(Onze heures trente-quatre minutes)
M. Ouimet : Je voulais
vous parler aujourd'hui parce que je souhaite partager avec vous pourquoi c'est
un privilège de pouvoir contribuer à servir le bien commun et pourquoi j'ai
choisi de consacrer ces 24 dernières années aux Québécoises et aux Québécois
et surtout aux gens de Marquette.
Vous savez, j'ai grandi à Montréal-Nord,
d'un père qui aimait beaucoup l'école mais qui avait dû quitter à 13 ans
pour travailler à l'usine et soutenir sa famille. En fondant leur famille, ma
mère et lui ont travaillé fort pour nous élever. Ils cumulaient plusieurs
emplois pour s'assurer qu'on ne manque de rien. Ce n'était pas toujours facile,
mais c'était la réalité de plusieurs familles, à l'époque. J'ai été choyé
qu'ils m'encouragent à poursuivre des études supérieures qui ont ouvert la
porte à des opportunités que je n'aurais jamais imaginées.
Vous voulez savoir ce qui m'animait tout
au long de mon cheminement? La possibilité de faire une différence dans la vie
des gens, des jeunes en particulier, de promouvoir la justice sociale et
d'améliorer l'accès à l'éducation et à la santé.
I know what it's like to
grow up with dreams and aspirations but little means to make them real other
than with hard work. That's why I wanted to give back to the community, to
fight for better.
J'ai toujours
cherché à améliorer la qualité de vie de mes concitoyens. J'ai été à leur
écoute et j'ai défendu les dossiers qui leur tenaient à coeur en rassemblant
partenaires et collaborateurs, parfois même pendant plusieurs années, pour
répondre à leurs besoins. Je suis fier d'avoir pu être une personne-ressource
pour ma communauté et d'avoir pu contribuer à l'avancement du Québec dans les
différentes fonctions que j'ai occupées au cours des dernières années,
notamment dans mon rôle de vice-président de l'Assemblée nationale, où j'ai la
chance d'aller à la rencontre de jeunes partout dans la province pour faire la
promotion de nos institutions et échanger avec eux sur ces institutions, ce que
ces institutions représentent dans leur quotidien et pour leur avenir. J'ai beaucoup
de respect pour tous les députés de l'Assemblée nationale et tous les gens qui
sont animés par le même engagement au service du bien commun.
Je ne cacherai pas que les mesures prises
dans les derniers jours à mon égard sont blessantes pour moi et ma famille
autant qu'elles sont inattendues et vont à l'encontre de l'engagement pris par
le premier ministre, qui m'a regardé dans les yeux, m'a serré la main et m'a réitéré
sa confiance de vive voix en mai dernier en me disant : Inquiète-toi pas,
je ne te jouerai pas de tour, je vais signer ta lettre de candidature. J'ai
pris sa parole.
Je ne souhaite pas que les circonstances
alimentent le cynisme ou dissuadent ceux qui veulent contribuer à faire avancer
le Québec de s'impliquer en politique. Je crois que plus on inclut des
personnes différentes, mieux on répondra aux besoins du plus grand nombre de Québécoises
et de Québécois. Je suis fier du travail accompli dans Marquette et à l'Assemblée
nationale jusqu'à maintenant et je souhaite vivement continuer de servir ma communauté.
Je remercie les gens de Lachine et de Dorval pour leur confiance et leur appui.
Thank you to all the
citizens of Lachine and Dorval for your support and confidence over these past
24 years.
Je vais répondre à
vos questions. La déclaration sera disponible, on va essayer de la mettre sur
le site. Vous comprendrez que ça s'est fait assez rapidement.
M. Laforest (Alain) : On
vous a trahi, M. Ouimet?
M. Ouimet : Disons que
j'ai pris la parole que le premier ministre m'a donnée au mois de mai précisément
pour clarifier cette situation.
Mme Prince (Véronique) :
Quelle explication on vous a donnée?
M. Ouimet : Et, pour le
reste, je vous renvoie au premier ministre du Québec.
Mme Prince (Véronique) :
Mais quelle explication on vous a donnée, M. Ouimet? Est-ce qu'on vous a
dit : Vous ne faites plus le travail, on a quelqu'un de meilleur? C'est
quoi, l'explication?
M. Ouimet : C'est
l'explication que vous entendez depuis des semaines, c'est un renouvellement de
l'équipe.
Mme Cloutier (Patricia) :
Est-ce qu'on veut une femme à votre place pour atteindre la parité?
M. Ouimet : Je n'ai
aucune idée, je n'ai aucune idée.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Est-ce qu'on vous a proposé une autre circonscription?
M. Ouimet : Non.
Mme Plante (Caroline) :
Est-ce qu'on vous a promis quelque chose, une nomination pour que vous
acceptiez de partir?
M. Ouimet : Absolument
rien, absolument pas.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Est-ce que vous êtes déçu de votre premier ministre?
M. Ouimet : Lorsqu'on
regarde quelqu'un dans les yeux, et on lui serre la main, et on quitte la
rencontre avec la certitude qu'on a une entente, et que cette entente n'est pas
respectée, ça fait mal.
Mme Prince (Véronique) :
Comment vous trouvez ça, de vous faire mettre en échec par un joueur de hockey
qui pourrait prendre votre place dans la circonscription?
M. Ouimet : Ça, c'est
les militants et le premier ministre qui décideront par rapport à la
succession. Je n'ai aucun commentaire à faire là-dessus.
Mme Prince (Véronique) :
Trouvez-vous que c'est ingrat, la politique?
M. Ouimet : Je vous
dirais ceci : Les gens disent souvent que la politique, elle est cruelle,
mais j'ai connu des personnes, dans chacune des formations politiques, qui sont
vraiment de très bonnes personnes. Et le volet cruauté de la politique, ce n'est
pas vraiment la politique parce qu'elle peut être faite de façon noble. C'est
parfois les gens qui ont un trait de caractère qui peut être un peu cruel à
l'endroit de certaines personnes.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Est-ce que vous avez parlé à M. Couillard ce matin?
M. Ouimet : Oui.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Vous avez parlé à M. Couillard. Il vous a dit quoi?
M. Ouimet : Je n'irai
pas dans le détail de notre conversation privée, mais ça a été une conversation
brève, et, en raccrochant le téléphone, j'ai compris que la parole donnée au
mois de mai ne tenait plus.
M. Laforest (Alain) :
Est-ce qu'il s'est expliqué là-dessus? Est-ce qu'il s'est expliqué sur le fait
que... Comme vous le dites, il vous a regardé dans les yeux, là, il vous a dit :
Vous êtes mon homme.
M. Ouimet : Je ne veux
pas entrer... C'était par téléphone. C'était par téléphone ce matin.
M. Laforest (Alain) :
Non, mais au mois de mai, il vous l'a dit. Ce matin, ce que vous... on vous a
donné des explications? Vous avez parlé de renouveau tout à l'heure, là.
M. Ouimet : ...on va
limiter ça à ça, «je renouvelle l'équipe».
M. Laforest (Alain) :
C'est ce qu'il vous a dit, «je renouvelle l'équipe».
M. Ouimet : Oui.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : M. Ouimet, on comprend que vous ne voulez pas
entrer dans les détails, mais, quand même, est-ce que votre compétence a été
évoquée ou est-ce qu'on était davantage dans des enjeux de stratégie de
renouvellement, justement?
M. Ouimet : Depuis quelques
mois, il y a des jeux de coulisses. Je ne peux que spéculer sur ce que certains
organisateurs souhaitent obtenir. Si je me représente ou me représentais, je
devenais le doyen de l'Assemblée nationale. Et, si je ne suis pas sur les rangs
pour l'élection, François Legault devient le doyen de l'Assemblée nationale.
Alors, on peut imaginer qu'il y a eu de forts jeux de coulisses pour atteindre
cet objectif.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Vous auriez nui à une ligne d'attaque du parti
contre M. Legault?
M. Ouimet : Je ne peux
que spéculer. Je ne peux que spéculer.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Je comprends que, là, ça vient de se passer, vous
êtes visiblement ébranlé, mais, quand même, est-ce que ça pourrait vous traverser
l'esprit de vous présenter mais pour un autre parti?
M. Ouimet : Pour
l'instant, ma priorité, c'est de rencontrer mes militants et les membres de mon
exécutif, expliquer le déroulement de la journée. Puis par la suite, je ne sais
pas.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Mais donc vous ne l'excluez pas.
M. Laforest (Alain) :
Est-ce que cette décision-là est de nature à nuire à l'élection de Philippe
Couillard? Parce que, là, il montre aux gens qu'il est capable de larguer un de
ses joueurs, là.
M. Ouimet : Ça, ce n'est
pas à moi à répondre à cette question-là.
Mme Cloutier (Patricia) :
Il n'y a pas très longtemps, on rendait hommage à François Gendron, qui était doyen
de l'Assemblée nationale, et là ça aurait peut-être été vous. Comment vous
trouvez qu'on traite, si on veut, les gens qui sont depuis longtemps en
politique?
M. Ouimet : Ça dépend de
qui on parle. La plupart des gens, je pense, ont beaucoup de respect à
l'endroit des élus pour le travail qu'ils accomplissent. Pour le reste, les
décisions de nature politique par rapport à des candidatures, ça, ce n'est pas
à moi à répondre. Je peux vous dire que, comme je le disais dans ma déclaration,
on se sent blessé.
Mme Cloutier (Patricia) :
À titre de premier vice-président de l'Assemblée nationale, auriez-vous aimé faire
vos au revoir à l'Assemblée nationale en fin de session?
M. Ouimet : C'est un peu
le but de clarifier tout ça à la fin du mois de mai avec le premier ministre.
C'était de clarifier les choses alors qu'il restait du temps pour pouvoir
tourner la page correctement.
M. Laforest (Alain) :
Vous êtes amer.
M. Ouimet : J'ai connu
une belle carrière politique, je suis fier de ce que j'ai fait. Pour le
reste...
Mme Lajoie (Geneviève) : Vous
auriez souhaité que ça se finisse autrement.
M. Ouimet : C'est sûr.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Vous avez quel âge, M. Ouimet?
M. Ouimet : Je suis trop
vieux. J'ai 58 ans.
Mme Cloutier (Patricia) :
Est-ce que 58 ans, c'est trop vieux, aujourd'hui, pour faire de la politique
au Québec?
M. Ouimet : Ce n'est pas
à moi de répondre.
Mme Cloutier (Patricia) :
Mais est-ce que vous regrettez, par exemple... Vous n'avez pas été un député,
si on veut, flamboyant, excusez-moi l'expression, mais qu'on a vu beaucoup, beaucoup,
beaucoup sous les feux de la rampe, si on veut. Est-ce que vous dites : Est-ce
que j'aurais dû être, je ne sais pas, plus présent, plus sur des enjeux ou ce
n'est pas du tout de la façon que vous le voyez?
M.
Ouimet : Non, pendant
les neuf premières années de ma carrière politique, j'étais très flamboyant,
très actif. La plupart d'entre vous n'étaient pas là. M. Authier était là,
il se rappelle peut-être des sorties que je faisais avec virulence quand
j'étais dans l'opposition.
Il arrive un moment donné où on a des
fonctions qui nous convient à jouer notre rôle un peu différemment. Depuis les
sept dernières années, j'ai été vice-président de l'Assemblée nationale, ce qui
exige de la neutralité, de la non-partisanerie, de l'objectivité, et c'est le
rôle que j'ai exercé, au meilleur de mes compétences. Et, par les nombreux
messages que je reçois des députés des autres formations politiques, je pense
que ça... Ça me touche beaucoup, l'appui que je reçois.
M. Laforest (Alain) : Plusieurs
de vos collègues, ce matin, ont dit : C'est le renouveau. Trouvez-vous ça
triste qu'on vous traite comme ça?
M.
Ouimet :
Appelons ça le renouveau. C'est de trouver un vocable pour mettre sur des...
M. Laforest (Alain) :
Mais vous venez de dire : Je suis trop vieux. Il y a des gens qui sont
plus vieux que vous qui vont se présenter, là, pour la prochaine campagne.
M.
Ouimet : C'est
sûr, oui.
M. Laforest (Alain) :
Mais vous, vous dites : Je suis trop vieux. Donc, est-ce que
l'organisatrice en chef vous a dit : Écoute, François, tu es trop vieux?
M.
Ouimet : Non,
je ne me considère jeune, je veux dire...
M. Laforest (Alain) :
Mais est-ce que c'est ce qu'on vous a dit?
M.
Ouimet :
Lorsque quelqu'un parle de renouveau, ça nous laisse entendre qu'on ne fait pas
partie du renouveau.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Comment qualifieriez-vous, justement, la façon dont on vous a traité?
M.
Ouimet :
Comment je qualifierais quoi?
Mme Lajoie (Geneviève) :
La façon dont on vous a traité, là, là à la fin, comme ça.
M.
Ouimet : Ouf!
La plupart des commentaires que j'ai entendus, c'est que «tu ne méritais pas
ça».
Mme Lajoie (Geneviève) :
Est-ce que c'est cheap?
M.
Ouimet : Je
pense que je méritais mieux.
Mme Sioui
(Marie-Michèle) : Est-ce que la pilule aurait mieux passé si on vous
avait remplacé par une femme ou par quelqu'un de plus jeune? Là, on vous
remplace par un homme qui a 10 ans de moins que vous, si mes calculs sont
bons.
M.
Ouimet : Je ne
sais pas par qui je serai remplacé. Vous le savez peut-être, mais moi, je vous
assure que je ne le sais pas. Peu importe la personne qui va me succéder comme
candidat dans Marquette pour le Parti libéral du Québec, ça ne change pas la
réalité des choses.
M. Laforest (Alain) :
Pour cette élection, est-ce que vous allez appuyer votre parti?
M.
Ouimet : Je
milite au sein du Parti libéral du Québec depuis plus de 20 ans.
M. Laforest (Alain) :
Donc, vous restez tout de même un militant malgré l'affront, là.
M.
Ouimet : J'ai
une profonde admiration pour mes collègues, avec qui nous avons mené plusieurs
combats, mais j'ai une admiration aussi profonde pour tous les députés de
l'Assemblée nationale. J'ai beaucoup d'estime pour chacun d'entre eux et chacun
d'entre elles.
Mme Lajoie (Geneviève) :
M. Ouimet, hier on s'est parlé, vous m'avez dit : M. Couillard
tient ses promesses. Qu'est-ce que vous en pensez?
M. Ouimet : À
l'évidence, la promesse par rapport à moi, lorsque j'ai raccroché le téléphone
avec lui ce matin, je me suis rendu compte que la promesse du mois de mai ne
tenait plus.
Mme Lajoie (Geneviève) :
Donc, il ne tient pas sa parole?
M. Ouimet : Ce que je
dis, c'est que la parole qu'il m'a donnée au mois de mai en me regardant dans
les yeux, en me serrant la main et en me disant : Ne t'inquiète pas, je ne
te jouerai pas de tour, j'ai compris que cette parole-là ne tenait plus.
Mme Fletcher
(Raquel) : Do you feel backstabbed?
M. Ouimet :You know, when you
shake someone's hand, and the person looks at you in the eyes, and the person tells
me : Do not worry, I will sign your candidacy form and I will not play
games with you, and there's a good handshake, you believe that.
Mme Fletcher (Raquel) : And how do you feel now?
M. Ouimet : That promise was not honored.
Mme Senay (Cathy) :Do you feel betrayed, Mr. Ouimet?
M. Ouimet : A lot of constituents have written to me this morning, I mean, I'm
inundated with emails and text messages, and a lot of the people that believe
in me too feel that it was a betrayal. And I understand renewal, I understand
changes. I mean, political parties are dynamic. But, when you have a meeting
specifically to clarify that point with regards to your own candidacy and the
promise is made and later not honored, that becomes very hurtful.
M. Authier (Philip)
: What does that say about the Premier's character?
M. Ouimet :...you know, it's
not for me to draw the conclusion.
Mme Johnson (Maya) : Can you take us through the timeline? You explain that you had this
conversation face to face with the Premier in May and then you had a phone call.
Can you just take us through that?
M. Ouimet : Well, sure. In March or April, I don't know who was feeding false information to one of your colleagues,
Bernard Drainville, and there was a rumor there that maybe the party wanted
someone different in the riding of Marquette on the grounds that I was at odds
with my executive committee members, which was an outright lie which infuriated
all my executive committee members.
And the second event was
the same former journalist who, this time, had new information that they were
trying to place one of my colleagues, Hélène David, into the riding of
Marquette, and that I was not aware of. And, you know, I've been in politics
for 24 years, I thought I'd better speak to the Premier to find out what's
going on. And that's when I had my meeting face to face with the Premier in
Dorval.
Journaliste
: In May.
M. Ouimet : In May, end of May. And when the Premier tells you that, you rely
on his word. You know, I had my picture taken three weeks ago, two weeks ago,
the date of my convention scheduled to be tonight was given to me two, three
weeks, four weeks ago, so everything was fine.
Mme Johnson (Maya) : You got the phone call this morning.
M. Ouimet : I got the phone call from someone yesterday, and I told the person :
I'm going to deal with the Premier on this, he gave me his word, and I'm sure
he will respect his word. This is work being done by party organisers. And this
morning I realized that the commitment made in May was no longer good.
Mme Johnson (Maya) : You said earlier in French that you would hope that something like
this doesn't further contribute to people's cynicism, but that might be
difficult because this seems like a very wrong…
M. Ouimet : I thought it was all about doing politics differently. I thought it
was about that. You know, this is old backroom stuff from the ‘50s and ‘60s.
Mme Johnson (Maya) : So, politics is cruel.
M. Ouimet : No, politics can be very noble. At times, people may have cruel
motivations, though, but politics per se… I mean, I've seen it, you've
witnessed it so many times in this Assembly, there are great moments where
parties come together. People are looking for the greater good of the greatest
number of people. And at times, there is this ugly side of politics that rears
its ugly little head.
Mme Fletcher (Raquel) : How do you feel about being told that you are not part of the
renewal when Mr. Couillard himself is older than you are?
M. Ouimet : Yes, you feel hurt, you know. You just feel hurt.
M. Authier (Philip)
: Do you think that the way that you are leaving after so many years
tarnishes the good things that you did in the time that you were here or can
you be proud of that element, even thought your departure is not a very…
M. Ouimet : I think what I've done for the riding is going to be a lasting
legacy to the people. People know my commitment, people know how hard I worked
for them to obtain things in the riding, and I'm pretty confident that that's
going to stay. As I said, I've received so many emails in such a short period
of time, so many text messages, I feel there's great support for me out there,
but I didn't have that support up on top.
M. Authier (Philip)
: Was there any conversation about other options for you in your
future?
M. Ouimet : None, none.
M. Authier (Philip)
: You're not going to be named Québec delegate to the Bahamas? I'm
trying to make you laugh.
M. Ouimet : No discussions, no.
Mme Fletcher (Raquel) : Why was it important for you to come out today and be so frank with
the media? Why was it important
for you to come out and be frank with the media and give your side of the
story?
M. Ouimet : Honestly, I've always been a frank person — you ask anybody here at the Assembly that has worked with me. It's
just that I haven't done too many of these press conferences over the past
seven or eight years, but I've always been frank, and honest, and sincere. That's the way it should be,
you know, modern politics should be that.
Mme Senay (Cathy) : You talked about ugly politics, the ugly side of politics. Was
there a part of yourself that was hoping, between the phone call you received
yesterday and the phone call today, that, finally, you had the word of the
Premier, but there was a part of you that was still hoping that you were still
in the game?
M. Ouimet : Sure, hope until I got the phone call this morning. You know, at
times, party organizers may do things, they have their own agenda. At times,
the Premier's not always aware of what goes on, and I figured that could have
been the situation. And he remembers the discussion we had. And I realized this
morning that that promise was no longer there, that commitment was no longer
there. So, I make a statement in front of you. I thank
my voters. I meet, tonight, my members of the executive committee. Life goes
on. Thank you.
(Fin à 11 h 57)