen pour
garder des incitatifs, là, sur certains emplois. Donc, c'est ce qu'on a fait
depuis un an et demi, c'est ce qu'on va continuer de faire. Maintenant, quel
sera le salaire moyen dans six mois? C'est difficile... Mais il faut être
prudent, là, il y a certains emplois, dans certaines régions, certains emplois
pour les étudiants, où, si on augmentait trop rapidement le salaire minimum, il
pourrait y avoir des impacts négatifs.
Évidemment, il y a une situation spéciale,
là, comme on vous a dit, avec le 2 000 $ par mois qui est offert par
le gouvernement fédéral. Le ministre des Finances est en train de travailler à
annoncer un programme qui va faire que les gens qui travaillent dans les services
essentiels vont gagner au moins 2 000 $.
M. Bossé (Olivier) : Dr
Arruda, il y a une situation particulière en Estrie, à la Santé publique, la
direction de la santé publique en Estrie, une des régions les plus touchées et
qui, en plus, perd des soldats, des gens. Est-ce qu'il y a intervention
particulière qui est prévue, spécifique pour l'Estrie? Parce que, là...
M. Arruda (Horacio)
:
Dans les faits, il faut comprendre que l'Estrie s'organise, si vous me
permettez et demande de l'aide au nécessaire. Heureusement, comme la majorité
des gens aussi ne sont pas nécessairement hospitalisés, parce qu'elles sont quand
même des personnes relativement jeunes ou en contact, ils peuvent être en
télétravail. Mais actuellement, l'Estrie est en mesure, là, avec de l'aide de
d'autres puis avec de la mobilisation d'autres ressources, d'offrir le service
de cas et d'enquête comme tel. Dr Poirier suit la situation de très près, on
est en discussion avec lui régulièrement.
C'est une histoire, en fin de compte,
comme il peut y en avoir ailleurs, de personnes qui sont un peu symptomatiques,
qui ne réalisent pas qu'ils sont porteurs de COVID-19 et qui, à un moment donné
où on commence à s'installer pour faire des... des personnes qui voyagent dans
la même voiture, etc. Donc, actuellement, il n'y a pas de problème avec
l'Estrie en termes de services pour faire les cas et les enquêtes. S'il y en
avait, on se mettrait à mobiliser avec d'autres régions pour faire le travail.
Le Modérateur
: Question,
maintenant, pour Louis Lacroix, Cogeco Nouvelles.
M. Lacroix (Louis) : M. le
premier ministre, Mme McCann, M. Arruda. D'abord, hier, M. Arruda, vous avez
parlé de l'aplanissement de la fameuse courbe. Est-ce que... en aplanissant la
courbe, j'imagine que ça doit prolonger la période où, bien sûr, il va y avoir
un effet, là, sur la population. Jusqu'où est-ce que vos modèles amènent les
mesures de confinement qu'on connaît maintenant? On sait qu'il y a une date,
qu'on a déjà évoquée, pour le retour en classe, qui était le 1er mai. On a des
doutes, maintenant, qu'on puisse retourner en classe à ce moment-là. Mais
est-ce que ça veut dire que la période de confinement va être plus longue que
ce à quoi on s'attendait au départ?
M. Arruda (Horacio)
:
Pas nécessairement. Si vous me permettez, je voudrais vous dire aussi, là, c'est
qu'il y a... Chaque jour, on réévalue la situation pour voir le succès. Il
faut voir aussi que, même si on a pris des mesures, la population québécoise,
tout dépendamment comment elle les a appliquées, ça va avoir un effet sur
l'efficacité des mesures. Donc, à la fois, c'est ce qu'on fait, nous, en santé
publique, prescrit, et là il faut voir les éléments. Je ne sais pas si vous
avez remarqué, on est passés d'une période beaucoup plus à convaincre à
maintenant arriver à un certain niveau de contrainte pour justement éviter des
foyers qui vont maintenir les choses.
Ce que je peux vous dire actuellement, c'est
qu'on est en situation qui est en contrôle. On a, comme prévu, une capacité de
traiter des personnes si ça augmentait. On a augmenté, de façon significative,
les tests qu'on fait. On était pas mal en arrière, on est revenus au-dessus
même. Puis je ne veux pas faire de comparaison pour faire de comparaison, mais,
en termes de taux, par 100 000 personnes, de tests, on est en train
de monter dans l'échelle internationale. À ma connaissance, on est rendus les
sixièmes. La première est l'Islande, la Norvège, l'Alberta, New York. puis le
Québec en cinquième. Un, deux, trois, quatre, cinq. Dans les faits, donc, on
est à 808 tests par 100 000 personnes de faits actuellement.
Donc, en testant beaucoup, on teste aussi des gens qui, peut-être, dans un
autre contexte, n'auraient pas été testés parce qu'ils ne sont pas symptomatiques.
Ce qui est très important, c'est de voir le taux d'hospitalisation et de cas
sévères.
Donc, je vous dirais, là, que ces
indicateurs-là sont, sans être... Il ne faut pas arrêter les choses, il ne faut
surtout pas que les gens arrêtent les consignes. On les resserre, justement, puis
on fait maintenant une analyse épidémiologique de chacun des sous-territoires
pour décider si tu as des confinements particuliers à faire ou pas. Ça fait que
ce que je peux vous dire, sans rentrer dans des scénarios puis des chiffres qui
sont actuellement, c'est que, par rapport à les actions qu'on a mises en place,
on observe les effets et on ne peut pas comparer nécessairement d'une région à
l'autre à cause à la fois du nombre de tests, mais aussi à qui ils sont faits.
M. Lacroix (Louis) :
M. Legault, juste une précision sur ce que vous avez dit tout à l'heure, les
épiceries qui vont être fermées le dimanche. Est-ce que ça ne risque pas de
concentrer davantage de gens en semaine, étant donné qu'on réduit la plage
d'ouverture de ces commerces-là?
M. Legault : Non, je ne
pense pas. Je pense qu'on ne peut pas demander d'avoir les pleins services sept
jours sur sept pendant des semaines et des semaines, là. Donc, je pense que c'est
possible, en ayant des services sur six jours... évidemment, les services très
essentiels comme les pharmacies ou les dépanneurs, bien, ça reste ouvert. Je
pense, ça va permettre de prendre un repos aux employés des épiceries puis de
revenir encore plus en forme le lundi matin.
Le Modérateur
: Tommy
Chouinard, LaPresse.
M. Chouinard (Tommy) :
Bonjour à tout le monde. M. le premier ministre, d'abord, est-ce que vous
écartez l'idée d'imposer les salaires et conditions de travail à vos 500 000
employés?
M. Legault : Ah! il n'est pas
question d'imposer des conditions de travail. Moi, ce que je veux, c'est
d'avoir une entente avec les syndicats. Ce n'est pas le temps d'être en guerre
avec qui que ce soit, mais, évidemment, il faut être deux pour danser, donc il
faut que les deux parties soient capables de convenir d'une entente. Moi, je
pense, c'est souhaitable qu'il y ait une entente, entre autres pour bonifier le
salaire des préposés aux bénéficiaires, mais aussi éviter que ça vienne jouer...
que ça soit dans six mois, dans un an. On ne le sait pas pour combien de temps
on est dans la crise, là.
M. Chouinard (Tommy) :
Maintenant, la situation aux États-Unis évolue rapidement et pas nécessairement
pour le mieux. Est-ce que vous avez quelques signaux que ce soit ou avez-vous
des inquiétudes quant à la chaîne d'approvisionnement de toutes sortes,
alimentaire ou autre? Et avez-vous pris des mesures pour, peut-être, compenser
ou prévoir ce genre de situation là?
M. Legault : Non. On n'a pas
d'inquiétude sur la chaîne alimentaire puis on est en train de mettre en place
de fortes mesures pour cet été pour aider nos agriculteurs. Donc, on veut
essayer d'annoncer une espèce de boni pour les employés, pour les personnes qui
accepteront d'aller travailler dans les champs. Je pense aussi que tout ce
qu'on appelle l'achat local de produits locaux, bien, on va en faire beaucoup
la promotion dans les prochaines semaines, les prochains mois.
Donc, il faut aller aider nos agriculteurs
et il faudra effectivement avoir plus de produits qui viennent d'ici plutôt que
des États-Unis, mais il faut comprendre, là, qu'on fait venir beaucoup de
produits des États-Unis l'hiver. Quand il arrive l'été, on produit beaucoup.
Bon, là, il y a le défi des travailleurs étrangers, mais là on va avoir de la
main-d'oeuvre qui va être disponible. Il faut maintenant mettre des incitatifs
pour qu'ils choisissent d'aller travailler dans nos champs.
Le Modérateur
: Merci.
Prochaine question, Alain Laforest, TVA.
M. Laforest (Alain) : Je vais
rebondir là-dessus, M. le premier ministre. Est-ce que vous préparez les
Québécois à une plus longue période de confinement, compte tenu que vous venez
de dire : On ne sait pas combien de temps va durer cette crise-là?
M. Legault : Oui, bien là,
pour l'instant, ce qu'on a dit, c'est que toutes les entreprises sont fermées
jusqu'au 13 avril. Ça sera réévalué d'ici le 13 avril. Il faut
comprendre, là, que, si on excepte quelques États aux États-Unis, on est à peu
près le seul État qui a fermé les entreprises autres que les commerces, donc
j'inclus là-dedans les entreprises manufacturières, les chantiers de
construction, etc. On a aussi annoncé jusqu'à présent que les écoles
resteraient fermées jusqu'au 1er mai. Bien, ça reste encore l'objectif, mais on
réévalue puis on va réévaluer, au cours des prochains jours, des prochaines
semaines, la situation.
M. Laforest (Alain) : Vous
avez abordé d'entrée de jeu, là, un sujet qu'on a discuté souvent, le fameux
équipement, particulièrement les masques de protection. Selon vos estimations, particulièrement
pour Montréal, vous en avez pour combien de temps? Si vous demandez au
personnel et vous regardez l'optique de les nettoyer, c'est qu'on n'est pas
loin de la rupture, là.
M. Legault : Bon, d'abord, on
ne regarde pas ça région par région, parce que nous, on s'assure que toutes les
régions aient, en proportion de leur population puis des besoins dans les
hôpitaux, suffisamment d'équipement. Donc, s'il y a un problème, bien, ça sera
un problème partout, mais ça ne sera pas un problème dans certaines régions.
On a des équipements pour le court terme.
Maintenant, il y a des commandes qui sont prévues pour entrer au cours des
prochains jours, des prochaines semaines. Est-ce que ces commandes-là seront
toutes confirmées? C'est pour ça qu'on ne prend pas de chance puis on prépare
un plan b avec des entreprises québécoises qui pourraient... bon, même si,
habituellement, ne fabriquent pas des masques, ou des blouses, ou des gants, bien,
pourraient le faire, là, pour cette situation qui est exceptionnelle.
Mme McCann : Moi, j'aimerais
ajouter là-dessus, M. le premier ministre, sur la question des masques...
D'ailleurs, j'ai encore parlé aux présidents-directeurs généraux des
établissements, là, juste ce matin. On me confirme que les opérations se sont
bonifiées, c'est-à-dire que... Vous savez, je vous disais, la semaine passée,
les établissements, ils n'ont pas été habitués, là, à une situation comme on
vit actuellement. Ils avaient les masques à côté, là, puis, bon... Alors, ce
n'est plus le cas maintenant. Il faut protéger, hein, les masques. Alors, les
établissements se sont organisés pour que les opérations d'approvisionnement se
fassent de façon optimale. Ça, c'est une première chose. Alors, c'est davantage
stabilisé, là, au fil des jours.
L'autre chose qu'il faut vraiment
insister, c'est l'utilisation judicieuse des masques, que ce soient les N95 ou
les masques de procédures. Alors, il y a une vidéo, là, qui va sortir cet
après-midi, au plus tard demain, qui explique exactement comment utiliser ces
masques-là. Déjà, les procédures sont en place, mais une vidéo, c'est toujours
aidant.
Mais moi, ce que je veux dire, là, c'est
qu'il faut vraiment s'assurer que les masques, par exemple, N95, ce soit pour
les bons intervenants dans les bonnes procédures. Je ne pense pas que c'est
normal qu'un gardien de sécurité porte un N95, vous comprenez? Ça, c'est un
exemple, mais il y en a d'autres aussi. Je sais que les gens qui sont dans le
maintien à domicile, les CHSLD, la protection de la jeunesse sont préoccupés.
Ils vont avoir... Ils ont ce qu'il faut, mais il faut absolument qu'ils les
utilisent dans les bonnes circonstances, et c'est pour ça qu'on revoit
continuellement les processus pour bien utiliser ces masques-là dans toutes les
sphères d'activité du réseau. C'est la condition qu'on va en avoir suffisamment
pour la suite des choses. Il faut vraiment utiliser ces masques-là au bon
endroit par les bonnes personnes.
Le Modérateur
:
Prochaine question, Marie-Michèle Sioui, Le Devoir.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour à tous. Vous nous dites que ça va
mieux que prévu. On n'a pas le choix de vous croire sur parole puisque vous ne
nous donnez pas accès à ce qui était prévu, vos fameux scénarios. Il reste que
la moitié des cas confirmés au Canada sont au Québec. Pourquoi?
M. Arruda (Horacio)
:
Je l'ai expliqué plusieurs fois, je vais le répéter. Les stratégies de test
peuvent être différentes, O.K.? Puis là, pour être en mesure de répondre à
votre question puis de le prouver, il faudrait que j'aie exactement la
stratégie de test qui est utilisée sur le terrain, pas nécessairement ce qui
est publié sur le Web, parce qu'il y a des informations qui ne sont pas
toujours nécessairement faciles à obtenir.
On fait beaucoup plus de tests maintenant.
On a dépassé de beaucoup l'Ontario pour une population qui est deux fois plus
que nous, sinon plus. Donc, en augmentant de façon significative le nombre de
tests qu'on fait, on détecte les cas qui sont des cas souvent moins sévères
parce qu'on en fait plus. Dès que les gens ont un peu de symptômes, on en fait
plus.
Ce qu'il faut comparer, ce sont nos taux
d'hospitalisation puis est-ce qu'on a des cas sévères, parce que dans les
faits, il n'y a aucun pays, à part ceux qui ont eu des quantités monumentales,
qui vont tester tout le monde. Un, il faut commencer à avoir des symptômes. Là,
c'est sûr, plus on va avancer dans la saison, moins il va y avoir de rhumes, de
grippes associées à l'influenza, plus ça va être probablement du coronavirus.
Donc, c'est vrai qu'en nombre absolu, on a
plus de cas. Il faut comparer maintenant avec les nombres par taux puis, en
plus, il faut comprendre est-ce que leur stratégie est allée chercher tous
les... Il y a probablement, là, comme je vous le dis, c'est des hypothèses, ce
n'est pas rien que moi qui le fais, c'est analysé aussi avec des experts, il y
a probablement des gens, qui auraient été testés avec notre stratégie, actuellement,
en Ontario, qui ne le sont pas.
Le Modérateur
: Une
sous-question?
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Oui. M. Legault, quelle est votre stratégie
pour rejoindre les communautés culturelles? Vous vous êtes auparavant appuyé
sur vos collègues du Parti libéral pour les rejoindre. Est-ce que vous allez
répéter l'expérience ou avez-vous songé à de nouvelles stratégies?
M. Legault : Bien, d'abord, il
y a des consignes qui sont données dans plusieurs langues à Montréal. Bon, on
sait qu'il y a certaines communautés qui sont plus touchées, par exemple, la
communauté juive. Donc, on a parlé avec les gens de chez CJA. Le directeur de
la santé publique a une rencontre aujourd'hui, le directeur de la santé
publique des Laurentides, avec la communauté juive orthodoxe de Boisbriand.
Donc, on essaie, cas par cas, quand il y a des situations, que ce soit à
Côte-Saint-Luc, que ce soit à Boisbriand, d'intervenir puis de mettre en place
rapidement toutes les mesures avec l'appui de la communauté. Jusqu'à
maintenant, ça se passe très bien.
Le Modérateur
: Hugo
Lavallée, Radio-Canada.
M. Lavallée (Hugo) : Oui,
bonjour. M. le premier ministre, il y a plusieurs des mesures que vous avez
annoncées ou que le gouvernement fédéral a annoncées pour lesquelles on
s'approche du délai de 12 à 14 jours qui avait été évoqué pour voir les
fruits de ces mesures-là. On pense, par exemple, à la fermeture des écoles, fermeture
des infrastructures municipales, fermeture des frontières, des centres
d'achats. Un peu plus tard cette semaine, aussi, on atteindra ce délai-là.
Donc, est-ce qu'on doit comprendre que
l'heure de vérité est arrivée, que c'est cette semaine qu'on va être en mesure
de déterminer si ces mesures-là sont ou pas efficaces?
M. Arruda (Horacio)
:
Bien, l'heure de vérité est à chaque jour, si vous le permettez. Actuellement,
le taux de croissance de nos cas n'est pas, même s'il est important... puis il
faut comprendre qu'actuellement il y a du «backlog» de tests. Il y a des gens
qui ont été testés il y a quelques jours, qui auraient dû être comptés il y a
quelques jours, mais qui sont comptés une seule journée, puis on va finir par
rééquilibrer, en fin de compte, la quantité de tests, le besoin et puis le
résultat d'analyses pour qu'on en ait au maximum. On est même à évaluer des
nouveaux tests pour lesquels on pourrait avoir la réponse sur-le-champ. Donc,
vous comprendrez que c'est une situation très, très évolutive.
Ce que je peux vous dire, c'est qu'on
ajoute des mesures aussi, hein? On a parlé de ça au tout début, les premières
mesures qu'on a prises, à 12 jours, elles ont probablement, dans ma...
puis ça, on verra en rétrospective, elles ont probablement adouci déjà la
montée. Elles n'ont pas empêché la transmission communautaire dans certaines
régions, comme, par exemple, dans la région autour des zones chaudes de
Montréal, mais on a ajouté des mesures aussi maintenant. Pour protéger l'Est-du-Québec
et le Nord, on a mis des contraintes plus grandes pour les déplacements.
C'est toutes des mesures qui
s'additionnent et qui se complètent et c'est très difficile de faire la
relation entre une mesure placée, il y a trois semaines ou quatre semaines,
puis l'effet. Sauf que ce qu'on observe, c'est que la croissance... puis ça,
là, on peut étaler une courbe en changeant l'axe des x, puis là il va y avoir
un briefing technique tantôt, mais la croissance exponentielle... actuellement,
on n'est pas dans une augmentation exponentielle de cas, on est dans une
augmentation qui est normale et attendue. Parce que vous comprendrez que, si on
veut avoir une courbe, il faut que ça monte puis, à un moment donné, il faut
que ça atteigne un plateau.
Ça fait que c'est normal que ça monte,
mais c'est la vitesse à laquelle ça monte. Et vous vous rappelez la raison pour
laquelle on fait ça, c'est pour aplanir la courbe, pour éviter qu'il y ait trop
de monde qui viennent surcharger notre système de santé et de soins, et occuper
nos lits de soins intensifs, puis de baisser notre capacité de traiter, et être
obligés de choisir entre les personnes, d'où l'importance que les Québécois
écoutent les consignes de santé publique. C'est ce que la majorité des gens
font, mais maintenant, il faut le faire au maximum, si on veut récolter les
fruits de ces actions.
M. Lavallée (Hugo) :
J'aimerais avoir des précisions concernant les hospitalisations. Donc, chaque
jour, vous nous donnez le nombre de personnes qui sont hospitalisées et en
soins intensifs, mais est-ce que vous avez des données sur le nombre de
personnes qui ont été hospitalisées et qui ont obtenu leur congé ou sur la
durée moyenne du séjour en milieu hospitalier? Et, si on calcule rapidement, là,
le taux d'hospitalisation est à peu près de 7 %, là, si je fais le calcul.
Est-ce que c'est conforme à vos projections?
M. Arruda (Horacio)
:
Oui. D'ailleurs, il faut que vous compreniez qu'on s'attendait à un taux
d'hospitalisation d'autour de 15 %, avec une proportion de... qui allait
être aux soins intensifs. Actuellement, et Dieu merci, c'est le cas.
Pour ce qui est aussi... Je voudrais
parler des cas décédés. Juste pour vous donner une idée, là, parce que des gens
ont peur, comme tel, sur les 25 cas... Puis je tiens à présenter mes
condoléances aux personnes qui ont vécu ça. Vous savez, on a beau regarder des
statistiques, comme épidémiologistes, on sait que, pour chacune des familles,
c'est un drame. Mais il y a eu un cas entre 60 et 69 ans, six cas entre 70 et
69 ans, 16 cas entre 80 et 89 ans puis deux cas avec 90 et plus. Donc,
88 % des cas ont plus de 70 ans, 8 % des cas ont 90 ans et plus, puis
il reste un 4 % qui correspond à la personne qui est décédée dans la
catégorie d'âge des 60-69 ans.
La grande majorité de ces gens-là ont des
conditions, parce qu'ils sont plus vieux, de maladies chroniques, de cancers ou
d'autres maladies, ce qui veut dire... ce que l'on craignait, c'était que les
personnes âgées soient attaquées, ce qui est le cas. Ça ne veut pas dire qu'il
n'y aura pas un jeune qui va avoir des complications qui pourrait se retrouver
aux soins intensifs, mais le profil actuel est ce qui était attendu, et ça se
situe dans des milieux, par exemple, les résidences pour personnes âgées, qui
correspondent à 40 % des cas... des décès... je parle des décès, pas des
cas, 32 % en CHSLD, puis un 16 % à domicile, puis il y en a 12 %
qui est encore actuellement inconnu par rapport à la collecte d'information.
Donc, ce qu'on peut dire... C'est pour ça
que j'ose dire que, la situation, elle est sérieuse parce qu'elle tue des gens,
mais la situation est sous contrôle, et ce qui se passe, c'était, en termes...
sans parler de chiffres puis etc., en termes de taux d'attaques,
d'hospitalisation, on est en deçà de ce qu'on observe ailleurs, ce qui veut
dire que beaucoup de nos cas sont des cas qui n'auraient peut-être pas été
testés ailleurs, et ce qui fait que c'est très difficile de se comparer, et ce
qui fait que, dans les faits, à Québec, en faisant des tests, plus de tests, on
va détecter des cas, mais qui sont des cas que, normalement, on n'aurait même
pas testés dans le contexte où ils n'ont pas eu des syndromes si importants de
fièvre, de toux et de maladies respiratoires, parce que, s'ils auraient été
importants, ils auraient terminés dans les hôpitaux.
Le Modérateur
: Merci.
C'est ce qui complète pour les questions en français. So we'll
switch in English with Cathy Senay from CBC News.
Mme Senay (Cathy) : Good afternoon. Premier Legault, how worried are you about the situation
in Boisbriand, the fact that the whole Hasidic community has been put under
quarantine? You're basically, in this major decision, reducing their rights, but you're saying to Quebeckers : That was necessary?
M. Arruda (Horacio)
: In fact, you should understand that the person who has the most
information about this is Dr Goyer, who is the director of Public Health in
this region, but I'm aware of the situation.
First of all, we don't
act on religions, we don't act on... What it is, we work on is epidemiology,
what is the diagnosis of this specific community. This specific community had
relations with New York because
there are travels coming back from New York. And I don't want to comment about what is going on exactly inside,
but yesterday they got tested, people who have COVID-19.
What is exactly their
state? From what I know, nobody died from it, but there is, in this community,
which is very tight, that is together... We want to protect them from getting
the disease in elders, we want to control inside this community, the same thing
as we're doing in Québec,
elsewhere. And we want to make sure that they don't be a hotspot for... going
to neighborhoods and infect that.
But we have to have this
transmission inside of a place to decide to stop things... It is first for
their own health, we're doing that, as we will do anywhere in Québec, Îsle-Verte or any place. We will do
that, not based on religion or anything, based on : There are people there
that have been infected, there is a risk of high transmission in this community,
and we want to make sure that we can give them good treatments, make sure that
we lower the transmissibility inside of their community and make sure that this
situation doesn't go away and
be another, I would say, explosive hotspot going to give it to… everywhere.
So that's the decision
that has been taken, and this community has collaborated very well since many
weeks. They stopped schools, they stopped their churches, inside, and now they
have been exposed to New York,
which is a situation that was
planned... not planned but was a hypothesis because there has... we have
traffic with France, we got our case from France from the «congé scolaire».
Mme
Senay (Cathy) : ...
Le Modérateur
: Juste
un instant, Cathy. C'est-u possible de répéter en français concernant la
communauté juive de Montréal, là, pour le bénéfice de nos collègues de la
télévision?
M. Arruda (Horacio)
:
Bonjour. Il faut comprendre qu'actuellement c'est le directeur de santé
publique des Laurentides, Dr Éric Goyer, qui est responsable de faire l'analyse
sous-régionale de son territoire.
Dans la communauté dont on parle, qui est
médiatisée, il y a une relation importante avec la communauté de New York.
O.K.? Ce n'est pas sur la base de la religion ou de quoi que ce soit que les
décisions sont prises. Elles sont prises sur la base de l'épidémiologie, qui
est notre diagnostic populationnel, c'est-à-dire qu'il y a, dans cette
communauté, des gens qui sont atteints par la COVID-19, qui a été importée
probablement... soit d'ailleurs, ici, au Québec, mais soit aussi de New York,
ce qui est une hypothèse importante.
Pour les protéger, pour s'assurer de
diminuer l'impact de cette épidémie à l'intérieur de cette communauté tissée
très serrée, des mesures ont été prises comme fermeture d'écoles, synagogues,
etc. Des tests de laboratoire récemment arrivés nous ont confirmé la présence
de plusieurs cas, notamment chez des enfants et des jeunes, qui pourraient
transmettre la maladie à l'intérieur de la communauté ainsi qu'à l'extérieur.
En collaboration avec la communauté, le
directeur de la santé publique a augmenté le niveau d'intervention, c'est-à-dire,
après avoir fermé des écoles, fait des recommandations, ils vont surveiller la
situation, s'assurer que les gens aient accès à des soins et un traitement
adéquat et éviter que cette zone vienne contaminer, si vous voulez, les
environs, parce que ce n'est pas une communauté fermée. Il y aura donc un
contrôle en collaboration avec la communauté. C'est des citoyens qui veulent
faire leur part pour ne pas être la source d'une contamination au Québec.
Mme Senay (Cathy) : Ma
deuxième... My second question, sorry. OK. Some family members
of people in seniors' homes think that those who tested positive, those
patients should not be returned to seniors' homes, they should be put in
different, separate facilities, so the ones who tested positive living in seniors'
homes should not go back but should be put in separate facilities. So what is
the kind of support that you may give to those families who want to help their
elderly, their loved ones?
Mme McCann :
Yes. And we're very, very sensitive to all this and we're trying to really help
in the best fashion possible. First of all, what we have to say is those people
are isolated in the residence, they're really isolated from the others. There
are measures that are taken. And what we are announcing today, and Mme Blais is
also talking about it in the medias a lot today, is $133 million, and a
part of it is for the residences to help them to add staff, for instance, to
help with the situation, to help with the security too.
So what we're saying is
that the best way possible is to isolate those people from the others in the
residence, and we're helping them with additional measures, and we will fund
those additional measures in those residences.
Le Modérateur
:
Thank you. So, now, a few questions sent by e-mail. The
first one is from CTV News. There seems to be some mixed messages about wearing
masks. Is it still your opinion that those who do not have COVID-19 should
generally not wear a mask, and, if so, what are the disadvantages?
M. Arruda (Horacio)
: There is no new data that will support changes as we said. The most
important thing is to wash your hands. If you're sick, you don't want to expose
others, you can wear a mask. If you're a healthcare worker or a first
respondent person who will have to have a contact with a case, a possible case,
it's important that you get the
right material for the right thing to do for the right person at the right
time.
So, as we have a big
problem everywhere in the world about getting masks, procedures masks,
chirurgical masks or N95, it's very important that people don't stole masks, that we people use them in the right
way. Having a security person in front of a long time care facility with a N95 mask
is a waste, and we are asking people to really proceed and use it as
recommended. And my minister told that there's going to be a video to make sure
peoples understand.
So, if you're getting
away, you're not sick, you're going outside, you don't need a mask. Please,
wash your hand because it's your hands who could be in contact with objects in
the city that will make you sick even if you get a mask.
Le Modérateur
: Now, question from
Phil Authier, Montreal Gazette, for Dr. Arruda. Dr. Mylène Drouin of Montréal Public Health says about 200 people per day test positive, and, on
many days, 30 or 40 positive people cannot be found to be told they are
positive. Santé publique Estrie says the same thing happens there. So where are
these people and are they a threat? What can you do?
M. Arruda (Horacio)
: Just want to be sure... I'm sorry, because you're...
M. Authier (Philip)
: A little bit far.
M. Arruda (Horacio)
: ...deaf from that ear, and I should turn that way. It's about the
tests. There is 200 doing by day, and there is people who are tested
positive...
M. Authier (Philip)
: They cannot be found.
M. Arruda (Horacio)
:OK. First of all, I
think that's not the principal driver, I hope... but it's important to get the address and get the
test. I hope that those persons... because, in fact, if you have been tested,
you're not supposed to get away without being... I think that because people
probably... I cannot comment a specific situation, but perhaps they went somewhere else, and we don't have the right
phone number. I hope, if that's your case, you have been being tested, don't go
see your family, your father, your mother or go to anywhere without receiving
the test, or call your Public Health, and everybody can have the number, call
the Public Health to get the result, because no one tested should go away
without having an advice from Public Health or their own doctor.
Le Modérateur
: So keep your phone close.
M. Arruda (Horacio)
: Yes.
Le Modérateur
: And another question, from M. Authier, for Minister McCann.
Québec bought advertising saying : Don't forget about mental health. Mr. Trudeau
spoke about kids being anxious and gave money for help phone line. Will the
RAMQ cover the cost of psychologists and therapists treating people with
anxiety and other mental issues related to COVID-19?
Mme McCann : Yes, and we will also cover people who are immigrants, who don't
have a card. We will cover them too. It's very important to give the services,
the physical services and the mental health services. So we have, at this
point, 325,000 people who are known to workers, in the system, and they are
being called at this minute, all of them, they will be called, to offer
support. All the people on the waiting list also are being called.
And we are inviting
people who have anxiety to call the CLSC, to call the support lines that exist
in Québec, and that's why we're
making this publicity. Every week, it's going to be in the press to give all
the information about all the support that is available for people who have
anxiety or mental health problems.
Le Modérateur
: Next question are for Global News, from Raquel Fletcher, asking :
Are measures going to be put in place to aid tenants who won't be able to pay
their rent in two days, since some landlords are demanding that rent be paid on
April 1st, no matter what?
M. Legault : First, like I said, I asked owners to be comprehensive. Everybody
will receive a check of $2,000 a month from the federal
Government. So I'm asking them to wait a couple of
days, a couple of weeks, until they receive the check, and the Régie du
logement will not accept that some people will be thrown out of their house.
Le Modérateur
: And last question from Raquel. 7% of cases seem to end up in the
hospital. What does this mean and is it because we are testing and catching
people with symptoms early? Do you say this is a good
news?
M. Arruda (Horacio)
: In fact, we were thinking that, I would say, around
80% of the people will not need to go to hospitals. We think, from what we've seen
in other countries, that 15% of the people will go to the hospital. We've got a
7% rate actually. We've got people in intensive care. I think it's a good news,
and we are testing a lot. Even if we get a lot of cases, they are not ending to
the hospital and to the intensive care. So it is probably related to our
quantity of tests and our test strategy.
Le Modérateur
:
So that's all the time we have. Merci, tout le monde et à demain.
(Fin à 13 h 49)