(Dix heures deux minutes)
La Modératrice
:
Bonjour. Bienvenue à ce point de presse de Sol Zanetti accompagné de
paramédics. Donc, prendrons la parole Sol Zanetti, responsable en matière
de santé et services sociaux de Québec solidaire, suivi de Jean Gagnon, représentant
au secteur préhospitalier de la CSN, et Jeff Begley, président de la Fédération
de la santé et des services sociaux de la CSN. Ensuite, on va prendre les questions
sur le sujet, mais, pour les questions d'actualité, merci de nous contacter
pour le faire par la suite.
M. Zanetti : Merci. Alors, on
est ici aujourd'hui pour faire part d'une situation qui est vraiment très
inquiétante concernant la couverture des soins ambulanciers partout sur le territoire
du Québec. Il y a, en ce moment, un problème.Il y a un manque de couverture, il
y a un manque d'heures, et surtout il y a des engagements qui ont été pris par
le ministère de la Santé et des Services sociaux en 2017dans les
conditions collectives avec les ambulanciers, les paramédics, des engagements
qui n'ont pas été livrés au complet. Alors, on a promis des heures, les heures
ne sont pas toutes là, et la conséquence, c'est que la population, en ce moment,
est en danger dans plusieurs villes, dans plusieurs régions. Il manque des
heures.
Il y a des endroits, comme la ville d'Amos, par
exemple, où il y a uniquement des horaires de faction, des horaires de faction
qui font en sorte qu'on peut intervenir moins rapidement selon les circonstances,
dans des situations données. Alors, c'est quelque chose qui est très problématique.
Et tant que la ministre McCann ne mettra pas les fonds nécessaires pour remplir
les engagements pris par le ministère en 2017, il va demeurer une espèce d'épée
de Damoclès qui nous pend au-dessus de la tête.
Alors, la CAQ doit respecter les
engagements pris en 2017. Il faut absolument qu'on règle cette question-là,
puis j'ai avec moi aujourd'hui ici Jeff Begley, de la CSN-FSSS, qui va
nous en parler ainsi qu'un paramédic qui va ici nous donner les détails sur
cette découverture-là et le problème que ça pose pour la sécurité et la santé
de la population québécoise. Merci.
M. Gagnon (Jean) : Bonjour. Au
niveau du détail, lorsqu'on a signé les conventions collectives, le ministère
s'est engagé à nous donner les données probantes, et, où la charge de travail
des paramédics était très élevée, de faire l'ajout d'heures de service. Je vous
dirais qu'il y a la région, au niveau des heures de service, de Québec, Laurentides-Lanaudière,
Montérégie et Sherbrooke à surveiller, pour ce qui est des horaires à l'heure,
où la charge de travail des paramédics est trop élevée. Aux endroits où il
reste des horaires de faction... Quand on parle d'horaire de faction, il faut
comprendre que les paramédics sont en service sept jours consécutifs, 24 heures
sur 24, et souvent les heures de sommeil sont perturbées pour eux autres.
Alors, il y a la région de Farnham, où le 7-14 était supposé être aboli depuis
deux ans. On est toujours en attente. Il y a Cabano, il y a Baie-Saint-Paul, il
y a La Malbaie, il y a la région de Sainte-Agathe, Labelle, il y a Abitibi, il
y a Amos, Malartic, Ville-Marie, il y a La Tuque, Coaticook et Weedon à
surveiller. Alors, ça, c'est des horaires de faction qu'il faut changer.
Alors, vous comprendrez que les paramédics
sont à bout de souffle de faire les appels les uns après les autres et de ne
pas réussir à couvrir dans les temps requis. Pour la population, il se trouve à
y avoir des paramédics qui sont fatigués. Vous savez que lorsqu'on conduit et
qu'on est fatigué, ça s'assimile à l'alcool au volant. Donc, on est obligés de
faire rentrer des équipes pour remplacer des paramédics qui sont en manque de
sommeil, et aussi, ce qu'il faut voir pour la population, c'est que plus le
temps de réponse pour avoir les services sont longs, le taux de morbidité s'en
ressent et aussi la durée d'hospitalisation. Merci.
M. Begley (Jeff) :
Très rapidement, je veux insister sur la question des horaires de faction. Il y
a plus de 40 ans maintenant, on a créé les horaires de faction pour
stabiliser le secteur, et ça devait être une solution temporaire. 40 ans
comme solution temporaire, c'est quelque chose. Le ministère a pris un engagement,
d'abord, de documenter la situation, documenter les problèmes de temps de
réponse, parce que les horaires de faction, c'est ça que ça crée : ça crée
un retard dans le temps de réponse. Nous n'avons toujours pas les données
malgré les engagements, nous ne sommes toujours pas capables de faire respecter
la promesse d'intervenir avec des critères objectifs pour améliorer la situation
là où il y a les horaires de faction.
On a interpellé le cabinet de la ministre
McCann. Il faut agir dès maintenant. Ça presse, il y a du monde où ils n'en
peuvent plus. Donc, nous espérons être entendus par le ministère pour améliorer
la situation très rapidement parce qu'en plus de l'amélioration des conditions
de vie des paramédics, c'est aussi l'amélioration substantielle — et
on l'a vu lorsqu'on a transformé les horaires — c'est l'amélioration
substantielle des services à la population. Voilà.
La Modératrice
: Merci
beaucoup. Est-ce qu'il y a des questions sur le sujet?
Mme Cloutier (Patricia) : Oui,
bonjour, Patricia Cloutier, journaliste pour Le Soleil. J'aimerais
savoir : Est-ce que vous demandez carrément la fin des horaires de faction
partout au Québec? Est-ce que c'est bien ça, à plus long terme?
M. Gagnon (Jean) : Écoutez, on
sait qu'il y a certaines places particulières où c'est très loin, et le volume
d'appels est peu élevé, des endroits où il y a deux, trois appels par semaine.
Je vais vous donner un exemple : sur la route de Manic, on ne voit pas
comment on va faire un horaire à l'heure là. Les gens en ont pour plusieurs
heures à se rendre. Ça, c'est correct. Mais les autres endroits, c'est où les
gens... la charge est telle qu'ils doivent se faire remplacer parce qu'ils sont
à bout de souffle, trop fatigués. Puis, les heures de sommeil ne sont jamais au
même moment. Ces horaires-là sont nuisibles pour la santé, puis ça s'en ressent
sur le service qu'on donne, là, quand on arrive sur un appel.
Mme Cloutier (Patricia) : Et
puis est-ce que la CAQ avait un engagement précis à ce... est-ce que la
Coalition avenir Québec, quand elle a pris le pouvoir, est-ce qu'elle avait un
engagement précis par rapport aux paramédics? Je ne crois pas. Tu sais, je veux
dire, c'est quoi vos espoirs par rapport à ce que la ministre...
M. Gagnon (Jean) : Nos
espoirs, ce n'est pas compliqué. C'est que nous, quand on avait négocié avec le
ministère, il avait pris des engagements. On veut simplement que ces
engagements-là soient respectés, et je vous dirais que, tu sais, il y a un bon
bout qui avait été fait, et c'est le bout qui reste à faire. On sait qu'il y a
une réforme qui s'en vient, mais on a expliqué à la CAQ : On ne peut pas
attendre cette réforme-là, elle va venir trop loin, et, de toute façon, les
horaires de faction, avec la réforme, il faut qu'ils soient éliminés. Puis, le
nombre de véhicules, même s'il augmente, ce qu'il manque présentement et qui
est criant, vous le savez, ils n'en mettent jamais plus qu'il en faut, donc, en
rajoutant ces quelques véhicules-là dans les régions, là, dont on parle, ils
n'auront pas à rediminuer ça quand ils vont faire leur réforme, là, au
contraire, les paramédics vont être utilisés de toute façon.
M. Begley (Jeff) :
Puis, comme vous êtes du Soleil, peut-être juste vous dire, là,
j'imagine que vous pouvez imaginer à La Malbaie, à Baie-Saint-Paul, à
l'été, à l'automne, des horaires de faction, ça ne se tient pas, même chose
dans Bas-Saint-Laurent. Il y a urgence à agir.
La Modératrice
: Est-ce
qu'il y a d'autres questions sur le sujet? En anglais, peut-être?
Journaliste
: Bonjour.
C'est sur un autre sujet par contre, M. Zanetti. Est-ce que c'est correct?
La Modératrice
: On va
le faire après. As-tu ta caméra? On peut le faire après. O.K. Merci beaucoup.
Une voix
: ...
La Modératrice
: Ah!
Bien, as-tu un ajout?
M. Gagnon (Jean) : Oui,
peut-être juste un petit point. Nous, là, on a négocié de bonne foi, puis il y
avait un lien de confiance. Si le gouvernement ne respecte pas ses engagements
parce qu'on change de parti au pouvoir, il y a un bris du lien de confiance,
puis on ne voit pas comment on pourrait débuter la prochaine négociation sans
régler le passé. C'est très important pour nous. Merci.
La Modératrice
: Merci beaucoup.
(Fin à 10 h 10)