(Quinze heures cinquante-six minutes)
Mme Robitaille : Alors,
bonjour à tous, à tous ceux qui m'écoutent. Et merci de m'écouter. Écoutez,
depuis une semaine, je suis en contact avec Julien Bergeron et Manon Trudel,
qui sont sur le Diamond Princess et qui me tiennent au courant de ce qui se
passe là-bas. J'ai été aussi en contact d'une façon indirecte avec Monique puis
Fernande, avec le couple Ménard, j'ai parlé à une fille des Ménard, et ce
qu'ils vivent dans ce bateau-là, ce n'est vraiment pas facile. Il y a peut-être
une dizaine de Québécois sur le bateau, il y a 255 Canadiens. Je pense que
le Diamond Princess, on peut le dire, c'est un incubateur à virus.
Depuis une semaine, je parle avec
François-Philippe Champagne, avec les gens de son équipe, qui sont là jour et
nuit pour essayer d'aider ces gens-là. Mais c'est vraiment... c'est une
opération de logistique monstre, c'est très complexe, c'est très compliqué. Et,
on le comprend, il y a beaucoup d'inquiétude. Ces gens-là sont très, très
inquiets.
Et moi, je suis en contact avec Julien et
puis Manon, comme je vous le disais tout à l'heure, je suis en contact avec
Julien puis Manon, et puis hier soir on a appris que Julien était positif,
qu'il avait contracté le virus. Et imaginez, il est dans sa chambre d'hôtel,
là, depuis près de 24 heures — 24 heures — il est
dans sa chambre d'hôtel, il attend avec Manon, il est tout seul, ils sont tout
seuls, ils n'ont reçu aucun soin et ils attendent d'être transportés quelque
part au Japon, quelque part tout près d'où le bateau est accosté. Ils ne savent
pas dans quel hôpital, ils ne savent pas même s'ils vont être transportés dans
un hôpital. Parce qu'ils me disaient ce matin qu'il y a un Britannique qui,
lui, a le virus, mais il n'a pas été transporté à un hôpital parce qu'il n'y
avait pas de place. Il a été transporté à un hôtel, puis, dans l'hôtel, bien, il
n'y a pas de communication. Alors, mettez-vous à leur place. Ils ont entendu
aussi l'histoire des Ménard, où, là, ils ont été transportés, les Ménard, quelque
part dans un hôpital, et puis là ils avaient perdu le contact avec les
autorités canadiennes pour un petit bout de temps.
Ça fait depuis le 5 février que ces
gens-là sont en quarantaine. Depuis le 5 février. Ça fait presque deux
semaines. Et là, ce matin, on a la ministre Girault qui sort de son mutisme et
qui nous dit : Bien, j'ai interpelé François-Philippe Champagne pour qu'il
s'occupe du vrai monde. Bien, ça fait une semaine qu'ils s'occupent du vrai
monde. Ça fait une semaine qu'on suit l'affaire. Tant mieux. Tant mieux, et je
suis contente d'apprendre qu'elle est sur la chose, qu'elle suit ce qui se
passe, et puis mieux vaut tard que jamais. Et c'est important. On sait très
bien que les affaires consulaires, c'est de compétence fédérale. Mais
historiquement le Québec a toujours été là pour ses ressortissants québécois à
l'étranger, a toujours été là, a fait le suivi, a rassuré. Parce qu'en fait, si
on est là, si on rassure, si on fait le suivi, si on est le trait d'union entre
ces gens-là puis le fédéral, bien, c'est énorme, c'est beaucoup. Et vraiment,
durant la dernière semaine, avec les gens avec qui j'ai parlé, à qui je parlais
tous les jours, je n'ai pas senti que le gouvernement était là pour eux, avec
les individus à qui je parlais, je n'ai pas senti.
Puis, bien, ça me rassure que la ministre
nous dise qu'elle est là, qu'elle fait le suivi puis que... Parce qu'on a une
délégation du Québec là-bas. Puis, oui, ça serait le fun que la délégation
suive les choses et donne un coup de main, parce que j'ai vraiment l'impression
qu'en ce moment nos équipes canadiennes en ont beaucoup sur les bras.
Alors, on a Julien qui est dans sa chambre
d'hôtel, qui attend, qui attend l'ambulance, qui attend que les gens viennent
le voir, parce que ça fait 24 heures qu'ils sont tout seuls, Manon et lui.
Manon ne sait même pas si elle va pouvoir être avec Julien. Ils ne savent même
pas dans quel hôpital ils vont être. Ils ne savent même pas s'il va y avoir des
Canadiens avec eux qui vont les accompagner dans l'ambulance.
Et moi, ce que je demande aujourd'hui puis
ce pourquoi je fais le point de presse aujourd'hui, c'est que je veux... et ce
n'est pas le temps de faire des batailles, là, je veux qu'on soit ensemble, je
veux qu'on s'unisse, qu'on mette de la pression sur qui de droit pour que ces
gens-là ne soient pas tout seuls et soient bien accompagnés et que le suivi
soit fait. Et c'est pour ça que je demande à la ministre Girault et au
gouvernement de la CAQ d'être là, de faire les pressions qu'il faut sur le
gouvernement fédéral qui, ultimement, en fera sur les Japonais pour que ces
gens-là ne soient pas seuls, pour que, dans l'ambulance avec eux aujourd'hui ou
demain matin, ils soient avec quelqu'un, ils soient avec des intervenants
canadiens ou québécois qui puissent les aider.
On ne veut pas qu'ils soient seuls dans
une chambre d'hôtel puis qu'il n'y ait personne avec eux, ou dans un hôpital.
Imaginez, c'est le Japon, là, c'est... ils ne parlent pas japonais. Ils ont
besoin d'assistance, ces gens-là. Il ne faut pas les laisser, il ne faut pas
les abandonner. Il faut les accompagner. Et je sais que le gouvernement fédéral
fait tout ce qu'il peut. Mais je sais aussi qu'il y a 42 Canadiens qui
sont infectés. Il y a un avion qui arrive. Il va y avoir 200 personnes qui
vont prendre l'avion. Ces gens-là sont probablement débordés.
Moi, là, je parle depuis une semaine avec
les gens de François-Philippe Champagne et François-Philippe Champagne, que je
texte régulièrement, et qui me texte aussi, et je sais que ces gens-là travaillent
extrêmement fort. Mais il faut toute notre énergie à tout le monde pour aider
nos Québécois sur le bateau, en ce moment, pour aider Julien qui a contracté le
virus et qui est toujours dans sa chambre d'hôtel.
Alors, tous ceux qui nous écoutent, je
vous remercie infiniment, et, si vous avez des questions, bien, on sera là. Et,
Mme Girault, M. Legault, on compte sur vous aussi, et puis je sais
que François... Je vais recommencer. Mme Girault, M. Legault, on
compte sur vous. On sait que, François-Philippe Champagne, vous êtes là aussi,
mais on compte sur Mme Girault et M. Legault pour vous accompagner,
pour faire le trait d'union entre nos Québécois, et puis le gouvernement
fédéral, et le gouvernement japonais. Merci.
Journaliste
:And maybe some words in English.
Mme Robitaille : Oh! Maybe some words in English, that's true. We have at least 10 Quebeckers, 50... 10 Quebeckers, 255 Canadians on that boat, that
boat which is an incubator of the Coronavirus in a certain way. So, I'm here
today to plead for these people on the boat, for these Quebeckers.
I was in contact with
Julien Bergeron and Manon Trudel for the last week, I was in contact with them
and I was in contact with the Canadian Government. Because, you know, the
Canadian authorities are very busy, it's a very complex operation. And the fact
that I was able to be in direct contact with Manon and Julien, it made a big
difference, and I was able to relate some information to the Canadian
Government, and vice versa. And I think I was helpful in that way.
But now, I've learned
last night that Julien has contracted the Coronavirus, and he's alone. They've
been alone in their room for nearly 24 hours. Can you imagine? You're in a room
and you're infected with the virus, your wife is with you, you're alone and
you're waiting for people knocking at your door and bringing you to a hospital
in a country you don't know, a language you don't know. And these people, they
need our help.
I know that Mr. Champagne
is there, his team is there, but maybe they're overwhelmed. So, we need the Québec Government, we need Mme Girault, we
need Mr. Legault to make this connection, to make sure that these people will
be OK, to make sure that these
people... you know, when people will knock on their door and bring them to the
ambulance that will bring them to a hospital or somewhere else, well, that they
won't be alone, that there will be Canadian authorities. And we need Mr.
Legault, we need Mme Girault for that, to put the pressure and to help these
people.
Of course, Consular
Affairs is a federal competence, it's a federal power. But, historically, Québec has been close to its Quebeckers abroad, Quebeckers that had problems, and they were there to reassure, and they were
there to be the link between the Canadian Government or the foreign Government
and these people. And I'm asking Mme Girault and Mr. Legault that they should
continue, that they have to be there.
And I'm happy to hear
that Mme Girault reacted this morning, that she was there, that she talked to
Mr. Champagne but... and better late than never. But I have to admit that I'm
am a bit surprised that, you know, for the last two weeks there was this crisis, and she reacted only
this morning. So better late than never, of course, and... well, that's it, I
just... Now, you know, time is
running out, and Julien has the virus, and Mr. Ménard has the virus, and they
have to be there for them. They really have to be there for them.
And I'm glad that Mme
Girault is there, and I'll be there, and I know the Canadian team will be there.
But we have to get them out of there and we have to... At least, if we don't
bring them out of there, they have to be in a secure place, in a secure room in
a hospital somewhere, and they have to be... and they cannot be alone. Thank you.
(Fin à 16 h 7)