(Neuf heures trente-deux minutes)
M. Nadeau-Dubois : Merci
beaucoup. Je veux commencer par exprimer, au nom de Québec solidaire et en mon
nom personnel, bien sûr, toute notre solidarité à l'égard des Québécois et des Québécoises
qui sont présentement aux prises avec la grave crise des inondations qui touche
le Québec.
Le Québec vit donc une crise majeure, la
plus grande crise des inondations de son histoire, un épisode d'une ampleur
sans précédent qui a privé des milliers de personnes de leurs domiciles.
Hier, j'ai entendu le premier ministre du Québec,
qui était de passage à Maskinongé, dire que le pire était derrière nous. C'est peut-être
vrai pour les inondations de ce printemps. Mais j'ai aussi entendu, quelques
jours plus tôt, le scientifique en chef du Québec dire, lui, que les événements
qu'on vit actuellement étaient liés aux changements climatiques, que ça allait
se produire de plus en plus et qu'il fallait être proactifs pour éviter le pire
dans l'avenir.
Malheureusement, il faut le reconnaître,
alors que s'ouvre le siècle des changements climatiques, les inondations,
désormais, ça va faire partie du paysage.
Dans ce contexte-là, l'Assemblée nationale
doit relever ce défi-là de manière unie, pas le gouvernement d'un bord et les
oppositions de l'autre. On le doit aux sinistrés, on le doit aux Québécoises et
aux Québécois qui vivent en zones inondables, on le doit, en fait, à toute la
population du Québec. L'Assemblée nationale doit affronter ça ensemble.
Voilà pourquoi Québec solidaire annonce
aujourd'hui son intention de demander la tenue d'un débat d'urgence sur la
crise des inondations au Québec. Dès la fin de l'étude des crédits budgétaires,
Québec solidaire va demander au président de l'Assemblée nationale d'accorder
un débat d'urgence au sujet de cette crise qui secoue le Québec.
Le débat d'urgence, oui, c'est une
procédure exceptionnelle, on en est bien conscients, il faut l'utiliser avec
parcimonie. Mais je pense qu'après ce que le Québec a vécu dans les derniers
jours, tous les partis vont être d'accord, nous sommes dans une situation
exceptionnelle.
Les élus doivent envoyer un signal clair. Il
faut envoyer le signal qu'on est préoccupés par la situation et qu'on veut
trouver ensemble des solutions. Ce débat d'urgence là, ce ne sera pas
l'occasion de se crêper le chignon, mais ça va être l'occasion de chercher
ensemble des solutions, de chercher ensemble des réponses à la question que
tout le monde se pose depuis des jours maintenant, c'est-à-dire : Comment
on fait pour que ça ne se reproduise plus? C'est notre rôle, comme élus,
de ramener les préoccupations de la population à l'Assemblée nationale. C'est
notre rôle de faire le suivi auprès du gouvernement. C'est notre rôle de
s'assurer que les sinistrés et les municipalités vont obtenir le soutien dont
ils ont besoin. C'est aussi notre rôle de mettre en place un plan durable pour
prévenir et mitiger les épisodes d'inondations.
On va bien sûr formuler des propositions,
dans le cadre des prochains jours, mais, selon nous, le débat d'urgence est le
meilleur forum pour permettre de débuter le débat, de débuter cette réflexion
collective qui nous attend, c'est-à-dire : Comment allons-nous éviter,
dans une ère de changements climatiques, que des inondations catastrophiques
comme celles de cette année se reproduisent?
M. Leduc : Il reste en effet
beaucoup de questions à régler dans les prochains jours, des questions qui,
pour les résidents des zones inondables, sont existentielles, sont urgentes.
Par exemple : Est-ce que je déménage
ou je reste? Le montant qui est offert par le gouvernement, de
200 000 $, est-ce qu'il va être orienté? Est-ce que le gouvernement
va suggérer aux gens de partir ou est-ce qu'au contraire il va s'engager à
renforcer les ouvrages de digues, entre autres? Puis, si c'est le cas, est-ce
qu'il va le faire selon des critères qui sont déjà déterminés, ou pas? Si les
digues sont reconstruites, est-ce que les municipalités... quel usage vont-ils
en faire? Est-ce qu'ils vont continuer à faire du développement immobilier ou
plutôt faire de l'adaptation aux changements climatiques, faire du
développement d'une autre manière?
Donc, c'est des questions qui sont
importantes, elles doivent être posées, et c'est pour ça qu'on pense qu'il faut
ce débat d'urgence le plus tôt possible.
Il ne faut pas lancer la pierre à personne.
On ne cherche pas ici des coupables. On veut de toute façon travailler d'une
manière collective. C'est une responsabilité collective, ce qui se passe en ce
moment, donc vous ne nous verrez pas commencer à identifier des coupables à
gauche ou à droite. On veut aller chercher une certaine hauteur, dans le débat,
comme les Québécois le font et les Québécoises le font actuellement en
s'impliquant pour essayer de faire en sorte de réduire les dommages. Vous avez
vu des gens dans les digues à remplir des sacs de sable, etc. Donc, on veut que
la classe politique prenne la même hauteur et ne tombe pas dans la désignation
de... pointage du doigt de coupables.
Ce n'est pas l'heure de faire des bilans
de l'action gouvernementale, on est plutôt dans la recherche des solutions à
moyen, long terme, donc on veut que ce débat-là se fasse de manière
transpartisane, à l'intérieur de l'Assemblée nationale, pas juste le
gouvernement, donc, l'ensemble des partis politiques. On a tous des choses à
dire et des choses à réfléchir, et ça pourrait être le cas à l'intérieur de ce
débat d'urgence. Donc, il faut réagir, il ne faut pas juste prévenir, et c'est
notre intention, dans les prochaines semaines, dans les prochains jours, de
faire ce travail-là.
Mme Lessard-Therrien :
Hier soir, on a demandé à la Commission de l'aménagement du territoire de tenir
un mandat d'initiative pour comprendre comment prévenir les inondations dans un
contexte d'adaptation aux changements climatiques.
Les Québécoises, les Québécois ont appris,
depuis 2017, mais il nous reste encore beaucoup à apprendre pour mieux lutter
contre ce genre de désastre. L'inondation, c'est le principal risque naturel au
Québec, et ça engendre des coûts humains et économiques qui ne vont
qu'augmenter si on échoue à relever le défi de l'adaptation aux changements
climatiques.
Un mandat d'initiative permettra de
dresser un constat précis de la situation et de dégager des pistes de solution
de concert avec les experts en aménagement du territoire et en environnement. Nous
leur avons fait la sourde oreille depuis trop longtemps au Québec. On croit que
c'est la meilleure manière de placer l'intérêt collectif devant l'intérêt
partisan.
On ne peut plus se mettre la tête dans le
sable, il faut mieux aménager notre territoire, à commencer par le long de nos
cours d'eau. Et il y a de nombreux exemples inspirants dont on peut s'inspirer.
En terminant, je rappelle à
M. Legault qu'il a endossé la feuille de route de l'Alliance Ariane—Pour
une politique nationale d'aménagement du territoire. J'espère que la situation
actuelle va lui donner le goût de faire ça plus vite. Merci.
La Modératrice
: On va
passer à la période de questions.
Une voix
: ...
La Modératrice
: S'il
n'y a pas de question sur les inondations, on va passer au prochain sujet.
M. Laforest.
M. Laforest (Alain) :
Qu'est-ce que vous pensez de l'idée que le gouvernement ait mis en place
actuellement un comité interministériel pour venir en aide aux médias, comme ça
a déjà été fait par le passé, mais que là on veut avoir une solution globale et
non pas ciblée pour l'ensemble des médias? Québec solidaire serait prêt à aller
jusqu'où?
M. Nadeau-Dubois : On est d'accord
sur l'importance d'avoir une solution globale pour ce qui est de l'avenir des
médias. On ne peut plus refaire ce qu'on a fait dans le passé, c'est-à-dire des
aides ponctuelles à certains médias selon les difficultés que ces médias-là
rencontrent. Il faut une approche globale qui n'est pas déconnectée de la
réflexion sur les obligations fiscales des géants du Web. Tout ça doit être
réfléchi ensemble. Alors, c'est une bonne nouvelle, et nous, on est disposés à
contribuer à cette réflexion-là.
M. Laforest (Alain) : Le gouvernement
doit investir jusqu'à combien? Il y a 705 millions de dollars donnés,
depuis 2017, par Ottawa et Québec, là.
M. Nadeau-Dubois : Bien, je ne
suis pas en mesure ce matin de vous dire exactement, selon nous, combien, tu
sais, en termes de millions de dollars, doit être investi...
M. Laforest (Alain) : Mais ça
prend de l'aide.
M. Nadeau-Dubois : Ça prend de
l'aide et ça ne prend pas seulement de l'aide financière. Il faut une réflexion
sur le modèle, il faut une réflexion sur les obligations fiscales des géants du
Web, qui sont ceux qui en ce moment drainent les revenus qui allaient auparavant
aux médias traditionnels. Tout ça doit être pris en compte. On ne peut pas
juste continuer à mettre de l'argent dans un modèle qui bat de l'aile. Il faut
revoir les modèles et il faut surtout demander à ce que les géants du Web
fassent leur juste part fiscalement.
La Modératrice
:
Patrick Bellerose.
M. Bellerose (Patrick) :
Bonjour, M. Nadeau-Dubois. Bonjour à tous les deux. On voit ce matin que le
deuxième bain est très difficile à fournir dans certaines régions, à Québec particulièrement,
mais aussi dans les régions de l'Est. Qu'est-ce que vous en pensez? Qu'est-ce qu'il
faut faire pour réussir à rehausser ce service?
M. Leduc : Il y a visiblement quelque
chose à faire en matière de recrutement de personnel, hein, c'est un défi
énorme. Puis, il ne faut pas se le cacher, un des problèmes du défi de
recrutement de personnel, c'est les conditions de travail. Donc, si on veut
réussir ce défi-là, il va falloir que le gouvernement ouvre sa bourse et soit
un peu plus généreux dans les conditions de travail qu'il offre à l'ensemble du
personnel du réseau de la santé. Peut-être que ça pourra aider, dans les
prochaines années, mais il va falloir sérieusement qu'il y ait un travail à
faire là-dessus. Je pense qu'il y a des négociations qui s'en viennent, d'ailleurs,
dans le secteur public. Ce sera l'occasion pour le gouvernement de faire un
petit effort supplémentaire.
M. Bellerose (Patrick) : La
CAQ propose aussi de réduire l'immigration, là, de façon moins temporaire. Est-ce
que ça peut nuire, justement, à l'embauche de personnel qui pourrait aider nos
aînés?
M. Leduc : C'est sûr qu'il n'y
a pas nécessairement un lien direct entre l'immigration puis ces postes-là. Ça
peut être une des façons, en effet, de travailler. Mais, si on commence vraiment
avec l'amélioration des conditions de travail, déjà là, on aura eu un bon bout
de chemin de fait.
M. Bellerose (Patrick) : Le Parti
québécois, tantôt, proposait un directeur ou... en fait, un protecteur des
aînés. Est-ce que c'est une idée qui trouve écho chez vous?
M. Nadeau-Dubois : C'est une
idée intéressante. Il faudrait qu'on regarde en détail la proposition du Parti
québécois, mais il y a énormément à faire en matière de protection des aînés.
Je peux vous parler de situations qui se
sont passées dans ma circonscription, par exemple, dans des résidences pour
personnes âgées privées, parfois même dans des résidences pour personnes âgées
qui sont des organismes sans but lucratif financés par des fonds publics. Il y
a des situations de maltraitance, il y a des situations d'intimidation. Alors,
oui, ça pose la question : Qu'est-ce qu'on fait?
Pour ce qui est de la proposition du Parti
québécois, il faudrait qu'on la regarde en détail, mais c'est une piste de
réflexion que je trouve tout à fait intéressante.
M. Bellerose (Patrick) : Mais
est-ce que QS a une solution sur la maltraitance?, ou une proposition?
M. Nadeau-Dubois : Bien, ce
qui est clair, il faut revoir l'encadrement des résidences privées pour
personnes âgées. En ce moment, il y a beaucoup trop de laxisme. Moi, je l'ai
vécu, comme député, dans ma circonscription. Ce n'est pas normal que des gens
vulnérables ne soient pas davantage protégés par l'État québécois. C'est un des
rôles de l'État de protéger les gens les plus vulnérables. On a beaucoup parlé
des enfants et des jeunes. C'est important. Il ne faut pas aussi... Il ne faut
pas oublier nos aînés.
La Modératrice
:
Mathieu Dion.
M. Dion (Mathieu) : Bonjour,
M. Nadeau-Dubois. Que doit faire Kathleen Weil, qui est visée par des
allégations de prête-nom en lien avec le Parti libéral du Canada?
M. Nadeau-Dubois : J'ai hâte
de l'entendre parce que c'est très, très, très grave, là. Les prête-noms, au
Québec, on s'en est débarrassé ou, en tout cas, on espère qu'on s'en est
débarrassé.
Et moi, ce que j'ai lu jusqu'à maintenant
comme défense, de sa part, c'est très faible. Je veux dire, quand des gens qui
sont dans une entreprise ou gravitent autour d'une entreprise donnent de
l'argent tous le même jour, tous le même montant, en même temps, qu'il y en a
deux là-dedans qui disent : On s'est fait rembourser, à un moment donné,
ça a tous les airs d'un système organisé. Je ne peux pas croire qu'ils ont tiré
au sort deux personnes dans le lot, qu'ils en ont remboursé deux puis qu'ils
n'ont pas remboursé les autres. Donc, jusqu'à maintenant, je trouve son
plaidoyer de défense vraiment pas convaincant, et on a hâte de l'entendre
davantage.
Ceci étant dit, c'est aussi vers le Parti
libéral du Québec que les questions se tournent aujourd'hui. C'est un parti qui
parle, depuis le 1er octobre, de renouvellement. Bien là, aujourd'hui, on a un
test, un test pour voir si le Parti libéral du Québec a vraiment changé ou si
c'est encore le bon vieux Parti libéral de Jean Charest.
M. Dion (Mathieu) : Sur les
policiers ainsi que le Barreau du Québec qui refusent de... en fait, qui se
retirent de la consultation, des consultations particulières sur le projet de
loi sur la laïcité, qu'est-ce qu'on doit en comprendre, à votre avis?
M. Nadeau-Dubois : Bien,
d'abord, il faut rappeler, c'est leur droit de se présenter ou non en
commission parlementaire. Mais on est déçus parce qu'on aurait aimé les
entendre. Notamment, le Barreau, c'est un acteur juridique, mais c'est aussi un
acteur social important au Québec, qui contribue à nos débats de société. Et le
projet de loi qui va être étudié, c'est un projet de loi qui est controversé,
au sein de la société, mais aussi au sein de la communauté juridique. Nous, on
aurait aimé les entendre, on aurait aimé connaître leur position sur la
question, et on est donc déçus de leur décision de ne pas venir témoigner, même
si, bien sûr, on la respecte.
M. Dion (Mathieu) : Êtes-vous
inquiets de voir qu'Airbnb... finalement, le législateur n'a pas vraiment,
jusqu'ici, agi en donnant des amendes, en s'assurant qu'il y ait un respect de
la loi?
M. Nadeau-Dubois : Oui. Ça
démontre que la loi adoptée par les libéraux, elle est totalement insuffisante.
Je ne peux pas m'empêcher de rappeler que Québec solidaire avait déposé, via
Amir Khadir, un projet de loi qui allait beaucoup plus loin, qui encadrait de
manière beaucoup plus serrée Airbnb. C'est dommage que le gouvernement ait
choisi un projet de loi qui n'a pas de dents, comme c'est le cas, actuellement.
Et il faut comprendre, là, les
conséquences dans les quartiers, surtout à Montréal, là, sont dramatiques. Je
vais vous donner l'exemple de Gouin, du quartier de La Petite-Patrie, dont je
suis le député, là. Dans mon quartier, en ce moment, là, Airbnb, c'est l'équivalent
de 10 ans de construction de condos, en termes de nombres de logements locatifs,
qui ont été retirés du marché. C'est gigantesque. Là, le 1er juillet s'en
vient, il y a des gens qui se cherchent des logements, il faut agir. Il faut
resserrer considérablement les règles parce qu'on se dirige, à Montréal et dans
plusieurs régions du Québec, vers une nouvelle crise du logement, et Airbnb
fait partie du problème.
La Modératrice
: Cathy Senay.
Mme Senay (Cathy) : Good morning. We haven't seen you, opposition parties and Québec solidaire, like, especially during
the flooding period last week, and now you're asking for an emergency debate.
Why we haven't seen you at all, last week, as Premier Legault and Geneviève Guilbault
were on the field, on the ground almost every single day?
M. Nadeau-Dubois : Well, first, it's an inaccurate statement. Manon Massé went twice
on the ground to help the people who are the victims of that flooding. It's not
because we don't call the cameras that we don't help, so it's important...
Mme Senay (Cathy) : ...
M. Nadeau-Dubois : She went to Pierrefonds-Roxboro and to Berthierville, so twice in
the last week, so I think it's important to point it out, even if it was not covered by the media. And that
being said, we are still reflecting on how can we help more. We may have some
announcements in the next days. We are really reflecting on how can we... You
know, Québec solidaire is a
very mobilized political party,
so we are really reflecting on how can we put this solidarity to help the
victims of the flooding.
Mme Senay (Cathy) : You need scientists to be around the table. Do you have the
impression that an emergency debate is the proper format? And, if yes, why did
you choose this emergency debate?
M. Nadeau-Dubois : Well, we are announcing two things this morning. First, we want an
emergency debate because we have to send a signal, we have to send a message to
the population that we are
taking action. You know, this is not going to be 2017 again, where all the
politicians say that there's a big problem and, a few weeks after that, it's
gone, you know, in forgiveness. We want to send a message that we are starting
right now to find some solutions. We won't find the solutions in a two hour
debate, but we will send a message that we are in action.
We are also announcing
that we have asked the Commission de l'aménagement du
territoire to do a parliamentary commission on the issue, and that's the more
long term way to put around the table experts, opposition parties to have that
reflection. Because what we need is not a reflection in, you know, the offices
of the Government. We need a debate of society on that issue, and a
parliamentary commission seems to... as one of the ways to have that
reflection.
Mme Senay (Cathy) : One last clarification on that topic. The map of flooded areas,
it's not over yet, it's not done, it's not updated. I mean, this is the tool
that you need. It's a starting point.
M. Nadeau-Dubois :
It's a starting point. It is something, to my knowledge, that is already being
done, you know, to modernise those mapping...
Mme Senay (Cathy) : But it's not over yet.
M. Nadeau-Dubois :
...but we need to continue doing it. But, in parallel, there are very big
questions that need to be asked. What do we do with whole neighborhoods that
are built in areas where it can be flooded and will be flooded repeatedly in
the next years? What do we do with those neighborhoods? How do we work with the
municipalities?, with the Government? You know, those are big questions.
The good news is that
there are examples, at the international level, of thing that have been done
elsewhere that we could... that could be an inspiration. But, in order to ask
those questions and search for those answers, we need a forum like at
parliamentary commission.
Mme Senay (Cathy) : Kathleen Weil says : I'm not a straw donor. All the donations
I've given to political parties... She's probably about to explain herself,
right now, but she says that she is not a straw donor. That's not enough for
you, that explanation?
M. Nadeau-Dubois :
It's not convincing at all, I mean...
Mme Senay (Cathy) : Why?
M. Nadeau-Dubois :
We are talking about a whole bunch of people, all in SNC-Lavalin, giving the
same amount of money on the same day to the same political party, and two of
those people say they have been reimbursed. So, you know, was this like a draft
or, you know... It's not convincing at all. There clearly seems to be an
organized system. So we need more answers than that. And I think it's a test
for the Liberal Party of Québec itself. You know, this party has been talking
about his renewal since October 1st. Now, we need to see if that renewal is
true or if it's only a marketing slogan.
Mme Senay (Cathy) : Last question : Bill 21. About seven groups have decided to
not participate to the consultations, and that includes the Québec's Bar Association.
How do you react...
M. Nadeau-Dubois :
Well, first, it's their right to accept or not the invitation that was made for
them to come and talk to us, but we would have liked to hear the Québec's Bar Association.
They're an important actor in Québec society, they are a social actor in Québec
society. They have, I think, an interesting point of
view of those issues, on those very controversial issues for all of Québec society. So, yes, it's a
disappointment for us, but we respect their choice.
Mme Senay (Cathy) :You respect their choice?
M. Nadeau-Dubois : Well, it's their right to accept or not the invitation, but it's a
disappointment for us. We really thought that their voice would be pertinent in
the debate.
Mme Senay (Cathy) : It would have been crucial...
La Modératrice
:
Merci beaucoup...
M. Nadeau-Dubois : Sorry?
Mme Senay (Cathy) : It would have been crucial to hear them.
M. Nadeau-Dubois : It was a very important voice, and it's a big disappointment that they're not here. That
being said, we're going to force people to testify? You know, it's their choice
to come or not to come. So, yes, we are disappointed.
La Modératrice
:Merci beaucoup.
(Fin à 9 h 52)