(Onze heures vingt-neuf minutes)
Mme Fournier
: En
ce qui concerne la motion déposée aujourd'hui par la CAQ, il faut savoir qu'il
n'y a absolument rien de nouveau. Ça fait trois semaines que le projet de loi n° 9
est déposé et ça fait trois semaines que le ministre Jolin-Barrette invite les
gens à déposer une nouvelle demande dans le système Arrima. C'est la même chose
pour les gens qui sont déjà au Québec, qui occupent déjà un emploi et qui
parlent déjà français.
Nous, ce qu'on demande, c'est que le
gouvernement traite plutôt ces dossiers maintenant, au lieu de demander à ces
gens qui ont déjà fait leurs démarches d'immigration de recommencer à zéro. On
trouve que ça ne fait aucun sens. Le gouvernement a tout en main pour traiter
les dossiers maintenant, et il a également tout en main pour transférer les
dossiers de la balance, des 14 000 autres, dans le nouveau système
Arrima, puisqu'il n'aurait simplement qu'à demander le consentement pour
l'utilisation des données personnelles. Ça peut se faire avec un lien dans un
courriel.
Donc, ce qu'on dit, c'est qu'on est
seulement à un clic de s'entendre puis on ne comprend pas pourquoi le
gouvernement, malgré que de nombreux groupes admettent que nous avons la bonne
proposition, ne choisit pas de tendre la main et d'accepter le compromis que nous
lui proposons.
Mme Prince (Véronique) :
Je m'excuse, je viens d'arriver, là. En fait, est-ce que vous êtes étonnée de
voir qu'il n'y a pas eu de consentement? Parce que ce que vous avez proposé, ça
rejoint quand même en partie la motion, là, tu sais?
Mme Fournier : Non, il
faut distinguer. En fait, c'est que le gouvernement demande... il invite, en
fait, les gens à déposer une nouvelle demande dans Arrima, puis c'est ensuite
qu'il dit que les dossiers seront traités de façon prioritaire. Mais c'est bien
sûr que les dossiers vont être traités de façon prioritaire dans Arrima parce
que justement Arrima fait en sorte qu'il y a un maillage entre les employeurs
et les gens qui demandent un emploi. Mais là on parle des gens qui ont déjà cet
emploi-là au Québec.
Ce qui ne fait pas de sens, selon nous, c'est
qu'on leur demande de recommencer leurs démarches à zéro avec le système
Arrima, de présenter une nouvelle demande. Ce qu'on voulait, c'est que le gouvernement
traite les dossiers maintenant des gens qui sont déjà au Québec puis
qu'ensuite, bien, tous les autres dossiers, il puisse les transférer
automatiquement dans Arrima, sans demander aux gens de recommencer à zéro. Le gouvernement
a déjà toute l'information. Puis on sait que c'est un gouvernement qui,
pourtant, semble se préoccuper de l'efficacité dans les services publics. Bien
là, il demande aux fonctionnaires de refaire le travail, il demande aux gens de
refaire le travail. Bref, ils compliquent la vie de tout le monde, sauf la
leur.
Mme Prince (Véronique) :
Donc, vous non plus, vous n'avez pas donné votre consentement pour cette
motion-là.
Mme Fournier : On n'a pas
donné notre consentement parce qu'il n'y a absolument rien qui change avec la
motion. Ça fait trois semaines que le projet de loi est déposé, ça fait trois
semaines que le ministre de l'Immigration invite les gens à déposer une
nouvelle demande dans Arrima. Là, il n'est pas question d'annuler... il est toujours
question, en fait, d'annuler les présentes demandes. Il n'y a absolument rien
qui change avec la motion du gouvernement.
Mme Prince (Véronique) :
Puis que le gouvernement, finalement, ne se rende pas aux arguments de la
Protectrice du citoyen, qui demande des excuses, qui demande un remboursement,
qui demande justement de traiter en priorité, est-ce que ce n'est quand même
pas particulier? La Protectrice du citoyen, c'est rare qu'elle se prononce de
cette façon-là, là.
Mme Fournier : Effectivement,
la Protectrice du citoyen, hier, est venue nous livrer un véritable cri du cœur.
Parce que le gouvernement semble gouverner avec des termes très administratifs,
tout en oubliant le côté humain des gens qui se cachent, en fait, derrière les
dossiers qui ont été annulés. Alors, ce que la protectrice nous a dit, c'est
que c'est la moindre des choses de traiter tout de suite les dossiers des gens
qui se sont déjà intégrés à notre société, alors qu'ils parlent déjà français,
qu'ils ont déjà un emploi, puis, ensuite, bien, évidemment, de rembourser les
autres demandeurs. Mais nous, le compromis qu'on tend au gouvernement, c'est
qu'il puisse transférer automatiquement la balance des 14 000 dossiers,
donc les gens qui ne sont pas déjà au Québec, dans le nouveau système Arrima.
Ce serait plus facile pour tout le monde.
Et, franchement, ce n'est tellement pas
compliqué qu'il devrait admettre qu'il s'est trompé, la première fois, envoyer
un courriel aux gens qui avaient déposé une demande, leur demander leur
consentement pour l'utilisation de leurs données personnelles, où ils
pourraient simplement cliquer une petite case, et là le ministère pourrait
lui-même transférer les dossiers qui sont dans Mon projet Québec, les amener
dans Arrima. C'est aussi simple que ça.
Des voix
: Merci.
(Fin à 11 h 33)