(Onze heures trois minutes)
M. LeBel : Bonjour, tout le
monde. On est ici parce qu'on est tannés. On a besoin d'une réponse. On a
besoin, à Rimouski, dans l'Est du Québec, d'une salle d'hémodynamie, qui va
sauver des vies. Ce n'est pas vrai, le discours qu'on entend, de dire que c'est
mieux de venir à Québec parce que, s'il y avait des services à Rimouski, ce
serait dangereux pour les patients. C'est le contraire. On a besoin d'un
service dans l'Est du Québec pour sauver des vies, pour parler à nos citoyens,
pour leur offrir un service.
Vous voyez cette carte. Quand on parle de
centralisation, c'est très clair. Pourquoi que c'est dans le Centre-du-Québec
qu'on a tous les services? Pourquoi que les régions, comme l'Est du Québec, on n'a
pas le droit à des services? Est-ce qu'on est une région de seconde zone? Ça
n'a pas de sens. Et, je le répète, on parle de citoyens, on parle de gens qui
ont des problèmes cardiaques, qui ont besoin de services, qui sont dans
l'inquiétude, qui sont obligés de prendre l'avion, l'ambulance pour se rendre à
Québec pour avoir des services, quand on pourrait l'avoir chez nous, dans notre
région. On parle du Bas-du-Fleuve, de la Gaspésie et de la Côte-Nord.
C'est un projet important. Ça fait
20 ans qu'on attend. Tout le monde est là, le monde municipal, les
cardiologues, le monde de la médecine. Les institutions scolaires sont là
aussi. Tout le monde appuie ce projet-là. Maintenant, on a besoin d'une
décision politique. La ministre doit nous répondre.
Le Modérateur
:
M. Saint-Pierre, préfet de la MRC de Rimouski-Neigette.
M. Saint-Pierre (Francis) : Oui,
bonjour. Ça fait 20 ans qu'on travaille sur ce dossier-là, qu'on veut
amener le service à Rimouski. Mme la ministre, il n'y a personne qui va vous
dire que ça se peut, que ça ne se peut pas. Il n'y a personne qui va prendre la
décision à votre place. C'est une décision politique que ça nous prend. On a un
consensus de tous les acteurs politiques de la région. J'ai écrit une lettre,
comme préfet de la MRC, qui a été cosignée par les préfets puis les maires de
villes-centres et de centralité des deux régions pour vous demander ce
service-là.
Ce qu'on vous demande aujourd'hui, c'est
de ne pas écouter vos fonctionnaires, exactement comme il a été fait, il y a
30 ans, pour le service de cancérologie à Rimouski. La région du
Bas-Saint-Laurent mérite ce genre de service là, et on attend une réponse. Si
on n'a pas de réponse aujourd'hui, je pense que, la prochaine étape, on n'aura
pas le choix d'interpeller le premier ministre, qui nous dit régulièrement
qu'il est régionaliste. Puis là, bien, je pense que votre gouvernement a une
excellente occasion aujourd'hui de prouver qu'il est vraiment régionaliste.
Le Modérateur
:
Dre Nathalie Dionne.
Mme Dionne (Nathalie) : Dans
le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie, les patients qui souffrent d'un infarctus
sont traités comme dans les années 80, 90, puis malheureusement on n'a pas
de signal que cette façon-là de travailler va changer. On sait pertinemment
qu'il y a assez d'activité en cardiologie dans le Bas-Saint-Laurent—Gaspésie pour justifier
l'installation d'une salle à l'Hôpital de Rimouski, et, on le sait, toute la
littérature médicale va dans ce sens-là, que c'est sécuritaire et qu'il y a
plus de patients qui décèdent et qui ont des séquelles parce que le service
n'est pas disponible que le risque inhérent avec le fait de faire ce genre de
technique là dans un centre comme le nôtre. Nous, on est à bout de moyens sur
le plan médical pour faire avancer ce dossier-là. On se heurte à une volonté...
ou une absence de volonté de décentraliser les services, et c'est bien dommage.
Le Modérateur
: M.
Gérald Henry, porte-parole du comité citoyen.
M. Henry (Gérald) : Moi, je
veux interpeller la ministre, une fois de plus, comme un patient cardiaque. À quelques
reprises, on a rencontré la ministre, et, quand j'ai eu à lui parler, je lui ai
fait la démonstration que quelqu'un qui subissait un traumatisme cardiaque
comme j'ai subi il y a une vingtaine d'années et qui avait le droit seulement à
ce que l'hôpital pouvait lui offrir en première ligne, un traitement avec une
thrombolyse, et que, par la suite, on nous disait : Bien, il va y avoir
des séquelles, effectivement, il y a des séquelles. Les séquelles, c'est qu'à l'intérieur
de 90 minutes, si j'avais eu la coronarographie, si on m'avait débouché
mon artère, je n'aurais pas resté avec des séquelles.
Alors, moi, je veux me faire le porte-parole
de tous les cardiaques qui subissent, dans notre coin, cette problématique-là
et qui s'en retournent chez eux. Même s'ils ont été à Québec dans les heures
qui suivent, ça prend 90 minutes avant de commencer à avoir des dommages.
Alors, chez nous, si on avait ça chez nous, bien, les gens de Matane, les gens
d'Amqui, les gens d'autour, ils seraient à 90 minutes. Même les gens de la
Côte-Nord : quelqu'un qui a un avion, il atterrit à Rimouski.
Alors, moi, je vais vous dire, Mme la
ministre, que je suis déçu. Je suis déçu qu'on nous couillonne par en arrière
aussi quand on a tout attaché les fils et qu'encore dans les heures dernières
on apprend qu'on fait des pressions sur la Gaspésie pour leur dire : Non,
non, n'allez pas à Rimouski, vous risquez d'avoir d'avoir des décès. Vous
risquez d'avoir des décès. On a fait la preuve que ça se fait dans le monde, qu'il
y a des hôpitaux, au Québec, qui n'ont pas sur place le fameux chirurgien
cardiaque, et là on nous dit : Bien, vous n'avez pas ça à Rimouski, vous
autres, vous allez faire des morts. Bien, c'est... je vous dis, ce n'est pas vrai.
Puis si même ça arrive une fois sur un millier de personnes que quelqu'un ait
besoin d'une chirurgie cardiaque, bien, écoutez, nos technologies, là, sont
assez avancées pour être capables de stabiliser le patient puis de l'amener
dans un centre où il y aura un chirurgien cardiaque le plus rapidement
possible. On a encore des avions, à Rimouski.
Alors, Mme la ministre, je vous ai senti
sensible aux besoins de la région, mais dès que vous disparaissez devant la
porte de votre bureau et que tous les afflux vous viennent de partout, ça
modifie la perception que j'ai de votre perception. Je vous remercie.
Le Modérateur
: En
conclusion, M. Bérubé.
M. Bérubé : Alors, je suis
ici, comme chef parlementaire du Parti québécois, mais surtout comme député de Matane—Matapédia—Mitis,
solidaire de cette demande de tout l'Est du Québec, du Bas-Saint-Laurent et de
la Gaspésie, pour l'accès à des services, l'accès à des services sur notre territoire.
Vous savez, il y a quelques semaines, on a
plaidé pour améliorer le remboursement des frais pour les patients qui doivent
se rendre trop souvent, notamment, à Québec. Bien, en voici un exemple très
concret, de soins qu'on pourrait obtenir dans notre région parce qu'on a les
médecins spécialistes talentueux qui peuvent procéder, parce qu'on a cette
volonté d'avoir des soins pour bien soigner les gens de chez nous, parce qu'on
y a droit également. Il y a une question d'équité. Quand Harold vous fait part
de ce graphique... en fait, de ce tableau qui nous démontre la carte du Québec,
et là on est mal couverts dans l'Est du Québec, c'est une question de santé
publique.
Alors, je fais appel à la ministre de la
Santé. Je lui dis que, devant cette situation, maintenant que c'est connu, maintenant
qu'elle a toutes les données, il en revient à elle à prendre une décision pour
s'assurer de l'équité de soins pour l'Est du Québec. On sait très bien que,
dans le domaine de la cardiologie, chaque minute est importante, chaque
intervention est importante, et les premiers à nous le dire, c'est les
cardiologues. Alors, moi, j'inviterais à écouter les spécialistes de la
question qui nous disent que ça peut faire une différence dans la vie des gens
de l'Est du Québec.
Je veux saluer le travail, d'abord, des
citoyens, de bénévoles qui se sont engagés, mais de toute la communauté
médicale, la communauté des élus de l'Est du Québec. Et Harold LeBel et moi, on
fait ce relais-là avec Sylvain Roy, le député de Bonaventure, avec Méganne
Perry Mélançon, la députée de Gaspé, et on espère que notre ministre
responsable de la région, Mme Proulx, le député Denis Tardif à
Rivière-du-Loup—Témiscouata vont nous appuyer également.
Alors, le gouvernement a des moyens
considérables, on va s'en rendre compte, cet après-midi, avec le budget, mais on
lui demande d'être équitable envers la Gaspésie et de nous donner les moyens de
bien soigner les gens chez nous quand ça compte. Et c'est le cas de le dire, on
demande à la ministre de faire preuve... d'avoir beaucoup de coeur pour l'Est
du Québec, et on attend impatiemment, c'est le cas de le dire, une réponse
positive. Merci.
(Fin à 11 h 11)